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musique
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MM. TH" ANNE, H. BÀRBEDETTE, HENRI BLÀZE DE BURY, GUSTAVE BERTRAND, PAUL BERNARD,
OSCAR COMMETTANT, G. DUPREZ, DE GASPERINI, L. GATAYES, LÉON HALÉYY,
B. JOUVIN, E. LEGOUVÉ, MARMONTEL, A. MÉREAUX, A. DE PONTMARTIN, PROSPER PASCAL,
ALPHONSE ROYER, G. DE SAINT-VALRY, P. RICHARD, J.-B. WEKERLIN et XAVIER AUBRYET
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Adresser Fn\Nco à M. J.-L. HEUGEL, directeur du MÉNESTREL, 2 bis, rue Vivienne, les Manuscrits, Lettres et Bons-postes d'abonnement.
Un an, teste seul : 10 francs, Paris et Province. — Texte et Musique de Chant 20 fr.; Texte et Musique de Piano, 20 fr., Paris et Province.
Abonnement complet d'un an, Texte, musique de Chant et de Piano, 30 fr., Paris et Province. — Pour l'Étranger, les frais de poste en sus.
logicien ne s'en tint pas là : il reprit le chemin de la maison et de Droits de reproduction et de traduction réservés.
l'industrie paternelle, et de musicien sans emploi devint ou redevint
marchand cle- fleurs artificielles des plus achalandés. Il ne fit plus
de la musique que pour son plaisir et portes closes ; le public, ce
grand ingrat, ne lui demandait rien de plus (1).
Le camarade de Ratton, Leborne, s'était fait connaître au théâtre en
collaborant à la Violette, de Carafa. Le prix de Rome jouait lui-même
le rôle de la violette dans cette association musicale, puisque son SEMAINE THEATRALE
nom ne fut pas jeté au public et ne figura pas sur l'affiche. A la vé-
rité, son associé fit preuve d'une rare délicatesse. Le succès de
l'opéra avait été contesté à la première représentation; M. Carafa THÉÂTRE-ITALIEN, reprise de l'Elisir d'amorc. — Nouvelles.
attendit que des épreuves successives et point troublées en eussent
consolidé la réussite, pour donner au jeune Leborne, par la voix des
journaux, la part de collaboration et d'éloges qui lui était due légiti- La Patti vient de nous rendre encore VElisir, qu'elle avait si bien fait|
mement.Procédé rare ! Je pourrais ajouter peut-être procédé unique! de remettre à la scène, il y a deux ans, après un long oubli. L'EHsirÈk
L'envers de la toile cache des mystères de travail à plusieurs qui est Don Pasquale sont, au génie comique de Donizetti, ce que la Favorite Aï.
terriblement loin de cet idéal de l'association des idées et des Lucie sont à son génie sérieux. L'Elisir eut même pendant longtemps plus £
de vogue que Don Pasquale; chanté par Lablache, Tamburini, Rubiniet (;
hommes ! Derrière cette toile, les hommes qui remplacent le-talent
la Persiani, il faisait brillamment concurrence au PMUrc, d'Auber, chanté}:
par la notoriété, par la diplomatie des coulisses, par un passe-partout à l'Opéra par Levasseur, Dabadie, Nourrit et Mme Cinti-Damoreau. En- ;
qui ouvre à toute heure le cabinet directorial, tendent leur toile; suite, il fut délaissé, et bien à tort, car il contient des parties ravis- ï
les mouches y tombent, l'araignée s'arrondit ; mais il faut être juste santés. :;
•
même envers l'araignée : elle n'est point paresseuse; c'est elle qui La Patti est aussi parfaite dans le rôle d'Adina que dans ceux de Rosine i
file la toile à laquelle se prennent les idées qu'elle exploite. Dites et de Norine. Elle y étincelle de jeunesse et de coquetterie. Nous étions ]
donc aux mouches d'en faire autant ! franchement ravi d'elle, surtout après le duetto : Una tenera occhiatina... i
Leborne avait épousé la fille du chef de la copie de l'Opéra. Il ne qu'elle enlève avec une grâce et une légèreté inexprimables, et nousadmi-1
tarda pas à suivre l'exemple plein de bon sens et de prévoyance que rions surtout sa grande et rare sagesse à suivre le texte, quand tout à coup .!
l'enfant gâtée s'est mise à lancer, en manière de feu d'artifice final, une a
lui avait donné l'ami Ratton. Il prit la suite des affaires de son beau-
valse dont le style trivial et la tessitura peu vocale juraient avec le style de x
père, sans toutefois renoncer à ce que son art avait de solide et
la partition. Les applaudissements ont été très-grands, comme ils le seront 1
même d'élevé : à la mort de Reicha, il s'assit au Conservatoire dans toujours, quand la Patti déploiera ses merveilles; mais ne peut-elle secon-
la chaire du savant théoricien. tenter d'en enrichir la musique des maîtres? Si elle tenait à ajouter un i
>
Il me souvient d'avoir vu M. Leborne pour la première et pour la rondo à la partition, ne pouvait-elle en trouver un dans le répertoire im- ï
dernière fois ; c'était à la répétition générale de Roland à Ronce- mense de Donizetti? Sa voix ne peut-elle briller que dans une valse à }
vaux. 11 était assis à une petite table, près del'avant-scène de droite. l'américaine? ?
Il suivait et surveillait, la partition placée sous ses yeux, l'exécution Nicolini succédait à Naudin dans le rôle de Nemorino ; il y a été très- i
et l'opéra de M. Mermet. Il faisait son devoir (j'allais dire son mé- applaudi, et a chanté surtout la délicieuse romance : Una furtiva lagrima, •:
tier) de chef de la copie. Il était là pour corriger les fautes matérielles avec beaucoup de goût. Zucchini et Agnesi sont excellents dans les rôles ;
desmanoeuvres placéssousses ordres. Le véritable artiste netarda pas à de Dulcamara et de Relcore. f
se montrer sous l'employé de l'administration. Je ne parle point ici LL. MM. l'Empereur et l'Impératrice ont honoré mercredi de leur pré- ;
de cette délicatesse d'oreille du musicien consommé, qui consiste à sence la représentation composée des deux premiers actes (YAlceste et de s
ramasser sous un pupitre la note qu'y a laissée tomber l'archet d'un la Source, à I'OPÉRA. Vendredi, on a repris Roland à Roncevaux, avec ï
alto : cela est jusqu'à un certain point du métier, quoique cette Gueymard et Mme Gueymard, qui en ont créé les principaux rôles. Di- |
finesse dans la perception du son et cette faculté d'isoler le détail manche dernier, c'était le Prophète qui tenait l'affiche, et MUo Rosine Bloch -;
de l'ensemble ne puissent s'acquérir que chez le musicien qui en a prenait pour la première fois possession du rôle de Fidès ; — pour la pre- '
apporté en naissant le germe dans une organisation bien douée. Mais mière fois, à Paris, du moins, car elle y avait été trôs-goûtée d'abord à ;
Marseille. Le public parisien a confirmé le jugement favorable du public \
marseillais. L'intelligente et charmante artiste a bien chanté et bien joué
(1) Batton était cependant un musicien savant et distingué. Mais il était à la fois trop
modeste et trop fier pour monnayer son talent avec, l'alliage de l'intrigue. Avant son départ ce rôle redoutable ; elle a surtout été très-applaudie au dernier acte.
pour Rome, il avait donné deux ouvrages à Feydeau. La Fenêtre ouverte réussit beaucoup
C'était la plus sérieuse épreuve qulflui restât à subir pour pouvoir se dire ".
dans le public it dans les journaux du temps. le primo contralto assoluto de l'Opéra.
LE MÉNESTREL 27
; Sous peu de jours, nous verrons une reprise de la Muette, avec le début C'est Mlle Daniele qui créera à Bruxelles le rôle de Mignon. Si nous
d'une danseuse très-estimée à Milan, MIle Dor. avons bon souvenir, cette très-jolie cantatrice aux yeux expressifs, mais un
Les cinq actes de Don Carlos ont été répétés déjà par tous les artistes et peu langoureux, a fait ses premiers pas sur notre scène Ventadour. Nous
les choeurs. Le ténor Morère, qui avait souffert pendant quelques l'avons retrouvée à Nice chantant Verdi, et voici qu'elle vient d'obtenir un
par
jours d'un violent mal de gorge, a repris samedi dernier les éludes du grand succès au théâtre royal de la Monnaie, dans Lara. Nous lui souhai-
rôle de don Carlos. Selon toute probabilité, les répétitions d'orchestre tons même fortune avec Mignon. Quant au rôle de Pliiline, qui prend
commenceront vers la fin de ce mois. On parle, entre autres belles choses, chaque jour plus d'importance, grâce à la verve et au talent de Mme Cabel,
d'un finale superbe au deuxième acte. Il y aura neuf décors ; celui du pre- c'est la belle MUc Moreau, de notre Théâtre-Lyrique, qui en sera chargée à
mier acte, qui a été fait d'après un site de la forêt de Fontainebleau, effet Rruxelles; Jourdan chantera le rôle d'Achard, et M. Jamet, celui de Ba-
de neige, est l'oeuvre posthume et dernière de Joseph Thierry, un des taille.
maîtres de la peinture décorative, mort il y a quelques mois. Reste à trouver un introuvable Couderc pour Laerles. M. Lelellier est
M. Emile Perrin a signé l'engagement d'un jeune ténor nommé Collin, à la recherche de cet emporte-pièce, pour employer l'expression de notre
que nous avons enlendu aux derniers concours
du Conservatoire et qui collaborateur Jouvin.
vient de subir heureusement les premières épreuves au grand théâtre de A propos des interprètes-créateurs de Mignon, le spirituel crayon de
Marseille. Stop les charge à fond de train dans le dernier numéro du journal de
TJn journal annonce que l'Opéra doit, à partir du 14 janvier prochain, M. Philipon. Tous ceux qui ont entendu Mignon voudront voir les illus-
donner six représentations par semaine. On affirme même que les chefs trations carnavalesques du Journal amusant. C'est l'opéra tout entier
de pupitre de l'orchestre, convoqués par le directeur, auraient reçu une parodié delà façon la plus divertissante par. le grave docteur en droit qui,
communication à ce sujet. sous le pseudonyme de Stop, laisse reposer le Code pour les pinceaux et
Cette nouvelle est inexacte. Le directeur de l'Opéra n'a fait et n'avait à le crayon.
faire aux artistes de l'orcheslre aucune communication de ce genre. On a L'engagement de Mme Blarie Cabel vient d'être renouvelé à I'OPÉRA-
devancé, croyons-nous, les projets de la saison d'Exposition. COMIQUE.
— Mlle Léon Duval, deuxième prix du dernier concours, élève
de MM. Couderc et Bataille, est engagée par M. de Leuven.
VEntfacte, journal officiel des théâtres, résume les appréciations de la Ce n'était pas assez de l'opérette en trois actes de M. Offenbach, au
presse parisienne sur le nouveau grand succès de l'Opéra-Comique. Il va Palais-Royal, de son opérette en trois actes qui se répète aux Variétés, de
sans dire que VEntr'acte ne mentionne- pas les critiques, et cependant la grande féerie musicale que le Cbàtelet lui a commandée pour le prin-
Mignon en a mérité d'assez acerbes pour qu'il leur soit tout au moins temps : voici qu'on parle d'un opéra-comique en trois actes, dont lepoëme,
donné une marque de souvenir. Les critiques passionnées parlent en fa- fort gai (le Voyage en Chine veut donc faire école?), aurait été lu ces jours
veur d'une oeuvre tout autant que les meilleurs éloges. Seule, l'indiffé- derniers à MM. de Leuven et Ritt.
rence tue, et l'opéra de M. Ambroise Thomas a triomphé de celle de la
presse. En effet, tandis que les uns nient Mignon, — tout comme cer- Le succès du Freyschùtz s'annonce décidément comme un des plus
taines plumes, se croyant des plus autorisées, ont répudié Faust, — n'en beaux que le THÉÂTRE-LYRIQUE ait eus; il y a quatre représentations par
voyons-nous pas d'autres exalter la nouvelle partition de M. Ambroise semaine, et les recettes sont au dernier maximum.
Thomas. Les lendemains sont tenus par Rigoletto ou Violetta, en attendant les
« Cette
fois, dit M. Nestor Roqueplan dans le Constitutionnel, M. Am- ouvrages nouveaux qui se répètent, et dont nous rappelons les titres :
broise Thomas a fait son chef-d'oeuvre, et je ne crois pas trop dire en 1° Déborah, trois actes de M. Plouvier, musique de M. Devin-Duvivier ;
ajoutant : ce chef-d'oeuvre en serait un pour les plus illustres. » interprètes : Mmes Talvo-Bedogni, Mlle Daram, Mlle Demay, Puget, Lau-
Ainsi parle M. Ed. Fournier dans la Patrie, et il ajoute: «C'estlimpide rent, Neveu, Legrand ;
comme une source pure, clair comme la lumière même. Je n'en citerai 2° Sardanapale, trois actes de M. Beck, musique de M. V. Joncières;
rien, ne pouvant tout citer. » interprètes : MUe Nilsson, Montjauze, Cazaux et Lutz;
« M. Ambroise
Thomas a une tendresse qui me pénètre et je ne sais 3° Cardillac, trois actes de MM. Nuitter et Beaumont, musique de
quoi de sobre et d'élevé qui s'impose tout aussitôt à mon esprit charmé. » M. Dautresmes ; artistes : Mmes Irène Lambert et Regnaut, Ismaël, Barré
Ces lignes sont de M. A. Villemot, et en voici quelques-unes de et Vitaux.
M. Jouvin : On s'occupe de la reprise de Don Pasquale, pour les débuts de M1Ie Schroe-
•<
Le récit parlé de Mignon sur une mélodie orchestrale est aussi délicieux der et du ténor Vitaux.
que vaporeux. C'est une traduction littérale de Goethe, faite avec autant Tous ces ouvrages, nouveautés et reprises, doivent être donnés avant
d'adresse que de bonheur; le vers français donne un corps à la poésie Roméo et Juliette, dont on a à peine commencé les répétitions.
allemande, et la musique ouvre les deux ailes qui la font planer » 1
Mais nous n'en finirions pas de citer et nous renvoyons notamment nos Le THÉÂTRE-FRANÇAIS et I'ODÉON ont fêté vendredi l'anniversaire de la
lecteurs à l'excellent compte-rendu de la Gazette de France, qui donne sur naissance de Racine.
l'oeuvre de M. Ambroise Thomas et sur son auteur les appréciations les Dans le Galilée de M. Ponsard, au Théâtre-Français, on reverra le
plus élevées, malgré certainesréserves qui ne font qu'ajouter au mérite de sévère comédien Geffroy, qui a emporté tant de regrets dans sa retraite.
ces appréciations. Il est question, au même théâtre, d'une reprise de la Ciguë, avec le
Quant à Mme Galli-Marié, ce n'est partout qu'un concert d'éloges. jeune Sénéchal dans Clinias et la jolie MUe Angelo, dans Hippolyte.
« Tout Paris, dit M. H. Prévost dans la France, voudra pleurer, rire
La pièce de M. Léon Laya, — à laquelle l'annonce d'un rôle accepté
avec Mignon, comme elle seule rit et pleure, vibrer avec cette vivante et par Mn,e Augustine Brohan ajoute un si grand intérêt, — viendra après
palpitante héroïne de Goethe et d'Ary Scheffer, dont elle a copié la pein- Galilée.
ture; vibrer de ses poignantes douleurs, de ses transports jaloux et des La reprise de Mademoiselle de La Seiglière, samedi dernier, était comme
tressaillements de son ineffable amour. » un petit événement : le rôle du marquis, dont Samson avait fait une de ses
« Une comédienne étrange comme une bohémienne, avec sa tournure
créations les plus originales, était repris pour la première fois par Ré-
de petite Fadelte, sa grâce brusque, sa voix âpre et ses yeux sombres et gnier, qui cédait lui-même son rôle de Destournelles à Monrose. MIle Fa-
profonds qui semblent faits pour lire dans la main, » ajoute M. Paul de vart succédait à MUe Madeleine Brohan dans celui d'Hélène; enfin Febvre
Saint-Victor, dans la Presse. faisait son troisième et son plus brillant début dans le rôle de Bernard
Mais voici le portrait tout entier de Mme Galli-Marié sous la plume de Stamply. C'est une carrière nouvelle pour la belle comédie de MM. Jules
M. Jouvin :
Sandeau et Régnier.
« Mme Galli-Marié a dépassé cette fois [et cela semblait difficile) ses deux M. Théodore Barrière a lu aux artistes du VAUDEVILLE sa comédie en
créations si originales du page de Lara et de la folle de Fior d'Aliza. C'est
quatre actes : les Brebis galeuses. La distribution n'est pas complètement
mieux que la bohémienne d'Ary Scheffer, et c'est aussi près que possible arrêtée, et rien ne presse, grâce au succès de curiosité de Maison neuve.
de la Mignon de Goethe. Mme Galli-Marié a, dans son beau front pensif,
Nous pouvons dire dès aujourd'hui que les principaux rôles sont confiés
dans ses yeux noirs brillant d'un feu sombre, dans son geste impérieux à Félix, Desrieux, Delannoy, Mlle Page et Mrae Doche.
ou enfantin, dans les poétiques attitudes de son corps qui fond (pour me
servir du mot du poëte), le charme étrange que notre imagination prête M. Alexandre Dumas fils a lu, il y a quelques jours, sa nouvelle comé-
aux êtres surnaturels. Il lui faut des types au théâtre et non des rôles. Si die : les Idées de Mm« Aubray, chez George Sand. La maîtresse de la
elle se montre, si elle parle, si elle chante comme tout le monde, elle est maison, M. Edmond About, M. Charles Marchai, le peintre, et M. Michel
perdue. Vouloir enfermer son talent et son chant farouche dans la passion Lévy, assistaient à cette lecture. Le succès a été grand, dit M. Feyrnet, du
d'une héroïne bien sage, ce serait vouloir emprisonner l'indépendante Temps, dans ce petit cercle, et ce que ces bons juges disent de la pièce fait
Mignon dans croire qu'il sera très-grand devant le public.
une cage à crinoline. »
28 LE MENESTREL
Le THÉÂTRE DU CHATELET a donné mardi sa grande revue du Diable Des fanatiques assurent que, par suite d'une préoccupation obstinée de
boiteux. Elle est des auteurs de la Lanterne magique, MM. Clairville, sa mère pendant sa grossesse, le petit Joachim naquit avec l'image d'un
Blum et Flan. Le défilé des jouets et le ballet des bébés, le tableau de violon et d'un archet placés en sauloir sur sa poilrine, ce qui décida de sa
Vaquarium, et quelques parodies heureuses des pièces en vogue, quelques vocation. Toujours est-il que celte vocation se décida dès ses plus jeunes
jolis couplets bien dits par MUé Esclozas, Reynard, Ambroise et Tissier, années, et que l'amour de l'enfant pour l'instrument chéri de Paganini ne
répondent du succès. connaissait pas de bornes.
Élève de Joseph Boehm, au Conservatoire de Vienne, il fit des progrès
Les BOUFFES-PARISIENS nous promettent pour demain un curieux dé- tellement rapides, qu'en 1843, à peine âgé de douze ans, étant allé se faire
but, celui de Mme Ugalde... comme compositeur. Cela ne peut manquer entendre à Leipzig, il y produisit une sensation profonde. Il resta en cette
d'être très-piquant. La pièce a nom la Halte au moulin; le livret est de ville, y continua ses études avec Ferdinand David et travailla aussi la
M. Jardry, et la principale interprète sera Mme Ugalde elle-même. théorie et l'harmonie avec Hauptman. Un jour, il exécuta, dans un des
Les FANTAISIES-PARISIENNES ont repris un charmant opéra-comique de concerts de la société de Gewandhaus, en compagnie d'Ernst, de Bazzani
M. Léo Delibes, l'Omelette à la Follembuche, succès de bouffonnerie mu- et de David, la fameuse concertante de Maurer pour quatre violons : le
sicale enté sur le vieux succès du vaudeville de Labiche et Marc Michel. plus jeune de ses partenaires avait vingt-six ans, et Joachim treize seule-
M110 Éléonore Peyret, qui a fait un premier début dans le Florentin, ment; son talent cependant était déjà si remarquable et si formé, que le
fera le second dans la Chaste Suzanne, d'Hippolyte Monpou. Le rôle du succès du bambin en veste ronde fut immense et spontané.
jeune prophète Daniel lui est réservé; celui de Suzanne est donné à Je n'éprouve pas le besoin de me répéter outre mesure et de narrer l'un
Mllc Arnaud ; les autres à Mme Geraizer, à Geraizer et Croué. après l'autre les triomphes successifs que le jeune violoniste remporta
L'actif et intelligent M. Martinet a fait aussi commencer les éludes d'un dans toute l'Allemagne.
pelit opéra de Mozart : l'Ocadel Cairo, composé en 1783, à l'époque même En 1850, sur la sollicitation de Lislz, le pianiste chevelu qui ne s'était
des Noces de Figaro, et complètement inédit. Cette partition a été décou- pas encore fait abbé, il accepta la place de maître de concert de Weimar;
verte dans les papiers de la famille de Mozart, il y a quatre ou cinq ans, et mais le souverain de Goethe ne put le retenir dans cette petite capitale où
je ne sache pas que l'Allemagne ait songé à la mettre au théâtre. son talent manquait de rayonnement, et il là quitta en 1853 pour" aller
H. MORENO. remplir le même emploi à Hanovre, où le roi,le prenant en affection, lui
confia bientôt la direction de sa chapelle.
En amenant l'incorporation du Hanovre dans la monarchie prussienne,
la guerre de 1866 a supprimé du môme coup la chapelle royale, et, par
conséquent, créé des loisirs aussi nombreux que variés à l'excellent artiste. -
diplomatie, qui, dit-on, s'occupe activement de cette affaire, n'a pas en- *
PORTRAITS-CARTES DU CHARIt/ARI
ritait d'ailleurs à tous égards. j
Vous voyez un homme de taille un peu au-dessus de la moyenne, les*
traits fortement accusés, le visage complètement rasé, les cheveux châtains, |
Les amateurs du « roi des instruments » regrettaient depuis longtemps le regard presque timide, la toilette quelque peu négligée (car son pantalon I
que nous ne possédassions qu'une simple trinitô violonanle, trinité diffé- et son habit noirs pourraient habiller aussi mal son voisin que lui-même); $
rente d'ailleurs de celle de l'église en ce qu'elle se composait de trois per- cet homme s'avancer sur l'estrade d'une façon modeste et|
vous voyez
sonnes parfaitement distinctes.' Aujourd'hui, grâce à la présence d'un comme étonné d'une telle.audace, vous ouvrez vos oreilles pour tâcher deI
nouveau dieu de l'harmonie et de l'archet, nous avons un quatuor bien faire ceux dont parle l'Évangile, aures habent, etc., et|
ne pas comme
complet, et un quatuor international, s'il vous plaît, ce qui n'est pas à aussitôt vous êtes sous le charme. I
dédaigner clans un temps ou Y-internationalité est à l'ordre du jour et où Un son pénétrant, limpide et pur, un archet puissant et moelleux tout à |
l'on ne peut rien faire sans son aide. la fois, une justesse invraisemblable, une facilité de doigté et de démanché j
Ledit quatuor, en effet, est composé d'un Français, Alard, d'un Belge, extraordinaire, une sérénité d'accent el une largeur de style qu'on ne ren- \
Vieuxlemps, d'un Italien, Sivori, et d'un Allemand, Joachim. Chacune contre que chez les grands maîtres, un chant d'une passion véritable et 'î
des quatre grandes nations musicales y est donc représentée aussi digne- touchante, telles sont les qualités nombreuses et exceptionnelles de ce ?
ment que possible, et s'il plaît à ces messieurs de fonder un comité supé- « roi du violon, » comme on l'appelle aujourd'hui, en sacrifiant un peu, l
rieur pour la glorification de l'école européenne de violon, il leur est par- il faut le dire, à un engouement peut-être exagéré les réputations si jus- %
faitement loisible de le faire. tement établies de ses dignes émules Alard, Vieuxtemps et Sivori. ;
Joachim est le plus jeune, et de beaucoup, de la tribu des quatre, n'étant Il n'en est pas moins vrai que si le talent de Joachim n'est pas supé-^
âgé aujourd'hui que de trente-cinq ans, puisqu'il est né à Kjtse, près de rieur à celui de ces trois grands violonistes, il leur est égal, tout en dilïé- ;;
Presbourg, le 15 juillet 1831. Il s'était fait entendre une première fois à rant d'eux par sa nature. L'impartialité veut que l'on ne sacrifie pas l'un à
Paris, il y a deux ans, à la Société des Concerts du Conservatoire (1), mais l'autre et qu'on apprécie chacun à sa-juste valeur. §
les séances de l'illustre Société sont tellement secrètes, tellement mysté- Se tenant loin des coteries, des petits cénacles qui ont la prétention de '•
rieuses, que le succès obtenu alors par le grand artiste n'avait pas franchi faire et de défaire à leur gré toute renommée quelconque, Joachim vit {
les bornes de l'établissement qui confine à la rue Bergère et au faubourg silencieusement, chez lui, complètement retiré et ne recevant que quelques :
Poissonnière. Celte fois, il vient de se faire entendre, non-seulement à amis éprouvés. Quelques-uns prennent cela pour de l'orgueil et lui en ';
l'Athénée, mais aux Concerts populaires, et aussitôt son nom vole de font un crime. Il en serait ainsi que je n'y verrais pas grand mal; maisje|
bouche'cn bouche, porté sur la pointe de son archet, aussi magique pour crois plutôt que c'est le fait d'une modestie réelle ou encore d'une saine el|
le moins que les balles du fusil de Freyschiitz. juste appréciation de sa valeur qui l'empêche de jeter son nom surle»|
toits et son chapeau par dessus les moulins à l'aide d'une publicité indis-|
(1) Nous ajouterons a l'intéressante et impartiale notice de M. Arthur Pougin que, bien crête, choquante el insupportable. |
avant son apparition au Conservatoire, Joachim s'était révélé à nous dans sa première jeu- ARTHUR POUGIN. J,
nesse, et déjà virtuose hors ligne. Nous nous rappelons l'avoir entendu dans les salons Érard,
en compagnie de la regrettée M'" 0 Wartel, qui nous l'avait amené de Vienne. Dès ce moment,
l'archet de Joachim nous émerveilla non-seulement par sa sûreté, son attaquenette et précise,
.mais aussi par son style. La musique des maîtres lui était familière, et il produisait de grands
clTets avec de simples pages bien choisies. Ce n'est pas le moindre avantage de Joachim, que
celui d'interpréter nos chefs-d'oeuvre. Le temps des fantaisies périlleuses est passé ou bien
près de l'être. Nos instrumentistes français ne tiennent pas assez compte de ce fait presque
accompli ; qu'ils y songent. Alard et Franchomme, qui excellent dans le genre classique, se
doivent de leur indiquer la voie de ia bonne musique comme la seule vraie,-même au point
de vue de la virtuosité.
LE MÉNESTREL 29
î'
Le Moniteur du Cercle musical Bonamici contient, à la date du 1er dé-
x-
cem'bre, les lignes suivantes, qui sont bonnes à reproduire : — M. Hector Berlioz a obtenu dimanche dernier, à Vienne, un succès fou
i! Pacini à Naples. — « L'infatigable auteur de la Saffo est au milieu de avec sa partition de la Damnation de Faust, magnifiquement exécutée après do
$ l'accueil le plus sympathique donné la bienvenue au glorieux consciencieuses études. Il y a eu « des bis, des appels et des rappels ». Nous
n0US) et a
empruntons quelques détails sur cette solennité musicale à la correspondance
! vétéran de l'harmonie. Absent d'ici depuis près de onze ans, il était fort inédite d'un témoin digne de foi, laquelle nous est obligeamment communiquée.
?
possible qu'à l'exception d'un nombre limité d'amis, peu-de personnes Après avoir dirigé lui-même deux répétitions, M. Berlioz, très-souffrant, a été
ï se souvinssent de lui ; tout au contraire, il a retrouvé la plus grande po- forcé de garder le lit, pendant que M. Herbeck, un chef d'orchestre remar-
i' pularité, se manifestant de toutes façons, jusqu'à le faire désigner dans les quable, faisait continuer les études de la partition qu'il savait presque par coeur,
^
rues avec complaisance et admiration. tant il avait mis de zèle à la comprendre : il en possédait à merveille les mouve-
} Son logement, à l'hôtel Montpellier, regorgeait, du matin au soir, de ments et les intentions. — Le lendemain, M. Berlioz se trouvait mieux. — Les deux
«
y visiteurs, et les maîtres les plus distingués de Naples ont été les premiers à cent cinquante choristes chantaient comme un seul homme. C'étaient, dès les
! lui rendre hommage. Mais lui, toujours modeste, les avait prévenus. Dès répétitions, des applaudissements sans fin. MUe Bettelheim, prêtait au rôle de
Marguerite sa belle voix et sa grande beauté. Le ténor Walter se distinguait dans
le premier jour, il s'était rendu en personne auprès des plus connus parmi
|-:
les amis de l'art, en commençant par le maestro De Giosa, qui a mis en
le rôle de Faust, et la basse Mayerhoffer, chargé de celui de Méphistophélès, essayait
d'obtenir du maître des changements accommodés à ses moyens. La salle était
* scène avec tant de soin et de bon vouloir la Fidanzata Corsa. L'auteur du —
louée à l'avance ; les membres du comité montraient une chaleur du meilleur
1 Giuramenlo s'était empressé de lui envoyer sa carte, et Pacini se hâta augure.
5 d'aller à lui. Ces deux célèbres champions de cette époque glorieuse, qui L'orchestre ne comptait pas moins de quarante violons, le reste des cordes, en
t '
a commencé avec
Rossini, se réembrassèrent avec effusion. Depuis plus de proportion, et les instruments à vent doubles.
?• quarante années, ils s'étaient trouvés sur d'innombrables champs de ba- Laissons maintenant, sur la séance même, la parole à notre collaborateur, de
taille musicaux, témoins tantôt de leurs triomphes, tantôt de leurs défai- Gasperini :
tes; et, en fin de compte, ils ont fini par s'appeler Mercadanle et Pacini. Ce « Nous sommes heureux de pouvoir donner à nos lecteurs des nouvelles
'; dernier a été fort touché de la mésaventure de son émule et ami, ce qui toutes fraîches des concerts dirigés par Berlioz à Vienne.
!• n'a point empêché l'auteur de la Virginia de prédire un heureux succès i Le premier de ces concerts a eu lieu dimanche dernier, dans la salle des
Redoutes. Le programme était composé uniquement de la Damnation de Faust,
; à l'auteur de Berta. l'une des plus belles oeuvres symphoniques du maître français, l'une de celles
.
« Le même
soir, une brillante ovation attendait Pacini à San-Carlo. On y
. que l'Allemagne avait tout d'abord adoptées et applaudies.
S représentait la Fidanzata Corsa. La salle était comble de spectateurs. En
« Vienne était une des villes qui résistaient jusqu'ici à la musique de Berlioz,
t un clin d'oeil, on a appris que le maestro était au théâtre, et, au finale tant de fois acclamée à Weimar, à Darmstadt, à Dresde, à Bade, à Berlin, à
magique du second acte, une clameur universelle l'a appelé sur la scène, Pétersbourg, à Moscou. Cette fois, la capitale de l'Autriche est vaincue ; elle a
d'où l'on ne voulait, pour ainsi dire, pas le laisser sortir. Même chose est ouvert ses portes toutes grandes à notre compatriote ; elle l'a acclamé, dés la
advenue après l'air du ténor. La toile baissée, par trois fois il a dû paraître première soirée, avec enthousiasme ; elle le fête maintenant, elle le choyé, elle
tient à lui faire oublier son indifférence passée. Quand les Viennois s'en mêlent,
: avec toute la troupe et traverser la scène au milieu d'acclamations una-
ils ont de ces furies d'admiration que nous ne connaissons pas en France : c'est
nimes.
Sa visite au Collège de musique a été nonfmoins agréable. Là, tous ces une avalanche de protestations, de sérénades, d'embrassements à déconcerter un
« Italien. Berlioz a passé par toutes ces émotions violentes.
' jeunes gens se pressaient sur ses pas, ne pouvant se lasser "de le contem- « Quatre cents exécutants étaient réunis dans la salle des Bedoutes ; l'Opéra avait
pler; ils ne pouvaient croire qu'ils possédassent au-milieu d'eux celui qui, donné l'élite de ses chanteurs. Mlle Bettelheim chantait la partie de Marguerite ;
dès 1827, était déjà célèbre par sa Niobe, son Amazilia, YUltimo giorno di Walter, un des meilleurs ténors de l'Allemagne, celle de Faust.
Pompei, les Fidanzali, les Arabinelle gallie et d'autres chefs-d'oeuvre; « Leur grand duo d'amour a été interrompu trois fois par les applaudissements
celui qui, en 1840, revenait avec la Saffo, la Fidanzata Corsa, la Stella di de toute la salle, et Walter a supérieurement dit son air dans la chambre de
Napoli, la Medea, Merope, Buondelmonte, hRegina di Cipro, Maria, re- Marguerite. Quant aux choeurs, bien instruits par Herbeck, l'excellent chef d'or-
gina d'Inghilterra et tant d'autres partitions qui ont fait le tour du monde chestre, ils ont chanté avec un ensemble et des nuances incomparables.
musical. Accueilli par les plus vifs applaudissements, plusieurs fois renou- « Le Wanderer, la Presse ancienne, rendent compte ou vont rendre compte de
velés à ses bienveillantes paroles, et. surtout à son départ, Pacini a laissé cette belle soirée. Un grand nombre de musiciens étaient accourus à Vienne de
dans le coeur de cette jeunesse la plus profonde impression. tous les points de l'Allemagne : de Munich, de Leipzig, etc.... C'était pour l'Alle-
magne musicale une fête, une grande fête, et la France, représentée par un de
« Il ne reste plus qu'à souhaiter à cette Berta le sort le plus prospère, ses plus illustres enfants, vient de gagner une solennelle bataille. »
et cela pour l'honneur de l'art italien, auquel l'étranger, profitant d'un On a écrit de Breslau à M. Berlioz pour lui demander sa participation person-
interrègne, je dirai mieux, d'une éclipse momentanée, se permet de faire nelle un pareil concert; mais il est peu probable que le compositeur puisse
une concurrence bâtarde. répondre affirmativement. — Le prince Czartoryski a invité M. Berlioz, au nom
« C'est la vingtième partition écrite par ce maître pour le théâtre Saint- des membres du comité, à une fête pour le lendemain. Toutes « les autorités
Charles, de Naples, après en avoir composé tout autant pour la Scala, de musicales » de Vienne s'y trouvaient, et les ovations ont recommencé de plus
Milan, et soixante autres pour divers théâtres, tels que la Fenice, de Ve- belle.
nise, et le théâtre royal de Turin. Biais celui qui a écrit le poëme musical Un détail curieux, comme moeurs locales, et que nous croyons inédit : une
de la Fidanzata ne saurait se mentir à lui-même, et Pacini conserve en- dame, qui ne s'est pas fait connaître, a envoyé à l'auteur de la Damnation de
Faust i une boite de bonbons, » pour la répétition générale.
core l'enthousiasme des premiers ans et le feu de la jeunesse.
le Petit Chaperon rouge, de Boïeldieu,
— On vient de reprendre, Vienne,
RAFF. COLTJCCI. » à
«
qui depuis longtemps n'y avait pas été entendu. On cite surtout Mlles Tellheim et
S'il faut s'en rapporter à ce que nous écrit le Trovalore, le séjour de Benza comme ayant fort bien chanté et joué leurs rôles.
Pacini à Naples a été plus agréable que le départ: sa partition de Berta A de la 300e représentation, à Berlin, de la Flûte Enchantée, les
— propos
est menacée du même sort que, il y a quelques années, la Carmelita, au journaux de musique allemands rappellent que l'Opéra de Berlin a fêté non-seu-
théâtre de la Scala, de Milan. Dès son arrivée à Naples, l'administration de lement chaque 100e représentation de cette oeuvre, mais aussi la 50e année de son
San-Carlo fit comprendre au vénérable compositeur qu'elle n'était existence, et cela en présence de deux cantatrices qui avaient créé les rôles de
pas en
mesure de mettre en scène celte Berta, el le pria de vouloir bien attendre femmes principaux : Mme Mûller, née Helmutz (Pamina), et Mme Baranius-Rielz
jusqu'au mois de février (de quelle année? ajoute le journaliste).-Pacini (Papagena) ; c'était le 12 mai 1844, la lre représentation de la Flûte Enchantée
a
,
repris sa partition, l'a mise en poche avec une indemnité de 2,000 fr., ayant eu lieu le 12 mai 1794.
qu'on l'a prié d'accepter à titre de consolation, et... il a quitté Naples d'abonnement du Gerwandhauss nous a fait entendre
— LEIPZIG.— Le 8e Concert
infiniment moins satisfait qu'il n'y était entré. C'est surtout
en Italie que deux nouveautés : un morceau à grand orchestre, de M. S. Jadassolm-, intitulé :
les déboires suivent de près les ovations. Que d'artistes Concert-ouverture, qui n'a eu qu'un médiocre succès, et une symphonie inache-
se sont trouvés
rappelés et siffles le même soir! vée de F. Schubert, dont on a exhibé deux fragments : un andante et un allegro:
Ces morceaux ont été, dans le temps, essayés à Vienne. Toute l'exécution était
excellente. Mais le principal attrait du concert se trouvait, sans contredit, dans la
présence de Mme Clara Schumann qui a joué, avec la supériorité qu'on lui con-
naît, un concerto de Mendelssohn, un scherzo tiré des oeuvres de son mari et une
romance du même Schumann. La célèbre pianiste a été rappelée et couverte de
bravos. Le concert s'est terminé par une symphonie également de Schumann.
— M. Gye, le directeur du Théàtre-Royal-Italien de Londres, a l'intention de entièrement inédit, dont nous aurons à parler prochainement).On a exécuté aussi
jouer tous les jours de la semaine, pendant la saison prochaine d'Opéra Italien. un Gloria de M. Gounod et un Confirma hoc, Deus, de M. Vaucorbeil. Dans ce
Trois soirées seront réservées aux abonnés, les trois autres seront publiques. dernier morceau, qui se compose d'un solo de soprano avec choeur, on a remar-
Pour ces dernières, c'est M. Bottesini qui doit conduire l'orchestre. que la voix charmante et expressive d'un jeune enfant, le fils de M. Renaud.
M. Oakeley, qui a été nommé à la chaire de musique de l'Université d'Edim- — Les auteurs des ouvrages suivants, reconnus les plus utiles aux moeurs, ont
bourg en remplacement du professeur Donaldson, vient (après une longue ma- reçu, de l'Académie, des médailles de 2,500 fr. : M. Boissier, pour son livre : Cicéron
ladie qui a retardé la séance d'inauguration) de lire son discours d'entrée devant et ses amis, et M. Eugène Manuel, pour un recueil de poésies intitulé : Pages intimes :
(ce recueil, nos lecteurs s'en souviennent, leur a été signalé lors de son apparition
un public, sympathique, composé entièrement d'élèves et de personnes s'intôres-
sant à la science et à l'art de la musique. Ce discours, très étendu, a rappelé en par notre collaborateur Gasperini) ; MM. Eugène Fialon, auteur d'une Étude sur
de vives images les phases diverses traversées par la musique depuis les temps saint Basile ; Siméon Pécontal, pour son poëme la Divine Odyssée ; Magy, auteur
les plus reculés jusqu'à nos jours. Il a été accueilli avec une grande faveur et de la Science et la Nature; Louis Lacroix, auteur de Dix ans d'enseignement à
souvent interrompu par des applaudissements chaleureux. M. Oakeley, qu'on a Nancy ; Jules Zeller, auteur des Entretiens sur l'histoire; Mm° Lenormant, au-
prié ensuite de toucher l'orgue, a joué magistralement la marche du général teur de Quatre femmes au temps de la Révolution, et Charles Daremberg, auteur
Reid The Garb of Old Gaul, morceau très approprié à la circonstance. de Médecine, histoire et doctrine, ont reçu chacun une médaille de 2,000 fr.
Le prix Gobert a été décerné à M. Louis de Vieil-Castel, pour son Histoire de la
Nous lisons dans la Revue et Gazette musicale, que le coeur de Servais a
— Restauration, et le second prix à M. Théophile Lavallée, auteur de : les Fron-
été renfermé après embaumement, dans une urne, et mis à la disposition du tières de ta France. Le prix Bordin a été décerné à M. Dautier ; le prix Halphen
conseil municipal de liai, en attendant qu'un monument digne du grand artiste à M Edouard Fournier, pour « l'ensemble de ses oeuvres critiques; » le prix
soit élevé à sa mémoire. Ce monument ne se fera pas attendre longtemps, car Lambert, à Mme Gerusez, veuve du savant professeur ; le prix Maillé-Latoùr-
une assemblée très-nombreuse des habitants notables de Hal s'est réunie après landry, à M. Alfred Mérat.
l'enterrement de Servais et en a résolu l'érection. Une commission a été nommée,
sous la présidence du bourgmestre, pour prendre les mesures nécessaires, — Le buste de feu Panseron, compositeur, professeur, auteur de méthodes,'
vient d'être, par ordre de M. le ministre de la Maison de l'Empereur et des
et la souscription qui va s'ouvrir à cet effet sera bientôt couverte de signa-
Beaux-Arts, placé dans la bibliothèque du Conservatoire.
tures.
à représenter aussi promptement que — M. Pasdeloup déploie à l'Athénée une rare activité, Après les Saisons de
— Anvers, comme Bruxelles, se dispose Haydn et les Ruines d'Athènes de Beethoven, les choeurs i'Athulie de Mendelssohn;
possible Mignon, le nouvel opéra d'Ambroise Thomas. Le théâtre royal de La
c'est une des plus belles pages de ce maître, et nous ne croyons pas qu'on l'eût
Haye a les mêmes intentions. Encore une partition qui fera certainement son
tour d'Europe, car on prête aux auteurs le projet d'écrire des récitatifs, afin que encore entendue à Paris. Puis voici venir bientôt U Désert, le chef-d'oeuvre de
l'opéra de Mignon puisse être traduit et représenté sur nos scènes italiennes. Félicien David, qu'on répète avec les choeurs de voix d'hommes et de voix de
femmes. Après Joachim, on a applaudi M. Ritter et MUe Harris. A dimanche pro-
Le Théâtre Royal d'Opéra, de Madrid, a donné Un Ballo inmaschera, avec le chain le détail de toutes ces fêtes musicales par notre collaborateur A. de Gasperini.
concours de Mesd. Penco, Sonnieri et Biancolini, MM. Fraschini, Storti, Medini,
Padovani et Ugalde. On répète au même théâtre FaustOj de Gounod, pour les dé- — Dimanche prochain aussi notre collaborateur de Gasperini rendra compte
buts du ténor Graziani, de la première séance des Concerts du Conservatoire. Aujourd'hui 2e concert,
grand avec le même programme que celui de dimanche dernier.
— L'Opéra de Péri, Giuditta, vient d'être représenté à Malaga avec un
succès. La soirée était au bénéfice du baryton Aldigbieri, — Demain, lundi, à l'Athénée, à la demande générale, 2e audition des magni-
fiques choeurs i'Athalie de Mendelssohn*
GEORGES BIZET
:
TROISIEME DEGRE
LES MAITRES ALLEMANDS
5mo Série. ©me Série.
1 Heendel. RINALDO (Lascia ch' io pianga), aria .3 » 26 Gluck. ELENA E PARIBE (Ah! lo veggo), terzetto
2 Gluck. 3 »
ORPIIÉE ET EBRYDICE( Viens dans ce séjour tranquille). 3 » 27 Mozart. .
LE NOZZE DI FIGARO (Porgi amor, qualche ristord), car. 3. n
3 Mendelssohn. ÉLIE {Maudit soit l'infidèle), air 3 » 28 Mendelssohn. ÉLIE {Dieu se donne au coeur sincère), air 3 n
4 Gluck. ARMIDE, air de ballet 3 » 29 Gluck. ipdiGÉNiE EN TAURIDE (Malheureuse lphigénie!), air. 4 50
fi Mozart. cosi FAN TUTTE(Secondate, aurette amiche), serenata. 3 » 30 Haydn. LES SAISONS , chant de j'iie, — duo
6 Heendel. 4 n
soSANNA, oratorio, — air. 3 » 31 Mozart. DON GIOVANNI (La ci durent la mano), duetto 4 »
7 Weber. EURYANTHE [Là, près de la source) cavaline
._
3 32 Meyerbeer. FLEURS QU'ADORE LA BEAUTÉ, sicilienne
8 Gluck. n 4 50
ALCESTE marche religieuse
, 3 » 33 Gluck. ORPHÉE ET EURYDICE-, air pantomime 3 »
9. Haydn. ORFEO E EURIDICE (Infelici ombre dolenti), coro 3 » 34 Mozart. cosi FAN TUTTE (Un' aura amorosa), aria 3 »
10 Mozart. cosi FAN TUTTE (Di scrioemii ogni giorno), quintetto. 3 » 35 Weber. OBERON (Aussi légers que les pas d'une fée), choeur.
11 Weber. 4 »
DER FREISCHÛTZ (A travers les bois), air....'. 3 » 36 Beethoven. FIDELIO, marche " 3 »
12 Mozart. LE NOZZE DI FIGARO (Suif aria), duetto 3 37 Mozart. .LE. NOZZE DI- FIGARO (Voi che sapeté), canzone
13 Weber. OBERON (0 bonheur!), duo
.. n
38 Weber. 4 50
3 » OBERON (Comme les flots se balancent), bàrcarolle.. 4 »
14 Meyerbeer. LA CHANSON DE MAÎTRE FLOU 4 » 39 Haydn. IA CRÉATION DO MONDE (Brillant de grâce et de beauté). 5 »
15 Weber. DER FREISCHÛTZ (Si le nuaqe se dissipe), cavatine. 40 Mozart. LE NOZZE DI FIGARO (Deh! vient non tardai'), aria
16 Martini. PLAISIR D'AMOUR, romance
... 3
h
11