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Janvier 2009
Généralités
Le plomb fait partie des métaux lourds. Le plomb a un caractère ubiquitaire dans l’environnement et il
passe de l’air, à l’eau et au sol (ou sédiments). Les teneurs en plomb dans les plantes sont limitées et
généralement les racines présentent des concentrations plus élevées comparées aux tiges et aux feuilles.
Le phénomène de translocation vers les parties aériennes des plantes est faible. Le plomb s’accumule
dans les premiers centimètres du sol (couche labourée en sols agricoles) et il est très peu mobile. Ainsi,
des contaminations anciennes peuvent avoir un impact actuel sur la qualité des sols. La quantité de
matière organique présente dans le sol ainsi que le pH contrôlent en partie le stokage du plomb dans les
sols et ont ainsi une certaine influence sur le transfert du plomb vers l’eau et les plantes. Mais, les
concentrations les plus élevées en plomb sont rencontrées dans les organismes aquatiques et terrestres
qui vivent à proximité de sources anthropiques. Ceci a une incidence sur l’alimentation animale puisque
les matières premières minérales et animales (notamment celles issus du poisson) sont les plus à risque.
3 Absorption digestive
L’ingestion est la voie d’intoxication prédominante
Le plomb se retrouve dans le corps via l’alimentation soit par les plantes contaminées par dépositions
de poussières, soit par les produits d’origine animale (surtout rognons et foie). Cette exposition au plomb
par la voie alimentaire a été suivie par la DGAl notamment par 2 enquêtes conduites en 1983 et 1998 qui
mettent en évidence que l’évolution de l’exposition au plomb par les aliments est en régression.
L’eau issue de conduites d’eau potable construites en plomb (prohibées depuis 1995 mais les
travaux de remplacement ne sont pas encore aboutis) peut constituer une source de plomb.
Certaines peintures, interdites depuis 1949, mais encore présentes dans les logements anciens
peuvent contenir de 5 à 40% de plomb et risquent d’être ingérées par les enfants par le contact main-
bouche.
3 Dans l’air
Actuellement, la majorité des émissions nationales de plomb sont imputées à des sources
industrielles et l’inhalation de poussières fines émises dans l’atmosphère constitue une autre voie
possible d’exposition au plomb.
La contamination par le plomb des matières premières (y compris l’eau) destinées à l’alimentation
animale ne peut être totalement évitée en raison de l’omniprésence du plomb dans l’environnement.
L’exposition animale au plomb provient essentiellement de l’alimentation et augmente lorsque les
animaux ingèrent des quantités importantes de terre contaminée. Le plomb s’accumule principalement
dans les tissus rénaux et hépatiques ainsi que dans les os de l’animal. Les tissus musculaires en
contiennent de très faibles quantités. Le passage dans le lait est en principe limité, les coefficients de
transfert de l’alimentation vers le lait étant très faibles, <0,1-1% selon Blüthgen1. Son apparition pourrait
toutefois être perceptible chez des animaux malades ou en cas de très fortes contaminations.
Dès lors, le lait et les autres produits laitiers ne contribuent que très faiblement à l’absorption
totale de plomb.
L’EFSA recommande de procéder à un contrôle des pâturages, en particulier ceux ayant subi un
épandage, ou des terres cultivées situées aux abords d’activités industrielles ou d’incinérateurs de
déchets, afin d’identifier les pâturages susceptibles de présenter un risque pour la santé animale.
D’après le CITEPA, entre 1990 et 1999 le transport routier était prédominant en tant qu’émetteur. Depuis
la supression totale de plomb comme additif dans l’essence en 2000, ce sont désormais les industries de
la métallurgie des métaux non ferreux, des minéraux non métalliques et des matériaux de construction
qui sont les principaux émetteurs.
Une des 12 actions prioritaires du plan national santé environnement (2004-2008) est de réduire de 65%
les émissions aériennes de plomb d’origine industrielle à l’horizon de 2010.
Méthodes d’analyse
C’est un dosage par spectrométrie optique ou spectrométrie de masse à plasma induit. Il s’agit le plus
souvent pour les laboratoires d’analyses d’une méthode interne accréditée COFRAC dans le cadre du
programme 99-3 relatif à l’analyse des métaux chez les animaux dans leurs produits et les denrées
alimentaires destinées à l’homme ou aux animaux.
Le laboratoire national de référence est le Laboratoire d’Etudes et de Recherches sur la Qualité des
Aliments et sur les Procédés agro-alimentaires de l’AFSSA.
Réglementation
A titre indicatif, la teneur limite en plomb dans les sols doit être <100 mg/kg MS (arrêté du 08 janvier 98)
Bibliographie
1
A Blüthgen. Contamination of milk from feed. Bulletin of the IDF. 2001, 356 : 43-47
Contacts
Organisme Contact Téléphone e-mail
CNIEL K. LE BARILLEC 01.49.70.71.79 klebarillec@cniel.com
Remerciements à Laurence Denaix, chercheur à l’INRA dans l’équipe Biogéochimie des Eléments Traces
pour la lecture attentive de cette fiche.