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Conduite à tenir devant une dépression résistante

B. MILLET (1)

La dépression résistante se définit habituellement lution d’un épisode dépressif caractérisé se fait d’emblée
comme l’absence ou l’insuffisance de réponses à deux vers une forme chronique ; d’autres études montrent que
antidépresseurs de mécanismes d’action différents utili- dans 20 % des cas, elle peut se faire en deux temps,
sés à dose adéquate (celle qui est recommandée, dans le après rémissions et rechutes (5,6).
Vidal ou dans les études qui ont été réalisées pour auto- Quatre stratégies pour le traitement de la dépression
riser la mise sur le marché du médicament) et sur une résistante sont envisageables :
durée suffisante (6 semaines) (7). La résistance ne peut
être considérée qu’après avoir contrôlé l’observance thé- OPTIMISATION DU TRAITEMENT ANTIDÉPRESSEUR
rapeutique. Il existe plusieurs moyens de vérifier celle-ci,
mais le dosage plasmatique des antidépresseurs semble La modification de la posologie après dosage plasma-
le plus efficace. Par ailleurs cette notion de dépression tique dans le respect des doses, est la première conduite
pharmaco-résistante n’intègre pas la réponse aux sismo- à envisager. De même l’arrêt des traitements potentielle-
thérapies, véritable test thérapeutique des dépressions ment dépressogènes (corticoïdes, béta-bloqueurs, inter-
sévères. féron.) doit être envisagé.
De même, la notion de réponse aux antidépresseurs
doit être affinée. Doit-on considérer comme satisfaisante SUBSTITUTION D’UN ANTIDÉPRESSEUR À UN
une amélioration thymique de 20 à 50 % aux échelles AUTRE
d’intensité dépressive lorsque l’on sait que les répon-
deurs partiels ont un risque de récurrence dépressive et Le plus souvent on remplacera un antidépresseur par
suicidaire important (4) ? un autre de mécanisme d’action différent même si un
La dépression résistante doit aussi se distinguer de la ISRS peut être plus efficace qu’un autre ISRS. Il s’agit
dépression chronique, pathologie qui persiste indépen- alors de changer un ISRS par un IRSNA ou bien un IRS-
damment du traitement reçu. La dépression chronique NA par un ISRS ou un alpha2bloquant voir un tricyclique.
représente en elle-même un possible facteur de résis- L’utilisation des IMAO irréversibles est souvent envisa-
tance. Un épisode dépressif majeur qui ne se résout pas, gée en dernière intention (en France souvent après les
une dysthymie ou dépression chronique sub-syndromi- ECT), en raison de difficultés de maniement et du fait de
que qui s’étend sur plus de 2 ans (mais qui ne répond leur faible disponibilité sur le marché.
pas aux critères d’épisode dépressif caractérisé) sont
des exemples de dépression chronique. Outre la notion POTENTIALISATION DE L’ACTION DE
de pharmaco-résistance, il s’agit dans ce cas de recher- L’ANTIDÉPRESSEUR
cher un trouble sous-jacent de la personnalité, afin de
proposer une prise en charge adaptée. Ces deux notions C’est le renforcement des effets de l’antidépresseur
de résistance aux traitements et de chronicité sont liées : initial, par l’ajout d’un médicament. Ce dernier peut être :
certaines études indiquent que dans 20 % des cas l’évo- le lithium (> 600 mg/j) (8), les hormones thyroïdiennes à

(1) Service hospitalo-universitaire de psychiatrie, 108, avenue du Général-Leclerc, 35011 Rennes cedex.

L’Encéphale, 2007 ; 33 : Septembre, cahier 3 S703


B. Millet L’Encéphale, 2007 ; 33 : 703-704, cahier 3

des doses quotidiennes équivalentes à 25 à 50microg -ONOTHÏRAPIE

de T3, pendant deux à quatre semaines (9), de façon


peut-être moins probante le pindolol ou la buspirone (1).
)323)23.!ALPHABLOQUEURS
Les antipsychotiques sont associés aux antidépresseurs
dans les dépressions délirantes mais on pourrait aussi
0OTENTIALISATION ,ITHIUM BUSPIRONE 4
les utiliser dans les dépressions résistantes pour poten-
tialiser l’effet des antidépresseurs. D’autres associations
sont possibles, mais non validées scientifiquement : par $EUXIÒMEINTENTIONMONOTHÏRAPIE

exemple l’utilisation du tryptophane, des hormones œs- 4RICYCLIQUES


0OTENTIALISATION
trogènes à faible dose (25mg/j) chez les femmes notam-
ment dans la période péri-ménopausique. !NTIPSYCHOTIQUES ¡LECTROCONVULSIVOTHÏRAPIE !SSOCIATIONDANTIDÏPRESSEURS

L’association de deux antidépresseurs peut augmen-


ter les taux plasmatiques, par exemple l’association de )-!/
fluoxétine à un tricyclique augmente les taux plasmati-
ques de tricyclique d’un facteur de 4 à 11. Enfin, l’asso-
FIG. 1. – Algorithme
ciation d’un ISRS à un alpha2 bloquant (miansérine ou
mirtazapine), peut optimiser l’effet antidépresseur (9).

PSYCHOTHÉRAPIE RÉFÉRENCES
La psychothérapie peut potentialiser l’effet des anti-
dépresseurs. Mais les avis divergent quand au type de Blier P. Pharmacology of rapid-onset antidepressant treatment stra-
psychothérapie (de soutien, d’inspiration analytique, in- tegies. J Clin Psychiatry 2001 ; 62 : 12-7.
terpersonnelle, TCC) à mettre en place. Gault S, Le Provost JB, Millet B. Les Dépressions résistantes. In :
Les Maladies Dépressives 2e éd. Édition Flammarion Médecine
ALGORITHME PROPOSÉ Sciences 2003.
Hatterer JA, Stanley M. Thyroid function in refractory depression.
En première intention, la monothérapie est la règle. In : SP Roose, AH Glassman. Treatment strategies for refrac-
L’utilisation des ISRS, des IRSNA ou bien celle des al- tory depression. Washington, American Psychiatric Press 1990 :
pha2bloquants doit nous semble-t-il être privilégiée. 169-192.
L’absence de rémission conduit le clinicien à faire le Judd LL, Akiskal HS, Maser JD, et al. A prospective 12-year study
choix soit de la substitution, soit de la potentialisation of subsyndromal and syndromal depressive symptoms in uni-
(voir ci-dessus). Plutôt que la potentialisation, une mo- polar major depressive disorders. Arch Gen Psychiatry 1998 ;
nothérapie d’un antidépresseur plus classique de type 55 : 694-700.
tricyclique peut être également utilisée. Enfin, il est pos- Keller MB, Klerman GL., Lavori PW, et al. Long-term outcome of
sible de tenter une potentialisation par les antipsychoti- episodes of major depression. Clinical and public health signifi-
ques ou par association des antidépresseurs qui n’est cance. Jama 1984 ; 252 : 788-92.
pas recommandée par le dernier rapport d’experts de la Keller MB., Lavori, PW. Mueller TI, et al. Time to recovery, chronic-
HAS. La sismothérapie doit être utilisée dans les dépres- ity, and levels of psychopathology in major depression. A 5-year
sions résistantes au traitement antidépresseurs Sackeim prospective follow-up of 431 subjects. Arch Gen Psychiatry
ayant rapporté 50 % d’amélioration sous ECT, chez les 1992 ; 49 : 809-16.
patients déprimés réfractaires aux antidépresseurs. Nelsen MR, Dunner DL. Clinical and differential diagnostic aspects
De nombreuses recommandations ont déjà été pu- of treatment-resistant depression J Psychiatr Res 1995 ; 29 :
bliées. L’algorithme suivant peut être proposé (figure 1). 43-50.
Des techniques d’électrostimulation telles que la sti- Nemeroff CB. Augmentation regimens for depression J Clin Psy-
mulation magnétique transcrânienne, la stimulation du chiatry 1991 ; 52 : 21-7.
nerf vague et la stimulation cérébrale profonde sont en Nierenberg AA, Katz J, Fava M. A critical overview of the pharmaco-
cours d’évaluation et devraient pouvoir s’intégrer bientôt logic management of treatment-resistant depression. Psychiatr
dans les différents algorithmes proposés. Clin North Am 2007 ; 30 : 13-29.

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