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Mise au point
L’épaule du lanceur
The thrower’s shoulder
S. Guilloa,*, P. Landreaub, P.-H. Flurina
a
Centre de chirurgie orthopédique et sportive, 9, rue Jean-Moulin, 33300 Bordeaux-Mérignac, France
b
Centre médicochirurgical Paris-V, 36, boulevard Saint-Marcel, 75005 Paris, France
Résumé
La compréhension du geste du lancer a fait l’objet de nombreuses théories. Souvent contradictoires, les explications publiées sont longtemps
restées avec des bases anatomiques peu convaincantes. À la lumière de l’expérience américaine, considérable, il semble aujourd’hui se dégager,
au travers de nouveaux concepts, un réel outil clinique de compréhension et de traitement des pathologies de l’épaule chez le lanceur. Ce qui fait
la gravité d’une pathologie de l’épaule chez un lanceur, c’est l’apparition de lésions intra-articulaires gléno-humérales. Les épaules considérées à
risque sont celles qui présentent un déficit de RI 2 et/ou une « SICK scapula ». Néanmoins, la plus grande majorité des patients est accessible au
traitement rééducatif associant plus ou moins un programme de stretching capsulaire postéro-inférieur à une rééducation de la scapula. La grande
spécificité du traitement chirurgical de l’épaule du lanceur, c’est qu’il ne peut se faire que sous arthroscopie. Par ailleurs, pour les lésions intra-
articulaires rencontrées chez le lanceur, aucun test clinique n’a fait la preuve de sa spécificité ou de sa sensibilité. De la même façon, l’arthro-
scanner ou l’arthro-IRM ne sont pas des examens fiables pour le dépistage des SLAP lesions et le clinicien doit rester très prudent quant aux
différentes descriptions radiologiques de lésions du bourrelet glénoïdien. Ce n’est donc, en réalité, qu’en cas d’échec du traitement médical que
l’on propose une arthroscopie exploratrice qui permettra en cas de SLAP lesion ou de lésion d’instabilité de traiter dans le même temps le
problème par une réparation chirurgicale sous arthroscopie avec suture par fil monté sur implant.
© 2007 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Abstract
Several theories have been developed to better understand the throwing movement. Many are contradictory and have long been based on
unconvincing anatomic assumptions. Considering the large amount of experience accumulated in North America, it would appear useful to
develop a new concept which could be a truly useful clinical tool for understanding and treating shoulder disorders in throwers. The gravity
of shoulder disorders in throwers results from the development of an intra-articular glenohumeral injury. Shoulders considered at risk present
defective RI2 and/or a SICK scapula. Nevertheless, the large majority of patients can respond to rehabilitation therapy combining a more or less
intensive stretching program for the postero-inferior capsule with scapula rehabilitation exercises. Surgical treatment of the thrower’s shoulder is
specifically and exclusively arthroscopic. In addition, no clinical test for intra-articular injuries in this context has proven specificity or sensitivity.
Similarly, care should be taken to assess the meaning of different arthroMRI or arthroCTscann diagnosis for those injury. A careful clinical
assessment is necessary to understand the meaning of different radiological descriptions of glenoid rim injuries. Thus, exploratory arthroscopy,
which is in reality proposed when medical treatment has failed after a period of time, can identify the cause of injury and at the same time enable
its treatment.
© 2007 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Mots clés : Épaule ; Biomécanique ; Lanceur ; Rééducation ; SLAP lesion ; SICK scapula
* Auteurcorrespondant.
Adresses e-mail : steguillo@free.fr (S. Guillo), landreau@mac.com (P. Landreau).
0762-915X/$ - see front matter © 2007 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
doi:10.1016/j.jts.2007.01.002
24 S. Guillo et al. / Journal de Traumatologie du Sport 24 (2007) 23–31
2.2.2. Rétraction–protraction
Lors de l’armé du bras, la scapula se positionne en rétrac-
tion (la plus postérieure possible). Le lancer va produire une
contraction musculaire d’excentrique en concentrique pour les
muscles antérieurs et de concentrique en excentrique pour les
muscles postérieurs. Il va en résulter un mouvement complexe
dont l’une des composantes est une translation curviligne, le
long du gril costal [5,8], plus haut pour le tennis et plus bas
pour le base-ball. De la protraction à la rétraction, la translation
est estimée entre 15 et 18 cm. Ce déplacement va procurer de
façon explosive, dans les conditions du lancer, une énorme
quantité d’énergie (« full tank of energy »). Fig. 1. Surface articulaire de la glène (vue latérale).
S. Guillo et al. / Journal de Traumatologie du Sport 24 (2007) 23–31 25
3.1. Anatomopathologie
Le glissement postérosupérieur du centre de rotation torsion et de translation postérieure qui aboutit à l’arrachement,
entraîne donc une protection relative de l’épaule contre le au dégantage (peel-back) du biceps et de son insertion labrale
conflit postérosupérieur, mais peut engendrer une micro- sur la glène. Ce mécanisme de lésion de l’insertion du LB a pu
instabilité par distraction capsulaire. être confirmé sous arthroscopie [18] et par étude cadavérique
Par ailleurs, un déséquilibre de la chaîne cinétique lors du [27]. La partie postérieure du labrum est toujours atteinte. Elle
lancer entraîne une altération des forces transmises et un mau- s’accompagne ou non d’une extension antérieure du décolle-
vais positionnement articulaire. L’anomalie cinétique la plus ment [25].
fréquente est caractérisée par le « slow-arm ». Au moment du
lancer, lors de la phase d’accélération, le tronc se déplace plus 3.3. Examen clinique
vite que le bras. Cela aura pour conséquence de créer une
hyperlordose en accélération qui va contribuer à placer le 3.3.1. Déficit de rotation interne
bras en arrière de la zone de sécurité (le plan de l’omoplate) Le déficit de rotation interne chez le lanceur est un élément
décrite par Jobe et par Happee [24]. Tout cela est à l’origine fondamental dans la genèse des lésions intra-articulaires. Il est
d’un contact prématuré et une augmentation de la compression donc important de quantifier ce déficit de façon précise.
gléno-humérale, tout particulièrement au niveau du labrum Le patient est installé en décubitus dorsal et une main de
postérosupérieur. Ces contraintes excessives vont faire le lit l’examinateur appuie sur l’épaule examinée. De cette façon,
du conflit postérosupérieur. la mobilité scapulaire est neutralisée (Fig. 3). Le bras est posi-
Un mauvais positionnement de la scapula peut également tionné en abduction à 90° (position appelée 2). On recherche
entraîner un contact prématuré glène–humérus, à l’origine alors la rotation externe passive (RE 2) et la rotation interne
d’un conflit postérosupérieur de l’armé. Le déficit de rétraction passive (RI 2). La rétraction capsulaire va entraîner en armé
scapulaire oblige en effet le lanceur à positionner son humérus une augmentation (Gain) de la rotation externe (GRE 2) et
plus en extension, en dehors du cône de sécurité. Il en résulte une diminution de la rotation interne (DRI 2). Le bras opposé
une augmentation des forces de compression postérosupérieure sert de référence. Tant que le DRI 2 ne dépasse pas le GRE 2,
et donc l’apparition d’un conflit postérosupérieur. l’épaule ne présentera aucun trouble pendant le lancer. En
revanche, si le rapport DRI 2/GRE 2 est supérieur à un,
3.2.2. Lésion de la coiffe l’épaule devient exposée en raison du déplacement postéro-
Les forces de torsion de la coiffe sont elles-même augmen- supérieur de son centre de rotation. Le risque de lésion est
tées, à l’origine de lésions transfixiantes ou non. Dans tous les directement proportionnel à l’augmentation du rapport DRI 2/
cas, la lésion semble débuter au niveau de la face profonde du GRE 2. Ce rapport devient supérieur à un dès qu’il existe un
tendon du muscle supraspinatus [21,25]. DRI 2 supérieur à 10 % du côté controlatéral. Le déficit de
RI 2 est considéré par ailleurs comme pathologique au-delà
3.2.3. Lésion du labrum, SLAP lesion de 25°.
Comme nous l’avons vu, le labrum postérosupérieur consti-
tue la clef de voûte de la chaîne cinétique du lancer. La trans- 3.3.2. SLAP lesion de type II
lation postérosupérieure du centre de rotation gléno-huméral Chez le lanceur, la SLAP survient dans la phase de cocking
entraîne par ailleurs une augmentation des forces de délamina- (en fin d’armé). Elle est toujours retrouvée dans ce cas sur le
tion du bourrelet supérieur. bras dominant et chez des lanceurs âgés de 20 et 30 ans. De
nombreux tests cliniques ont été décrits.
3.2.3.1. Prodromes pré-SLAP. En premier lieu, le lanceur res-
sent une sensation de « contracture » en arrière de l’épaule 3.3.2.1. Palm up test (test de Speed) [28]. Le patient est
dominante, interprétée parfois comme une impossibilité de se debout, en supination, le coude en extension. L’épaule est flé-
décontracter. Si le joueur continue à lancer, s’installent ensuite chie à 90°. L’examinateur exerce dans cette position une force
une douleur antéropostérieure et une sensation d’enraidisse- dirigée de bas en haut contre résistance.
ment de l’épaule. Puis la SLAP apparaît quand le joueur res-
sent de façon soudaine une sensation de « bras mort » qu’il 3.3.2.2. Test de O’Brien [29]. Le patient est debout, le bras
n’avait jamais éprouvé avant. C’est le « coup de grâce » (en examiné est à 90° de flexion et adduction 20°. Le coude est
français dans le texte) [15]. en extension. Le pouce est tendu et pointe vers le bas.
L’examinateur exerce dans cette position une force dirigée de
3.2.3.2. SLAP lesion. On appelle SLAP lesion de Snyder [26] bas en haut contre résistance.
(Supero Labral Antero Posterior) les lésions retrouvées au
niveau de la partie supérieure du bourrelet. Il en existe quatre 3.3.2.3. Relocation test de Jobe [30]. Le patient est allongé en
types principaux. Celles que l’on rencontre ici sont essentielle- décubitus dorsal. Le bras est en abduction à 90°, le coude flé-
ment de type II, la plus fréquente (50 %). Cette lésion se carac- chi à 90°. Dans cette position, l’examinateur réalise une hyper-
térise par l’avulsion du labrum supérieur emportant avec lui rotation externe passive. Le test est positif si une douleur est
l’insertion de la longue portion du biceps. L’hyperrotation provoquée par cette manœuvre et si elle disparaît avec la pres-
externe de l’armé engendre au niveau du biceps une force de sion par la main de l’examinateur sur la partie antérieure de
S. Guillo et al. / Journal de Traumatologie du Sport 24 (2007) 23–31 27
Fig. 3. La recherche de déficit de rotation interne (A) et d’augmentation de rotation externe (B). À droite le bras controlatéral qui sert de référence.
l’articulation gléno-humérale. Dans le cas d’une Slap, la dou- traitement est maintenant bien démontrée [35]. Le résultat de
leur ressentie par le patient est alors postérieure alors qu’elle la rééducation est satisfaisant dans 90 % des cas. Les échecs du
est antérieure dans le cas d’instabilité [25]. traitement médical sont essentiellement dus à l’existence d’une
SLAP lesion associée.
3.3.2.4. Anterior slide test [31]. Le patient pose les mains sur Il est donc indiqué, en cas d’échec, de réaliser une arthros-
ses hanches, les pouces en arrière. L’examinateur stabilise copie qui associera plus ou moins une capsulotomie postéro-
l’épaule d’une main et de l’autre applique une force axiale diri- inférieure à la réparation de la SLAP lesion. Lors de l’arthros-
gée en antéropostérieur. On demande pendant ce temps au copie, la SLAP ne doit pas être confondue avec un labrum
malade de pousser vers l’arrière avec son coude. hypermobile, souvent rencontré chez les sportifs de lancer. La
confirmation arthroscopique se fait en soulevant le labrum à
3.3.2.5. Test de Kim [32]. Le patient est en décubitus dorsal, le l’aide du palpeur et en visualisant l’arrachement (effilochage,
bras en abduction à 120°. L’examinateur prend d’une main le hémorragie, discontinuité entre le labrum et le cartilage, cica-
poignet du patient et d’une autre main le coude qui est fléchi à trisation fibreuse) [36]. Pour obtenir une cicatrisation, cette
90°. On amène l’épaule en rotation externe. On demande alors lésion nécessite une réparation avec fixation par implant. Le
au patient d’exercer une flexion active du coude contre résis- résultat de la réparation a été amélioré par l’utilisation d’ancres
tance. En cas de SLAP lesion, cette manœuvre déclenche une avec fil de suture [37]. C’est la partie postérieure de la SLAP
douleur que le patient ressent comme profonde. qu’il est important de suturer. L’intervention est rendue diffi-
cile en raison de la présence de l’acromion. Il est alors néces-
3.3.2.6. Valeur de ces différents tests. Des travaux récents ont saire d’effectuer une voie instrumentale à partir de l’angle
pu montrer le faible intérêt clinique des premiers tests décrits postéro-externe de l’acromion : 1 cm en dehors, 1 cm en
en raison de leur faible sensibilité et spécificité [33,34]. Le test avant. La réparation chirurgicale de cette lésion respectant les
de Kim et l’utilisation de la relocation–test de Jobe doivent principes énoncés semble s’accompagner dans neuf cas sur dix
maintenant faire leurs preuves. d’un retour à une activité sportive au même niveau [38].
3.3.2.7. Dead arm : SLAP lesion. Le « dead arm syndrome » 4. Pathologie scapulaire
est défini chez le lanceur par une douleur « à l’intérieur » de
l’épaule dans la phase de cocking. Cette douleur s’accompagne La grande majorité des dyskinésies scapulaires rencontrées
d’une diminution nette des performances. Ce syndrome est le en médecine sportive ont pour origine une altération de la fonc-
plus souvent le fait d’une SLAP lesion. tion musculaire. Seulement dans 5 % des cas, l’origine est neu-
rologique. Il peut également exister, de façon plus bénigne, un
3.4. Traitement traumatisme musculaire direct (élongation, déchirure). Par ail-
leurs, la dyskinésie scapulaire peut être secondaire ; il s’agit
Dans le cas d’un enraidissement simple capsulaire postéro- alors d’une inhibition liée à une douleur régionale. À ce titre,
inférieur, il est nécessaire de débuter un programme rééducatif les pathologies gléno-humérales (instabilité, arthrose et autres
de stretching capsulaire postéro-inférieur. L’efficacité de ce lésions labrales) entraînent une dyskinésie scapulaire par inhi-
28 S. Guillo et al. / Journal de Traumatologie du Sport 24 (2007) 23–31
bition musculaire régionale [39,40]. Cette inhibition s’exprime Les types I et II sont à l’origine d’un positionnement anor-
plus particulièrement au niveau du muscle serratus antérieur et mal de la scapula avec une protraction excessive au repos, une
de la partie basse du muscle trapèze [41]. diminution anormale de la rétraction pendant le geste du lancer
ainsi qu’une diminution de l’élévation acromiale lors de l’armé
4.1. SICK scapula syndrome et en début d’accélération. Ces deux types sont plutôt généra-
teurs de lésions du labrum.
Ce terme a été créé par Burkhart, Morgan et Kibler [42] Le type III : se caractérise par la proéminence du bord
pour désigner les conséquences périscapulaires de la fatigabi- supéromédial de la scapula. Il est plutôt en relation avec une
lité musculaire liée à l’hyperutilisation de l’épaule chez le lésion de la coiffe ou un conflit sous-acromial.
lanceur :
4.2. Évaluation de la scapula chez le lanceur
● S : malposition de la scapula ;
● I : proéminence de la pointe inférieure ;
● C : douleur de la coracoïde et malposition ; L’observation d’une épaule de lanceur doit comprendre un
● K : dyskinésie des mouvements scapulaires. examen général et, plus particulièrement, une recherche de la
mobilité passive rotationnelle des deux hanches (diminution de
la rotation interne de la hanche non dominante dans 39 % des
La manifestation clinique principale est une malposition
cas [2]) ainsi que la mobilité rachidienne lombaire (raideur
asymétrique de la scapula avec en position statique, un abais-
dans 48 % des cas [2]). Il faut prendre soin de bien noter une
sement du côté de l’épaule dominante (Fig. 4).
éventuelle asymétrie de longueur des membres inférieurs ainsi
La dyskinésie scapulaire peut être dans ce cas à l’origine de
qu’un appui monopodal instable (44 % des cas [2]). L’examen
lésions gléno-humérales, de lésions acromioclaviculaires ou
du segment thoracique et cervical recherche une cyphose tho-
même tout simplement d’altérations musculaires périscapulai-
res. racique, une scoliose ou une hyperlordose. Une perte de la
rotation du rachis, une faiblesse musculaire des abducteurs de
Il existe trois sous-groupes cliniquement distincts. Les deux
premiers sont plutôt associés à des pathologies gléno- hanche ou des fléchisseurs du tronc peuvent entraîner une rup-
humérales et le troisième groupe est plutôt associé aux patho- ture de la chaîne cinétique. Ces phénomènes sont à l’origine du
logies sous-acromiales. « dead arm » lors du lancer.
Le type I : est caractérisé par une proéminence du bord infé-
rieur et médial et de la scapula. Il s’y associe un déficit de 4.2.1. Interrogatoire : la douleur
l’élévation acromiale et une diminution de la rétraction scapu- La douleur peut être de siège antérieur, postérosupérieur,
laire en fin d’armé. Le type I est associé à une diminution de supérieur, se situer sur la face latérale de l’avant-bras ou alors
l’élasticité des muscles pectoralis mineur et majeur et une fai- il peut exister une combinaison de plusieurs de ces sites dou-
blesse des fibres basses des muscles trapèzes et serratus anté- loureux. L’irradiation peut se faire vers le rachis cervical mais
rieur. aussi dans l’avant-bras et la main, simulant une radiculalgie. La
Le type II : est caractérisé par une proéminence de tout le localisation la plus fréquente reste néanmoins la face antérieure
bord médial de la scapula encore plus visible lors de l’éléva- de l’épaule. La douleur siège alors au niveau de la coracoïde où
tion. Il est associé à une faiblesse des muscles trapèzes et elle est retrouvée à la palpation de sa face médiale, au niveau
rhomboïdes. de l’insertion du petit pectoral. Elle ne doit pas être confondue
avec la douleur d’une épaule douloureuse par accident d’insta-
bilité ou avec une SLAP lesion.
La deuxième localisation la plus fréquente est une douleur
postérosupérieure scapulaire avec ou sans irradiation cervicale.
Elle se localise au niveau de l’angle supéromédial de la sca-
pula, en regard de l’insertion du muscle élévateur de la scapula.
Les douleurs supérieures (d’allure acromioclaviculaire) et
latérales (d’allure sous-acromiale) sont plus rares. Les mouve-
ments anormaux de la scapula entraînent une incongruence
relative de l’acromioclaviculaire et une anomalie de la ciné-
tique claviculaire, à l’origine dans ce cas de la symptomatolo-
gie douloureuse acromioclaviculaire ou même sternoclavicu-
laire.
De façon plus rare, la protraction de la scapula entraîne la
clavicule en avant et en bas. Il peut donc survenir une ferme-
ture de l’espace entre première côte et clavicule, à l’origine
Fig. 4. « SICK scapula » de face. d’un syndrome du défilé thoracobrachial.
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La plupart des patients présentent une combinaison de ces 4.3.2. Scapular retraction test
trois déplacements. La SICK scapula s’accompagne d’une perte de flexion de
l’épaule associée à une douleur de la coracoïde retrouvée en
4.2.3. Inspection dynamique fin de flexion. Cette limitation ainsi que les douleurs disparais-
Le lancer idéal doit comprendre une abduction dans le plan sent quand la main de l’examinateur replace la scapula correc-
de la scapula avec le coude au-dessus ou au niveau de l’hori- tement en plaçant la pointe contre le gril thoracique. L’examen
zontal. L’observation du lanceur dans sa pratique doit alerter se fait en décubitus dorsal. C’est le scapular retraction test.
lorsque l’abduction ne se fait plus dans le plan de l’omoplate
mais en arrière du plan de la scapula, qu’il existe une hyper- 4.3.3. Signe de conflit sous-acromial
rotation externe et que l’abduction de l’humérus est diminuée, La douleur sous-acromiale (Neer positif) s’explique par
le bras se retrouvant en dessous de l’horizontale. l’augmentation des forces de compression sous-acromiale liée
au déficit de rétraction en armé. La protraction de la scapula
interdit dans ce cas à l’acromion de s’effacer vers l’arrière,
augmentant ainsi les forces de coaptation sous-acromiale. Il
ne s’agit donc pas dans ce cas d’un acromion de morphologie
agressive mais d’un mauvais positionnement de la scapula.
Inférieure 0 1 2 3
Lateral protraction 0 1 1 3
De la même façon, l’arthroscanner ou l’arthro-IRM ne sont [20] Walch G, Liotard JP, Boileau P, Noel E. Postero-superior glenoid impin-
pas des examens fiables pour le dépistage des SLAP lesion et gement. Another shoulder impingement. Rev Chir Orthop Reparatrice
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le clinicien doit rester très prudent quant aux différentes [21] Jobe CM. Posterior superior glenoid impingement: expanded spectrum.
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Ce n’est donc, en réalité, qu’en cas d’échec du traitement [22] Jobe FW, Giangarra CE, Kvitne RS, Glousman RE. Anterior capsulola-
médical que l’on propose une arthroscopie exploratrice, qui bral reconstruction of the shoulder in athletes in overhand sports. Am J
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