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Le train
Directeur des rédactions &
développement
David William
Rédacteur en chef
du digital
Amine Elkadiri
Journalistes
Charaf Jaidani (Resp. rubrique Automobile)
Leïla Ouriaghli
Adil Hlimi
L
Momar Diao
Youssef Seddik es technologies numériques peuvent être sources de transforma-
tion, en favorisant notamment l’inclusion, l’efficacité et l’inno-
Révision
vation, entre autres, du fait de l’ouverture large de l’informa-
Mohamed Labdaouat tion, des potentiels de création de biens informationnels et de
Directeur technique & maquettiste la démocratisation de l’information en général. C’est ce que dit
Abdelillah Chamseddine la Banque mondiale dans l’un de ses rapports.
Aujourd’hui, l’économie digitale mondiale est une réalité à
Mise en page
laquelle aucun pays ne saurait se soustraire. Au Maroc, plus que
Zakaria Beladal jamais, le développement du numérique est inscrit en priorité
Opératrice dans l’agenda du gouvernement. Une priorité incarnée par le Plan Maroc Digital 2020,
Fatiha Aït Allah porté par l’Agence de développement du digital créée à cet effet, et qui a pour
mission de mettre en œuvre la stratégie de l’Etat en
Assistantes de direction
matière de développement du digital et de promou-
Souad Aït Brahim voir la diffusion des outils numériques et la démocra-
Amina Khchai tisation de leur usage auprès du citoyen.
Département commercial Ce Plan se fixe quatre principaux objectifs : réduire Au Maroc, plus que
de 50% la fracture numérique, mettre en ligne 50%
Salma Benmakhlouf
des démarches administratives, connecter 20% des jamais, le développe-
Samira Lakbiri PME et positionner le Royaume comme première pla- ment du numérique est
Édition teforme numérique d’Afrique. inscrit en priorité dans
J.M.A CONSEIL Les objectifs fixés sont très ambitieux, à la hauteur
des ambitions de modernisation de l’économie natio- l’agenda du gouverne-
Impression
Maroc Soir
nale. Mais largement à notre portée. ment.
Actuellement, comme nous le confirme le ministre
Distribution de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et
Sapress de l’Economie numérique, Moulay Hafid Elalamy, «la
stratégie digitale est en cours de déploiement, en
Adresse
partenariat avec les acteurs publics et privés concernés». Non sans préciser, entre
83, Bd El Massira El Khadra, autres, qu’on compte en ce moment près de 80 e-services administratifs opération-
Casablanca • Tél (0522) 98.41.64/66. nels développés au profit du citoyen et des entreprises.
Fax : (0522) 98.40.22 Bref, si il est mené à terme, ce Plan devrait permettre au Maroc de franchir un cap
majeur dans la transformation digitale de son économie. Sauf que dans le train du
Site web : www.fnh.ma
digital, il faudrait embarquer tout le monde. Pour ne pas creuser les distorsions et
créer un Maroc à deux vitesses. Et c’est cela l’un des principaux défis à relever.
Bonne lecture !
F. Ouriaghli
Digitalisation de l’économie
‘‘N
ous sommes transformation digitale, blockchain, la société, de nos comportements,
passés de fintechs…, sont autant de mots habitudes… à la faveur notamment
l’Homo erec- nouveaux qui s’invitent dans le d’une incroyable révolution numé-
tus à l’Homo langage courant, mais qui, surtout, rique qui a complètement boule-
numericus». induisent de profonds changements versé les économies du monde.
C’est ce que technologiques, et plus globalement Aujourd’hui, la transformation digi-
dit un célèbre banquier de la place, de l’approche que l’on a du monde tale monopolise les débats. Et sus-
Ahmed Rahhou, PDG de CIH Bank, économique dans sa globalité. cite nombre de questionnements.
pour ne pas le citer. Car, en moins de 50 ans, s’est Car si tout le monde s’accorde à
Numérisation, dématérialisation, opérée une véritable mutation de dire, aujourd’hui, qu’il ne faut pas
rater le train du digital, on consent,
tout autant, que l’on ne sait pas
Le secteur financier en vedette vraiment où va nous mener cette
transformation digitale. Dans quelle
Incontestablement, le secteur financier est l’un des exemples les plus frappants du
gare va-t-elle s’arrêter ?
processus de transformation digitale de l’économie marocaine. En tant qu’administration, C’est là toute la question.
la Direction générale des impôts (DGI) incarne parfaitement ce choix de la transformation
numérique. Elle s’est ainsi fixée comme objectif d’être une «véritable administration Un processus irréversible
connectée». Parmi les chantiers qu’elle a menés à terme, il y a la généralisation, Le train numérique, le Maroc l’a
en 2017, des télédéclarations et télépaiements à l’ensemble des entreprises. Elle a aussi pris, conscient que cette nou-
aussi développé de nouveaux services web et mobiles pour offrir à ses usagers plus velle donne induit forcément la
d’autonomie et de simplicité. nécessité de réinventer un nouveau
Ces mutations profondes ont ainsi impacté son mode de fonctionnement, la modèle en se basant sur les nou-
dématérialisation ayant permis de libérer des ressources humaines qui peuvent velles technologies, et afin de pou-
s’investir dans des tâches à plus forte valeur ajoutée. voir exploiter de manière efficace et
Ce processus de digitalisation de la sphère financière, le ministre de l’Economie et des optimale les données numérisées.
Ce processus en marche est irréver-
Finances, Mohamed Boussaid, en fait une analyse lucide. «Cette digitalisation croissante
sible, et reste perceptible dans sa
sur le secteur financier n’est pas due uniquement à la forte augmentation des actifs et
déclinaison au niveau de l’adminis-
des opérations financières, elle est aussi la conséquence d’une mutation technologique tration marocaine, à travers la stra-
qui s’est accélérée, notamment avec la démocratisation d’Internet et des réseaux tégie Maroc Digital 2020. L’objectif
sociaux, et qui va de plus en plus influencer le fonctionnement de la sphère financière», de cette stratégie est clair : offrir
affirme-t-il en substance. des services publics efficaces et
«Aussi, la digitalisation ne peut plus être appréhendée uniquement sur les aspects de qualité à travers un traitement
de maîtrise technologique, de gestion de la transition et de sécurisation des systèmes simplifié et automatisé de l’infor-
d’information. Elle doit plutôt être appréhendée comme un facteur profond de mutation mation.
qui va bouleverser tous les métiers de la finance et qui nécessite une véritable stratégie. Il s’agit ainsi de réduire considé-
Cette stratégie technologique à laquelle les régulateurs, les opérateurs et le monde rablement la fracture numérique,
économique et académique doivent s’associer, devra prendre en considération nos grâce notamment à la réalisation de
ambitions en matière d’intégration et de coopération régionale», ajoute-t-il. 50% des démarches administratives
…/…
L
a première stratégie
digitale mise en œuvre
par le Maroc remonte à
2008, avec le lancement
de la stratégie nationale
«Maroc Numéric 2013».
Ce plan avait pour vision
de positionner le Maroc parmi les pays Globalement, les professionnels sont d’ac- Les objectifs en qui comporte le «Networked Readiness
émergents dynamiques dans le domaine cord pour dire que Maroc Numéric 2013 a matière d’équi- Index» permettant de juger de la capacité
des technologies de l’information, et de enregistré des résultats mitigés. Certains pement des PME d’un pays à utiliser au mieux les TIC dans
placer le Royaume comme un hub tech- objectifs n’ont pu être atteints. C’est le en SI profession- son développement, le Royaume est passé
nologique, générateur de richesses et de cas essentiellement pour le volet e-gov, nels, à travers de la 86ème place mondiale en 2008 à la
développement économique. qui a accusé beaucoup de retard, comme le programme 78ème en 2015.
Moussanada TI,
4 priorités stratégiques avaient alors été l’avais souligné un rapport de la Cour des Entre 2010 et 2012, le Maroc a gagné 6
sont l’un des
identifiées : la transformation sociale, les comptes en 2014. Idem pour le volet des places sur l’indice global e-Gouvernement
plus grands
services publics orientés usagers, la pro- PME et celui de l’équipement des établis- échecs de Maroc Index des Nations unies, et 48 places sur
ductivité de la PME et le développement de sements scolaires publics, qui ont enregis- Numéric 2013. le sous-indice «services en ligne». Et entre
l’industrie IT. Parallèlement à ces priorités tré des résultats très en deçà des attentes. 2012 et 2014, le Maroc a gagné 38 places
stratégiques, 2 mesures d’accompagne- sur l’indice global et 26 places sur le sous-
ment ont été déployées, à savoir la forma- Des avancées tout de même indice «services en ligne».
tion du capital humain et la mise en place Néanmoins, tout n’est pas à jeter. Des Malgré ces résultats mitigés, Maroc
d’un cadre législatif adéquat. avancées probantes ont pu être atteintes. Numéric 2013 a eu le mérite de mobiliser
Les objectifs fixés à l’époque parlaient de Ainsi, Maroc Numéric 2013 a permis la créa- les acteurs du secteur et de préparer le
la création, sur la période 2008 et 2013, tion de 26.000 emplois additionnels entre terrain à la Stratégie 2020 pour passer la
de 26.000 emplois additionnels, d’un PIB 2008 et 2013. Par ailleurs, l’équipement vitesse supérieure et corriger les erreurs.
additionnel direct de 7 milliards de DH, des foyers a connu une nette amélioration, Comme l’a résumé Moulay Hafid Elalamy
d’équiper 100% des établissements sco- avec un ratio de 1 foyer sur 3 connectés, à l’occasion du dernier Africa IT Expo de
laires, ainsi que la mise en œuvre d’une contre seulement 1 sur 10 au démarrage Casablanca, «le Maroc a des capacités très
centaine de projets e-gov. de la stratégie. largement au-dessus de ce que nous avons
Quel bilan dresser de cette première tenta- Par ailleurs, sur le plan du classement été capables de réaliser. Nous sommes
tive marocaine de faire du numérique un du Maroc dans les indices TIC internatio- un peu au bord de la piscine, mais nous
véritable levier de croissance, de création naux, notamment celui du World Economic mettons à peine les orteils dans le digital.
de richesses et de développement ? Forum (WEF); Il faut vraiment y plonger». u
A
Digital 2020 est construite autour de ce positionnement en tant que hub. De
partis pris forts. d’ancrer de façon quoi favoriser le développement d’un
irréversible le
près les résultats Le premier est que le développement du tissu d’acteurs du digital alimentés par
Maroc dans un
globalement miti- numérique est susceptible d’engendrer les grands projets de numérisation du
processus de
gés du plan Maroc des effets bénéfiques profonds sur la transformation pays. Cela passe nécessairement par le
Numeric 2013, le transformation économique et sociale digitale globale. renforcement de ce que les concepteurs
Maroc s’est investi d’un pays. Le digital peut agir en effet de la stratégie appellent la place Maroc
dans un nouveau sur l’Etat en réformant en profondeur numérique, à travers le lancement de
plan stratégique en le mode de fonctionnement de l’Admi- projets d’infrastructures d’envergure
vue de dynamiser le développement de nistration, sur l’économie en procurant (High Speed Data), mais aussi à travers
l’économie numérique. un nouveau souffle de compétitivité au la montée en compétence des res-
Ce plan, intitulé stratégie Maroc Digital tissu des entreprises, et sur la cohésion sources humaines et la mise en place
2020, a été présenté par Moulay Hafid sociale en réduisant la fracture numé- d’un cadre légal adéquat.
Elalamy, ministre de l’Industrie, du rique et en encourageant l’engagement D’ailleurs, et c’est là un autre parti
Commerce, de l’investissement et de citoyen. pris, la stratégie inaugure une rupture
l’Economie numérique, le 27 juin 2016, Pour que cette transformation soit effec- dans l’exécution et la gouvernance des
en présence du Roi Mohammed VI. tive, la stratégie a fait le choix d’une projets digitaux avec la création d’une
Son ambition est d’ancrer de façon logique de focalisation très forte de ne agence dédiée au développement des
irréversible le Maroc dans un proces- pas se disperser, pour ne pas répéter services publics numériques.
sus de transformation digitale globale. les erreurs du passé. Cela consiste à
Il s’agit aussi d’améliorer le niveau de se concentrer sur le lancement d’un Trois piliers fondamentaux
vie et le bien-être social des citoyens nombre réduit de projets, mais ayant un Sur le plan opérationnel, ces partis pris
et perfectionner de façon significative impact transformationnel réel. ont été déclinés en 3 piliers fondamen-
les services fournis par l’administration. L’autre parti pris de départ est d’ins- taux : la transformation numérique de
crire cette stratégie dans le position- l’économie nationale, l’émergence d’un
Des partis pris forts nement affirmé du Maroc en tant que hub numérique régional et la création
Selon ses concepteurs (ministère de hub régional sur les plans économique, d’une place numérique Maroc.
tutelle, en concertation avec les profes- financier et industriel. Il s’agit donc à …/…
Finances News Hebdo : Deux ans publics. Avec les mesures de la stra-
après le lancement de la Stratégie tégie digitale, le nombre de services
digitale 2020, celle-ci a-t-elle atteint en ligne développés est appelé à
son rythme de croisière ? augmenter.
Moulay Hafid Elalamy : La stratégie Le dernier Conseil d’administration
digitale est en cours de déploie- de l’ADD a effectivement validé un
ment en partenariat avec les acteurs certain nombre de projets liés à l’e-
publics et privés concernés. Parmi les gouvernement, qui visent la dématé- Moulay Hafid Elalamy
mesures importantes préconisées par rialisation des démarches administra-
la stratégie, figurait la création d’une tives, comme la mise en place d’une compétences et de professionnels IT
Agence dédiée au développement du plateforme d’échanges de données de haut niveau ?
digital chargée de l’exécution de la entre administrations.. M. H. E. : Le développement des
stratégie de l’Etat en la matière. La compétences est l’un des chantiers
loi portant création de l’Agence du F. N. H. : Le Maroc a-t-il les moyens prioritaires de la stratégie digitale
développement digital a ainsi été (infrastructures, financement, etc.) de pour répondre aux besoins croissants
adoptée en août 2017, et le premier devenir une «start-up nation» afri- du marché.
Conseil d’administration de l’Agence caine ? Comme je l’ai mentionné précédem-
s’est tenu en décembre dernier. M. H. E. : L’écosystème start-up maro- ment, le Conseil d’administration de
14 chantiers ont été actés à cette cain est émergent. Plusieurs initiatives l’ADD a acté, entre autres, le chantier
occasion, parmi lesquels la digitali- récentes vont lui permettre de se «Génération digitale», qui consiste
sation de l’administration, du secteur développer de manière substantielle, en la mise en place d’un Programme
privé et des citoyens, ainsi que les comme la création de l’ADD qui dis- national de formation. La feuille de
prérequis règlementaires, de forma- pose d’une direction «Ecosystème route de ce chantier est en cours
tion et d’infrastructure. Ces chantiers digital», le Fonds Innov Invest, les d’élaboration en concertation avec les
sont actuellement en cours d’opéra- dispositions de la Loi de Finances 2018 acteurs concernés.
tionnalisation. qui soutiennent l’entrepreneuriat, le
projet de loi sur le crowdfunding. F. N. H. : La stratégie digitale 2020 a
F. N. H. : A mi-parcours de la stratégie, Le Maroc a entrepris, par ailleurs, pour ambition de faire du Maroc un
quel bilan peut-on faire du volet E-gov plusieurs mesures d’ordre juridique, hub numérique régional. Qu’est-ce
qui vise à dématérialiser 50% des financier, d’infrastructures et de sen- que cela signifie concrètement ?
démarches administratives ? sibilisation/formation pour promou- M. H. E. : La stratégie «Maroc Digital»
M. H. E. : On compte aujourd’hui près voir davantage le développement des vise à positionner le Maroc en hub
de 80 e-services administratifs opé- PME. attractif au niveau régional. La
rationnels développés au profit du Pour un écosystème numérique plus démarche consiste à opérer, d’une
citoyen et des entreprises. Je citerai à performant et attractif, des mesures part, un repositionnement straté-
ce propos la gestion des réclamations ciblées sont déployées par l’ADD dans gique dans certaines filières comme
en ligne, la gestion des questions par- le cadre du chantier «Digital PME» qui le Business Process Outsourcing
lementaires, la prise de rendez-vous prévoit la mise en place d’un disposi- d’Europe, avec une approche pro-
en ligne, la gestion du courrier, du tif complet de digitalisation des PME. motionnelle rénovée, et à promou-
patrimoine, du workflow,etc. voir, d’autre part, les activités de
L’ensemble de ces services est en F. N. H. : Quelles sont les actions enga- hub numérique pour l’Afrique franco-
cours de généralisation au niveau gées ou prévues, dans le cadre de la phone, en développant une offre de
des administrations et établissements stratégie 2020, pour doter le Maroc de qualité. u
A
vision claire.
u cours de ces
dernières décen-
nies, le Royaume
a mis sur pied
plusieurs straté-
gies sectorielles
afin d’augmen-
ter le rythme de croissance de l’éco-
nomie nationale, qui continue d’être
pénalisée par plusieurs contraintes.
C’est dans ce contexte qu’a été lan- d’administration regroupe à la fois L’ADD est mier temps pas moins de 14 chan-
cée en juin 2016 la stratégie natio- les représentants des secteurs public chargée de tiers. Il s’agit, entre autres, de l’adap-
nale intitulée Maroc Digital 2020, un et privé, fournit aux opérateurs du mettre en œuvre tation du cadre réglementaire pour la
plan sectoriel dont le succès sera secteur numérique l’expertise néces- la stratégie de mise en œuvre des projets digitaux,
étroitement lié à l’Agence de déve- saire dans l’optique de renforcer leur l’Etat en matière de la mise en place de la plateforme
loppement du digital (ADD). compétitivité. de développe- d’échange de données (interopérabi-
L’ADD, établissement public créé Interrogé sur l’opportunité de la mise ment du digital. lité entre les différentes administra-
par la loi n° 61-16, a tenu son en place de ce genre d’entité dédiée tions) et de la promotion du digital
premier Conseil d’administration en à la promotion du digital, le top au sein des PME industrielles.
décembre 2017, sous la présidence management de l’Apebi affirme vou- Toujours au rang des priorités,
de Saad Eddine El Othmani, chef du loir développer un partenariat fort figurent la digitalisation du parcours
gouvernement. C’est dire la jeunesse avec le nouvel établissement public. de l’autoentrepreneur par l’entre-
de la nouvelle entité publique qui Le but recherché est de rattraper le mise d’une plateforme de dématé-
aura pour mission principale de pilo- retard numérique et d’accélérer la rialisation (dépôt de dossiers, mise
ter la stratégie du plan Maroc Digital mise en œuvre de la stratégie natio- en réseau avec les clients potentiels,
2020. nale en la matière. etc.), le renforcement des compé-
En effet, au regard de la loi 61-16, Du côté de la Fédération présidée tences, la création de zones franches
l’ADD est chargée de mettre en œuvre par Saloua Karkri-Belkeziz, l’on ne digital, ou encore le développement
la stratégie de l’Etat en matière manque pas cependant de faire de l’industrie 4.0 au Maroc,
de développement du digital et de remarquer qu’une vision claire de Une chose est sûre, la réussite de
promouvoir la diffusion des outils l’ADD tarde à sortir et que des efforts la stratégie nationale 2020 repose
numériques et le développement de allant dans le sens de la mise en en grande partie sur les épaules de
leur usage auprès du citoyen. Dans œuvre de celle-ci sont nécessaires. l’ADD, dont l’action sera détermi-
le même ordre d’idées, il est à noter Par ailleurs, à en croire la tutelle, la nante. u
que cette Agence, dont le Conseil jeune agence lancera dans un pre-
«La réactivité
techno-règlementaire
fait toujours défaut
au Maroc»
En matière de développement numérique, le Maroc a réalisé beaucoup
de progrès dans certains secteurs. Pour d’autres, du chemin reste encore
à faire.
Le point avec Youssef El Alaoui, vice-président général de l’Apebi,
Fédération marocaine des technologies de l’information,
des télécommunications et de l’offshoring.
Finances News Hebdo : Comment manque d’ambition.
l’Apebi œuvre-t-elle pour le développe- La fintech n’est pas assez digitalisée
ment numérique au Maroc ? dans notre pays à cause du poids de la
Youssef El Alaoui : Notre mission est de réglementation bancaire et financière;
renforcer le rayonnement et la repré- idem pour le secteur des assurances
sentativité de l’écosystème. Ainsi, nous qui peut être un créneau de création
participons activement à l’élaboration d’emploi et d’innovation.
des stratégies numériques nationales, Les télécoms s’en sortent assez bien
comme le Plan Maroc Numeric 2013 et du fait de l’agressivité du marché. Sur
la stratégie Maroc Digital 2020, et nous le e-gov, nous sommes classés 85ème
portons la voix de nos membres et de mondial, mais nous restons parmi les
son écosystème aux pouvoirs publics leaders en Afrique.
en participant au débat public afin De manière générale, le e-gov a bien
de maintenir des conditions règlemen- démarré, bien qu’il se limite principale-
taires et économiques favorables pour ment aux services de «collecte d’argent»
le secteur. comme les impôts, la douane et le
Nous avons aussi des programmes en règlement des infractions. Les autres
faveur de l’innovation et de soutien à la services, plus utiles aux citoyens, sont
start-up pour qu’elle puisse surmonter moins bien lotis, comme les demandes
Youssef El Alaoui
les difficultés de démarrage et franchir de documents administratifs et les
de nouveaux paliers de développement. déclarations en ligne.
Le retard de l’interconnexion électro-
F. N. H. : Quelle est votre appréciation nique entre les administrations reste
sur l’état de l’essor du digital dans le un frein pour le déploiement à grande
pays en comparaison aux autres Etats échelle des e-services. Le citoyen est
de la région MENA ? obligé de faire le «coursier» entre les
Y. E. A. : Des secteurs avancent bien administrations.
et d’autres moins. A mon sens, c’est Au niveau régional, nous n’avons pas
un problème de règlementation et de à nous plaindre, exception faite des
E-gov
L’
Administration au Royaume l’équivalent de 5% du sion», confiait Omar Faraj, Directeur
marocaine fait produit intérieur brut. Ce qui repré- général des impôts, sur les colonnes
l’objet de plu- sente la bagatelle de 50 Mds de DH, de F.N.H (www.fnh.ma). Notons que le
sieurs critiques qui pourraient servir à la construction processus de digitalisation du fisc, de
(bureaucra- de 150 hôpitaux équipés et 300 éta- nature à améliorer la relation avec le
tie excessive, blissements scolaires. contribuable, devrait être parachevé
manque d’effi- Au-delà de cette facture particulière- d’ici fin 2018. Ainsi, les contribuables
cacité et de réactivité, etc.). La liste ment salée, il est utile de rappeler auront de moins en moins besoin
des griefs qui pénalise celle-ci est qu’en matière d’e-gov, le Maroc est d’arpenter les couloirs du fisc pour se
bien longue. Le numérique et la digi- classé à la 85ème place mondiale, ce procurer des documents ou procéder
talisation des procédures administra- qui lui vaut la stature de pays lea-
tives ne sont pas la panacée, mais der du continent africain. De plus,
ceux-ci contribuent au renforcement à l’échelle de la région MENA, le
de l’efficacité de l’action administra- Royaume n’est pas en reste, même si
tive. certains pays du Golfe, à l’instar des
«La digitalisation de l’administration Emirats Arabes Unis, ont atteint un
permet la transparence et réduit les taux de digitalisation de 100%.
intermédiaires, ce qui aura pour but
final de diminuer considérablement Un développement à deux
la corruption. Elle favorise également vitesses
l’inclusion sociale en rapprochant des Concernant le e-gov, le Maroc affiche
services à valeur ajoutée aux citoyens un développement à deux vitesses.
comme l’accès aux services financiers Ainsi, les administrations qui sortent
sur mobile, la e-santé et la e-édu- du lot ont trait aux services de col-
cation», confie Youssef El Alaoui, lecte des recettes publiques. A ce
vice-président général de l’Apebi, la titre, il y a lieu de citer les chan-
Fédération marocaine des technolo- tiers menés par l’administration des
gies de l’information, des télécom- douanes et des impôts indirects (ADII)
munications et de l’offshoring (Voir ou encore la direction générale des
entretien). impôts (DGI), avec des effets notables
L’une des récentes sorties du chef de sur l’efficacité de ces entités..
gouvernement montre la nécessité «Grâce à la dématérialisation de
pour le Maroc de hâter le processus nos procédures, la charge de travail
d’implémentation de l’e-gov, qui per- induite par certaines activités a été
mettrait donc de réduire la corruption réduite. De ce fait, près d’un millier de
au sein de l’administration publique. personnes seront réaffectées vers les
A en croire Saad Eddine El Othmani, métiers du contrôle et du traitement
la corruption (malversations, clienté- des données pour conférer la visibilité
lisme etc.) fait perdre annuellement nécessaire et aider à la prise de déci-
Fisc
Un modèle d’administration
100% digitale
La Direction générale
des impôts a fait de la
dématérialisation totale de
ses procédures fiscales une
priorité absolue. En peu de
temps, les objectifs assignés
par le patron du fisc ont été
D
atteints.
isons-le d’emblée :
parmi toutes les
administrations
publiques, la
Direction générale
des impôts (DGI)
est l’une des plus
avancées en matière de dématérialisa-
tion des procédures fiscales.
L’entité dirigée par Omar Faraj a fait du travail des agents fiscaux, permettant Depuis son ar- téléservices intitulé SIMPL en lançant 5
développement et de la généralisation ainsi de dégager des ressources qui rivée à la tête de nouvelles attestations fiscales en ligne :
des téléprocédures sécurisées, l’une seront redéployées vers des tâches à la DGI en 2015, attestation de revenu, attestation d’éli-
de ses priorités stratégiques. L’objectif plus grande valeur ajoutée, comme Omar Faraj a fait gibilité de l’acquéreur à l’exonération
avoué de la DGI est de parvenir à la le contrôle et le conseil. Ainsi, Omar de la dématéria- de la TVA du logement social, attes-
dématérialisation totale des procédures Faraj nous apprenait que grâce à la lisation de tation d’imposition à la taxe d’habi-
fiscales dès 2018. Cela signifie concrè- dématérialisation, près d’un millier de l’ensemble des tation/taxe de services communaux,
procédures du
tement que nul contribuable (personne personnes sont en cours de réaffecta- attestation du chiffre d’affaires réalisé
fisc une priorité.
morale ou physique) n’est dans l’obli- tion vers les métiers du contrôle et du à l’exportation, ainsi que l’attestation
gation de se présenter au niveau de traitement des données. de la valeur locative. Dans la foulée, fin
l’administration fiscale afin de réaliser Les résultats n’ont pas tardé à produire juin 2018, le fisc a lancé de nouvelles
des transactions ou obtenir des attesta- les effets escomptés : selon le rapport attestations en ligne relatives à l’achat
tions. L’externalisation du paiement de annuel de la DGI, à fin 2017, le nombre en exonération, en suspension de la
la vignette et la dématérialisation des des adhérents au guichet électronique TVA, et l’achat au taux réduit de 7%.
déclarations et du paiement de la taxe SIMPL a augmenté de 76%, et le nombre Les attestations d’imposition forfaitaire,
sur la valeur ajoutée (TVA), de l’impôt d’opérations de télépaiement a bondi de non-imposition à la taxe d’habitation
sur les sociétés (IS) et de l’impôt sur le de 513% par rapport à l’année 2016, et à la taxe de services communaux
revenu (IR), ainsi que le dépôt en ligne correspondant à une recette de 106,98 (TH-TSC), ainsi que de résidence fiscale,
des actes notariaux, constituent autant milliards de DH, représentant 76% des sont également désormais disponibles
d’exemples en la matière. recettes spontanées. en ligne.
L’externalisation de ces prestations pré- Signalons enfin que la DGI a entre-
sente un double avantage pour le fisc : Nouvelle vague d’attestations pris un vaste chantier Data, visant
d’une part, elle améliore la qualité des en ligne l’assainissement et l’enrichissement du
services délivrés aux contribuables et, Plus récemment, durant le mois de juin contenu informationnel de ses bases de
d’autre part, elle allège la charge de 2018, la DGI a étoffé son bouquet de données. u
Douane
La dématérialisation, un enjeu
majeur pour l’ADII
L’Administration des douanes et impôts indirects (ADII) est l’une des administrations marocaines pionnières
en matière d’utilisation du digital. Les solutions et les plateformes développées n’ont rien à envier à ce qui
existe à l’international. L’objectif est de répondre aux besoins des opérateurs économiques nationaux et
L
étrangers, dans les meilleures conditions possibles.
e Maroc est réso- dépassé un million de déclarations. des services assurant fluidité et trai-
lument ouvert éco- L’ensemble des rubriques sont en tement des dossiers avec efficacité et
nomiquement à hausse, à l’exception des droits rapidité, tout en assurant un meilleur
l’international. La d’importation dus à la composante contrôle des opérations.
valeur des impor- blé du fait d’une campagne agricole
tations a atteint en très bonne», indique Nabyl Lakhdar, Objectif zéro papier
2017, 443,7 Mds de Directeur général de l’ADII, dans une «Nous sommes bien en avance par
DH, et celle des exportations culmine conférence de presse.
à 244,9 Mds de DH. C’est un flux Dans le cadre des efforts déployés par
d’échange que l’ADII doit gérer minu- la Douane en matière de gouvernance,
tieusement à travers plusieurs postes de simplification et de fluidité des
frontières, assurant au passage des procédures et de la qualité de service
ressources à l’Etat à travers la collecte proposée aux entreprises, l’ADII mise
des différentes taxes. sur la généralisation du digital. Le
«En 2017, nous avons battu un record déploiement de la digitalisation est
en matière de recettes qui se sont l’un des axes majeurs du plan stra-
chiffrées à 95 Mds de DH et nous tégique initié par la douane en 2017
ambitionnons pour 2018 d’atteindre et qui devrait s’étaler jusqu’en 2021.
100 Mds de DH. Aussi, nous avons Il s’agit de proposer aux entreprises
Quand le contentieux
devient digitalisé !
A partir du 1 er août 2016, l’ADII
a dématérialisé les opérations de
contentieux et de recouvrement des
créances. Cette dématérialisation a
été saluée par les professionnels. Un
point noir dans le relationnel entre
les entreprises et l’ADII a été effacé,
assurant plus de transparence et
de célérité dans le traitement des
opérations. Cette option a permis
de réduire sensiblement le contact
entre les agents de l’administration
et les opérateurs.
Cette nouvelle fonctionnalité vise
à dématérialiser ces procédures
qui étaient jusque-là longues et
fastidieuses. Elle prend en charge
les différents circuits des litiges,
de leur constatation à leur clôture
en passant par le règlement
transactionnel ou judiciaire ainsi que
le recouvrement.
Sécurité sociale
L’
institution portail Damancom. A fin 2017, cette les agences de la CNSS est de savoir
traite des plateforme a séduit plus de 150.000 s’il est déclaré ou pas. Aujourd’hui, il
données entreprises affiliées et a réduit sensi- peut vérifier sa situation sur le net»,
considérables blement le temps et l’effort de traite- affirme Ahmidouch.
au niveau ment des données. Au lancement, ces La CNSS a mobilisé d’importants inves-
quantitatif changements n’ont pas été assimilés tissements tant au niveau technique
émanant de par les usagers, mais avec le temps, que des procédures. Le système clas-
217.000 entreprises et 3,38 millions de les personnes du privé concernées sique nécessitait 5 millions de pages à
salariés, et elle sert plus de 560.000 par la sécurité sociale ont majori- traiter annuellement, mais ce nombre
pensions. Par ailleurs, la CNSS, à qui a tairement accepté ces outils tech- a été réduit à 800.000 seulement. «Le
été confiée la gestion de l’Assurance nologiques. Aujourd’hui, Damancom digital nous a permis d’éviter les va-
maladie obligatoire (AMO), cible une regroupe près de 3 millions de sala- et-vient avec la CNSS et aussi le traite-
population de 6,5 millions de per- riés sur les 3,3 millions déclarés, éta- ment rapide des documents, avec une
sonnes. blissant un lien direct et à distance conservation sécurisée des données
C’est la raison pour laquelle la Caisse entre la Caisse de la sécurité sociale qui peuvent être demandées en cas
s’est engagée dans un long processus et les adhérents. de contrôle ou pour la comptabilité»,
de transformation digitale afin de «Damancom permet aux assurés de témoigne Hanane Idrissi, directrice
mieux servir ses clients. s’enquérir de leur situation vis-à-vis des ressources humaines dans une
«Nous sommes engagés à amélio- de la CNSS. Par le passé, des per- entreprise à Casablanca.
rer l’efficience administrative et opé- sonnes se retrouvaient, après 30 ans Pour la CNSS, ce basculement vers
rationnelle de notre système et à de travail, dépourvus d’indemnités le numérique a également permis
garantir des prestations de qualité car ils n’avaient pas vérifié si les de réduire les ressources humaines
aux assurés et entreprises affiliés afin cotisations de leur employeur étaient dédiées au traitement des données,
de mieux répondre à leurs besoins envoyées. Preuve en est, le premier et de les redéployer vers d’autres
et d’être à la hauteur de leurs aspi- motif de visite d’un adhérent dans activités à plus forte valeur ajoutée
rations», souligne Said Ahmidouch, comme le contrôle. Il est également
Directeur général de la CNSS. un gage vers plus de transparence.
«Pour relever tous ces défis, nous Par ailleurs, la CNSS lance régulière-
avons accordé une grande importance ment des études et des prospections
au digital. La dématérialisation est auprès des entreprises et des salariés
devenue un de nos axes stratégiques. pour recueillir des éléments concer-
Cela permettra de renforcer la proxi-
Le basculement vers le numérique nant leurs attentes et les points à
mité avec les adhérents et les affi- a permis de réduire les ressources humaines améliorer au niveau de la dématéria-
liés», ajoute-t-il. dédiées au traitement lisation.
Le chantier numérique de la CNSS Outre le portail de Damancom, la
a commencé en 2003 avec le lance- des données. CNSS a lancé en 2011 le portail des
ment de plusieurs e-services, dont le assurés dédié à la consultation du
Conservation foncière
L’ANCFCC poursuit
la digitalisation de ses process
Tous les services liés aux
activités du cadastre et de la
cartographie sont désormais
L’
digitalisés.
Agence natio-
nale de la
conservation
foncière, du
cadastre et de
la cartographie
(ANCFCC) pour-
suit son développement stratégique,
et entame une nouvelle phase du
processus de digitalisation de ses y afférents et engageant leurs tran- L’ANCFCC va titres fonciers dès cette année 2018»,
process. sactions de bout en bout. digitaliser pro- informe l’ANCFCC. Cette dernière
Le 2 juillet, l’ANCFCC a ainsi pro- «Ce nouveau palier dans la digi- chainement les accueille d’ailleurs chaque année plus
cédé au basculement en mode digital talisation des services de l’ANCFCC procédés liés de 3 millions d’usagers, dont 1 million
de l’ensemble de ses services liés intervient alors que le rythme de pro- aux activités de via le portail aujourd’hui.
notariat.
aux activités du cadastre et de la duction en matière d’immatriculation A noter que la prochaine étape por-
cartographie, à travers une plate- foncière atteint des niveaux inégalés, tera sur la digitalisation des procédés
forme baptisée «L’espace Cadastre avec la production annuelle de 350.000 liés aux activités de notariat. u
et Cartographie», permettant de
répondre avec fluidité et transpa-
rence aux besoins de ses partenaires
professionnels, notamment les ingé-
Dans la continuité de «Mohafadati»
nieurs géomètres-topographes (IGT). L’ANFCC a inscrit la digitalisation de ses services au cœur de son processus de modernisation. En juin
Aujourd’hui, près de 1.000 dossiers 2017 déjà, un pas important a été franchi avec le lancement de «Mohafadati», un nouveau service
cadastraux sont traités quotidienne- de suivi des biens et titres fonciers. Ce dispositif propose aux usagers une nouvelle plateforme
ment, exclusivement par voie digitale sécurisée permettant de suivre, à distance, leurs biens immatriculés.
à travers le Royaume. Après inscription sur le site www.ancfcc.gov.ma, qui consiste à renseigner puis à déposer le
Cette évolution des services de l’admi- formulaire de demande à la conservation foncière la plus proche, les utilisateurs de ce nouveau
nistration verse en faveur de la com- service sont systématiquement informés de toute opération inscrite sur leurs titres fonciers par mail
pression des délais, la sécurisation et par sms. Ils ne sont donc plus dans l’obligation de se déplacer afin de se renseigner sur leurs
des canaux d’échange d’informations, biens et sont automatiquement alertés dès qu’une opération est effectuée sur un titre dont ils sont
la traçabilité absolue et l’interaction
propriétaires : hypothèque, saisie, vente totale ou partielle...
en temps réel entre la plateforme et
Poursuivant sa stratégie de digitalisation, l’ANCFCC a signé, en décembre 2017, une convention avec
les utilisateurs. Aussi, la formule digi-
talisée doit permettre d’instaurer un
l’Ordre national des ingénieurs géomètres-topographes (ONIGT). Elle vise la dématérialisation des
guichet unique entre le Cadastre et la services de l’Agence destinés aux ingénieurs géomètres-topographes.
Conservation foncière, ce qui donne la Cette convention repose sur quatre principes généraux fondamentaux, à savoir le rôle de l’Agence en
possibilité aux utilisateurs de profiter matière de conservation, de cadastre et de cartographie, la mission de l’ONIGT en tant que partenaire
d’une seule et même plateforme pour stratégique dans ce cadre, le renforcement de la transparence et de la communication entre l’ANCFCC
consulter l’ensemble des documents et l’ONIGT ainsi que le renforcement et la préservation des pratiques déontologiques dans le secteur.
Numérique
L
à deux vitesses.
a révolution numé-
rique… a révolution-
né le monde. C’est
le cas de le dire.
Au Maroc comme
ailleurs, un nouvel
ordre s’est instal-
lé où l’outil technologique occupe
désormais un rôle central dans le
processus de développement socioé-
conomique.
Si au Maroc le numérique est souvent
associé à l’inclusion financière, à la
faveur notamment du développement
des services financiers dématériali-
sés, il n’en demeure pas moins qu’il La répartition du parc mobile, selon Grâce au pour être au fait de ce qui se passe
reste également un véritable vec- le mode de facturation, fait ressortir développement dans le monde, accéder à certains
teur d’inclusion sociale. Aujourd’hui, une croissance annuelle de 10,38% du d’Internet, le services, mais également pour pré-
grâce au développement d’Internet, parc post-payé qui a atteint 3,29 mil- Maroc profond server les liens sociaux et familiaux.
le Maroc profond est connecté, moins lions abonnés. Le parc des abonnés est désormais A l’inverse, on peut aussi se deman-
seul, porté par la révolution digitale. prépayés s’est établi à 40,62 millions connecté. der si l’accès au numérique n’est pas
Rappelons, à ce titre, quelques d’abonnés à fin 2017, en hausse de en train de favoriser une certaine dis-
chiffres. Dans sa dernière note de 5,43% sur un an, indique l’ANRT. torsion sociale. Car, à côté, il y a tous
février 2018, l’Agence nationale de De même, précise la même source, ceux qui, pour diverses raisons, y
réglementation des télécommunica- la couverture des réseaux 3G/4G s’est ont un accès limité, voire n’y ont pas
tions (ANRT) fait ainsi savoir que le notablement améliorée durant 2017, accès du tout. Le numérique encou-
parc Internet (fixe et mobile) s’est au vu des investissements engagés ragerait-il alors l’exclusion sociale,
établi à 22,2 millions à fin 2017, par les opérateurs pour le déploie- culturelle, voire économique ?
réalisant une hausse annuelle de ment de nouveaux sites ainsi que la Ce débat, déjà posé ailleurs, se pose-
30,1% pour un taux de pénétration densification des réseaux 2G/3G/4G ra certainement au Maroc, d’autant
de 63,67%. Celui de l’Internet mobile pour améliorer la qualité des services que, de plus en plus, l’on s’achemine
s’est établi à 20,83 millions d’abon- offerts et les débits des télécharge- vers la multiplication de la déma-
nés, soit une progression annuelle ments. térialisation des services proposés
de 31,69% (soit près de 5 millions à la collectivité. Ce qui, forcément,
d’abonnements nets). Tout le monde tapote, mais… entraînera des inégalités d’accès au
L’Internet mobile 4G a atteint plus de Aujourd’hui, tout le monde tapote sur numérique entre ceux qui sont plus
6,8 millions de clients à fin décembre un clavier, même ceux qui ont une éduqués et mieux formés et ceux qui
2017 contre 2,8 millions de clients à aversion pour l’outil technologique. Il ne le sont pas.
fin 2016, soit une hausse annuelle de faut dire que l’avènement du smart- D’où l’importance de la stratégie
près de 143%. phone a induit de profondes muta- Maroc Digital 2020 qui devra incar-
Quant au parc mobile, il s’établit à tions au sein de la société. En 2017, ner une forte volonté politique de
43,92 millions d’abonnés, avec un pas moins de 70% de la population résorber les distorsions et de faire du
taux de pénétration de 126%, et enre- marocaine disposaient d’un smart- numérique un véritable levier d’inser-
gistre une hausse annuelle de 5,8%. phone, un appareil devenu essentiel tion sociale. u
Quand le numérique
change la donne
L’essor du numérique est en train de renforcer l’accès des personnes aux
services de base, pour ne citer que l’eau, l’énergie et les services financiers.
L’exemple de l’évolution de la vocation des opérateurs télécoms est édifiant.
L’
essor du s’est imposé comme un puissant
numérique a levier pour l’accès aux services de
bouleversé le base (eau, assainissement, électri- Le groupe
quotidien de cité, santé, transport, éducation). En Orange a joué
plusieurs mil- conséquence, le numérique est de un rôle majeur
dans certains
liards de per- nature à favoriser le développement, d’idées, a organisé récemment une
pays afri-
sonnes vivant notamment dans les pays émer- cains dans le
rencontre placée sous la thématique :
aussi bien dans les pays développés gents, qui sont dans une dynamique domaine de «Le numérique : une opportunité
que ceux en passe de le devenir. de rattrapage économique. la santé et en pour les services essentiels et le
Rappelons qu’il existe à l’échelle C’est dans ce contexte que le think matière d’aide développement». Cette manifesta-
mondiale près de 5 milliards d’abon- tank (Re)source, créé en 2004 et qui de prise de dé- tion internationale, rehaussée par la
nés mobile. Aujourd’hui, le digital se positionne comme un laboratoire cision publique. présence de Charafat Afilal, secré-
taire d’État chargée de l’Eau, était
l’occasion pour celle-ci de montrer le
caractère crucial du numérique pour
la gestion et l’accès à «l’or bleu».
E-santé
Le Maroc prend
enfin le virage
numérique
Le projet de décret n° 2-18-378 relatif à la télémédecine
a été adopté en Conseil de gouvernement en mai 2018.
Le pays compte capitaliser sur les avantages offerts par le
numérique pour faciliter l’accès des citoyens aux services
E
de santé.
n dépit des conséquence, il est du ressort des utile de rappeler que ce dispositif
efforts d’inves- pouvoirs publics d’œuvrer pour juridique va dans la droite ligne de
tissement réa- l’édification de passerelles entre la loi n° 131-13 relative à l’exercice
lisés dans le le secteur sanitaire et les nou- de la médecine et la loi 09-08 rela-
domaine social, velles technologies qui transfor- tive à la protection des personnes
notamment en ment le quotidien de plusieurs physiques à l’égard du traitement
matière sani- milliards de personnes. des données à caractère person-
taire, l’accès aux services de santé Notons tout de même que plu- nel. Au Maroc, la télémédecine,
continue d’être un chemin de sieurs faits récents montrent dont l’avancée est incarnée par
croix pour certaines populations, à l’évidence que les autorités la création récente de la Société
notamment celles qui résident publiques sont conscientes de marocaine de télémédecine (SMT),
dans les zones reculées et encla- l’impact positif du digital sur un concerne les consultations médi-
vées. secteur aussi névralgique que cales à distance, l’expertise médi-
Or, le benchmark international celui de la santé, et dans un cale à distance, le contrôle médical
montre que le digital facilite l’ac- contexte en proie à l’existence de à distance et la réponse médicale.
cès des citoyens aux services déserts médicaux. Par ailleurs, la tutelle veille au
de santé de base. D’ailleurs, on grain, puisque l’exercice de cette
parle aujourd’hui d’e-santé et de Le tournant ? nouvelle discipline de la part des
télémédecine. L’un des défis du Le projet de décret n° 2-18-378 centres hospitaliers universitaires
secteur de la santé au Maroc, dont relatif à la télémédecine a été (CHU), les établissements de santé
les praticiens sont connectés à adopté en Conseil de gouverne- à but non lucratif, les établis-
hauteur de 28%, est son ouverture ment en mai 2018. A ce titre, il est sements de santé privés et les
sur les nouvelles technologies de médecins du secteur privé, est
l’information et de la communica- assujetti à l’autorisation du minis-
tion (TIC). tère de la Santé.
L’inverse est aussi un challenge
de taille : les start-up marocaines Rôle de la SMT
ne se tournent pas systémati- Il faudra impérativement informatiser Comme cela a été évoqué plus
quement vers la médecine, qui les dossiers médicaux des patients, haut, la mise en place de la SMT
peut être très rentable sur le est un grand pas vers la construc-
plan social et pas toujours sur ce qui est loin d’être tion de l’écosystème de la méde-
le plan financier, et ce à l’instar le cas actuellement. cine 2.0, puisque l’entité publique
des autres secteurs sociaux. En fraîchement créée œuvre pour le
Banques
C
La nouvelle génération d’automates facilite le déploiement des stratégies omnicanal.
omment «subli-
mer» l’expé-
rience client via
des interactions
intuitives ? C’est
en ces mots que
le patron de
Diebold Nixdorf Afrique du Nord, de
l’Ouest et Centrale, Fayçal Saile, a
ouvert la conférence annuelle orga-
nisée par la société et qui met en
relation les experts de l’industrie
bancaire et du paiement avec ses
équipes métiers.
Cette manifestation à laquelle
étaient conviés plusieurs partici-
pants autour de thématiques plus
larges comme la blockchain et les
applications bancaires, s’est tenue
cette année sous le thème de l’amé-
lioration de l’expérience client. Et
les équipes du premier fournisseur
mondial de guichets automatiques «L’objectif de cette technologie La nouvelle opérateurs dans le paiement. Son
bancaires (GAB) ne sont pas venues est de permettre le déploiement génération d’au- expérience avec l’éditeur de logi-
les mains vides. des stratégies «omnicanal» qui tomates intégre ciels Kony, dont Nixdorf est devenu
Diebold Nixdorf, qui revendique une englobent l’ensemble des moyens la technologie actionnaire depuis peu, lui permet
Vynamic, qui
part de marché de 70% sur les mobiles, agences, guichets ou encore de construire une offre réelle dans
élimine les
quelque 6.500 GAB en activité au kiosques bancaires», précise Saile. le digital.
silos liés à une
Maroc, a présenté aux opérateurs Il s’agissait aussi de présenter des approche par L’autre innovation que présente
un nouveau type GAB sans contact kiosques virtuels dotés de la capa- canal. Diebold Nixdorf aux banques, que
et sans imprimantes, où le QR code cité d’effectuer toutes les opérations certaines adoptent déjà, est le
et les codes PIN reçus sur télé- courantes, avec même un accès à concept de caisses automatiques.
phones remplacent les procédures un conseiller à travers la vidéo. Celles-ci permettent de sécuriser la
habituelles. La technologie Vynamic est au cœur gestion de cash et éviter la fraude,
Il était aussi question d’une nou- du dispositif commercial du groupe. tout en faisant gagner un temps
velle génération d’automates plus Cette plateforme logicielle permet considérable aux caissiers et res-
performants intégrant la technolo- de réaliser des opérations tran- ponsables d’agences. Ces évolutions
gie Vynamic, qui élimine les silos sactionnelles de bout en bout, de technologiques, Diebold Nixdorf les
liés à une approche par canal pour manière sécurisée. propose pour préserver son leader-
faciliter aux banques la gestion du Diebold Nixdorf souhaite égale- ship dans un marché concurrentiel
multicanal. ment accompagner les nouveaux en constante évolution. u
Microfinance
D
ans l’univers
digital actuel,
la finance se
doit d’être plus
agile. Toutes les
branches de la
finance ont subi
ou subissent une transformation
digitale.
Cette vague disruptive n’a pas
manqué de rattraper aujourd’hui la
microfinance. Un secteur qui compte
à ce jour plus de 6,7 milliards de DH
d’encours pour un total de 938.000
clients ou «bénéficiaires», comme
préfèrent les appeler les profession-
nels du secteur, considérant la forte
composante sociale dont recèle l’ac-
tivité du microcrédit.
«Les outils digitaux constituent une
opportunité pour les institutions
de la microfinance, dans la mesure
où ils permettent de toucher plus évidemment des problématiques Les outils digi- plus digitale et collaborative», a-t-il
de clients dans les zones défavori- technologiques, mais également taux comme le poursuivi.
sées, de sécuriser les transactions opérationnelles, réglementaires et paiement mobile Dans le même sillage, la chargée
et d’améliorer leur transparence», a d’expérience client. constituent une de la surveillance des systèmes et
estimé le président de la Fédération opportunité moyens de paiement et Inclusion
nationale des associations de micro- Une nécessité plus qu’un pour le financière à Bank Al-Maghrib,
développement
crédit (FNAM), Ahmed El Ghazali, luxe Hakima El Alami, a insisté sur la
des institutions
lors d’un atelier organisé par le spé- Mohamed Horani, patron de HPS nécessité de disposer d’une infras-
de la micro-
cialiste marocain du paiement élec- explique quant à lui que «le recours finance. tructure informatique bancaire de
tronique HPS, en partenariat avec la au digital n’est plus un luxe mais base forte, favorable au dévelop-
FNAM. une nécessité, et que ce dernier pement des services de la finance
En face, cette digitalisation peut peut contribuer à favoriser la double digitale, mettant en avant les efforts
impliquer plusieurs défis pour le mission financière et sociale de consentis par Bank Al-Maghrib dans
secteur que le président de la FNAM la microfinance». Il a par ailleurs le cadre de la démocratisation des
a résumé en deux volets : la néces- souligné l’impératif pour le Maroc services financiers de base, à tra-
saire évolution institutionnelle pour de mettre en place un programme vers un paiement par voie électro-
exploiter le potentiel existant d’une national de digitalisation du secteur. nique via mobile, par carte ou sur
part, et d’autre part, l’exploitation «Nous devons agir rapidement et de internet.
des opportunités qu’offre le digital. manière efficace pour obtenir des L’atelier a abouti à la mise en place
En cela, les acteurs du secteur, résultats immédiats et mener en d’un groupe de travail pour aller
à savoir les associations, devront parallèle des actions qui s’inscrivent jusqu’au bout des réflexions sur
prendre le tournant de la finance dans la durée, permettant d’optimi- la finance digitale, et présenter un
digitale en développant le bon busi- ser l’inclusion financière en s’inscri- plan d’actions pour la digitalisation
nessmodel. Ce dernier doit intégrer vant dans une économie de plus en du secteur. u
Monétique
Sources : CMI
quotidiennes (épiciers, pharmacies, but étant de rendre l’acceptation
snacks et fastfood, marchands de des paiements électroniques presque
légumes, bouchers, poissonniers, obligatoire pour les commerçants et
boulangeries, pâtisseries, stations- tion des cartes. Des initiatives sur le leur donner en contrepartie un avan-
service, etc.). Il y a quelques années, déploiement de cartes sans contact tage fiscal permanent ou pendant
le paiement par carte était perçu permettront également de drainer une certaine période. Des initiatives
comme élitiste et ne concernait que les paiements des petits montants identiques ont été menées en Grèce,
les montants importants. Les choses (inferieurs à 50 DH). Turquie, Corée du Sud, et donnent de
sont en train de changer rapidement, très bons résultats.
vous pouvez désormais régler votre F. N. H. : A votre avis, quels sont
péage d’autoroute (même quelques les moyens à mettre en place pour F. N. H. : Pour rester dans le monde
DH), ou une recharge télécoms de 20 élargir davantage le cercle des utili- du paiement, que va apporter le
DH avec votre carte bancaire. sateurs du digital dans le marché des m-paiement au secteur bancaire et
L’un des secteurs qui favorise le paie- paiements ? financier en général ? Est-ce que vous
ment par carte bancaire est la grande M. N. : Il faut agir sur les points sui- comptez vous y positionner ?
distribution moderne, qui représente vants : M. N. : L’initiative nationale sur
aujourd’hui 31,4% du nombre des La promotion des paiements sans le m-paiement a pour objectif de
transactions de paiement et 19,0% contact réduire la circulation du cash et
du montant. La confiance des usa- Le renforcement de la confiance dans d’apporter des solutions de paiement
gers de la carte bancaire est intime- les sites de paiement en ligne; à une grande majorité des Marocains
ment liée à la confiance que l’on a L’augmentation des plafonds de paie- non bancarisés.
dans l’enseigne concernée ou dans le ments par les banques, notamment Ce sont plutôt les nouveaux établis-
site auprès duquel nous faisons nos pour l’aérien et l’hôtellerie; sements de paiement qui auront
achats en ligne. L’amélioration des processus d’au- un rôle majeur à jouer dans la
Le CMI et les banques, souvent en thentification forte 3Dsecure; construction de cet écosystème, par
partenariat avec Mastercard et Visa, La promotion des canaux de paie- leur capacité à enrôler des clients ou
investissent durablement et réguliè- des commerçants non bancarisés à
rement dans des actions de promo- moindre coût, avec des process de
tion du paiement par carte, auprès KYC moins contraignants, tout en leur
des porteurs de cartes bancaires et L’un des secteurs qui favorise le paiement proposant des services de paiement
des commerçants acceptant le paie- par carte bancaire est la grande distribu- de base : paiement de factures et
ment par carte. Chaque opération achats de recharges, paiement de
de marketing ou campagne de pro- tion moderne, qui représente aujourd’hui petits montants chez les commerces
motion améliore l’activation de ces 31,4% du nombre des transactions de de proximité, transferts de personne
cartes. Nous allons poursuivre aussi à personne …
les campagnes de sensibilisation
paiement. Ces établissements de paiement
sur la sécurité et la facilité d’utilisa- …/…
…/… Le CMI et
ment nouvellement agréés. Dans constitution d’un réseau d’agents
Mastercard ont
collecteront des dépôts qui seront une seconde phase (fin 2018), nous principaux qui sont en cours de
signé un accord
«cantonnés» auprès des banques entamerons le déploiement des solu- de partenari- sélection, pour distribuer notre offre
commerciales. Les établissements tions d’acceptations mobiles auprès at stratégique de services mobiles : ouverture de
de paiement doivent donc être vus des petits commerces de proximité. visant à créer comptes de paiement pour les par-
comme des partenaires des banques Ces solutions seront basées sur une une nouvelle ticuliers, opérations de retraits et de
pour la collecte des dépôts et comme application mobile du CMI, testée dynamique du versements sur ces mêmes comptes.
des agrégateurs de commerçants depuis plusieurs mois, mais aussi sur paiement Pour cela nous nous appuyons sur
pour les transactions de petits mon- la technologie MasterPass QR. Nous électronique au les réseaux physiques partenaires
tants. escomptons équiper 20.000 commer- Maroc. qui sont d’ores et déjà dotés de
Toutefois, avec les applications de çants par an avec cette nouvelle nos solutions d’encaissement de fac-
paiement mobile proposées par les technologie, qui favorisera l’usage tures.
banques, se développeront aussi de et l’adoption des paiements mobiles Enfin, une fois cette infrastructure
nouvelles expériences clients dans la pour l’ensemble des porteurs de mise en place, nous lancerons début
dernière étape de la transaction com- wallet. 2019 une offre complète destinée aux
merciale, c’est-à-dire le règlement. A ces commerçants nous apportons particuliers :
Ainsi, payer en sans contact avec son également de nouveaux gisements • une application de mobile paie-
téléphone est aujourd’hui déjà une de revenus à travers l’encaisse- ment acceptée dans près de 50.000
réalité. Nos TPE NFC acceptent désor- ment des factures, recharges, taxes, points de vente au Maroc et 35 mil-
mais les paiements mobiles portés vignette auto, services egov. lions à l’étranger;
par des applications comme Samsung En parallèle, nous travaillons à la • une carte CMI permettant de retirer
Pay et Apple Pay, ou des applications son argent des GAB mais aussi de
propriétaires de banques étrangères. recevoir des cash back de fidélité,
Les banques marocaines se pré- valable au Maroc et à l’international;
parent également pour offrir ce • Des services de paiement inédits
service à leurs clients bancarisés Nos TPE NFC acceptent désormais : paiements en NFC ou en QR code,
disposant d’une carte bancaire ou paiements en ligne sur les sites
d’un wallet. les paiements mobiles portés par étrangers, transfert d’argent entre
Le CMI qui vient d’obtenir son des applications comme Samsung Pay personnes à des tarifs imbattables;
agrément d’établissement de paie- et Apple Pay, ou des applications • Solutions de fidélité exclusives
ment proposera très rapidement s’appuyant sur notre plateforme de
l’ouverture de son parc de TPE à
propriétaires de banques étrangères. fidélité www.cmifidelite.ma.
tous les établissements de paie-
PME
A
l’heure où tissu économique national. La fenêtre d’opportunités des
Internet, un outil Les entreprises qui ont pu opé- entreprises à la recherche de
de communica- rer avec succès la transformation nouveaux clients et de marchés
tion incontour- digitale ainsi que leurs méca- internationaux a été élargie par
nable, a trans- nismes de fonctionnement ont un le foisonnement des réseaux
formé la relation avantage comparatif par rapport sociaux, la multiplication des
clientèle, cer- à celles qui demeurent moins plateformes de vente en ligne
taines entreprises marocaines ont conquises par le numérique. ainsi que l’augmentation progres-
raté le virage du numérique. Or, Nassim Hajjioui, responsable des sive du nombre d’internautes à
ce retard n’est pas sans consé- produits chez la société améri- travers le monde. D’ailleurs, au
quence sur leur activité, d’au- caine Ingram Micro, abonde dans regard des derniers chiffres de
tant plus que les réseaux sociaux le même sens. «Il faut savoir l’Agence nationale de régulation
offrent une kyrielle d’opportuni- qu’aujourd’hui, les entreprises des télécommunications (ANRT),
tés de développement. ont besoin du digital pour géné- l’on dénombre plus de 18 millions
D’ailleurs, en fixant l’objectif rer du profit et survivre dans un d’internautes marocains.
de connecter et d’équiper 20% contexte de plus en plus difficile», Les vertus de la digitalisation des
des PME, la stratégie Maroc confie-t-il. Et d’ajouter: «Il est entreprises sont multiples. Ainsi,
Digital 2020 ambitionne d’inver- malheureux de constater qu’au avec le développement des plate-
ser cette tendance qui exaspère Maroc, certaines entreprises formes de vente en ligne, les PME
Abdallah El Fergui, président n’ont pas de site Internet. Cela ont de moins en moins besoin
de la Confédération marocaine entame leur crédibilité, car le pre- d’arpenter les salons nationaux
des TPE PME. «Nombreuses sont mier reflexe des clients potentiels et internationaux pour s’arroger
les entreprises au Maroc qui ne est de consulter le site de l’entre- les faveurs de nouveaux clients,
disposent pas d’un site web», prise, devenu une vitrine». et ce avec des économies à la
confiait-il sur les colonnes de FNH clef. Surtout que la participation
(www.fnh.ma). aux salons nécessite parfois un
C’est dire le niveau de décon- budget non négligeable. Nassim
nexion de certaines entreprises Hajjioui apporte une précision
avec les nouveaux enjeux de de taille. «De nos jours, force
développement du monde entre- est d’admettre que les ventes, y
preneurial. Pour rappel, la stra- «Sur dix prospects compris celles ayant trait au BtoB
tégie nationale dédiée au digital
compte faire du numérique un
sur Internet, 2 ou 3 (interentreprise), se font de plus
en plus en ligne. Nous constatons
outil de modernisation des PME se transforment en vente». cela au quotidien. Par exemple,
qui, faudrait-il le rappeler, repré- nos entreprises clientes passent
sentent pas moins de 95% du …/…
Banques
L
a transformation type d’offres a été mis en place à
digitale du secteur travers l’introduction d’une nou-
bancaire est plu- velle catégorie d’établissements
tôt rapide. Comme non bancaires dans la nouvelle loi
dans d’autres bancaire de 2014.
pays plus avan- Ces établissements, dont 5 ont
cés, la disruption été agréés en février par Bank
à grande échelle va d’abord passer Al-Maghrib, pourront ouvrir des
par ce marché qui s’y prête par- comptes de paiement (dits aussi projet, a donc encouragé les ban-
faitement, avant de s’étendre au comptes sans banque) tout en quiers à appliquer une tarification
reste de l’industrie financière. offrant à terme des services de commune, permettant de faire
Le secteur bancaire est destiné paiement (épargne, transfert, entrer sur le marché de nouveaux
à la masse, il permet de tester paiement...). La réglementation y utilisateurs de services bancaires.
l’appétance du consommateur au afférente a été validée par le Une bonne idée pour atteindre les
changement d’habitudes et des comité des établissements de cré- objectifs d’inclusion financière et
retours d’expérience rapides. Dans dit en juin 2016. Au lancement, accompagner ces fameux comptes
ce sens, 2018 sera une année ces solutions ne permettront que sans banque.
charnière, après une longue phase le transfert de cash en attendant
où le secteur a plus joué sur l’interopérabilité, prévue pour la Un produit grand-public ?
l’amélioration de l’expérience uti- rentrée en septembre. Ce disposi- Dans le digital, estimer qu’un
lisateur en lançant des offres à tif permettra des transferts entre produit d’inclusion financière est
faible valeur ajoutée comme la clients de banques différentes. destiné aux populations moins
consultation de comptes. S’agissant ici d’inclusion finan- favorisées est une erreur. En réa-
Cette fois-ci, on entre dans le vif cière, l’objectif de rentabilité est lité, le consommateur agit lorsqu’il
du sujet : éduquer le consomma- relégué à un second niveau. La constate qu’on lui facilite l’exis-
teur au changement. De manière Banque centrale, porteuse de ce tence, peu importe son niveau de
plus institutionnelle, on parle d’in- vie. L’erreur serait donc d’adapter
clusion financière et c’est le but la communication sur cette solu-
de la plus grande nouveauté de tion à un public à bas revenus.
l’année : le paiement mobile. Sur les comptes sans banque par
Le Maroc vient en effet de lan- exemple, si l’on prend l’exemple
cer une solution de place pour du fameux «Compte Nickel» en
cette activité. L’objectif est de Dans le digital, estimer qu’un produit France, racheté par une grande
réduire la circulation de cash, d’inclusion financière est destiné banque par la suite et qui per-
tout en permettant une plus
grande inclusion financière des
aux populations moins favorisées met d’ouvrir un compte ban-
caire en trois minutes dans un
populations. Le cadre légal favo- est une erreur. bureau de tabac, les initiateurs de
risant le développement de ce l’idée qui, au passage, viennent
Big Data
A
ucune autre
entreprise que la
banque ne détient
autant de données
sur ses clients :
salaire, niveau
des dépenses,
épargne, commerces favoris, paie-
ments par carte, retraits d’argent aux
distributeurs...
Bref, les banques savent tout, ou
presque, de leurs clients. Une «mine
d’or» qu’il convient plus que jamais
d’exploiter, à l’heure où la concur-
rence dans le secteur fait rage.
Mais voilà que se pose immédiate-
ment la question de la protection
des données personnelles, un sujet
auquel l’opinion est de plus en plus
sensible. Pour Issam El Alaoui, res-
ponsable Big data au sein de CIH Ces tests ont pour objet d’analyser Le Big Data «suppose d’avoir une vraie gestion de
Bank, «le Big data est fondamentale- l’état de sécurité du système d’infor- est devenu un la qualité de la donnée, des respon-
ment neutre, mais l’usage qui en est mation des établissements bancaires impératif com- sabilités clairement définies pour les
fait doit être moral, respectueux de et d’évaluer leur capacité à faire face mercial pour les différents périmètres fonctionnels et
la vie privée du client et doit lui per- de manière adéquate à des attaques banques. bien évidemment un organisme dédié
mettre d’accéder plus simplement à ciblant leurs systèmes. à sa valorisation et sa promotion en
des produits et services dont il pour- interne : le Datalab». Et de conclure:
rait avoir besoin au moment idoine». Datalab : Pour transformer «Le but étant de transformer la don-
Parallèlement, cette technologie nou- la donnée en informations née en informations puis, en savoir,
velle implique un autre risque : le Comparées aux banques américaines, et de la réinjecter dans la banque
vol de données personnelles, appellé britanniques ou encore européennes, sous diverses formes».
communément par le terme de cyber- les banques marocaines commencent Il est indéniable qu’aujourd’hui le
criminels. timidement leurs expériences Big Big data est devenu un impératif
D’ailleurs, face à la montée des cybe- data. commercial. Les dépenses mondiales
rattaques, Bank Al-Maghrib a édicté Parmi les nombreux obstacles à l’ex- dans ce marché devraient avoisiner
une directive (n°3/W/16) fixant les ploitation de ces masses de données, les 130 milliards de dollars cette
règles minimales à observer par les se pose la question de l’organisation année. Les banques y voient ainsi une
établissements de crédit pour réaliser pour en tirer le meilleur usage. El opportunité de trouver de nouveaux
les tests d’intrusion de leurs sys- Alaoui nous explique qu’au sein de leviers de compétitivité pour amélio-
tèmes d’information. sa banque, l’utilisation du Big data rer leur relation client. u
« Quintessence »,
le nouveau paradis
H&A Investment Holding, groupe d’investisseurs aguer-
ris capitalisant plus de 40 années d’expérience dans le
domaine de la finance et de l’investissement élargit ses
compétences dans l’immobilier.
Les résidences Quintessence sont accessibles directement par la nou-
velle rocade de Dar Bouazza. Cette région côtière ren-
Dans le sud de Casablanca, au cœur de Dar Bouazza,
ferme des espaces aménagés pour le commerce, des
H&A Investment lance les résidences Quintessence.
marchés à provisions, de grande surface, de prestigieux
établissements scolaires, des infrastructures sportives
A 15 Km de Morocco Mall, Quintessence offre 79 villas
ainsi que des cafés et restaurants. Elle bénéficie égale-
dans une résidence fermée et sécurisée avec des sur-
ment d’une infrastructure routière qui permet d’accé-
faces couvertes de 280 à 350 m2 bâties sur des terrains
der en quelques minutes au centre ville et aux quartiers
compris entre 280 à 560 m2 bordées de jardins. Le projet
stratégiques de la capitale ainsi qu’au réseau autorou-
s’étale sur une surface de 4,5 ha, dont 70% dédiés aux
tier de façon rapide. Le projet Quintessence contribue à
espaces verts.
la création de richesse dans la région de Dar Bouazza.
Les constructions sont de type parasismique avec une
A propos du Groupe H&A Investment Holding
isolation phonique et thermique, une installation domo-
H&A Investment Holding accompagne le dévelop-
tique, un double vitrage stadip, des matériaux nobles, et
pement de plusieurs entreprises opérant dans des
une piscine à débordement.
secteurs aussi divers que l’immobilier, l’agro-alimen-
taire, l’import-export, la logistique, l’approvisionnement,
Les villas sont commercialisées à partir de 4,5 millions
l’industrie, la santé, l’éducation, les hautes technologies.
de dirhams.
H&A Investment Holding génère une création de 2.000
emplois directs et indirects.
Ce site immobilier jouit d’une position géographique
privilégiée, offrant des vues panoramiques sur l’océan
et ses rivages. «Il répond aux normes d’une vie bien
organisée, équilibrée où béatitude et quiétude riment
avec bonheur dans un environnement paradisiaque», Emménagez rapidement en prenant contact au :
précise Boubker El Fehdi, DG du site. Email : info@quintessenceluxury.com
Téléphone : 07 71 01 01 01
T ransformation digitale
Disruption
E
n suivant l’actuali- locuteur est de «permettre aux diffé- leurs points de vue, inquiétudes et
té du secteur high- rentes parties prenantes d’en saisir questionnements respectifs sur la
tech, il est diffi- les tenants et aboutissants dans le question, tout en établissant une
cile de ne pas être cadre de la mise en place d’un dis- première cartographie des intentions
déjà tombé sur un positif réglementaire adéquat. Mais d’initiation de projets relatives à cette
article traitant de aussi de valider la mise en œuvre nouvelle technologie.
la blockchain et de d’un projet collaboratif public et privé «Ce sujet étant d’une importance cru-
ses vertus potentielles ! Mais ce n’est sur ce sujet». ciale pour l’innovation sur le segment
qu’après l’éclatement de la bulle du Au Maroc, d’importantes questions des fintech; notre objectif consiste
bitcoin que l’on a vraiment com- restent à aborder pour que la block- donc à identifier les enjeux socioéco-
mencé à s’intéresser aux possibilités chain puisse être un peu plus cernée. nomiques, et notamment réglemen-
de cette technologie. Car, en dehors d’une population res- taires relatifs à la technologie block-
L’an dernier au Maroc, les conversa- treinte de start-up spécialisées, le chain», assure le directeur du centre.
tions portaient essentiellement sur les sujet reste aujourd’hui mal maîtrisé, «Nous sommes donc encore au stade
risques qu’impliquait la technologie malgré sa médiatisation. d’évangélisation», ajoute-t-il.
blockchain. Cette année, il n’est plus C’est dans cette optique que le Soft
question de traîner le pas. Banques, Centre a mis en œuvre une démarche Une plateforme blockchain
Banque centrale, assurances, start- d’échange et d’écoute avec les diffé- nationale
up… tout le monde s’y investit. rentes parties prenantes, publiques Le groupe d’étude est composé du
Dernier exemple en date : une initia- et privées au Maroc, concernées par Soft Centre, Numa Casablanca (incu-
tive portée par le Soft Centre, la cel- le sujet. bateur), Cabinet Sayarh et Menjra
lule d’innovation et de R&D logicielle L’objectif est de tenir compte de (juristes), MChain (start-up marocaine
de l’Agence nationale de réglementa- spécialisée dans la blockchain) et
tion des télécommunications (ANRT), Adalia School of Business (Ecole de
qui a récemment créé un groupe de formation digitale et innovation).
réflexion constitué de juristes et de Suite à ce process de réflexion col-
technologues. lective, le Soft Centre, avec la contri-
«Cette initiative a eu pour objec- En dehors d’une population restreinte bution conjointe desdites parties
tif d’aboutir à l’organisation d’un de start-up spécialisées, le sujet reste prenantes, validera ou non l’intérêt
1er workshop sur la thématique d’initier un projet de R&D relatif à
en question», nous explique Jamal
aujourd’hui mal maîtrisé, malgré sa média- la mise en œuvre d’une «Plateforme
Benhamou, directeur du Soft Centre. tisation. blockchain nationale as a service».
L’autre objectif cité par notre inter- Ainsi, nous indique Benhamou, «si
encore utilisés au Maroc car cela sup- par l’utilisation des chatbots. D’autant L’intelligence F. N. H. : Selon vous, existe-t-il au
pose la compréhension du dialecte plus que le dialecte marocain n’est artificielle Maroc des start-up suffisamment outil-
marocain par la machine qui répond pas encore compris par ces nouvelles pourrait être lées pour concevoir ce genre de ser-
aux questions. L’inexistence de chat- machines qui assimilent parfaitement d’un grand vices qui ont le vent en poupe en
bot au Maroc n’est pas de la faute d’autres langues comme le français apport pour les Europe ?
des banques. Il faut des recherches ou l’anglais. L’autre élément important banques dans A. R. : Nous suivons de près ce qui
la gestion du
nationales et internationales sur le est qu’aujourd’hui, quand le client se passe sur la place. Il y a des start-
risque et de la
sujet. Une fois cette technologie mise s’adresse à la banque par téléphone, conformité.
up prêtes à avancer sur ces champs.
au point, CIH Bank ambitionne de par exemple, il souhaite qu’une per- L’initiative CIH Bank Open Innovation
l’utiliser afin d’assurer l’interface per- sonne lui réponde et non pas une permet d’identifier les start-up afin de
mettant d’effectuer des opérations de machine. Nous pensons que ces outils les aider par le biais d’un financement
façon verbale et non uniquement pour sont utiles pour un client qui désire et l’achat de produits ou services. Cela
apporter des réponses aux questions avoir des informations standard sur permet aux jeunes entreprises inno-
posées par les clients. En clair, il est un produit, mais pas encore adaptés vantes d’avoir une clientèle et de tes-
envisageable de mettre en place un lorsque celui-ci veut avoir des informa- ter leurs produits et services dans un
système de reconnaissance verbale sur tions personnelles sur lui-même. environnement réel. Nous disposons
l’application mobile de CIH Bank pour de beaucoup de programmes qui vont
effectuer des opérations bancaires. F. N. H. : Certaines banques, notam- dans ce sens.
En conséquence, l’interaction verbale ment en France, ont développé des
servira à faire des opérations. Ce qui applications d’identification de la clien- F. N. H. : Enfin, quels sont les projets
facilitera la vie des gens qui ont du tèle grâce à l’intelligence artificielle. Il de CIH Bank en la matière ?
mal à accéder aux menus écrits. Les s’avère que l’exactitude de la vérifica- A. R. : Nos projets concernent l’utilisa-
reconnaissances faciale et digitale per- tion de la conformité des documents tion de l’intelligence artificielle pour
mettront aussi aux clients de commu- d’identité de l’intelligence artificielle l’amélioration de la gestion du risque
niquer plus aisément avec la banque. est supérieure à celle de l’humain. et la conformité en vue d’une meil-
Au final, l’interface homme-machine Quel est votre avis sur cette question ? leure réponse à l’analyse du risque et
facilite les opérations simples, mais ne A. R. : Aujourd’hui, nous demandons l’anticipation. Aujourd’hui, les normes
remplacera pas la totalité des relations à accéder à certaines informations qui internationales imposent de calculer
avec les clients. figurent sur la carte d’identité natio- les probabilités de défaut de paiement
nale (CIN) afin de mieux sécuriser les dès l’entrée en relation avec le client.
F. N. H. : Justement, le benchmark opérations à distance. A ce titre, je Tous ces éléments doivent reposer
international montre que le robot rappelle que s’il y a un domaine dans sur un système solide permettant de
(chatbot) peut renforcer la force com- lequel l’intelligence artificielle est d’un définir les notations, faciliter pour le
merciale de la banque, en répondant grand apport, c’est celui de la gestion client l’obtention de la réponse sur sa
aux demandes de crédits des clients. du risque et celle de la conformité, demande de crédit et la lutte contre la
Quelle est votre appréciation sur la avec le respect des règles internatio- fraude et le blanchiment d’argent.
pertinence des chatbots et l’utilisa- nales en matière de transfert d’argent Nous travaillons également sur les
tion de l’intelligence artificielle pour et de fraude sur les pièces d’identité. pistes d’intelligence artificielle pour la
répondre aux questions des clients ? Un prérequis majeur est à mentionner, reconnaissance vocale afin de déve-
A. R. : Comme je viens de l’expliquer, il s’agit au préalable de l’identification lopper une interface permettant aux
nous ne souhaitons pas pour l’ins- et de savoir qui fait quoi. La reconnais- clients d’utiliser l’application mobile
tant remplacer la relation humaine sance faciale et la lecture des docu- de la banque par la voix. u
Assurances
Le digital au service
de l’inclusion financière
Au Maroc, les innovations
de rupture sont d’un
précieux apport pour
favoriser l’assurance
inclusive. Les défis sont
certes réglementaires et
nombreux. Mais il faudra
aussi faire évoluer les
mentalités.
C’
était l’un des
principaux
sujets évo-
qués lors de
la dernière
édition des
«Rendez-vous
de Casablanca de l’assurance» : La
disruption en assurance. En effet, entiers de la population et d’entre- La révolution l’intelligence artificielle, des objets
au niveau mondial, les innovations prises d’accéder aux services finan- digitale et l’ar- connectés, des drones, satellites, etc.
de rupture (Internet des objets, Big ciers en général, et d’assurance en rivée de nou-
data, intelligence artificielle, block- particulier, dont ils étaient jusque-là veaux acteurs Partenariat win-win
chain) soumettent les entreprises dépourvus. posent un défi de Quelle attitude les compagnies
d’assurances à des transformations L’assurance inclusive est d’ailleurs taille aux régula- doivent-elles adopter face à l’ir-
teurs du secteur
fortes, que ce soit en matière de au cœur de la stratégie nationale ruption des insurtechs ? Défiance,
des assurances.
businessmodel, de tarification, de d’inclusion financière qui sera bien- méfiance ? Surtout pas. Les acteurs
distribution, de relation client ou tôt mise en place. La révolution traditionnels doivent plutôt bâtir
encore dans la façon de concevoir digitale pourrait également être d’un avec les nouveaux entrants des par-
des produits. précieux apport dans la gestion des tenariats mutuellement bénéfiques.
De ce point de vue, le secteur des sinistres, notamment en matière de D’ailleurs, à l’échelle mondiale, c’est
assurances est l’un des marchés couverture contre les catastrophes ce qui est en train de se passer.
les plus propices à l’émergence de naturelles, grâce à l’utilisation de Les compagnies dites «classiques»
ces innovations de rupture. D’autant investissent de plus en plus dans
plus que cela peut améliorer son les innovations de rupture, rachètent
taux de pénétration, notamment au des fintechs, concluent des parte-
Maroc et dans la région. Car ces nariats et créent leurs propres incu-
innovations peuvent être compéti- bateurs. Les insurtechs parviennent
tives et accessibles. Le cadre règlementaire ne permet par ailleurs à lever de plus en plus
Le département des Finances et les de fonds et à trouver des capitaux
professionnels voient ainsi le digital toujours pas la vente en ligne qui (+36% en 2017), selon un rapport
et les fintechs comme des outils sus-
ceptibles de combler le gap de mar-
demeure limitée par les textes. de Willis Towers Watson. Certaines
insurtechs se positionnent même
ché, en permettant à des segments …/…
68
T ransformation digitale
Entretien
Automobile
T
ous les importa-
teurs automobiles
au Maroc disposent
de sites Internet et
de comptes sur les
réseaux sociaux.
L’objectif est de
répondre à une population de plus
en plus connectée et de lui présen-
ter les modèles commercialisés avec
leurs caractéristiques techniques, les
versions disponibles et la tarification.
L’acheteur peut même personnaliser
de manière virtuelle son véhicule de
prédilection.
«Nous avons réalisé des études qui
ont montré que plusieurs clients ont
été séduits par l’un de nos modèles
grâce au net ou les réseaux sociaux.
Le digital est devenu incontournable
dans toute démarche commerciale et
aussi dans le relationnel avec le mar- détachées, la prise de rendez-vous Les concession- fine nos prestations», indique Rachid
ché», souligne Abdelouahab Ennaciri, pour le service après-vente ou l’ins- naires misent Fadouach, Directeur général adjoint
Directeur général de Scama, impor- cription dans des clubs dédiés aux sur le digital du groupe Smeia, importateur exclu-
tateur exclusif de la marque Ford au marques distribuées. pour développer sif de plusieurs marques premium
Maroc. «A travers le digital, notamment une approche (BMW, Jaguar, Land Rover, Mazda et
commerciale
Outre la présentation de modèles, les réseaux sociaux, nous avons un Mini).
enore plus ag-
les sites automobiles offrent d’autres échange régulier avec nos clients
gressive.
services comme la demande online qui nous permet de dégager plu- Le digital séduit les assureurs
de test-drive, la recherche de pièces sieurs enseignements et améliorer in Toujours dans le secteur de l’auto-
mobile, il faut noter que la digitalisa-
tion des assurances gagne elle aussi
La dématérialisation a soulagé les automobilistes du terrain. C’est l’un des chantiers
phares du contrat-programme signé
Depuis 2016, la Direction générale des impôts (DGI) a opté pour un changement radical en matière entre le gouvernement et les opéra-
de paiement de la taxe spéciale sur les véhicules, dite vignette. Elle a mis en place un système teurs du secteur. Les compagnies ont
innovant, en partenariat avec le réseau bancaire et les prestataires de services de payement. Les saisi cette opportunité pour lancer
sites Internet des banques, les guichets automatiques et les agences sont sollicités pour assurer des solutions à la carte.
cette opération. Cette expérience a connu un succès retentissant, qui a permis d’éviter le scénario La migration vers le digital pourrait
annuel des longues files d’attente devant les bureaux de la DGI. être le principal levier de développe-
Ces services garantissent la sécurité des transactions et la confidentialité de toutes les données ment des assureurs à l’avenir. Celles
personnelles qui seront récoltées lors du paiement. Le macaron de la vignette a été supprimé qui resteront en marge de cette évo-
des pare-brises des voitures. En circulation, le contrôle du paiement de cette taxe est opéré sur lution, risquent d’en payer le prix fort.
présentation d’un reçu. En cas de perte, il est possible de télécharger un duplicata sur le site de Cela provient de trois éléments essen-
la DGI. …/…
Tourisme
Un businessmodel
redéfini
Le nombre de touristes en 2030 devrait tourner autour de
2 milliards.
Chaque étape du parcours du touriste est transformée
par une utilisation croissante d’Internet.
L
e développement du PIB mondial et près d’1 emploi
du numérique a sur 10 à l’échelle de la planète.
foncièrement modi- D’ailleurs, cette branche d’activité
fié les usages et a la même centralité au Maroc et
le businessmodel les chiffres disponibles le confortent
de bon nombre de amplement. En effet, le tourisme
secteurs d’activité, constitue la première source de
à l’instar du tourisme. L’utilisation devises du pays, avec près de 70
du digital est une nouvelle donne milliards de DH en 2017. En outre, ment surfer sur la vague du digital
qui remet en cause certains acquis ce secteur est le deuxième contri- pour continuer à croître et se déve-
du secteur touristique, avec l’entrée buteur au PIB national et occupe le lopper. L’enjeu est de taille, d’autant
de nouveaux acteurs disruptifs, pour même rang en termes de création plus que les différentes destinations
ne citer que les ténors que sont d’emplois. devront se livrer une bataille achar-
Tripadvisor ou Airbnb. C’est dire sa propension à consolider née pour s’arroger les faveurs des
Le secteur est de plus en plus désin- le matelas des réserves de change, touristes de plus en plus exigeants
termédié. La conséquence immédiate tout en contribuant, de facto, au en termes de qualité de services, de
de la multiplication des plateformes rééquilibrage de la balance des diversité de l’offre, d’innovation, etc.
est la remise en cause du rôle et du paiements, structurellement défici- Les voyageurs utilisent de plus en
pouvoir des agences de voyages et taire, ainsi qu’à l’atténuation du plus le digital afin de mieux appré-
des tours opérateurs. chômage endémique des jeunes et hender le rapport qualité prix des
A cela, il faudrait ajouter qu’Airbnb des femmes. professionnels du tourisme (hôtels,
permet aujourd’hui à monsieur tout Ceci dit, cette branche d’activité maisons d’hôte, etc.).
le monde de mettre en location des nationale, fortement impactée par Dans le même ordre d’idées, le
chambres. Ce qui n’est pas sans l’évolution des outils et des conte- chiffre rendu public par l’Observa-
conséquence sur l’activité des pro- nus numériques, doit impérative- toire marocain du tourisme (OMT) est
fessionnels, astreints à tenir compte édifiant. En effet, 90% des touristes
de l’évolution technologique. Chaque ont déjà eu recours à Internet pour
étape du parcours du touriste est réserver un hébergement. D’où la
transformée par une utilisation crois- place cruciale de l’expérience «voya-
sante d’Internet. geur» qui constitue un critère straté-
Au-delà de ces précisions, faudrait-il gique dans le choix de la destination
rappeler qu’à l’échelle internationale, D’après l’OMT, 90% des touristes ont touristique.
les perspectives de croissance sont Aujourd’hui, force est de reconnaître
prometteuses pour le secteur. Le
déjà eu recours à Internet pour réser- que les professionnels doivent s’en-
nombre de touristes en 2030 devrait ver un hébergement. gager plus fortement sur la voie du
tourner autour de 2 milliards. De digital pour ne pas être dépassés
plus, le tourisme génère plus de 10% et largués par la concurrence. Cette
La rentabilité
toujours au rendez-
vous
En 2017, la croissance de l’activité et de la rentabilité
du secteur bancaire a été drivée par la baisse du coût
du risque et la bonne tenue du core-business.
Les activités à l’international pèsent de plus en plus,
mais l’exposition des banques au risque de contagion
transfrontalière reste très limitée.
O
n ne le dira enregistré une croissance de 4,9%
jamais assez: à 969,2 milliards de dirhams, après
quel que que celle de 4,2% à fin 2016. En face, les
soit le contexte dépôts collectés auprès de la clien-
macroécono- tèle ont augmenté de 6,7% en 2017,
mique et peu et continuent de constituer le poste
importe les vents le plus important des ressources
contraires, le secteur bancaire maro- avec une part de 67,4%. affiche une hausse de 9,8%, à 12,3
cain fait preuve d’une résistance à milliards de dirhams. Le résultat des
toute épreuve et parvient toujours, Core business et baisse du coût activités de marché, après une année
ou presque, à retomber sur ses du risque en soutien 2016 exceptionnelle, a en revanche
pieds. Cette assertion s’est encore Le produit net bancaire (PNB) agrégé, accusé une baisse de 1% à 8,4 mil-
vérifiée durant l’exercice 2017, année équivalent du chiffre d’affaires chez liards de dirhams.
durant laquelle, en dépit d’un envi- les banques, s’est chiffré en 2017 à 2017 a également été marquée par
ronnement national marqué par une 67 milliards de dirhams, en progres- une baisse du coût du risque, sur
croissance modeste du crédit et un sion de 5,4%, après 4,1% l’année base consolidée, de 2,9% à 9,6 mil-
coût du risque encore élevé, le passée. liards de DH, absorbant 29,7% du
secteur bancaire national a continué Cette croissance est liée à la bonne résultat brut d’exploitation (RBE),
à faire preuve «d’une bonne rési- tenue du core business des éta- contre 31,7% l’année écoulée. Cet
lience». Celle-ci a été favorisée par blissements bancaires. En effet, la allégement du coût du risque, couplé
la diversification de ses activités et marge d’intérêt s’est appréciée de à la croissance du PNB, est à l’origine
son développement à l’international, 4,8% à 44,7 milliards de DH, tan- de la croissance de la rentabilité
analyse la Direction de la supervi- dis que la marge sur commissions du secteur. Ainsi, au total, les neuf
sion bancaire dans son rapport 2017 groupes bancaires ont clôturé l’exer-
consacré à l’activité du secteur. cice 2017 avec un résultat net part du
Quasiment tous les indicateurs finan- groupe de 13,3 milliards de DH, en
ciers des 9 groupes bancaires les hausse de 9,2% contre 6% en 2016.
plus significatifs (93% de parts de La rentabilité des actifs (ROA) s’est
marché au Maroc) sont au vert. Ainsi, La marge d’intérêt s’est appréciée de ainsi améliorée de 0,1 point à 0,9% et
au niveau du bilan, le total actif la rentabilité des fonds propres (ROE)
s’établit à 1.540 milliards de dirhams, 4,8% à 44,7 milliards de DH, tandis que de 0,4 point à 10,2%.
en progression de 7,6%, contre 5,4% la marge sur commissions affiche une Mieux encore : sur base sociale, la
à 2016. hausse de 9,8%, à 12,3 milliards baisse du coût du risque pour la
L’activité commerciale s’est main- toute première fois depuis 2008,
tenue dans un trend haussier. Les de dirhams. conjuguée à une hausse du produit
prêts et créances sur la clientèle ont net bancaire social, ont permis au
Banques participatives
M
algré l’absence Les banques manquent déjà réseau et les systèmes d’infor-
de l’assurance de ressources mation. Tout cela se finance par
Takaful, élé- Malgré cette embellie apparente fonds propres. Les professionnels
ment néces- et ces chiffres plutôt rassurants, ne s’en cachent pas d’ailleurs.
saire au déve- les banques sont confrontées à Mohamed Maârouf, Directeur
loppement de un tarissement des ressources, ne général de BTI Bank, estime que
la finance par- parvenant pas à suivre le déve- ces banques peuvent financer le
ticipative, les banques accueillent loppement relativement rapide de double de leurs dépôts. Mais, pour
les clients et octroient d’ores et déjà l’activité. Les observateurs les plus cela, les instruments de refinance-
les premiers financements «halal». avertis l’ont constaté à l’occasion ment sont nécessaires. Même son
Le bilan d’étape dressé par Bank des publications annuelles de ces de cloche de la part de Youssef
Al-Maghrib, à fin juin 2018, est plu- banques, où les ressources clien- Baghdadi, DG de Bank Assafa, qui
tôt satisfaisant. tèle sont ressorties limitées, alors soulève un risque de dépôts qui
Ainsi, au niveau du réseau, BAM que les banques font face à une peut peser sur la compétitivité des
recense 82 agences opération- forte demande de financements, banques participatives. Pour lui,
nelles sur tout le Royaume, en freinant ainsi leur capacité de ces établissements peuvent perdre
indiquant que ces dernières se transformation. en compétitivité si la collecte gra-
multiplient. En face, la Banque A la demande de financement de tuite ne se développe pas rapi-
centrale fait état d’une produc- la clientèle, s’ajoutent les inves- dement, surtout que les banques
tion de financements s’élevant tissements de départ relativement conventionnelles ont appris à maî-
à 2,2 milliards de DH, à tra- lourds. Certains établissements triser le coût de leurs ressources.
vers trois produits : Mourabaha se sont dotés de sièges sociaux
immobilière, Mourabaha auto et et doivent tous investir dans le Le Takaful et les Sukuks se
Mourabaha équipement. «Les gens font encore attendre
s’intéressent de plus en plus à la Au-delà de ce problème de res-
Mourabaha immobilière et même sources, plusieurs chaînons
à la Mourabaha automobile», manquent encore à l’écosystème
avait d’ailleurs affirmé le wali, participatif. La mise en place de
lors du point-presse post-Conseil financements participatifs, notam-
monétaire du deuxième trimestre.
Les banques sont confrontées à un ment Mourabaha et Ijara, suppose
Toujours à fin juin, 43.000 comptes tarissement des ressources, ne parvenant la disponibilité de produits d’assu-
ont été ouverts, tandis que les pas à suivre le développement relativement rances conformes à la Sharia. A ce
dépôts de la clientèle totalisent jour, aucun produit de ce genre
1,1 milliard de DH. rapide de l’activité. n’existe sur le marché. Même les
entreprises d’assurances ne sont
Start-up
Démarrage prometteur
du Fonds Innov Invest
Huit mois après son lancement, où en est ce fonds destiné à financer les start-up innovantes ?
Les premiers éléments de réponse.
D
émarrage promet- centrale de garantie (CCG) à déjà opérationnels : il s’agit de
teur du Fonds Casablanca, et qui a réuni les Seaf Morocco Growth, Green Innov
Innov Invest, acteurs de l’écosystème naissant Invest ainsi que de Maroc Numeric
lancé en grande des start-up au Maroc, a été l’oc- Fund II. Pour ce dernier, le clo-
pompe en octobre casion pour Mohamed Boussaid, sing a été officiellement signé en
dernier, et qui ministre de l’Economie et des marge de l’évènement.
doit permettre de Finances, de dresser un premier Le quatrième et dernier fonds, à
réduire le gap de financement des bilan d’étape du Fonds Innov savoir Azur Innovation, devrait
start-up innovantes. Invest, 8 mois après son démar- quant à lui démarrer de manière
La Conférence internationale rage. imminente ses activités, toujours
«Innov Invest Day : rencontre de Ainsi, à ce jour, 3 fonds d’amor- selon la tutelle.
l’entrepreneuriat innovant», orga- çage et en capital risque sur les Rappelons qu’à travers ces fonds,
nisée récemment par la Caisse 4 créés en 2017 sont d’ores et qui interviennent sur des créneaux
d’avenir et innovants, tels que les
TIC, les énergies renouvelables, les
biotechs, l’agribusiness ou encore
Incubateurs : Lancement de la deuxième phase de labellisation les fintechs, 700 millions de DH
sont mobilisés (900 millions si l’on
y ajoute la composante accompa-
La CCG vient de lancer dans le cadre du Fonds Innov Invest un appel à manifestation
gnement des start-up) pour être
d’intérêt pour entamer une deuxième vague de labellisation d’incubateurs (clusters)
injectés dans des start-up dans les
chargés d’accompagner les projets innovants et les start-up en phase de pré-amorçage. 5 prochaines années. Les tickets
Cette vague contiendra au maximum 10 structures qui viendront s’ajouter aux 6 autres déjà d’entrée seront en moyenne de
labellisées en octobre 2017. 5 à 6 millions de DH, en prise de
Les nouveaux incubateurs assureront les services d’accompagnement et de financement participation directe.
des start-up, à savoir la prospection (organisation d’événements pour appels à projets...),
la sélection (évaluation du caractère innovant, appréciation du potentiel du projet...) et Les projets affluent
l’accompagnement (coaching, mentoring, mise en relation, incubation, prototypage...), et Concernant les incubateurs label-
le cas échéant le financement (subventions, prêts d’honneur...). lisés pour accompagner les pro-
Les structures qui seront labellisées recevront un appui financier pour octroyer le produit jets en phase de pré-amorçage,
«Innov Idea» (subvention) et auront éventuellement la possibilité d’accorder «Innov Start» une nouvelle vague de labellisa-
(prêts d’honneur) en faveur de porteurs de projets innovants, indique la CCG. tion est programmée en juillet de
cette année (voir encadré). «4 à
Il est prévu aussi, au titre de cette composante, de financer et d’accompagner près de 300
10 nouveaux incubateurs seront
porteurs de projets et start-up, à raison d’environ 10 projets par structure et par année.
sélectionnés», nous confie Hicham
Les structures d’accompagnement intéressées doivent fournir les informations récentes Serghini, Directeur général de la
relatives aux dernières années de leur activité, justifiant qu’elles sont qualifiées pour CCG. Ces nouveaux incubateurs
exécuter les services demandés. viendront s’ajouter aux 6 struc-
M
a l g r é
quelques
signaux
positifs,
c o m m e
la relance
des crédits
aux promoteurs constatée depuis
quelques mois, le secteur immobi-
lier n’est toujours pas sorti de sa
léthargie.
Pour les promoteurs, l’heure est Driss Nokta, vice-président de la L’instauration aux besoins du marché, notamment
toujours à l’écoulement des stocks Fédération nationale des promoteurs du statut de pro- dans le social et le moyen standing.
d’invendus accumulés à cause de immobiliers (FNPI). moteur devrait Il s’agit de lancer un nouveau
la surchauffe qui a caractérisée le «Les appartements qui ne trouvent professionna- modèle de segment social compor-
liser l’activité et
secteur ces dernières années. pas preneurs réduisent la vitesse de tant plusieurs produits, et non un
barrer la route
Ainsi, pour le segment social, et rotation des projets. Les opérateurs aux spécula-
seul comme c’est le cas actuelle-
selon plusieurs professionnels, le sont amenés à revoir à la baisse teurs. ment, avec l’offre de 250.000 DH
temps d’attente pour la livraison leur marge pour dégager du cash et qui a fait son temps. D’autres offres
des logements se réduit de plus en investir de nouveau», ajoute-t-il. plus en phase avec les attentes des
plus dans les grandes métropoles, Cette phase de déstockage risque consommateurs, une à 300.000 DH
au moment où dans les moyennes de s’allonger. Les professionnels du et une autre ayant une qualité de
et petites villes, les livraisons sont secteur cherchent à innover pour en finition et une superficie plus élevée
quasi immédiates. Néanmoins, il accélérer la cadence. Outre le foison- dont le prix ne devrait pas dépasser
faudra encore se montrer patient nement de promotion et de remises 350.000 DH, sont souhaitables.
pour que l’offre soit absorbée par sur les prix, ou encore la prise L’idée aussi est d’installer des pro-
le marché, et le retour à l’équilibre en charge de certains frais comme duits moyen standing plus compéti-
n’est pas attendu à court terme. l’enregistrement, la conservation tifs. «Notre expérience a montré que
Les promoteurs ont à cet égard revu foncière ou les frais notariaux, les bon nombre de Marocains n’arrivent
à la baisse leur businessplan dans opérateurs revoient également la pas à accéder à la propriété à cause
l’attente d’avoir plus de visibilité. typologie de leur offre. La dernière de l’indisponibilité de produits adap-
«Plusieurs promoteurs ont réduit en date concerne le lancement du tés à leur budget, notamment pour
les nouvelles mises en chantier concept des duplexs dans le seg- la classe moyenne où l’essentiel des
car ils n’ont pas écoulé totale- ment économique pour séduire la besoins est compris entre 800.000
ment les projets déjà commerciali- clientèle. et 1.000.000 DH. C’est à ce niveau
sés. En moyenne, 20% de certains que le gouvernement doit réfléchir.
immeubles sont encore en attente Le gouvernement attendu Le produit lancé depuis quelques
d’acquéreurs. Le chiffre d’affaires En matière de propositions adres- années a été voué à l’échec, car il
dégagé permet de pallier certaines sées au gouvernement afin de don- n’a pas séduit les promoteurs et
charges, notamment les crédits ner un coup de fouet au secteur, les demeure en deçà des attentes des
contractés auprès des banques, le professionnels préconisent d’encou- acquéreurs», précise notre interlo-
foncier et autres frais», souligne rager des produits plus adaptés cuteur. u
S
amsung Electronics Moyen-Orient et du manque d’infrastructure pour exploiter et ment les applications sur les appareils Samsung.
Afrique du Nord (MENA) a déployé maintenir ces solutions. Basée sur le cloud, la plateforme cloud relie
une plateforme de cloud de dernière Ceci est confirmé par les résultats enregistrés directement les applications métiers au portail
génération destinée aux petites et par Global Entrepreneurship Monitor (GEM), web. Elle peut être créée et prête à être utili-
moyennes entreprises. Il s’agit d’une qui montrent que 70% des répondants dans la sée sur les smartphones et tablettes Samsung.
solution B2B conçue pour soutenir leurs capaci- région MENA, qui sont intéressés par la création Samsung Business Suite offre aux PME, six des
tés numériques et mobiles. L’offre regroupe de nouvelles entreprises, ne parviennent pas à applications B2B les plus demandées, des appli-
un ensemble d’applications professionnelles à compléter le processus. cations et des fonctionnalités supplémentaires
la demande, telles que E-survey, E-Menu, Geo «Samsung Business Suite vise à relever ce défi, prévues dans le futur.
Reporting et bien d’autres, personnalisables en soutenant les PME qui comprennent la valeur
selon leurs besoins et lancées à distance sur les de l’innovation numérique et technologique, Les six applications B2B les plus
appareils Samsung désignés. mais se sentent dépassées par le choix et demandées
Ces applications sont déjà disponibles pour les l’encombrement des solutions numériques sur le 1. Satisfaction du client : Application qui mesure
entreprises de la région à télécharger sur le site marché qui peuvent répondre à leurs besoins», la satisfaction du client de manière efficace et
web de Samsung. précise Chlala. recueille les détails clés, tels que les commen-
«Les PME sont un contributeur important au taires et les informations de contact qui peuvent
moteur économique au Moyen-Orient et en être utilisés pour la gestion des données et les
Afrique du Nord. Alors que la région MENA avance promotions, ce qui assurera le succès des entre-
vers un programme de transformation et de prises.
diversification économique dans la construction 2. Enquête électronique auprès des clients :
d’une économie basée sur la connaissance, les Samsung Business Suite offre application qui permet aux PME de créer des
PME serviront de base à cette mutation. A cet aux PME, six des applications enquêtes et d’adapter leurs questions pour
effet, les PME sont confrontées au défi d’évoluer mieux comprendre et servir leurs clients.
dans un climat d’affaires compétitif avec des B2B les plus demandées, des 3. E-bannière / affichage : Application qui affiche
complexités, des coûts élevés et un manque applications et des fonctionna- la publicité et les promotions des PME sur les
d’infrastructures», déclare Abdo Chlala, vice- appareils mobiles, offrant un environnement
président IT & Mobile chez Samsung Electronics
lités supplémentaires prévues numérique et à la mode à leurs clients.
Middle East et Afrique du Nord. dans le futur. 4. E-Menu / Catalogue : Application pour les PME
«Le lancement aujourd’hui de la Suite Business pour construire et améliorer numériquement
de Samsung vise à permettre aux PME de mettre des menus ou des catalogues pour offrir à leurs
en œuvre les capacités et le savoir-faire numé- clients la commodité et la simplicité, ce qui
riques pour surmonter les difficultés grâce à Les atouts du portail Web de Samsung aidera les entreprises à se démarquer dans une
une solution plug and play simple et complète», Samsung Busines Suite bénéficie des multitudes foule de concurrents.
ajoute Chlala. atouts techniques et d’ergonomie que propose le 5. Geo Reporting : Application pour les PME qui
Selon les études de l’activité mobile de Samsung, site web de l’opérateur coréen. Elle offre aux PME leur permet d’être avec chaque équipe de travail
les PME représentent 56% du marché B2B de la une occasion plus facile que jamais d’utiliser et dans différents lieux de travail, et toujours rester
région MENA et partagent des défis communs. de personnaliser des applications commerciales informées des activités des équipes.
Ces enjeux ont trait notamment aux difficultés à prêtes à l’emploi, adaptées à leurs besoins spé- 6. Sim Lock : Application qui verrouille les appa-
adopter des solutions mobiles et à identifier les cifiques. reils professionnels lorsqu’une carte SIM non
outils numériques pertinents pour leurs besoins Ce portail web permet aux PME de maintenir la autorisée est utilisée pour renforcer les mesures
professionnels, à augmenter le coût des applica- reconnaissance de leur marque en appliquant de sécurité, assurant une utilisation efficace des
tions et des solutions dans le marché, et l’effet leur logo d’entreprise et en lançant immédiate- appareils de travail. u
Pour plus d’informations sur Samsung Business Suite, rendez-vous sur http://www.samsung.com/ae/business/mobile-solutions/business-suite/