Sunteți pe pagina 1din 7

UNIVERSITE PANTHEON – ASSAS, PARIS II

Droit, Economie, Sciences Sociales

ÉTHIQUE MANAGERIALE
PROPOSITIONS
pour une approche multidimensionnelle

THESE
pour le Doctorat en Sciences de Gestion

Université Panthéon - Assas (Paris 2)


(Loi du 26 janvier 1984 - Arrêté du 30 mars 1992)

présentée et soutenue publiquement


par

Elie BASBOUS

JURY :
Président: M. Raymond Trémolières, Professeur Université Paris 2, Directeur de thèse
Assesseurs: M. Jean-Marie Peretti, Professeur Université de Corte
M. François Vallençon, Maître de Conférences, HdR, Université Paris 2
M. Michel Séguillon, Maître de Conférences, Université Paris 2
M. André Guilmard, Analyste Financier, Européenne d'Intermédiation Financière de Banques
Rapporteurs: M. Yves Gousty, Professeur, Université Aix Marseille 3
M. Hervé Boismery, Maître de Conférences, HdR, Université Aix Marseille 2

Date de soutenance : le 19 janvier 1999

Université Paris 2
92 rue d’Assas, 75006 Paris
3.2 MORALES CULTUELLES

Le sujet de la morale fait inévitablement appel aux institutions qui pendant longtemps ont eu, ou ont encore une
place, souvent fondamentale comme références de conduite à des millions d'êtres humains. Et contrairement à ce
que peut dire RUSS (1994) les choses ne sont pas si simples que cela: "....vide éthique" (p. 7), "...maintenant nous
frissonnons dans le dénuement d'un nihilisme dans lequel le plus grand des pouvoirs s'accouple avec le plus grand
vide" (en citant JONAS (1990)), "... c'est dans un vide absolu que se crée l'éthique contemporaine, en ce lieu où se
sont effacées les bases habituelles, ontologiques, métaphysiques, religieuses de l'éthique pure ou appliquée'. (p. 7) ...
C'est bien vite faire fi d'une vision mondiale de l'être humain.... et en restreindre l'observation aux discours de
quelques uns. C'est aussi conduire la réflexion dans une vision simplificatrice qui donne l'impression de la nécessité
d'un nivellement complet pour permettre une réinterrogation se voulant a priori objective et dégagée de toute
influence. Les choses ne sont pas si simples... En tous les cas pas aussi simple que RUSS ( 1994) le laisse entendre
où, traitant de la pensée éthique contemporaine, la seule référence transcendantale 'religieuse' y est directement liée
à LEVINAS (1982) sans aucune allusion à d'autres visions, même s'il s'agit de limiter' le sujet au monde
contemporain... Gabriel MARCEL aurait eu aussi sa place pour un existentialisme concret. Tout cela mérite, même
sans prétention à l'exhaustivité, à ne pas limiter le sujet à une vision aussi désespérante ou aussi curieusement
étroite... On pourrait même dire que le management, pour ne pas parler de politique, est peut être le dernier
territoire, avec l'éducation', ou avec la 'famille', où 'la morale', sinon des "morales transcendantales", ont encore une
place.

Parmi les systèmes de pensée qui ont fortement déterminé sinon conditionné les conduites humaines, il nous
faut maintenant inévitablement tracer quelques grandes lignes des morales transcendantales qui ont
probablement à divers degrés toujours existées, que ce soit dans un contexte panthéiste ou non. Toutes ces
morales sont généralement codifiées, au moins dans leurs ‘liturgies’, sous forme de normes comportementales
intégrant les notions de bien et de mal dans une perspective d'explication de la place de l'homme dans l'univers et
ceci souvent dans une vision eschatologique. N'ayant pas ici l'ambition d'aller jusqu'à des recherches
ethnologiques, nous nous contenterons d'en exprimer quelques grandes directions à partir de textes reconnus
comme références de base des grands mouvements spirituels de l'humanité. A ce propos, nous chercherons à
mettre en évidence quelques axiomes ou orientations morales pouvant avoir une incidence sur le management
des organisations humaines.

Dans ce but, nous en examinerons les traits les plus importants en nous appuyant sur les traditions:
1-bibliques anciennes
2-bibliques nouvelles
3-coraniques,
ceci dans une perspective d'interrogation sur leurs implications en management.
Nous nous limitons donc ici aux morales transcendantales euro-méditerranéennes, laissant de coté de nombreux
autres points de vue qui peuvent avoir d’ailleurs une grande importance dans le cadre de problèmes d’éthiques
managériales internationales, mais surchargeraient l’étude.

3.2.1 TRADITIONS BIBLIQUES ANCIENNES et ÉTHIQUE MANAGÉRIALE

La Bible et d'autres références religieuses contiennent incontestablement des codes moraux élaborés. Ainsi,
l'action morale est la manière la plus directe pour vivre sa spiritualité et avoir la pureté de l'âme. L'enseignement
qui relève de ce domaine concerne la vie de l'homme en général. Il concerne également les activités humaines qui
peuvent être en relation avec l'entreprise et le management. Cela doit être nuancé selon qu'il s’agit de traditions
bibliques anciennes ou nouvelles.
Un des dénominateurs communs à ces traditions reste l'ensemble des dix commandements, dont cinq règles sont
en rapport avec le management:
-le respect du septième jour (repos hebdomadaire) (Ex.20.9-11)
-l'interdiction de tuer (respect des personnes, substances et produits non nocifs) (Ex.20.13)
-l'interdiction de voler (respect des biens d'autrui et du client, paiement honnête du travail) (Ex.20.15)
-l'interdiction de faire des faux témoignages (respect de la vérité, transparence ; témoignage ‘fabriqués’)
(Ex.20.16)
-l'interdiction de convoiter les biens de son voisin (détournement et escroquerie, prix abusifs) (Ex.20.17).
Et pour insister sur la sainteté de loi et sur son importance:
« Tu mettras dans l’arche le Témoignage que je te donnerai. » (Ex.25.16) (Deut.31.26)
« … tu dresseras de grandes pierres et tu les badigeonneras de chaux, et tu écriras dessus toutes les paroles de
cette loi, après ton passage.. » (Deut.27.2)
« … que ton cœur garde mes préceptes. » (Prov.3.1)
« … attache-les à ton cou, grave les sur la table de ton cœur. » (Prov.3.3)
«… retiens mes paroles, observe mes préceptes, et tu vivras. » (Prov.4.4)
« Acquiers la sagesse, acquiers l’intelligence… » (Prov.4.5)
Pour renforcer l’ensemble, douze malédictions sont proférées contre ceux qui ne respecterons pas la loi. :
« Maudit soit celui qui déplace la borne de son prochain. » (Deut.27.17
« Mais si vous ne m’écoutez pas et ne mettez pas en pratique tous ces commandements, si vous rejetez mes lois,
prenez mes coutumes en dégoût et rompez mon alliance en ne mettant pas en pratique tous mes commandements,
j’agirai de même, moi aussi, envers vous. » (Lév. 26.124-16)
« Je vous punirez par la terreur, la consomption et la fièvre, qui éteignent les yeux et consument la vie.
Vous sèmerez en vain votre semence, vos ennemis la mangeront. » (Lév.26.16)
et pour tout résumer sur un ton plus serein et positif :
« Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Lév.19.18)

Pour parler management on peut citer :


« Si un homme emprunte une bête à un autre, et qu’elle se brise un membre ou crève en l’absence de son
propriétaire, il devra restituer. Mais si le propriétaire est auprès de l’animal, il n’aura pas à restituer ».
« Si l’accident arrive à un salarié, on se compensera sur son salaire. » (Ex.22.13-15)
« Si tu prêtes de l’argent à un compatriote, à l’indigent qui est chez toi, tu ne te comporteras pas envers lui comme
un prêteur à gages, vous ne lui imposerez pas d’intérêt. (Ex. 22.24)
« Tu n’exploiteras pas ton prochain, et tu ne le dépouilleras pas. Le salaire du mercenaire ne restera pas chez toi
jusqu’au lendemain. » (Lév.19.13)
« Tu n’exploiteras pas le mercenaire pauvre et indigent, soit l’un de tes frères, soit l’un des étrangers demeurant
dans ton pays, dans tes localités.
« Chaque jour tu lui donneras son salaire, avant le coucher du soleil. : car il est pauvre, et il y met toute son
attente. » (Deut.24.14-15)
« Si ton frère (sens général) devient pauvre et que sa main s’affaiblisse près de toi, tu le soutiendras, qu’il soit hôte
ou en simple séjour, afin qu’il vive auprès de toi. » (Lév.25.35)
« Ne tire de lui ni intérêt ni profit, mais crains ton Dieu et que ton frère vive avec toi. » (Lév.25.36)
« Tu ne lui prêteras pas ton argent à intérêt, et tu ne lui donneras pas de tes vivres pour en tirer un bénéfice.  »
(Lév.25.37)
Autre traduction (B. de J.)
« Tu ne lui donneras pas d’argent pour en tirer profit ni de la nourriture pour en percevoir des intérêts  »
(Lév.25.37)
«  Tu ne prêteras pas à intérêt à ton frère, qu’il s’agisse d’un prêt d’argent, ou de vivres, ou de quoi que ce soit
dont on exige intérêt. » (Deut.23.20)
« A l’étranger tu pourras prêter à intérêt, mais tu prêteras sans intérêt à ton frère. » (Deut.23.21)
« Tu prêteras à beaucoup de nations, et tu n’emprunteras pas. » ‘Deut.28.12)

« Mais pour les frères, les enfants d’Israël, personne ne commandera son frère avec dureté. » (Lév.25.46)
A ces époques anciennes, on pouvait chiffrer la valeur d’une personne :
« Un homme entre 20 et 60 ans sera estimé à 50 sicles d’argent –sicle du sanctuaire-,
pour une femme l’estimation sera de 30 sicles.
Entre 5 et 20 ans, le garçon sera estimé à 5 sicles d’argent et la fille à 3 sicles d’argent. 
Entre 1 mois et 5 ans le garçon sera estimé à 5 sicles d’argent et la fille à 3 sicles d’argent.
A soixante ans et au-dessus, l’homme sera estimé à 15 sicles et la femme à 10 sicles » (Lév.27.3-7)
(L’inégalité des salaires ne date pas d’aujourd’hui….)
«  Pour une maison… le grand prêtre en fera l’estimation, la jugeant de grande ou de faible valeur.» (Lév.27.14)
« Mais si cet homme qui a voué la maison la veut racheter, il majorera cette estimation d’un 5è et elle lui
reviendra. » (Lév.27.15)
Evidemment les impôts étaient déjà là :
« Toute dîme du pays prélevée sur les produits de la terre ou sur les fruits des arbres appartient à Y. » (Lév. 27.30)
« Et toute dîme de gros et de petit bétail… » (Lév.27.32)
Pour passer à la justice :
« Un seul témoin ne peut suffire pour convaincre un homme de quelque faute ou de délit. C’est au dire de 2 ou 3
témoins que la cause sera établie. » (Deut.19.15)
Quant à prendre des décisions :
« Les projets échouent faute de délibération, mais ils réussissent quand il y a de nombreux conseillers.  »
(Prov.15.22)
« L’homme sans intelligence prend des engagements, il se fait caution près de son prochain. » (Prov.17.18)
« N’aie pas de procès, avec un juge, car, tenant compte de sa dignité, on jugera en sa faveur.. » (Eccl.8.14)
« N’abandonne pas un vieil ami, car un nouveau ne le vaut pas. » (Eccl.9.10)
« Seigneur, j’aime ta loi. » (Les Psaumes)
Des maximes concernant les rapports sociaux pourront être trouvées dans l’Ecclésiastique, et tant d’autres ailleurs,
que nous ne pouvons qu’y reporter le lecteur.

Toutes ces préoccupations sont très anciennes, souligne l'Encyclopaedia Universalis. En effet, dans la religion
égyptienne des anciens temps, l'observance de préceptes identiques, interdiction de voler, de tuer, d'être
injuste, était nécessaire pour pouvoir entrer dans le royaume d'Osiris, dieu et juge des morts.
Au-delà des interdictions et d'une conduite bibliquement morale, certains passages de la bible évoquent une
problématique économique et managériale à caractère éthique. Dans la Genèse, c'est le cas de Joseph
majordome de Pharaon qui interprète un des songes du souverain. Ce dernier, ayant vu dans son rêve 'sept vaches
belles et grasses suivies de sept autres vaches laides et maigres …', demanda à Joseph une opinion sur ce songe.
Le majordome associa les vaches grasses à sept années d'abondance et les sept vaches maigres étaient associées à
sept années de famine. On a considéré que cela pouvait représenter une des premières analyses des cycles des
activités économiques. Joseph conseilla alors au Pharaon de se constituer de solides réserves pendant les années
d'abondance pour ensuite 'faire face à la disette'. Ce passage de la bible traduit une dimension éthique
fondamentale en terme de prévoyance, c'est à dire une attitude d'anticipation sur l'avenir dont l'une des
motivations éthiques est la préservation de la vie. Nous reviendrons sur cette notion dans le cadre de l'éthique et
l'économie.
Il y a en fait dans la Bible de très nombreux événements que l’on peut rattacher à la vie de l’homme au travail, soit
pour ses comportements moraux, soit sur la façon dont il convient d’opérer: par exemple le ‘tu travailleras à la
sueur de ton front’ qui nous ramène au premier homme, la séparation du travail entre Abel et Caïn, l’entreprise de
Noé considéré par ses contemporains comme aussi fou que bien des projets d’entreprise d’aujourd’hui. Si Noé
avait attendu l’argent des banquiers, nous n’en serions peut-être pas là aujourd’hui. Nemrod et la Tour de Babel,
comme Bill Gates qui souhaite un ordinateur dans chaque foyer, parlant le même langage, celui de Microsoft. Le
travail chez Lamech... avec les ruptures ou modifications unilatérales de contrat. Les entreprises de Joseph, puis
celles de Moïse et de Josué,.... Gédéon et la façon d’affronter le ‘marché’, David et Salomon dans la construction
du temple. Nous en laisserons les analyses au lecteur.
Pour une approche moderne et biblique de nombreux sujets comme le travail, l’économie, la macro-économie, le
management, l’altruisme, et bien d’autres choses, on se reportera à cf. DRAY (1998) dont nous extrayons juste
un passage traduit de Salomon, et qu’on pourrait lire chez Aristote :
« Qui poursuit (rodeh) la justice (tsedaka) et la bénévolence (h’essed) trouvera la vie, la justice et l’honneur
(cavod) » (Prov. 21.21)
3.2.2 TRADITIONS BIBLIQUES NOUVELLES et ÉTHIQUE MANAGÉRIALE
La doctrine chrétienne primitive est établie sur de très nombreuses recommandations:
-'tu aimeras ton prochain comme toi-même' (Luc, 10.27)
-'Ainsi, tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le vous-mêmes pour eux : voilà la Loi et
les Prophètes. » (Mat.7.12)
faites pour les autres tout ce que vous voulez qu'ils fassent pour vous'
ou encore ce qu’on appelle ‘la règle d’or’(cf. B.de J.,p.1705), -the ‘Golden Rule Argument’-,(cf. STOLJAR (1980)),
p.36 et qui est la forme négative du verset précédent:
‘you must not do to others what you would not have them do to you’. (p.36)
Ou tant d’autres maximes:
« Ne jugez pas, afin de n’être pas jugés; car du jugement dont vous jugez on vous jugera, et de la mesure dont vous
mesurez on mesurera pour vous. »(Mat. 7.1-3)
« Qu’as-tu à regarder la paille qui est dans l'œil de ton frère ? Et la poutre qui est dans ton oeil à toi, tu ne la
remarques pas! »(Mat. 7.3)
« Demandez et l’on vous donnera; cherchez et vous trouverez; frappez et l’on vous ouvrira » (Mat.7.7)
« Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps de quoi vous le vêtirez. La vie
n’est-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement ? » (Mat. 6.25)
« Que sert-il à quelqu’un, mes frères, de dire qu’il a la foi, s’il n’a pas les œuvres ? Est-ce que la foi peut le sauver ?
Si un frère et une sœur sont sans vêtement et manquent du pain quotidien, et que l’un de vous leur dise : ‘Allez en
paix, chauffez-vous et rassasiez-vous’, mais sans leur donner le nécessaire pour le corps, à quoi cela sert-il ? Ainsi
en va-t-il pour la foi : si elle n’a pas les œuvres, elle est morte radicalement.’ (Jac.2.14-17)
« Ne soyez pas nombreux, mes frères à devenir Docteur, vous n’en serez jugés que plus sévèrement.’ (Jac.3.1)
« Si quelqu’un croit connaître quelque chose, il ne connaît pas encore la manière de connaître.  » (Col.8.2)
« Bénissez ceux qui vous persécutent. » (Rom. 12.14)
«Celui qui m’aime mettra en pratique ce que je dis . » (Jean. 14.23)
« Mais je vous le dis, à vous qui m’écoutez : aimer vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, bénissez
ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous diffament….A quiconque te demande, donne, et à qui t’enlève
ton bien ne le réclame pas. Ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le pour eux pareillement.
… » (Luc 6.27-31)
« Laissez venir à moi les petits enfants…  » (Luc 18.16)
« …si je n’ai pas la charité, je ne sui rien. » (Cor.13.2)

Pour parler de management et d’argent, on peut citer :

« Ne vous amassez point de trésors sur la terre, où la mite et le ver consument, où les voleurs percent et cambriolent.
(Mt. 6.19)
« A vous maintenant, les riches. Pleurez à grands cris sur les malheurs qui vous attendent. Vos richesses sont
pourries et vos vêtements sont dévorés par les vers. Votre or et votre argent sont mangés par la rouille ; leur rouille
portera témoignage contre vous et dévorera vos chairs comme un feu. Vous avez thésaurisé dans les derniers jours.
Voici que crie le salaire des ouvriers qui ont moissonné vos champs, le salaire que vous avez retenu, et les clameurs
des moissonneurs sont parvenues aux oreilles du Seigneur des armées. Vous avez vécu sur terre dans les délices et
vous avez joui de plaisir ; vous vous êtes repus au jour de la tuerie ; vous avez mis à mort le juste, qui ne vous résiste
pas. » (Jac.5.1-7)
« Que personne ne cherche son propre intérêt, mais celui d’autrui. » (Cor.10.24)
« La racine de tous les mots, c’est l’amour de l’argent .» (Tim.6.10)
« Celui qui parmi vous, voudra devenir grand, devra se faire votre serviteur. »(Mat.20.26)
« Courez de manière à gagner. » (Col.9.24)
« Nous apprenons qu’il est chez vous des gens qui vivent dans la paresse, sans rien faire que des choses futiles.… »
(Jac.3.11)
« Que celui qui volait ne vole plus, mais qu’il peine plutôt en travaillant honnêtement de ses mains pour avoir de
quoi donner aux nécessiteux. » (Eph.4.28)
« Qui d’entre vous, en effet, s’il veut bâtir une tour, ne commence par réfléchir et calculer la dépense pour voir s’il a
de quoi aller jusqu’au bout. » (Luc. 14.28)
« Et si vous prêtez à ceux dont vous espérez recevoir, quel gré vous en saura-t-on ? » (Luc 6.34)
« Au contraire, aimez vos ennemis, faites du bien et prêtez sans rien attendre en retour. » (Luc 6.35)
« Vendez ce que vous possédez, donnez-le en aumône.(Luc 12.33)

et puis un très grand nombre de paraboles concernent la vie de tous les jours, bien qu’elles soient généralement à lire
à plusieurs niveaux.

En ce qui concerne les motivations à respecter ces préceptes, les recommandations ne sont en général pas associées
à la crainte. Les malédictions ne sont guère évoquées. En fait c’est l’adhésion au Maître lui même qui amène joie et
sérénité, et c’est à son exemple que la vie doit être vécue, en vue d’une éternité bienheureuse.

Ces principes associés aux commandements des traditions bibliques anciennes, définissent une grande partie de la
morale biblique nouvelle, qui peut se résumer à la 'bonté de l'esprit'.

L'influence religieuse de cette morale, s'est poursuivie aussi bien avec les pères de l'église qu'avec les institutions
qui ont suivi. Ils ont quasiment tous cherché à concilier spiritualité et engagement moral.

Tel fut le cas :


- de Saint AUGUSTIN (415), considéré comme le plus grand penseur de l’Occident, qui exalte la relation et la
'rencontre entre l'homme et son créateur'. Pour lui, le problème de personne humaine est inséparable de la question
de Dieu.
- des Papes et autres Autorités qui, au travers de leur vision du monde et au fil du temps, ont su développer tout
particulièrement ces 100 dernières années, un enseignement connu par ce que l'on appelle le 'Discours Social de
l'Eglise Catholique'. Cet enseignement, dont nous mettons quelques extraits en annexe, rassemble en un recueil les
plus importants documents et les principales déclarations de l'Eglise, exprimant le rôle de l'individu et des
institutions. Nous n'indiquons ici qu'une recommandation essentielle qui rappelle 'l'engagement moral' dans un
contexte managérial. Ainsi, cités par LAURENT (1991) les dignitaires du Vatican adressent une allocution aux
dirigeants d'entreprises (1987) dans laquelle ils précisent que :
'la doctrine sociale de l'église doit être vue comme
-principes de réflexion
-norme de jugement
-directives d'action'.

Le rôle de l'individu dans les institutions revêt alors une attention particulière de la part de la même doctrine qui
précise que 'l'Etat et l'entreprise privée sont constitués de personnes appréciées grâce à leur dimension éthique'.
On peut avoir une idée de l’esprit qui doit sous-tendre l’action et comment nombre de choses doivent être conduites
en se référant, à titre d’exemple, aux trois textes suivants (mais on trouvera de nombreuses autres références en
annexe) :
-l’encyclique Rerum Novarum de Léon XIII, qui invitait à créer les institutions économiques et sociales que rend
nécessaire la transformation industrielle de la société.
-la règle de St Benoît (cir. 500, Monte Cassino)à la racine de toute la civilisation européenne (cf. LOYER (1938)
(1948)(1950)(1952) ou bien DHERSE, DOM HUGUES MINGUET (1998)
-le Conseil Fédéral des Eglises Américaines (Federal Council of Churches of Christ in America) qui adopta en
1908, le "Le Credo Social des Eglises" et qui reste encore une référence pour les investisseurs sociaux quant aux
buts à atteindre pour construire une société juste :
- Pour des droits égaux et une justice complète pour tous les hommes quelle que soit leur condition.
- Pour l'abolition du travail des enfants.
- Pour une régulation des conditions du labeur des femmes telle qu'elle préserve la santé physique et morale de
la communauté.
- Pour la suppression du "Système d'Exploitation".
- Pour la réduction graduelle et raisonnable des heures de travail jusqu'au plus bas degré possible, ouvrant les
loisirs à tous, condition nécessaire à l'épanouissement de la vie humaine.
- Pour le repos obligatoire d'un jour par semaine.
- Pour le droit des travailleurs à bénéficier d'une protection contre les privations qui résultent trop souvent des
crises fulgurantes dues à l'ère industrielle.
- Pour un salaire décent comme prix plancher de chaque industrie, et pour le plus haut degré de salaire que
chaque industrie puisse atteindre.
- Pour la protection du travailleur contre le travail dangereux, la maladie professionnelle, les accidents du
travail, et la mortalité.
- Pour le principe de la conciliation et de l'arbitrage dans les conflits professionnels du monde de l'industrie.
- Pour la distribution la plus équitable possible des produits de l'industrie…

Ce mouvement provoqua la naissance, aux Etats Unis, de ce que l'on appelle 'l'investissement socialement
responsable'.
La dimension éthique de l'entreprise s'inscrit également dans la tradition biblique nouvelle des branches parallèles
de la réforme:
-suisse
-française
-américaines
-…
Les auteurs de la réforme ont eu également des influences sur l'entreprise et l'économie. Ainsi, leur branche
française (cf. CALVIN (1536)(1559)) a entraîné de profondes et durables conséquences sociales, en particulier par
l’affirmation selon laquelle l'économie, l'industrie et le labeur sont des formes de vertu morale, et le succès
commercial une preuve de la grâce. WEBER (1884)(1905)(1922), explique que ce point de vue contribua à créer
un climat favorable au développement du commerce, et la réforme française joua un rôle important dans la chute
du système féodal et dans la mise en place de l'entreprise au sens capitaliste. Cette doctrine associe, de façon plus
affirmée que des doctrines plus anciennes, 'la foi à la confiance en soi'. Afin d'arriver à cela, explique Weber, le
'travail sans relâche' dans un métier 'dissipe le doute religieux et donne la certitude de la grâce'.
Dans l'ensemble, la Réforme encourage la responsabilité individuelle en lui attribuant plus d'importance que
l'obéissance à l'autorité ou à la tradition. Ce déplacement d'accent qui a indirectement conduit au développement
de l'éthique séculière moderne est illustré dans les écrits du juriste, théologien et homme d'État hollandais,
GROTIUS (1625).
L'idée de responsabilité à caractère transcendantale ne devrait être considérée ni comme une mode ni comme un
simple 'renouveau', mais comme une 'réalité de vie'. L'exemple est donné par de nombreux mouvements et
associations qui tentent d'éclairer leur pratique professionnelle à la lumière de la Bible, de l'Evangile et d'autres
références cultuelles, surtout en Amérique du Nord.

S-ar putea să vă placă și