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UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI

(UAC)
&&&&&&&&

FACULTE DES SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES


(FASHS)
&&&&&&&&

DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE ET AMENAGEMENT DU TERRITOIRE


(DGAT)
&&&&&&&

MEMOIRE DE MAITRISE

OPTION : GEOGRAPHIE HUMAINE ET ECONOMIQUE

TECHNIQUES DE PECHE ET SECURITE ALIMENTAIRE


A GUEZIN DANS LA COMMUNE DE COME

Réalisé par :
GBODOSSOU Zinsi Damienne Bénédicte

Sous la Direction de :
Dr Toussaint VIGNINOU
Maître de Conférences DGAT /FASHS /UAC

Soutenu, le 20 / 09 /2017
Sommaire Pages
Sommaire...............................................................................................................1
Dédicace …..........................................................................................................2
Remerciements…..................................................................................................3
Sigles et acronymes …..........................................................................................4
Résumé et abstract …............................................................................................6
Introduction……………………………………………………………………...7
CHAPITRE I
CADRE THEORIQUE ET APPROCHE METHODOLOGIQUE
1-1- Cadre théorique….....................................................................................10
1-2- Approche méthodologique…....................................................................16
CHAPITRE II
FONDEMENTS BIOPHYSIQUES ET HUMAINS DE GUEZIN DANS LA
COMMUNE DE COME
2-1- Fondements biophysiques de Guézin……………………………………..21
2-2- Fondements humains de Guézin…………………………………………..28
CHAPITRE III
ANALYSE ET STRATEGIES D’AMELIORATION DES TECHNIQUES DE
PECHE POUR LA SECURITE ALIMENTAIRE
3-1- Analyse du système de pêche et du lac Ahémé…………………………...36
3-2- Analyse du système de la sécurité alimentaire............................................59
Conclusion….......................................................................................................70
Bibliographie…………………………………………………………………...71
Liste des figures, des tableaux des photos et des planches................................77
Annexes...............................................................................................................79
Table des matières…...........................................................................................82

1
Dédicace

A:
 Mon très cher papa, GBODOSSOU Thomas,
 Ma très chère maman, HOUEDJAKOU Ayélé,
Pour vos nombreux sacrifices.

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Remerciements
La réalisation de ce mémoire a été effective grâce aux efforts conjugués de
plusieurs personnes à qui je tiens à exprimer ma profonde et sincère gratitude.
A
- mon Maître de mémoire, le Docteur VIGNINOU Toussaint, Maître de
Conférences des Universités CAMES, Enseignant-chercheur au DGAT, pour
sa disponibilité à suivre ce travail malgré ses multiples préoccupations ;
- Dr Cyrille TCHAKPA, Assistant, pour avoir lu et corrigé ce travail pour
intégrer ses apports scientifiques ;
- tous les Enseignants du Département de Géographie et Aménagement du
Territoire pour leur abnégation à nous donner toujours ce qu'il y a de mieux
en matière d'enseignement et de suivi pédagogique ;
- la population, les élus locaux qui ont facilité la tâche sur le terrain ;
- la famille GBODOSSOU, pour votre hospitalité sans faille à Guézin;
- Prof. OGOUWALE Euloge, Enseignant-chercheur au DGAT pour ses
conseils et l’encouragement qu’il m’a donnés malgré ses occupations ;
- monsieur ADEKE T. Benoit, Chef Services en Gestion des ressources
maritimes et le personnel administratif de la direction des pêches qui m’ont
trouvé des documents sur la pêche;
- Docteur TOSSOU Tata Jean, professeur en Sociologie qui m’a aidé à trouver
des documents pour cette recherche;
- monsieur VIGNINKOU Dossa Raymond pour son soutien moral et
scientifique ;
- mes frères Etienne, Rodolphe, Erve, Bertin, Yvon, Nestor pour leurs
nombreuses assistances.
- monsieur GOGODJA Bienvenu, GBEHOU Ghislaine, GBEMENOU
Samuel, ALFA Germain pour leur contribution particulière dans ce travail ;
Retrouvez ici mes sincères remerciements, vous tous qui avez de près ou de loin
contribué à la réussite de cette recherche.

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Sigles et acronymes

ASECNA : Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne


CA : Chef d’Arrondissement
CeCPA : Centre Communal pour la Promotion Agricole
CEP : Certificat d’Etude Primaire
CV : Chef du Village
DP : Direction des Pêches
EPAC : Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi
FAO : Organisation des Nations unies pour l’Alimentation et
l’Agriculture
FLASH : Faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines
FASEG : Faculté des Sciences Economiques et de Gestion
FSA : Faculté des Sciences Agronomiques
INSAE : Institut National de la Statistique Appliquée à l’Economie
LABEE : Laboratoire de Biogéographie et d’Expertise
Environnementale
MAEP : Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche
MARP : Méthode Active de Recherche Participative
OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement
OMS : Organisation Mondiale pour la Santé
ONU : Organisation des Nations Unies
PDC : Plan de Développement Communal
PEIR : Pression-Etat-Impacts-Réponses
PIB : Produit Intérieur Brut
PPL : Projet Pêche Lagunaire
P N E- BENIN : Partenariat National de l’Eau du Bénin
RGPH : Recensement Général de la Population et de l’Habitat
UAC : Université d’Abomey- Calavi
UNB : Université Nationale du Bénin

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Résumé
Les différentes techniques de pêche utilisées par les pêcheurs de Guézin causent des
problèmes au lac Ahémé et à la population. La présente étude portant sur les techniques de
pêche et sécurité alimentaire à Guézin, aborde la question sur trois axes tels que les
caractéristiques des techniques de pêche, les impacts de l’utilisation de ces techniques sur la
sécurité alimentaire et l’analyse des impacts de ces techniques sur la sécurité alimentaire.
Une démarche méthodologique a été adoptée pour cette étude. Elle s’articule autour de la
recherche documentaire, et une investigation socio-anthropologique auprès de 146 personnes.
Les informations recueillies sont analysées par le modèle PEIR (Pressions-Etats-Impacts-
Réponses) et les résultats sont interprétés avec la matrice de Léopold.
Les résultats montrent que ces techniques sont nombreuses. Il s’agit de : Comico (8,53 %),
safo (7,1 %), tohounga (7,58 %), fodoè (9 %), guessoudo (4,74 %), pêche à la crevette
"Ethion" (4,74 %), balance à crabe "Eglè" (12,8 %), acadja (9,48 %), mandovi (14,22 %),
Djogan (6,64 %), gbagbaloulou (15,17 %). L’utilisation des techniques, comme mandovi,
gbagbaloulou, acadja a d’impacts négatifs sur les ressources halieutiques ce qui ne permet pas
à la population de satisfaire leurs besoins alimentaires. Ces impacts sont le dépeuplement de
la faune aquatique, l’envasement du lac, la destruction de l’écosystème aquatique, la baisse de
la production halieutique et la faim conduit à l’exode rural. Toutefois, l’amélioration des
techniques de pêche permettra de redonner un équilibre éco systémique au lac Ahémé et aux
besoins alimentaires des populations de Guézin.
Mots clés : lac Ahémé, techniques de pêche, sécurité alimentaire, Guézin, Bénin

Abstract
The different techniques of fishing used by the fishers of Guézin cause some problems to the
Ahémé lake and to the population. The present survey carrying on the techniques of fishing
and food security in Guézin, approach the question on three axes as features of the fishing
techniques, the impacts of the use of these techniques on the food security and the analysis of
the impacts of these techniques on the food security.
A methodological gait has been adopted for this survey. She/it articulates around the
documentary research, and a socio - anthropological investigating by 146 people. The
introverted information are analyzed by the PEIR model (Pressures - States - Impacts -
Answers) and the results are interpreted with the matrix of Léopold.
The results show that these techniques are numerous. It is about of: Comico (8,53%), safo
(7,1%), tohounga (7,58%), fodoè (9%), guessoudo (4,74%), fishing in the Ethion " shrimp "
(4,74%), balance in Eglè " crab " (12,8%), acadja (9,48%), mandovi (14,22%), Djogan
(6,64%), gbagbaloulou (15,17%). The use of the techniques, as mandovi, gbagbaloulou,
acadja has negative impacts on the piscatorial resources what doesn't allow the population to
satisfy their food needs. These impacts are the depopulation of the aquatic fauna, the silting
up of the lake, the destruction of the aquatic ecosystem, the decrease of the piscatorial
production, and the hunger duct to the farming exodus. However, the improvement of the
fishing techniques will permit to give back a balance systemic éco in the Ahémé lake and to
the food needs of the populations of Guézin.
Key words: Ahémé lake, techniques of fishing, food security, Guézin, Benin,

5
Introduction

L’alimentation est un besoin fondamental pour la vie, la disponibilité des


ressources alimentaires en Afrique au sud Sahara reste précaire face à
l’augmentation sans cesse croissante de la population et de l’urbanisation de la
population agricole ces dernières décennies, la sécurité alimentaire reste loin
d’être garantie pour tous (Aboudou et Gibigayé, 2002). Chaque être humain a le
droit « d’avoir accès à une nourriture saine et nutritive, conformément au droit, à
la nourriture adéquate et au droit fondamental de chacun d’être à l’abri de la
faim ». Force est de constater que ce droit n’est pas à l’échelle planétaire
d’autant plus que la production agricole ne suffit pas pour garantir la sécurité
alimentaire, en ce sens que de nombreux pays et de centaines de millions de
personnes pauvres souffrent de problèmes alimentaires (FAO, 1996).
Au Bénin, tout comme l’agriculture et l’élevage, la pêche constitue l’une des
activités socles de l’économie béninoise. Cette activité fait l’objet de
commercialisation tant à l’échelle nationale qu’internationale. Les produits issus
de la pêche sont variés et diversifiés (Cakpovi, 2005).
En effet, la pêche continentale offre aujourd’hui plus de 600.000 emplois ayant
trait à la pêche de capture, la transformation et la commercialisation des produits
et se développe dans les eaux du sud du pays comme le lac Nokoué, la lagune de
Porto-Novo et le lac Ahémé. Elle occupe 50 % de la demande totale en produits
halieutiques au Bénin (FAO, 2010). La pêche continentale par son importance
quantitative et qualitative représente une filière dont dépend beaucoup de
personnes (Gnansounou, 2006). Au Bénin, on compte environ 5.080 pêcheurs
opérant en mer, et environ 50.000 pêcheurs dans les eaux continentales (FAO,
2009). Elle occupe environ 15 % de la population active totale et contribue à
hauteur de 3 % environ à la constitution du Produit Intérieur Brut (PIB), la
pêche assure environ 31,9 % des besoins en protéines d’origine animale,
débarque en moyenne 40.000 tonnes (Plan d’aménagement, 1997) et 5,5 % des
protéines totales. Elle consiste l’apanage des populations lacustres et du fait, une
6
source de croissance importante et un levier indispensable pour la pauvreté en
milieu rural, surtout dans les communautés des pêcheurs (FAO, 2008).
La population de Guézin n’échappe pas à cette réalité. En effet, la pêche
consiste pour cette population l’activité principale et elle y tire la majorité des
ressources dont elle a besoin de la production halieutique. Cependant, le secteur
de la pêche est aujourd’hui en proie à de nombreuses difficultés. L’assertion
traditionnelle selon laquelle les stocks de poissons de la mer et des lagunes
étaient inépuisables (Hodigue, 1999) n’est pas fondée. Ainsi, il a été constaté
une diminution du potentiel des stocks halieutiques dont les principales causes
sont : la surexploitation du lac, la dégradation des écosystèmes aquatiques, le
comblement et la pollution des eaux de surface, le déboisement des berges, la
destruction des frayères et l’utilisation abusive des techniques de pêche prohibés
(PNE-Bénin, 2010).
Malheureusement, cette situation constitue une menace grave en termes
d'équilibre social et économique dans la mesure où elle engendre déjà un
important exode rural et une tendance à la paupérisation des communautés de
pécheurs. Bien que le Bénin dispose de nombreux écosystèmes aquatiques
présentant d'importantes potentialités, le sous-secteur halieutique reste
globalement déficitaire en matière de production au point où les importations
de produits halieutiques sont aujourd'hui nécessaires (Badahoui, 2010).
Cette dépendance vis-à-vis des importations en produits halieutiques constitue
une grande menace pour la sécurité alimentaire et une perte de devises que l’Etat
peut éviter en valorisant les potentialités nationales par le développement de la
pisciculture. Le principal problème de notre pays est d’assurer une alimentation
régulière, suffisante et équilibrée à la population. Le développement de la pêche
apparait comme l’une des solutions aux insuffisances alimentaires surtout
qu’elle est une source de protéine bon marché (Kiki, 2011).
C’est dans ce sens que s’inscrit la présente recherche ayant pour thème :
« Techniques de pêche et sécurité alimentaire à Guézin dans la commune de

7
Comé » se veut une étude analytique et observatoire au sujet des impacts des
techniques de pêche sur la sécurité alimentaire, et est structurée autour de trois
(03) chapitres comme suit :
 Le premier chapitre présente le cadre théorique et approche
méthodologique ;
 Le deuxième chapitre décrit les fondements bio-physiques et humains de
Guézin, (Commune de Comé) ;
 Le troisième chapitre fait l’inventaire des analyses et stratégies des
techniques de pêche pour la sécurité alimentaire.

8
CHAPITRE I
CADRE THEORIQUE ET APPROCHE METHODOLOGIQUE DE
L’ETUDE

Ce chapitre aborde le cadre théorique et approche méthodologique de la


recherche sur les techniques de pêche et sécurité alimentaire à Guézin.

1-1-Cadre théorique
Le cadre théorique présente la revue de littérature, la problématique et la
clarification des concepts.

1-1-1-Revue de littérature
Les études des techniques de pêche et la sécurité alimentaire sont au cœur des
préoccupations des chercheurs.
Au Bénin, les captures sur les plans d’eau intérieurs décroissent de façon
drastique et ne suffisent plus aux populations qui en font l’exploitation. Avec la
pression démographique et les techniques de pêche rétrogrades, la pêche
naturelle sur les différents plans d’eau n’arrive plus à permettre aux pêcheurs de
subvenir à leurs besoins. Face à ces contraintes, il est important de penser à une
autre forme d’exploitation des plans d’eau pour satisfaire la demande en
protéines d’origine halieutique (Sohou et al, 2009).
En effet, l’exploitation actuelle des pêcheries béninoises n’est pas de nature à
pérenniser les ressources halieutiques. C’est le cas du lac Nokoué où la pratique
des techniques et engins prohibés a entrainé une baisse des ressources
aquatiques depuis plus d’une décennie (Agon, 2008).
Ainsi beaucoup de techniques sont alors utilisées pour la capture des poissons
dont acadja (Bokounou et al, 2009).
Aujourd’hui, cette pêche ne nourrit plus son homme compte tenu d’énormes
difficultés auxquelles elle est confrontée. Au nombre de ces problèmes figurent,
entre autres, la surexploitation des ressources halieutiques, l’ensablement du lac

9
Ahémé et ses chenaux, l’utilisation des engins de pêche prohibés (SOMUSFOR,
2013).
Selon le rapport de Golf expertises, 2008, la pêche lagunaire contribue à la
réduction de la pauvreté des ménages de pêcheurs les plus défavorisés et
améliore les conditions de vie des populations vivant principalement des
produits de la pêche.
Cependant, en 2014, la production halieutique mondiale (hors plantes
aquatiques) a été au total de 167,2 millions de tonnes, dont 93,4 millions de
tonnes issues des pêches de capture et 73,8 millions de tonnes issues de
l’aquaculture (FAO, 2016).
Loin de diminuer, la pauvreté monétaire s’est donc accrue de 2002 à 2006, avec
un nombre important de ménages (plus de 200.000) qui seraient passés sous le
seuil de pauvreté. Même si l’écart de pauvreté entre la ville et les campagnes
s’est trouvé réduit, les zones rurales continuent d’être les secteurs de
prédilection de la pauvreté au Bénin (MAEP, 2010).
Enfin, les produits halieutiques doivent servir à la satisfaction des besoins
alimentaires de la population. Mais malheureusement, les problèmes liés aux
techniques prohibées entravent cette réalité et exposent la population à
l’insécurité alimentaire avec une augmentation des maladies liées à la
malnutrition (Avoce Alé, 2016).

1-1-2-Problématique
La notion de la sécurité alimentaire a été de véritables problèmes suite aux
craintes de pénuries alimentaires chroniques et de famine de masse consécutive,
à la montée des cours internationaux de céréales et au retard accusé par la
production alimentaire dans plusieurs pays à faible revenu de l’Asie et de
l’Afrique au début des années 1970 (FAO, 2008). A cet effet, au sommet
mondial de l’alimentation en 2011, la FAO affirme que 98 % des 925 millions

10
de personnes souffrent de la sous-alimentation chronique vivant dans les régions
rurales du monde en développement.
En effet, depuis quelques années les activités menées pour accélérer l’essor des
pays africains en l’occurrence celui du Bénin ont été orientés dans le sens de la
promotion agricole (Bio, 2006). Les Objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD) prévoient d’éliminer à l’horizon 2015, l’extrême
pauvreté et la faim en réduisant de 50 % la proportion de la population béninoise
en dessous de seuil de pauvreté. Dans cette perceptive, aucun secteur n’est
occulté.
Ainsi, la pêche occupe une place très importante dans le développement socio-
économique des communautés. Son impact est perceptible surtout dans les
localités du sud-Bénin. La pêche continentale reste une activité malgré son
caractère artisanal revêt une importance socio-économique non négligeable et
contribue pour la population environ 75 à 80 % de la production halieutique
nationale (Badahoui, 2010).
Par ailleurs, parmi les activités de pêche, la pêche à crevette revêt une
importance particulière dans la mesure où les crevettes font l’objet d’une
exportation sur le plan international. Celle des crabes constitue un appoint
alimentaire pour les familles modestes (Mehinto, 2010). Pour les deux tiers (2/3)
de la population béninoise concentrée au sud du pays, les produits halieutiques
sont les principales sources d’approvisionnement en protéine animale. A cause
de l’augmentation de l’effort de pêche qui s’explique par la forte pression
démographique et l’utilisation généralisée des engins et méthodes de pêche non
règlementaires et fortement destructeurs de la faune aquatique. Ceci s’explique
par la destruction des habitats des poissons, le comblement du lac, la
dégradation de la biodiversité lacustre (Hounnouvi, 2012).
En 2013, le poisson représentait environ 17 % des apports en protéines animales
de la population mondiale et 6,7 % de l’ensemble des protéines consommées. En
outre, il fournissait à plus de 3,1 milliards de personnes près de 20 % de leur

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apport moyen en protéines animales. La production mondiale de poisson
destinée à la consommation humaine directe a notablement augmenté dans les
dernières décennies, passant de 67 % dans les années 60 à 87 % (plus de
146 millions de tonnes), en 2014. Ces cinquante dernières années, l’offre
mondiale de poisson destiné à la consommation humaine s’est accrue plus
rapidement que la population, et la consommation apparente de poisson par
habitant a doublé, passant d’environ 10 kg dans les années 60 à 20 kg
aujourd’hui (FAO, 2016).
Cependant, l’importance de ces activités réside dans sa contribution à
l’alimentation de la population béninoise en général et celle du sud en particulier
(Adjé, 2010). Le bilan alimentaire globalement positif cache cependant des
disparités entre les localités. Les populations sont souvent confrontées à de
sérieux déficits alimentaires (Ogouwalé, 2006). Face à tous ces problèmes, il est
donc important d’élaborer des stratégies d’adaptation pour améliorer la
production halieutique afin de garantir une sécurité alimentaire dans les zones
lacustres (Kpataclo, 2013).
Pour le cas précis de cette étude sur les techniques de pêche et sécurité
alimentaire, certaines questions auxquelles il faut trouver des solutions sont
posées pour bien mener cette étude :

 Quelles sont les techniques de pêche qu’utilisent les pêcheurs de Guézin?

 Quelles sont les impacts de ces techniques?

 Quelles sont les stratégies à mettre en place pour améliorer la pêche sur le
lac?
Pour bien mener cette étude, des hypothèses et objectifs de recherches ont été
définis.

1-1-3 Hypothèses de travail


 Les techniques de pêche qu’utilisent les pêcheurs de Guézin sont nombreux.

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 Ces techniques de pêche ont des impacts sur le lac et sur la sécurité
alimentaire.
 Il existe des stratégies pour améliorer la pêche sur le lac Ahémé.
Pour vérifier ces hypothèses, des objectifs de recherche ont donc été définis.

1-1-4 Objectifs de recherche


L’objectif global de cette recherche est d’étudier les techniques de pêche sur la
sécurité alimentaire à Guézin.
De façon spécifique, il s’agit de :
 identifier les techniques de pêche qu’utilisent les pêcheurs de Guézin ;
 déterminer les impacts de ces techniques sur le lac et sur la sécurité
alimentaire ;
 proposer des stratégies pour améliorer la pêche sur le lac Ahémé.
1-1-5 Clarification des concepts
Pêche : D’après le dictionnaire de la géographie de George (1996), le mot pêche
désigne la capture ou ramassage de végétaux ou d’animaux aquatiques. Selon
FAO (2000), c’est l’activité consistant à capturer des animaux aquatiques
(poissons, mais aussi les crustacés, céphalopodes) dans leur milieu naturel
(océans, mers, cours d’eau, étangs, lacs, mares). Elle est pratiquée par les
pêcheurs, comme loisir ou profession. Les techniques et engins de pêche sont
nombreux, dépendant de l’espèce recherchée, du milieu, voire le bateau utilisé.
Dans cette étude, elle est la capture de tout poisson ou mollusque ; son champ
d’application ne s’étend pas à la capture des mammifères aquatiques. Qu’ils
s’agissent de capture dans les eaux marines ou dans les eaux continentales, cette
conception du mot pêche ne verra pas son champ d’application s’étendre ni aux
dauphins ni aux hippopotames.
Technique de pêche : c’est l’ensemble des procédés de capture développés par
les pêcheurs pour extraire les produits halieutiques d’un plan d’eau. Dans cette

13
étude, elle est l’ensemble des instruments qu’utilisent les pêcheurs pour la
capture des différentes espèces aquatiques qui se trouvent dans le lac Ahémé.
Le concept de sécurité alimentaire a été défini à de nombreuses reprises par la
communauté internationale et a considérablement évolué avec le temps. Une des
évolutions les plus fondamentales a été le passage d’une conception initiale
d’une sécurité alimentaire fondée sur la disponibilité fiable de nourriture à la
notion contemporaine où la nourriture est l’un des éléments s’insérant dans un
contexte social complexe déterminant les moyens d’existence. Ce contexte
social, et les rapports de forces existant entre divers groupes d’intérêts qui le
constituent, est un facteur essentiel de la situation de sécurité alimentaire (Carr,
2006). Selon FAO (1996), elle est définie comme une situation telle que chacun
peut à tout moment avoir matériellement et économiquement accès à une
alimentation sûre, nutritive et suffisante pour satisfaire leurs préférences et leurs
besoins alimentaires afin de mener une vie active et saine. Cette définition pose
quatre problèmes essentiels et interdépendants :
o La disponibilité en quantité suffisante de nourriture de nature et qualité
appropriée dans toutes les portions du territoire national, quelle que soit la
provenance de cette nourriture (production locale, importation ou aide
alimentaire),
o L’accès de toute personne aux ressources nécessaires pour pouvoir acquérir
les aliments nécessaires à un régime alimentaire nourrissant. Ces ressources
comprennent tant les ressources monétaires que les droits d’accès nécessaires
pour produire des aliments,
o La stabilité de l’accès à la nourriture, c’est-à-dire que l’accès à la nourriture
de la population peut ne pas être mis en cause par un quelconque choc naturel
ou économique,
o Une utilisation satisfaisante de la nourriture qui ne soit pas menacée par des
problèmes de santé (eau potable, sanitaire ou infrastructure médicale).

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La Banque Mondiale (1992) de son côté la définit comme « l’accès pour tous et
en tout temps à une nourriture suffisante pour une vie saine et active». Cette
définition met l’accent sur la disponibilité des biens et la capacité des individus
à acquérir ces biens.
En 2000, FAO la définie a différents niveaux, individuel, ménage, communauté
ou groupe de population, région, pays et groupement de pays. Ainsi, par
exemple, un pays qui se trouve en situation d’insécurité alimentaire comporte
presque toujours des groupes de population dont les besoins alimentaires sont
satisfaits. De même de nombreux pays qui sont en situation de sécurité
alimentaire au niveau national incluent des groupes de population qui souffrent
d’une alimentation largement insatisfaite. Un foyer en situation d’insécurité
alimentaire peut également comporter quelques membres dont les besoins
alimentaires sont satisfaits.
Pour cette recherche, elle permet aux pêcheurs d’avoir matériellement et
économiquement accès à une alimentation sure, nutritive et suffisante pour
satisfaire leurs préférences et leurs besoins alimentaires afin de mener une vie
active et saine.

1-2- Approche méthodologique


La méthodologie de cette recherche repose sur trois points essentiels :
La collecte des données (données utilisées, recherches documentaires et
échantillonnage), le traitement des données et l’analyse des résultats

1-2-1- Collecte des données


La collecte des données est axée sur la documentation et les enquêtes de terrain.
Elle a permis de collecter plusieurs types de données avec l’utilisation des
techniques de collecte des données

1-2-1-1- Données utilisées


Plusieurs types de données ont servi à la réalisation de la présente étude. Il
s’agit :
15
 des données démographiques qui ont permis de connaitre l’effectif de la
population de Guézin, afin de déterminer un échantillon constituant la base
des investigations socio anthropologiques (INSAE);
 des données climatologiques (pluviométrie et température de 1985- 2015 à
l’ASECNA);
 des données quantitatives sur la production halieutique à Guézin (Direction
des pêches);
 des données relatives aux impacts des techniques de pêche sur la sécurité
alimentaire (FAO).

1-2-2-2- Recherche documentaire


Dans le but de mieux cerner les contours du sujet, il est procédé au recensement
des principaux ouvrages disponibles sur le thème et sur la localité. Les centres
de documentation et les instituts parcourus et les types d’informations collectées
sont récapitulés dans le tableau I
Tableau I: centres et nature d’informations recherchées
Centres de documentation et Nature des documents Type d’informations
instituts recherchées
Bibliothèque centrale de l’UAC Livres, thèses, rapports, Informations générales à
articles et ouvrages généraux caractères méthodologiques
Centre de documentation de la Thèses et mémoires Approches méthodologiques et
FLASH techniques de rédaction des
mémoires
Bibliothèque de la mairie de COME PDC de COME Informations d’ordre général
sur Guézin
INSAE Livres et rapports d’étude Informations, relatives à la
population de Guézin
Direction des pêches Livres et mémoires Informations d’ordre général
sur le lac Ahémé et la pêche
Laboratoire de Biogéographie et Thèses et mémoires Informations à caractère
d’Expertise Environnementale méthodologique
(LABEE) de la FLASH
FAO Livres, mémoires et rapports les précipitations à Guézin
d’étude Informations d’ordre général
sur la pêche et sur la sécurité
alimentaire
ASECNA Livres et rapports d’étude Informations d’ordre général
sur les précipitations et
température
Source : synthèse des recherches documentaires, Mars à Décembre 2016

16
Des moteurs de recherche tels que Google et Yahoo ont été aussi explorés.
Le tableau I montre les centres de documentation parcourus, la nature des
documents et les types d’informations recueillies. En effet, huit centres de
documentation ont été parcourus où des informations générales et spécifiques
sur la pêche, les techniques et sur la sécurité alimentaire ont été recueillies dans
des livres, des mémoires, des articles, et des rapports. Les informations
recueillies dans ces ouvrages ont été complétées par les enquêtes de terrain.

1-2-2-3- Echantillonnage
L’unité statistique utilisée lors de ce travail est la population. La taille de
l’échantillonnage a été déterminée suivant la formule.
T= M × f (Akindélé, 2009)
Avec T : taille de l’échantillon
M : effectif total de la population à Guézin selon RGPH4
f : taux de sondage fixé arbitrairement à 5 %.
Soit M = 4225
Donc T = 4225 x 5 % ou T =211
Le critère de choix de Guézin repose sur le fait que c’est une zone purement
lacustre et que la principale activité est la pêche. Ainsi, on obtient les résultats
consignés dans le tableau II.
Tableau II : Structures et nombre de personnes enquêtées à Guézin
Structures Taille de la structure Personnes enquêtées
Population de Guézin 4225 /
Pêcheurs 163 163
Sages 48 48
Total 211
Source : Enquête de terrain, Mai, 2016

Au total, pour Guézin, les travaux de terrain ont porté sur 211 personnes. Par
ailleurs, les autorités locales et administratives (Maire, CA, CV et CeCPA) ont
été aussi enquêtées afin de recueillir les données qualitatives surtout en ce qui
concerne l’importance sociale et économique des activités halieutiques. Il faut

17
retenir que le type de choix est un échantillonnage aléatoire simple parce qu’il
permet à chaque individu d’avoir une chance d’être sélectionné.
D’après les enquêtes sur le terrain, il existe plusieurs techniques de pêche dont :
safo, comico, tohounga, fodoè, guessoudo, djogan, acadja, pêche à la crevette,
balance à crabe, mandovi et gbagbaloulou.
 Méthodes de collecte des données
Les méthodes de collecte des données sont constituées des différents outils et
techniques.
 Outils utilisés
- Le questionnaire d’enquête : il a permis de collecter des informations sur
les différentes techniques de pêche et sur les impacts de ces techniques sur
la sécurité alimentaire ;
- Le guide d’entretien : ceci a permis de mener des entretiens avec des
pêcheurs, les autorités locales, les personnes ressources (CeCPA) et sages
sur les techniques de pêche qu’ils utilisent, l’impact de ces techniques sur
la sécurité alimentaire et les différentes améliorations des conditions de vie
de la population ;
- Un appareil photo numérique a été utilisé pour la prise des vues ;
- La carte de situation géographique de Guézin ;
- Un ordinateur pour enregistrer et analyser les données recueillies.
 Techniques de la collecte de données utilisées
Dans le souci de recueillir un maximum de données et informations fiables,
plusieurs techniques ont été mises en œuvre. Il s’agit de :
o La technique de l’immersion où des constats ont été pris avec les autorités
administratives locales. Cette technique aide à établir une certaine familiarité
et la confiance avec les enquêtés en s’intéressant à leur activité;
o Les observations directes ou des entretiens semi-directs sur l’état du lac avec
l’utilisation des différentes techniques de pêche et les conditions de vie de la
population et de faire des propositions pour l’amélioration de ces conditions ;

18
o La Méthode Active de Recherche Participative (MARP) a permis d’identifier
les différentes techniques de pêche qu’utilisent les pêcheurs et les problèmes
qu’entrainent ces techniques sur le lac, la population sur la sécurité
alimentaire.

1-2-2-Traitement des données


Le traitement des données dans cette étude, est une opération consistant au
dépouillement des fiches d’enquête, à la saisie des informations recueillies et à
l’exploitation informatique des données.
Le dépouillement consiste à trier, à examiner et à analyser les informations
inscrites sur les fiches d’enquêtes. Ainsi, le dépouillement a été manuel, codifié
puis traité à l’ordinateur par les logiciels Word 2007 pour la saisie des textes et
transformés en des tableaux, figures et courbes ont été réalisés par Excel 2007.

1-2-3 Analyse des résultats


Le modèle utilisé pour analyser les résultats est le modèle PEIR (Pressions-
Etats-Impacts-Réponses).
Ces différentes informations recueillies et les méthodes, techniques et outils
utilisées ont permis d’aborder tous les chapitres de cette recherche.

19
CHAPITRE II
FONDEMENTS BIO-PHYSIQUES ET HUMAINS DE GUEZIN DANS LA
COMMUNE DE COME
Ce chapitre aborde les fondements bio-physiques et humains de Guézin dans la
commune de Comé.
2-1- Fondements bio-physiques de Guézin dans la commune de Comé
2-1-1-Situation géographique
Le village Guézin est une presqu’île située à l’entrée du département du Mono
(lorsqu’on se dirige vers le Togo). Il est limité, au Nord par le lac Ahémé, au
Sud par la voie inter-état Cotonou- Lomé, à l’Est par les villages de Maga et
d’Agbanto et à l’Ouest par les villages d’Agatogbo. Il couvre une superficie de
85 km², comprise entre 6°20’18’’ et 6°27’9’’Latitude Nord et 1°53’48’’
1°59’31’’ Longitude Est. Il compte au total six (6) grands quartiers peuplés
essentiellement de xwéla. Il s’agit de : Ahouandjigo, Ahouandjigo codji,
Donhuinou, Gbadou, Zinkpanou et Kokou codji (Agbogba, 2001) (Figure 1).

20
Figure 1 : Situation géographique de Guézin

21
La figure 1 montre la situation géographique de Guézin. En effet, Guézin
compte six (6) villages dont : Ahouandjigo, Ahouandjigo codji, Donhuinou,
Gbadou, Zinkpanou et Kokou codji. Aussi, Guézin est entouré des villages
comme Dohi et Agatogbo.

2-1-2-Fondements climatiques de Guézin


 Relief
Le relief de Guézin est constitué d’un ensemble morphologique difforme, fait de
bas-fonds et de marécages.

 Climat
D’un climat de type subéquatorial, Guézin connait deux saisons pluvieuses et
deux saisons sèches. Une grande saison des pluies (Mars à Juillet), une petite
saison sèche (Juillet à Août), une petite saison des pluies (Septembre à Octobre)
et une grande saison sèche (Novembre à Février). Cette zone se caractérise par
une température annuelle moyenne oscillant entre 24 et 31°C et les
précipitations varient entre 58 mm et 1410 mm par an (ASECNA, 2016). Les
figures 2 et 3 présentent la pluviométrie interannuelle de 1985-2015 et les
températures minimales et maximales de 1985-2015
1600
1400
Hauteur de pluie (mm)

1200
1000
800
600
400
200
0
2007
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006

2008
2009
2010
2011
2013
2014
2015

Années

Figure 2 : indice de pluviométrie de 1985 à 2015


Source : ASECNA, 2016

22
La figure 2 montre l’indice de pluviométrie de 1985 à 2015. A Guézin l’indice
de pluviométrie est de façon générale abondante comme l’indique le calcul ci-
dessous. Ainsi, on a :

Ainsi, on obtient par calcul :

Si I est ≥ 0,9 alors l’interprétation est correcte (Mugisha et al, 2010). La


pluviométrie permet la reproduction et la croissance des poissons car l’indice de
pluviométrie est fort. En dehors de la pluviométrie, la température est un
indicateur.

35
30
Temperature (C°)

25
20
Tmax
15 Tmin
10
5
0
1988

2014
1985
1986
1987

1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013

2015

Années

Figure 3 : variation de Tmax et Tmin de 1985 à 2015 de Guézin


Source : ASECNA, 2016

Cette courbe indique la variation des températures de 1985 à 2015. En effet, les
courbes des tendances sur la figure montrent une évolution des températures
maximale et minimale (Tmax et Tmin) à la hausse comme l’indique le calcul ci-
dessous. Ainsi, on a :

23
é

Ainsi, on obtient par calcul :

Si I est ≥ 0,9 alors l’interprétation est correcte (Mugisha et al, 2010). Cette
augmentation de l’indice de température est favorable pour les activités de
pêche.
Cette situation climatique pourrait affecter le potentiel naturel, notamment
l’hydrodynamisme, les sols et la végétation.

2-1-3- Fondements hydrographiques


Cette étude consiste en la description du lac et de son alimentation.

 Description du lac Ahémé


Le lac Ahémé est compris entre 6°20’0’’ et 6°46’39’’ Latitude Nord et 1°55’0’’
et 2°10’0’’ Longitude Est. Il est situé entre les départements du Mono et du
Couffo à l’Ouest et celui de l’Atlantique à l’Est. S’étendant sur une longueur de
près de 25 km du nord au sud et une largeur comprise entre 2 et 5 km, sa
superficie varie entre 100 km² en période de hautes eaux et 78 km² en période de
basses eaux. Plus de la moitié de la longueur de ce lac longe la Commune à
travers les Arrondissements d’Agatogbo, d’Akodéha et de Ouèdèmè, soit
environ 14 km de long. Il se prolonge du coté Nord par le fleuve Couffo tandis
qu’au sud, il se jette dans l’océan Atlantique par la lagune de Ouidah (Sèho,
2007). Il se jette aussi dans la lagune de Grand-Popo par le Chenal Aho long de
10 km (figure 4).

24
Figure 4: la localisation du lac Ahémé au Sud-Ouest du Bénin

25
La figure 4 montre la localisation du lac Ahémé au Sud-Ouest du Bénin. En
effet, ce lac couvre trois (3) Communes principales dont : Comé, Kpomassè et
Bopa et quitte au Nord du fleuve Couffo et se jette au Sud dans l’océan
Atlantique.

 Alimentation du lac
Le régime hydrologique influence la répartition spatio-temporelle des ressources
halieutiques dans le lac Ahémé.
Les cours d’eau qui alimentent le lac Ahémé sont le Mono et le Couffo. Bien
que tributaire du Couffo, le lac est influencé par l’eau du Mono et celle de la
mer à travers le chenal Aho (Amoussou, 2003). L’approvisionnement en eau
douce se fait pendant la période des hautes eaux du Mono d’une part en
transitant par la lagune côtière pour ensuite remonter par le chenal Aho et
d’autre part le Couffo qui n’écoule pas plus de 1/10 de ce qu’écoule le fleuve
Mono. Cet approvisionnement en eau douce atteint le maximum en Septembre.
L’alimentation du lac en eau marine quant à elle, se fait en période de basses
eaux. Ce qui correspond au minimal des fleuves Mono et Couffo pendant le
mois de Novembre et celui de Décembre. Cette eau marine remonte par le biais
de la bouche du Roi de la lagune côtière et le chenal Aho entrainant ainsi
l’augmentation du taux de salinité qui peut passer de 0 à 2 %. L’apport de cette
eau marine favorise également les migrations des espèces marines comme les
crevettes. Le lac Ahémé jouit toute l’année d’entrées et de sorties d’origines
diverses. Ce cours d’eau par les activités qui lui sont liées, constitue pour la
population de Guézin en particulier la commune de Comé en général, riveraine,
une source indispensable pour une condition de vie meilleure (Sèho, 2007).

2-1-4- Fondements pédologiques


Les sols représentent le support de toute plante. C’est dans le sol que la plante
puise la matière nutritive. A Guézin, un seul type de sol est distingué : les sols
hydromorphes.

26
Ce sont les sols marécageux et des bas-fonds. Ils couvrent la région de Guézin,
tout le long de la rive Ouest du lac Ahémé. Ils sont généralement des unités
hétérogènes contrairement au plateau. Ils sont soit moyennement organiques (à
Dohi et à Kpétou), soit minéraux ou peu humifères (à Gonguè). Ces sols
renferment à la surface des matières organiques mal décomposées. L’existence
d’une telle situation est liée au fait que l’évolution de ces sols soit en rapport
avec la présence de l’eau plus ou moins saumâtre. Ce sont les sols limono-
organiques en surface et sablo-argileux en profondeur. Ils sont constitués à partir
des sols halomorphes dont la teneur en sel diminue considérablement pendant la
crue du Mono et du Couffo et sous l’influence de la pluviométrie et représentent
un site propice aux cultures maraichères, à la riziculture et à l’élevage porcin.

2-1-5- Fondements floristiques


La répartition des espèces végétales est non seulement fonction du climat mais
aussi et surtout de la qualité du sol et de la salinité des eaux. Aussi des espèces
sont distinguées abords du lac et celles des versants et des plateaux. Sur les
berges, quelques espèces de mangrove sont rencontrées et constituée de
Rhizophora racemosa (palétuvier rouge), Avicencia africana (palétuvier blanc),
Acrosticum aureum (fougère des mangroves) et Drepanocarpus lunatus (arbre
épineux). Par endroit, des prairies marécageuses à dominance herbacée comme
Paspalum vaginatum (Gbakon) et des fougères notamment Acrosticum aureum
inondent les rives du lac. Cette végétation des berges est d’une grande utilité
aussi bien pour la faune lacustre que pour les hommes. Elle participe à
l’écosystème aquatique car elle ombrage les eaux et sert de gîte ou de frayère
naturelle à la faune piscicole. Les pêcheurs utilisent les Paspalum pour emballer
des crabes de lagune (Callinectes Sp) et des crevettes dans les paniers. Mais
force est de constater que cette mangrove est menacée de disparition à cause de
son exploitation intensive et son usage comme bois de chauffage, bois d’œuvre

27
(Bamisso, 2006). Cette formation végétale est dominée en arrière plan par une
formation de Coco nucifera (cocotier).

2-2- Fondements humains de Guézin dans la commune de Comé

2-2-1-Histoire du peuplement de Guézin

 Toponyme de Guézin
Du point de vue toponymique, trois grandes tendances sont distinguées.
Pour les premiers, les fondateurs du village de Guézin (Oklu et Oklussé, deux
frères jumeaux qui sont chasseurs), se seraient retrouvés pendant une partie de
chasse devant une forêt immense peuplée d’antilopes et auraient décidé d’y
entrer pour chasser. Aussi, se seraient- ils exclamés en langue Xwéla « a mi biè
ada Guézé é hé mè lo la hou lan » (entrons dans cette forêt dense pour chasser).
Selon cette version, c’est le terme "ada Guézé" (forêt dense) qui a
progressivement été transformé en Guézin et qui aurait donné son nom au
village. Pour les seconds par contre, les ancêtres des actuelles populations de
Guézin en fuyant la guerre à eux livrés par les peuples d’Abomey se seraient
refugiés sur la presqu’île de Mitogbodji (situé au Sud-Ouest du lac) où ne
pouvaient pas les attaquer les troupes aboméennes. Arrivés à ce refuge, ils se
sont installés auprès des premiers habitants et se seraient exclamés en langue
fon "lo wé mi nan guèze diè" (ce qui signifie c’est maintenant il y a la paix).
C’est cette expression de joie, de délivrance des mains de l’adversaire qui aurait
donné son nom au village de Guézin (Hessou, 2000).
Pour les troisièmes, le nom Guézin est expliqué en référence à l’immigration des
ancêtres des Xwéla depuis Tado, à une époque très éloignée. En effet, ces
derniers, ayant emprunté la voie d’eau descendant du lac "Axe" (nom qui
signifie « détresse»), ramaient péniblement à ce passage inconnu, quand tout à
coup apparu devant eux le bord méridional, et ce fut alors des cris de joie "égué
zé ! égué zé !", c’est-à-dire "le rivage est apparu" dans la langue Xwéla. Selon

28
cette version, c’est cette explosion de joie qui aurait donné son nom au nouveau
village installé par les Xwéla sur les rives du lac Ahémé.
Il faut préciser que malgré leurs divergences, ces trois versions sur la
signification du toponyme Guézin s’accordent pour reconnaitre que les
fondateurs du village sont des migrants.

 Peuple Xwéla : origine et peuplement


Les versions sur l’origine des Xwéla sont aussi divergentes que celles
enregistrées sur la toponymie du village Guézin.
Pour les uns, les Xwéla seraient une ancienne branche de l’immigration Adja
partie des pays Yoruba du Nigéria. Cette thèse de la migration Est-Ouest est
soutenue dans les ouvrages de Dunglas, Merlo et Vidaud.
Dans son étude, Dunglas présente les conditions favorables qu’offrait le lac
Ahémé à l’installation des différents groupes : « le lac Hen (Ahémé), très
poissonneux, était longtemps un centre d’attraction. Des tribus établies depuis
longtemps sur les rives, se réservaient jalousement l’exclusivité des droits de
pêche et s’opposaient énergiquement à l’établissement de nouveaux venus,
traités d’intrus. » C’est cet attrait, doublé de la similitude avec leur lieu
d’origine, qui a conduit les Xwéla aux bords du lac Ahémé, d’où la migration
Est-Ouest qu’indique Dunglas. Toutefois, selon cet auteur, le lac Ahémé ne
constituait qu’une escale de la migration des tribus Xwéla.
Dans le texte extrait de l’ouvrage de Christian Merlo et Pierre Vidaud, il existe
une conformation du processus migratoire Est-Ouest des Xwéla, ces deux
auteurs situent les origines des Xwéla en rapport étroit avec le python, une
divinité de ce peuple. Ils écrivent à cet effet : « le plus ancien souvenir houéda
est peut-être celui d’une tribu vivant de pêche sur la rive septentrionale de la
lagune de l’Ouémé, aux lieux PO, le futur Porto-Novo » et quand ces deux
auteurs parlent de la migration des Xwéla entre le lac Nokoué et le lac Ahémé,
ils connaîtraient avec un peu plus de détails, l’itinéraire emprunté : « deux

29
itinéraires sont empruntés de l’exode suivi par les houéda, des rives occupés du
lac Ahémé : l’un suivant au Nord l’effondrement de la Lama en passant par le
plateau d’Abomey, l’autre au contraire contournant le marais par le Sud en
faisant étape à Akpé (Canton de Cotto) ».
Pour les autres, les Xwéla seraient venus du plateau Tado au Togo. Ces derniers
soutiennent la thèse d’une migration Ouest-Est. La principale hypothèse d’une
origine Adjatado des Xwéla est rapportée par Marcel Gavoy. Après avoir
évoqué les difficultés relatives à la connaissance des origines des Xwéla,
l’auteur écrit : « la tradition rapporte que vers l’an 1500, un parti houéda venu
d’Adjatado (Mono) vint s’installer au Nord de l’emplacement où s’élève
aujourd’hui Ouidah au lieu dit Ouétopa et fonda Sahè dont le premier roi fut
Aholo ».
Quant à André Pognon, tout en faisant venir les Xwéla de Tado, il établit une
parenté entre ceux-ci les Xula, au point de parler d’une communauté d’origine
entre les Xwéla et Xula. Selon cet auteur, les migrants venus de Tado
s’installèrent à Agomèséva, dans la région du Mono. Ils se subdivisent en deux
(2) groupes. L’étymologie de l’ethnonyme des deux (2) groupes vient du
parcours migratoire qu’ils ont entrepris à partir d’Agomèséva :
 Ceux qui, partis vers la mer, se sont installés sur le Littoral sont les Xula (Xu
= mer et la = branche) ;
 Ceux qui, ayant emprunté le chemin inverse étaient supposées revenir à la
maison d’origine, les Xwéla (Xwé = maison et la = branche)
Selon les différents auteurs, les Xwéla seraient venus d’Adjatado (Togo). A leur
arrivée au Dahomey, actuel Bénin, ils se sont installés dans la partie méridionale
du plateau d’Allada et sur les rives Sud du lac Ahémé. Ils représentent donc la
grande majorité des populations de pêcheurs qui peuplent les rives du lac
Ahémé, les rives de l’Aho et les marais situés à l’Est et à l’Ouest de l’Aho. Les
villages peuplés de Xwéla se retrouvent tout au long de la lagune de Ouidah et

30
sur toutes les rives du Sud-Ouest du Bénin. Les populations n’ont pas fait
allusion à la thèse d’une migration orientale des Xwéla.

2-2-2-Caractéristiques démographiques de Guézin


 Structure de la population
Guézin compte au RGPH4, une population totale de 4225 habitants pour 1167
ménages repartie dans les six (6) villages dont 2026 hommes contre 2199
femmes (Tableau III).
Tableau III : Caractéristiques démographiques de Guézin
Nombres de Population
Guézin Total Population Féminine
Ménages Masculine
Ahouandjigo Codji 107 474 181 293
Ahouandjigo 328 1 228 589 639
Donhuinou 145 474 236 238
Gbadou 121 368 178 190
Kokou Codji 94 370 184 186
Zinkpanou 372 1 311 608 703
Total 1167 4225 1976 2249
Source : INSAE, 2013
Le tableau III montre les caractéristiques démographiques de la population de
Guézin. En effet, Zinkpanou est le village le plus peuplé. Ainsi, ce village est le
plus grand exploitant des ressources halieutiques.
Pour ajouter plus sur le quartier le plus peuplé à Guézin, la figure 5 présente
l’évolution de la population de Guézin par sexe.
800
700
600
Population

500
400
300
200
100
0 population masculine
population féminine

Villages

Figure 5 : évolution de la population de Guézin par sexe


Source : données d’INSAE, 2013

31
La figure 5 montre l’évolution de la population de Guézin par sexe. En effet, les
effectifs de la population féminine dans tous les villages dépassent légèrement la
population masculine. Dans les villages, les femmes pratiquent la pêche et le
commerce des produits halieutiques.
 Evolution démographique de la population
Avec le dernier Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH4),
la population de Guézin est estimée à 4.225 habitants. Cette population qui en
2002 était de 3.490 habitants ce qui fait une augmentation de 735 habitants en
onze ans (11 ans) soit une augmentation annuelle de 67 habitants (Tableau IV).
Tableau IV : Données démographiques de Guézin
Guézin Données démographiques 2002 Données démographiques 2013
Masculin Féminin Total Masculin Féminin Total
Population
Guézin 1634 1856 3490 1976 2249 4225
Source : INSAE : RGPH3 et RGPH4
Le tableau IV montre les données démographiques du RGPH3 et RGPH4. En
effet, la population de Guézin est en dominance féminine ce qui est représentée
par la figure 6.

3000
Population

2000
1000 Population Féminine
0 Population Masculine
2002
2013
Années

Figure 6: évolution de la population de Guézin de 2002 à 2013


Source : données d’INSAE de RGPH3 et RGPH4
La figure 6 montre l’évolution de la population de Guézin de 2002 à 2013. En
effet, la population de Guézin est toujours dominée par les femmes.

32
2-2-3-Conditions socio- économique, scolaire et la mobilité
 Conditions socio- économique et scolaire
Le village Guézin est peuplé en majorité de Xwéla qui pratique la pêche sur le
lac Ahémé. Selon les informations recueillies au cours des enquêtés, 70 % de la
population pratique des religions traditionnelles. Le peuple Xwéla a comme
vodoun de clan le python "Dangbé" car plusieurs raisons militent en faveur de
l’adoption du "Dangbé" par les Xwéla. Ces derniers l’auraient adopté sur le
conseil des oracles (Fa) à la suite des calamités naturelles et des morts
prématurées. Il s’en serait suivi une reprise normale de la vie. Ainsi donc
"Dangbé" se serait-il révélé comme le bienfaiteur et le salut de ces acteurs
sociaux qui pour lui prouver leur reconnaissance l’auraient adopté comme
vodoun protecteur de leur clan. Notons aussi la religion catholique pratiquée par
30 % de la population qui fait la fierté des riverains et autres religions
traditionnelles avec les temples de Zangbéto qui assurent la sécurité des
riverains du lac d’une part et contribuent d’autre part, à l’embellissement du
cadre de vie des acteurs de Guézin, le thron-kpéthro deca, Dan, Sakpata, Mami,
Ogou sont aussi des divinités adorées.
Au plan économique, la population de Guézin exerce deux activités dont la
pêche et le commerce qui est pratiqué dans le petit marché "AGBOKOMIN" où
sont vendus les condiments et autres articles dont les populations ont besoin
dans leur existence quotidienne. Ce lieu où les vendeurs Adja, Sahouè, Ouatchi,
Fon et autres viennent faire écouler leurs stocks de gari, de maïs et d’huile de
palme. Par ailleurs, chaque quartier entretient son petit marché où circulent des
céréales de toutes variétés, des produits manufacturés et autres. Le commerce
des produits halieutiques se fait aussi au bord de la route Inter-Etats Cotonou-
Lomé, dans le marché central de Comé et dans les autres villages de la
commune de Comé.
Au plan scolaire, Guézin abrite une école de base de deux (2) groupes
pédagogiques dans lesquels l’éducation (primaire et maternelle) est dispensée

33
aussi bien aux enfants du village qu’à ceux des localités environnantes. Ces
derniers sont transférés ensuite vers Agatogbo, Maga et d’autres régions pour
leurs études secondaires et /ou universitaires.
 Mobilité
Guézin est caractérisé par des mouvements internes et d’émigration.
Les mouvements internes de Guézin se remarquent par le déplacement des
jeunes vers les centres villes, plus spécialement vers le centre urbain de Comé
où se trouvent comparativement aux autres Arrondissements, les plus
importantes infrastructures comme les collèges publiques et privés. Ce
mouvement des jeunes n’est pas seulement interne. Il arrive de constater qu’ils
vont jusqu’au-delà des frontières.
L’émigration touche les hommes et les femmes. C’est un mouvement qui
consiste en un déplacement de ces derniers vers Cotonou, vers les pays voisins
tel que le Togo et même vers les pays africains plus éloignés comme la Côte
d’ivoire, le Gabon, le Nigéria ou le Congo. Les hommes vont dans ces pays à
cause des plans d’eau pour y pêcher quant aux femmes pour le commerce des
produits halieutiques. Aujourd’hui, le nombre de pêcheurs ne cesse de diminuer.
Guézin est le plus touché.
Le milieu d’étude, basé sur Guézin situé au Sud du lac Ahémé est peuplé par les
Xwéla venu d’Adja Tado qui pratiquent une seule activité qu’est la pêche. Cette
activité leur permet d’utiliser les différentes techniques de pêche qui sont citées,
définies et analysées et fait ressortir les perspectives dans le chapitre 3.

34
CHAPITRE III

ANALYSE ET STRATEGIE D’AMELIORATION DES TECHNIQUES


DE PECHE POUR LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE

Les techniques de pêche pratiquées sur le lac Ahémé sont multiples. Ces
différentes techniques utilisées par les pêcheurs ont des impacts sur le lac et sur
la sécurité alimentaire. Ainsi, ce chapitre aborde l’analyse du système de pêche
et la sécurité alimentaire, les stratégies d’amélioration des techniques de pêche
pour assurer la sécurité alimentaire et les perspectives.

3-1-Analyse du système de pêche et du lac Ahémé


Cette partie aborde les différentes techniques de pêche qu’utilisent les pêcheurs
de Guézin et leurs impacts sur le lac Ahémé.

3-1-1-Analyse du système de pêche


3-1-1-1-Techniques de pêche
Elles sont multiples et varient suivant les saisons piscicoles. Ainsi, les résultats
obtenus sont consignés dans le tableau V.
Tableau V : Personnes enquêtées sur les différentes techniques de pêche
Techniques de pêche Nombre des Pourcentage des personnes
personnes enquêtées enquêtées sur les techniques
sur les techniques de de pêche
pêche
Safo 15 7,1
Comico 18 8,53
Tohounga 16 7,58
Fodoè 19 9
Guessoudo 10 4,74
Djogan 14 6,64
Acadja 20 9,48
Pêche à la crevette "Ethion" 10 4,74
Balance à crabe "Eglè" 27 12,8
Mandovi 30 14,22
Gbagbaloulou 32 15,17
Total 211 100
Source : enquête de terrain, Mai, 2016

35
Le tableau V montre les personnes enquêtées sur les différentes techniques de
pêche. En effet, ces différentes techniques sont : safo, comico, tohounga, fodoè,
guessoudo, djogan, acadja, pêche à la crevette, balance à crabe, mandovi et
gbagbaloulou. Ces techniques permettent aux pêcheurs de capturer les
différentes espèces aquatiques enfin de subvenir à leurs besoins vitaux. Parmi
ces techniques, certaines sont plus utilisées par les pêcheurs de Guézin comme
l’indique la figure 7.
Gbagbaloulou
15% Comico
Safo 8%
7%
Tohounga
8%
Mandovi
14% Fodoè
9%

Balance à crabe Guessoudo


"Eglè" Pêche à la 5%
13% crevette "Ethion" Acadja Djogan
5% 9% 7%

Figure 7 : Proportion de l’utilisation des différentes techniques de pêche


Source : enquête de terrain, Mai, 2016
La figure 7 montre les Proportions de l’utilisation des différentes techniques de
pêche qu’utilisent les pêcheurs de Guézin dans la commune de Comé. En effet,
les techniques comme Gbagbaloulou, Mandovi et Eglè sont les plus utilisées
avec respectivement les pourcentages 15 %, 14 % et 13 % par la population de
Guézin. Les techniques comme Acadja (9 %), Fodoè (9 %), Tohounga (8 %),
Comico (8 %), Djogan (7 %), Safo (7 %), Pêche à la crevette (5 %) et
Guessoudo (5 %) sont les moins utilisées par cette population.
 Calendrier de pêche sur le lac Ahémé
L’utilisation d’une technique de pêche au niveau du lac Ahémé est fonction de
l’apparition d’une espèce ou groupe d’espèces de poissons, donc d’une saison de
pêche. La saison piscicole varie et est fonction du régime pluviométrique,
hydrologique du taux de salinité et de la dynamique des habitats des espèces. Il

36
faut noter que pendant une saison, les espèces de la technique de cette saison
sont abondance plus que les autres espèces. Le tableau VI renseigne sur les
espèces pêchées selon les saisons et les techniques de pêches utilisées par les
pêcheurs.
Tableau VI : Calendrier de pêche sur le lac Ahémé
Espèces capturées Période de pointe Techniques utilisés
Clupeidae, Elopidae Février- Juillet Safo, Tohounga
Cichlidae Septembre-Novembre, Safo, Fodoè, Ethion, Mandovi,
Février-Juin Acadja, Djogan
Mugilidae, Caranjidae Juin- Août, Décembre- Guessoudo, Comico
Février
Bagridae Juin-Août, Décembre- Tohounga
Février
Penacidae Février-Juin Tohounga, Safo, Ethion,
Gbagbaloulou, Djogan
Callinectes Mars-Juin, Septembre- Eglè, Gbagbaloulou
Octobre
Ophichtïdae Juillet-Août Ethion, Gbagbaloulou
Gobïdae (Kribia) Juin-Septembre Safo, Gbagbaloulou
Schylbeïdae Clariidae, Juin-Septembre Safo, Tohounga, Gbagbaloulou,
Mochokidae Djogan
Osteoglossidae,
Macrobrachium
Source: Dagba, 1999

Le tableau VI montre le calendrier de pêche sur le lac Ahémé. En effet,


Tohounga est le plus utilisé pour toute la période de pointe et que Guessoudo est
utilisé pour une courte période de pointe.
Malheureusement, ces saisons de pêche sont de nos jours perturbées et ne sont
plus nettement distinguées. Cette situation serait certainement due à des
changements climatiques et/ou des paramètres physico-chimiques.
 Espèces pêchées dans le lac Ahémé
Selon les données de la direction de pêche, trente six (36) espèces réparties en
21 familles sont pêchées dans le lac Ahémé, résumés dans le tableau VII.

37
Tableau VII : Familles et espèces de poissons du lac Ahémé
N˚ Familles Espèces Nom local Whéda
1 Anabantidae Ctenopoma petherici Akétafio
2 Bothidae Citharichthys stampflii Ofohomè
3 Carangidae Caranx carangus Kpankpan
4 Channidae Parachanna obscura Ountikpo
5 Cichlidae Hemichromis bimaculatus Ketafio
6 Hemichromis fasciatus Gbato
7 Sarotherodon melanotheron Akpa kowo
8 Tilapia guineensis Azéguin
9 Tilapia zillii Azéguin
10 Clariidae Clarias ebriensis Adinhoué
11 Clarias gariepinus Adinhoué
12 Claroteidae Chrysichthys auratus Efin
13 Chrysichthys nigrodigitatus Efin
14 Clupeidae Ethmalosa fimbriata Ohouè
15 Pellonula leonensis Honoumaslè
16 Cynoglossidae Cynoglossus senegalensis Affokpakpa
17 Cyprinidae Barbus callipterus Folougou
18 Distichodontidae Distichodus rostratus Dokoun-dokoun
19 Kribia kribensis Zotogboè
20 Elopidae Elops lacerta, Elops senegalensis Nongban
21 Gerreidae Gerres melanopterus Noutouivi
22 Gerres nigri Noutouivi
23 Gobionellus occidentalis Hamègbodoè
24 Porogobius schlegelii Gbodoè
25 Haemulidae Pomadasys jubelini Kokoui
26 Pomadasys peroteti Kokoui
27 Hepsetidae Hepsetus odoe Azalou
28 Lutjanidae Lutjanus goreensis Agnanto
29 Mochokidae Synodontis nigrita Sossoglossoué
30 Monodactylidae Monodactylus sebae Gadahoungnin
31 Mugilidae Liza falcipinnis Wétin, Tafla
32 Mugil cephalus Guessou
33 Dalophis cephalopeltis Todan
34 Polynemidae Polydactilus quadrifilis Siko
35 Schilbeidae Parailia pellucida Azakè
36 Schilbe intermedius Azakè
Source : Adékè et al, 2011

Le tableau VII montre les familles et espèces de poissons du lac Ahémé. En


effet, 36 espèces et 21 familles sont pêchées dans le lac Ahémé.
De nos jours, certaines espèces notamment Polydachytus quadrifilis,
l’Ethmalosa finbriata, Lisa falcipinnis, Caranx hippos sont devenues moins
représentatives dans les captures. D'autres sont menacées même de disparition et

38
se retrouvent très rarement dans les captures. Selon leur dire, il s'agit notamment
des espèces non autochtones du lac (poissons d’origine marine) tels que le
Trachinotus glaucus (Djaboé) de la famille des Carangidae, Dasyatis margarita
(Ossan) de la famille Dasyatidae.

a b
a
Planche 1 : Quelques espèces pêchées dans le lac Ahémé
Prise de vue: Amoussou, Avril 2006

La planche 1 montre quelques espèces pêchées dans le lac Ahémé. En effet, les
espèces comme : Parailia pellucida, Mugil cephalus, Synodontis nigrita, Kribia
kribensis, Chrysichthys auratus, Clarias ebriensis, Tilapia guineensis,
Sarotherodon melanotheron, Penaeus monodon, Penaeus notialis sont pêchées
dans le lac.

3-1-1-2- Techniques de pêche et mode d’utilisation


Sur le lac Ahémé, plusieurs techniques de pêche sont utilisées par les pêcheurs.
Les matériels les plus usuels sont le filet pour la pêche, la pirogue pour le
déplacement. Les techniques de pêche varient selon les conditions naturelles des
secteurs du lac exploités (profondeur de l’eau, nature du fond, présence ou
l’absence de plantes aquatiques fixées au fond ou libre en surface). Ces
conditions peuvent varier en un même lieu d’une saison à l’autre. Le choix de la
technique tient aussi compte de l’espèce de poisson qui veut être capturé
(Welcome, 1971 ; Pliya, 1980 et Lalèyè, 1995). Les techniques actuellement

39
pratiquées dans le lac sont entre autres, le filet épervier, le filet maillant, le filet
trainant, la balance à crabe, le parc à branchages «acadja».

a- Filet à épervier
De forme conique et de mailles variables, ils sont utilisés pour la pêche en eau
libre. A la base sont fixés des morceaux de plombs. Il existe plusieurs filets à
épervier : safo, fodoè, guessoudo, Comico et Djogan. La photo 1 illustre
l’utilisation du filet à épervier à Zinkpanou.

Photo 1 : filet à épervier à Zinkpanou


Prise de vue: Gbodossou, Mai 2016

Le filet à épervier permet aux pêcheurs de capturer les gros poissons et n’a pas
d’impact négatif sur le lac et les espèces halieutiques.
 Filet à épervier "safo"
Le filet épervier communément appelé "Safo" est monté à l’aide d’une nappe de
filet, d’une ralingue inférieure supportant les plombs de 5 cm de long, sur le
pourtour de la base, munies d’une corde de manipulation et de rappel au sommet
que le pêcheur jette en parachute pour coiffer les poissons depuis sa pirogue et
berge. La corde de rappel est longue de 2 à 5 m. De forme conique, il est
souvent utilisé à bord d'une pirogue par un pêcheur assisté ou non d'un aide. Il
est aussi pratiqué par un pêcheur à pied sur les rives ou dans les zones peu
profondes. (Décret n°183/PR/MDRC du 25-04-66 portant application de
l’ordonnance relative à la réglementation de l’exercice de la pêche dans les eaux
continentales du Dahomey). Cette technique est pratiquée par 7,1 % des
personnes enquêtées (planche 2).

40
a b
Photo a : retrait du fileta Photo b : enlèvement des espèces aquatiques
capturées
Planche 2 : Safo
Prise de vue: Gbodossou, Mai 2016
La planche 2 montre le filet à épervier "safo". En effet, ce filet à maille moyenne
(40 mm) est utilisé pour capturer les poissons moyens. Il n’a pas d’impact sur
les ressources halieutiques.

 Filet à épervier "fodoè" (fo= pied, doè= filet)


Il présente les mêmes caractéristiques que les précédents, mais il est de
dimension plus réduite et est utilisé à pied. L'initiation à la pêche se fait souvent
par cette technique. Ses effets sur les écosystèmes étaient passés sous silence en
raison du fait que son utilisation est presqu'exclusivement réservée à la tranche
de la population d'âge inférieur ou égal à vingt ans. Les prises sont
essentiellement composées des Cichlidae (Sarotherodon melanotheron, Tialpia
guineensis, Tilapia zillii, Tilapia heudeloti). Aujourd’hui, le "Fodoè" est indexé
comme une technique de pêche non règlementaire car il est fait à partir des fils
mono filaments qui ne lui permettent plus d’être une technique de pêche
sélective, mais plutôt ramasseuse de juvéniles de poissons. Cette technique est
utilisée par les jeunes de moins de 20 ans et par les débutants. Ici la pêche se fait
à pied. Elle est pratiquée par 9 % des enquêtés (planche 3).

41
a b
Photo a : Fodoè pour adulte Photo b : Fodoè pour les jeunes de 14 ans
Planche 3 : Fodoè
Prise de vue : Gbodossou, Mai 2016

La planche 3 montre le filet à épervier "Fodoè". En effet, ce filet à petite maille


(20 mm) est utilisé pour capturer les juvéniles de poissons. Il a d’impact négatif
sur les ressources halieutiques et sur le lac.

 Filet à épervier "guessoudo"


C’est un filet épervier à grandes mailles destiné à la capture des mulets
(guessou). C’est une pêche saisonnière (Janvier et Août). Cette technique est
utilisée par les vieux qui s’y connaissent bien et par leurs proches qui ont été
initiés à sa pratique. Elle est pratiqué par 4,74 % des enquêtés.

Photo 2 : Guessoudo
Prise de vue : Gbodossou, Mai 2016

42
La photo 2 montre le filet à épervier "guessoudo". En effet, ce filet à grande
maille sert à pêcher les Mugilidae et autres espèces de grandes tailles et n’est pas
utilisé en tout temps.

 Filet à épervier "comico"


C’est un filet épervier à grandes mailles destiné à la capture des gros poissons.
Cette technique est utilisée par les vieux qui s’y connaissent bien et par leurs
proches qui ont été initiés à sa pratique. Elle est pratiquée par 8,53 % des
enquêtés (photo 3).

Photo 3 : Comico
Prise de vue : Gbodossou, Mai 2016

La photo 3 montre le filet à épervier "comico". En effet, ce filet à grande maille


sert à pêcher les gros poissons et n’a pas d’impact négatif sur les ressources
halieutiques.

 Filet à épervier "djogan"


Il présente les mêmes caractéristiques que Fodoè, mais il est de dimension plus
grande et est utilisé à pied. Cette technique est utilisée par les adultes et les
jeunes de moins de 20 ans. Elle se pratique aussi à pied comme à l’aide d’une
pirogue. Elle est pratiqué par 6,64 % des enquêtés (Photo 4).

43
Photo 4 : Djogan
Prise de vue : Gbodossou, Mai 2016
Tout comme le filet à épervier "safo", le filet à épervier "djogan" est aussi un
filet à maille moyenne (50 mm). Il est utilisé pour capturer les poissons moyens.
Il n’a pas d’impact sur les ressources halieutiques.

b- Filet maillant
Constitué de nappes de filet rectangulaire, parfois de 20 m à 40 m de longueur
sur 1m à 1,5 mètre de chute, le filet maillant est utilisé pour pêcher plusieurs
espèces de poisson, et ceci grâce à ses différents ingénieux taux de montage. Il
existe plusieurs types de filet maillant. Il s’agit de : Tohounga et Gbagbaloulou.

 Filet maillant "Tohounga"


C’est un filet dormant à moyennes mailles, fixé entre deux piquets enfoncés
dans la vase. La ralingue supérieure est munie de flotteurs de mousse
synthétique et la ralingue inférieure qui est plombée maintient le filet déployé
entre la surface et le fond de l’eau de sorte que la ralingue supérieure n’enverge
plus. Cette technique est utilisée par les personnes âgées, les adultes et dans des
cas très rares par quelques jeunes dont les parents possèdent le filet. Il était très
sélectif, mais aujourd’hui contesté à cause de l’étroitesse de ses mailles et du fil
mono filament qui constitue sa nappe. Leurs prises sont souvent constituées des
Ethmatose, Penaeus, Elops, Tilapia. Elle est pratiquée par 7,58 % des enquêtés
(Photo 5).
44
Photo 5: Tohounga
Prise de vue : Gbodossou, Mai 2016
La photo 5 montre le filet maillant "tohounga". En effet, ce filet à grande maille
sert à pêcher les gros poissons et n’a pas d’impact négatif sur les ressources
halieutiques.

 Filet maillant ″gbagbaloulou″


Le filet « gbagbaloulou » est une technique de pêche à plusieurs poches et ayant
une forme tronconique. Il est monté à partir d’une nappe de filet au maillage
très fin et des cerceaux en bois. Il est tendu dans le lac à l’aide de deux tiges en
bois aux deux extrémités. Il n’est utilisé que dans le chenal (à partir des ponts de
Dègbocodji et d’Agbanto) où le courant est le plus fort car seule la vitesse de
l’eau détermine l’efficacité de cette technique. C’est une technique récente
introduite par les pêcheurs revenus de la Côte-d’Ivoire. Il sert pour la capture de
crevettes, crabes et alevins de poissons. Elle est pratiquée par 15,17 % des
enquêtés (photo 6).

45
Photo 6: Gbagbaloulou à Dègbocodji
Prise de vue : Gbodossou, Mai2016
La photo 6 montre le filet maillant "gbagbaloulou". En effet, ce filet à maille
fine sert à pêcher des fretins de poissons et crustacés. Il a d’impact négatif sur
les ressources halieutiques.

c- Filet traînant
C’est un filet utilisé par deux pêcheurs à pieds. Selon l’Arrêté interministériel
n°5 MDRC/MEF du 16 janvier 1974, portant réglementation de la pêche et de la
commercialisation des crevettes des lacs et Lagunes du Dahomey, le filet Ethion
doit respecter les caractéristiques des maillages suivantes : 17 mm aux ailes, 11
mm au corps et 7 mm à la poche. Le maillage détermine la taille des prises
constituées essentiellement de crevettes et parfois de crabes et de juvéniles de
poissons. C'est une forme de chalut utilisé par deux pêcheurs à pieds sur les
fonds sableux. Pour un maillage très fin d’un filet traîné sur fonds vaseux, les
prises sont souvent constituées de juvéniles de Cichlidae. Il existe plusieurs
types de filet traînant. Il s’agit de : Ethion et Mandovi.

 Filet traînant "Ethion"


C’est un filet à crevette à poche conique avec une ouverture rectangulaire,
monté sur des manches de bois recourbés. Le sommet du cône est ouvert et muni
d’une ficelle qui permet de l’attache avant la pêche. Il forme une coulisse dont la

46
récupération est facile pour les poissons et les crevettes accumulés au fond de la
poche. Les mailles sont de plus en plus fines de l’ouverture vers le sommet du
cône. Le filet est trainé généralement la nuit dans l’eau par deux pêcheurs tenant
chacun une des manches de bois et marchant vers les endroits profonds et
revenant vers la berge. De temps en temps, ils soulèvent le filet pour voir sa
prise. Ce filet est utilisé par toutes les couches d’âges, mais seuls quelques
pêcheurs le possèdent. Elle est pratiquée par 4,74 % des enquêtés (photo 7).

b
Photo 7: Ethion séché
Prise de vue : Gbodossou, Mai 2016

La photo 7 montre le filet trainant "Ethion". En effet, ce filet à maille très fine et
sa prise est constituées essentiellement de crevettes et parfois de crabes et de
juvéniles de poissons. Il a d’impact négatif sur les ressources halieutiques.

 Filet traînant "mandovi "


Il est de la même variante que le précédent, sauf que ces mailles sont plus petites
(10 à 15 mm). Il est trainé tant sur fonds sableux que sur fonds vaseux et capture
tout ce qu’il se trouve sur son passage. Le maillage utilisé pour la confection de
ce filet fait qu’il est aujourd’hui très contesté parce que de tels maillages
présentent de graves inconvénients pour la faune. Il est pratiqué par 14,22 % des
enquêtés.

47
d- Balance à crabe "Eglè"
La balance à crabe est faite avec un morceau de vieux filet à maille de 20 mm de
coté monté sur un cercle de métal en fer de 20 à 30 cm de diamètre sur lequel
s’appuie une sorte d’anse faite de deux demi-cercles de bois croisés. C’est une
sorte de piège en filet avec deux supports en bois croisés et quatre poids. Cet
appareil ingénieux pourvu d’une amorce et d’un petit filet suspendu en corbeille
sous lui, est suffisamment lourd pour flotter entre deux eaux. La balance à crabe
est munie de flotteur qui permet au pêcheur de le repérer et de la relever
régulièrement. Le crabe amorcé tombe alors dans le filet d’au moins 5 cm de
profondeur. Le pêcheur jette à l’eau la balance et retourne la récupérer
immédiatement enfin de course. En effet, une trop longue durée de l’engin dans
l’eau risquerait de voir le crabe partir après s’être nourri. Elle est utilisée pour
capturer les crabes nageurs et pratiquée par 12,8 % des enquêtés spécialement
les femmes (photo8).

Photo 8 : balance à crabe "Eglè"


Prise de vue : Gbodossou, Mai 2016

La photo 8 montre la balance à crabe "Eglè". En effet, ce filet à grande maille


sert à capturer les crabes nageurs. Il n’a pas d’impact négatif sur les ressources
halieutiques.
e- Parc en branchages "Acadja"
Appelé "Acadja", le parc en branchages est un buisson artificiel plus ou moins
grand selon les possibilités financières du pêcheur. Il est fait de branchages
48
minutieusement installés dans la vase. Le poisson y trouve refuge, de la
nourriture et souvent sa frayère. Il est interdit également par l’arrêté
n°69/MDR/DC/CC/CP du 12 mars 1997, portant réglementation de la pêche sur
le complexe Couffo-lac Ahémé-chenal Aho-lagune. Il est pratiqué par 9,48 %
des enquêtés (Photo 9).

Photo 9 : les parcs d’Acadja installés dans le lac Ahémé


Prise de vue : Gbodossou, Mai 2016

La photo 9 montre les parcs d’Acadja installés dans le lac Ahémé. En effet,
acadja ne permet pas aux pêcheurs utilisant les filets éperviers et filets maillants
de pêcher en eau libre et le déplacement en pirogue dans certaines zones du lac à
cause de la disposition anarchique. Il permet aussi le déboisement du lac et la
coupe des mangroves qui provoquent l’érosion effrénée du sol, avec pour
conséquence le comblement du lac.
Toutes ces techniques utilisées par les pêcheurs se font à pied ou par un moyen
de déplacement qui doit les conduire sur leurs lieux de pêche. Ce moyen de
déplacement est appelé la pirogue.
Pirogue : d’une longueur variante entre 4 et 5 mètres, l’embarcation des
pêcheurs du lac Ahémé est la pirogue monocyclique, creusée dans le tronc
d’arbre. Elle est étroite, de 50 cm à 100 cm de largeur, et longue de 4 à 5
m (Bourgoignie, 1972). Elle a des bouts arrondis. L’épaisseur du bordage varie
de 2 à 4 cm. La pirogue possède quelques traverses de renforcement qui peuvent
servir de bancs. Celle des femmes est souvent moins longue et plus étroite. Par

49
contre d’autres peuvent atteindre 12 m de longueur et 1,40 m de largeur. Les
pirogues de cette taille sont destinées pour le transport de toute sorte (Planche
4).

a b

Planche 4 : les différentes sortes de pirogues qu’utilisent les pêcheurs de Guézin


Prise de vue : Gbodossou, Mai 2016

La planche 4 montre les différentes sortes de pirogues qu’utilisent les pêcheurs


de Guézin. En effet, la photo b montre les deux formes de pirogue qui sont
utilisées par les femmes et les hommes.
Parmi ces différentes techniques utilisées par les pêcheurs, il en existe d’autres
qui sont utilisées par les mêmes pêcheurs dont : les nasses ou "Adja", les
barrages ou "Ha", djohoun, Sito, Guinnin,
L’exploitation du lac Ahémé se fait à l’aide de diverses techniques de pêche
adaptées à un calendrier précis. Un certain nombre de ces techniques sont
prohibées mais toujours en cours d’utilisation sur le lac. Cette situation
compromet l’économie et entraine des impacts sur le lac et sur la sécurité
alimentaire.

3-1-2- Analyse du système du lac Ahémé


Ces techniques ont des impacts négatifs et positifs sur le lac et sur la sécurité
alimentaire.
Le lac Ahémé est donc soumis depuis longtemps à un comblement qui menace
son écosystème et la vie des populations riveraines. Plusieurs facteurs
expliquent le comblement du plan d’eau. L’érosion entrainée par la déforestation

50
des bassins versants a augmenté la quantité des sédiments qui échouent dans le
lac.
3-1-2-1- Envasement et comblement du lac Ahémé
Certaines pratiques de pêche se révèlent nuisibles à l’exploitation durable du lac.
Les acadja avec leurs composantes végétales induisent la destruction des
formations floristiques. Le pourrissement des bois d’acadja après usage
contribue à l’envasement du lac. En effet, les branchages et bois en
décomposition sont déposés au fond de l’eau. L’envasement du lac est renforcé
par le comblement dû à l’érosion des terres suite à la déforestation des versants
des plateaux de Comé et d’Allada et des berges. Selon les études d’Amoussou
(2003 et 2005) et de Salami &Tchawlassou (1992), le lac se comporte comme
a
un bassin de décantation ou des éléments grossiers se décomposent lesbpremiers
en bordure, les plus fins étant transportés loin des rives. Cette hétérogénéité
spatiale des sédiments dans le lac est liée à la diversité des sources de sédiments.
Mais, d’autres facteurs tels que la morphologie du réservoir lacustre et
l’hydrodynamique du lac expliquent également cet état de chose. Les apports
solides des fleuves Couffo et Mono et les charges solides charriées par les eaux
pluviales de ruissellement sur les versants contribuent de diverses manières au
comblement du lac.
En fait, dans les régions où la terre de barre prolonge jusqu’au lac, la dénudation
du sol aux bords du lac, résultant aussi de l’aménagement des pistes et villages
est aussi la cause de l’érosion hydrique active qui arrache les débris végétaux et
animaux et sédiments sableux qui sont conduits dans le lac. Selon Biaou (2007),
le volume de terre perdue, pour une section de 3 m, dans le quartier Agonsa
(Bopa) est de 0,076 t/an. Cette quantité de terre sous l’effet de la pente se
retrouve certainement au fond du lac Ahémé. La sédimentation dans le lac
provient d’un certain nombre de variables dont la salinité, la vitesse
d’écoulement, la distribution des tailles de particules. Aussi, le phénomène de
floculation des particules en suspension, lorsqu’elles entrent en contact avec le

51
front salin, jouent un rôle important dans le comblement de la partie sud du lac.
L’apport sédimentaire a essentiellement lieu au cours des saisons des pluies.

3-1-2-2- Destruction du couvert végétal autour du lac Ahémé


La destruction du couvert végétal est liée à plusieurs facteurs à savoir la
fragilisation des berges et la recherche d’acadja.
L’intensification de l’érosion sur les versants, les fluctuations du niveau du plan
d’eau et certaines pratiques de pêche (recherche de poissons cachés dans les
boues des berges) déstabilisent les bourrelets de berges. Ce qui constitue une
menace pour les végétations bordières du lac telles que la mangrove.
La plupart des berges du lac fournies en végétation sont aujourd’hui dénudées.
La mangrove est un lieu de refuge et de frayère naturels pour la faune lacustre,
protège les huitres et les poissons contre les prédateurs tels que les martins-
pêcheurs et lieu de reproduction pour certaines espèces a été détruite pour
couvrir les besoins en bois de chauffe et l’installation des villages riverains.
Aussi, les barrages à nasses et les acadjas font obstacle à l’écoulement de l’eau,
freinent sa vitesse et accélèrent la sédimentation des matériaux charriés (Photo
10).

Photo 10: Destruction de la mangrove abords du lac Ahémé


Prise de vue : Gbodossou, Mai 2016

La photo 10 montre la destruction de la mangrove abords du lac Ahémé. En


effet, l’agressivité de l’homme sur le couvert végétal pour les économiques et

52
l’exploitation intensive et quotidienne du lac sont autant de facteurs explicatifs
des modifications que connaissent les écosystèmes du milieu.

3-1-2-3- Diminution des ressources halieutiques


La pêche connait aujourd’hui des problèmes car il y a diminution de la quantité
et de la taille des poissons.
7000
Production halieutique (t)

6000
5000
4000
3000
2000
1000
0
1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000
Années

Figure 8 : variation de la production halieutique au niveau du lac Ahémé de 1987-2000


Source : PPL/GTZ, 1999 et Somusfor, 2013
La figure 8 montre la variation de la production halieutique au niveau du lac
Ahémé de 1987-2000. En effet, le lac a connu une forte baisse de la production
halieutique en 1989 et 2000.
Cette baisse est causée par plusieurs facteurs dont : la diminution de profondeur
c’est-à-dire l’envasement du lac, la pratique des techniques de pêche prohibées
et l’accroissement sans cesse de la population augmentant ainsi le nombre de
pêcheurs.
Selon 80 % des personnes enquêtées, le lac est aujourd’hui dégradé parce qu’il y
a eu l’introduction de nouvelles techniques de pêche qui n’étaient pas utilisées
avant. C’est le cas des "acadjas", les "gbagbaloulou" et des "mandovi" qui
n’épargnent aucune catégorie de poissons. Ces techniques sont déclarées non
conforme à la règlementation en vigueur à cause de leur mode d’installation et
de finesse de leur mailles (5 mm alors que la norme en vigueur au Bénin
n’autorise pas moins de 20 mm). Elles ne permettent pas une pêche sélective et

53
ravagent les alevins avant que ces derniers n’atteignent leur taille de maturité
sexuelle. Selon les personnes âgées enquêtées, la diminution du lac en
ressources halieutiques est liée au non respect des interdits du lac. En effet, ces
derniers attribuent cette diminution à la violation des pêcheurs aux règlements
mis en place par les autorités traditionnelles pour prouver leur allégeance au lac
et maintenir l’équilibre entre les captures et le renouvellement de la faune. Les
quantités de poissons et autres crustacées sont donc diminuées pour les raisons
liées à l’inobservance de ces interdits coutumiers. Il y a aussi la suppression
totale de l’autorité morale du Zounon de Guézin aussi bien par l’administration
coloniale que par les pouvoirs publics béninois (régime militaro-marxiste de
1972). Cette situation a donc eu pour corollaire, la réintroduction de nouvelles
techniques de pêche prohibées dans le lac, la violation des zones autrefois
interdites de pêche telle que les abords immédiats de l’île de Mitogbodji. C’est
dans ce contexte que Jean Pliya fournit des éléments d’explication de cette
situation lorsqu’il écrit « le pouvoir incontesté des autorités religieuses se
traduisait par un ensemble d’interdits relatifs aux plans d’eau, dont le rôle était
de ménager la faune, d’éliminer certaines techniques de pêche, de garantir la
sécurité de tous, de protéger l’environnement et surtout de veiller à la propriété
collective des eaux lacustres. Si la conquête du royaume Pedah par les Fon
supprima l’autorité politique traditionnelle, la conquête française amoindrit en
outre l’autorité religieuse. Alors la grave crise d’autorité qui affecte les
pêcheries du Sud-Ouest. Faute de contrôle et de sanctions valables, la parfaite
maitrise technique des pêcheurs devint, à mesure que s’accroissait la population,
l’une des causes majeures de la surexploitation des eaux».
D’autres causes liées à l’action de l’homme ont été évoquées pour justifier la
raréfaction des espèces halieutiques. Il s’agit entre autres de la construction de
la Route Inter-Etats n°1 (Bénin-Togo) dont la largeur trop réduite des ponts, à la
hauteur de Guézin, ne facilite pas le flux et le reflux des eaux ; l'alternance de
périodes de hautes eaux (inondations) du fait des pluies, du gonflement du

54
fleuve Couffo et du fleuve Mono devenu trop fréquent depuis les aménagements
hydro-électriques de Nangbéto et des périodes de basses eaux (étiages) qui
laissent des dépôts énormes de limons et accélère donc le comblement du lac.
Les paramètres physico-chimiques constituent des facteurs par excellence de
caractérisation du milieu en général et des habitats écologiques en particulier. Ils
ont une importance capitale dans la vie de la faune aquatique. Il s’agit de :
 La profondeur : la position géographique du lac Ahémé favorise dans son
ensemble le phénomène du comblement. Ceci s'explique par la forte pente
des bassins versants et leur déboisement incontrôlé dû à l'installation de
nouvelles habitations et vastes étendues champêtres. Selon les enquêtés, le
chenal est complètement comblé aujourd’hui en plusieurs endroits. En
conséquence, les faibles profondeurs ainsi observées ne permettent
évidemment pas le drainage des particules en suspend vers la mer. De même
que la faiblesse des courants inverses ne favorise pas une migration massive
des espèces marines vers le lac.
 la turbidité : elle varie, au pont de Guézin situé sur la Route Inter-Etats n°1
(Bénin-Togo) de 0,22 à 0,71 (PPL/GTZ, 1996). Les faibles valeurs sont
observées pratiquement toute l'année et plus particulièrement pendant la
saison des pluies. Elles ne sont pas sans conséquences négatives sur la vie de
la faune aquatique, et partant sur la production.
 la température : compte tenu des très faibles profondeurs actuelles des eaux.
Les températures les plus basses (24°C à 25°C) sont enregistrées dans le
complexe Ouest en Juillet - Août (pendant la crue) et les plus hautes (31° à
32°C) en Mars pendant l’étiage. Du Nord du lac Ahémé à la lagune côtière, il
existe de légers écarts de températures dus à l'influence du milieu marin
toujours plus froid que celui des lagunes (Gnonlonfin, 2004).
 l’oxygène : l’oxygène est primordial dans la vie de tout être vivant tel
l’ichtyo faune. Les moyennes des taux d’oxygène enregistrés au niveau du
lac Ahémé tournent autour de 6,5 mg/l (Lalèyè, 2005). Ces valeurs sont
55
optimum et constituent la conséquence directe de la forte productivité
primaire observée au niveau des écosystèmes lagunaires.
 la salinité : la salinité varie considérablement selon la période de l'année et le
site de prélèvement de l’eau. Elle est sous l'influence conjuguée des eaux des
fleuves Mono et Couffo et des eaux marines et pluviales. Ceci explique la
forte diversité des espèces halieutiques peuplant le lac Ahémé. A l’aide du
salinomètre, il est relevé le 21 Mai 2013 à Sèhomi, un taux de salinité de
31g/l et à Tohonou (Bopa), un taux de 12,5 g/l. Les taux relevés sur les
mêmes sites le 12 Juin 2013 sont respectivement de 17 g/l et 10 g/l. A
Tohonou, ce taux fluctuait de 0 g/l à 30 g/l. Mais depuis 1987, les taux
maxima signalés ne sont plus observés sous prétexte de la mise en fonction
du barrage de Nangbéto (PPL/GTZ, 1996). Par contre la salinité au niveau du
pont de Guézin se situe entre un minimum qui tend vers 0 % et des maxima
voisins de 40 %.
 le pH : le pH est l'un des facteurs déterminants dans la vie des poissons. Le
pH enregistré de 1987 à 1996 dans le lac Ahémé se situe entre 6 et 9
(PPL/GTZ, 1996). Le pH relevé le 21 Mai 2013 à Sèhomi est de 7,3 et à
Tohonou (Bopa) un pH de 7,5. Ces fourchettes de pH sont dans les limites
facilement supportables par les espèces halieutiques vivantes.
Cette situation explique la baisse de la biodiversité du lac et la paupérisation
dans les villages de pêcheurs exploitant cet écosystème. A cet effet, le pêcheur
se voit de plus en plus incapable de faire face aux différentes charges sociales.

3-2- Analyse du système de la sécurité alimentaire


Pour vivre et subvenir à aux besoins, les pêcheurs multiplient techniques et
pratiques de pêche prohibées. De ce fait, le mandovi, et le gbagbaloulou, servent
à pêcher les ressources halieutiques non autorisées. Le problème créé par ces
techniques est la pêche des produits halieutiques immatures c’est-à-dire les
fretins. La capture des fretins participe ainsi à la réduction des potentialités de

56
multiplication de la faune lacustre. Selon les pêcheurs, les conséquences de cette
pression sur les ressources est le dépeuplement du lac. Ce dernier qui est une
conséquence du comblement continu du lac d’une part et surtout sa
surexploitation de l’autre a un impact sur le mode de vie des populations
riveraines.

3-2-1-Baisse des revenus


L’une des conséquences majeures des problèmes du lac Ahémé est
qu’aujourd’hui, les pêcheurs n’arrivent plus, lorsqu’ils vont à la pêche, à capturer
suffisamment de ressources halieutiques. Ils ne parviennent pas à ce fait à
accumuler d’importants revenus pour satisfaire les besoins essentiels de leurs
familles respectives. Sachant que la quasi-totalité des habitants de Guézin dépend
directement ou indirectement des ressources tirées du lac. Ce qui entraine la
misère.
Toutefois, 80 % des pêcheurs enquêtés estiment avoir comme revenus journaliers
une moyenne située entre 300 et 500 F CFA. Eu égard au coût actuel de la vie qui
ne cesse d’augmenter de jour en jour, il est donc évident que ces revenus sont
nettement insuffisants pour permettre aux pêcheurs de Guézin de faire face à leurs
charges sociales.
3-2-2- Déscolarisation
Suite à l’insuffisance du revenu des pêcheurs et face à la croissance des charges
sociales, le pêcheur éprouve trop de difficultés à supporter les dépenses liées à la
scolarisation de ses enfants. C’est pourquoi, une fois le Certificat d’Etudes
Primaires (CEP) obtenu, et face aux exigences de plus en plus accrues du
collège, les élèves abandonnent, passent quelques années à la maison avant
d’émigrer vers le Gabon, la Côte d’Ivoire ou le Congo Brazzaville dans l’espoir
de se faire rapidement fortune à l’étranger. Une autre conséquence est que le
niveau d’instruction baisse, la délinquance prend des allures inquiétantes.

57
3-2-3- Problèmes alimentaires
La baisse de la productivité halieutiques et des revenus entraine le déficit
alimentaire. A Guézin, il y a la simplification de l’alimentation et même à une
insécurité alimentaire. Ce qui prédispose les populations à l’avitaminose et
d’autres maladies dues à la malnutrition. La population consomme aujourd’hui
plus les produits halieutiques importés et congelés que les produits locaux qui
deviennent rares. Il ressort que les besoins en protéines ne sont pas satisfaits.
L’utilisation des techniques prohibées sur le lac Ahémé a laissé les pêcheurs
dans de multiples problèmes. Ainsi, face à ces problèmes, des mesures ont été
proposées pour améliorer la productivité du lac et la vie des pêcheurs.

3-3- Perspectives
L’importance du lac Ahémé ne se limite pas à son apport dans la vie des xwéla
de Guézin. Les produits de ce plan d’eau concourent d’une part au rayonnement
de la région du Sud-Ouest sur les marchés nationaux et d’autre part du Bénin sur
les marchés extérieurs.

a b
Planche 5 : Marché au poisson des revendeuses à Tokpa-Domè sur la rive Est du lac Ahémé
Prise de vue : Amoussou, Mars 2007
La planche 5 montre Marché au poisson des revendeuses à Tokpa-Domè sur la
rive Est du lac Ahémé. Les femmes riveraines du lac Ahémé jouent un rôle
qualifié de primordial. Au nombre de 4 232 (Gbaguidi, 2012), elles
interviennent notamment dans la transformation, la conservation et la
distribution du poisson.
58
Piliers de l’économie familiale, ces femmes occupent une place prépondérante
dans la filière de la pêche, notamment entre le pêcheur et le consommateur.
Ainsi, sur tous les sites de débarquement, les opérations sont dirigées par les
femmes. Elles attendent l’arrivée des pirogues. Elles sont des revendeuses
indépendantes ou des femmes qui travaillent à la commission pour des pêcheurs.
Elles sont chargées d’écouler les produits aux détaillants. Certaines pirogues de
pêche ont une organisation familiale : le mari pêche et la femme s’occupe de la
vente ou du traitement du poisson capturé.
Pour mieux appréhender l’analyse du système de pêche et de sécurité
alimentaire à Guézin, un modèle d’analyse a été élaboré notamment le modèle
d’analyse PEIR (Pressions, Etats, Impacts, Réponses) a été élaboré.
-La croissance démographique,
PRESSIONS -La multiplicité des techniques de pêche,
-Le comblement du lac dû aux branchages et
bambous de chine des parcs d’acadja,
-Climat,
-L’envasement du lac dû aux eaux de
ruissellements chargés des sables et des
particules solides,
-destruction du couvert
-Appauvrissement du lacvégétal
en ressource
ETATS halieutique,
- insécurité alimentaire

-Le dépeuplement de la faune aquatique,


-La perturbation de l’écosystème,
-insuffisance de revenus,
-déscolarisation des enfants,
-L’exode rural,
IMPACTS
-L’immigration,
-Manque en protéine,
- présence d’avitaminose,
- malnutrition

- éviter l'utilisation des techniques prohibées,


- régénérer la faune aquatique,
-le dragage du lac,
-installer des trous à poisson
REPONSES -la mise en place d'une police de pêche,
-le respect des jours de pêche,
-le respect des zones interdites de pêche.
Figure 9: Résultat d’analyse PEIR
Source : travaux de terrain 2016

59
La figure 9 présente le modèle PEIR pour l’analyse des impacts des techniques
de pêche sur le lac et sur la sécurité alimentaire à Guézin. Il s’agit en effet :
 des pressions qui s’exercent sur la pêche à Guézin. Il s’agit de la croissance
démographique, la multiplicité des techniques de pêche, le comblement du
lac dû aux branchages et bambous de chine des parcs d’acadja, le climat,
l’envasement du lac dû aux eaux de ruissellements chargés des sables et des
particules solides, la destruction du couvert végétal ;
 de l’état du lac après l’introduction de nouvelles techniques de pêche. Il
s’agit de l’appauvrissement du lac en ressource halieutique et de l’insécurité
alimentaire
 des impacts sur le lac et sur la sécurité alimentaire. Il s’agit du
dépeuplement de la faune aquatique, la perturbation de l’écosystème,
l’insuffisance de revenus, la déscolarisation des enfants, l’exode rural,
l’immigration, le manque en protéine, la présence d’avitaminose, la
malnutrition ;
 des réponses c’est-à-dire les stratégies d’amélioration des techniques de
pêche enfin d’assurer une bonne sécurité alimentaire à Guézin. Ce sont
l’interdiction de l'utilisation des techniques prohibées, la régénération de la
faune aquatique, le dragage du lac, l’arrêt du comblement du lac par les parcs
d'acadja, la mise en place d'une police de pêche, la reconversion
professionnelle des pêcheurs, le respect des jours de pêche, le respect des
zones interdites de pêche, la création des trous à poisson.

3-3-1- Propositions pour améliorer la pêche sur le lac Ahémé à Guézin


Pour améliorer la pêche sur le lac Ahémé afin d’assurer une alimentation
rationnelle, des propositions ont été faites. Ainsi, ces actions pour porter leurs
fruits doivent être orientées tant vers l’homme que vers l’écosystème.

60
3-3-1-1- Actions sur l’homme
Ces actions concernent aussi bien les pêcheurs que tous les autres acteurs
impliqués dans la gestion de la crise du lac Ahémé. Il s’agit entre autres actions
de réorganiser l’administration des pêches, de sensibiliser les populations locales
sur les problèmes du lac Ahémé en vue de les amener à une prise de conscience
progressive et à une implication effective dans la recherche de solutions aux
problèmes de ce plan d’eau. Ces actions sont aussi orientées vers la mise en
place d’une police du lac très efficace et d’une législation sévère seuls gages de
la résolution effective et durable des problèmes du lac Ahémé.

a- Mise en place d’une police de pêche et d’une législation rigoureuse


Des textes réglementaires doivent être punis, notamment pour délimiter les
zones de pêche et définir les conditions d’utilisation des engins et techniques de
pêche. Il importe ici de préciser que ces actions doivent être menées en
collaboration avec les pêcheurs pour que ces derniers ne battent pas en brèche
ces décisions comme les arrêtés pris autrefois par les autorités politiques. Ce
cadre juridique et réglementaire pour la protection de la ressource, le
conditionnement et la commercialisation des produits doivent donc se faire en
concertation avec tous les acteurs.
Par ailleurs, les techniques destructrices utilisées sur le lac Ahémé et qui
contribuent à son appauvrissement doivent être prohibés. Et pour ce faire, l’Etat
doit créer et rendre opérationnel la police de pêche pour assurer la
réglementation de cette activité. Les services compétents en matière de pêche
doivent aussi s’atteler à vulgariser de nouvelles méthodes et techniques de pêche
pour permettre aux pêcheurs de tirer de meilleurs profits du lac sans le conduire
à la déchéance totale.

b- Sensibilisation des populations


A l’aube de la décentralisation où chaque collectivité décentralisée est
responsabilisée dans la gestion de ses patrimoines, il importe que les populations

61
riveraines du lac Ahémé soient sensibilisées sur l’importance du lac dans le
développement économique, social et politique de leur localité. Aussi, il urge
que les pêcheurs, les cadres du village et les autorités compétentes prennent
leurs responsabilités en organisant des campagnes de sensibilisation sur la
situation actuelle du lac et en invitant les populations à participer à la résolution
de la crise du plan d’eau. Grâce à l’établissement de ce réseau d’information,
d’éducation et de communication, les populations sont informées et sensibilisées
sur les enjeux de la gestion des ressources halieutiques et des échanges
d’expérience seront développées entre elles. L’administration des pêches doit en
ce qui la concerne mobiliser les pêcheurs et leur fournir un appui technique
constant susceptible de leur permettre de participer de manière durable à la
protection des bases productives du lac Ahémé.

c- Reconversion socio-professionnelle des pêcheurs


La périphérie du lac offre plusieurs potentialités que la population peut se saisir
pour sa survie en développant par exemple l’agriculture, la plantation, l’élevage,
etc. Nombre de pêcheurs se sont reconvertis dans les activités génératrices de
revenus. Au regard de la forte demande en aliment protéiniques, des centres
d’élevage de petits ruminants (lapins, aulocodes, etc.) et des poulets sont de plus
en plus créés par les anciens pêcheurs. Ces centres intensifient leurs activités
dans la période des grandes fêtes. De plus, les jeunes pêcheurs s’intéressent à
l’apprentissage des métiers tels que la menuiserie, la maçonnerie, la soudure, la
coiffure, la vitrerie, la sculpture, la mécanique auto, la couture et même
photographe. En outre, le parc de taxi-moto s’agrandit suite à une reconversion
massive des pêcheurs dans cette activité en plein essor à Guézin. Peu de
pêcheurs déclarent coupler les activités de pêche moins fructueuses aux autres
activités génératrices de revenus.

62
3-3-1-2- Actions sur l’écosystème
Elles concernent toutes les actions susceptibles de contribuer à la réhabilitation
du lac Ahémé. Dans ce cadre, elles doivent être à court terme orientées vers le
développement et l’aménagement des pêches, la protection des rives du lac, la
suppression des techniques destructrices de la vase et l’augmentation des trous à
poisson, à long terme vers le dragage du plan d’eau.

a- Développement et aménagement des pêches


Les actions de développement et d’aménagement à mener doivent favoriser la
mise en place effective d’un système de protection et de surveillance des
ressources halieutiques. Il s’agit à court terme de limiter le plus possible la
pression de pêche et à long terme d’atténuer l’influence de la croissance
démographique sur l’exploitation des plans d’eau. Les mesures pour y parvenir
portent sur plusieurs aspects notamment la réglementation et son application
effective, la délimitation des zones de pêche, la suppression des techniques
destructrices de la vase, etc. Toutes ces mesures d’aménagement doivent être
initiées dans le but de sauvegarder les ressources halieutiques et de préserver
par la même occasion l’écosystème du lac.

b- Dragage du lac Ahémé


La population s’accorde pour reconnaitre que le dragage du lac Ahémé constitue
la seule et unique solution qui permet de résoudre à long terme les problèmes du
lac. « Le dragage est une opération complexe qui consiste à débarrasser un plan
d’eau des roches meubles (sable, limon, vase) dont il est encombré et ce, à des
fins diverses (navigation, hydro électricité, exploitation des ressources
halieutiques, etc.) ». Le lac Ahémé, selon les spécialistes, constitue un
écosystème fragile en équilibre dynamique et dont les différents constituants,
physiques, chimiques et biologiques sont en interaction permanente. Une
modification de l’un de ses éléments par exemple la qualité de l’eau ou la nature
du sol aquatique peut entraîner des perturbations allant du retard de croissance à

63
la disparition de certaines espèces de poissons, selon l’intensité de la
modification. Dans le cas du dragage industriel, tous les habitats liés au fond et
les frayères risquent non seulement d’être détruits, mais le nuage de boue que
provoquerait l’opération peut entrainer la mort par asphyxie des espèces
vivantes, de même que la remise en circulation d’éventuels polluants
antérieurement piégés dans la boue, la réduction de la photo synthèse et la
diminution de la productivité. Le lac risque d’être transformé pendant une
période plus ou moins longue (2 à 5 ans) en un véritable désert biologique, en
particulier lorsque les faibles profondeurs recherchées par les poissons pour la
ponte seront rares, et les crues devenues insignifiantes. Un autre handicap pour
le dragage réside dans la forte pente des rives des bassins versant du lac, ce qui
exige pour l’opération d’identifier des zones de dépôt de boue telles que ceux-ci
ne puissent être ramenés par ruissellement dans le plan d’eau dès les premières
pluies. Ces zones de dépôt existent mais sont très éloignées du lac, ce qui aurait
des incidences financières sur le coût de l’opération. Le coût du dragage du lac
Ahémé est évalué à 75 milliards de francs CFA, sur la base de 1000F CFA le
mètre cube de terre, pour un mètre de profondeur en moyenne. La réhabilitation
du lac Ahémé apparait comme une solution primordiale capable de protéger, de
préserver et de restaurer les ressources de l’écosystème pour un développement
durable (Agbogba, 2001). Après l’échec des mesures traditionnelles mises en
place pour assurer une gestion rationnelle du lac Ahémé et en réglementer
l’exploitation, les populations de Guézin sont restées inactives et n’ont songé à
la mise en place d’aucune solution pertinente pour la résolution de la crise. Mais
depuis quelques années, ces derniers, vu l’ampleur des conséquences de
l’appauvrissement du lac sur leur situation sociale et économique, ont
commencé à prendre conscience de la nécessité de résoudre eux mêmes leurs
problèmes. Aussi, ont-ils mis en place un comité de pêche très fonctionnel et
décrété des jours (les dimanches) voire des semaines d’interdiction de pêche
pour permettre la reproduction des espèces halieutiques. Ils ont aussi

64
recommencé à offrir des sacrifices au lac pour le rendre productif et à mettre des
mesures de répression en place pour punir les pêcheurs coupables de non-respect
des réglementations mises en place.
De toutes ces solutions, s’ajoutent l’implantation des avlékététin, les aires
piscicoles protégées appelées avlékététin sont de plus en plus installées sur le lac
Ahémé pour la restauration écologique du lac en l’occurrence l’accroissement de
la productivité (Tossou, 2008).

a b

Planche 6 : Espace sacré protégé autour du fétiche Avlékété sur le lac Ahémé
Prise de vue : Amoussou, Avril 2004

La planche 6 montre l’espace sacré protégé autour du fétiche Avlékété sur le lac
Ahémé. En effet, il permet de favoriser, la reproduction et la dispersion des
ressources halieutiques vers les secteurs libres de pêche. La technique de
sacralisation consiste à choisir devant chaque village lacustre un secteur
circulaire où sont plantés 200 à 400 piquets de bois autour du fétiche Avlékété de
la secte du tonnerre lié à la gestion des lacs au sud-Bénin (Amoussou, 2004).
Les coûts financiers des opérations d’installation des Avlékététin varient de
250 000 à 500 000 FCFA selon la superficie (Totin et al, 2006).
De plus, des unités individuelles de pisciculture sont crées dans la plaine
inondable située aux bords du lac Ahémé (Photo 10).

65
Photo 11 : trou à poisson dans la plaine inondable au Nord du lac
Prise de vue : Gbodossou, Mai 2016
C’est un trou à poisson, de forme rectangulaire creusé dans les milieux
inondables pour produire les ressources halieutiques en l’occurrence les
poissons.
Enfin, pour que ces approches de solutions s’inscrivent de manière permanente
dans la vie quotidienne des populations, il importe que les pouvoirs publics
comprennent qu’aucune recette ne peut être imposée de l’extérieur aux
pêcheurs. Il faut au contraire que ces solutions fassent participer la communauté
toute entière. Ceci constitue le prélude indispensable pour la résolution effective
des problèmes du lac Ahémé et l’amélioration des conditions de vie et de travail
de ses riverains.

66
Conclusion
Cette étude sur les « techniques de pêche et sécurité alimentaire à Guézin dans
la commune de Comé » a permis d’identifier les différentes techniques de pêche
et leurs impacts sur la sécurité alimentaire et sur le lac.
Il ressort que l’accroissement démographique et les techniques de pêche peu
respectueuses de l’environnement exercent une forte pression sur le lac Ahémé.
En effet, la forte demande des produits halieutiques par les centres urbains et
ruraux, une forte utilisation des techniques de pêche prohibées telle que :
Gbagbaloulou (15,17 %), mandovi (14,22 %) et acadja (9,48 %) ont conduit
progressivement à la dégradation du lac.
Les ressources halieutiques du lac Ahémé s’amenuisent sous l’effet de
l’envasement, du comblement, de la détérioration de la qualité de l’eau, du
dépeuplement du lac, etc.
Ainsi, la baisse des ressources halieutiques dans le lac a entrainé à 80 %
l’insuffisance des revenus, la paupérisation, la déscolarisation des enfants des
pêcheurs, l’exode rural, la migration vers les pays étrangers comme Gabon,
Nigéria, Côte d’Ivoire, Congo, etc.
Face à cette situation, les populations ont développé des stratégies de
restauration de la production halieutique sur le lac à travers les parcs piscicoles
par la divinité Avlékété, le dragage du lac, création des trous à poisson.
Nombreux sont les pêcheurs qui ont opté pour une reconversion socio-
professionnelle. S’ajoute aussi l'utilisation des techniques non prohibées, la
régénération de la faune aquatique, la mise en place d'une police de pêche, le
respect des jours de pêche, le respect des zones interdites de pêche.
Toutefois, cette étude souffre de quelques limites qui seront prises en compte
dans les futurs travaux de recherche qui porteront sur les « techniques de pêche
et insécurité alimentaire dans les communautés de pêcheurs : cas des Xwéda au
niveau du lac Ahémé ».

67
Bibliographies

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39- Hounnouvi M. (2012) : effets environnementaux de la reconversion des
pêcheurs du lac Ahémé à Bopa en agriculture. Mémoire de maitrise en
géographie. UAC/FLASH, 89 p.
40- INSAE, RGPH3 (Février 2002) : Cahier des villages et quartiers de ville
département du MONO, Mai 2004, 25 p.
41- INSAE, RGPH4 (2013) : Effectifs de la population des villages et
quartiers de ville du Bénin, Février 2016, 85 p.
42- Kpataclo S. P. (2013) : Activités halieutiques et développement socio-
économique dans les arrondissements de Ganvié I et II. Mémoire de maitrise
en géographie. UAC/FLASH, 78 p.
43- Kiki R. P. M. (2011) : La pêche dans la commune des AGUEGUES.
Mémoire de maitrise en géographie. UAC/FLASH, 87 p.
44- Lalèyè P. (1995) : Ecologie comparée de deux espèces de chrysischtys,
poisson silluriforme du complexe lagunaire lac Nokoué lagune de Porto-
Novo au Bénin. Mémoire de thèse, Belgique, 152 p.

71
45- Lalèyè P. (2005) : Etude participative des dynamiques des populations
halieutiques du complexe lac Ahémé, Chenal Aho, lagune côtière, Gbangan,
Bas Mono et Rivière Sazué. Agence Béninoise pour l’Environnement, 128 p.
46- MAEP (2010) : Plan stratégique du secteur de la pêche en 2009, 52 p.
47- Mehinto H. (2010) : Pêche et commercialisation dans le secteur ouest du
lac Nokoué. mémoire de maitrise en géographie. UAC/FLASH, 105 p.
48- Merlo C. et Vidaud P. (1984) : Dangbé et le peuple Houéda. in
MEDEIROS (Editeur) : Golf du Bénin (A, Ewé). Paris, Karun, C.R.A, 269 p.
49- Ogouwalé E. (2006) : Changements climatiques dans le Bénin Méridional
et central : indicateur, scénario et perspectives de la sécurité alimentaire.
Thèse de doctorat unique en géographie. FLASH/ UAC, 299 p.
50- PNE-Bénin (2010) : Défis et orientations stratégiques pour la gestion des
conflits liés aux engins et techniques de pêche sur le lac Ahémé et le
complexe lac Nokoué-lagune de porto novo au bénin, 22 p.
51- Plan d’Aménagement (1997) : document de politique de pêche (2007) et
données de la direction des pêches, 46 p.
52- Pliya J. (1980): La pêche dans le Sud-Ouest du Bénin: Etude de
géographie appliquée sur la pêche continentale et maritime. Paris : Agence de
Coopération Culturelle et Technique (ACCT), Paris, France, 231 p.
53- PPL/GTZ (1996) : Plan de Gestion des Plans d’eaux continentales du Sud-
Bénin Cotonou – Bénin, 71 p.
54- PPL/ GTZ (1999) : Statistiques des Pêches Continentales Cotonou –
Bénin, 82 p.
55- Rapport de Golf expertise (2008) : Complexe fluvio complexe fluvio-
lacustre lac Ahémé-chenal Aho-lagune côtière, Version finale, 38 p.
56- Salami A. et Tchawlassou A. (1992) : La morpho-dynamique du lac
Ahémé : contribution à l’étude du comblement du lac et ses impacts.
Cotonou, DGAT/FLASH (UNB), Mémoire de maîtrise, 113 p.

72
57- Sèho F. A. (2007) : Activités rurales et pauvreté dans la commune de
Comé. mémoire de maitrise en géographie.UAC/ FLASH, 87 p.
58- Sohou Z. et al (2009) : La pisciculture au Bénin : de la tradition à la
modernisation. Bulletin de la recherche agronomique du Bénin, numéro 66,
62 p.
59- Somusfor (2013) : Etude de faisabilité du programme intercommunal de
réhabilitation du complexe fluvio-lacustre du lac Ahémé et ses chenaux et de
mise en place d’une zone de développement économique. rapport provisoire/
volet pêche/ DP, 94 p.
60- Tossou K. E. (2008): Impacts socio-environnementaux de l’exploitation
du lac Ahémé. Mémoire de maitrise en géographie. UAC/ FLASH, 83p.
61- Totin V. S. H., Amoussou E. et Boko M. (2006) : Stratégies
d’amélioration de la productivité halieutique en milieu laguno-lacustre au
sud-Bénin. In : Revue Sciences de l’Environnement, nᵒ 002, ISSN 1812-
1403. Lomé (Togo), 29-45 p
62- Welcome R. (1971) : Evaluation de la pêche intérieure, son état actuel et
ses potentialités. FAO, Rome, 97 p.

73
Liste des tableaux, figures, photo et planches
Liste des tableaux
Tableau I : Centres et nature d’information recherchée......................................17
Tableau II : Structures et nombres de personnes enquêtés à Guézin..................18
Tableau III : Caractéristiques démographiques de Guézin…………………….32
Tableau IV : Données démographiques de Guézin.............................................33
Tableau V : Pourcentage des personnes enquêtées.............................................37
Tableau VI : Calendrier des activités de pêche sur le lac Ahémé.......................39
Tableau VII : Familles et espèces de poissons du lac Ahémé.............................40
Liste des figures
Figure 1 : Situation géographique de Guézin......................................................22
Figure 2: Indice de pluviométrie de 1985-2015………………….....………….23
Figure 3: Variation de Tmax et Tmin de 1985-2015…………………………..24
Figure 4 : Localisation du lac Ahémé au Sud-Ouest du Bénin………………...26
Figure 5 : Evolution de la population de Guézin par sexe en 2013…………….32
Figure 6 : Evolution de la population de Guézin de 2002 à 2013.......................33
Figure 7 : Proportion de l'utilisation des différentes techniques de pêche..........38
Figure 8 : variation de la production halieutique au niveau du lac Ahémé de
1987-2000………………………………………………………………………55
Figure 9 : Résultat d’analyse PEIR.....................................................................62
Liste des photos
Photo 1 : Filet à épervier à Zinkpanou................................................................42
Photo 2: Guessoudo.............................................................................................44
Photo 3: Comico..................................................................................................45
Photo 4: Djogan...................................................................................................46
Photo 5: Tohounga..............................................................................................47
Photo 6: Gbagbaloulou........................................................................................48
Photo 7: Ethion séché..........................................................................................49
Photo 8: Balance à crabe "Eglè"..........................................................................50

74
Photo 9: Parcs d’Acadja installés dans le lac Ahémé .........................................51
Photo 10 : Destruction de la mangrove aux bords du lac Ahémé…………..….55
Photo 11 : Trou à poisson dans la plaine inondable au Nord du lac...................69
Liste des planches
Planche 1 : Quelques espèces pêchées dans le lac Ahémé……………………..41
Planche 2 : Safo...................................................................................................43
Planche 3 : Fodoè................................................................................................44
Planche 4 : Différentes sortes de pirogue qu’utilisent les pêcheurs…................52
Planche 5: Marché au poisson des revendeuses de Tokpa-Domè sur la rive est du
lac Ahémé……………………………………………………………….……...61
Planche 6 : Espace sacré protégé autour du fétiche Avlékété sur le lac
Ahémé…………………………………………………………………………..68

75
Annexes
Questionnaire d’enquête
Aux pêcheurs
Eléments d’identification
Nom :
Prénoms :
Profession :
Date et lieu de l’enquête :
1. Quelle activité exercez- vous ?
Pêche commerce autres
2. Exercez- vous une autre activité ?
Oui Non
3. Si Oui, quelle est cette activité ?
……………………………………………………………………………………
4. Quelles sont les techniques de pêche que vous utilisées ?
……………………………………………………………………………………
5. Pourquoi ces techniques ?
……………………………………………………………………………………
6. Ces techniques n’ont pas d’impact sur les ressources halieutiques (alevins ou
œufs) ?
Oui Non
7. Si Oui, quels sont ses impacts sur les ressources halieutiques ?
……………………………………………………………………………………
8. Ces techniques ont-elles des impacts sur le lac ?
Oui Non
9. Si Oui, quels ses impacts sur le lac ?
…………………………………………………………………………………….
10.Les impacts sur le lac causent-ils des problèmes à la sécurité alimentaire ?
Oui Non

76
11. Si Oui, quels sont ses impacts sur la sécurité alimentaire?
……………………………………………………………………………………
12.Les problèmes du lac sont seulement liés aux techniques de pêches ?
Oui Non
13.Si Non, quels sont ses problèmes du lac ?
…………………………………………………………………………………….
14.Quelles sont les mesures à prendre pour une bonne rentabilité du lac et
assurer une bonne sécurité alimentaire de la population ?
……………………………………………………………………………………

Aux sages
Eléments d’identification
Nom :
Prénoms :
Profession :
Date et lieu de l’enquête :
1. Quelles activités aviez-vous exercez ?

Pêche Commerce Autres


2. Depuis combien d’années vous exercez cette activité ?
30 ans 40 ans 50 ans

3. Quelles étaient les techniques de pêche que vous utilisées à votre époque ?
……………………………………………………………………………………
4. Existaient-ils des problèmes sur le lac ou sur la sécurité alimentaire à votre
époque ?
Oui Non
5. Si oui, quels sont ses problèmes ?
…………………………………………………………………………………
6. Les problèmes du lac étaient –ils liés aux techniques de pêche ?
Oui Non
77
7. Si Non, pourquoi ?
……………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………
8. Existait-il des règles ou des lois sur le lac à votre époque ?
Oui Non

9. Si Oui, quelles sont ces règles et lois ?


……………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………
10. Les pêcheurs les respectent-ils ?
Oui Non

11. Existait-il des polices de pêche ?


Oui Non
12. Si Oui, elles sont toujours en fonction ?
Oui Non
13. Si Non, pourquoi ?
……………………………………………………………………………………
14. Selon vous, quelles sont les raisons qui expliquent l’appauvrissement du lac
aujourd’hui ?
……………………………………………………………………………………
15. L’appauvrissement du lac affecte-il les conditions de vie de la population ?

Oui Non

16. Si Oui, pourquoi ?


……………………………………………………………………………………
17. Quelles sont les mesures à prendre pour que le lac devienne comme avant
afin d’assurer une bonne sécurité alimentaire de la population de Guézin ?
……………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………

78
Aux CA, CV et Conseillés
Eléments d’identification
Nom :
Prénoms :
Profession :
Date et lieu de l’enquête :
1.être- vous pêcheur ?
Oui Non
2. Si Oui, quelles sont les techniques que vous utilisées ?
…………………………………………………………………………………
3. Pourquoi ces techniques ?
…………………………………………………………………………………….
4. Ces techniques n’ont pas d’impact sur les ressources halieutiques (alevins ou
œufs) ?
Oui Non
5. Si Oui, quels sont ses impacts sur les ressources halieutiques ?
……………………………………………………………………………………
6. Ces techniques ont-elles des impacts sur le lac ?
Oui Non

7. Si Oui, quels ses impacts sur le lac ?


…………………………………………………………………………………….
8. Les impacts sur le lac causent-ils des problèmes à la sécurité alimentaire ?
Oui Non
9. Si Oui, quels sont ses impacts sur la sécurité alimentaire?
……………………………………………………………………………………
10. Les problèmes du lac sont seulement liés aux techniques de pêches ?
Oui Non
11. Si Non, quels sont ses problèmes du lac ?

79
……………………………………………………………….................................
12. A tant que CA;CV ou Conseillés, existe-il des règles ou des lois sur le lac ?
Oui Non
13. Si Oui, quelles sont ces règles et lois ?
……………………………………………………………………………………
14. Les pêcheurs les respectent-ils ?
Oui Non

15. Pourquoi la police de pêche n’est plus en service ?


…………………………………………………………………………………….

16. Existe-il des projets pour résoudre les problèmes du lac ?


Oui Non
17. Si Oui, quels sont ses projets ?
…………………………………………………………………………………..
18. Selon vous quelles sont les mesures à prendre ?
…………………………………………………………………………………

80
Table des matières
Sommaire………………………………………………………………………...1
Dédicace…………………………………………………………………………2
Remerciement……………………………………………………………………3
Sigles et acronymes……………………………………………………………...4
Résumé…………………………………………………………………………..6
Introduction………………………………………………………………….......7
CHAPITRE I
CADRE THÉORIQUE ET APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE
1-1-Cadre théorique…………………………………………………………….10
1-1-1- Revue de littérature……………………………………………………..10
1-1-2- Problématique………...…………………………………………………11
1-1-3- Hypothèse de travail…………………………………………………….13
1-1-4- Objectifs de recherche………………………………………………......14
1-1-5-Clarification des concepts………………………………………………..14
1-2- Approche méthodologique………………………………………………16
1-2-1- Collecte des données……………………………………………………16
1-2-1-1- Données utilisées...………………...………………………………….16
1-2-1-2- Recherche documentaire……………………………………………...17
1-2-1-3- Echantillonnage……………………………………………………….18
1-2-2- Traitement des données…………………………………………………20
1-2-3- Analyse des résultats……………………………………………………20
CHAPITRE II
FONDEMENTS BIOPHYSIQUES ET HUMAINS DE GUÉZIN DANS LA
COMMUNE DE COMÉ
2-1- Fondements biophysiques de Guézin……………………………………..21
2-1-1-Situation géographique de Guézin……………………………………….21
2-1-2- Fondements climatiques………………………………………………...23
2-1-3- Fondements hydrographiques …………………………………………..25

81
2-1-4-Fondements pédologiques…………………………………………….....27
2-1-5- Fondements floristiques…………………………………………………28
2-2- Fondements humains de Guézin dans la commune de Comé……………..28
2-2-1- Histoire du peuplement de Guézin………………………………..…….28
2-2-2-Caractéristiques démographiques de Guézin…………………………….31
2-2-3- Conditions socio-économique, scolaire et la mobilité…………………..33
CHAPITRE III
ANALYSE ET STRATÉGIES D'AMÉLIORATION DES TECHNIQUES DE
PÊCHE POUR LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE
3-1- Analyse du système pêche et du lac Ahémé……………………………....36
3-1-1- Analyse du système pêche………………………………………………36
3-1-1-1- Techniques de pêche sur le lac Ahémé……………………………….36
3-1-1-2- Techniques de pêche et mode d’utilisation…………………………...41
a- Filet à épervier…………………………………………………….................42
b- Filet maillant………………………………………………………………...46
c- Filet trainant………………………………………………………………....48
d- Balance à crabe "Eglè"………………………………………………………50
e- Parc en branchage "Acadja"…………………………………………………51
3-1-2- Analyse du système du lac Ahémé…………………………………….52
3-1-2-1- Envasement et comblement du lac……………………………………52
3-1-2-2- Destruction du couvert végétal autour du lac…………………………54
3-1-2-3- Diminution des ressources halieutiques………………………………55
3-2- Analyse du système de la sécurité alimentaire…………………………....59
3-2-1- Baisse des revenus ……………………………………………………...59
3-2-2- Déscolarisation………………………………………………………….60
3-2-3- Problèmes alimentaires…………………………………………………60
3-3- Perspectives……………………………………….....................................60
3-3-1- Propositions pour améliorer la pêche sur le lac………………………...63
3-3-1-1- Actions de l’homme………………………………………………….63

82
a-Mise en place d’une police de pêche et d’une législation rigoureuse……..…64
b- Sensibilisation des populations……………………………………………...64
c- Reconversion socio-professionnelle des pêcheurs…………………………..65
3-3-1-2- Actions sur l’écosystème……………………………………………..65
a- Développement et aménagement des pêches………………………………..65
b- Dragage du lac Ahémé………………………………………………………66
Conclusion……………………………………………………………………...70
Bibliographie…………………………………………………………………...71
Liste des tableaux, figures, photos et planches…………………………………77
Annexes………………………………………………………………………...79
Table des matières……………………………………………………………...82

83

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