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Quelle prise en charge pour les

femmes victimes de violences en


Haïti ? Une perspective juridique,
médicale et psychologique.
Dans le cadre de la célébration du 25 novembre, Journée Internationale contre les violences faites aux
femmes, l’Organisation des Nations Unies a lancé depuis 2008, la Campagne Orange pour mettre un
faisceau projecteur sur les actions entreprises afin de combattre ce fléau. En Haïti, de nombreuses
activités ont été mené, ateliers, conférences etc. La Fondasyon Konesans ak Libète (FOKAL) quant à
elle, a donné une conférence dans le cadre de ces 16 jours d’activisme, ici nous vous proposons
d’essayer d’en faire sa restitution.

« Tous UNIS pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes », est une campagne
mondiale initiée en 2008 par les Nations unies – avec 16 jours d'activisme contre la violence
basée sur le genre – qui se déroule du 25 novembre au 10 décembre. Appelée Campagne Orange,
elle a pour objectif de mettre un faisceau projecteur sur les actions entreprises afin de combattre
ce fléau mondial qu’est la violence basée sur genre sur les femmes. Cette année, l’ONU a décidé
d’utiliser le buzz qu’a eu la campagne #MeToo, car la Campagne Orange peine encore à captiv
er l’attention de la communauté internationale. Comme rappel #MeToo a été lancé en octobre
2017 sur Twitter par l’actrice Alyssa Milano pour dénoncer le harcèlement sexuel, et repris en
France sous le fameux mot-dièse #BalanceTonPorc.

Pour 2018, la Campagne Orange a pour thème « Oranger le monde : Écoutez moi aussi
». Les Nations Unies en Haïti accompagneront le Ministère à la Condition Féminine dans le
lancement des 16 jours d’activités contre la violence de genre, avec pour thème Nationale « Nan
zafè vyolans sou fanm ak tifi a, nou pap bay legen », et le slogan « Patisipasyon fanm=Ayiti
djanm  ». Cette période qui sera marquée par un programme avec plus d’une vingtaine d’activités
(ateliers de sensibilisation, projets artistiques, discussions avec des jeunes leaders, activités
sportives, planning familial et prévention des maladies telle que le Sida), invitera également à la
réflexion sur le rôle des femmes comme acteur clés du développement durable. C’est dans cette
optique que nous essayerons ici de faire la restitution de la conférence faite par la Fondasyon
Konesans ak Libète (FOKAL), le 12 décembre 2018, sur le thème « Quelle prise en charge pour
les femmes victimes de violences en Haïti ? Une perspective juridique, médicale et
psychologique. » Les intervenantes étaient, la juge Maguy Florestal, Dr. Sophia Charles et la
psychologue féministe Nathalie Coicou avec pour modératrice Mme Elizabeth Pierre-Louis
Augustin.

Situation générale du droit de la femme en Haïti : code pénal insuffisant et système


judiciaire défectueux.

La juge Maguy Florestal a commencé son intervention pour faire comprendre que personne n’est
à l’abri des violences sexuelles, femme/homme/enfant et que le système juridique en Haïti est
construit pour que les femmes continuent d’être victime de violences à cause de leur sexe. Elle a
dépeint un tableau très noir sur la situation de la prise en charge juridique des femmes victimes
de violences. De nombreux problèmes ont été abordés dans son intervention, certains sont liés à
l’accès à la justice. Car il n’existe qu’un millier de magistrat en Haïti et dont 100 femmes
uniquement, avec 200 tribunaux de paix dans les communes et aucune dans les sections
communales. Les femmes qui sont victimes dans les milieux ruraux doivent parcourir des
kilomètres en aller-retour pour venir assister aux procès. En plus du fait que, les dossiers sont
traités avec beaucoup de lenteur, ou sont carrément bâclés. Tout ceci décourage la victime et elle
finit par se lasser pour finalement abandonner les poursuites contre son agresseur.

La juge Florestal a aussi abordé la question de l’insuffisance d’outil légal. Le Code pénal haïtien
ne prend pas en compte tous les types de violences envers les femmes, et la plupart des
dispositions qui existent sont des conventions internationales signées qui ne sont majoritairement
pas contraignantes. Elle a également déploré dans son intervention, un manque de connaissances
des lois existant pour la défense des femmes par le public en général et même par les
professionnels de la justice. La langue utilisée est aussi un obstacle majeur pour les victimes à
l’accès à la justice, explique-t-elle. Dans les tribunaux le français et ses tournures juridiques
compliqués gênent les victimes et les empêchent de comprendre pleinement leurs procès. Sans
oublier le fait que presque tous les textes de loi sont écrits en français. Mais, le plus gros du
problème pour la juge semble être l’accueil dans les tribunaux. Le comportement des employés
du tribunal de paix stigmatise les femmes qui viennent porter plainte selon la Juge Florestal. Les
femmes sont victimes une seconde fois, et l’accueil dans les tribunaux les font fuir. Aussi, il y a
banalisation du crime et des interrogatoires humiliants à la barre avec des questions comme :
Kisa ki te sou ou ? Poukisa se la w te pase ?Eeske w te santi li bon pou ou  ? Pour finir son
intervention, elle a fait comprendre la nécessité que la justice haïtienne renforce sa capacité à
mener des enquêtes sérieuses et scientifiques dans les cas de violences sur les femmes. Parce que
le certificat médical ne peut pas condamner ou libérer à lui seul, il ne fait qu’établir un fait. Pour
rendre un verdict, il faut « l’imputabilité » et là c’est une enquête qui est nécessaire pour révéler
des évidences et des preuves.

Les violences faites aux femmes quelles suivies médicales à faire ?

La Dr. Sophia Charles a fait une présentation détaillée de la prise en charge médicale de la
victime de violences sexuelles et/ou agression sexuelle. Dans un premier temps, le médecin vous
écoute, vous demande ce qui s’est passé et vous aide à établir les faits. La description de
l’agression permettra de savoir par exemple quels orifices ont été pénétrés, l’éjaculation a-t-elle
eut lieu ou non, un préservatif a-t-il été utilisé ou non. Dans un deuxième temps, il procède à
l’examen physique extérieur de votre corps, à la recherche de bleus, de coups, blessures à l’arme
blanche ou à feu, des traces de morsures, etc. Dans un troisième temps, le médecin va vous faire
toute une batterie de tests, grossesse, infection VIH, hépatite, syphilis, gonococcie, chlamydia,
trichomonas, etc... Dans un quatrième temps, il va faire l’examen interne, en recherchant des
traces de sperme, des blessures extra génitales comme à l’anus, ou génitales comme une
déchirure à l’hymen suite à un rapport sexuel violent. Et pour finir, si en cas ou la personne
s’avérait être infecté, le médecin fera un traitement prophylaxie soit VIH, soit hépatite B. Ou si
la femme est enceinte, le médecin procédera à la contraception d’urgence, avec une pilule du
lendemain.

La Dr. Charles a accentué sur la nécessité que les organisations de femme et/ou féministes, les
médias et autres, vulgarisent la question de la contraception d’urgence en cas de viol, 72 heures
ou 3 jours après. Il est important que les femmes victimes de viol sachent où aller pour une prise
en charge médicale complète et gratuite, comme le Centre Gheskio ou les Médecins Sans
Frontières en Haïti. Qu’il existe aussi des traitements thérapeutiques prophylaxie qui peuvent
prévenir en cas d’infection par le virus du VIH et Hépatite B, toujours 72 heures ou 3 jours après.
Et elle déplore largement du fait que les médecins en Haïti négligent les suivies médicales en cas
d’infection hépatite B et C.
Les violences faites aux femmes et vécu psychologique, victime ou survivante ?

Dans son intervention, la psychologue féministe Nathalie Coicou a fait un focus sur les causes
qui peuvent expliquer que certaines femmes acceptent de subir les violences conjugales. Pour
débuter, elle nous fait comprendre que la soumission chez la femme, est souvent une stratégie de
survie, en attendant qu’elle quitte la maison et échappe à son bourreau. Elle a expliqué, que ces
femmes souffrent des attaques sévères sur leur équilibre psychologique. Avec manipulation
mentale, où l’homme attaque l’identité de la femme, casse l’estime de soi avec des attitudes
dédaigneuses et des propos méprisants. Il y a aussi chantage affectif, culpabilisation, doute de la
personne, pression sociale, et isolation de sa famille, des amies, d’une vie sociale (travail ou
communauté). Il y a aussi, contrôle de l’indépendance économique de la femme, de son
entourage, de sa mobilité. Et à ce moment la femme est tellement fragilisée sur tous les points
qu’elle n’a plus la force et les ressources nécessaires de réagir, de répondre ou de se défendre
face à son agresseur.

La violence conjugale englobe de nombreux types de violences dont : verbales, physiques,


psychologiques, sexuelles, et économiques. C’est pour cela qu’elle est très complexe et que les
femmes ont beaucoup de difficultés à s’en sortir. C’est un cycle qui se répète sans arrêt, et qui
prendra fin avec la mort de la femme, si elle ne quitte pas son bourreau ou ne cherche pas de
l’aide pour se protéger en attendant qu’elle puisse le quitter. Et c’est pour cela que les féministes
parlent « d’escalade de violence », où « l’agression psychologique » est la première marche, on
gravit vers « l’agression verbale », puis vers « l’agression physique » pour finalement atterrir en
haut de l’échelle avec « l’homicide ».

Quant au cycle de la violence conjugale, Nathalie Coicou a fait état de quatre étapes. La première
est l’étape de « tension » chez le dominant, avec : injures, manipulations et la peur chez la
dominée. La deuxième étape est « l’explosion », où le dominant agresse, devient violent, et la
dominée est soit en colère ou triste. La troisième étape est « la justification », où il y a déni,
transfert de responsabilité, et culpabilisation de la femme. La quatrième et dernière étape est « la
rémission », c’est une sorte de lune de miel, avec fleurs, excuses, pardons, oublions tout et
recommençons. Et là, la femme a l’espoir d’avoir retrouvé l’homme dont elle est tombée
amoureuse. Jusqu’à ce qu’elle fasse face encore à une autre phase de « tension », puis
« d’explosion », de « justification » et de « rémission ». C’est un cycle sans fin et à mesure qu’il
se répète, la phase de « rémission » diminue dans le temps pour finalement disparaitre. Parce que
à ce moment, la femme a déjà perdu toute force et courage pour quitter ou réagir. Elle est
totalement brisée, et que l’homme n’a plus besoin d’user d’artifice ou de manipulation pour la
retenir sous son emprise.

Plan d’intervention féministe en violence basée sur le genre

Maintenant, comment aider une femme qui vit de telles conditions ? La psychologue féministe a
présenté « le plan d’intervention féministe en violence basée sur le genre », qui la voit de
manière politique. Car pour les féministes, la violence conjugale dépasse largement le cadre de la
vie privée, c’est un problème social lié au système d’oppression sociale. Cette intervention a
pour objectif d’aider la victime à mettre en place un plan de sécurité contre les violences
physiques dans la maison et de l’aider dans la réhabilitation de sa personnalité contre les
violences psychologiques garce à l’empowerment.

Pour commencer, on établit un climat de confiance, et on respecte le choix de la personne sans la


brusquer à quitter la maison. Car il faut prendre en compte, c’est à cause des enfants le plus
souvent, qu’elle ne veut pas quitter avec un homme violent. Parce qu’elle sait, à son départ les
enfants seront certainement la cible du courroux de leur père. On écoute sans juger la personne,
parce qu’il faut comprendre à quel point c’est pénible pour elle de venir se confier après avoir
subi les violences. On l’aide à restituer les rôles, lui faire accepter que ce n’est pas sa faute,
qu’elle n’a pas à subir cela, qu’elle n’a rien fait de mal qui puisse mériter qu’un homme quel
qu’il soit la traite ainsi. On incite la femme à croire en elle, de miser sur ses capacités pour
reprendre pouvoir sur sa vie et sur son corps. Et pour finir on lui réfère à un docteur, pour un
examen et/ou suivie médicale. Puis vers un juge ou bureau d’assistance légale pour les poursuites
judiciaires.

Mme Coicou a donné des conseils utiles, pour mettre en place un plan de sécurité contre les
violences physiques dans la maison. Comme mettre tous ses papiers, de l’argent et des vêtements
de côté, dans une cachette pour les situations d’urgence, ou quand elle se sentira prête à partir. La
femme peut établir un code, avec sa famille ou un membre du voisinage, pour qu’une personne
vienne rapidement à son secours lorsque la situation dégénère afin qu’elle évite la mort. En cas
de visites à l’hôpital après avoir reçu coups et blessures, et que la femme ne peut pas parler parce
que l’homme la suit partout où elle va, ou refuse de la laisser seule. Il existe « le point noir dans
la paume de la main » qui est un code international des féministes, qui permet d’identifier
discrètement une personne victime de violences conjugales. On peut l’aider aussi, à identifier les
signes avertisseurs de quand son agresseur va exploser. Et de se protéger comme, essayer de ne
pas être dans une pièce où il y a une arme par exemple, pour l’aider à rester en vie en attendant
qu’elle trouve la possibilité de quitter son bourreau.

Hervia Dorsinville

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