MOOC « Étudiants dyslexiques dans mon amphi : comprendre et aider »

Séquence 5 – Module 3

MOOC « Étudiants dyslexiques dans mon amphi : comprendre et aider »

Séquence 5 – Module 3
Présentation du projet ETUDYS

À l’Université de Lyon, en 2012/2013, parmi les 969 étudiants recensés

en situation de handicap, environ 33% présentaient des troubles du
langage.

Il s’agissait la plupart du temps d’une dyslexie. Partant de ce constat, la

Mission Handicap de l’Université De Lyon a pointé la nécessité de se
pencher sur la question.

C’est dans ce contexte qu’un projet pluridisciplinaire, le projet ETUDYS,

a été mis en place.

Ce projet permet donc d’enrichir un domaine de recherche encore

méconnu et de développer des réflexions, des recommandations et des
remédiations, et ainsi de favoriser la mise en place d’aménagements
adaptés et réaliser des campagnes de sensibilisation dans le monde
universitaire et des formations.

Ce projet a trois objectifs principaux de recherche.

1- Connaître les spécificités des difficultés ressenties par les

étudiants dyslexiques dans leur vie universitaire en recueillant des
données subjectives à partir d’une enquête en ligne dans les
établissements d’enseignement supérieur de l’Université de Lyon.

2- Évaluer objectivement les difficultés mentionnées par les

dyslexiques et tester la persistance de déficits cognitifs sous-

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jacents à la dyslexie ou potentiellement associés à celle-ci par le

biais d’un bilan neuropsychologique et orthophonique adapté aux
jeunes adultes.

3- Évaluer objectivement les difficultés mentionnées concernant la

production écrite et, dans une moindre mesure, la production orale,
en typant les difficultés rédactionnelles spécifiques aux dyslexiques
et en menant une réflexion sur les remédiations et les aides qui
pourraient aider les étudiants dyslexiques quand ils produisent des
textes.

Pour résumer, des données subjectives sont obtenues par le biais de

l’enquête. Elles ont été rapprochées des données objectives issues des
bilans et de l’expérimentation psycholinguistique.

Le but ? Spécifier au mieux les difficultés des étudiants dyslexiques et

mettre en place remédiations et formations. Avant d’aller plus loin,
donnons quelques chiffres sur le handicap à l’Université de Lyon, l’année
de déroulement du projet Etudys.

18 établissements (universités et grandes écoles) / 1141 étudiants

déclarés en situation de handicap / dont 423 présentant des troubles du
langage (une partie non négligeable des étudiants dyslexiques ne se
déclarant pas aux missions handicap de leur établissement, la proportion
d’étudiants dyslexiques pourrait être en réalité bien plus importante).

Donnons quelques chiffres sur l’échantillon : 17 établissements sur les

18 contactés / 1454 étudiants ayant participé / dont 120 étudiants
dyslexiques.

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Parmi les étudiants participant, nous avons constitué deux groupes : un

groupe d’étudiants dyslexiques et groupe un d’étudiants non dyslexiques
(apparié en âge, en genre et en années d’études). Notons que nous
avons exclu les étudiants bilingues et les étudiants qui présentaient une
pathologie de l’attention.

Les questions ont porté sur

- le diagnostic

- la vie universitaire

- l’organisation du temps

- les difficultés à l’écrit

- les difficultés attentionnelles

« Avez-vous déjà eu un ou plusieurs diagnostics de troubles des

apprentissages ? »

« A quel point avez-vous des difficultés à cumuler prise de note, écoute

et diaporama ? »

Suite à l’enquête, le bilan a été proposé à notre échantillon.

31 étudiants dyslexiques ont accepté de poursuivre l’aventure. De fait,

un groupe de 31 étudiants non-dyslexiques a été constitué, apparié en
âge, en genre et en années d’études.

Ils ont tous passé le bilan orthophonique et neuropsychologique conçu

spécialement pour cette étude (avec un focus tout particulier sur
l’attention).

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Les performances ont été recueillies, traitées statistiquement et

interprétées par l’enseignant-chercheur en psychologie et par la
neuropsychologue du projet.

Les deux groupes ont ensuite participé à une expérimentation

psycholinguistique.

Le principe : Produire 4 textes, afin de :

- Faire un état des lieux des choix linguistiques des étudiants et de

leur adaptation au contexte de production

- Pouvoir étudier les compétences textuelles des étudiants.

En effet, produire à l’oral et à l’écrit est une tâche très sollicitée et

essentielle à l’université mais pourtant trop peu d’études scientifiques s’y
consacrent.

Les étudiants devaient :

- Regarder une vidéo montrant des conflits (vol, bagarre, exclusion

sociale par exemple).

- Puis produire : deux textes oraux (un narratif, un expositif) et deux

écrits (un narratif, un expositif)

Les textes oraux ont été enregistrés et filmés et les textes écrits ont été
collectés par le biais de tablettes graphiques, afin que les données en
temps réelles (telles que la vitesse d’écriture ou les pauses) puissent
être analysées.

Différents types d’analyses en découlent :

- Les erreurs orthographiques et grammaticales ;

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- La grammaire, pour voir comment les individus encodent les

messages

- L’organisation générale des textes

- La vitesse d’écriture

- Les pauses

- Les révisions

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