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LA BIBLE

ET LES EXTRATERRESTRES
PIERRE-JEAN MOATTI

LA BIBLE
ET LES
EXTRATERRESTRES

EDITIONS ROBERT LAFFONT


PARIS
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© E d i t i o n s R o b e r t L a f f o n t , S.A., 1977
Beréshit bara élohim aet ha-shamaïm ve-aet ha-arets
« Au commencement Dieu créa le Ciel et la Terre... »
A ma femme,
dont les convictions chrétiennes
ont été profondément choquées
par mes thèses et hypothèses.

Aux Auteurs qui m'ont ouvert


« les Portes de l'étrange. »,
en sincère hommage.
INTRODUCTION

Ce livre ne poursuit nullement le but de détruire la


religion.
Pas plus la religion juive que la catholique.
Si un croyant lit ces lignes qu'il sache que je n'ai pas
cherché à ébranler sa foi. Si certains passages heurtent
ses convictions, qu'il se souvienne qu'un peu de science
éloigne de la religion, mais que beaucoup de science
vous y ramène.
C'est avec le plus grand respect pour toutes les croyan-
ces que cette étude a été entreprise.
C'est aussi avec le plus grand respect pour le texte
sacré que la Bible sera analysée. Si ce livre a été trans-
mis, pendant des millénaires, de génération en généra-
tion, sans qu'une lettre en ait été changée, c'est sans
aucun doute qu'il apporte à l'humanité un message.
Que la signification profonde de ce message n'appa-
raisse pas lors d'une lecture superficielle, c'est l'évidence
même. Mais on n'approche pas la Bible comme on aborde
un recueil de fables.
Il y a trop d'énigmes, trop de mystères, pour qu'un
homme sage puisse se croire autorisé à trancher. Ce
serait, de sa part, faire preuve de beaucoup de suffi-
sance.
L'explication que nous proposons n'est qu'une parmi
beaucoup d'autres. Son seul mérite est de laisser parler
le texte, sans jamais le « forcer » pour le faire cadrer
avec une thèse préétablie.
Que cette explication laisse subsister nombre d'énigmes
sera peut-être son second mérite. Elle ne donne pas
réponse à tout. Mais nous savons maintenant que bien
des passages incompréhensibles de la Bible, il y a trente
ans, s'éclairent aujourd'hui comme par enchantement.
Ce qui nous paraît obscur aujourd'hui encore se lira
clairement dans quelques décennies. Il suffit de savoir
attendre !
A chaque pas, l'esprit bute sur une énigme.
Mystère de ce texte, d'abord, qui nous vient des pro-
fondeurs des temps, ciselé comme un joyau, d'un style
pur comme du cristal.
Mystère de l'histoire qui nous est contée où, sous le
sens apparent des mots, apparaît une signification cachée
qui éclaire le destin de l'humanité tout entière.
Mystère de cet alphabet hébreu ! Avec ses vingt-
deux lettres, toutes des consonnes ! Ces lettres carrées
que l'on ne peut comparer au dessin d'aucune autre de la
même époque. Pas plus au hiéroglyphe égyptien, qu'à
l'écriture cursive sumérienne. Ces consonnes hébraïques
que l'on agrémente de voyelles seulement pour les voca-
liser et en faciliter la prononciation. Ces voyelles qui
ne sont que des signes (point, trait) et dont le son varie
selon qu'on le place au-dessous, à droite, à gauche, ou
au-dessus de la lettre-consonne.
Mystère encore de ces lettres-consonnes. Qui sont
en même temps des chiffres. Chaque lettre ayant sa
valeur propre. Cette valeur restant la même, quelle que
soit la place occupée par la lettre dans le mot. De sorte
que l'addition des lettres-chiffres d'un mot donne un
nombre constant quelle que soit la manière dont on
combine les lettres qui le composent.
Certains auteurs ont été amenés ainsi à penser que
ce n'est pas au sens du mot qu'il faut s'attacher pour
comprendre le message de la Bible, mais à la valeur du
chiffre.
C'est un livre entier qu'il faudrait consacrer au mys-
tère de cet alphabet hébreu.
Comment ce peuple de nomades du désert, qui pousse
ses troupeaux devant lui, qui ne s'est encore fixé nulle
part, qui vit sous la tente, aurait-il pu inventer cet alpha-
bet de vingt-deux lettres-consonnes-chiffres ?
Vingt-deux lettres seulement, pour exprimer les idées
les plus abstraites. Vingt-deux lettres seulement pour
former, avec elles, tous les mots du monde. Il faut
comprendre le degré d'abstraction nécessaire pour
aboutir, après des millénaires d'effort de synthèse, à
un pareil résultat.
Or, cet alphabet arrive aux Hébreux tel quel. Il n'a
pas de précédent. Il n'aura pas d'évolution. Israël,
quatre mille ans plus tard, le reprendra tel qu'il était
du temps de la préhistoire.
Les Egyptiens qui sont beaucoup plus évolués que
les Hébreux sur tous les plans, en sont encore, à la même
époque, aux hiéroglyphes, c'est-à-dire aux idéogrammes.
On veut écrire : « vautour », on dessine un vautour.
Les caractères de l'écriture ne constituent pas encore
un alphabet véritable. Ce ne sont chez eux qu'une imi-
tation plus ou moins exacte des objets existant dans
la nature.
Et le nombre des hiéroglyphes dépasse six cents !
Quant à l'écriture sumérienne, probablement la plus
vieille du monde, utilisée par le peuple qui s'est installé
au sud de la Babylonie, dans le pays de Sumer, vers
le cinquième millénaire avant notre ère, elle compte
près d'un millier de signes à la même époque.
Et cependant la civilisation sumérienne rayonne sur
tout le Moyen-Orient.
Mystère, toujours, de cette religion monothéiste dont
la conception est si contraire au penchant naturel des
hommes des premiers âges pour l'adoration des forces
naturelles plus redoutables et plus proches.
Mystère, enfin, de ce peuple juif ! Venu d'on ne sait
où !
Peuple bivouaquant dans le désert. Plus sauvage que
tous les autres peuples qui l'entourent. Et qui se sert
d'une langue qui n'est comparable ni à l'égyptien, ni
au sumérien, ni à celle d'aucun autre peuple de l'épo-
que.
Et qui dispose d'un alphabet en avance de plusieurs
siècles sur ceux de peuples plus civilisés que lui.
Mystère de la persécution constante de ce peuple,
qui prétend porter à l'humanité le message de l'Amour
Divin, et que les religions, qui reconnaîtront pour leur
ce Dieu des Juifs, ne cesseront de mépriser, de dépouil-
ler et de brûler vif.
Mystère de la survivance étonnante de ce peuple
traqué.
Que Rome anéantit sur ses gibets, que le Moyen Age
Très Chrétien immobile sur ses bûchers, que le roi de
France convertit sous peine de mort. Et qui vit
encore !
Mystère de cette collectivité qui n'est pas un peuple,
dispersée qu'elle est depuis des millénaires aux quatre
coins du monde.
Qui n'est pas davantage une race, puisqu'on y trouve
du blond, du roux, du brun et même de l'ébène.
Et qui n'est pas, non plus, une religion, car on reste
Juif même sans croire en Dieu.
Mystère, enfin, de sa résurrection, sur sa Terre
Promise.
Avec comme langue moderne, son vieux langage anti-
que qui ne servait plus depuis longtemps qu'à la prière.
Et retrouvant contre lui, de la Mer Morte au Jourdain,
les mêmes haines qu'il y a quatre mille ans et les
mêmes vertus guerrières de ses lointains ancêtres, lui
qui se laissait traîner de ghetto en four crématoire, de
pogrom en bûcher sans plus réagir que l'agneau au
sacrifice.
CHAPITRE PREMIER

LES SIX JOURS DE LA CRÉATION


(Shéshet-iéméi-beréshit)

Beréshit bara Elohim aet ha-shamaïm ve-aet ha-arets .


« Au commencement Dieu créa le Ciel et la Terre... »
C'est ainsi que commencent, en principe, toutes les
traductions de la Bible.
On traduit Elohim par Dieu.
La tradition juive va d'ailleurs dans le même sens :
le tétragramme hébreu (quatre lettres) IHVH, qui est
une définition de Dieu, ne doit pas s'énoncer. Il se pro-
nonce Adonaï. Or Adonaï et Elohim sont deux pluriels.
La singularité, si l'on peut dire, de ces deux pluriels
(Adonaï et Elohim) a étonné maints auteurs... et déjà
Voltaire !
Il est, en effet, surprenant que le peuple juif, —
monothéiste et le seul à l'être pendant des millénaires au
milieu de peuplades païennes aux dieux innombrables —,
ait choisi deux pluriels pour désigner son Dieu Unique,
IHVH.

1. Le mot hébreu aet ne se traduit pas. Il annonce le complément


direct défini qui le suit immédiatement. Son orthographe est : alef-
tav, et deux petits points sous alef le phonétisent en è. Pour repro-
duire phonétiquement : alef, deux petits points, tav, j'ai adopté la
formule a-e liés, t, et cela pour essayer de respecter le alet-tav. Car
dans la symbolique hébraïque ce petit mot aet signifie le Commen-
cement et la Fin de Tout : alef, première lettre de l'alphabet, initiale
de Adonaî-Dieu Commencement de Tout, et Tav vingt-deuxième et
dernière lettre de l'alphabet, synonyme de l'achèvement des Temps.
M a i s le f a i t est l à :
« s h é m a I s r a ë l , A d o n a ï E l o h é ï n o u , A d o n a ï e k h a d ».
« Ecoute Israël, Adonaï est notre Dieu, A d o n a ï est
Un. »
A c c e p t o n s d o n c ces d e u x pluriels. E n n o t a n t s i m p l e -
m e n t qu'en hébreu A d o n signifie Maître, Seigneur ; que
le p o s s e s s i f A d o n i s i g n i f i e M o n M a î t r e , M o n s e i g n e u r e t
a u s s i M o n s i e u r et q u e A d o n a ï signifie Messeigneurs.
Il e û t é t é p l u s s i m p l e q u e l a B i b l e d i s e A d o n i , M o n s e i -
gneur.
M a i s si l e t e x t e s a c r é a p r é f é r é le p l u r i e l c ' e s t c e r t a i -
n e m e n t voulu. Car c h a q u e m o t compte, c h a q u e lettre est
pesée et a sa raison d'être.
N o u s g a r d e r o n s d o n c le m o t b i b l i q u e t e l q u e l . M a i s
sans lui donner de traduction française. E t nous tra-
duirons Elohim par Elohim.
O n voit q u ' a v e c la Bible les é n i g m e s c o m m e n c e n t dès
l a p r e m i è r e l i g n e . L e L i v r e S a c r é e s t u n t e x t e « r é v é l é »,
d o n t p a s u n m o t , p a s u n e lettre n ' o n t été c h a n g é s a u
c o u r s d e s siècles. C'est le « M e s s a g e » t r a n s m i s d e g é n é -
ration en génération. Le sens caché nous en échappe
s o u v e n t . M a i s d e siècle e n siècle le v r a i s e n s s ' é c l a i r e .
Il s u f f i t d ' ê t r e p a t i e n t .
E t q u a n d o n ne sait p a s encore, il f a u t se c o n t e n t e r
d e la t r a d u c t i o n littérale q u i a b e a u c o u p de s a v e u r :
« s h é m a I s r a ë l A d o n a ï E l o h é ï n o u A d o n a ï e k h a d ».
« E c o u t e Israël, Messeigneurs nos Elohim, Messei-
g n e u r s sont UN. »
Mais revenons à E l o h i m qui vient (ou qui viennent)
d e c r é e r le ciel et l a t e r r e a u p r e m i e r v e r s e t d e l a G e n è s e .
Le second verset commence par :
« E t la T e r r e était d é s e r t et désolation (sens d e s s u s
dessous, avec u n e idée d e m o u v e m e n t , « t o h o u va-
b o h o u ») e t l ' o b s c u r i t é ( r é g n a i t ) s u r l a s u r f a c e d e
l ' a b î m e »,
et ce v e r s e t 2 s ' a c h è v e p a r six m o t s q u e l a t r a d u c t i o n
française nous restitue sous la forme :
« e t l ' e s p r i t d e D i e u p l a n a i t s u r l e s e a u x ».
O r , le t e x t e h é b r e u d i t :
« ve-rouakh-elohim merakhéfet al pnéï-hamaïm »
Traduisons littéralement :
ve-... E t . . .
r o u a k h . . . , c ' e s t le v e n t :
r o u a k h - p é r a t s i m , c ' e s t le c o u r a n t d ' a i r ,
r o u a k h - q a d i m , c ' e s t le v e n t d ' E s t ,
t a k h a n a t - r o u a k h , c ' e s t le m o u l i n à v e n t , etc.
Ce n ' e s t q u e p a r e x t e n s i o n q u e r o u a k h p e u t a u s s i
signifier : âme, esprit, souffle ( q u o i q u e â m e soit m i e u x
r e n d u e p a r n e s h a m a , et souffle p a r neshef).
C o n s e r v o n s d o n c la t r a d u c t i o n littérale :
v e - r o u a k h - e l o h i m : E t le v e n t d ' E l o h i m
merakhéfet... : rakhof, c'est trembler, s'agiter, ébranler,
et, p a r e x t e n s i o n , glisser, p l a n e r (de m ê m e q u e r a k h e f ,
et irékhif).
al... s u r
pnéï... la face
ha-maïm... l'eau.
A u lieu de :
« E t l ' e s p r i t d e D i e u p l a n a i t s u r l e s e a u x »,
nous aurions :
« E t l e v e n t d ' E l o h i m t r e m b l a i t s u r l a f a c e d e l ' e a u »,
ou encore :
« E t le v e n t d ' E l o h i m a g i t a i t la s u r f a c e d e l ' e a u . »
N o u s s o m m e s loin, o n le voit, d u c a l m e d ' u n e s p r i t
immatériel qui plane à la surface d'une eau tranquille.
D ' a u t a n t q u e t o u t est c h a o s et d é s o r d r e et q u e « les
e a u x d u d e s s u s » n ' o n t p a s e n c o r e été s é p a r é e s « des
e a u x d u d e s s o u s » d u f i r m a m e n t , c o m m e n o u s le v e r -
r o n s p a r la suite.
Il s e m b l e b i e n q u e n o u s s o y o n s p l u t ô t e n p r é s e n c e
d ' u n ê t r e o u d ' u n o b j e t q u i se d é p l a c e d a n s les airs,
e t d o n t « le souffle, le v e n t q u ' i l p r o v o q u e , f a i t p a l p i t e r
e t s ' a g i t e r l a s u r f a c e d e l ' e a u ».
Cette t r a d u c t i o n littérale n'évoque-t-elle pas, a u j o u r -

1. Si l'on prend, par exemple, le « Livre de l'Ecclésiastique »


(Qohélet en hébreu), en treize pages le mot hébreu rouakh est employé
16 fois. Il est traduit dans la Sainte Bible de Jérusalem 14 fois par
le mot français « vent », 2 fois seulement par « souffle ». Et jamais
par « esprit ».
d'hui, en c h a c u n de nous des images suffisamment pré-
cises p o u r qu'il soit besoin d'insister ?
Hélicoptère ?
Avion à réaction ?
Vaisseau spatial ?
Nous n'avons q u e l ' e m b a r r a s d u choix.
E t , si n o u s r e p r e n o n s n o t r e l e c t u r e a u c o m m e n c e m e n t
(béréshit), c o m m e t o u t s'éclaire et d e v i e n t s i m p l e :
« E l o h i m d é c o u v r i t (créa) le ciel e t l a t e r r e . Celle-ci
n'est que désert et désolation. L'obscurité y règne. E t
le v e n t q u e p r o v o q u e E l o h i m e n l a s u r v o l a n t f a i t p a l -
p i t e r et s'agiter la s u r f a c e de l'eau. »
E t c'est p r o b a b l e m e n t ainsi que tout a c o m m e n c é !

D ' o ù v i e n n e n t E l o h i m et le v a i s s e a u s p a t i a l ?
D ' u n a u t r e continent de n o t r e globe terrestre ? J e n e
crois pas.
Mais bien plutôt d'une autre planète. E t m ê m e d'une
a u t r e g a l a x i e p u i s q u ' i l s d é c o u v r e n t le Ciel et l a T e r r e et
n o u s le v e r r o n s p a r l a s u i t e t o u t le s y s t è m e solaire.
C'est d e v e n u u n lieu c o m m u n d'énoncer, de nos jours,
q u e la T e r r e n'est certainement pas la seule planète
h a b i t é e et que, p a r m i les m y r i a d e s d ' a s t r e s , e x i s t a n t s
o u d i s p a r u s , les c o n d i t i o n s n é c e s s a i r e s à la vie o n t p u
se t r o u v e r r é u n i e s , ici o u là, e n m ê m e t e m p s , u n p e u
a v a n t ou après, ou m ê m e des millénaires avant qu'elles
le s o i e n t s u r t e r r e .
T o u t plaide en faveur de cette hypothèse.
L a loi d e s p r o b a b i l i t é s d ' a b o r d : s u r le n o m b r e i n f i n i
de p l a n è t e s c'est faire p r e u v e d e b e a u c o u p de p r é t e n t i o n
q u e de s u p p o s e r q u e la T e r r e serait la seule à être
peuplée d'êtres vivants, alors qu'elle est u n e i n f i m e
planète à u n b o u t d u système solaire, l u i - m ê m e excentré
d a n s la galaxie visible et celle-ci n ' é t a n t q u ' u n e i n f i m e
partie de l'Univers i m a g i n a b l e .
E n s u i t e ce q u e l ' o n s a i t d e s c o n d i t i o n s n é c e s s a i r e s
à la vie et des m o n d e s q u i n o u s e n t o u r e n t r e n d de p l u s
e n p l u s fragile l ' h y p o t h è s e de la T e r r e seul et u n i q u e
creuset de prédilection p o u r l'apparition de la vie et
le d é v e l o p p e m e n t d ' u n e c e r t a i n e intelligence.
Rien n'interdit plus désormais de penser que sur une
autre planète l'évolution des êtres vivants s'est faite
p l u s vite o u p l u s tôt q u e s u r n o t r e globe et q u ' u n e
civilisation, en avance s u r la n ô t r e de plusieurs millé-
naires, s'y est développée.
L e s voyages i n t e r p l a n é t a i r e s — o ù le T e r r i e n e n est
encore aux premiers balbutiements — y étaient peut-
ê t r e c h o s e a u s s i c o u r a n t e il y a d i x m i l l e a n s , q u e l ' e s t
p o u r n o u s le v o y a g e P a r i s - N e w Y o r k e n a v i o n .
Il n ' e s t n u l b e s o i n d e d r a m a t i s e r l ' o b j e c t i f d e c e s
astronautes venus d'un autre monde. Certains roman-
ciers ont avancé l'hypothèse d ' u n refroidissement de
l e u r p l a n è t e d ' o r i g i n e q u i les f e r a i t rechercher une pla-
nète de refuge. E t l'imagination des a u t e u r s de science-
fiction n o u s a familiarisés avec des Extraterrestres
v e n a n t s u r la T e r r e d i s p u t e r à l ' h o m m e s o n gîte.
J e crois q u e la r a i s o n de ces visites est b e a u c o u p p l u s
simple : cette civilisation, arrivée c o m m e nous, m a i s
a v a n t nous, a u stade des vols interplanétaires, est sim-
p l e m e n t c u r i e u s e , c o m m e n o u s , de s a v o i r s'il existe
d ' a u t r e s m o n d e s h a b i t é s q u e le sien.
Et, loin d'être hostiles a u x « indigènes » qu'ils vont
r e n c o n t r e r , l o i n d e les c o l o n i s e r (ils n ' e n a u r a i e n t q u e
faire), ces êtres, s u p é r i e u r s à n o u s p a r la civilisation et
l'intelligence, v o n t s'efforcer a u c o n t r a i r e d ' a i d e r les
a u t r e s m o n d e s à s o r t i r d e l e u r « a t r o p h i e m e n t a l e »,
d e l e u r « b e s t i a l i t é ».
C o n n a i s s a n t le p r o c e s s u s d e l e u r p r o p r e é v o l u t i o n ,
ils v e u l e n t n o u s f a i r e p r o f i t e r d e l e u r e x p é r i e n c e e t
n o u s f a i r e f r a n c h i r les é t a p e s d e n o t r e t r a n s f o r m a t i o n
plus rapidement.
E t la Bible — c o m m e p l u s t a r d d ' a u t r e s récits, m o i n s
l é g e n d a i r e s q u ' o n n e le p e n s e — s e r a f e r t i l e e n i n t e r -
v e n t i o n s d e ce genre, où u n c o u p d e p o u c e d u D e s t i n
fait faire à l ' h u m a n i t é u n b o n d prodigieux d a n s sa m a r -
che vers la civilisation.
De quelle planète, de quelle galaxie viennent E l o h i m
et le v a i s s e a u s p a t i a l d o n t le souffle a g i t e l a s u r f a c e
d e s e a u x q u a n d i l s d é c o u v r e n t le C i e l e t l a T e r r e , c ' e s t -
à-dire lorsqu'ils p é n é t r e n t d a n s n o t r e a t m o s p h è r e et
survolent notre planète ?
N o u s n e le s a v o n s p a s , c a r l a B i b l e r e s t e m u e t t e à
ce s u j e t .

Mais notre planète n'est guère hospitalière p o u r


E l o h i m et ses c o m p a g n o n s : d'épais n u a g e s n o i r s l'entou-
r e n t , les e a u x r e c o u v r e n t les t e r r e s p r e s q u e d e t o u t e s
p a r t s . Il y f a i t s o m b r e . Il y f a i t h u m i d e . Ce n ' e s t p a s
u n lieu d'étape agréable.
Q u o i q u ' i l e n soit, E l o h i m n e r e s t e p a s inactif.
Il v a d ' a b o r d s ' a t t e l e r à d i s s i p e r l e s n u a g e s é p a i s
q u i o b s c u r c i s s e n t le ciel. C o m m e n t s ' y p r e n d - i l ?
Il n ' e s t p a s e x c l u d e p e n s e r q u ' u n e c i v i l i s a t i o n t r è s
avancée n'est pas en peine pour obtenir une précipitation
d ' e a u s u r le sol e n t r a n s f o r m a n t e n p l u i e d e s n u a g e s
é p a i s (qui n e d e m a n d e n t q u e cela, s u r t o u t q u a n d
l'atmosphère a atteint u n certain degré de saturation
hygrométrique).
E t la l u m i è r e a p p a r a î t o u r é a p p a r a î t s u r la T e r r e .
Le texte h é b r e u dit alors :
« v a ï a r é E l o h i m æ t h a - o r k i t o v »,
c e q u e le t r a d u c t e u r c l a s s i q u e t r a n s f o r m e e n : « D i e u
vit q u e la l u m i è r e é t a i t b o n n e . » Cela l a i s s e r a i t s u p p o s e r
q u ' i l n e le s a v a i t p a s a v a n t d e t e n t e r s o n e x p é r i e n c e .
Si « E l o h i m » d é s i g n e le D i e u T o u t P u i s s a n t Q u i S a i t
T o u t , la t r a d u c t i o n e s t p u é r i l e .
Si E l o h i m d é s i g n e les a s t r o n a u t e s q u i v i e n n e n t d ' a t -
t e r r i r ( a u s e n s p r o p r e d u t e r m e ) ce s e r a i t s u p p o s e r
qu'ils ne c o n n a i s s a i e n t p a s la l u m i è r e s u r leur p l a n è t e
d'origine, qu'ils ne l'auraient pas vue p e n d a n t leur long
v o y a g e i n t e r p l a n é t a i r e . H y p o t h è s e a b s u r d e , ils n e s o n t
p a s aveugles, ils s o n t d o t é s d ' y e u x , p u i s q u ' i l s v o i e n t
la l u m i è r e sitôt les n u a g e s dissipés.
L a traduction littérale donne :
« E l o h i m vit la l u m i è r e q u i (est) b o n n e . » Seul l'in-
dicatif présent d u verbe « être » n'existe pas en hébreu
e t e s t s o u s - e n t e n d u . Si l e r é d a c t e u r d u t e x t e a v a i t v o u l u
l ' i m p a r f a i t , il l ' a u r a i t m i s . E l o h i m a v u l a l u m i è r e e t i l
a v u q u ' e l l e e s t b o n n e . E n d ' a u t r e s t e r m e s il c o n s t a t e
qu'il a réussi son expérience. C'est c o m m e u n m a c h i n i s t e
q u i a b i e n réglé ses p r o j e c t e u r s et q u i signale « B o n
p o u r le s o n , b o n p o u r l a l u m i è r e . . . » L e d i s p o s i t i f m i s
en place a bien fonctionné.
E l o h i m v a le s t a b i l i s e r , p o u r b i e n « s é p a r e r la l u m i è r e
et l'obscurité » (c'est la suite d u texte biblique), et em-
p ê c h e r le r e t o u r d e s n u é e s a b u s i v e s q u i m a s q u a i e n t
la l u m i è r e d u soleil e n p l e i n j o u r .
Mais, direz-vous, c o m m e n t p a r l e r de soleil a u p r e m i e r
j o u r d e la c r é a t i o n a l o r s q u ' E l o h i m n e « fit les d e u x
l u m i n a i r e s m a j e u r s , le g r a n d l u m i n a i r e c o m m e p u i s -
s a n c e d u j o u r et le p e t i t l u m i n a i r e c o m m e p u i s s a n c e
d e l a n u i t , e t les étoiles » ( v e r s e t 16) q u ' a u q u a t r i è m e
jour ?
C'est la Bible q u i n o u s r é p o n d r a , verset 5 :
« E l o h i m a p p e l a l a l u m i è r e « j o u r », e t l e s t é n è b r e s
« n u i t ». Il y e u t u n s o i r . Il y e u t u n m a t i n . P r e m i e r
jour. »
S i l e s o l e i l n ' é t a i t p a s a u r e n d e z - v o u s d è s le p r e m i e r
j o u r , d ' o ù serait v e n u e la l u m i è r e et c o m m e n t aurait-il
p u y avoir u n j o u r (avec la lumière) et u n e n u i t (avec
les t é n è b r e s ) ?
L a c o n c l u s i o n est é v i d e n t e ! Ce n ' e s t q u ' a u q u a t r i è m e
c y c l e , a u q u a t r i è m e j o u r , q u e le C i e l s e r a s u f f i s a m m e n t
d é g a g é d e ses n u é e s p o u r q u e le soleil b r i l l e d ' u n v i f
éclat et q u e scintille la lune. E l o h i m v e n u d ' u n a u t r e
s y s t è m e p l a n é t a i r e « d é c o u v r e » ces d e u x a s t r e s et u n
n o u v e a u f i r m a m e n t c o m m e il a d é c o u v e r t l a T e r r e u n
p e u plus tôt.
E n t r e - t e m p s , il a le d e u x i è m e j o u r p a r a c h e v é s o n
travail p o u r lutter contre l'excès d ' h u m i d i t é a m b i a n t e ,
« e n s é p a r a n t l e s e a u x q u i s o n t s o u s le f i r m a m e n t d ' a v e c
l e s e a u x q u i s o n t a u - d e s s u s », e t e n « a m a s s a n t l e s
eaux du dessous en u n e seule m a s s e p o u r qu'apparaisse
l e C o n t i n e n t ». E t , le t r o i s i è m e j o u r , i l a e n s e m e n c é
la Terre d'herbe et d'arbres fruitiers.
Le cinquième jour fut consacré au développement
d e s p o i s s o n s e t d e s « g r a n d s s e r p e n t s d e m e r », e t d e s
oiseaux. N o t o n s , a u p a s s a g e , q u e les d e r n i è r e s décou-
vertes de la paléontologie s u r l'évolution des espèces
r e j o i g n e n t le t e x t e b i b l i q u e s u r l ' o r i g i n e d e la vie e n
milieu marin.
Ce n ' e s t q u e le s i x i è m e j o u r q u e le d é v e l o p p e m e n t d e
l a v i e p e u t se f a i r e s u r l a t e r r e , e n f i n s è c h e , a v e c « b e s -
t i a u x , b e s t i o l e s , b ê t e s s a u v a g e s » e t « h o m m e ».
L e t e x t e h é b r e u d i t a d a m . Ce q u i n ' e s t p a s u n p r é -
nom, m a i s signifie h o m m e . Notons dès m a i n t e n a n t q u e
le m o t a d a m e s t i n v a r i a b l e : u n h o m m e , d e s h o m m e s ,
u n e femme, des femmes... a d a m .
L'amélioration des conditions météorologiques permet
a u x « bestiaux, bestioles, bêtes sauvages » de proliférer.
Mais o n n e sait p a s quelle f u t la r é a c t i o n d ' E l o h i m
à l a v u e d e s o n p r e m i e r h o m i n i e n l o r s q u ' i l le r e n c o n t r a
(le c r é a ) . C e l u i - c i a p u a b a n d o n n e r l e s f l a n c s d e s m o n t a -
g n e s e n c e r c l é e s p a r les eaux, q u i é t a i e n t s o n gîte h a b i -
tuel, et d e s c e n d r e vers les plaines q u ' E l o h i m c o m m e n -
ç a i t à a s s é c h e r . E t le p r e m i e r c o n t a c t s ' é t a b l i t e n t r e
E l o h i m et lui.
E l o h i m et son é q u i p e c r u r e n t c e r t a i n e m e n t avoir fait
u n saut d a n s leur propre préhistoire en voyant leur
découverte.
Il p o u v a i t ê t r e t e n t a n t p o u r e u x d ' a c c é l é r e r , s u r
T e r r e , u n e é v o l u t i o n q u i a v a i t m i s des m i l l é n a i r e s à se
r é a l i s e r c h e z e u x , e t d e « f a i r e l ' h o m m e à l e u r i m a g e ».
E t r a n g e coïncidence, direz-vous, q u e ces gens d ' u n e
autre planète trouvent ainsi u n cousin éloigné s u r la
T e r r e . P a s t e l l e m e n t ! T o u t m a m m i f è r e q u i se d r e s s e r a
d é f i n i t i v e m e n t s u r ses p a t t e s a r r i è r e finira, a p r è s d e
l e n t e s évolutions, p a r v o i r s o n c e r v e a u se d é v e l o p p e r
à c a u s e d e l a s t a t i o n v e r t i c a l e . Il a p p r e n d r a à s e c r é e r
des outils et à s'en servir. D ' a b o r d r u d i m e n t a i r e s , p u i s
d e p l u s e n p l u s é l a b o r é s . Il s e c o n s t r u i r a u n a b r i , d e
p l u s e n p l u s s o p h i s t i q u é . Se v ê t i r a de p e a u x de bêtes.
P e r d r a s e s p o i l s s u p e r f l u s . I n v e n t e r a le f e u e t l a g r i l l a d e .
E t a p r è s le n o m b r e d e m i l l é n a i r e s v o u l u s , c o n s t r u i r a
une m a c h i n e électronique et un vaisseau spatial.
Chacun ressemblera-t-il à Elohim ?
Oui ! A la condition d'être bâti au départ, à quelques
kilos et c e n t i m è t r e s près, de la m ê m e f a ç o n : ni u n
microbe, ni u n dinosaure. Et qu'on ne demande pas
plus de ressemblance qu'il n'y en a entre u n Chinois,
u n Sénégalais et u n Suédois.

E t , le S e p t i è m e J o u r , E l o h i m se r e p o s a .
CHAPITRE II

LA DURÉE DES « JOURS » DE LA GENÈSE

On a beaucoup glosé sur la durée réelle de chacun


des grands travaux accomplis par Elohim : le Ciel, la
Terre, la lumière et les ténèbres « créés » en un jour !
La séparation « des eaux du dessus de celles du des-
sous » et le firmament en un autre jour...
Un jour seulement pour les continents, les arbres et
les plantes.
Un quatrième pour le soleil, la lune et les étoiles.
Un autre pour peupler les eaux de poissons et le Ciel
de la gent ailée.
Et, enfin, un sixième, pour les mammifères, les insec-
tes, les reptiles, et l'homme.
C'est beaucoup pour un Etre Suprême à qui il suffit
de penser une chose pour qu'elle se réalise. Si la Bible
nous énumère longuement les différentes étapes de la
création du monde c'est donc qu'il n'y a pas eu
« instantanéité », mais bien un échelonnement dans la
réalisation de ces énormes t r a v a u x
Mais alors six jours c'est trop pour Dieu tout-puis-
sant et c'est trop peu dans l'hypothèse contraire.
D'ailleurs, le créateur, Dieu tout-puissant a l'éter-
nité pour lui. Pourquoi aurait-il fait en six jours ce
1. Sur la durée des jours de la Genèse le lecteur pourra lire avec
intérêt Ces Dieux qui firent la Terre et le Ciel de Jean Sendy, aux
Editions Laffont.

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