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Montaigne sur les animaux

Résumé de l’extrait des Essais II, 12


§1. L’homme est la créature la plus faible, mais dans son orgueil, elle croit être la plus élevée de
toute la création, et considère les animaux comme lui étant inférieurs. Cette thèse est fausse car :
§2. (A) La première raison en serait que les animaux sont privés de langage et de pensée, ce que
l’on connaît par le défaut de communication qu’il y a entre hommes et animaux : ils ne se
comprennent pas entre eux. À cet argument, on peut répondre :
- Il est faux de dire que les hommes sont incapables de communiquer avec les animaux, car
certains auteurs rapportent des faits légendaires en ce sens, mais surtout parce que nous faisons
l’expérience de cette communication au quotidien lorsque nous comprenons les émotions
exprimées par certains animaux.
- S’il y a défaut de communication, ce peut être par notre faute et non la leur, de telle sorte que
les animaux peuvent estimer que nous sommes bêtes comme nous le pensons d’eux. Ou à la
limite la faute retombe sur les deux parties, et non uniquement sur eux.
- §3. Les animaux sont bien doués de langage, car ils sont capables de communiquer entre eux
au sein d’une même espèce et également entre différentes espèces. Ce langage peut prendre des
formes très variées et passer par des sons, des gestes, des comportements ou des silences. Et
prétendre que les formes non verbales de communication ne sont pas du langage est faux,
puisque nous les utilisons nous-mêmes, êtres humains.
- §4. Les animaux sont également doués de pensée et d’intelligence, car certains sont capables
de construire des sociétés organisées, et que d’autres réalisent des ouvrages complexes bien
supérieurs aux ouvrages humains. On croit souvent que l’homme est doué d’intelligence parce
qu’il n’a pas été pourvu par la nature d’éléments suffisants pour s’adapter à la nature (griffes,
plumes, poils, crocs, force, vitesse), contrairement aux animaux, qui eux sont naturellement
adaptés à leur milieu grâce à leur instinct (voir le mythe de Prométhée). La technique et la culture
seraient ainsi le propre de l’homme, par opposition à l’instinct de l’animal. Mais cela est
discutable pour deux raisons :
• Il est contradictoire de penser que les ouvrages réalisés par les animaux sont le résultat de
l’instinct, et non celui de la pensée et de l’intelligence comme chez l’homme, car alors
l’instinct serait supérieur à l’intelligence, qui pourtant serait ce qui donne à l’homme sa
supériorité sur l’animal.
• C’est faux, car d’un côté, les hommes ont été pourvus par la nature de nombreux atouts
leur permettant de s’adapter à leur milieu (peau résistante, nourriture naturelle abondante,
force et habileté spontanées, langage naturel), et que d’un autre côté, les animaux sont aussi
exposés et fragiles (ils pleurent également à la naissance), utilisent des objets extérieurs à leur
corps pour accroître leur force, ont la capacité de communiquer, sont capables de rire,
possèdent une culture (puisque les animaux de différentes régions ont des particularités
transmises par imitation et apprentissage).
§5. Il faut donc conclure qu’il y a une grande ressemblance entre l’homme et l’animal, et que
leur différence est une différence de degré et non de nature : l’homme ne possède aucune supériorité
sur l’animal. Le fait de penser que l’intelligence donne une supériorité à l’homme est absurde pour
deux raisons :
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- Les animaux aussi possèdent une intelligence (exemple du renard), qui leur permet comme
nous de réaliser tout ce qu’ils font. Par vanité, on pense que ce que l’on fait on se le doit à soi-
même et non à la nature, de telle sorte que, faussement, nous attribuons aux animaux tous les
avantages naturels mais les privons d’intelligence, et inversement, nous nous privons de tous les
avantages naturels et nous attribuons l’intelligence, afin de nous honorer.
- Si l’intelligence de l’homme permettait de le distinguer de l’animal, cela serait pour le rendre
inférieur et non supérieur à l’animal, car d’un côté, l’intelligence est la source principale des
maux qui affectent l’homme (trouble, désespoir, maladie, péché), et d’un autre côté, l’inné est
supérieur à l’acquis, plus proche de l’agir divin, qui consiste à ne pas errer comme le fait l’agir
libre et indéterminé.
§6. (B) La deuxième raison (voir §1-2) en serait la liberté que nous avons d’user des animaux
dans notre propre intérêt. Cette capacité de dominer et de l’emporter nous mettrait au-dessus d’eux.
À cet argument, on peut répondre :
- Si l’emprise que nous avons sur les animaux était un critère de notre supériorité, il faudrait
conclure que certains hommes sont supérieurs à d’autres qui sont sous leur domination (exemple
des esclaves, serviteurs, soldats, etc.).
- §7. En réalité, c’est celui qui est dominé qui l’emporte, puisque le maître d’un animal devient
son serviteur. Il doit lui donner de la nourriture et s’occuper de lui.
- §8. La domination n’est pas un critère de supériorité, mais d’infériorité, car il est plus noble et
généreux de ne pas dominer les autres. En ce sens, les animaux sont supérieurs, puisqu’ils ne
s’asservissent pas les uns les autres.
- Il est faux de dire que l’emprise s’exerce uniquement des hommes sur les animaux, car les
animaux aussi l’exercent sur les hommes (exemple des tigres qui chassent les hommes), de
même que les uns sur les autres.
- §9. La domination de l’homme s’exerce parfois davantage par la ruse que par la force —
même si d’autres animaux usent également de ruse —, car du point de vue de sa force, l’homme
est très faible. Il suffit de quelques poux pour le détruire.
[§10. Réintroduction hors de propos de l’idée du §4 accompagnée de beaucoup d’exemples :
c’est par science, prudence, culture et technique qu’agissent les animaux, et non simplement par
instinct, car ils sont capables de raisonnement, apprentissage, enseignement et intelligence. Il n’y a
aucune raison de considérer une différence radicale entre l’homme et l’animal, car comme il le dit :
« Il se trouve plus de différence de tel homme à tel homme que de tel animal à tel homme »].
§11. (C) Si nous nous considérons comme supérieurs par rapport aux animaux (voir §1-2), c’est
d’abord parce que nous sommes orgueilleux (§1), et ensuite parce que nous sommes habitués à
mépriser ce qui nous semble lointain et étranger, ce que nous ne comprenons pas. De même que
nous considérons comme sauvages ceux qui n’ont pas la même culture que nous, nous considérons
comme inférieurs les animaux.
§12. (D) Il est faux d’affirmer que l’homme est supérieur aux animaux (§1). Il faut plutôt dire
qu’ils sont égaux, car :
- Tout comme les hommes, les animaux ont une culture, puisque certains possèdent même une
religion et des rites mortuaires. Quant aux autres, on ne peut pas dire qu’ils n’en possèdent pas
du simple fait qu’on ne l’a pas constaté.
- §13. Ceux-ci ont des capacités bien supérieures à celles des êtres humains. Ils peuvent vaincre
des armées, prévoir les vents, changer de couleur, prédire l’avenir, endormir les proies, etc.
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- §14. En ce qui concerne ses activités vitales (santé et sexualité), l’homme ne se distingue pas
des animaux, mais au contraire il lui est conseillé de prendre exemple sur eux.
- §15. Les animaux possèdent un sens de la justice en donnant à chacun ce qui lui est dû : ils
aiment leurs bienfaiteurs et attaquent les agresseurs.
- §16. Ils sont plus loyaux et fidèles en amitié et en amour que les êtres humains.
- §17. Les animaux ont en général des désirs plus réglés que les nôtres, car l’ignorance et les
fausses opinions nous ont conduits à désirer ce qui est inutile et nuisibles, en nous privant du
bonheur et du contentement (voir la classification des désirs selon Épicure). Mais ils ne sont pas
non plus à l’abri de la débauche, comme les êtres humains.
- §18. Les animaux font preuve de malice et de ruse (exemple de l’âne de Thalès).
- §19. Les animaux sont capables de se projeter dans l’avenir en prévoyant les saisons par
exemple lorsqu’ils stockent de la nourriture.
- §20. La guerre ne montre pas la supériorité d’une espèce, mais plutôt son infériorité car d’un
côté elle part souvent de raisons vaines (exemple de la guerre de Troie), et d’un autre côté elle
conduit à la destruction de l’espèce. Si l’homme est seul capable de faire la guerre, c’est qu’il est
inférieur aux animaux. Mais en réalité, d’autres espèces animales sont capables de faire la guerre.
L’homme, qu’il soit ordinaire ou seigneur, est aussi misérable que les animaux, mû par des
motifs insignifiants et passionnels.
- §21. Les animaux sont capables de faire preuve de gratitude et de reconnaissance.
- §22. Les animaux établissent des relations de couple comme les êtres humains, parfois fondés
sur la fidélité, parfois sur la mise en commun.
- §23. Les animaux ont des relations sociales entre eux fondées sur l’entraide et la coopération,
que ce soit au sein d’une même espèce ou entre différentes espèces.
- §24. Certains animaux possèdent des connaissances en mathématiques et astronomie.
- §25. Certains animaux possèdent des qualités morales comme le courage, le repentir,
l’hospitalité, la gentillesse.
- §26. L’exemple des alcyons, dont le nid, est d’une complexité inconcevable.
- §27. Tout comme les êtres humains, les animaux possèdent la capacité de former des concepts
abstraits, de se représenter mentalement des objets qui ne sont pas présents et de rêver.
- §28. L’homme n’est pas plus beau que l’animal, parce que la beauté humaine est relative. Les
hommes entre eux ne sont pas d’accord sur ce qu’est la beauté d’un être humain. Mais il est
évident que certains animaux sont plus beaux que nous par leurs qualités et couleurs, d’autres
sont égaux à l’homme en ce qu’ils regardent vers le ciel, d’autres sont plus laids, mais justement
parce qu’ils ressemblent à l’homme (singe et cochon). Le corps humain est laid dans sa nudité,
c’est pourquoi il est nécessaire de le couvrir.
§29. (E) En toute sincérité, comme le reconnaissent certains philosophes, l’être humain reconnaît
la supériorité des animaux dans beaucoup de domaines, comme la santé, et le caractère illusoire des
avantages qu’il s’arroge, comme la raison et la science.

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