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Question 3
A la lumière du paragraphe 3 du canon 776 (code des Eglises orientales) parler de l’unité
et l’indissolubilité du mariage : fondements bibliques et théologiques et implications
morales.
PLAN
Introduction
2. Indissolubilité du mariage
4. Implications morales
Conclusion
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Introduction
Selon l’encyclique « Casti connubii », on dégage que le Créateur lui-même a
formé le premier exemplaire dans le mariage de nos premiers parents, quand il a voulu
que ce mariage ne fût qu’entre un seul homme et une seule femme. Et bien que, ensuite,
le suprême Législateur divin ait, pour un temps, relativement relâché la rigueur de cette
loi primitive, il est absolument certain que la loi évangélique a restauré en son intégrité
cette parfaite unité primitive et qu'elle a aboli toute dispense : les paroles du Christ et
l’enseignement constant de l’Eglise comme sa constante façon d’agir le montrent à
l’évidence. C’est donc à bon droit que le saint Concile de Trente a formulé cette
solennelle déclaration : « Le Christ Notre-Seigneur a enseigné clairement que par ce lien
deux personnes seulement sont unies et conjointes, quand il a dit : C’est pourquoi ils ne
sont plus deux, mais une seule chair».
gagnant. Il n’est pas dans l’intention des époux de se séparer à la première difficulté, ni à
la deuxième. Quels que puissent être les aléas de leur existence ultérieure, ce que les
époux expriment par leur mariage, devant Dieu et devant les hommes, c’est leur
espérance commune de les surpasser.
Par contre, en union libre, même si la durée de la vie commune installe progressivement
l’évidence du lien, la réversibilité du choix du partenaire reste à tout instant possible.
Jusqu’au terme de leur histoire commune, les partenaires garderont ouverte la possibilité
de se retirer de l'union .
2. Indissolubilité du mariage
L’ensemble de tant de bienfaits se complète et se couronne par ce bien du mariage
chrétien, que, citant saint Augustin, Nous avons appelé sacrement, par où sont indiquées
et l’indissolubilité du lien conjugal et l’élévation que le Christ a faite du contrat — en le
consacrant ainsi — au rang de signe efficace de la grâce. Et tout d’abord, pour ce qui
regarde l’indissolubilité du contrat nuptial, le Christ lui-même y insiste quant il dit : « Ce
que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare point », et : « Tout homme qui renvoie sa
femme et en prend une autre commet l’adultère : et celui qui prend la femme répudiée par
un autre commet un adultère, lui aussi». Dans cette indissolubilité, saint Augustin place
en termes très clairs ce qu’il appelle le bien du sacrement : « Dans le sacrement, on a en
vue ceci : que l’union conjugale ne peut être rompue, et que le renvoi ne permet à aucun
des deux époux une nouvelle union même pour avoir des enfants».
Cette inviolable fermeté, dans une mesure d’ailleurs inégalé, et qui n’atteint pas
toujours une aussi complète perfection, convient cependant à tous les vrais époux, car la
parole du Seigneur : Ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare point, a été dite du
mariage de nos premiers parents, c’est-à-dire du prototype de tout mariage à venir, et
elle s’applique en conséquence à tous les vrais mariages. Sans doute, avant le
Christ, cette sublimité et cette sévérité de la loi primitive fut tempérée à ce point que
Moïse permit aux membres de son peuple, à cause de la dureté de leur cœur, de faire,
pour certaines causes déterminées, l’acte de répudiation ; mais le Christ, en vertu de sa
suprême puissance de législateur, a révoqué cette permission d’une plus grande licence,
et il a restauré en son intégrité la loi primitive, par ces paroles qui ne devront jamais être
oubliées : « Ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare point» .
Si cette indissolubilité semble être soumise à une exception, très rare d’ailleurs
comme dans les mariages naturels contractés entre seuls infidèles, ou si cette exception se
vérifie en des mariages consentis entre chrétiens — ces derniers mariages consentis sans
doute, mais non encore consommés, — cette exception ne dépend pas de la volonté des
hommes ni d’aucun pouvoir purement humain, mais du droit divin, dont seule l’Eglise du
Christ est la gardienne et l’interprète. Aucune faculté de ce genre, toutefois, pour aucun
motif, ne pourra jamais s’appliquer à un mariage chrétien contracté et consommé. Dans
un mariage pareil, le pacte matrimonial a reçu son plein achèvement, et du même coup,
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Quand ces principes sont choisis par un mari et sa femme, en harmonie dans leur
relation, en tant que croyants nés de nouveau, voilà qui donne naissance à un mariage
biblique, à une unité fondamentale. Il ne s’agit pas d’une relation tronquée, mais une
relation en équilibre avec le concept de Christ le chef de l’homme et de la femme
ensemble. Donc, le concept biblique du mariage est une unité entre deux êtres qui reflète
l’unité du Christ et de son Eglise.
Le Pape a rappelé que « la révélation biblique est avant tout l’expression d’une
histoire d’amour, l’alliance de Dieu avec les hommes. Ainsi l’amour et l’union entre un
homme et une femme dans le mariage sont-ils reconnus par Dieu comme le symbole de
l’histoire du salut.
Comme l’Incarnation du Fils se révèle pleinement dans la Croix, le véritable amour
humain est don de soi, qui ne peut être en se soustrayant à la Croix.
Le Saint-Père a alors souligné certaines tendances négatives qui nuisent au « lien profond
existant entre Dieu et l’homme, entre l'amoure divin et l'amour humain », citant
« l’avilissement de ce dernier par la suppression de la capacité authentique d’aimer qui se
révèle aujourd’hui comme l’arme la plus efficace pour éliminer Dieu en l’homme,
l’éloigner du cœur de l’homme ».
Le verbe latin maritare signifie « donner une femme à un mari », maritus
(« mari ») venant de mas : « mâle ». Les religions ont toutes sacralisé l’union sexuelle de
l’homme et de la femme, particulièrement dans les nombreux cultes de la fécondité ;
parfois, comme dans les rites d’Eleusis en Grèce, l’union du prêtre et de son épouse dans
l’hypogée, c’est-à-dire dans une partie souterraine du temple, était censée exciter, au
printemps, les pouvoirs fécondants de la végétation. En soi, l’acte sexuel est le plus
proche des sources de la vie, celui qui est assuré par les instincts les plus forts ; il est donc
très proche de l’œuvre du Créateur. Ne parle-t-on pas, d’ailleurs, de « procréation », à
propos de l’union des époux en vue de la conception d’un enfant ?
La liturgie, qui associe l’homme à l’Œuvre de Dieu, ne pouvait manquer de sacraliser
l’activité sexuelle ; cependant, comme son exercice est moins général et moins constant
que l’acte de se nourrir, on ne pouvait en faire le sacrifice par excellence (voir Sacrifice) ;
en outre, sa limitation à deux partenaires exclut cette célébration communautaire qu’exige
la liturgie. Ceci explique que le repas soit devenu le sacrifice central dans les religions.
Plus profondément que l’acte sexuel, la Révélation judéo-chrétienne a mis en valeur le
lien personnel supposé et renforcé par l’union des époux. Yahvé ne cesse de comparer
l’Alliance qui le lie à Israël à une union matrimoniale, qui est communion des âmes plus
que commerce des corps (cf. Jr 2/ 2 ; Ez chap. 16 et 23 ; Os chap. 1-3). Le Cantique des
cantiques n’est-il pas pour Israël le dernier mot de la Révélation ?
Le Nouveau Testament, en dévoilant la vie intime de Dieu, précise laquelle des trois
Personnes divines est l’Époux de l’Église (Jn 3/29 ; Mt 9/15) : le Christ, Fils de Dieu
incarné, qui s’est livré pour elle, afin « de se la présenter à lui-même toute
resplendissante, sans tache ni ride ni rien de tel, mais sainte et immaculée » (Ep 5, 27).
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Saint Paul n’a pas de peine à montrer que le mariage chrétien situe les époux au cœur
même du « mystère » de l’union entre le Christ et l’Église (Ep 5/21-33). Le sacrement de
mariage consiste essentiellement en l’échange des consentements entre les époux. En cet
engagement, pris en présence de Dieu et du célébrant qui le représente, chacun des époux
reçoit l’autre comme le signe privilégié de l’amour de Dieu pour lui, et il accepte d’aimer
l’autre, en puisant dans l’amour divin la garantie de sa fidélité croissante.
Signes efficaces l’un pour l’autre de l’amour de Dieu, les époux se donnent le sacrement
de mariage. L’expérience profonde de l’amour humain ne montre-t-elle pas que cet
amour vient de plus haut que lui et va plus haut ? Seul, l’amour divin, cette amitié totale
vécue dans la Trinité, donne la juste perspective de l’amour vrai entre personnes. L’union
du Christ et de l’Église, qui est la nouvelle et éternelle Alliance, est elle-même ordonnée
à l’amitié du Père et du Fils, nouée dans l’Esprit qui, seul, peut apprendre à aimer.
5. Implications morales
Le défi, pour l'Eglise et pour ceux qui croient en l'amour conjugal, est de donner
une « présentation positive de l'union indissoluble pour redécouvrir sa beauté », a précisé
le pape. Et on y arrivera si cette beauté est révélée « par les familles, Eglises domestiques
dans lesquelles le mari et la femme se reconnaissent mutuellement liés pour toujours, par
un lien qui exige un amour toujours renouvelé, généreux et prêt au sacrifice ».
Le pape Jean Paul II a rappelé l’importance de ne pas se laisser prendre par la mentalité
favorable au divorce. « On pourrait avoir l’impression que le divorce est tellement
enraciné dans certains milieux sociaux, que ce n’est même plus la peine d'essayer de le
combattre en diffusant une mentalité, une coutume sociale et une législation civile, en
faveur de l’indissolubilité ».
« Et pourtant, cela en vaut la peine. S’est exclamé Jean-Paul II. En réalité, ce bien fait
partie de la base de toute la société, comme une condition nécessaire pour l'existence de
la famille ».
« Et son absence a donc des conséquences dévastatrices, qui se propagent dans le corps
social comme un fléau – selon le terme utilisé par le Concile Vatican II pour décrire le
divorce (cf. Gaudium et spes, n. 47), et qui ont une influence négative sur les nouvelles
générations auxquelles on cache la beauté du mariage authentique ».
Dans cette partie, on ne peut pas nier l’importance de la durée de l’amour dans le temps
profane. Une alliance sacrée conclue dans le temps. Encore, il y a la fidélité et l’amour
qui dure à l’image de l’amour divin.
III - Implications morales
la Croix pour exprimer la plénitude et la perfection de l’amour. Son don est la source de
la vie de l’Eglise : c’est son amour qui l’anime et qui la vivifie.
Tel est le mariage chrétien, modelé, selon la célèbre expression de saint Paul (Ep5,
32), sur l'union du Christ et de son Eglise. Dans l'une comme dans l'autre, le don de soi
est total, exclusif, irrévocable.
Suivant Gn2, 25, « homme et femme, ils n'avaient pas honte ». Ceci nous permet de
conclure que l'échange du don, auquel participe toute leur humanité, âme et corps,
féminité et masculinité, se réalise en conservant la caractéristique intérieure (c'est-à-dire
précisément l'innocence) du don de soi et de l'acceptation de l'autre comme don. Ces
deux fonctions du mutuel échange sont en étroite connexion durant tout le processus du
« don de soi » : donner et accepter le don se compénètrent de sorte que le fait de donner
lui-même devient acceptation et celui d'accepter revient à donner.
L’Education (FC36-41)
Le devoir d'éducation a ses racines dans la vocation primordiale des époux à
participer à l'œuvre créatrice de Dieu : en engendrant dans l'amour et par amour une
nouvelle personne possédant en soi la vocation à la croissance et au développement, les
parents assument par là même le devoir de l'aider efficacement à vivre une vie
pleinement humaine.
Le droit et le devoir d'éducation sont essentiels parce qu’ils transmettent la vie ; ils
sont original et primordial parce qu’ils expriment l’amour réciproque entre
parents et enfants .
Procréation
La fécondité est le fruit et le signe de l'amour conjugal, le témoignage vivant de la
pleine donation réciproque des époux (FC 28).
D'ailleurs, les enfants sont le don le plus excellent du mariage et ils contribuent
grandement au bien des parents eux-mêmes. Dieu a voulu donner à l’homme une
participation spéciale dans son œuvre créatrice ; aussi a-t-il béni l'homme et la femme,
disant : « Soyez féconds et multipliez-vous » (Gn1, 28). Dès lors, un amour conjugal vrai
et bien compris, comme toute la structure de la vie familiale qui en découle, tendent, sans
sous-estimer pour autant les autres fins du mariage, à rendre les époux disponibles pour
coopérer courageusement à l'amour du Créateur et du Sauveur qui, par eux, veut sans
cesse agrandir et enrichir sa propre famille.
Dans sa réalité la plus profonde, l'amour est essentiellement don, et l'amour conjugal,
en amenant les époux à la «connaissance» réciproque qui fait qu'ils sont «une seule
chair», ne s'achève pas dans le couple ; il les rend en effet capables de la donation la plus
grande qui soit, par laquelle ils deviennent coopérateurs avec Dieu pour donner la vie à
une autre personne humaine. Ainsi les époux, tandis qu'ils se donnent l'un à l'autre,
donnent au-delà d'eux-mêmes un être réel, l'enfant, reflet vivant de leur amour, signe
permanent de l'unité conjugale et synthèse vivante et indissociable de leur être de père et
de mère.
En devenant parents, les époux reçoivent de Dieu le don d'une nouvelle
responsabilité. Leur amour parental est appelé à devenir pour leurs enfants le signe
visible de l'amour même de Dieu, «d'où vient toute paternité au ciel et sur la terre»
(GS50).
: les caractéristiques de l’amour conjugal (HV 9)
- C'est avant tout un amour pleinement humain, c'est-à-dire à la fois sensible et
spirituel. Ce n'est donc pas un simple transport d'instinct et de sentiment, mais
aussi et surtout un acte de la volonté libre, destiné à se maintenir et à grandir à
travers les joies et les douleurs de la vie quotidienne, de sorte que les époux
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deviennent un seul corps et une seule âme et atteignent ensemble leur perfection
humaine.
- C'est ensuite un amour total, c'est-à-dire une forme toute spéciale d'amitié
personnelle, par laquelle les époux partagent généreusement toutes choses, sans
réserves indues ni calculs égoïstes. Qui aime vraiment son conjoint ne l'aime pas
seulement pur ce qu'il reçoit de lui, mais pour lui-même, heureux de pouvoir
l'enrichir du don de soi.
- C'est encore un amour fidèle et exclusif jusqu'à la mort. C'est bien ainsi, en effet,
que le conçoivent l'époux et l'épouse le jour où ils assument librement et en pleine
conscience l'engagement du lien matrimonial. Fidélité qui peut parfois être
difficile, mais qui est toujours possible et toujours noble et méritoire, nul ne peut le
nier. L'exemple de tant d'époux à travers les siècles prouve non seulement qu'elle
est conforme à la nature du mariage, mais encore qu'elle est source de bonheur
profond et durable.
- C'est enfin un amour fécond, qui ne s'épuise pas dans la communion entre époux,
mais qui est destiné à se continuer en suscitant de nouvelles vies. " Le mariage et
l'amour conjugal sont ordonnés par leur nature à la procréation et à l'éducation des
enfants. De fait, les enfants sont le don le plus excellent du mariage et ils
contribuent grandement au bien des parents eux- mêmes.
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Conclusion
Le mariage des hommes est une institution terrestre, limitée à la terre. C’est sur la
terre qu’il peut être vécu selon Dieu.
Mais le mariage entre un homme et une femme illustre une réalité spirituelle qui le
dépasse :
- dans l’AT, les relations que Dieu veut établir avec son peuple sont très souvent
dépeintes au travers de l’union entre un homme et une femme (Is. 62/ 5 ; Osée 2/ 19 ; Ez.
16, etc.) ;
- le NT prolonge l’image en désignant Jésus comme « l’époux » de l’Eglise, dont les
noces vont être célébrées dans le ciel (Eph. 5/ 22-32 ; Apoc. 19/ 7-9 ; 21/ 2).
Ainsi, comme souvent dans la Bible, la réalisation actuelle n’est qu’une image imparfaite
d'une réalité céleste qui la dépasse. Quelle grandeur cette perspective donne-t-elle au
mariage.