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Pr.Khadija Haboubi
Filière Génie Energétique et Energies Renouvelables
Ecole Nationale des Sciences Appliquées d’Al-Hoceima
Liste des projets
I-Cartographie du potentiel biomasse dans 12 régions du Maroc (12 sujets).
II-Optimisation de la production du biogaz dans les décharges contrôlées
suivantes (4 sujets):
-Décharge contrôlée d’Al-Hoceima.
-Décharge contrôlée de Oujda.
-Décharge contrôlée d’oum-Azza.
-Décharge contrôlée de Fès.
III-Optimisation de la production du biogaz des boues des stations
d’épurations suivantes (4 sujets).
-STEP d’Al-Hoceima
-STEP de Casablanca.
-STEP de Tanger.
-STEP de Tétouan.
Le plan du cours
- Introduction et généralités
-Définition de la biomasse
- types de la biomasse
-Photosynthèse et cycle de carbone « neutre ».
- Les procédés de valorisation de la biomasse
-Les applications de la biomasse
-Les intérêts et les avantages de la biomasse.
-Exemples réussis
- Conclusion
I- Introduction et généralités (1)
• Aujourd’hui, plus de 85% d’énergie utilisée dans le monde provient de gisement de
combustible fossile (charbon, pétrole, gaz) ou d’uranium. La limitation de la quantité de
ces réserves, la crise successive du pétrole en 1973 et l’accroissement de la demande
d’énergie dans tous les pays du monde ont conduit les décideurs à chercher et a
développer de nouvelles sources d’approvisionnement.
• La biomasse provient de divers secteurs et matières comme le bois, les récoltes (cultivées
spécialement pour la production d’énergie), les résidus agricoles et forestiers, les déchets
alimentaires et les matières organiques issues des déchets municipaux et industriels.
•Il existe toute une variété de technologies pour convertir l’énergie de la biomasse en une
forme réutilisable. Ces technologies changent l’énergie en formes utilisables directement
(chaleur ou électricité) ou en d’autres formes telles que le biocarburant ou le biogaz.
I- Introduction et généralités (2)
• L’avantage de la conversion énergétique de la biomasse par rapport aux autres sources
énergétiques renouvelables réside dans le fait qu’en plus de la production d’énergie, elle
participe activement au traitement des déchets organiques. La valorisation et la
mobilisation du carbone végétal contribueraient ainsi à la réduction de l’impact de nos
activités sur l’environnement.
• À la différence des combustibles fossiles, la bioénergie peut réduire les émissions de gaz
à effet de serre. En effet, le carbone résultant de la combustion de carburant peut être
capté par les plantes en phase de croissance. Cependant, les réductions réelles d’émission
dépendent du type de production bioénergétique et du processus de transformation, et
surtout du lieu où la matière première pour la production bioénergétique est produite. La
conversion de terres riches en carbone (telles que les forêts naturelles).
Cette source d'énergie ne risque pas de s'épuiser, comme c'est le cas des énergies fossiles
(pétrole, charbon, gaz). En effet, quand la moindre goutte de pétrole met des millions
d'années à se former dans le sous-sol, les arbres, eux, fabriquent 81 millions de mètres
cubes de bois chaque année (France).Mais surtout, elle dégage très peu de gaz à effet de
serre, tout comme le charbon ou le pétrole, lorsque des éléments brûlent, cela dégage du
dioxyde de carbone (CO2), le principal gaz responsable du réchauffement planétaire. La
différence, c'est qu'elle n'émet pas que du CO2, elle en stocke aussi… en poussant
I- Introduction et généralités (3)
• Le caractère renouvelable, propre et durable de son utilisation dépend du respect de
certaines règles, notamment :
d’éviter la surexploitation de la ressource (déforestation)
d’éviter la dégradation des sols ou de la biodiversité
d’éviter la compétition excessive avec d’autres usages (agriculture)
de maîtriser la combustion pour limiter les émissions polluantes
• Les principales utilisations de la biomasse sont :
Le BIOGAZ pour la cuisson, Les transports (Biocarburants), Le chauffage domestique (au
bois), La production d’électricité et de chaleur par la combustion de bois et de déchets dans
des centrales thermique à flamme.
• D’où provient la biomasse ?
On distingue trois sources principales de biomasse :
La biomasse ligneuse, comme le bois, les feuilles mortes, la paille ou le fourrage qui peuvent
être utilisés pour le rendement énergétique de la biomasse. En règle générale, la biomasse
ligneuse est convertie par voie sèche.
La biomasse à glucide comme les céréales, la betterave sucrière et la canne à sucre dont la
valorisation se fait par conversion biologique, c’est-à-dire par fermentation ou distillation.
La biomasse oléagineuse qui regroupe les plantes riches en lipide comme le colza et le
palmier à huile. La biomasse oléagineuse est principalement destinée à servir
de Biocarburants.
II- Définition de la biomasse
Le terme de biomasse regroupe l'ensemble des matières organiques
d'origine végétale ou animale pouvant devenir des sources
d'énergie.
Ces matières organiques qui proviennent des plantes sont une
forme de stockage de l'énergie solaire, captée et utilisée par les
plantes grâce à la chlorophylle. La biomasse correspond à la fraction
biodégradable
◾des produits, déchets et résidus provenant de l'agriculture, y
compris les substances végétales et animales,
◾des produits, déchets et résidus provenant de la sylviculture et
des industries connexes,
◾des déchets et résidus végétaux de l'industrie (bois, issu de
l'exploitation forestière, déchets organiques des industries agro-
alimentaires...) et aussi des déchets ménagers.
II- Types de la biomasse (1)
Il existe différents types de biomasse qui peuvent être utilisés comme source d'énergie. Bien
qu’il existe de nombreuses classifications, nous avons ici choisi la classification qui nous
semblait la plus adaptée. Celle-ci consiste à diviser la biomasse en quatre types:
◼ La biomasse d’origine agricole qui regroupe les cultures alimentaires et énergétiques mais
également les résidus, par exemple les tiges non consommables, et les déchets de l’agriculture
tels que les surplus et produits non-calibrés pour la consommation et, finalement, les effluents
d’élevage comme les déjections et litières animales qui forment les fumiers et les lisiers.
◼ La biomasse d’origine forestière qui englobe les forêts soit le bois comme matière première
de même que les résidus et déchets issus de l’activité forestière lors de la première
transformation du bois.
◼ La biomasse d’origine aquatique, soit les résidus des activités de pêche et d’aquaculture ainsi
que les cultures d’algues et de micro-algues.
◼ La biomasse d’origine industrielle regroupe principalement tous les produits connexes de
l’industrie agroalimentaire et de l’industrie du bois de deuxième transformation. La biomasse
d’origine collective qui comprend l’ensemble des déchets produit par l’homme et notre
société, soit les déchets iodégradables de la communauté comme les boues d’épurations, les
bois élagués dans les parcs et le long des voiries, etc., les ordures ménagères et, pour finir, les
produits biodégradables en fin de vie que sont principalement les produits en bois issu de la
construction, des déchetteries et de la grande distribution, telles que les cagettes et les
palettes
II- Types de la biomasse (2)
Aujourd’hui la biomasse est principalement valorisée par l’homme dans quatre domaines
: l’alimentation (pour l’homme et l’animal), l’industrie (chimie végétale, produits
biobasés, …), l’énergie (bois de chauffage, biocarburants, …) et la construction (bois de
construction, menuiserie, …)
Equation de la photosynthèse
Photosynthèse et cycle de carbone « neutre »
la biomasse végétale présente le plus grand avantage d’avoir recours, lors de sa croissance,
à la photosynthèse. Les plantes utilisent ce procédé biochimique pour décomposer l’eau et
le gaz carbonique présent dans l’air grâce à l’énergie solaire de manière à produire les
matières végétales nécessaires à sa croissance, comme par exemple la cellulose, et à
rejeter de l’oxygène dans l’atmosphère.
Figure : Cycles
de
décomposition
et de
combustion de
la biomasse
Le ratio énergétique
Le ratio énergétique, ou taux de retour énergétique, exprime le rapport entre la quantité
d’énergie utilisable produite et la quantité d’énergie consommée durant sa production.
Ce ratio permet donc de comparer des combustibles entre eux et de tenir compte de la
chaine de production pour déterminer leur durabilité. Plus le taux de retour énergétique
sera grand plus la quantité d’énergie utilisable sera grande et supérieure à la quantité
d’énergie consommée lors de sa production.
A contrario, si le ratio est inférieur à 1, cela veut dire que la quantité d’énergie nécessaire
lors de la production est supérieure à l’énergie utilisable produite.
Dans le cas de la biomasse, on parle aussi de rendement énergétique net par hectare de
surface cultivée et par an. Celui-ci est calculé en soustrayant à l’énergie brute produite par
la biomasse l’énergie fossile par exemple, fournie durant toute la chaine de production et
de traitement. Il permet de tenir compte des carburants des machines agricoles, des
produits chimiques lié à l’agriculture, du carburant du transport, du carburant du
traitement et des produits chimiques du traitement de la biomasse.
Le TRE est un indicateur parmi d’autres pour orienter les choix de trajectoires
technologiques du secteur énergétique. Compte tenu des difficultés qui entourent les
estimations de TRE.
Le tableau 1 ci-dessous présente quelques chiffres énergétiques et économiques liés à la
biomasse et les compare avec leurs équivalents issus des énergies fossiles. Il présente le
pouvoir calorifique inférieur (PCI) en kWh par unité de volume ou de poids, le prix du kWh
en euro cents (source des prix : Renouvelle n°49, décembre 2012), la production de matière
sèche par surface cultivée et, finalement, le ratio énergétique.
◾Le PCI (pouvoir calorifique que inférieur) : La quantité de chaleur libérée par la
combustion de la biomasse, appelée pouvoir calorifique, dépend principalement de la
teneur en carbone du combustible, puis de celle en hydrogène.
◾ L’humidité: La teneur en humidité est le principal facteur qui permet de déterminer le
contenu énergétique net de la biomasse. La biomasse sèche présente un pouvoir
calorifique (ou potentiel énergétique net) plus élevé, car peu de son énergie est
dépensé pour évaporer l'humidité qu'elle renferme. La figure suivante illustre ce lien
ainsi que la corrélation entre le contenu énergétique et la teneur en humidité. Plus il y a
d'humidité, moins la biomasse produira d'énergie lors de sa combustion.
La teneur en azote, soufre et chlore
La teneur initiale du combustible en azote, soufre et chlore a un impact sur la formation
d’oxydes d’azote NOx, d’oxydes de soufre SOx et d’acide chlorhydrique HCl ; cela peut
entraîner des émissions polluantes et la corrosion de la chaudière
La teneur en cendres et la température de déformation
La combustion est le mode de conversion le plus ancien et sans doute le plus employé, tant
pour les utilisations domestiques qu'industrielles. Son rendement est bon dans la mesure
où le combustible est riche en glucides structurés (cellulose et lignine), et surtout
suffisamment sec (humidité inférieure à 35 %).
La co-combustion consiste à brûler simultanément un combustible fossile, généralement du
charbon, et une biomasse (jusqu'à 15 %), afin de réduire, dans une chaudière existante, la
quantité de combustible initial.
La formule chimique de la biomasse est donnée par CHxOyNz où x, y et z représentent les
nombres d’atomes d’oxygène, hydrogène et azote dans la biomasse correspondant à une
seule mole de carbone.
C + O2 => CO2
C+ 0.5 O2 => CO
Corrélation de Van
Krevelen entre le ratio H/C
et le ratio O/C de différents
combustibles solides
(Bridgeman et al., 2010).
Unités de mesure et chiffres clés
Pouvoir calorifique
Le pouvoir calorifique supérieur (PCS):
Désigne le dégagement maximal théorique de chaleur qu'on peut tirer d'un
combustible lors de sa combustion.
Le pouvoir calorifique inférieur (PCI):
Ne prend pas en compte la chaleur de condensation de la vapeur d'eau qui se dégage
lors de la combustion. Ce PCI est souvent employé pour comparer l'intérêt calorifique
de différents combustibles. Il peut être exprimé en mégajoules par kg (MJ/kg) ou en
kWh/kg, sachant que 1 kWh = 3,6 MJ.
Pour produire de l’énergie, il faut de grandes quantités de biomasse car son PCI n’est
globalement pas très élevé :
Paille : 14,3 MJ/kg ;
Bois (dans la nature) : 10,8 MJ/kg
Déchets urbains, bagasse (résidu fibreux de la canne à sucre) : 7,77 MJ/kg.
Notons que le pouvoir calorifique du bois est directement lié à son taux d'humidité.
Des granulés de bois dont le taux d'humidité est très faible (5 à 10%) a un PCI bien
meilleur, de l'ordre de 18 MJ/kg.
Pouvoir calorifique inférieur des 6 principales énergies.
Ce tableau indique le pouvoir calorifique inférieur des 6 principales énergies.
Composition structurelle de la biomasse lignocellulosique
◼ Les études expérimentales de pyrolyse peuvent se regrouper selon trois types (lente,
modérée et rapide). La différence se situe principalement au niveau de la vitesse de
chauffe des particules combustibles. Selon (Souza-Santos, 2004), une pyrolyse est dite «
lente » lorsque la vitesse de chauffe est inférieure à 10 K s-1 . Elle est considérée « rapide »
lorsque la vitesse de chauffe est supérieure à 103 K s-1 .
Pyrolyse d’une
particule de
biomasse
La figure en cours donne un schéma simplifié décrivant les étapes de la pyrolyse d’une
particule de biomasse. Le transfert de chaleur entre la particule et le milieu réactionnel
s’effectue par convection et par rayonnement.
Un transfert de chaleur par conduction s’effectue au sein de la particule. Selon ce modèle,
deux mécanismes de pyrolyse sont distingués; Une pyrolyse primaire qui conduit à la
formation de trois fractions, char, gaz non condensables et vapeurs condensables
(goudrons). Une pyrolyse secondaire qui fait intervenir des réactions homogènes et
hétérogènes sur les produits issus de la pyrolyse primaire, comme le craquage des
goudrons et les réactions hétérogènes entre le résidu carboné et les gaz. Le terme «
pyrolyse » englobe les deux phases.
La figure ci-dessous présente les principales étapes de la pyrolyse traditionnelle du bois
jusqu'à 400-500°C appelée également carbonisation.
Orientation des réactions de pyrolyse
Produits de pyrolyse pour 1 tonne de biomasse (sur sec)
Conclusions Pyrolyse
Mécanismes de la gazéification
On distingue quatre grandes étapes :
Ces quatre étapes sont toujours présentes mais leur déroulement et leur configuration
spatiale et temporelle peuvent différer selon le mode d’introduction de la biomasse, l’agent
gazéifiant et la technologie de réacteur. Elles peuvent avoir lieu dans un même réacteur ou
dans des enceintes séparées dans le cas de la gazéification étagée.
Les mécanismes de gazéification se déroulent dans une enceinte fermée (réacteur)
constituée d'acier et de réfractaire. On distingue aujourd’hui deux grandes catégories de
réacteur de gazéification :
les réacteurs à lit fixe,
les réacteurs à lit fluidisé.
Le choix d'un type de procédé est guidé par différents paramètres tels que la
consommation en combustible de l'installation (en kg/h) et donc la gamme de puissance,
le combustible utilisé, l’application aval du gaz, ou encore la maturité des technologies.
Le principe des procédés étagés est dérivé de celui des gazéifieurs à co-courant.
Contrairement à ces derniers, les deux étapes principales de pyrolyse de la biomasse et
gazéification du charbon sont réalisées dans deux réacteurs physiquement distincts.
Le premier réacteur est un réacteur de pyrolyse dans lequel la biomasse est séchée puis
pyrolysée selon des conditions opératoires maîtrisées. Les matières volatiles produites
sont entraînées vers le second réacteur où un faible apport d'air permet leur combustion.
Les gaz chauds obtenus (vapeur d'eau et dioxyde de carbone entre 900 et 1100°C)
réagissent avec le charbon produit lors de la pyrolyse pour générer le gaz de synthèse. Ce
type de réacteur a l'avantage de permettre une conduite optimale des deux étapes de
pyrolyse et d’oxydation/réduction. Elles peuvent être contrôlées séparément pour
permettre de produire un gaz très peu chargé en goudrons (< 20 mg.Nm -3).
Principe de procédés étagés
Les réacteurs à lit fluidisé
Dans ce type de réacteur, le combustible solide est fluidisé par l’introduction d’air à haute
vitesse dans un lit. Ce dernier est constitué de particules de faible diamètre, comme du
sable, pour améliorer la fluidisation. Le solide se comporte alors comme un fluide. Il en
résulte une excellente homogénéité de température et de concentration des réactifs. Le
convoyage du solide est en outre facilité. Cependant, la fluidisation n'est possible qu'avec
des particules de petite taille (2 à 5 mm), ce qui nécessite généralement un broyage
préalable de la biomasse.
Par ailleurs, le gaz produit est fortement chargé en particules, exigeant la mise en œuvre
de traitements avant sa valorisation. Contrairement au lit fixe, la fluidisation permet
l’utilisation de combustibles plus variés tels que les CSR (Combustibles Solides de
Récupération). En revanche, sa complexité de mise en oeuvre le rend peu adapté aux
installations de faible puissance.
Les lits fluidisés denses ou lits "bouillonnants"
Le combustible repose sur une grille à travers laquelle traversent les gaz
oxydants. Leur vitesse est juste assez élevée (1-2 m.s-1) pour permettre le
brassage des particules sans les entraîner hors du lit. Ce procédé n'est pas très
souple d'exploitation, en particulier au niveau du contrôle du niveau du lit lors
des variations de charge. De plus, son fonctionnement est optimal si les
particules sont de taille calibrée.
◼ La biométhanisation agricole
◼La biométhanisation dans les entreprises
◼La biométhanisation de déchets ménagers
◼La biométhanisation dans une station d’épuration
◼ La biométhanisation dans un CET
Etapes microbiologiques et biochimiques