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LE COMMENTAIRE COMPOSE
EN CLASSE
DE SECONDE
Compétence 3.
Situation d’apprentissage
Au cours de leurs recherches à la bibliothèque, des élèves de la seconde A / C du CNPTE découvrent
que la lecture méthodique prépare au commentaire composé.
Curieux de vérifier ce lien, ces élèves décident, à partir d’un sujet de commentaire composé dont le
sens du texte a été construit en lecture méthodique, de s’organiser pour analyser le libellé, identifier
les centres d’intérêt, rechercher et organiser les idées en vue de rédiger une introduction, un centre
d’intérêt et une conclusion.
Corpus. Texte support extrait de Soundjata ou l’épopée mandingue de Djibril Tasmir Niane, PP 45-
47 : « Les apprentis forgerons…écartez-vous de son chemin ».
Les apprentis forgerons étaient encore là, Sogolon était sortie, tout le monde regardait Mari-Djata ; il
rampa à quatre pattes et s’approcha de la barre de fer. Prenant appui sur ses genoux et sur une
main, de l’autre il souleva sans effort la barre de fer et la dressa verticalement ; il n’était plus que sur
ses genoux, il tenait la barre de ses deux mains. Un silence de mort avait saisi l’assistance. Sogolon-
Djata ferma les yeux, il se cramponna, les muscles de ses bras se tendirent, d’un coup sec il s’arc-
bouta et ses genoux se détachèrent de terre ; Sogolon Kedjou était tout yeux, elle regardait les
jambes de son fils qui tremblaient comme sous une secousse électrique. Djata transpirait et la sueur
coulait de son front. Dans un grand effort, il se détendit et d’un coup il fut sur ses deux jambes, mais
la grande barre de fer était tordue et avait pris la forme d’un arc.
Alors Balla Fasséké cria l’hymne à l’arc qu’il entonna de sa voix puissante :
Quand Sogolon vit son fils debout, elle resta un instant muette et soudain elle chanta ces paroles de
remerciements à Dieu qui avait donné à son pied l’usage de ses pieds.
Allah Tout-Puissant
Debout, dans l’attitude d’un soldat qui se tient au repos, Mari-Djata appuyé sur son énorme canne
transpirait à grosses gouttes, la chanson de Balla Fasséké avait alerté tout le palais ; les gens
accouraient de partout pour voir ce qui s’était passé et chacun restait interdit devant le fils de
Sogolon ; la reine-mère était accourue, quand elle vit Mari-Djata debout, elle trembla de tout son
corps. Quand il eut bien soufflé, le fils de Sogolon laissa tomber sa canne, la foule s’écarta : ses
premiers pas furent des pas de géant…
Djibril Tasmir Niane, Soundjata ou l’épopée mandingue, Présence africaine, 1960, PP 45-47
Libellé : Vous ferez de ce texte un commentaire composé. Vous montrerez le caractère
extraordinaire des premiers pas de Soundjata et les sentiments des spectateurs.
L’exercice du commentaire composé se présente sous la forme d’un texte accompagné d’un libellé.
1. Le texte proposé
Le commentaire composé porte sur un texte littéraire écrit en prose ou en vers. Concernant le texte
en prose, il comporte 20 à 25 lignes. Quant au texte poétique, il peut aller jusqu’à 40 vers maximum.
Quelle que soit la nature du texte, l’élève est amené à faire un commentaire, c’est-à-dire à expliquer
le texte dans son contenu et dans sa forme. Ainsi, il doit faire ressortir la spécificité littéraire de
l'extrait proposé. Ici, son jugement personnel est autorisé contrairement au résumé de texte qui
proscrit toute prise de position.
2. Le libellé
Le libellé est l’ensemble des informations qui accompagnent le texte et qui servent de guide à l’élève.
Il comporte deux tenants : l’information et la consigne.
La consigne. Elle complète l’information et précise la tâche à accomplir. Elle invite à étudier les
centres d’intérêt.
Exemple : …vous monterez le caractère extraordinaire des premiers pas de Soundjata et les
sentiments des spectateurs.
Nota bene. Le libellé fait ressortir les deux centres d’intérêt qui serviront de prétexte à l’analyse et à
l’interprétation du texte à partir du fond et de la forme. Pour ce qui concerne cet exercice, il sera
question d’étudier le second centre d’intérêt.
Pour comprendre ce qu’est un centre d’intérêt, il convient de clarifier cette notion et d’expliquer les
mots clés qui y sont contenus.
Un centre d’intérêt est une idée essentielle, une idée-force contenue dans le texte. Il constitue
l’équivalent de l’axe de lecture dans une lecture méthodique.
Une fois que le titre du centre d’intérêt est identifié, il est indispensable de définir les mots clés.
L’organisation des centres d’intérêt peut s’effectuer sous forme de tableau. Présentons ci-dessous
constituants et la présentation de ce tableau.
Le tableau comprend différentes rubriques, à savoir les centres d’intérêts, les sous-thèmes, les
indices textes, les outils stylistiques et leurs effets de sens.
Les centres d’intérêt se rapportent aux deux idées directrices du texte. D’ordinaire, on insère dans
le tableau les deux centres d’intérêt. Mais pour cet exercice, un seul centre d’intérêt y sera utilisé,
c’est-à-dire « Les sentiments des spectateurs ». Les sous-thèmes. Ils correspondent à une
subdivision du centre d’intérêt en deux sous-titres : ici, « l’étonnement » et « la joie » sont les deux
sous-thèmes privilégiés. Les indices textuels se rapportent aux passages pertinents du texte qui
illustrent les sous-titres. Les outils d’analyse. On appelle outils d’analyse les moyens
grammaticaux, les figures de style et les éléments de versification que l’écrivain utilise dans son
texte. Les effets de sens. Ici, l’élève interprète les outils d’analyse en vue de mettre en évidence
l’idée véhiculée par le sous-thème.
L4. « Un silence de mort avait saisi l’assistance » ; L6. « Sogolon était tout yeux » ; L14. « Quand
Sogolon vit son fils debout, elle resta un instant muette » ; L23. « Chacun restait interdit ».
L’hyperbole traduit le silence absolu et, par conséquent, la stupéfaction. Le champ lexical
dominant est celui de l’ébahissement exprimé les termes « tout yeux », « muette » et « interdit ».
2. La joie
Le sens connoté du verbe « chanta » renvoie au sentiment de joie et de bonheur éprouvé par la mère
de Djata.
Le champ lexical de la joie et la répétition du mot « jour » illustrent le sentiment de joie ressenti.
Compétence 3.
Un paragraphe est un ensemble de phrases. Les différents constituants qui le structurent sont
dérivés du tableau d’analyse. Rappelons que, dans une partie, les deux paragraphes peuvent être
précédés d’un chapeau (phrase courte annonçant le titre du centre d’intérêt à commenter). Les
constituants du paragraphe sont les suivants :
Dans cette scène fantastique, la plupart des spectateurs sont animés par deux sortes de sentiments.
Compétence 3.
Un centre d’intérêt se compose d’un chapeau, de deux ou trois paragraphes et d’une transition
annonçant le deuxième centre d’intérêt.
Une fois le chapeau écrit, on revient à la ligne et on marque l’alinéa.
Après le premier centre d’intérêt, on n’oubliera pas de ménager une phrase de transition qui
annonce le second. En outre, entre les deux centres d’intérêt, il convient de sauter une ligne. Enfin,
on saute deux lignes entre le développement et la conclusion.
Dans cette scène fantastique, la plupart des spectateurs sont animés par deux sortes de sentiments.
Compétence 3.
Elle comporte trois rubriques majeures : la perspective générale, la présentation du texte proposé et
l’annonce du plan.
1 La perspective générale
On utilise une ou deux phrases d’accroche permettant de présenter le thème ainsi que le contexte
littéraire ou historique dans lequel se situe le texte proposé. Exemple : La vie des grands hommes est
souvent parsemée de difficultés. Avant de connaître la gloire, la majorité d’entre eux doivent
surmonter les épreuves auxquelles ils sont confrontés. 2. La présentation du texte
Ici, l’auteur est présenté dans ses grandes lignes, notamment à partir du thème central ou bien
selon l’œuvre, le genre ou le mouvement littéraire auquel il appartient. Exemple relatif au thème :
Tel est le cas de Soundjata, personnage principal de ce texte épique extrait de Soundjata ou l’épopée
mandingue, œuvre écrite par Djibril Tasmir Niane. Puis, une autre phrase faisant apparaître l’idée
générale du texte doit être rédigée. Exemple : Ici, Soundjata se lève de terre de manière prodigieuse
pour la première fois de sa vie.
3. L’annonce du plan
Il s’agit d’annoncer les deux centres d’intérêt proposés par la consigne : le caractère extraordinaire
des premiers pas de Soundjata et les sentiments des spectateurs.
L’existence des grands hommes est presque toujours parsemée de difficultés. Avant de connaître la
gloire, la majorité d’entre eux doivent surmonter les épreuves auxquelles ils sont confrontés. Tel est
le cas de Soundjata, personnage principal de ce texte épique extrait de Soundjata ou l’épopée
mandingue, œuvre écrite par Djibril Tasmir Niane. Ici, face à la foule médusée, Soundjata se lève de
terre de manière prodigieuse pour la première fois de sa vie. Dans un commentaire composé, nous
mettrons en évidence le caractère extraordinaire des premiers pas du personnage, puis nous
étudierons les sentiments qui animent les témoins de la scène.
Toute cette cavalerie, sabres levés, étendards et trompettes au vent, formée en colonnes par
division, descendit, d’un même mouvement et comme un seul homme, avec la précision d’un bélier
de bronze qui ouvre une brèche, la colline de la Belle-Alliance, s’enfonça dans le fond redoutable où
tant d’hommes déjà étaient tombés, y disparut dans la fumée, puis, sortant de cette ombre, reparut
de l’autre côté du vallon, toujours compacte et serrée, montant au grand trot, à travers un nuage de
mitraille crevant sur elle, l’épouvantable pente de boue du plateau de Mont-Saint-Jean.
Rien de semblable ne s’était vu depuis la prise de la grande redoute de la Moskowa par la grosse
cavalerie ; Murat y manquait, mais Ney s’y retrouvait. Il semblait que cette masse était devenue
monstre et n’eût qu’une âme. Chaque escadron ondulait et se gonflait comme un anneau du polype.
On les apercevait à travers une vaste fumée déchirée çà et là. Pêle-mêle de casques, de cris, de
sabres, bondissement orageux des croupes des chevaux dans le canon et la fanfare, tumulte
discipliné et terrible; là-dessus les cuirasses, comme les écailles sur l’hydre.
Ces récits semblent d’un autre âge. Quelque chose de pareil à cette vision apparaissait sans doute
dans les vieilles épopées orphiques racontant les hommes-chevaux, les antiques hippanthropes, ces
titans à face humaine et à poitrail équestre dont le galop escalada l’Olympe, horribles, invulnérables,
sublimes; dieux et bêtes.
Libellé : Vous ferez de ce texte un commentaire composé. Vous présenterez la mise en scène de la
réalité historique et la scène d’épopée.
Compétence 3.
Activité. Expression écrite
1. Le bilan
Il consiste à résumer les idées résultant des deux centres d’intérêt développés : les premiers pas du
personnage et les sentiments qui animent les témoins de la scène.
Exemple : Bref, après plusieurs années de frustrations dues à son handicap, Soundjata réussit de
manière inattendue à marcher pour la première fois. Cette scène épique se déroule sous le regard à
la fois ébahi et impressionné de la foule.
2. L’ouverture
Elle fait ressortir ce qui fait l’originalité du texte sur le plan littéraire ou stylistique. Puis, elle établit
une comparaison entre le texte proposé et un autre qui lui ressemble par le contenu et par le style.
Exemple : Mais, l’originalité de ce passage réside dans la sobriété des procédés stylistiques utilisés
par l’auteur. Avec un minimum de moyens stylistiques, Djibril Tasmir Niane a pu mettre en évidence
les qualités surnaturelles du héros épique. Il en résulte que ce texte ressemble à un passage de
L’Odyssée de Homère, dans lequel le personnage principal est apparenté à un demi-dieu après son
retour de la guerre.
Bref, après plusieurs années de frustrations dues à son handicap physique, Soundjata réussit de
manière inattendue à marcher pour la première fois. Cette scène épique se déroule sous le regard à
la fois ébahi et impressionné de la foule. Mais, l’originalité de ce passage réside dans la sobriété des
procédés stylistiques utilisés par l’auteur. Avec un minimum de moyens stylistiques, Djibril Tasmir
Niane a pu mettre en évidence les qualités surnaturelles du héros épique. Il en résulte que ce texte
ressemble à un passage de L’Odyssée de Homère, dans lequel le personnage principal est apparenté
à un demi-dieu après son retour de la guerre.
Toute cette cavalerie, sabres levés, étendards et trompettes au vent, formée en colonnes par
division, descendit, d’un même mouvement et comme un seul homme, avec la précision d’un bélier
de bronze qui ouvre une brèche, la colline de la Belle-Alliance, s’enfonça dans le fond redoutable où
tant
d’hommes déjà étaient tombés, y disparut dans la fumée, puis, sortant de cette ombre, reparut de
l’autre côté du vallon, toujours compacte et serrée, montant au grand trot, à travers un nuage de
mitraille crevant sur elle, l’épouvantable pente de boue du plateau de Mont-Saint-Jean.
Rien de semblable ne s’était vu depuis la prise de la grande redoute de la Moskowa par la grosse
cavalerie ; Murat y manquait, mais Ney s’y retrouvait. Il semblait que cette masse était devenue
monstre et n’eût qu’une âme. Chaque escadron ondulait et se gonflait comme un anneau du polype.
On les apercevait à travers une vaste fumée déchirée çà et là. Pêle-mêle de casques, de cris, de
sabres, bondissement orageux des croupes des chevaux dans le canon et la fanfare, tumulte
discipliné et terrible; là-dessus les cuirasses, comme les écailles sur l’hydre.
Ces récits semblent d’un autre âge. Quelque chose de pareil à cette vision apparaissait sans doute
dans les vieilles épopées orphiques racontant les hommes-chevaux, les antiques hippanthropes, ces
titans à face humaine et à poitrail équestre dont le galop escalada l’Olympe, horribles, invulnérables,
sublimes; dieux et bêtes.
Libellé : Vous ferez de ce texte un commentaire composé. Vous présenterez la mise en scène de la
réalité historique et la scène d’épopée.