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Tchoundjeu
i
Résumé
Depuis 1997, l’ICRAF-West and Central Africa mène au Cameroun des activités de
recherche sur la domestication participatives des arbres locaux de haute valeur chois en
collaboration avec les paysans. Les résultats obtenus sont transmis aux paysans par le
biais des formations théoriques et pratiques, notamment sur le marcottage, le greffage et
le bouturage ainsi que la construction et la gestion de pépinières de production et de
commercialisation des plants améliorés destinés soit à l’auto utilisation, soit à la vente.
Ainsi plusieurs pépinières rurales, collectives et individuelles, ont été crées aussi bien au
Cameroun que dans d’autres pays de l’Afrique centrale, comme le Gabon et la
République Démocratique du Congo. Une de ces pépinières est la pépinière GICAME
dont le propriétaire, a manifesté Après trois années de fonctionnement, le désir de passer
du stade artisanal à un stade d’entreprise. Ce working Paper est rédigé pour montrer
comment cette pépinière peut être rentable et durable à travers la réalisation,d’un business
plan constitué d’une étude de marché, d’un plan marketing et d’une analyse financière.
Mots clés : business plan ; PFNL ; pépinière ; domestication ; farmers income ; entreprise ;
Cameroun
ii
Sigles et abréviations
iii
Liste des tableaux
Tableau 1 : Le profil de la pépinière GICAME 2
Tableau 2 : La méthode de détermination des coûts variables unitaires de plants bouturés 4
Tableau 3 : La méthode de détermination des coûts variables unitaires de plants greffés 5
Tableau 4 : Acheteurs potentiels des plants à Makénéné 7
Tableau 5: Cibles visées et objectifs commerciaux de la GICAME 8
Tableau 6 : Caractéristiques des espèces à vendre par la GICAME 9
Tableau 7 : Plan de communication de la GICAME 11
Tableau 8 : Détermination des prix de ventes de la GICAME (en FCFA) 12
Tableau 9 : Stratégie d’approvisionnement de la GICAME 13
Tableau 10 : Planning de production des plants bouturés par la GICAME 13
Tableau 11 : Planning de production des plants greffés par la GICAME 14
Tableau 12 : Coût variable unitaire d’un plant bouturé produit par la GICAME 14
Tableau 13: Coût variable unitaire des plants greffes produits par la GICAME 15
Tableau 14 : Equipements de production nécessaires au démarrage de la GICAME 15
Tableau 16 : Acquisitions futures des outillages et équipements de la GICAME 16
Tableau 17 : Autres matériels de la pépinière GICAME 16
Tableau 18 : Coût d’aménagement de la GICAME 18
Tableau 19 : Evolution des effectifs du personnel au sein de la GICAME au cours des cinq
premières années d’activités 19
Tableau 20 : Ventes prévisionnelles en quantités par segment et par espèces 21
Tableau 21 : Chiffre d’affaires prévisionnelles en valeur (F CFA) 21
Tableau 22 : Les charges commerciales de la GICAME 22
Tableau 23 : Achats prévisionnelles d’intrants pour chaque espèce (en FCFA) 22
Tableau 24 : Valeur des immobilisations à utiliser par la GICAME 23
Tableau 25 : Dotations aux amortissements des immobilisations de la GICAME 23
Tableau 26 : Salaires mensuels et annuels du personnel (en F CFA) 24
Tableau 27 : Détermination du BFR initial de la GICAME (en FCFA) 25
Tableau 28 : plan de financement initial de la GICAME 25
Tableau 29 : Compte de résultat de la GICAME pour les quatre premières années 26
iv
Sommaire
Introduction 1
1. Présentation de la GICAME 2
2. Méthodologie 2
6.2 L’approvisionnement 12
v
8.1 Prévisions de ventes et de charges d’exploitation 20
8.2 Le plan de financement initial 25
8.3 Analyse de l’exploitation 25
Conclusion
Bibliographie
vi
Introduction
Le Cameroun est l’un des pays situé dans le bassin du Congo, dont 50 % de sa superficie est
occupée par des forêts et des savanes. Celles-ci fournissent des produits forestiers non ligneux
(PFNL) dont la majorité, notamment ceux à haute valeur commerciale, sont commercialisés et
contribuent aux revenus des ménages ruraux. Leur commercialisation s’est fortement
développée depuis le début des années 90 au niveau national, sous régional et international
(Ndoye et Ruiz-Perez, 1999 ; Tabuna, 2000 ; NGueko, 2004). Selon les spécialistes ces
marchés devraient continuer à se développer en raison de l’intégration régionale, le
développement de l’internationalisation des échanges et la demande des aliments dits ethnic
food en Europe et en Amérique du Nord. Il y a des fortes possibilités que la demande des PFNL
devienne importante sur les trois marchés précités. Ce qui est très intéressant pour les paysans
qui sont les principaux exploitants de ces ressources forestières. Mais malheureusement, il leurs
sera difficile de satisfaire cette demande parce que la majorité des plantes demeurent encore à
l’état sauvage et risquent d’être surexploiter si elles ne sont pas cultivées. Dès lors, on ne peut
s’empêcher de se poser la question de savoir comment concilier l’amélioration du bien être des
populations rurales par la commercialisation des PFNL et la conservation des PFNL exploités ?
Selon Simons et Leakey (1994), une alternative pour trouver un équilibre entre les attentes des
marchés et la conservation des PFNL est la domestication des espèces à haute valeur
économiques. Ainsi ICRAF-West and Central Africa/African Humid Tropic entreprend depuis
1997 un projet de domestication des arbres fruitiers locaux et des plantes médicinales
(Tchoundjeu et al, 2002). Ce projet a permis de former plusieurs paysans sur les techniques de
multiplication végétative (marcottage, bouturage et greffage) adaptée à chaque espèce (Kengué,
2002 ; Degrande, 2005). Une fois les compétences acquises, ces paysans ont créé des
pépinières de plants améliorés qui, contrairement aux plants issus des semis, ont la particularité
d’entrer rapidement en fructification et de conserver le patrimoine génétique de la plante mère.
Les plants produits dans ces pépinières sont destinés soit à l’autoconsommation, soit à la
commercialisation. Ainsi près de 100 pépinières ont été créées dont certaines continuent à bien
fonctionner jusqu’à ce jour. C’est le cas de la pépinière GICAME basée à Makénéné dans la
province Centre du Cameroun.
1
La pépinière GICAME est située à Makénéné, un arrondissement du département du Mbam et
Inoubou dans la province du Centre Cameroun. Le climat dans cette région tend vers le type
Guinéen –Soudanien. En effet la petite saison sèche de mi juin à fin Août tend à s’estomper et
la grande saison sèche ne dure que 4 mois (mi novembre à fin février). Son relief est une
altitude moyenne de 650 mètres, avec des chaînons montagneux qui culminent parfois à 1000
mètres. Son sol est de type ferralitique, c’est un sol rouge de bonne structure, qui convient à la
culture des arbustes (cacao, café de basses altitudes, arbres fruitiers). Le tableau 1 ci-dessous
présente le profil de la GICAME
2. Méthodologie
2
(Bangangté, Yaoundé, et Douala) qui représentaient respectivement 40% et 60% de la clientèle
actuelle de la pépinière. Sur la base de ces proportions, nous avons mené une enquête auprès
d’un échantillon de 200 personnes représentatif des clients potentiels de la GICAME.
S’agissant des ménages, nous avons effectué un sondage auprès d’un échantillon 80 ménages
représentatif des 13 quartiers de la localité. Pour les seconds, nous avons effectué des
interviews auprès de 120 personnes à travers la méthode ‘‘boule de neige’’ consistant, à partir
d’une liste réduite de clients actuels de la pépinière, d’interviewer grâce aux indications de ces
derniers et des fonctionnaires du ministère de l’agriculture plusieurs autres personnes
potentiellement intéressées par les plants améliorés d’arbres fruitiers. L’un des objectifs
principal étant de constituer un fichier des élites auprès de qui la pépinière pourra vendre ses
plants au démarrage de ses activités. Au cours de ces enquêtes, nous utilisions un questionnaire
pour la collecte de données. Celui-ci était précédé par la présentation d’une série d’images
montrant les performances pieds de safoutier issus des plants améliorés (marcottes et boutures)
obtenus grâce aux techniques de multiplication végétative enseignées aux paysans par
l’ICRAF. Ces photos avaient pour but de captiver l’intérêt des personnes enquêtées et de créer
un climat de confiance nécessaire à un bon échange d’information.
L’étude technique avait pour but de déterminer les techniques de production appropriées pour
satisfaire la demande, identifier les sources d’approvisionnement, déterminer les coûts directs
de production et ceux liés aux équipements et infrastructures, mettre en œuvre un calendrier et
une organisation optimale de la production. Durant 5 jours, nous avons participé activement
aux travaux de pépinière. Et nous en avons profité pour conduire des entretiens avec les
membres et responsables de la pépinière, ainsi que des techniciens et chercheurs de l’ICRAF.
Concernant la détermination de la capacité de production des plants bouturés, l’un des éléments
déterminants pour l’élaboration du plan de production est la connaissance de la capacité de
production. S’agissant des boutures, Pour une unité d’investissement de base (3 châssis
d’enracinement pour 2 châssis de rééducation) utilisée de façon optimale, sa capacité de
production a été calculée par la formule suivante1.
1
Voir Kana (2006)
3
Avec
C = 9 x k x R1 x R2
C : capacité de production
K : capacité du châssis d’enracinement
R1 : rendement du châssis d’enracinement
. R2 : rendement châssis de rééducation
9 : est le produit du nombre de châssis et du nombre de
cycle de production de ces châssis.
Le coût variable unitaire représente la valeur des intrants nécessaires à la production d’un plant.
Pour chaque pépinière, cette valeur peut varier suivant le coefficient technique (unité de
matière nécessaire à la production d’un plant et qui dépend des taux de réussites enregistrés
dans chaque étape de production) et du coût d’achat des intrants. Les tableaux 1 et 2 ci-dessous
présentent l’algorithme que nous avons utilisé pour déterminer les coûts variables de
production des plants bouturés et des plants greffés.
Engrais g = 2g x3
Insecticides ml = 0,735
fongicides g =1,838
Total (1)
4
Tableau 3 : La méthode de détermination des coûts variables unitaires de plants greffés
Intrants Unité par plant Coefficient Prix unitaire Valeur (coefficient
produit technique technique x prix
(Unité par plant unitaire)
produit)
= 1/taux de
Porte greffe Graine ou noyau germination x taux de
réussite du greffage
Engrais g = 2g x3
Insecticides ml = 0,735
fongicides g =1,838
Total (1)
Les cash flows représentent les soldes des recettes de ventes sur les charges
prévisionnelles de fonctionnement de l’entreprise. Les prévisions de ventes ont été
estimées sur la base d’une forte demande potentielle, d’un bon positionnement probable
de l’entreprise sur le marché et de l’évolution progressive de sa capacité de production.
Au niveau des charges, Les coûts variables ont été déterminés en multipliant les
quantités à produire par les coûts variables unitaires de chaque plant. Les charges fixes
5
comprennent les charges commerciales prévisionnelles (estimées à 5 % des ventes), et
l’impôt à payer.
Les cash flows sont disponibles à des dates différentes. Pour additionner ces flux, il a
fallu les ramener à une même date en utilisant un taux d’actualisation. La somme de ces
cash flows actualisés représentent la valeur nette actuelle du projet ou VAN. Celle ci
représente la valeur créée par le projet après rémunération de tous les facteurs de
production. La formule de calcul est la suivante :
Rt = Recettes d’exploitation
It =Dépenses d’investissement
Dt = Dépenses d’exploitation
n i = taux d’actualisation
VAN= Σ (Rt-Dt-It)/ (1+i)t t = année de vie du projet
t=0 n = durée de vie du projet
Le taux d’actualisation peut être considéré comme le coût du capital ou le taux de rendement
attendu du projet. Dès lors, lorsque la VAN est supérieur à 0, le projet est viable.
Enfin, le taux interne de rentabilité ou TIR est le taux d’actualisation correspondant à une VAN
nulle. Il nous a permis d’évaluer le coût maximum de négociation d’un emprunt.
La demande de plus en plus importante des fruits dans les grandes villes du Cameroun
(Temple, 1999), ainsi que dans certains pays voisins comme le Gabon, la Guinée Equatoriale
ou le Congo (Agristat, 2004), devrait entraîner une augmentation des superficies cultivées
d’arbres fruitiers par rapport à celles du cacao et du café dont les prix ont considérablement
baissé. Cela devrait se faire s’il y’a une plus grande disponibilité du matériel végétal amélioré
comme cela a été le cas pour le palmier à huile dans certaines localités de la province du Centre
et du Littoral, ou encore pour les arbres fruitiers dans plusieurs localités du département du
Moungo. Une enquête dans la région nous a permis d’identifier deux types d’acheteurs
potentiels de plants (voir tableau 15 ci-dessous).
6
Tableau 4 : Acheteurs potentiels des plants à Makénéné
Marché cibles Caractéristiques
L’offre actuelle des plants à Makénéné et dans le Ndé est très limitée pour des espèces
fruitières exotiques (avocatiers, manguiers, …) et quasiment inexistante pour les espèces
locales (safoutier, kolatiers, …). Les plants améliorés utilisés dans la région proviennent de
trois types de producteur : il s’agit des pépinières gérées par des institutions comme le SAILD à
Yaoundé ou l’IRAD de Njombé ; des petites et moyennes entreprises (PME) spécialisées dans
la production des semences comme Socasem et Afrisem à Bafoussam, dont l’activité est
secondaire ; et quelques pépiniéristes exerçant de façon informelle la production et la vente à la
sauvette ou ambulante des plants de semis.
Les pépiniéristes institutionnelles et les entreprises de semences ont une maîtrise et une
expérience dans la production des plants améliorés d’espèces exotiques, mais sont bien
7
éloignées de la région, ce qui expliquerait en partie la faiblesse actuelle de l’utilisation des
produits. Les pépiniéristes informelles sont bien plus proches des acheteurs potentiels, mais
leurs plants issus de semis offrent moins d’avantages que les plants sélectionnés issus des
techniques de la multiplication végétative. La maîtrise des techniques de production de
matériel végétal amélioré aussi bien pour les espèces locales qu’exotiques, et la proximité vis à
vis des zones d’utilisation sont des avantages déterminants pour le développement de la
GICAME dans sa région.
Avocatiers
8
Tableau 6 : Caractéristiques des espèces à vendre par la GICAME
Meilleur goût
Mangues sauvages
Epices pour sauces
Meilleur goût
Kolatier
Alimentation, stimulant, symbole, matière première pour fabrication des
boissons
9
Vue d’un plant amélioré
La fiche technique d’utilisation du produit : Elle devra accompagner tout achat de plants, le
but de cette fiche est de guider l’acheteur dans la préparation du terrain, la mise en plantation
du plant, et l’entretien de l’arbre tout au long de sa croissance et de sa phase de production. Ces
conseils pourront être accompagnés par des visites des plantations, ceci pour répondre aux
attentes exprimées par les acheteurs potentiels.
Pour bien faire connaître ses activités et ses produits, l’entreprise doit avoir une stratégie de
communication le permettant d’atteindre ses objectifs. Après avoir bien défini ses cibles et bien
identifier leurs attentes, l’entreprise doit mettre en place sa stratégie de communication.
A titre d’exemple, l’entreprise va mener d’une part des actions de communication directes vers
ses acheteurs potentiels, et d’autre part des actions de communication vers des cibles
intermédiaires (Délégué agricoles d’arrondissements, AVZ, leaders d’association), qui sont des
principales sources d’information agricoles pour la plupart des ménages agricoles et de
certains élites comme nous l’avons remarqué lors de notre étude de marché. La communication
commerciale devra se réaliser à la veille de la saison pluvieuse afin d’enregistrer les
commandes et de les satisfaire au moment opportun. Les objectifs spécifiques et les axes de
communication pour chacune des cibles, sont précisés dans le tableau 7.
10
Tableau 7 : Plan de communication de la GICAME
PEPINIERE GICAME
Client
Le promoteur devra prendre contact avec les élites à partir du fichier établi, présenter les
produits et négocier immédiatement les contrats de vente. Il pourra visiter en moyenne 7 élites
par an. Cinquante pour cent du montant de la commande sera payé d’avance par le client. Les
habitants de Makénéné seront approvisionnés à partir du lieu d’implantation de l’entreprise à
Makénéné Est. Le promoteur devra visiter des associations Villageoises et des GIC pour
présenter ses produits et prendre des commandes pendant la période de saison sèche.
11
5.5 La stratégie de prix de la GICAME
Tout en restant dans la zone de prix obtenue lors de l’étude du marché, l’entreprise pratiquera
des prix différenciés par segment :
Prix de pénétration sur le marché de Makénéné : 1200 Fcfa pour le safoutier et 1000f Fcfa
pour les autres espèces.
Prix d’alignement pour les acheteurs urbains (1 500 Fcfa) avec un léger écrémage sur le
safoutier (2 000 Fcfa).
La GICAME devra adopter deux techniques de production pour les cinq espèces à produire.
Compte tenu du volume de production à réaliser pour le safoutier, le bouturage sera la méthode
la moins coûteuse et la plus efficace. Les quatre autres espèces seront produites par greffage.
6.2 L’approvisionnement
Les différents intrants, leurs sources et leurs périodes de disponibilités sont indiqués dans le
tableau 9 ci-dessous.
12
Tableau 9 : Stratégie d’approvisionnement de la GICAME
Disponibilité
intrants Sources d’approvisionnement
boutures Parc à bois de la GICAME et safoutier de Période saison pluvieuse (Mars-
makénéné Novembre)
Sachets Marché local de Makénéné Toute l’année
Terre Makénéné Toute l’année
substrat Compost APADER (Bangangté) Toute l’année
Sable Makénéné Toute l’année
kolatier Marché local Juin - septembre
Avocatier Tonga, Bangangté Juin - Octobre
Porte greffes
Agrumes (volkameria) IRAD Yaoundé, Njombé Juin - septembre
njansang Makénéné juillet - Août
kolatier Makénéné, Bafia Toute l’année
Avocatier (Hickson) Tonga, Bangangté Toute l’année
greffon
agrumes Makénéné Toute l’année
njansang Makénéné Toute l’année
engrais Marché de Makénéné Toute l’année
Toute l’année
Produits phytosanitaires Marché de Makénéné
janv févr mars avr mai juin juil août sept oct nov déc janv févr mars avr
collecte de boutures
propagateur1
propagateur 2
propagateur 3
réeducateur1
réeducateur2
entretien
disponibilité du produit
Légende :
période de disponibilité du produit fini
période de rééducation des boutures enracinées
période de mise en place des boutures dans le châssis d'enracinement
période de sortie des boutures enracinées
période de collecte des boutures
période d'entretien des plants
13
Tableau 11 : Planning de production des plants greffés par la GICAME
année 1 Année 2
mars avr mai juin juil août sept oct nov déc janv févr mars
espèces
avocatier
agrumes
kolatier
njansang
légende
préparation germoir, semis et germination
repiquage et soins aux plantes
greffage
entretien
collecte des sauvageons
Tableau 12 : Coût variable unitaire d’un plant bouturé produit par la GICAME
Intrants Unité Coefficient technique Prix unitaire intrant Valeur en f CFA
intrants
Boutures tige 1,389 100,00 138,89
Sachet 17x40 cm sachet 1,250 50,00 62,50
Sable kg 1,3 5,00 6,25
Terre kg 2,6 5,00 12,50
Compost kg 0.65 40,00 25,00
Engrais g 6,000 0,27 1,62
Insecticides ml 0,735 6,00 4,41
Fongicide g 1,838 15,00 27,57
Total intrants (1) 278,74
Frais divers d'achat 10% (2) 27,87
coût variable total = (1) + (2) 307
Il ressort de cette analyse que le coût variable unitaire d’un plant bouturé peut être estimé
à 307 Fcfa, ou encore 310 Fcfa si l’on veut arrondir au franc supérieur.
14
Tableau 13: Coût variable unitaire des plants greffes produits par la GICAME
Prix unitaire
Intrants Unités Agrumes Avocatiers Kolatiers Njansang
(en f CFA)
Porte greffe Graines/noyau 7,26 30,87 55,55 35,69
Greffon Greffon 100 111,10 111,12 200,00 142,78
Sachet 17 x 40cm 50 55,55 55,56 100,00 71,39
Gaine de
gaine 10 11,11 11,11 20,00 14,28
Protection
Engrais g 0,27 1,79 1,67 0,56 0,37
Insecticide ml 6,00 3,09 2,65 1,76 0,88
Fongicide g 15,00 30,33 0,61 1,21 0,78
Terre kg 5 11,18 11,10 19,99 14,35
Sable kg 5 5,59 5,55 9,99 7,18
Compost kg 40 22,35 22,21 39,97 28,70
Total intrant 259,35 252,44 449,04 316,40
Frais d’achat
25,94 25,24 44,90 31,64
(10%)
Total (en f CFA) 285 278 494 348
15
Tableau 16 : Acquisitions futures des outillages et équipements de la GICAME
Année 2 Année 3 valeur unitaire
Outillages
Sécateur 1 0 2500
Ciseau 1 0 1000
Porte lame de bistouri 1 0 3500
Lame de bistouri 1 0 100
Canif. 1 0 1000
Pulvérisateur 1 0 40 000
Greffoir 1 0 20 000
Equipement industriel
châssis d'enracinement 6 3 70 000
châssis de rééducation 4 2 30 000
16
6.6 L’aménagement de la pépinière
Plusieurs aménagements et constructions devront être réalisés sur le nouveau site de la
GICAME. A titre d’exemple, le plan ci-dessous pourra être une possibilité.
Parc de production
de plants greffés
20,2 m x 8.5 m
Parc de production
de boutures
12 m x 7 m
70 m
Hangar à outils
Parc de stockage
4m x 3 m
35,4m x 9 m
Bureaux
4mx3m
30 m
Figure 1 : Plan d’aménagement de la pépinière GICAME
17
Il s’agira de réaliser plus précisément de construire :
un hangar de production de plants greffés d’une capacité de 5 000 plants
un hangar de production de plants bouturés devant contenir 12 châssis d’enracinement
et 8 châssis de rééducation ;
un hangar de stockage de plants produits d’une capacité annuelle de 10 000 plants
un hangar de stockage de matériels de production ;
un puits d’eau
un parc à bois ;
un mini espace pour bureaux ;
une clôture sur tout le périmètre de la pépinière
Le coût de cet aménagement s’élèvera à 1500 000 FCFA, comme indiqué dans le tableau
18.
Hangar
Piquets + tôles + pointes 5 hangars 200 000 1 000 000
+ main d’oeuvre
Bureau
Planches + tôles +
poteaux + main d’œuvre 1 espace bureaux 200 000 200 000
Clôtures
Piquets + bambous + fil
d’attache + main d’œuvre 1 120 000 120 000
18
7. La gestion des ressources humaines au sein de la GICAME
Dans un milieu rural où la ressource humaine qualifiée est rare, l’entreprise devra mettre
sur pied une politique performante de gestion de sa ressource humaine. A cet effet, la
gestion et l’organisation du travail au sein de l’entreprise auront pour missions :
- De fournir à l’entreprise une main d’œuvre qualifiée qui lui permettra d’une part de
satisfaire la demande actuelle, et d’autre part de réaliser ses projets futurs de
développement.
Gardien 1 1 1 1 1
Ouvrier 1 1 1 1 0
Assistant de production 0 1 1 0 0
chef de production 0 0 1 2 0
directeur général 1 1 1 1 1
Total personnel
La GICAME recrutera dès la première année un ouvrier et un gardien. L’ouvrier devra avoir
des formations qui lui permettront d’assumer dès la troisième année un poste de chef de
production. Cette pratique se répètera jusqu’à la fin de la quatrième année. Dès lors, le contenu
des formations dépendra des objectifs futurs de l’entreprise dans son environnement.
19
Jeune de 25 à 30 ans et résident dans la localité de Makénéné
A une expérience agricole et connaît bien les arbres fruitiers
capacité à assumer des responsabilités
Forme juridique de l’entreprise
Etant donné que Mr NDEUDJUI est la seule personne dirigeante actuelle de la GICAME, et du
capital minimum d’un million de francs CFA requis pour une SARL unipersonnelle,
l’entreprise devra adopter à court terme un statut d’entreprise individuelle.
L’étude de marché a montré que la demande du safoutier était plus importante que celles des
autres espèces que ce soit chez les ménages agricoles ou chez les élites. Cette espèce
représentera donc 50 % des ventes de plants et les autres espèces se répartiront l’autre moitié
des ventes dans le respect des pourcentages de demandes exprimées au cours de l’enquête. Le
tableau 17 ci-dessous présente donc les prévisions de ventes en volumes par espèces et par
segments de marché. En multipliant ces ventes par les prix de ventes prévus pour chaque
20
espèce (cf. tableau 19), on obtient les prévisions de vente en valeur qui sont présentées dans le
tableau 20 ci-dessous.
Ménages agricoles Agrumes (mandarine, orange) 578 1315 1643 1643 5180
Safoutiers 1 072 812 3 218 437 4 291 249 3 849 503 12 432 000
Avocatiers 462 782 1 051 777 1 314 721 1 314 721 4 144 000
sous/total1 2 114 071 5 847 878 7 578 051 7 251 610 12 432 000
Safoutiers 931 980 2 795 939 3 727 919 3 344 162 10 800 000
Kolatiers 263 262 205 584 256 980 82 980 809 000
njansang 180 914 411 168 513 959 513 959 1 620 000
Acheteurs
urbains
Agrumes 271 371 616 751 770 939 770 634 2 430 000
Avocatiers 361 827 822 335 1 027 919 1 027 919 3 240 000
sous total 2 2 009 353 4 851 777 6 297 716 5 739 654 5 180 000
Totaux 4 123 424 10 699 655 13 875 766 12 991 264 41 692 000
21
¾ Les charges commerciales
Tableau 22 : les charges commerciales de la GICAME
Postes de dépenses Année 1 Année 2 Année 3 Année 4
Visite des associations des élites et des 70 000 90 000 111 000 110 000
agriculteurs
50 000 60 000 70 000 70 000
Téléphone
30 000 50 000 70 000 70 000
Production de fiches techniques
250 000 250 000 250 000 250 000
Total
22
Tableau 24 : Valeur des immobilisations à utiliser par la GICAME
Année 1 Année 2 Année 3 Année 4
Poste
d’immobilisation
Terrain
500 000 500 000 500 000 500 000
équipement industriel
270 000 810 000 1 080 000 1 080 000
Outillages
68 100 136 200 136 200 136 200
autres matériels
273 100 273 100 273 100 273 100
Constructions
1 500 000 1 500 000 1 500 000 1 500 000
En appliquant des taux d’amortissement de 0%, 20%, 25%, 25% et 20% respectivement sur
chacun de ces postes d’immobilisation, on obtient le tableau 36 des dotations annuelles aux
amortissements correspondantes.
autres matériels
68275 68275 68275 68275
Constructions
300000 300000 300000 300000
Total
439300 564325 618325 618325
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Tableau 26 : Salaires mensuels et annuels du personnel (en F CFA)
Année
Postes 1 2 3 4 5
Gardien
25 000 25 000 25 000 25 000 25 000
Ouvrier
35 000 35 000 35 000 35 000 0
Assistant de production
0 38 500 38 500 38 500 0
Chef de production
0 0 46 200 101640 0
Directeur général
50 000 55 000 66 000 79 200 95 040
Total salaire direct
110 000 153 500 210 700 279 340 120 040
CNPS (salaire x 0,20)
22 000 30 700 42 140 55 868 24 008
Primes assiduités et rendement
5 500 7 675 10 535 13 967 6 002
Formations
11 000 15 350 21 070 27 934 12 004
Total mensuel gestion
personnel (1) 126 500 176 525 242 305 321 241 138 046
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Tableau 27 : Détermination du BFR initial de la GICAME (en FCFA)
Investissement Subventions
(constructions, terrain, équipement et outillages,
matériel divers) Investissement
2 611 000 (Partenaire ICRAF) 300 000
Emprunt à moyen
Besoin en Fonds de Roulement (BFR) 678 680 et long terme 2 789 680
Avec des mensualités de 119 007 FCFA, l’entreprise supportera des charges d’intérêts de
520 029, 342 396, et 130 015 FCFA respectivement la 2e, 3e et 4e année d’activité ; année au
terme de laquelle elle aura entièrement amortie l’emprunt contracté.
25
Tableau 29 : Compte de résultat de la GICAME pour les quatre premières années
300.000
Charges externes (commerciales) 250.000 250.000 300.000
5 - Dotations aux amortissements, provisions et autres charges 439.300 564.325 618.325 618.325
Les résultats nets positifs montrent que l’entreprise réalisera des bénéfices tout au long des
quatre premières années d’exploitation. Les conditions d’exploitations commerciales,
techniques et financières choisies plus haut permettront donc à l’entreprise d’être rentable. Le
cumul des bénéfices est de 14 945 982 FCFA, en rapportant ce montant au 3589 680 FCFA
investi à la première année, on obtient 4 francs pour 1 francs investi, soit un taux de rentabilité
de l’ordre de 400%. En rapportant ce profit au chiffre d’affaires des quatre premières années,
on obtient plus 35 FCFA de profit pour 100 FCFA de ventes.
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Conclusion
A travers cette étude, nous venons de nous rendre compte qu’une pépinière de production et de
commercialisation des plants améliorés des arbres locaux peut être rentable et durable. Sa
rentabilité, elle la doit à l’existence d’un marché solvable présent aussi bien dans les zones
rurales que dans les villes. Dont les différents acheteurs potentiels sont les ménages agricoles
avec une demande moyenne de 181 plants, les gros acheteurs urbains ou élites avec une
demande moyennes de 517 plants et les petits acheteurs avec une moyenne de 18 plants. Pour y
arriver et faire face à la concurrence, la Gicame devra cibler les ménages agricoles ou les
paysans et les gros acheteurs urbains. Elle devra vendre 31 520 plants au terme de cinq années
du projet, ce qui représente 60 % du marché potentiel des gros acheteurs et 6 % des ménages
agricoles. Ces ventes devront être constitués de 50 % de safoutiers, 8 % des kolatiers et de
njansang, et 42 % d’avocatiers et d’agrumes. Le montant global de l’investissement s’élèvera à
7 724 987 Fcfa dont 45 % pour les immobilisations et 55 % en besoin en fonds de roulement.
Ces investissements vont s’échelonner sur une période de 3 ans, soit 75 %, 21,4% et 3,6%
consécutivement sur la première, deuxième et troisième année. En respectant, le business plan,
la pépinière aura un retour sur investissement après trois années et demi d’exploitation et
dégagera un bénéfice net de 8 513 171 Fcfa.
Sa durabilité, elle doit l’assurer à travers la diversification des espèces à produire. Mis à part les
espèces fruitières locales à haute valeur locale et les espèces exotiques introduites en Afrique
par les explorateurs et les administrations coloniales, la pépinière pourra, dans le cadre du plan
de son développement, se lancer dans la production des plants d’autres espèces à savoir : les
espèces à huile essentielle, les espèces ornementales, les plantes aromatiques et condimentaires,
les espèces fourragères, les espèces médicinales, les plantes cosmétiques, les espèces destinées
au reboisement, les espèces à fibre destinées à l’artisanat, etc. Il y a là un véritable potentiel à
exploiter pour les pépinières. Ainsi implantées en zones rurales la pépinière peut constituer une
source d’amélioration de revenus pour le propriétaire et ses employés. Indirectement, il va
permettre aux producteurs de planter des espèces améliorées et fournir à leurs clients des
produits de qualité correspondant aux attentes des marchés. Ce qui les permettra de vendre plus
et d’améliorer en conséquence leurs revenus. Ainsi, la pépinière apparaît à la fois comme un
outil de promotion et de vulgarisation de la domestication ainsi que de création d’emplois et
d’amélioration des revenus des paysans. Il constitue donc un outil idéale pour concilier le bien
être des populations et la conservation de la biodiversité en général et des PFNL en particulier.
Cependant, il est clair que la condition fondamentale pour que GICAME soit mise en place le
Gouvernement du Cameroun et les partenaires au développement intéressé par l’entreprenariat
rural, l’amélioration des revenus des paysans ainsi que conservation de la biodiversité doivent
mettre en place un mécanisme de financement adapté à ce genre de petites et moyennes
entreprises non éligibles chez les banquiers.
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Bibliographie
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international sur la valorization du Safoutier et autres oléagineux non-conventionnels,
Yaoundé, Cameroun. 3-5 Octobre 2000, pp. 51-59.
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