TEMPS DE TRAVAIL EN ELEVAGE DE VOLAILLES REPRODUCTRICES

EN MULTIPLICATION
Chevalier Dylan1, Guerder Franz2, Bourdette Chantal3
1
Chambre Régionale d'Agriculture des Pays de la Loire 9 rue André Brouard BP 70510
49105 ANGERS cedex 02, 2ITAVI 5 rue Hermann Frenkel 69364 LYON Cedex 07, 3Chambre
d’Agriculture de Vendée Boulevard Réaumur 85013 LA ROCHE SUR YON cedex.

Temps de travail en élevage de volailles reproductrices en multiplication

En élevage de volailles reproductrices, l’estimation du temps de travail est essentielle puisqu’elle permet à
l’éleveur de mesurer la rentabilité de sa production, et d’organiser les différentes tâches liées à l’élevage durant
toute la durée du lot et le cas échéant en fonction de ses autres activités.

L’objet de cette étude est de connaître les temps moyens de travail d’un éleveur de volailles reproductrices et des
autres intervenants placés sous sa responsabilité pour la conduite d’un lot, de la préparation du bâtiment avant
l’arrivée des animaux jusqu’au nettoyage après leur enlèvement. Une enquête en élevage a été réalisée. Quatre
productions ont été étudiées : les poules, les dindes, les canes Pékin (croisement avec des canards de Barbarie) et
les canes de Barbarie.

D’après notre étude, en moyenne pour l’ensemble des intervenants, l’élevage de poules nécessite 2 863 heures de
travail réparties sur 342 jours pour une surface de 1 100 m² avec 9 420 animaux, l’élevage de canes de Barbarie
3 422 heures sur 512 jours pour une surface de 1 180 m² avec 5 078 animaux, l’élevage de canes Pékin 3 923
heures sur 366 jours pour une surface de 1 157 m² avec 3 850 canes, et l’élevage de dindes 3 391 heures sur 235
jours pour une surface de 1 413 m² avec 3 116 animaux.

Une plaquette constituée de fiches techniques spécifiques à chaque production enquêtée et présentant les
résultats complets de l’étude a été réalisée. Elle est disponible auprès des Chambres d’Agriculture des Pays de la
Loire (www.agrilianet.com) et de l’ITAVI.

Working time in reproductive poultry breeding farms

In reproductive poultry breeding farms, it is essential to estimate the working time to allow breeders to measure
the profitability of their production precisely and to organize the different tasks linked to breeding itself and to
their other activities if necessary.

This study aims at determining the average working times of a reproductive poultry breeder and the other
possible people he might be responsible for, starting from the preparation of the henhouse before the animals are
let in, until the final cleaning after the animals have been taken out. Four different productions have been
examined: hens, turkeys-hens, female Pekin ducks (after crossbreeding with male Muscovy ducks) and Muscovy
ducks.

According to the results of this survey, the average working times, including all working people, are the
following:
- For hens: 2 863 hours spread over 342 days for a 1 100m2 surface with 9 420 animals.
- For Muscovy ducks: 3 422 hours spread over 512 days for a 1 180m2 surface with 5,078 animals.
- For female Pekin ducks: 3 923 hours spread over 366 days for a 1 157m2 surface with 3 850 animals.
- For turkeys-hens: 3 391 hours spread over 235 days for a 1 413m2 surface with 3 116 animals.

A document containing a specific technical data sheet for each production and giving the complete results of this
study has been recently published. It is available on request addressed to the Pays de la Loire Chambers of
agriculture (www.agrilianet.com) or to the ITAVI.

34 Sixièmes Journées de la Recherche Avicole, St Malo, 30 et 31 mars 2005


INTRODUCTION
Les éleveurs multiplicateurs constituent un maillon
déterminant des filières volailles. Pourtant c’est un
maillon pour lequel peu de références publiques
existent en terme d’organisation et de gestion du
temps de travail. Les Chambres d’Agriculture du
Grand Ouest réalisent une enquête annuelle auprès
des éleveurs de volailles reproductrices, qui permet
d’avoir des références technico-économiques fiables,
de connaître les techniques et équipements employés,
et ainsi de fournir des points de repère aux aviculteurs
pour progresser. Les professionnels avicoles des Pays
de la Loire, avec la collaboration des Chambres
d’Agriculture et de l’ITAVI, ont souhaité compléter
ces références technico-économiques par une
approche des temps de travaux, à l’instar de ce qui
avait été fait pour le maillon production.
Deux objectifs étaient visés :
- D’une part, il s’agissait de connaître les temps de
travaux moyens pour la personne responsable de
l’atelier avicole et pour les autres intervenants (hors
personnel du couvoir), la répartition du travail (types
de travaux, périodes de pointe, nombre de personnes
nécessaires), les relations entre temps de travail et
facteurs matériels (bâtiment, équipement, etc.).
- D’autre part, l’objectif était de réaliser et de
diffuser des fiches techniques présentant les résultats
spécifiques à chaque espèce et permettant de publier
des éléments de repères sur les caractéristiques du
métier d’éleveur de volailles reproductrices.
Pour ce faire, une enquête a été réalisée auprès
d’éleveurs multiplicateurs volontaires, situés en Pays
de la Loire, Deux-Sèvres, Lorraine et Rhône-Alpes.
Enfin, il faut signaler que cette communication vient
en complément d’une plaquette présentant les
résultats complets de l’étude. Elle est disponible
auprès des Chambres d’Agriculture des Pays de la
Loire et de l’ITAVI.
1. MATERIEL ET METHODE
1.1. Matériel et Méthodes
a. Questionnaire d’enquête
L’enquête a été réalisée en élevage, à l’aide d’un
questionnaire comprenant une description de
l’exploitation, du poulailler, des équipements et des
pratiques d’élevage, et une description du temps de
travail pour l’élevage d’un lot dit « moyen », c’est à
dire un lot sans aléa particulier (coup de chaleur,
problème sanitaire…), ne nécessitant pas d’opération
autre que celles pratiquées en conditions normales,
grande étape par grande étape.
Six phases principales sont identifiées :
- la préparation du bâtiment à l’arrivée des
animaux,
- l’arrivée des animaux,
Sixièmes Journées de la Recherche Avicole, St Malo, 30 et 31 mars 2005
- les travaux quotidiens : ils sont répartis en 3
phases (préponte, montée en ponte, ponte) pour les
dindes, poules et canes Pékin, et en 6 phases
(préponte, 1ère montée en ponte, ponte, mue, 2ème
montée en ponte, 2ème ponte) pour les canes de
Barbarie
- les travaux ponctuels (insémination, gestion des
couvaisons, préparation à la mue, pesées…)
- le ou les enlèvement(s) des animaux en fin de lot,
- le nettoyage du matériel, du bâtiment et de ses
abords.
Pour chaque action ou somme d’actions d’une grande
étape, le nombre de personnes nécessaires (hors
intervenants du couvoir) a été recueilli pour
déterminer les besoins en main d’œuvre. Pour
l’éleveur et ces autres intervenants, le temps et le
nombre de jours passés ont été relevés.
Les questions ont été reformulées si nécessaire par les
enquêteurs, qui ont vérifié avec l’éleveur la cohérence
des informations par un calcul global de l’ensemble
du temps passé chaque jour multiplié par la durée en
jours de l’étape considérée.
b. Echantillon
Ces enquêtes ont été réalisées auprès d’éleveurs de
volailles reproductrices multiplicateurs, en Pays de la
Loire, Deux-Sèvres, Lorraine et Rhône-Alpes par les
conseillers avicoles des Chambres d’Agriculture des
Pays de la Loire et des Deux-Sèvres.
Après validation du questionnaire d’enquête par les
professionnels du comité de pilotage, 69 enquêtes ont
pu être réalisées ; elles ont concerné les productions
suivantes : poule, cane de Barbarie, cane pékin,
(croisement avec des canards de Barbarie) et dinde.
c. Temps « autres intervenants »
A la différence des élevages de production, les
élevages de reproduction nécessitent de nombreuses
interventions pour des opérations particulières,
souvent très techniques, réalisées par une main
d’œuvre nombreuse et / ou qualifiée (conjoint, parent,
intervenants extérieurs employés par l’éleveur…) en
plus du travail du responsable de l’atelier. L’analyse
des résultats a donc différencié d’une part le temps de
travail de l’éleveur et d’autre part le temps de travail
de ces tiers, ainsi que leur nombre. Dans le cas où
l’éleveur est associé aux travaux de ces tiers, son
temps de travail reste dissocié et il n’est pas compté
dans l’effectif des autres intervenants.
Les temps passés par le personnel de couvoir n’ont
donc pas été comptabilisés. Il s’agissait de ne
considérer que les temps passés par l’ensemble des
intervenants travaillant sous la responsabilité de
l’éleveur.
d. Expression des temps de travaux
Concernant les temps de travaux, exprimés en
minutes, le niveau de détail était variable selon les
35
éleveurs interrogés. Ainsi, trois niveaux de saisie ont
été distingués :
- 1er niveau : temps globaux par grande étape. Ce
premier niveau était le niveau minimum de
remplissage.
- 2ème niveau : temps globaux par grande étape +
détail de certaines opérations. Ce deuxième niveau
était rempli si les informations étaient disponibles
pour tout ou partie de certains postes
particulièrement intéressants à étudier.
- 3ème niveau : temps détaillés par poste. Ce
troisième niveau correspond au niveau de détail le
plus poussé. Il s’agit de temps concernant
strictement un poste défini (ex : mise en place des
nids, mise en place des abreuvoirs, etc.). Si pour tous
les postes d’une grande étape, un temps strictement
dévolu à chacun a été donné, la somme des temps
par poste est strictement égale au temps global par
grande étape du niveau 1.
Les temps totaux correspondants à la préparation à
l’arrivée des animaux et les temps liés aux opérations
de nettoyage ont été traduits en heures, puis divisés
par huit (en estimant arbitrairement que l’éleveur
travaillait huit heures par jour) pour en déduire la
durée moyenne de cette période.
La phase d’arrivée des animaux correspond à la seule
journée de livraison des animaux et n’inclue pas les
tâches de surveillance consécutives à la réception.
Les temps correspondants aux travaux quotidiens ont
été exprimés en heures par jour, sachant que pour une
espèce donnée, la durée d’une phase (préponte,
montée en ponte, ponte, mue, deuxième montée en
ponte ou deuxième ponte) peut varier quelque peu
d’une enquête à l’autre.
Les travaux ponctuels, par définition, ne se
renouvellent pas quotidiennement et sont réalisés sur
toute la période de présence des animaux. Ils ont donc
été additionnés pour connaître leur contribution dans
l’explication des temps totaux. Par ailleurs, la somme
totale en heures a été divisée par le nombre total de
jours compris entre le début de la préponte et la fin du
dernier cycle de ponte, pour déterminer la charge
moyenne de travail à réaliser en présence des
animaux.
Dans la grande majorité des lots enquêtés,
l’enlèvement est réalisé sur une seule journée.
e. Analyse des données
Une analyse descriptive a été réalisée pour dégager
une typologie simple par production et caractériser
ainsi exploitations, éleveurs, ateliers et principaux
éléments techniques.
Pour connaître le temps total pour l’ensemble des
intervenants, le temps de l’éleveur a été additionné au
temps total de travail assuré par les tiers. Ces
opérations ont été réalisées pour l’ensemble de la
période étudiée (de la préparation jusqu’au
nettoyage), pour chaque grande étape (préparation à
l’arrivée des animaux, arrivée des animaux, préponte,
36 Sixièmes Journées de la Recherche Avicole, St Malo, 30 et 31 mars 2005
montée en ponte, ponte…) et pour les principales
tâches (gestion des œufs, paillage, insémination
artificielle, gestion des couvaisons…).
Enfin, pour mettre en évidence les besoins en main
d’œuvre en élevage, il a été décidé de retenir comme
point de repère, pour chaque grande étape de travail,
le nombre de personnes intervenant dans la majorité
des lots enquêtés (voir résultats dans la plaquette).
Pour identifier les éventuels facteurs de gain de temps
les temps totaux ont été croisés avec les types de
bâtiment, d’équipement et les pratiques techniques.
2. RESULTATS (voir figure 1)
2.1. Poule
f. Caractéristiques de l’échantillon
L’échantillon se composait de 35 lots enquêtés dans
34 exploitations. En moyenne, la surface d’un
bâtiment de poules reproductrices était de 1 100 m²
(de 380 m² à 1 700 m²) et l’effectif moyen de 9 420
animaux (8 582 poules pour 838 coqs). 50 % des
éleveurs de poules enquêtés étaient spécialisés (sans
autre production animale et avec moins de 10 ha de
production végétale). En moyenne, les éleveurs de
poules non spécialisés disposaient de 75 ha de SAU ;
les 2/3 d’entre eux avaient également une autre
production animale. 45 % des ateliers étaient sous la
responsabilité d’une femme et 32 % des responsables
d’atelier avaient moins de 35 ans. L’âge moyen des
poulaillers était de 14 ans, et 50 % d’entre eux avaient
bénéficié d’une rénovation. 43 % des bâtiments
étaient de type Louisiane, 94 % étaient clairs et 83 %
disposaient d’un sol cimenté. La grande majorité des
poulaillers était équipée de caillebotis. Dans 60 % des
cas, le ramassage des œufs était automatique. Enfin,
l’insémination artificielle n’était pas pratiquée chez
cette espèce.
g. Temps de travaux
Au total, un lot de poules reproductrices de
9 420 animaux sur 1 100 m² demande 2 863 heures
sur 342 jours, réparties entre 2 609 heures de travaux
quotidiens et 254 heures de travaux ponctuels.
2 289 heures sont réalisées par l’éleveur (travaux
ponctuels compris) et 574 heures par d’autres
intervenants. Pour l’éleveur, cela représente en
moyenne près de 47 heures par semaine pour 342
jours.
2.2. Dinde
h. Caractéristiques de l’échantillon
L’échantillon se composait de 13 lots enquêtés dans
13 exploitations. En moyenne, la surface d’élevage
enquêtée était de 1 413 m² pour 3 116 animaux
(2 926 dindes pour 190 dindons). La surface moyenne
d’un bâtiment de dindes était de 1 312 m² (1 000 à
2 065 m²) et l’effectif moyen de 2 893 animaux. 15 %
des éleveurs de dindes enquêtés étaient spécialisés
(sans autre production animale et avec moins de 10 ha
de production végétale). En moyenne, les éleveurs de
dindes non spécialisés disposaient de 52 ha de SAU ;
tous avaient également au moins une autre production
animale. La responsabilité des ateliers était partagée
par moitié entre les hommes et les femmes ; 25 % des
responsables d’atelier avaient moins de 35 ans. L’âge
moyen des poulaillers était de 12 ans, et 15 % d’entre
eux avaient bénéficié d’une rénovation. La majorité
des bâtiments était de type Louisiane, avec sol
cimenté ; tous étaient clairs. Dans 70 % des cas, le
ramassage des œufs était automatique. Dans tous les
cas, les lots étaient conduits en insémination, le travail
étant assuré par l’éleveur ou par du personnel qu’il
emploie. Globalement reste proche de la structure
image donnée par le recensement 2000 Références au
RA 2000.
i. Temps de travaux
Au total, un lot de dindes reproductrices de
3 116 animaux sur 1 413 m² nécessite 3 391 heures
sur 235 jours, réparties entre 2 109 heures de travaux
quotidiens et 1 282 heures de travaux ponctuels.
2 021 heures sont réalisées par l’éleveur (travaux
ponctuels compris) et 1 370 heures par d’autres
intervenants. Pour l’éleveur, cela représente en
moyenne plus de 60 heures par semaine pendant 235
jours.
2.3. Cane de Barbarie
j. Caractéristiques de l’échantillon
L’échantillon se composait de 13 lots enquêtés dans
13 exploitations. En moyenne, la surface d’un
bâtiment de canes de Barbarie était de 1 180 m² (de 1
100 m² à 1 300 m²). L’effectif moyen était de 5 078
animaux (3 930 canes pour 1 148 canards). 15 % des
éleveurs de canes de Barbarie enquêtés étaient
spécialisés (sans autre production animale et avec
moins de 10 ha de production végétale). En moyenne,
les éleveurs non spécialisés exploitaient 94 ha de
SAU ; 80 % d’entre eux disposaient également d’une
autre production animale. 53 % des ateliers étaient
sous la responsabilité d’une femme et 25 % des
responsables d’atelier avaient moins de 35 ans. L’âge
moyen des poulaillers était de 12 ans, et 38 % d’entre
eux avaient bénéficié d’une rénovation. Tous les
bâtiments avaient une coque classique, étaient obscurs
et disposaient d’un sol cimenté. La totalité des
poulaillers était équipée de caillebotis. Dans 70 % des
cas, le poulailler était équipé de nids avec ramassage
semi-automatique. L’insémination artificielle n’était
pas pratiquée chez cette espèce.
k. Temps de travaux
Au total, un lot de canes de Barbarie reproductrices de
5 078 animaux sur 1 180 m² nécessite 3 422 heures
sur 512 jours, réparties entre 2 831 heures de travaux
quotidiens et 591 heures de travaux ponctuels.
2 615 heures sont réalisées par l’éleveur (travaux
ponctuels compris) et 807 heures par d’autres
intervenants. Pour l’éleveur, cela représente en
moyenne près de 36 heures par semaine.
Sixièmes Journées de la Recherche Avicole, St Malo, 30 et 31 mars 2005
2.4. Cane Pékin
a. Caractéristiques de l’échantillon
L’échantillon se composait de 8 lots enquêtés dans 8
exploitations. En moyenne, la surface d’élevage
enquêtée était de 1 157 m² pour 3 850 canes. La
surface moyenne d’un bâtiment de canes Pékin était
de 925 m² (600 à 1 200 m²) et l’effectif moyen de 3
100 canes. Des mâles étaient présents sur l’élevage
dans 25 % des cas. 28 % des éleveurs de canes Pékin
enquêtés étaient spécialisés (sans autre production
animale et avec moins de 10 ha de production
végétale). En moyenne, les éleveurs non spécialisés
disposaient de 64 ha de SAU ; tous avaient également
au moins une autre production animale. 38 % des
ateliers étaient sous la responsabilité d’une femme et
tous les responsables d’atelier avaient entre 35 et 55
ans. L’âge moyen des poulaillers était de 18 ans, et 75
% d’entre eux avaient bénéficié d’une rénovation. La
grande majorité des bâtiments disposait d’une coque
classique obscure. 40 % avaient un sol cimenté. La
majorité des poulaillers était équipée de caillebotis.
Dans 87 % des cas, le ramassage des œufs était
manuel. Dans 87% des cas, les lots étaient conduits
en insémination artificielle. Lorsqu’elle était
pratiquée, l’insémination était assurée pour tout ou
partie, dans 28 % cas, par du personnel employé par
l’éleveur.
b. Temps de travaux
Au total, un lot de canes Pékin reproductrices de
3 850 animaux sur 1 157 m² demande 3 923 heures
sur 366 jours, réparties entre 2 804 heures de travaux
quotidiens et 1 119 heures de travaux ponctuels.
1 551 heures sont réalisées par l’éleveur (travaux
ponctuels compris) et 2 412 heures par d’autres
intervenants. Pour l’éleveur, cela représente en
moyenne près de 29 heures par semaine.
3. DISCUSSION
3.1. Sur la composition de l’échantillon
L’élevage de volailles reproductrices est concentré
dans un nombre d’élevages très réduit par rapport aux
élevages de production. De plus, une part non
négligeable de la production d’œufs à couver est
assurée par des élevages dépendant directement des
couvoirs, et dans lesquels ce sont des salariés qui
assurent le travail. Cela explique que le nombre
d’élevages enquêtés (69) soit relativement faible, les
effectifs par production étant logiquement réduits (35
en poules, 13 en canes barbarie et dindes, 8 en canes
pékin). Il n’a pas été possible d’enquêter des éleveurs
de pintades reproductrices, faute d’avoir recensé des
éleveurs indépendants dans l’aire géographique des
enquêtes.
Ces résultats constituent des points de repères, sans
prétention de représentativité statistique, mais
d’autant plus fiables qu’ils sont issus d’un recueil
auprès d’éleveurs volontaires, sensibilisés aux
37
objectifs de l’enquête et pour partie associés au
comité de pilotage de cette action.
3.2. Sur la méthode d’enquête
Fort de l’expérience du travail similaire mené en
élevages de production, il a été choisi de ne pas faire
un questionnaire de type ouvert, qui avait induit une
forte hétérogénéité du niveau de détail donné et la
nécessité de regrouper, parfois de façon arbitraire,
certaines sous-modalités. Pour cette étude, la liste des
postes a été dressée de façon exhaustive, et trois
niveaux de remplissage étaient possibles, permettant
d’avoir une homogénéité des temps recensés.
La notion de « lot moyen » reste difficile à
appréhender. Il est rare qu’un lot ne connaisse pas, en
cours d’élevage, un problème, même bénin, qui
implique une action, donc un temps passé
supplémentaire. La référence au dernier lot enlevé ou
au lot en cours par l’éleveur existe, consciemment ou
non, et cet effet demeure très difficile à mesurer.
3.3. Sur la variabilité des résultats
Variabilité entre espèces : différents facteurs.
Pour une même espèce, pour une même étape voire
pour une même action, il existe une dispersion entre
les minima et les maxima, qui peut être très
importante. Elle résulte de plusieurs facteurs dont le
type de bâtiment et d’équipement mais aussi de
l’éleveur. Cet effet « éleveur » est difficile à mesurer :
comment mesurer objectivement des critères tels que
l’efficacité ou la motivation, par exemple ? En
d’autres termes, un éleveur qui passe beaucoup de
Figure 1 - Comparaison des temps de travaux (éleveurs + autres intervenants) moyens par jour
Heures/jour
80
70 Enlèvement
60
50
40
1ère ponte
30
20
10
0 Jours
-10 50 100 150 200 250
Mise en
place
Barbarie (1180 m²) Poule (1100 m²)
38 Sixièmes Journées de la Recherche Avicole, St Malo, 30 et 31 mars 2005
temps dans son bâtiment comparé à un éleveur qui
passe moins de temps, a-t-il un niveau d’efficacité
différent ? Dès lors, il devenait hasardeux de croiser
les temps de travaux et les performances technico-
économiques.
Comme en production, le fait que l’étude mette en
évidence peu de relations entre le temps de travail et
les différents facteurs étudiés prouve que le temps de
travail est une variable multifactorielle dont
l’approche ne peut être réduite à une simple analyse
statistique.
Enfin, quelques éléments techniques ressortent
comme déterminants en tant que facteurs de gain de
temps :
- le ramassage automatique des œufs (en poule et
dinde) ou semi automatique (en cane de Barbarie)
par rapport au ramassage manuel,
- l’utilisation de chariots suspendus pour faciliter le
paillage et/ou le ramassage des œufs,
- l’utilisation de containers à la mise en place et à
l’enlèvement des animaux (en cane et poule) par
rapport à l’utilisation de cages,
- et le sol cimenté par rapport au sol en terre battue
pendant le nettoyage (en poule et cane Pékin).
REMERCIEMENTS
Les auteurs tiennent à remercier tout particulièrement
les éleveurs et les techniciens ayant collaboré à
l’étude.
Enlèvement
Enlèvement
Enlèvement
2ème ponte
300 350 400 450 500
Dinde (1413 m²) Pékin X Barbarie (1157 m²)