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« L’art de l’imitation est assurément loin du vrai et, apparemment, s’il s’exerce sur toutes choses, c’est
parce qu’il ne touche qu’à une petite partie de chacune, et qui n’est qu’un fantôme. Ainsi le peintre,
affirmons-nous, nous peindra un cordonnier, un menuisier, et les autres artisans, alors qu’il ne
connaît rien à leurs arts. Cependant, pour peu qu’il soit bon peintre, s’il peignait un menuisier et le
leur montrait de loin, il pourrait tromper au moins les enfants et les fous, en leur faisant croire que
« Le génie est le talent (don naturel) qui donne à l’art sa règle. Et puisque le talent, faculté
créatrice innée en l’artiste, appartient à la nature, on pourrait aussi s’exprimer ainsi : le génie est la
« Le besoin universel et absolu d’où découle l’art (selon son côté formel) a son origine dans le
fait que l’homme est conscience pensante, autrement dit qu’à partir de lui-même il fait de ce qu’il
est, et de ce qui est en général, quelque chose qui soit pour lui. Les choses naturelles ne sont
qu’immédiatement et pour ainsi dire en un seul exemplaire, mais l’homme, en tant qu’esprit, se
redouble, car d’abord il est au même titre que les choses naturelles sont, mais ensuite, et tout aussi
bien, il est pour soi, se contemple, se représente lui-même, pense et n’est esprit que par cet
être-pour-soi actif. »
« L’agréable et le bon se rapportent tous deux à la faculté de désirer, et c’est en quoi ils
impliquent une satisfaction : satisfaction conditionnée pour le premier par la sensibilité (par des
stimulants, stimuli) et pour le deuxième, pure satisfaction pratique, déterminée non seulement par la
représentation de l’objet, mais encore par la représentation d’une union entre le sujet et l’existence de
indifférent à l’existence d’un objet, n’unit que sa nature au sentiment de plaisir et de peine. »
« Bien que les principes du goût soient universels, et presque, sinon entièrement, les mêmes chez
tous les hommes, cependant bien peu d’hommes sont qualifiés pour donner leur jugement sur une
œuvre d’art, ou pour établir leur propre sentiment comme étant la norme de la beauté. Les organes
de la sensation interne sont rarement assez parfaits pour permettre à ces principes généraux de se
« Ce sens commun ne peut être fondé sur l’expérience, car il entend légitimer des jugements qui
contiennent une obligation ; il ne dit pas que chacun sera d’accord avec notre jugement, mais
qu’il devra l’être. »
œuvres d’art ?" mais "Quand un objet fonctionne-t-il comme œuvre d’art ?" - ou plus brièvement,
Ma réponse : exactement de la même façon qu’un objet peut être un symbole - par exemple, un
échantillon - à certains moments et dans certaines circonstances, de même un objet peut être un
Nelson Goodman, “Quand y a-t-il art ?”, Manières de faire des mondes, 1992
« Le beau de la nature concerne la forme de l’objet, et cette forme consiste dans la limitation, le
sublime au contraire peut se trouver dans un objet informe, en tant qu’on se représente dans cet
« Le monde n’est plus devant [le peintre] par représentation : c’est plutôt le peintre qui naît dans les
choses comme par concentration et venue à soi du visible, et le tableau finalement ne se rapporte à
quoi que ce soit parmi les choses empiriques qu’à condition d’être d’abord "auto-figuratif"; il
n’est spectacle de quelque chose qu’en étant "spectacle de rien", en crevant "la peau des choses" pour