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Cette formation est articulée par les organisateurs ; équipe CoMun et villes allemandes
partenaires ; d’une manière pratique afin de présenter aux participants marocains les
spécificités et méthodes de gestion du patrimoine historique à Lubeck et Berlin.
Programme CoMun :
Tenant compte de la réalité d’urbanisation rapide de la région et du rôle de plus en plus
décisif des municipalités en matière de développement des villes et agglomérations
urbaines, le programme, « Coopération entre les Villes et les Municipalités au Maghreb –
CoMun » apporte son soutien aux membres du Réseau National des Anciennes Médinas
sur des questions clés du développement urbain en vue d’élargir leurs horizons et
d’accroître l’impact des solutions innovantes existantes au Maroc, et de renforcer les
capacités locales pour une meilleure gestion urbaine.
Il est à conclure que pendant toutes ces phases le développement urbain ou les modèles
urbains (comme cité dans le thème de la présentation de la matinée) ont connu une
évolution progressive, imprégnée par les différentes conjonctures, conditionnée par
plusieurs facteurs non seulement urbains, architecturaux et culturels, mais également
sociaux, économiques et particulièrement politiques.
L’exposé dans les différents points présentés, s’est focalisé sur la période qui a succédé à
la démolition du mur. En effet, les autorités de l’Allemagne réunifiée se sont trouvées
face à une ville partagée durant trente années entre deux courants antagonistes, et qu’il
fallait faire renaître de ce qui a été pratiquement considéré (surtout par le camp de l’ex
RFA) comme une léthargie vécue au temps de la RDA communiste.
La réaction des architectes, urbanistes, historiens et critiques de l’art, aussi bien que celle
des philosophes, des intellectuels, des anthropologues ou des sociologues voire même
des politiciens va enclencher de vifs débats, entre partisans de la méthode historiciste et
ceux de la reconstruction critique. Celle-ci ne tardera pas à être progressivement adoptée
comme approche à suivre pour la reconstruction d’une ville mutilée.
S’accrocher aux traces du passé semblait être alors comme une volonté dite, néo
patriotique pour la reconstruction d’une nouvelle Allemagne réunifiée.
Dans la zone allant de la porte de Brandebourg à l’Avenue Unter den Linden en passant
par la ParieserPlatz, les bâtiments expriment les orientations prises par le Senat pour la
rénovation-reconstruction du centre historique de Berlin.
Ce qui fait la particularité de cette zone ce sont des évènements historico-politique entrés
directement comme paramètre de taille, influençant les orientation d’aménagements
urbains ainsi que les approches suivies vis-à-vis de la reconstruction, rénovation ou
réhabilitation des bâtiments ayant été démolis pendant la seconde guerre mondiale, ou
bien ceux ayant survécu aux bombardements même s’ils en ont portent des traces
préjudiciables. Il est d’ailleurs à noter qu’à l’heure actuelle, des travaux colossaux y sont
engagés et y sont encore en chantier.
D’ailleurs, il est à noter que la Place a été transformée -suite à la construction du mur de
Berlin-, en un « no man’s land », occupé par les gardes-frontières de la RDA pour surveiller
le mur qui passait à côté de la porte de Brandebourg, et surtout que la guerre a réduit en
ruine tous les édifices qui l’entouraient.
Les espaces publics ont pu aussi acquérir une attention particulière jusqu’au sein des
cours intérieurs devenues à la mode comme « Atrium ». Destiné à des fonctions
commerciales, administratives, politiques, ou culturelles, l’atrium est devenu un espace
très prisé, se voulant rassurant et protecteur par opposition aux « espaces de la rue »,
plus ouverts, et plus exposés aux bruits, à la pollution, aux flux et mouvances des
passants.
Un détour vers la place Bebelplatz a été opéré afin de s’arrêter à ce site réputé, pour son
Opéra d'État (en réaménagement), sa cathédrale Saint-Edwige, son Hôtel de Rome et sa
Alte Bibliothek (l’ancienne bibliothèque). Cet endroit, connu aujourd’hui sous le nom de
bibliothèque engloutie, est considérée comme une trace importante de la mémoire
collective que l’Etat sauvegarde.
Le chantier engagé dans cette partie du centre historique de Berlin parait quelque peu
démesuré quant à la consistance des travaux, mais ce qu’il y a le plus à retenir ici, ce sont
les débats tumultueux, encore une fois, autour de la nature du projet programmé dans ce
lieu, puis de la méthodologie de procéder et d’intervenir.
Pour mieux saisir les raisons de cet état d’effervescence, des explications ont été donné
au cours de la visite de l’après midi, laissant comprendre qu’il s’agit là de la reconstruction
du « château de Berlin » connu aussi sous le nom de « château des Hohenzollern »
symbole de l’empire de Prusse qui a été d’abord détruit pendant la seconde guerre
mondiale puis complètement dynamité avec la RDA (par Walter Ulbricht en 1950), à la
place duquel fut construit le « Palais de la République », siège de la chambre du peuple
faisant également office de maison de la culture abritant des restaurants, cinémas, salles
de spectacles et d'exposition et bowling.
Pour des raisons sanitaires, le palais a été fermé en 1990 en raison de la présence
d’amiante, la décision de sa démolition tombera en 1992, mais ne sera mise à exécution
qu’en 2006 et les travaux vont durer deux ans. Entre temps, pour décider de ce qu’on
allait construire à la place, les débats basculèrent entre une reconstruction à l’identique
du château originel, celui des Hohenzollern, et un autre avis partisan de la construction
d’un centre culturel. La version adoptée sera une reconstruction en béton armé avec une
façade en briques rouges reprenant l’aspect originel du château, auquel sera liée une
nouvelle ligne de métro.
La reconstruction du château a été donc adoptée mais plusieurs fois repoussée pour être
finalement mise en suspens pour des raisons financières, jusqu’à ce que la ville finisse par
voter le financement du « Humboldtforum » un centre des congrès et de la culture
contenant un musée et une bibliothèque en liaison directe avec l’Université Humbold.
Mais il faut savoir que par sa localisation dans le futur château de la ville, ce
Humboldtforum ramenera à leur lieu d’origine les Musées Nationaux de Berlin, la
Bibliothèque du Land de Berlin et les Collections de l’Université Humboldt de Berlin qui
tous, ont leur origine commune dans le Cabinet d’art historique du château de Berlin.
C’est bien dans ce lieu que sont nées les premières collections d’art ethnologique, et c’est
aussi là qu’un certain Wilhelm von Humboldt va mettre les premiers jalons du plan de l’île
des musées (site faisant partie de la visite programmée), alors qu’un autre von Humboldt,
Alexander, va y laisser les traces de ses grands voyages et ses nombreuses découvertes
qui fascinèrent la société berlinoise.
Cette exposition sur trois étages comprend un niveau consacré à l'histoire du Palais Royal
(Schloss) et du nouveau projet architectural de Franco Stella ainsi que deux niveaux
présentant les collections des musées de Dahlem, quelques exemples d'archives
multimédias issus des recherches et certaines thématiques scientifiques et culturelles qui
seront au cœur de l'Humboldt-Forum.
III. Mardi 16 Avril, L’Île aux Musées
Dans la continuité de la visite du centre historique de Berlin, la journée du mardi sera une
bonne occasion pour s’arrêter sur d’autres projets, où l’intervention sur le patrimoine
répond à des préalables définis, bien que les implications ne manquent pas de susciter
des problèmes et de complications.
La Museumsinsel ou l’île aux musées est classée en tant que patrimoine mondial de
l’UNESCO en 1999, c’est un ensemble unique de musées (au nombre de cinq) illustrant
l’évolution de la conception des musées modernes sur plus d’un siècle, et dont les
collections retracent le parcours de la production artistique de l’humanité, sur une
période s’étalant sur six mille ans. L’Unesco défini ainsi l’île comme étant : « Un exemple
remarquable, dans un environnement urbain central, de l’idéal des Lumières de rendre
l’art accessible au plus grand nombre».
Comme son nom l’indique, c’est une île sur la Spree, la rivière qui traverse Berlin (dans la
zone Est de la ville). L’idée originale d’une ile aux musées : un haut lieu de l’art et de la
culture qui s’étend sur une superficie de 1 km2, et qui remonte au début du XIXème siècle.
Sa concrétisation verra le jour dès 1824, quand Karl Friedrich Schinkel se verra confier la
conception du premier des cinq musées de l’île, le « Altes Museum » ou l’ancien musée. Sa
réalisation débutera vers 1830.
Source : http://www.linternaute.com/savoir/grands-chantiers/06/actualites/berlin-ile-aux-musees.shtml
Aujourd’hui, et dans le cadre du projet "Masterplan 2012" qui vise la rénovation, le
développement et le réaménagement de l’île « prolongé à 2025 », élaboré par l’architecte
Britannique David Chipperfield, ce projet se pose comme objectifs :
La valorisation de ce complexe culturel impressionnant,
La création d’une liaison souterraine, reliant les quatre musées, et doté d’une
entrée indépendante.
Ceci a poussé les autorités du Pays, après sa réunification, à doubler d’efforts pour la
rénovation de l’île, lui faire retrouver son prestige d’antan, faire « ressusciter » et
revaloriser un patrimoine national impressionnant, qui a de tout temps fait la fierté du
pays, séparé ou réunifié.
Ceci va donner lieu à de grands chantiers entamés dès les années 90, touchant la
restauration ou la rénovation des musées, avec l’intention et la volonté affichées par les
autorités de la ville de moderniser l’accueil et les accessibilités dans l’île, mais aussi de
bien accueillir les touristes qui viennent en masse à cet endroit très emblématique,
concentré en culture et en trésors civilisationnels
L’approche adoptée va encore une fois provoquer un débat intense parmi les écoles de
restauration entre strictes conservateurs et modernistes modérés, quant à la
reconstruction des bâtisses démolies (par les bombardements) soit à l’identique ou avec
un style plus contemporain.
Toutefois, il est à relever la prise de conscience de la part des autorités publiques pour
que toute architecture moderne introduite dans le site soit compatible avec le milieu et
s’y intègre parfaitement.
Les espaces publiques, autres éléments qui donnent au paysage urbain plus d’identité et
de caractère sont eux aussi pris en compte, ils constituent un point de marquage entre les
anciens bâtiments et la « vie quotidienne » des résidents de cette zone, où l’approche, le
traitement, les matériaux utilisés (de préférence naturels), les couleurs, la nature des
espèces végétales plantées… reçoivent une attention « prudente » dans les divers
aménagements (allées, espaces de jeux pour les enfants, pistes cyclables…).
Dans la même logique, des ponts vont voir leur emprise élargie pour plus de fluidité dans
les déplacements. Alors qu’une attention particulière sera accordée à la nature des
activités à intégrer dans l’île et dans les édifices historiques.
Les percées visuelles, elles aussi intégrées dans la conception patrimoniale, sont
valorisées et maintenues aussi dégagées que possible, agrémentant encore plus le
paysage urbain, où l’histoire et la modernité fusionnent sans complexe. Ces percées sont
identifiées sur la base d’ancienne gravures et photos, d’où sont tirés les points de vue
« historiques » à sauvegarder et à maintenir. Au nombre de huit, elles sont définies à
partir du musée de Bode.
Ces axes de vision définis, même les édifices planifiés être construit y sont pris en compte
au préalable afin de garantir leur intégration dans le paysage à partir de l’île (de jour
comme de nuit).
Une zone tampon entourant le « Nucleus » a été définie pour une meilleure sauvegarde et
valorisation de cette île Il est maintenant question de redéfinir la zone tampon de
manière à l’élargir et établir une protection visuelle des monuments.
Tout nouveau projet est donc appelé à être intégré dans son environnement selon des
mesures strictes imposées par le Senat de Berlin. Même la conception artistique du
système d’illumination de l’île et de ses monuments est prise en considération dans les
aménagements apportés, devant mieux valoriser les édifices, de nuit, et non pas les
dénaturer.
Toutefois, les interventions ne semblent pas toutes réussies, en plus, elles ne manquent
pas d’embûches et de problèmes, notamment la persuasion des propriétaires privés à
s’aligner sur les principes d’approche patrimoniale suivie par les autorités publique, chose
qui n’est pas tout le temps acquise, le processus est engagé mais nécessite encore du
temps pour être parfaitement assimilé et gagner l’adhésion de la population.
A propos du PLU (plan local d’urbanisme), et au niveau des procédures d’octroi des
autorisations de construire, celles-ci se voient imposer certaines consignes rigoureuses
pour éviter les dérapages et les discordes avec le département de la culture et l’UNESCO.
Mais la multitude d’acteur intervenant sur le patrimoine est un problème qui se pose, en
considérant la faiblesse de la concertation entre diverses instances qui statuent sur la
délivrance de ces autorisations.
Dégradé pendant la guerre et négligé par le régime de la RDA, il restera fermé des années
durant jusqu’à sa réouverture récente en 2009, après de grands travaux de rénovation et
de réhabilitation de l’île aux musées toute entière.
Il se trouve en effet qu’en 1997, le Senat de Berlin lancera un concours pour un nouveau
projet de rénovation du musée, qui sera remporté par l’architecte Britannique David
Chipperfield, en collaboration avec Julian Harrap, ceci pour une échéance de 12ans.
Le projet a aussi provoqué un grand débat quant à sa reconstruction et chaque Lundi, une
foule de manifestants se rendaient sur les lieux pour exiger que l’on réhabilite le musée
tel qu’il était il y a 150 ans.
1997-2007, l’architecte en charge du projet optera dans son parti d’aménagement pour
une sauvegarde des traces de l’histoire qu’il laissera apparentes, qu’il s’agisse des traces
de la guerre, la fumée, les crépis lézardés, la peinture fragmentée… il ira même jusqu’à
utiliser des briques recyclées pour un aspect plus vrai, plus compatible avec l’esprit de la
restauration à apporter.
Réhabilitation d’un quartier : Berlin Centre, banlieue de Spandau, visite guidée par Mr.
Andreas Wilke, Bureau de coordination pour le développement urbain.
Autre exemple illustratif des modes de réhabilitation du centre historique de Berlin, le
Spandauer Vorstadt, un quartier historique assez symbolique par égard aux mutations
qu’il a subies, à la valorisation qu’il a retrouvée à travers des opérations de rénovation
urbaines et architecturales qui ont fini par transformer son image de quartier négligé et
faire de lui une adresse assez notoire dans la ville de Berlin.
Un retour au passé est nécessaire pour mieux saisir « la mue » dont ce quartier a fait
l’objet. Il se trouve que, Spandauer Vorstadt représente ce qui fut jadis un des faubourgs
de Berlin, un temps où celle-ci était ceinte de fortifications à l’intérieur desquelles étaient
installées les familles les plus aisées ainsi que les immigrés bénéficiant de conditions
spéciales. Les rues et les ruelles du quartier correspondent d’ailleurs aux sentiers et allées
des temps passés.
Spandauer Vorstadt était aussi le refuge des masses prolétaires et des gens ordinaires qui
étaient contraintes de s’installer à l’extérieur de la ville, dans des banlieues où les
conditions étaient très précaires. C’était également un lieu où s’est installée une bonne
masse de la communauté juive (Jusqu’à ce jour on y trouve plusieurs institutions juives,
dont la nouvelle synagogue).
Comportant des traces encore vivaces de l’Histoire, Spandau est aujourd'hui classée (en
tant qu’ensemble de bâtiments) patrimoine historique protégé, et il est considéré comme
le quartier historique le mieux conservé de Berlin.
Dès la réunification de l’Allemagne, les conditions requises pour une déclaration comme
zone prioritaire de réaménagement étaient évidentes à Spandau : Plusieurs terrains non
bâtis, des édifices démolis, déclin structurel de la structure historique… La décision
d’intervention sur Spandau fut adoptée le 21 septembre 1993.
Débutera alors une large opération de rénovation urbaine et architecturale à travers des
démolitions et de nouvelles reconstructions, bien qu’un problème de taille fût posé,
concernant l’état du foncier. Il se trouve en effet que la propriété privée interdite en
période de la RDA a obligé les autorités à procéder à une restitution de propriétés en
remontant même jusqu’aux années 1933 pour retrouver les propriétaires des terrains et
des logements qui ont été expropriés.
Mais après 7 ou 8 ans de travaux, bien que quelques unités ne soient pas encore
restaurées, le renforcement du quartier en tant que lieu de résidence et l’augmentation
de son attractivité ont fini par le rendre plus « coquet ».
Les bâtiments y sont certes plus anciens que dans d’autres quartiers semblables. Souvent
de taille modeste, leur conception offre néanmoins l’avantage d’être personnalisée, le
cachet traditionnel préservé, tout en assurant la diversité des standings de logement et la
garantie du respect des normes contemporaines des quartiers résidentiels.
Spandau Vorstadt d’aujourd’hui parait donc comme un quartier que les qualités centrales
rendent particulier. Cela a fini par attirer des couches sociales plus aisées.
Au cours des travaux engagés, le trait particulier de Spandauer Vorstadt, les « Hackesche
Höfe », a été préservé. Redécouverts et remis au gout du jour, ces espaces nichés dans
des cours d’immeubles proposent aujourd’hui de nombreux restaurants, ainsi qu’une
offre touristique et culturelle riche et de qualité, donnant ainsi au quartier une certaine
renommée en tant que centre de l'Art contemporain en Europe. Cela ne va pas tarder à le
rendre de plus en plus prisé, et faisant de lui un des lieux les plus branché de Berlin, un
centre résidentiel, d'affaires et de mode avec une nette tendance à l'embourgeoisement.
L'espace public en effet y est un élément capital dans la définition du paysage urbain du
quartier, c’est un élément constitutif de son identité. Il permet et facilite une fédération
rapide et spontanée des personnes, de différents âges, différents statuts sociaux et
différentes conditions d'utilisation. Il aide à l’intégration sociale et constitue un indicateur
d’urbanité.
Avec une enquête auprès des résidents, réalisée pendant l’été 2007, on a pu se faire une
idée de la position de la population du quartier par rapport aux transformations opérées,
essentiellement le degré de satisfaction quant aux objectifs de départ.
V. Jeudi 18 Avril, Lübeck
Dernière étape du voyage, et autre contexte patrimonial, médiéval, qui caractérise bon
nombre de villes historiques de l’Allemagne.
Quelques données vont permettre de se faire une idée du centre historique de Lübeck
afin de mieux cerner l’attention qui lui est accordée. Cité médiévale datant du 12ème siècle,
elle a été reconstruite à plusieurs reprises.
Sa superficie est de 2km carré, ce qui représente 1% du périmètre total de Lübeck et abrite
6% de sa population, estimée à 13500 habitants.
La ville est entourée par la Trave, une rivière navigable qui plonge dans la mer Baltique 17
km plus au nord-est. Elle constitue ainsi une fortification naturelle et l’accès à la ville se
fait à travers des portes dont la principale est la «Holstentor ».
La ville historique offre encore vivacité et dynamisme, ressentis dans ses rues et ruelles
piétonnes, encore délimitées par un grand nombre d’anciens édifices historiques.
A travers les temps, elle a su garder une bonne partie de sa trame viaire originelle, des
rues appelées localement et par métaphore, des côtes, étant structurées sous forme de
ramifications qui viennent rejoindre une épine dorsale constituée de deux axes
historiques, nord-sud, et qui traversant la cité dans sa longueur.
Si la ville avant le 12ème siècle fut construite en bois, un grand incendie la ravagea en 1157,
dès lors, la construction en bois fut interdite pour être remplacée par la construction en
brique qui constitue aujourd’hui un trait distinctif de la cité historique de Lübeck.
Comme éléments de repère, cinq églises sont réparties dans la vielle ville, quatre d’entre
elles sont relatives à des corps de métiers (marins, navigateurs, artisans et commerçants).
A cause de la guerre, 25 % de la ville fut dévastée, laissant place à des ilots qui ont vu leur
structuration modifiée par rapport à la configuration initiale, en termes de forme et de
superficie.
Comme mentionné plus haut, seul les édifices historiques et anciens sont classés, ils
répondent ainsi à un traitement plus strict pour leur sauvegarde (aspect, matériaux,
hauteur limitée…), alors que les bâtisses neuves répondent à une réglementation un peu
plus flexible. Toutefois, une réglementation nouvelle et en cours d’élaboration pour une
meilleur intégration des nouvelles constructions dans le quartier historique. Les rues
élargies et modifiées sont marquées par des arbres pour distinguer l’ancien du neuf.
Dans sa présentation, Mme Gronhagen exposera les cinq piliers de l’approche suivie et du
modèle de réhabilitation du centre historique de Lübeck étant :
Le concept de développement urbain intégré ISEK,
Les modèles de financement et de promotion,
La mise en place d’un atelier prospectif,
La mise en place d’un atelier historique,
Un plan de gestion de l’inscription au patrimoine mondial
Sous le slogan « vivre ensemble : Lübeck c’est nous », et pour une démarche
opérationnelle, on a donc dressé les profils des quartiers, les espaces de planification et la
liste des projets potentiels. Et pour une gestion rapprochée, et basée sur la concertation,
l’information et l’échange, un ensemble d’outils a été mis en place :
un comité de pilotage englobant tous les acteurs des administrations
concernées (10 personnes), se réunissant une fois par mois.
Le « Forum 2020 », une vingtaine de personnes réunissant les institutions, les
associations, les dirigeants de l’administration municipale
L’Atelier municipal, incluant des acteurs comme les administrations, les organes
politiques, les établissements sociaux et culturels, les représentants des quartiers.
Ce sont environ 60 à 80 personnes (1 x ½ journée)
La journée des quartiers, réunissant les citoyens intéressés (environ 50 à 150
personne par quartier à raison une journée par quartier, d’environ 2h en soirée)
La journée de la ville qui réuni jusqu’à 150 personnes de tous les quartiers,
généralement un samedi
Pour ce qui est du financement et des modèles de promotion des projets entrepris, la ville
de Lübeck dispose d’un ensemble d’aides de natures différentes, lui permettant aussi de
soutenir et de subventionner les actions et projets des associations ou même des
particuliers qui désirent la rénovation de leur bâtiment s’il est protégé au titre de
monument historique.
Les résultats des travaux et de la concertation sont publiés pour être évalués, ce qui aide
considérablement et dans un cadre de transparence, à éliminer les malentendus, à
écouter les habitants dans le cadre d’un dialogue productif, d’exploiter les
« Connaissances spécialisées» des habitants et leur faire accepter le processus et éveiller
leur intérêt à participer à la prise de décision.
Mené sur une surface de 9000m2 pour une période décidé initialement entre 2009 et
2013, les résultats obtenus ont poussé les responsables locaux à prolonger la durée du
projet. Mené par une équipe de 34 personnes, c’est un projet pilote qui a permis une
documentation numérisée d’un site qui raconte une autre ère de l’histoire de la ville.
Les fouilles entreprises ont poussé les archéologues à se poser des questions préalables
pour orienter leur mission, il s’agissait entre autres de chercher à comprendre l’évolution
de la ville, son plan, la répartition des parcelles et leur configuration, les matériaux utilisés
et la technicité adoptée…
Les résultats obtenus vont donc permettre de reconstituer la trame foncière originelle de
Lübeck, remontant à l’époque slave et à la première fondation de la ville (estimée au 7ème
siècle Av j), permettant par la même occasion la découverte de nombreux objets de
valeur archéologique scientifique, culturelle et civilisationnelle de grande importance
(tessons, outils artisanaux, éléments de l’habillement de l’époque, ustensile, objets
archéologiques, des pièces de monnaie, des bijoux…).
Autres découvertes ont révélé des informations quant à l’organisation de la ville, des
éléments qui ont aidé à faire un essai de reconstitution de Lübeck en ce temps là.
Parmi les données révélées le système constructif de l’époque, basé essentiellement sur
le bois. Quelques éléments trouvés et en bon état, montrent les ossatures de maisons
(traverse, poutres, système d’emboitement utilisé dans le montage des structures…).
28 caves ont ainsi été découvertes, l’une d’entre elle garde encore ses escaliers en brique
de terre cuites remontant approximativement à 1150. Même le système d’assainissement
a été dévoilé, matérialisé par des puits perdus d’une profondeur allant de 6 à 8 m
Ces fouilles font actuellement l’objet d’études et d’analyse profonde pour la préparation
d’un rapport final de fouille.
VI. Liste des participants :