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Homogamie et consanguinité
Chez de nombreuses espèces, les croisements ne se réalisent pas au
hasard. L'hypothèse de panmixie n'étant pas respectée, la structure
génétique des populations va s'écarter de celle d'une population
théorique idéale. Ces croisements non aléatoires des individus d'une
population peuvent soit correspondre à des appariements plus
fréquents entre individus de phénotypes ou de génotypes déterminés
= homogamie (assortative mating), soit être la conséquence de
croisements entre individus apparentés = consanguinité. Ces deux cas
doivent être distingués car ils n'ont pas les mêmes conséquences sur
la structure génétique des populations.
A) Homogamie
1) Définition
L'homogamie correspond des croisements entre phénotypes ou
génotypes particuliers qui sont plus fréquents que ceux attendus
sous l'hypothèse de panmixie. L'homogamie peut résulter d'un choix
des conjoints sur la base de leur ressemblance ou dissemblance
phénotypique. Le choix des partenaires peut impliquer des critères
morphologiques, comportementaux ou sociaux. L'homogamie est
généralement positive car elle implique souvent des croisements
entre individus phénotypiquement semblables. Cependant, dans
certains cas, des croisements plus fréquents se réalisent entre
individus de phénotypes (ou de génotypes) différents (homogamie
négative). L'homogamie peut être totale ou partielle si tout ou
seulement une partie des couples se forment sur la base d'un choix.
Les conséquences de l'homogamie sur la structure génétique
des populations se traduiront par une modification de la fréquence
des génotypes pour les caractères impliqués dans l'appariement sans
que les fréquences alléliques à ces loci soient modifiées. Les
fréquences génotypiques de tous les autres loci seront modifiées.
Cette modification des fréquences génotypiques est facilement
prévisible dans le cas de :
AA Dn+1 = Dn + 1/4 Hn
Aa Hn+1 = 1/2 Hn
aa Rn+1 = Rn + 1/4 Hn
H n+1 = 1/2Hn
2pq(1-Fn+1) = 1/2(2pq(1-Fn))
1-Fn+1=1/2 (1-Fn) Fn+1 = 1/2(1+Fn)
pour F0 = 0 :
Exemples :
Fn= λ(q+pFn-1)/(1+q(1-Fn-1))
B) consanguinité
La consanguinité est la conséquence de croisements entre individus
apparentés c'est-à-dire des croisements entre individus qui
possèdent un ou plusieurs ancêtres communs. La consanguinité est un
phénomène fréquent chez de nombreuses espèces car elle ne résulte
pas uniquement d'un choix délibéré de se croiser avec un apparenté.
Le système de reproduction permet chez certains organismes
hermaphrodites l'autofécondation. C'est un cas extrême de la
consanguinité puisque chaque individu recroise avec lui-même. Ce
phénomène existe chez de nombreuses espèces de plantes comme le
maïs, le blé, le riz, la tomate, le coton, etc. Chez certaines graminées,
l'autofécondation peut dépasser 80%. L'autofécondation n'est
cependant pas le mode exclusif de reproduction et il existe souvent à
Chez les animaux, l'autofécondation est plus rare. Elle existe chez
certains vers parasites, chez des mollusques et divers crustacés.
Le choix d'un croisement avec un apparenté peut s'observer dans
certaines populations humaines caractérisées par des structures
sociales ou des traditions qui favorisent l'union entre individus
apparentés.
a)Parenté et consanguinité :
Les notions de parenté et de consanguinité sont centrales pour
comprendre le fonctionnement génétique et l'évolution des
populations.
Il faut bien distinguer la parenté et la consanguinité:
- deux individus sont apparentés lorsqu'ils ont un ou plusieurs
ancêtres communs. - un individu est consanguin lorsqu'il est issu du
croisement de deux individus apparentés
Lorsqu'elles sont connues, les relations de parenté sont représentées
par un arbre généalogique. La figure 1 représente un mariage entre
cousins germains. Dans cette généalogie, seul l'individu M est
consanguin car il est issu du croisement de deux individus apparentés
(K et L). Ces individus K et L sont apparentés (cousins germains) car
ils ont deux de leurs quatre grands-parents en commun (C et D). Il
existe beaucoup d'autres individus apparentés dans cette généalogie
(H avec C et D; K avec A, B, C, G, H etc.), mais il y a un seul individu
consanguin car il n'y a qu'un seul mariage entre apparentés. figure 1
fig.1
a1a1
Autozygotes
a1
a1
(homozygotes)
a2 a2a2
a1
a2
a2
a1a1
Allozygotes
a1 (homozygotes)
a2 a2a2
a1
a2
a2
a1
a1
a1a2 Allozygotes
a2
Allèles dans pop (hétérozygotes)
ancestrale fig.2
- E peut être autozygote α1α1 avec une probabilité de (1/2)4 = 1/16 (probabilité
1/2 d'être transmis de A à C x probabilité 1/2 d'être transmis de A à D x
probabilité 1/2 d'être transmis de C à E x probabilité 1/2 d'être transmis de D à E.)
- E peut être aussi autozygote α2α 2 avec une probabilité de (1/2)4 = 1/16.
Fx = (1+fi)(1/2)ni1+ni2+1
Fi coefficient de consanguinité individuel de i ème ancêtre commun.
EXEMPLES :
MM MN NN fréq.M fréq.N
Nomb.obs. 1787 3039 1303
Fréq.obs. 0.2916 0.4958 0.2126 0.5395 0.4605
He= 2pq=04969
Par définition :
Fx = rP1P2 = r(AxB)(AxB) = ¼(rAA+rBB+2rAB)
1-Fn ≈ 0,809(1-Fn-1)
Ainsi à chaque génération la proportion des individus hétérozygotes
diminue de 19%.
n 1 2 3 4 5 … 10 … 20 … ∞
H 0.809 0.654 0.529 0.428 0
1 - Fn ≈ 0.92 (1 - Fn-1)
Ainsi la proportion d’hétérozygotes dans la population tend à s’annuler mais la
disparition est relativement lente. Le taux de dispersion des hétérozygotes est
de 0.920 soit 8% à chaque génération.