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COURS DE
TECHNIQUES D’EXPRESSION
ECRITE ET ORALE
Par
OUMAR PAYANDE SAWADOGO
OCTOBRE 2017
CHAPITRE PREMIER : LAPRISE DE NOTES
I. Quand et pourquoi prendre des notes ?
On prend des notes d’après un exposé oral (cours, conférence, émission
télévisée…) ou d’après un texte écrit (presse, manuel, encyclopédie…).
A l’oral, il n’y a pas de retour en arrière possible. Mais souvent l’émetteur en tient
compte et code son énoncé de façon redondante ; répétitions, marques d’insistance,
récapitulations partielles, formules frappantes : autant d’indices qui guident la prise
de notes.
On prend des notes plus ou moins sélectives selon l’objectif poursuivi :
Pour garder trace fidèle du contenu d’un exposé ou d’un document, la prise de
notes tend à être la plus complète possible. On se rapproche alors du
résumé.
Formes abrégées
cad : c’est-à-dire pr : pour gd : grand pb : problème
cpdt : cependant prtt : pourtant m : même qq : quelque
ds : dans pt point ms : mais qqf : quelque fois
ê : être qd : quand nb : nombre qqns : quelques-uns
pê : peut-être gal : général ns, vs : nous, vous ss : sous
tt : tout svt : souvent tjrs : toujours st : surtout
Lettres grecques :
II.2. Disposer
Pour que les notes soient lisibles, la présentation doit être très aérée. En effet la
travail de classement et de schématisation doit souvent être complété et
systématisé lors de la relecture des notes ; cela impose que la disposition
typographique ne soit pas trop compacte.
On pensera à :
II.4. Schématiser
→ : conséquence
← : cause
≠ : opposition, divergence
═ : analogie
La prise de parole en public est un puissant générateur de trac et le trac n’est pas
nécessairement un handicap. C'est la prise de conscience d'un enjeu qui engendre le trac et la
prise de parole en est un : il faut convaincre, s'exprimer clairement, séduire, sans quoi la
teneur du propos, aussi intéressant soit-il, n'atteindra pas l'auditoire, dans le jargon des
artistes, ne passera pas la rampe.
Un trac bien négocié est un trac utile. Il mobilise l'énergie dont on a besoin pour faire face à
une situation inhabituelle ou déstabilisante, il permet le passage à l'acte de la prise de parole
qui, lui-même, fait disparaître le trac.
La Respiration, la décontraction et d’autres techniques de la communication verbale et non
verbale aident à bien utiliser l'énergie libérée par le trac.
1.1.2.1. L’écoute : un homme est assailli par une quantité de message, d’information,
de bruits. La communication en existe-t-elle autant ? Il n’y aura jamais
communication si on ne sait pas d’abord écouter. La relation entre deux personnes
ou plusieurs ne s’établit qu’à cette condition essentielle d’une écoute mutuelle et
permanente. Bien écouter ne va pas de soi. Il y a ce que je dis et ce qu’il entend ;
ce qu’il dit et ce que j’entends. Se mettre sur la même longueur d’ondes, décrypter
le message à la satisfaction de chacun exige un comportement et des attitudes
intérieures essentiellement actifs et volontaires. L’écoute implique l’ouïe, la
pensée, la réflexion et l’esprit critique. Elle évolue avec l’âge et la maturité
intellectuelle. Ecouter comprend trois actions :
- Recevoir physiquement un message,
- Porter attention aux différentes idées présentées successivement dans le message,
- Donner une signification au message.
1.1.2.2. La lecture : Lire un texte et chercher à le comprendre n’est pas une activité
aisée. Chaque mot de ce texte a une résonnance intellectuelle ou affective.
Le psychologue Albert Mehrabian (1967) affirme que 93% de l’effet émotionnel d’un
message provient de sources non verbales, alors que seulement 7% provient de sources
verbales. L’anthropologue Ray Birdwhistell (1970) affirme que 65% de l’effet causé provient
de sources non verbales alors que 35% provient de sources purement verbales. Quels que
soient les chiffres précis, un élément demeure : la communication non verbale contribue de
façon très important à la transmission des messages. Nous avons donc avantage à développer
l’aptitude à comprendre les messages non verbaux afin d’y réagir et à être conscients de ceux
que nous émettons. Cette partie aborde la communication non verbale, c’est-à-dire la façon
dont nous nous exprimons sans parler. Il vise à, donner un meilleur aperçu des connaissances
intuitives que nous avons du langage non verbal et à montrer que cette connaissance peut nous
amener à mieux nous comprendre et à mieux comprendre les autres. En ce sens que cette
partie contribuera à stimuler des aptitudes déjà acquises.
Comme nous l’avons abordé dans la première partie de ce chapitre, la communication utilise
couramment le langage verbal ; cependant dans la communication orale, les éléments non
verbaux jouent un rôle important comme l’attestent les statistiques ci-dessus ; sans eux la
communication ne serait pas totale.
La communication non verbale devient souvent le seul indice réel qui reste à l’homme pour
prendre davantage conscience du fond intime de l’être humain, de toutes les phases par
lesquelles il passe, de ses facultés sensorielles, souvent peu ou mal développées (toucher,
odorat, goût, ouïe, vue) de la succession rapide et changeante de ses idées et de ses concepts,
de l’abondance de sentiments autant positifs que négatifs, ambivalents, intenses ou modérés
qu’il éprouve avec lui-même et envers les autres.
Il est nécessaire que nous fassions un véritable apprentissage des communications non
verbales ; à travers leur complexité, il nous sera possible de capter les attitudes, émotions et
messages qu’elles veulent nous transmettre. Notre réceptivité aux indices non verbaux fera
toute la différence dans la compréhension d’autrui.
Vraisemblablement, elle a choisi ses vêtements avec soin, et ce, même si elle veut ne pas
paraître accorder beaucoup d’attention à son apparence.
La communication non verbale permet de définir les relations que nous voulons avoir avec
autres. En effet, nous pouvons adopter une multitude de comportements lorsque sourire, lui
donner l’accolade ou simplement une poignée de main, lui taper dans le dos, détourner le
regard, etc. chaque comportement transmet un message quant à la nature de la relation que
nous entretenons avec cette personne.
Le comportement non verbal peut ainsi déterminer, et ce, avec plus de force que les mots, le
type de relation que nous recherchons avec les autres. Par exemple, rappelons-nous de
situations dans lesquelles quelqu’un était fâché contre nous. Un changement de
comportement, même subtil, démontre incontestablement le rôle puissant que joue la
communication non verbale dans la définition d’une relation.
Enfin, les messages non verbaux servent à révéler des émotions que nous ne pouvons ou ne
voulons exprimer, ou des émotions qui, parfois, nous échappent totalement. Le plus
souvent, les premiers signes de colère ne proviennent pas d’énoncés directs, mais d’indices
non verbaux ; de l’absence, par exemple, de contact visuel, des silences plus nombreux, des
différences dans l’expression physionomique, d’une distance plus grande ou d’une diminution
du toucher.
1.2.3.1.1. La proxémie
La façon dont l’espace physique est occupé par les personnes constitue un type de
communication corporelle. Nous pouvons percevoir le genre de relation que les gens
entretiennent les uns par rapport aux autres simplement en observant la distance qu’ils
maintiennent entre eux. La proxémie est l’étude de la façon dont les gens et les animaux
occupent l’espace.
L’anthropologue Edward T. Hall (1969) a défini quatre zones ou distances que nous
respectons dans la vie quotidienne. Il ajoute que nous en choisissons une en particulier en
fonction des sentiments que nous éprouvons envers l’autre personne, du contexte de la
conversation et de nos objectifs interpersonnels.
Nous acceptons généralement la distance intime (45 cm et moins) avec les personnes avec
les personnes avec qui nous sommes émotionnellement très proches (certains membres de
notre famille, la personne aimée, des amis très intimes, le plus souvent de façon privée (faire
l’amour, se caresser, réconforter ou protéger). En permettant à l’autre d’entrer dans notre
sphère d’intimité, nous laissons le pénétrer à l’intérieur de notre territoire.
Lorsque nous le faisons sciemment, il s’agit le plus souvent d’une marque de confiance : nous
abaissons volontairement nos défenses. C’est pourquoi lorsqu’une personne envahit cette zone
sans notre consentement, nous nous sentons généralement menacés. Cela explique également,
par exemple, le malaise que nous ressentons parfois lorsque nous sommes placés fortuitement
avec des inconnus dans des espaces bondés comme les autobus. Dans des circonstances
semblables, le comportement normal, dans notre société, est de nous retrancher ou de tendre
les muscles et d’éviter les regards. C’est une façon non verbale de dire : « je suis désolé
d’envahir votre territoire, mais j’y suis contraint. »
Dans le jeu de la séduction, un des moments critiques survient lorsque l’un des deux
partenaires franchit pour la première fois la distance intime de l’autre.
Si le partenaire ainsi approché n’a pas de mouvement de recul, cela signifie souvent que la
relation est en train de franchir une nouvelle étape. Par contre, si le partenaire recule,
l’instigateur du geste devrait saisir le message, à savoir que l’autre ne désire pas, pour le
moment du moins, franchir cette étape.
Au point le plus éloigné de la distance personnelle, les contacts sont encore raisonnables
proches, mais ils sont beaucoup moins intimes. Pour en faire l’expérience, nous n’avons qu’à
commencer une conversation avec une personne à une distance d’à peu près un mètre de nous
et de nous rapprocher, lentement jusqu’à environ 50 centimètre. Nous pouvons ainsi
facilement nous rendre compte que la distance affecte la nature de nos conversations.
Nous nous tenons dans la partie la plus éloignée de cette zone (entre 2 et 4 mètres) dans des
situations plus formelles et plus impersonnelles. C’est la distance à laquelle un employé se
tient généralement de son patron (ou de toute autre autorité), par exemple s’il est de l’autre
côté du bureau de celui-ci. Le fait de se tenir à cette distance laisse supposer un type de
conversation très différent et beaucoup moins détendu que si l’employé avait avancé une
chaise aux côté de son patron et s’était assis seulement 1 mètre de lui.
La partie la moins distante de la distance publique (3,60 m et plus) est celle qu’utilisent la
plupart des professeurs dans leur classe. Lorsque la distance est plus grande (7,50 m et plus),
la communication à double sens devient pratiquement impossible. Une distance semblable est
parfois nécessaire, comme dans le cas des orateurs qui font face à un auditoire très vaste.
Nous pouvons cependant supposer que toute personne qui choisit délibérément cette distance
lorsqu’elle peut très bien se rapprocher ne veut tout simplement pas établir un dialogue.
1.2.3.1.2. La territorialité
Tandis que l’espace personnel est la bulle invisible que nous transportons partout avec nous
comme une prolongation de notre personne physique, la territorialité est stationnaire. Toute
aire géographique, comme une pièce, une maison, un quartier ou un pays, sur laquelle nous
croyons avoir une sorte de « droit » constitue notre territoire. Ce qui est intéressant à noter,
c’est que la territorialité ne repose habituellement sur aucun fondement reconnu qui assure le
droit de « disposer » d’une zone donnée ; cependant, le sentiment de « possession » existe tout
de même. Notre chambre à la maison est la nôtre, que nous soyons là ou non (à la différence
de l’espace personnel que nous transportons partout avec nous). Ainsi, quelqu’un qui y
pénètre sans notre consentement viole notre territoire. Un étudiant ressent la même
impression pour son bureau à l’école, qu’il dit sien. Tout automobiliste dit également sienne
la place de stationnement qu’il occupe.
La façon dont les gens disposent de l’espace témoignait de leur pouvoir et de leur statut
social. Ainsi, nous accordons généralement une plus grande territorialité et une plus grande
intimité aux personnes qui ont un statut social plus élevé que le nôtre. Par exemple, nous
devons frapper avant d’entrer dans le bureau de notre patron, tandis que celui-ci peut enter
sans hésitation là où nous travaillons. Dans l’armée, des espaces plus vastes et une plus
grande intimité sont accordés selon le grade : les soldats de deuxième classe sont 40 par
chambrée, les sergents ont leur chambre privée et les généraux bénéficient d’une maison
fournie par le gouvernement.
Dans une telle situation nous n’avons qu’à tourner légèrement le corps de côté pour indiquer
clairement à l’autre nos intentions. L’intrus, qui se trouve alors obliger de parler par-dessus
notre épaule, ne devrait pas tarder à saisir le message et à s’en aller.
Le fait de faire face à une personne indique clairement notre intérêt pour elle, alors que le fait
de s’en détourner indique le contraire. Dans des espaces restreints comme des ascenseurs,
nous pouvons nous entasser très près des autres sans offenser pour autant notre entourage. En
effet, l’orientation de notre corps n’étant pas directe (nous nous tenons généralement épaule
contre épaule en regardant tous dans la même direction), nous comprenons que, malgré
l’exigüité des lieux, chacun désire éviter des contacts directs.
En observant la façon dont se placent les gens, nous pouvons saisir comment ils se sentent.
Par exemple, dans un lieu bondé où les gens ont la possibilité de choisir à qui ils veulent faire
face, il est facile de voir qui semble faire de l’interaction et qui est subtilement repoussé. Peut-
être certains évitent-ils une personne en particulier sans en être conscients ou peut-être
tournent-ils franchement le dos aux autres. Quelles peuvent être les raisons de tels
comportements ? Ces personnes veulent-elles éviter une situation désagréable qui a besoin
d’être tirée au clair, communiquer leur mécontentement ou leur aversion pour l’autre
personne, ou faire part d’un autre message ? De la même façon, prêter attention à votre propre
position ; peut-être serez-vous surpris de constater ce qu’elle dévoile.
1.2.3.1.4. La posture
Le psychologue Albert Mehrabian (1981) observe que nous prenons des postures détendues
dans des situations qui ne sont pas menaçantes pour nous, mais que nous nous raidissons dans
des situations qui le sont. En se basant sur cette constatation, il affirme que nous pouvons
déceler en grande partie l’état intérieur des autres en regardant s’ils sont tendus ou
décontractés. Il souligne une façon de détecter des différences sociales par l’observation :
dans un groupe, la personne dont le statut social est le plus bas est généralement et
visiblement la plus tendue, tandis que celle dont le statut social est le plus élevé est
habituellement la plus décontractée. C’est le genre de situation qu’on remarque souvent
lorsqu’un employé est assis bien droit sur sa chaise alors que le patron est relaxe dans son
fauteuil.
Ainsi, les postures renseignent sur l’état intérieur de l’individu à condition que nous soyons à
même de le déceler.
D’autres gestes représentent des mouvements, la plupart du temps inconscients, dans lesquels
une partie du corps masse, tient, tripote, pince, gratte ou touche une autre partie de celui-ci.
Les conventions sociales nous rendent mal de nous comporter de cette façon en public mais
on le fait quelque fois sans s’en apercevoir.
Il faut veiller à ce que l’on ne vous manque pas de respect à cause de votre habillement. Il est
et conseillé de choisir ses vêtements à sa convenance. Toutefois, éviter les tenues ternes et
tristes en veillant à la manière de porter ces habits. Il y a lieu de comprendre également que la
circonstance fait la tenue.
Pour finir notre étude sur la communication non verbale, nous aimerions souligner la façon
dont le cadre physique, l’architecture et la décoration intérieure peuvent affecter la
communication.
Pour conclure ce chapitre sur la communication verbale et non verbale, retenons seulement
leur importance dans l’image que nous souhaitons véhiculer de notre personne comme de la
société que nous représentons. A nous d’en tirer le meilleur profit et de savoir jouer.
CHAPITRE TROIS : L’EXPRESSION ORALE
1. Généralités
Nous avons tous des choses à dire. Sophocle dit que parler beaucoup et parler à propos n’est
pas la même chose.
Parler à propos c’est parler juste, parler quand il le faut ; Savoir parler c’est choisir
entre deux mots, le moindre, le plus court, le plus convaincant.
Parler bien est Indispensable pour réussir une communication d’où le caractère impérieux
pour tout communicateur de maîtriser les principales règles de la grammaire et d’avoir une
bonne diction (l’art de savoir dire) et d’avoir une clarté de l’élocution : apprendre à maitriser
la décontraction, la relaxation et la respiration, et le regard.
L’expression orale est une activité qu’on ne peut comprendre qu’en fonction d’un certain
nombre de rapports.
C’est la manière dont on se perçoit soi-même et aussi son niveau de culture. L’être
humain est le vecteur de la matérialisation de l’expression orale. Cela se fait par la voix, le
corps, le geste caractéristique d’une attitude.
Il est primordial de permettre à chacun de surmonter les obstacles qui l’ont contraint à ne pas
s’exprimer oralement comme il l’aurait voulu. Pour y parvenir, il faut :
avoir une vue positive de soi-même, tout en acceptant sa propre personnalité. Cela
favorise un équilibre général. Conséquence des interactions : on porte sur sa propre
personne le jugement des autres. Intégrer en même temps les normes de la société :
savoir que dire, que faire, qu’être.
favoriser l’action libératrice. La parole est acte et l’acte est libératoire. C’est en
forgeant qu’on devient forgeron. C’est aussi en s’exprimant qu’on apprend à
s’exprimer. Pour libérer l’expression, il faut donc donner des occasions de passer à
l’action et relier la parole à un processus général de créativité.
2. Articulation /Prononciation
L’articulation est l’art de donner à chaque voyelle, à chaque consonne, sa netteté et sa pureté
tandis que la prononciation est l’art de donner à chaque voyelle et à chaque consonne une
valeur conforme à l’usage établit comme dans Choléra, prononcé [koléra]
Pour une bonne articulation, il faut donner la netteté aux consonnes : les sourdes et les sonores
ne doivent pas être confondues, il faut faire la différence entre : tre/dre, cla/gla, motte/mode…
Il faut aussi donner la netteté aux voyelles : un/en, « é » dans « salé » ne doit pas être
confondu à « ai » dans « salai » ou « um » dans « parfum » à « in » dans « chagrin ».
Pour dire des syllabes difficiles, il faut d’abord assembler deux lettres, puis trois et ainsi de
suite progressivement. Une bonne élocution nécessite que l’on sépare les syllabes sinon on
aura un son flou, barbouillé.
Pour se corriger, ne pas laisser tomber les finales. Il faut maintenir le timbre et le volume de la
voix jusqu’à la fin de la phrase et percuter sur la dernière syllabe autant que sur les autres. On
peut aussi dire une série de phrases pièges qui tiennent du jeu de société. Chaque syllabe
devra toujours être prononcée distinctement, indépendamment de la précédente et de la
suivante.
Exercices de diction :
Trois gros rats gris dans trois gros trous très creux.
Je ne sais pas si j’exagère mais je veux et j’exige ces jolis oiseaux jasant.
Un chasseur sachant chasser sans son chien est un chasseur sachant chasser.
Piano, panier !
Le grasseyement qui est la formation gutturale du « r » ; pour s’en corriger, prononcer chaque
jour pendant cinq minutes successives les syllabes suivantes : te de tri, bra bre bri bro.
Le sifflement : c’est l’intensité exagérée de l’articulation du « s ». Pour s’en corriger, appuyer
le bout de la langue sur les dents supérieures au lieu de la placer entre les dents.
Pour le « g » et le « j », la langue doit rester suspendue, la bouche ne s’ouvre qu’un peu ; le
son s’entend au milieu du palais.
Pour le « ch », la langue doit arrêter le son au milieu de la bouche où il résonne mais
sourdement.
Le iotacisme : supprime les consonnes et les remplacent par « ye » ; pour s’en corriger,
prononcer : « donnez-lui à minuit huit fruits cuits. Et, si ces huit fruits cuits lui nuisent,
donnez-lui à minuit huit fruits crus. »
Préparation personnelle :
Préparation contenu :
Définir le but
Avoir un objectif
Rester fixer sur l’objectif
Structurer le contenu
Connaître les attentes de son auditoire
Préparer la conclusion
Soigner les transitions
L’organisation :
Le discours :
L’accueil :
Le début :
Comportement physique :
Comportement Vocal :
Relation au public :
I. Organiser l’information
Pour qu’un texte progresse de façon cohérente, il faut que l’information y soit clairement
organisée. En effet, confronté à un apport désordonné d’informations dont le lien avec ce qui
précède n’est pas clair, le lecteur a l’impression de « sauter du coq à l’âne ».
Trois modèles de base, aisément identifiables à l’intérieur d’énoncés brefs, garantissent une
bonne organisation de l’information.
Chaque phrase part d’un même élément, donné de départ comme connu, qu’on appelle le
thème, et apporte à propos de ce thème un élément d’information nouveau qu’on nommera
donc propos : c’est pourquoi on appellera ce type d’organisation progression à thème
constant.
Exemple :
La cour suprême des Etats-Unis, dont la session 1983 – 1984 vient de s’achever,
semble prendre une direction plus conservatrice que par le passé, notamment en ce
qui concerne les droits des individus face à l’Etat. Elle a notamment décréter que
les prisonniers n’avaient aucun droit au respect de leur vie privée, que les juges et
non les jurys doivent décider de la peine de mort. Elle a également rendu des
jugements favorables à la position du gouvernement de Ronald Reagan dans
plusieurs cas touchant aux libertés civiques où à la discrimination.
Le Matin, n° 2285.
Phrase1 : Thème 1, propos 1 ;
Dans ce type de progression, chaque phrase repart du propos de la phrase précédente, qui
devient donc le nouveau thème, et le complète par une information nouvelle (nouveau
propos).
C’est le cas dans le texte ci-après dont on peut schématiser ainsi la progression :
Phrase 3 thème 3
propos 3
Cette civilisation dont les occidentaux sont si fiers s’est édifiée grâce à de multiples
apports dont beaucoup viennent de non-européens. L’alphabet, par exemple, transmis
d’abord aux Phéniciens par les groupes sémitiques voisins de la péninsule du Sinaï, est
passé ensuite aux Grecs et aux Romains (…) ; le système que nous employons pour la
notation des nombres est d’origine arabe, de même que l’algèbre (…) ; les premiers
astronomes apparaissent en Chaldée et c’est dans l’Inde où le Turkestan qu’est inventé
l’acier ; le café est d’origine éthiopienne ; le thé, la porcelaine, la poudre à canon, la
soie, le riz, la boussole nous viennent des chinois.
Michel LEIRIS, Cinq Etudes d’ethnologie.
Thème d’ensemble : multiples apports culturels
Avantages Limites
L’organisation de l’information selon un principe unique est difficile à maintenir dès que le
texte se prolonge. En général, plusieurs types de progression se combinent : par exemple, des
passages à thèmes constants assurent le développement d’un paragraphe à l’intérieur d’une
progression d’ensemble à thème éclaté, notamment dans le cas de l’argumentation. De plus,
d’autres principes d’organisation interviennent concurremment dans les textes argumentatifs :
la structuration logique du raisonnement et l’alternance des points de vue opposés.
Dans certains textes faiblement argumentatifs, qui se rapprochent des textes d’exposition, la
progression de l’information tend à s’imposer comme principe organisateur de l’ensemble du
texte. On retrouve en ce moment comme plan du texte l’un des trois types d’organisation
décrits plus haut à propos de brefs passages.
Le choix du thème n’est pas neutre : dans un texte argumentatif, il dépend du fonctionnement
du circuit argumentatif : on retient comme thème constant ou thème d’ensemble l’élément
dont on veut valoriser la dimension argumentative.
La cohérence d’un texte suppose qu’il se définisse clairement par son appartenance à l’un ou
l’autre des deux systèmes énonciatifs qu’il est habituel d’appeler « système du récit » et
« système du discours ».
Les termes récit et discours n’ont pas ici leur sens usuel : le récit ne désigne pas forcément
une narration, le discours ne correspond pas nécessairement à un énoncé oral. L’opposition
récit / discours ne recoupe pas la distinction écrit / oral. Si l’oral contient essentiellement des
discours, on peut y trouver des exemples de récits (quand on raconte une histoire…). L’écrit,
lui, utilise aussi bien le discours (lettre, éditorial d’un journal…) que le récit (ouvrage
historique, roman à la troisième personne).
Texte 1
Texte 2
Vous devez, cher maître, me traiter intérieurement de « sacré cochon », - car je n’ai pas
répondu à votre dernière lettre et je ne vous ai rien dit de vos deux volumes, sans compter
que, ce matin, j’en reçois de vous un troisième. Mais j’ai été depuis quinze jours
entièrement pris par mon petit comte qui sera fini bientôt. J’ai eu plusieurs courses à faire,
différentes lectures à expédier, et, chose plus sérieuse que tout cela, la santé de ma pauvre
nièce m’inquiète extrêmement, et par moment me trouble tellement la cervelle que je ne
sais plus ce que je fais. Vous voyez que j’en avale de rudes ! Cette jeune femme est
anémique au dernier point. Elle dépérit. Elle a été obligée de quitter la peinture qui est sa
seule distraction. Tous les fortifiants ordinaires n’y font rien. Depuis trois jours, par les
ordres d’un autre médecin qui me semble plus docte que les autres, elle s’est mise à
l’hydrothérapie ; Réussira-t-il à la faire digérer et dormir ? À fortifier son être ?
Comparons les deux textes de Flaubert :
Dans le système du récit (texte 1), l’émetteur n’intervient pas dans l’énoncé, qui se trouve
ainsi mis à distance ; il n’y a pas de référence à la situation d’énonciation.
La situation dans le temps et l’espace n’est Le 15 septembre 1840, vers six heures du
pas relative à l’acte d’énonciation. matin…
Utilisations de dates, de repères objectifs. Le quai Saint-Bernard, Paris…
Effacement de l’émetteur et du récepteur. La Ville-de-Montereau fumait… Un jeune
Récit à la troisième personne. homme de dix-huit ans restait auprès du
gouvernail…
Utilisation du passé simple, de l’imparfait et Des gens arrivaient hors d’haleine… Il
du plus-que-parfait (éventuellement du poussa un grand soupir…
présent de narration).
En pratique, un même texte peut faire alterner les deux systèmes, par exemples en insérant
un passage écrit selon le système du récit à l’intérieur d’un discours.
Si la deuxième personne est bien exclue du système du récit, la troisième personne, elle,
peut y apparaître. C’est ce qui se passe lorsque l’émetteur raconte un événement qui le
1
On appelle déictique un terme (pronom, adverbe) qui n’a de sens que par rapport à une situation
d’énonciation donnée : un adverbe comme « ici » n’a pas de sens dans l’absolu.
concerne mais le présente avec le recul propre au système du récit : « ce jour-là, je découvris
la gravité de la situation.. »
On rencontre souvent, en particulier dans la presse, des textes écrits selon un système mixte :
ils évitent le passé simple, tombé en désuétude dans la langue courante, et présentent les
événements en recourant au présent de narration (dont l’appartenance au système du récit est
moins marquée) et au passé composé (théoriquement caractéristique du discours). Cela
permet de raconter les faits tout en les rapprochant du lecteur.
En situation scolaire, le système utilisé est en général celui du discours, puisqu’il s’agit le plus
souvent de produire des textes argumentatifs. Toutefois les marques de l’émetteur et du
récepteur y sont discrètes, voire neutralisées.
Il y a discours rapporté lorsqu’à l’intérieur d’un énoncé donné vient s’insérer un énoncé
attribué à un autre émetteur ou tenu par l’émetteur lui-même à un autre moment.
Sans marque typographique, elle consiste à reprendre l’énoncé rapporté sous forme de
proposition(s) subordonné(s) dépendant d’un verbe introducteur.
Le président du Sénat a déclaré au premier ministre que le débat de la veille lui avait
montré que si celui-ci n’observait pas la constitution, il se heurterait à de grandes
difficultés.
Lorsque l’énoncé rapporté au style indirect se prolonge pendant plusieurs phrases sans qu’un
verbe introducteur soit répété au début de chacune d’elle, s’instaure ce qu’on appelle le style
indirect libre. Les modifications de temps, de mode, de personne et de références sont les
mêmes que dans le style indirect, mais il n’y a pas de transformation complétive visible. Dans
l’exemple suivant :
Le secrétaire d’Etat américain a précisé que le souhait des Etats Unis est de voir
disparaître le régime d’apartheid. Toutefois, les sanctions que le congrès américain
souhaite voir adopter ne feraient qu’aggraver la situation de la communauté noire
d’Afrique du Sud.
La deuxième phrase fait bien partie des propos du secrétaire d’Etat américain, même si le
verbe déclaratif n’est pas repris.
Dans le texte argumentatif, le style indirect libre permet d’introduire souplement le point de
vue d’un autre que l’argumentateur. Attention, dans ce cas à ne pas attribuer à tort à
l’argumentateur un point de vue qui n’est pas forcément le sien ! C’est le cas dans la dernière
phrase du passage suivant :
Le monde actuel est complexe, changeant. L’idée du législateur semble être qu’il faut donc
faire à ces complexités et à ces changements la plus grande place possible, afin d’y
habituer les jeunes en leur enseignant les données : les données sociales, en premier lieu,
évidemment, et aussi les données politiques, techniques, en bref, l’actualité. Cela leur
plaira plus, les intéressera plus, dans la mesure où l’enseignement rejoindra la presse, la
télévision, les débats de la table familiale ou du groupe syndical. Ils ne seront pas
désorientés, parce qu’ils seront immédiatement insérés, jetés dans le bain.
Jacqueline de ROMILLY,
L’Enseignement en détresse.
Ce procédé est utilisé dans la langue littéraire sans passage préalable par un verbe
déclaratif. Il permet notamment dans le roman d’introduire les propos ou les pensées d’un
personnage sans interrompre le cours de la narration :
Le vent passait avec sa plainte, comme un cri de faim et de lassitude venu des profondeurs
de la nuit. Devant les flammes qui s’effaraient, le vieux continuait plus bas, remâchant des
souvenirs. Ah ! bien sûr, ce n’était pas d’hier que lui et les siens tapaient à la veine ! la
famille travaillait pour la Compagnie des Mines de Montsou, depuis la création ; et cela
datait de loin, il y avait déjà cent six ans….
Emile ZOLA, Germinal.
L’interrogation indirecte
Le passage des tournures interrogatives directes à leur équivalent dans le discours rapporté
indirect réclame une vigilance particulière. En plus des transpositions déjà décrites, le passage
à l’interrogation indirecte entraine, en effet, d’autres modifications.
D’autres diffèrent selon que l’on a affaire à une interrogation totale (réponse par oui ou par
non) ou à une interrogation partielle (réponse par oui ou par non impossible).
Le gouvernement procèdera-t-il à un référendum ?
L’opposition se demandait si le gouvernement procèderait à un référendum.
Que Ce que
Est-ce que redondant
Aucune interférence n’est possible entre les deux systèmes : attention à ne pas écrire je lui
demande est-ce qu’il vient ? Mais je lui demande s’il vient.
L’écrit évite les répétitions mais la cohérence du texte impose la reprise de certains éléments
constants indispensables à la compréhension. C’est ce mécanisme qui, lors d’une première
lecture, suggère au lecteur des fils conducteurs et évite l’impression d’éparpillement. Il repose
sur un ensemble de procédés de substitution dont le bon maniement est indispensable à la
production de texte cohérents.
De plus, le jeu des reprises permet souvent de parvenir à une expression plus dense et plus
économique, ce qui est particulièrement souhaitable dans le cas du résumé. Parmi ces
procédés de substitution, on peut distinguer les reprises pronominales, pronoms personnels ou
démonstratifs et les reprises lexicales.
Toutefois l’usage des pronoms personnels est limité dans la langue par la recherche de la
clarté, sans qu’il soit toujours possible de fixer une norme absolue. Au bout de quelques
phrases, le souci d’éviter les répétitions inutiles cède devant la nécessité d’assurer la clarté de
l’information : comme on risquerait de ne plus savoir à quoi renvoie la forme pronominale, le
retour à des termes lexicaux pleins s’impose.
Il suffit de vivre huit jours avec les Lacandons pour constater qu’ils se comportent, dans
l’existence quotidienne, avec un sens aigu du réel qui les entoure.
(…) Face à un milieu naturel très dur, à un monde impitoyable, ils appliquent, jour après
jour, toute une série de techniques très sûres, très précises et souvent complexes.
Mais ce n’est pas tout : ils ne se contentent pas de répéter machinalement les gestes
nécessaires à la culture du maïs, à la chasse, à la pêche. Leurs actions sont fondées sur une
connaissance. Que de fois n’ai-je pas été émerveillé de voir avec quelle certitude ils savaient
où trouver en pleine jungle, à tant de jours de marche dans telle direction, un bouquet
d’arbres ont l’écorce peut être battue ; (…) avec quelle érudition ils étaient capables de
discerner les diverses variétés de baie, de lianes, d’animaux, de pierres ; quels indices, pour
nous invisibles, les guidaient dans la pénombre de la
Grande forêt. Dans ce monde à eux, c’étaient eux les savants et moi l’ignorant : il s’ouvrait
sous leurs yeux comme un livre que l’on déchiffre sans peine, alors que pour moi il demeure
scellé. Sans doute était-ce là le seul livre qu’ils connaissent et leur savoir n’est-il conservé et
transmis que par la mémoire et l’expérience, génération après génération. Il n’en reste pas
moins vrai que ces indiens ont établi l’inventaire du cadre naturel où se déroule leur vie et
qu’ils se tiennent constamment à jour. (…) Chaque Lacandon adulte dans l’esprit une
géographie, une botanique, une zoologie, une minéralogie non écrites, mais fort bien
adaptées à leurs objets.
Jacques SOUSTELLE, Les Quatre Soleils
Dans ce texte, l’auteur, après avoir longtemps utilisé des pronoms personnels, reprend à la fin
« les Lacandons » par « ces indiens ». Le retour à un terme plein (l’antécédent ou un
substitut lexical) est obligatoire si l’emploi d’un terme de même nombre et de même genre
empêche de savoir à quel antécédent renverrait le pronom :
Les jeux ne trouvent généralement leur plénitude qu’au moment où ils suscitent une
résonance complice. Même quand, en principe, les joueurs pourraient sans
inconvénient s’y adonner à l’ écart chacun de son côté, les jeux deviennent vite prétexte
à concours ou à spectacle.
Roger CAILLOIS, Les jeux et les Hommes.
La première fois jeux peut être repris par ils sans ambigüité mais il devient nécessaire, dans la
phrase suivante, de répéter jeux car la même forme pronominale « ils» pourrait alors désigner
aussi bien les joueurs.
En recourant aux reprises pronominales, attention à bien respecter les accords de genre et de
nombre. En français, l’accord ne se fait pas selon le sens mais selon la grammaire.
Par exemple, ne pas reprendre les personnes par ils mais par elles, puisque personnes est un
féminin pluriel. De même, ne pas reprendre l’enfance par ils, même si le terme générique
suggère bien l’idée de nombre. Quoique le raisonnement implicite qui amène à une telle
reprise ne soit pas absurde l’enfance=les enfants, donc ils), elle constitue une infraction
grammaticale qui perturbe gravement la cohérence du texte.
L’utilisation des adjectifs possessifs relève d’un système de reprise analogue. Un adjectif
possessif équivaut en effet à l’ensemble formé par l’article défini et un pronom personnel
complément de nom : les actions d’eux= *leurs actions.
Comme le pronom personnel « le », les formes neutres « ceci », « cela », « ce », « ça »
peuvent reprendre non un terme précis mais tout ou partie de l’énoncé antérieur :
Il a perdu tous ses chéquiers ; cela lui complique beaucoup la vie.
Mais la reprise d’un énoncé antérieur se fera de préférence par une reprise lexicale (adjectif
démonstratif + nom). L’exemple ci-dessus devient alors :
Il a perdu tous ses chéquiers ; cet incident lui complique beaucoup la vie.
« je ne suis pas citoyen français et je ne veux pas l’être ». La colère dans la voix, Jean-Bedel
Bokassa a téléphoné hier à Libération pour mettre « un terme définitif » « aux injures,
critiques et moqueries » qui ont entouré les dernières informations sur sa quête de la
nationalité française.
L’ex- empereur de Centrafrique ne mâche pas ses mots contre le pouvoir français
-L’ancien comme le nouveau – et contre la presse. Il entend cependant tenir prochainement
une conférence de presse pour s’expliquer, si le ministre de l’Intérieur, Pierre Joxe, auquel il
entend écrire, lui en donne la permission.
« tout ce que je veux, c’est rentrer chez moi », affirme l’ancien maître de Berengo, qui
s’estime « séquestré » en France. Bokassa est arrivé à Paris en décembre dernier après avoir
été expulsé d’Abidjan au lendemain de sa rocambolesque tentative de retour en Centrafrique.
Son séjour en France ne devait être que provisoire, mais neuf mois plus tard, « papa Bok »
est toujours dans son château d’Hardricourt dans les Yvelines. L’ex-empereur explose au
téléphone : « mes problèmes c’est le gouvernement français qui les a créés, du temps de
Giscard, mais ils continuent aujourd’hui. On parle des troupes soviétiques en Afghanistan,
mais pas des troupes françaises à Bangui qui ont ordre de tirer sur moi si j’arrive. j’ai écrit
trois lettres à Mitterrand, j’ai écrit à Roland Dumas, j’ai écrit à Fabius, je n’ai jamais eu de
réponse. J’en ai assez qu’on monte piège sur piège pour insulter et salir Bokassa »
Le châtelain d’Hardricourt refuse de revenir sur les circonstances de la tentative de se
procurer une carte d’identité sous un faux nom, révélée la semaine dernière par un employé
municipal de Menucourt, près de Pontoise. « cette affaire de nationalité française ne
m’intéresse pas ». L’ancien « cousin » de Bangui, « plus Français que moi tu meurs »,
aujourd’hui écœuré par ses anciens « amis », se morfond dans son exil doré dans les
Yvelines. Le temps de méditer sur l’ingratitude de ceux qui, autrefois, l’ont flatté dans sa
mégalomanie.
Pierre HASKI, Libération, n°1017.
Dans l’article de Libération, le même personnage est désigné par six substituts différents !
Une telle variété, si elle témoigne d’une virtuosité incontestable et de compétences culturelles
étendues, n’est pas indispensable…
A défaut de terme équivalent, la reprise par un terme plus général est possible. Elle
s’accompagne souvent du recours à l’adjectif démonstratif qui conforme l’identité du terme
initial et de son substitut, notamment lorsqu’elle n’est pas évidente.
Jean-Baptiste Grize a publié un ouvrage intéressant ; ce philosophe et logicien y étudie le
langage de la danse.
Jean-Paul Sartre a écrit Les Mots ; le grand philosophe est aussi un maître de
l’autobiographie.
La reprise d’un groupe verbal antérieur par un groupe nominal s’appelle une nominalisation.
M. Lacoche a gagné au loto ; ce gain lui permet de prendre sa retraite anticipée.
Le même procédé assure la reprise de l’ensemble d’une idée annoncée dans les lignes
précédentes. Il permet alors une récapitulation du passage antérieur à un niveau d’abstraction
plus grand. Ce type de reprise joue donc un rôle important dans le fonctionnement
dynamique des textes argumentatifs :
Nous vivons dans un monde qui change, qui change vite et, surtout, qui change de plus
en plus vite. Ce n’est pas le temps qui précipite sa course – ce qui n’aurait guère de
signification- . C’est le « contenu » du temps qui devient de plus en plus dense. Dans
une même période de temps, nous voyons s’opérer des transformations de plus en plus
nombreuses, et aussi de plus en plus profondes. Cette accélération du devenir humain
n’est d’ailleurs pas un phénomène isolé…
Gaston BERGER
Cette nominalisation peut inclure un ou plusieurs adjectifs, ce qui permet d’introduire une
nouvelle information tout en assurant la reprise.
Le dollar est passé de plus de 10 F à moins de 7F. Cette baisse imprévue préoccupe
les milieux boursiers américains.
La cohérence d’un texte est également soulignée par des anticipations. Un terme ou un
pronom sert à annoncer la suite de l’énoncé :
Le tiers monde connaît la famine ; ce fléau a plusieurs causes. La première en est la
sécheresse….
Dans le cas des nominalisations qui, par reprise ou par anticipation, portent sur un passage
étendu du texte, il ne s’agit pas seulement d’une nécessité grammaticale mais d’un moyen
rhétorique efficace pour souligner l’organisation du raisonnement.
Les pronoms relatifs qui, que, quoi, dont, où, etc. - ont une double valeur :
- Ils assurent, comme les pronoms personnels, la reprise d’un terme antécédent,
- Ils permettent également l’enchâssement d’une phrase dans une autre, par
l’élaboration d’une phrase complexe.
La subordonnée relative peut avoir, outre sa simple valeur de détermination, une nuance
circonstancielle que le contexte aide à définir. Cette nuance, de cause ou de conséquence par
exemple, fait de la subordonnée relative un moyen souple d’exprimer un rapport logique,
moyen particulièrement économique puisqu’il évite une répétition. Le recours à la
subordonnée relative est donc souvent très utile dans la rédaction du résumé :
Il ne faut pas être très vieux pour se rappeler une époque, qui n’est pas très éloignée
dans le temps, mais qui semble aujourd’hui dater de plusieurs siècles, où une
bourgeoisie qui travaillait était mal vue. (Relatives à valeur de détermination simple).
La rue rend visible une population largement déshéritée, qui n’a pas d’autre lieu pour
régler ses conflits, se défendre du pire, inventer, inventer le plaisir ou la rébellion.
(Relative à valeur causale = elle n’a en effet pas d’autre lieu…).
Des jeunes se marient, qui sont loin d’avoir acquis des bases matérielles (travail,
logement, etc.) très solides. (Relative à valeur concessive = bien qu’ils n’aient pas…)
Spontanément, il est tentant d’exprimer ces relations grâce aux termes de liaison les plus
usuels (conjonctions de coordination : mais, ou, et, ni, car ; adverbe de coordination : donc, en
effet, ainsi…) en procédant par coordination de phrases simples.
L’essence baisse en France. En effet, le prix du pétrole est en chute constante et le cours du
dollar s’effrite.
Or la langue offre trois procédés d’enchâssement plus économique et tout aussi clairs :
- La subordination (1)
- La verbalisation (2)
- Les groupes prépositionnels (3)
1. L’essence baisse en France, parce que le prix du pétrole est en chute constante et que
le cours du dollar s’effrite.
2. La chute du prix du pétrole entraine la baisse de l’essence.
3. L’essence baisse en France, en raison de la chute constante du prix du pétrole et de
l’effritement du cours du dollar.
Ce tableau recense les principaux liens logiques qui permettent d'articuler vos paragraphes
dans un commentaire ou une dissertation. Ces mots de liaison (ou « connecteurs logiques »)
peuvent également être utiles à l'oral.
Disjonction ou, ni, soit…soit soit que..., soit que, non ceci exclut, diffère de, sans, hormis,
pas que…, mais, sauf que, annule, n’est pas excepté, sauf…
sauf si, si ce n’est, excepté compatible avec…
si, à moins que
Opposition mais, or, tandis que, alors que, avoir beau+ inf. ceci contre, en dépit
néanmoins, quand, si, au lieu que, là s’oppose à, ceci contredit, de, loin de, à
cependant, où, loin que ceci empêche, ceci interdit… moins de,
toutefois, pourtant, malgré…
en revanche, (concession)
inversement, au
bien que, même si, encore
contraire
que, quoique, quand
même, quel que, quelque…
que, si…que, tout…que, qui
que se soit qui
Cause car, en effet parce que, du fait que, de ceci résulte de, déroule de, à cause de, en
ce que, vu que, étant dépend de, provient de, raison de, à la
donné que, puisque, procède de, ressortit de, suite de, au nom
comme, c’est que, du vient de… de…
moment que, dès lors que,
sous prétexte que, d’autant
que
Conséquence donc, par de (telle) sorte que, de ceci implique, ceci entraîne, au point de, de
conséquent, en (telle) façon que, de (telle) provoque, amène, cause, peur de, de
conséquence, manière que, si bien que, produit, suscite, incite, crainte de, afin
aussi, c’est sans que, au point que, si… pousse à de, pour, dans
pourquoi que, trop… pour que l’intention de…
(but)= conséquence recherchée)
afin que, de peur que, pour que,
de crainte que
CHAPITRE SIX : CONSTRUIRE UN TEXTE ARGUMENTATIF
De nombreuses situations de la vie quotidienne ou professionnelle amènent à
contester ou à défendre un point de vue, donc à produire une argumentation.
Evidemment, selon le contexte où la situation où l’on se trouve (discussion orale,
débat, rédaction d’un rapport ou d’un devoir…), les stratégies argumentatives
utilisées sont différentes. Dans les lignes qui vont suivre, il sera question des
techniques qui permettent, en situation scolaire, de construire un texte argumentatif
en prenant comme exemple la discussion telle qu’elle est proposée aux candidats du
baccalauréat à la suite de l’épreuve du résumé de texte.
Analyser un problème
o Choisir sa thèse
Le texte argumentatif n’est donc pas une simple narration ou description, ni une
exposition de faits ou d’idées ; dans le champ défini par le sujet, son auteur doit :
Interpréter et organiser en thèses les faits, les idées et les exemples dont il
dispose ;
o Méthodologie
L’opinion est la courte citation d’un auteur généralement mise entre guillemets qui
donne la matière à réflexion tandis que la consigne est l’indication du travail à faire.
Comprendre le sujet c’est comprendre les différents termes qui le composent et être
à même de la reformuler dans ces propres mots.
D’une façon générale, tout sujet – qu’il appelle ou non directement à l’argumentation
– doit être attentivement interrogé dans chacun des termes de son libellé. Seul un
décodage intégral de sa formulation permet de découvrir tous les éléments potentiels
d’argumentation dont il est porteur.
De dégager ainsi des idées qui pourront ensuite être utilisées directement
comme arguments ou servir de point de départ à une recherche systématique.
o Questionner le sujet
Par rapport à quel autre terme les mots clés du sujet se définissent-ils ?
S’interroger sur les présupposés d’un sujet, c’est donc souvent faire apparaître
les jugements de valeur, voire les préjugés, sur lesquels il repose. On met ainsi
en évidence la portée idéologique de la thèse qu’il défend, ce qui rend possible la
constitution d’autres points de vue. C’est le meilleur moyen de trouver des prises
argumentatives face à un énoncé lisse et apparemment incontestable.
On peut passer d’une idée à l’autre par le jeu des analogies et des différences,
des implications et des élargissements, selon les quatre axes que présente le
schéma suivant :
On en sait toujours plus sur un sujet qu’on ne croit. Il faut penser à recenser les
connaissances disponibles sur le sujet sans exclusive : on peut utiliser aussi bien
les lectures bien faites en cours de français que les travaux menés dans d’autres
disciplines, notamment les sciences économiques et sociales ou l’histoire-
géographie. On peut également se référer au savoir acquis hors du lycée par les
différents médias. Ainsi le recours à l’expérience personnelle, suggérée par la
plupart des sujets, doit être compris dans un sens large : « l’expérience » ne se
limite pas à ce que l’on a directement vécu (et que l’on ne souhaite pas toujours
utiliser) ; elle englobe le « vécu indirect » constitué au fil des lectures et des
rencontres, c’est-à-dire toute une culture générale sur le monde et la pensée des
autres. Il ne s’agit pas de présenter une pensée neuve à partir de ce que l’on est,
mais de proposer un raisonnement cohérent qui peut s’appuyer sur la pensée
d’autrui !
En outre, cette mobilisation des connaissances est nécessaire pour mener à bien
un stade ultérieur du travail : le développement des arguments par l’exemple ou
le recours à la pensée d’autrui, éventuellement sous forme de citation.
Traiter le sujet,
la reconnaissance de l’autre
la pensée rationnelle.
Il n’est donc pas question d’utiliser comme « arguments » une insulte, ni l’expression
d’une idée reçue. Il ne suffit pas de dévaloriser tous ceux dont on ne partage pas
l’opinion pour avoir raison ; il faut être capable de justifier son propre jugement en
s’appuyant sur des faits ou des points de vue précisément et rationnellement établis.
Choisir une thèse, c’est se situer à l’intérieur du champ argumentatif pour la durée du
devoir, à la place qui permet d’être un argumentateur convaincant grâce aux
éléments d’argumentation disponibles.
Dans le cadre particulier que constitue la discussion qui suit la contraction de texte, il
faut prendre en considération deux exigences supplémentaires :
Défendre une thèse suffisamment autonome par rapport à celle que propose
le texte pour pouvoir bâtir une argumentation qui ne se contente pas d’en
reproduire pas à pas la démarche ;
Tenir compte des arguments défendus par ce texte, qu’il est impossible
d’ignorer, sauf à paraître de mauvaise foi…
Plan de type 1
Pour qu’un texte soit considéré comme argumentatif, il faut et il suffit qu’il s’organise
autour de deux grandes étapes articulées par un rapport d’opposition :
Certains pensent autrement ≠ mais voici pourquoi je partage le point de vue proposé
par le sujet
Plan de type 2
Un schéma de raisonnement souvent retenu consiste à rendre autonome la
réfutation de la thèse initiale, ce qui permet d’expliquer celle-ci de façon plus neutre
en première partie. Cette démarche est fréquemment suggérée par des sujets
formulés de la façon suivante : expliquez puis discutez l’affirmation suivante…
On a alors un développement en trois points :
La réfutation peut être radicale et amorcer le passage à une thèse totalement autre,
ce qui apparente le devoir à un schéma :
La réfutation peut aussi n’être que partielle, et la thèse proposée peut reprendre
certains éléments de la thèse dépassée mais pas totalement rejetée ; la thèse
proposée apparaît alors comme une sorte de synthèse :
Voici ce que pense l’autre ≠ voici les limites de sa thèse → voici une meilleure
thèse qui permet de
dépasser ces limites
Plan de type 3
Il faut les trier et les classer par rapport aux thèses envisagées. Ils peuvent
être favorables ou défavorables à chacune des thèses.
Il ne suffit pas d’énoncer un argument sous sa forme minimale : pour lui donner plus
de poids, il faut le développer soit en recourant à l’exemple, soit en l’étayant par un
raisonnement.
L’argument se présente donc rarement sous forme d’une phrase isolée mais s’étend
sur un partie plus longue qu’il est d’usage de mettre en évidence sous la forme d’un
paragraphe.
Certainement, il ne faut pas croire qu’il suffise de modifier sa condition économique pour que la femme soit transformée ; ce
facteur a été et demeure le facteur primordial de son évolution ; mais tant qu’il n’a pas entraîné les conséquences morales,
sociales, culturelles, etc., qu’il annonce et qu’il exige, la femme nouvelle ne saurait apparaitre… Simone de Beauvoir
Introduction conclusion
Poser le sujet dans sa Récapituler les étapes
dimension argumentative principales de la démarche
suivie en formulant nettement la
Ce qu’il faut
thèse proposée
faire
Annoncer les grandes étapes Elargir la réflexion en prenant
du circuit argumentatif retenu du recul sur le champ
(présenter le plan du devoir) argumentatif
Pour réaffirmer explicitement sa
Pour faciliter la tâche du lecteur position et remettre en
pourquoi
et guider sa lecture perspective l’objet même de
l’argumentation
L’importance de ces deux parties du devoir justifie qu’on les rédige soigneusement
au brouillon dès que le plan détaillé définitif est établi. L’une et l’autre correspondent
à deux paragraphes clairement distincts du corps du sujet.
Ce sont ces les étapes de démarche qui sont décomposées dans ce chapitre, à
partir d’un texte de Raymond QUENEAU, extrait de l’avenir du français (1970).
II.1. Comprendre le fonctionnement du texte
II.1.1. Comprendre un texte argumentatif
Comprendre un texte argumentatif, c’est :
- Partir du texte tel qu’il est et rassembler les indices en réseaux ;
- Analyser à partir de là son fonctionnement d’ensemble et identifier les
différents arguments.
II.1.1.1. Relever et classer les arguments
On distingue trois types d’indices :
- Indices d’énonciation,
- Indices d’organisation,
- Indices lexicaux.
Les indices d’énonciation
On appelle indices d’énonciation les différentes marques qui renseignent sur la
position de l’émetteur par rapport à son énoncé. Celui-ci peut s’impliquer plus ou
moins : de moi, je pense que jusqu’à on peut penser que… Il peut prendre exprimer
son adhésion ou prendre ses distances de façon plus ou moins directe.
On peut relever comme indices d’énonciation des procédés très divers :
- Utilisation de certains termes ou expressions exprimant directement ou
indirectement un jugement de valeur
- Utilisation de certains termes ou expressions exprimant indirectement ou
indirectement un jugement de valeur parce que porteur de sèmes valorisants
ou dévalorisants
Ces deux types de marques renseignent sur la position de l’émetteur par rapport aux
thèses en présence.
On relèvera comme argument tout fragment du texte que l’on peut rapporter
directement à l’une ou l’autre des thèses en présence. Ces fragments sont de
longueur variable car un argument est rarement présenté à l’état brut. L’auteur
choisit le plus souvent de lui donner une force plus grande en le développant. Il peut
pour ce faire :
- Reprendre le même argument avec des formulations différentes, plus
générales, plus concrètes, voire équivalentes
- Appuyer un argument sur une micro-argumentation en explicitant le
raisonnement qui le sous-tend.
En fonction de l’orientation du texte argumentatif, les arguments sont agencés à
l’intérieur d’un circuit qu’il est possible de schématiser, notamment en mettant en
évidence les liens logiques explicites ou implicites.
Lire un texte argumentatif, ce sera, en s’aidant d’une grille de questions, passer de
l’approche la plus extérieure (la fiche signalétique) à une compréhension en
profondeur de son fonctionnement.
Le résumé doit respecter le nombre de mots requis à 10% près ; il doit être en lui-
même un texte cohérent.