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SOMMAIRE
INTRODUCTION
Cultiver des tomates peut être décevant lorsque l’on débute, et davantage
même en bio. En effet la tomate est une plante d’origine tropicale et n’est pas
encore suffisamment adaptée à notre climat en France. Sous nos latitudes c’est
une plante fragile qui attrape facilement des maladies, dont une assez fréquente
et virulente, le mildiou, qui peut décimer vos plants en quelques jours seulement.
FIGURE 2 PLANTS ATTAQUES PAR LE MILDIOU, MALMENES PAR LA CHIMIE DANS LE POTAGER D’UN VOISIN
a) En jardinerie, c’est le plus courant. Elles sont plus chères, c’est aussi la
garantie qu’elles aient passé des tests de germination et soient indemnes
de pathogènes (bactéries, virus etc…) et notamment des pathogènes de
quarantaine interdits sur le sol français (Ex : Clavibacter michiganensis
subsp. michiganensis, responsable du chancre de la tomate).
b) Sur internet, de nombreux sites vous proposent d’acheter des graines, des
forums d’échanges permettent de les échanger facilement et à moindre
coût.
- Sumer Cider
- Ananas
- Noire de Crimée
- Cornue des Andes
- Rose de Berne
- Green Zebra
- Cœur de Bœuf
- Téton de Vénus
- Banana Legs
- Mexicaine
- Speckled Roman
A votre avis, quel est le nom de cette variété de
- Isis Candy tomate ? (Réponse à la fin du document)
- Brandywine
- Brandywine Pink
- Burbank
- Merveille des Marchés
- Dix doigts de Naples
- Anna Rusian
- Tiger Tom
- Tonnelet
- Zapotec Pink
- Black Berry
LE SEMIS
LA PÉRIODE DE SEMIS
1) Si vous pouvez investir dans une serre vous pourrez gagner 1 à 2 mois
suivant votre région.
2) Sans serre, semez vos tomates plus tôt dans la saison à l’intérieur de
votre habitation ou sous châssis ou bien encore dans une petite serre de
multiplication.
Semez vos tomates à partir du mois de mars. Il est inutile de les semer trop tôt
dans la saison, un point particulièrement important, qui s’applique à toutes les
cultures, c’est d’éviter les arrêts de croissance. La croissance du système
racinaire doit être proportionnelle au système aérien. Ne gardez pas vos plantes
des mois durant dans le même godet.
Commencez par remplir vos étiquettes au crayon gris (ne s’efface pas lors
de l’arrosage). Si vous avez de nombreuses variétés vous pouvez commencer par
indiquer le nom de la variété, la couleur de la tomate, la forme et taille
attendue, le type : déterminée, semi-déterminée et indéterminée.
Par exemple : Tomate orange, grosse, variété Ananas, indéterminée
Remplissez ensuite vos terrines de terreau, aux trois quart c’est suffisant,
puis tassez légèrement pour que la surface soit uniforme. A l’aide de votre
crayon faites des trous de 5 mm tous les 3 cm. Plantez vos étiquettes et faites en
sorte de prévoir plusieurs graines par variétés. Semez ensuite une graine par
trou, il n’y a pas de sens particulier. Puis rebouchez les trous de terreau.
Il ne vous reste plus qu’à arroser. Pour cela vous pouvez soit acheter un
petit pulvérisateur à pression préalable ou soit avec une simple bouteille d’eau
en plastique vous pouvez percer le bouchon avec une petite pointe, le débit sera
ainsi très léger, ce qui est parfait pour les semis. Un endroit chaud est mieux (sur
une chaudière, près d’une cheminée, voir sur une nappe chauffante). Après la
germination placez vos terrines dans un endroit éclairé et surtout pas gélif durant
la nuit. Arrosez de temps en temps mais faites très attention que le terreau ne
soit jamais détrempé, ni trop sec.
La durée germinative (que vous trouverez sur les paquets de tomates) est
la durée de vie de vos semences, elle dépend des variétés, de la qualité des
semences et aussi de l’année de récolte. Si vous avez des variétés qui ont déjà
10 ans il y a peu de chances que vous ayez 100% de germination. Quoique j’ai
pu expérimenter des très bons taux de germination avec des semences récoltées
9 ans auparavant.
Après environ une semaine vos tomates auront germées (plus tôt ou plus
tard suivant la qualité des semences et vos conditions de cultures), vous pourrez
observer les cotylédons (les deux premières feuilles), quelques semaines plus tard
lorsque vos plantules auront quatre vraies feuilles vous pourrez passer à la
prochaine étape qui est le repiquage.
LE REPIQUAGE
Le matériel nécessaire :
- Du terreau
- Des godets, plus hauts que larges de préférence, 7cm*7cm*8cm étant un
bon compromis
- Une petite cuillère ou n’importe outil permettant de prélever les tomates
sans abimer les racines
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Il est tout à fait possible de semer directement vos graines dans des
godets. Vous gagnez dans ce cas une étape (le rempotage) et les racines de vos
plants auront un développement plus harmonieux.
L’astuce consiste à semer les graines dans un godet rempli seulement
de moitié en terreau. Au fur et à mesure que la plantule grandit on
ajoute progressivement du terreau. Ainsi la tige recouverte génère de
nouvelles racines.
L’ACCLIMATATION
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LA PLANTATION
COMMENT PLANTER ?
Vous pouvez très bien enterrer les tiges jusqu’aux premières vraies
feuilles. La partie enterrée de la tige produira de nouvelles racines.
Il n’est pas nécessaire de tuteurer tout de suite vos plantes mais vous
pouvez quand même placer vos tuteurs afin d’éviter de blesser les racines des
plants par la suite. Une alternative est de tuteurer à la ficelle.
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LA CROISSANCE
La méthode bio-dynamique montre une bonne efficacité lorsque l’on suit ces
principes. On travaille en suivant les rythmes cosmiques et en utilisant des
préparations qui vont fortifier les plantes et les aider à lutter contre les
parasites :
1) Plantez vos tomates un jour fruit en lune descendante. Consultez un
calendrier lunaire pour savoir quels sont les jours fruits (ou rendez-vous sur
mon blog)
2) Une fois vos tomates plantées faites une pulvérisation de tisane d’orties en
jour feuille.
3) Puis en jour fruit une pulvérisation de tisane de camomille et une tisane de
pissenlit.
4) En jour fruit faites une pulvérisation de tisane d’achillée puis trois fois des
tisanes de prêle sur les feuilles.
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LE PURIN D’ORTIE
L’extrait fermenté d’ortie est un excellent fertilisant naturel. Très riche en azote il
va agir sur la croissance des parties végétatives. C’est également un éliciteur qui
va favoriser les défenses naturelles de vos plants de tomates.
Je recommande son utilisation à la plantation des tomates puis durant les
premières semaines (1 mois et demi environ), puis de passer au purin de
consoude par la suite.
Pour aller plus loin, voici un article que j’ai rédigé sur le purin d’ortie, comment le
fabriquer, et surtout comment l’utiliser :
http://www.tous-au-potager.fr/le-purin-dortie-fabrication-utilisation/
PURIN DE CONSOUDE
La suite logique après le purin d’ortie est le purin de consoude car il aide
notamment à la floraison et à la fructification.
Vous l’avez compris, le bon moment est donc d’en apporter un peu avant la
formation des bouquets de fleurs, une fois que les plantes auront déjà bien
grandi.
Pour en savoir plus sur cette bienfaitrice :
http://www.tous-au-potager.fr/purin-consoude-fabrication-utilisation/
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LE MULCH
Ne négligeons pas cette étape importante qui est de protéger le sol par
des végétaux en décomposition. C’est ce qu’on appelle le mulch, il favorise la vie
du sol, limite le désherbage, fait travailler la faune du sol ce qui l’ameublit et
augmente son taux d’humus, protège le sol contre l’érosion venant de l’eau et du
vent.
Si vous pouvez avoir des orties mulchez généreusement vos tomates de
cette plante. Ce mulch diffusera doucement ses bonnes molécules aux tomates.
Autres mulchs possibles : Tontes de gazons séchées, foin, paille, des feuilles
d’automnes s’il vous en reste. L’été si vous avez la chance d’avoir cet arbre
fantastique, le tilleul, mettez ses fleurs en mulch.
Vous pouvez produire vos plantes à mulcher, cultivez par exemple de la
luzerne que vous allez couper régulièrement. Durant l’hiver cultivez des couverts
végétaux non gélifs comme du seigle. Pour aller plus loin sur le sujet :
http://www.tous-au-potager.fr/engrais-verts-automne-paillis/
LE TUTEURAGE
Tuteurer les tomates est essentiel pour éviter que les branches ne se cassent
et ne courent sur la terre ou sur le mulch, ce qui favorise dans la plupart des cas
l’apparition des maladies. Plusieurs systèmes sont possibles, je vais vous parler
des plus simples à mettre en œuvre.
Le tuteur en fer spiralé. La forme en spirale du tuteur permet de passer le
plant au centre de la spirale. Ce type de tuteur est à utiliser pour les variétés de
type indéterminées et éventuellement les semi-déterminées. Vous trouverez
facilement ce tuteur en jardinerie.
La cage. C’est un système pratique pour les variétés de type déterminées.
La cage peut être en fer ou il suffit sinon de créer un trépied en reliant trois
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Tailler les tomates n’est pas une obligation. Il y a même des avantages :
La taille est une tradition de longue date. Au XVIII, quand la tomate est
passée de plante ornementale à plante comestible le style de jardin « à la
française » était largement dominant. Tous les plants devaient être identiques et
c’est probablement pour cela que l’on taillait systématiquement les gourmands.
Aujourd’hui cette tradition est globalement restée, et est même
probablement accentuée avec l’industrialisation globale de notre société. Lorsque
l’on observe de nombreux potagers on retrouve ce désir d’homogénéité. Des
lignes de légumes parfaitement droites avec des plantes identiques, pas de
mélange, des allées nues.
Je vous invite à vous interroger sur cette perception que nous pouvons
avoir du potager. Pourquoi ne pas semer à la volée des planches de différentes
espèces de légumes et de fleurs ? Pourquoi tailler systématiquement les tomates ?
Pourquoi faire vos allées toutes droites ? Pourquoi supprimer systématiquement
toutes les adventices ?
Mon conseil concernant la taille : Je vous invite à tester les deux. Si vous
trouvez un gourmand trop développé, laissez-le et le tuteurez le à son tour ! Par
contre taillez alors les gourmands de ce gourmand, pour tout de même
concentrer l’énergie sur les nouveaux bouquets de fruits.
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QUAND TAILLER ?
Ne jamais tailler lorsqu’il pleut ou lorsque l’air est humide car vous allez
ouvrir les portes aux maladies cryptogamiques comme le mildiou. L’idéal étant
de tailler au milieu d’une journée ensoleillée lorsqu’il fait bien chaud. Ainsi la
cicatrisation sera rapide.
COMMENT TAILLER ?
Les gourmands sont de nouvelles tiges qui poussent à l’aisselle des feuilles.
Utilisez un couteau ou un sécateur lorsque le gourmand est trop gros pour être
coupé proprement entre vos doigts. C’est le cas du gourmand des photos ci-
dessous. Repérez la tige principale, la feuille est quasi perpendiculaire à la tige
et entre les deux c’est le gourmand. Laissez 1 cm du gourmand, celui-ci
cicatrisera et tombera naturellement quelques semaines plus tard.
D’autres gourmands partent de la base du pied.
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L’ARROSAGE
PLANTES COMPAGNES
A METTRE DANS VOTRE POTAGER, EN BORDURE
Toutes les fleurs, laissez aussi des mauvaises herbes, sans toutefois les laisser
grainer.
Quelques exemples de fleurs:
Bourraches, Asters, Soucis, Capucines, Centaurées, Camomilles, Carottes
sauvages, Mauves, Pimprenelles, Pissenlits, Coquelicots etc…
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Les œillets d’inde et rose d’inde : ils ont une action nématicide. Les nématodes
sont des petits vers invisibles à l’œil nu dont certaines espèces peuvent attaquer
les racines des tomates.
Le basilic a une action nématicide, action répulsive envers les pucerons, et
préventive du mildiou.
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LE MILDIOU
LES PUCERONS
Il est possible que vos plants soient attaqués par les pucerons. Au fil des
années c’est un problème que je trouve personnellement de plus en plus rare. Si
toutefois cela arrive je vous recommande… de ne pas traiter ! Ayez confiance en
votre potager. Si vous avez suffisamment de plantes compagnes, vous avez des
auxiliaires qui vont rapidement faire le ménage. Sans pucerons, moins
d’auxiliaires car si vous détruisez les pucerons vous détruisez la nourriture des
auxiliaires. C’est une question d’équilibre : le yin et yang du potager, et c’est à
vous de favoriser l’harmonie du bon côté, notamment en mettant des plantes
compagnes et en ne traitant pas.
LA POURRITURE APICALE
LA COULURE
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Cultiver sous une serre ou un abri à tomate est intéressant pour limiter les
maladies cryptogamiques dont le mildiou.
La serre, malgré tout onéreuse, permet de planter les tomates plus tôt
dans la saison. Cet avantage et le microclimat généré permettent de récolter les
premières tomates bien plus tôt qu’en extérieur. De même en fin de saison, elle
permet de récolter plus tard.
L’abri à tomate, moins onéreux, peut être acheté ou si vous êtes bricoleur
fabriqué par vos soins. C’est moins pratique que la serre mais tout aussi
intéressant pour empêcher le mildiou.
La tomate passe par différentes phases, une fois qu’elle arrive à sa taille
maximale elle est bien verte, puis blanchit légèrement avant enfin de rougir.
Coupez au niveau du pédoncule mais ne le retirez pas pour qu’elles se
conservent un peu plus longtemps.
Vous avez récolté à foison ? Bravo ! Ce n’était pas si insurmontable que ça,
même lors d’une mauvaise année il est possible d’en récolter. Finalement ce n’est
qu’un peu de travail, de l’attention, pas mal de bichonnage, et c’est tellement
bon que ça en vaut bien la peine !
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CONCLUSION
Cultivez vos tomates de manière biologique n’est pas si difficile. C’est sur
que ça peut être décevant, surtout quand on débute, on ne sait pas comment
cultiver ni comment bien réagir selon les maladies. J’espère qu’avec ce document
je vous aurais apporté assez de pistes pour mieux cultiver vos tomates et savoir
comment réagir lorsque vous avez par exemple une attaque de mildiou.
Je n’ai plus qu’à vous souhaiter d’avoir de bonnes récoltes, cette année et
les années à venir !
La réponse à la question posée page 6 est « banana legs ». Elle porte bien son nom vous ne trouvez
pas ?
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