LE PARADOXE D'RINSTEIN, PODOLSKY ET ROSEN: BREVE INTRODUCTION AU SUJET
0, Coste de Beauregard
Institut Henri Poincaré
11 rue Pierre et Marie Curie
75231 Paris Cedex 05
Zn 1927, au 5e Conseil Solvay, sur le berceau méne de 1a Nouvelle
Mécanique Quantique, Einstein [1] sut discerner un "paradoxe” toujours
aprement discuté en 1979. Soit (Fig. 1), disait-i1, une onde plane qui
tombe cur un Geran plan pereé d'un petit trou C et porteuse (pour simplifier)
@*une seule particule (un photon ou un Electron, par exemple). L'onde est
diffractSe par Lfouverture, et l'on détecte ensuite 1a particule au moyen
d'une plague photographique hémisphérique de centre C, dont un grain L sera
noirei "au hasard". Conment: comprendre le mécanisme de 1a corréletion
"bloquant" le noircissement de tout autre grain N de le plaque?
Notons bien qu'il n'y aurait aucun paradoxe si l'on pouvait concevoir
que "Le a6 ost jet6" on C. Mais justenent, d'spras 1'interprétation probabi-
liste de le mécanique quantique énoncée en 1926 par Born [2], c'est en L
et/ou N que le dé est jeté. Cette "télégraphie instantanée de 1' information"
(information entendue eu sens technique) est difficile & comprendre; de
plus, elle semble contredire le principe relativiste de 1a vitesse-limite
es signaux. Incidenment, come 1'a expliqué plus tard Renninger [3], le
243paradoxe peut étre présent€ sous forme négative: si un grain tel que N n'a
pas été noirci aprés le temps nécessaire pour que la particule ait certain-
cement €é absorbée, comment est t€1égraphiée 1' information qu'un autre
grain La 86 noirci?
Sur cet exemple particulier l'on pourrait & 1a rigueur arguer que le
coup de dé se joue en C: il est possible de caleuler 4 l'ordinateur les
lignes de courant du "fluide de probabilité" conduisant univoquement 1a
particule (si elle en suivait une) d'un point de l'ouverture & un point de
la plague. Mais c'est l'ensemble du formalisme quantique qui rend intenable
cette position. En derniére analyse, c'est la substitution par Born d'un
principe d'addition des amplitudes partielles (ayant son origine dans la
théorie classique des ondes) au principe d'addition des probabilités par-
tielles qui oblige 4 dire que le dé est jeté en L et/ou N et non en C.
Montrons ceci sur l'exemple des récentes expériences [4] qui ont mis
évidence 1a réalité physique du paradoxe d'Binstein, au moyen de 1a
corrélation des polarisations linéaires de deux photons issus a'une cascade
atomique en C. Soit donc (Fig. 2) C un atome typigue tombant a'un niveau
supérieur sur un niveau inférieur 4 travers un niveauvirtuel intermédiaire
en €mettant deux photons “corrélés"; de ces paires on sélectionne celles
qui parcourent en sens opposés un méme axe x'x dans le laboratoire.
En L et N sont placés deux polariseurs linéaires faisant entre
eux l'angle ajustable a, puis deux photomultiplicateurs L' et W' fonction-
nant en coincidence (puisqu'il est €videmment essentiel d'associer les deux
photons d'une méme paire). Rappelons que si un photon tombe sur un polari-
seur linéaire, de deux choses l'une: ou il passe, répondant ainsi oui
(noté %) & la question "votre polarisation est-elle trouvée paralléle &
ia direction du polariseur", ou il ne passe pas, répondant ainsi non
(noté 0) & cette question, c'est & dire oui & 1a question posée pour la
244direction perpéndiculaire 8 celle du polariseur.
Pour les deux photons de chaque paire il y a done 4 réponses possibles,
notée <1,1>, <0,0>, <1,0>, <0,1>. La mécanique quantique énonce qu'il y a
deux et seulement deux, types de cascades possibles; avec le premier type
one
(2) a, = <0,0 = £ cos”, <1,0> = <0,1> = 3 sin’,
et avec le second type,
() aw +oo= taints, =