Sunteți pe pagina 1din 17

CITATIONS ET SIGNIFICATIONS

Cette page ne doit pas être insérée dans la reliure


CITATIONS ET SIGNIFICATIONS
par
Maud LÉNA
Docteur en droit
Juriste en droit de l’exécution des peines

TABLE DES MATIÈRES


Généralités, 1-6. § 1. – Absence de domicile, résidence ou siège connu,
62-64.
SECT. 1. – Formalisme des exploits, 7-41.
ART. 1. – ACTES CONCERNÉS, 8-24. § 2. – Remise à parquet diplomatique, 65-68.

§ 1. – Citations à comparaître, 9-14. ART. 4. – OBLIGATION DE DÉCLARATION D’ADRESSE, 69-82.


§ 2. – Significations, 15-24. § 1. – Contenu de l’obligation, 69-75.
ART. 2. – FORMALITÉS, 25-41. § 2. – Modalités de délivrance de l’exploit à l’adresse dé-
clarée, 76-82.
§ 1. – Formes de la signification, 26-31.
§ 2. – Formes de la citation, 32-41.
SECT. 3. – Effets de l’exploit, 83-104.

SECT. 2. – Modes de remise des exploits, 42-82. ART. 1. – RÉGIME DES NULLITÉS, 84-96.

ART. 1. – REMISE À PERSONNE, 43-46. § 1. – Régime général, 84-92.

ART. 2. – REMISE À DOMICILE ET PROCÉDURES ASSOCIÉES, § 2. – Régimes dérogatoires, 93-96.


47-60. ART. 2. – EFFETS SUR LES PRESCRIPTIONS PÉNALES, 97-104.
§ 1. – Remise à domicile proprement dite, 48-55. § 1. – Interruption de la prescription de l’action publique,
§ 2. – Remise à l’étude de l’huissier, 56-60. 98-101.
ART. 3. – REMISE À PARQUET, 61-68. § 2. – Calcul de la prescription de la peine, 102-104.

BIBLIOGRAPHIE
GUINCHARD et BUISSON, Procédure pénale, 7e éd., 2011, actes non interruptifs de prescription de l’action publique, Gaz.
Lexis Nexis. – HUET et KOERING-JOULIN, Droit pénal inter- Pal. 1987. 2. Doctr. 427. – GRIFFON, Prescription de la peine :
national, 2008, coll. Thémis, Droit privé, PUF. – MONTAGNIER de la prescription sans fin à la fin de la prescription, AJ pénal
et GUINCHARD, Lexique des termes juridiques, 17e éd., 2010, 2012. Étude 462. – GUIRIMAND, Cour d’appel en matière
Dalloz. correctionnelle. Effets de l’appel, J.-Cl. Proc. pén., fasc. 20,
art. 496 à 520-1, 2007. – LEMOINE, Citations et significations,
ADER, Preuve de la vérité en droit de la diffamation, Légi- J.-Cl. Proc. pén., fasc. 20, art. 550 à 566, 2007. – LESCLOUS
presse 1999. II. 17. – BIGOT, Application des articles 53 et 55 et MARSAT, Dr. pénal 1995. Chron. 40 ; Dr. pénal 1996.
devant les juridictions civiles, Gaz. Pal. 1996. 1. Doctr. 828. Chron. 16 ; Formes de la citation, Dr. pénal 1997. Chron. 3.
– BONNAL, Les nullités au cours de la phase de jugement, – MEURISSE, Le déclin de l’évocation en matière criminelle,
AJ pénal 2005. Chron. 188. – DREYER, Où va la Cour de JCP 1954. I. 1203 ; Réflexions nouvelles sur l’effet dévolutif de
cassation en matière de presse ?, JCP 2010. 833. – DUPREUX l’appel et l’évocation, Gaz. Pal. 1964. 2. 102 ; Évocation, RSC
et MASSIS, La conduite du procès de presse, Légicom 2002, 1969. 853. – J.-M. ROBERT, D. 1971. Chron. 85. – V. aussi
no 3, p. 5. – ELFRE, Essai de liste des actes interruptifs et des Appel.

Généralités
1. Enjeux. — Le domaine des citations et significations recouvre justiciable, spécifiquement dans le champ pénal, sont majeurs.
une matière particulièrement technique, dont les enjeux pour le Au-delà de son caractère purement informatif, la transmission de

avril 2013 - 1 - Rép. pén. Dalloz


CITATIONS ET SIGNIFICATIONS

certains actes garantit en effet le respect des droits fondamen- les significations (art. 559-1 nouveau. – V. infra, no 28), substi-
taux des parties au procès pénal : droit au recours, principe du tué à la signification en mairie la signification à l’étude (art. 558.
contradictoire, présence à l’audience et droits de la défense. – V. infra, no 56) et retouché le régime des citations à compa-
raître (art. 551. – V. infra, no 36).
2. Définitions. — Ces enjeux ont conduit à l’établissement d’une
distinction entre, d’une part, les notifications et, d’autre part, les 6. Plan. — Les développements présenteront successivement
formes de transmission plus solennelles que constituent les ci- le formalisme des exploits (V. infra, nos 7 s.), leurs modes de dé-
tations et significations. Le terme « notification » est le vocable livrance (V. infra, nos 42 s.), puis leurs conséquences (V. infra,
générique désignant la formalité par laquelle un acte extrajudi- nos 83 s.).
ciaire, judiciaire, ou un jugement, est porté à la connaissance des
intéressés (MONTAGNIER et GUINCHARD, Lexique des termes SECTION 1re
juridiques, 17e éd., 2010, Dalloz). La forme classique de la notifi-
cation, que l’on retrouve également en matière civile, est la trans- Formalisme des exploits
mission par lettre recommandée avec avis de réception ; mais
la notification peut également être verbale (par exemple : notifi- 7. Plan. — Avant de détailler les formes s’imposant aux exploits
cation de l’ordonnance de placement en détention provisoire à en matière pénale (V. infra, nos 25 s.), il conviendra de déterminer
l’issue du débat contradictoire par le juge des libertés et de la les actes concernés (V. infra, nos 8 s.).
détention : C. pr. pén., art. 145 ; ordonnance de règlement de
l’instruction préparatoire : art. 183 du même code). Lorsque la ART. 1er. – ACTES CONCERNÉS
transmission d’un acte exige plus de formalisme, la loi requiert
la signification, qui doit impérativement être délivrée par un huis- 8. Citations et significations. — Selon les dispositions de l’ar-
sier de justice. Il en est ordinairement de même des citations, ticle 550 du code de procédure pénale, doivent être faites par
qui sont les actes par lesquels les personnes sont sommées exploit d’huissier de justice les citations à comparaître (V. infra,
de comparaître devant un juge ou un tribunal (MONTAGNIER nos 9 s.) et les significations (V. infra, nos 15 s.).
et GUINCHARD, op. cit.).
§ 1er. – Citations à comparaître
3. Exploits. — Selon l’article 550 du code de procédure pénale,
« les citations et significations, sauf disposition contraire des lois 9. Domaines de compétence de l’huissier. — La citation à com-
et règlements, sont faites par exploit d’huissier de justice », tan- paraître, dont l’origine se trouve dans la semonce de l’Ancien
dis que « les notifications sont faites par voie administrative ». Il Droit, relève traditionnellement de la compétence de l’huissier
existe ainsi principalement deux actes pénaux (ou exploits) dont de justice. Parmi les différentes façons permettant de faire com-
la transmission relève par principe de la compétence de l’huis- paraître une personne en justice, la citation directe est l’acte de
sier de justice, bien que de nombreuses exceptions se trouvent procédure par lequel le ministère public ou la victime peut saisir
en pratique (V. infra, no 11) : les citations et les significations. directement la juridiction de jugement, en informant le prévenu
des coordonnées de l’audience. En matière de contraventions,
4. Rôle de l’huissier. — L’huissier de justice est un officier minis- l’article 531 du code de procédure pénale prévoit que « le tribu-
tériel chargé des significations, de l’exécution forcée des actes nal de police est saisi des infractions de sa compétence soit par
publics (jugements et actes notariés), ainsi que du service inté- le renvoi qui en est fait par la juridiction d’instruction, soit par
rieur des tribunaux (huissier audiencier). Les huissiers de justice la comparution volontaire des parties, soit par la citation direc-
sont aujourd’hui généralistes, la distinction civiliste / pénaliste tement délivrée au prévenu et à la personne civilement respon-
n’existant plus. La fonction d’audiencement est répartie entre les sable de l’infraction ». Dans le domaine correctionnel, la saisine
offices, dont chacun supporte une charge d’audience. La pro- du tribunal par citation est prévue par les articles 388 et 390.
fession est régie par un grand nombre de textes, dont deux sont Selon la jurisprudence, la citation directe devient impossible dès
particulièrement importants : l’ordonnance no 45-2592 du 2 no- qu’une instruction est ouverte (Crim. 19 avr. 1929, DP 1931.
vembre 1945 (D. 1945. 311) et le décret no 75-770 du 10 août 1. 47. – Crim. 29 oct. 1990, no 87-81.568, Bull. crim. no 360).
1975 (D. 1975. 316. – V. Huissier de justice). On peut encore En matière criminelle, l’instruction est de droit et la convocation
citer le décret no 94-299 du 12 avril 1994 portant modification du de l’accusé au greffe de la cour d’assises, pour être interrogé
statut des huissiers de justice (D. 1994. 256), ou la loi no 48-460 par le président, s’effectue par voie administrative (C. pr. pén.,
du 20 mars 1948 (D. 1948. 129) ayant ouvert la profession aux art. 272-1).
femmes. Si les interventions de l’huissier de justice sont en ap-
parence moins fréquentes en matière pénale qu’en matière ci- 10. Nouvelles citations. — Il arrive également que l’huissier soit
vile – où il intervient notamment dans le cadre de l’exécution amené à délivrer une nouvelle citation. Il en est ainsi devant le
forcée –, elles y sont en réalité quasi permanentes. Procédant tribunal correctionnel lorsque le prévenu avait demandé à être
en effet aux citations et significations, l’huissier de justice assure jugé en son absence en étant représenté par son avocat, mais
également le recouvrement des sommes allouées par les juridic- que la juridiction estime sa comparution personnelle nécessaire
tions répressives tant au Trésor qu’aux parties civiles. (C. pr. pén., art. 411). Dans cette hypothèse, le tribunal ne peut
renvoyer l’affaire à une audience ultérieure sans que le prévenu
5. Législation. — Le thème des citations et significations occupe ait été réassigné (Crim. 24 janv. 1996, no 95-83.681, Bull. crim.
le titre IV du livre II (« Des juridictions de jugement ») du code no 45). En revanche, si le prévenu a été dûment cité une nouvelle
de procédure pénale et est composé de dix-neuf articles. On fois à comparaître, et ne se présente pas sans fournir d’excuse
doit y ajouter des dispositions éparses, notamment relatives aux valable, il sera jugé contradictoirement sans que le tribunal ait à
citations devant les tribunaux de police, de proximité ou correc- répondre à ses conclusions (Crim. 31 mai 2000, no 99-85.443,
tionnels (C. pr. pén., art. 388 et 531) ; à la procédure devant Bull. crim. no 210 ; Dr. pénal 2000. Chron. 42, obs. Marsat.
la cour d’assises (art. 268, 281 et 282) ; aux jugements rendus – Crim. 6 mars 2002, no 01-82.681). Une nouvelle citation doit
par défaut ou contradictoires à signifier (art. 488 s.). La matière encore être délivrée au prévenu pour qu’il soit statué sur l’oppo-
a récemment fait l’objet d’une réforme d’une certaine ampleur sition, si la date de l’audience ne lui a pas été notifiée verbale-
opérée par la loi no 2008-644 du 1er juillet 2008 (L. créant de ment au moment de l’opposition (C. pr. pén., art. 494. – Crim.
nouveaux droits pour les victimes et améliorant l’exécution des 23 déc. 1986, no 86-95.642, Bull. crim. no 390). À défaut de ré-
peines, JO 2 juill.), qui a notamment instauré un délai butoir pour assignation, la juridiction saisie doit rendre une nouvelle décision

Rép. pén. Dalloz -2- avril 2013


CITATIONS ET SIGNIFICATIONS

de défaut, laquelle sera de nouveau susceptible d’opposition (ré- directe, rien n’interdit au parquet, compte tenu des dispositions
cemment : Crim. 26 mars 2008, no 07-81.960, Bull. crim. no 75 ; de l’article 495-15, de donner instruction aux enquêteurs de
AJ pénal 2008. 287. obs. Nord-Wagner). Par exception, lorsque notifier à la personne une convocation en justice devant le
le prévenu a été condamné à une peine privative de liberté sans tribunal correctionnel […] puis, avec son accord, de la convo-
sursis, le tribunal peut ordonner le renvoi de l’affaire à une au- quer en vue d’une CRPC devant le procureur de la République
dience ultérieure, sans nouvelles citations, en donnant l’ordre à à une date plus rapprochée » (pt 2.1.1.2.1.). Cette pratique
la force publique de rechercher l’opposant (C. pr. pén., art. 494, de la double convocation, utilisée au mépris de toute logique
al. 2). procédurale, a déjà été plusieurs fois censurée par la chambre
criminelle de la Cour de cassation, par voie d’avis (Cass.,
11. Exceptions. — Si la compétence de l’huissier est affirmée à avis, 23 avr. 2007, no 07-00.008, Bull. avis no 3 ; D. 2007.
titre de principe par l’article 550 du code de procédure pénale, AJ 1503) ou d’arrêts (Crim. 4 oct. 2006, no 05-87.435, Bull.
les exceptions sont néanmoins fort nombreuses, au point que, crim. no 244 ; D. 2007. 58, note Delage ; AJ pénal 2007. 79,
quantitativement, la citation à comparaître délivrée par huissier obs. Leblois-Happe ; RSC 2007. 118, note Giudicelli ; Dr. pénal
ne représente plus qu’une faible part des modes de convocation 2007. Comm. 45, obs. Maron ; Procédures 2007. Comm. 44,
des prévenus devant la juridiction compétente. Ainsi, dans le obs. Buisson. – Crim. 14 oct. 2008, no 08-82.195, Bull. crim.
domaine correctionnel, la citation délivrée par huissier ne consti- no 208). Mais elle constitue une illustration claire du recul du
tue-t-elle qu’un mode de convocation parmi d’autres – comparu- rôle de l’huissier dans la procédure pénale, s’inscrivant dans un
tion volontaire des parties, convocation par procès-verbal, com- contexte plus général de diminution du formalisme, de tentatives
parution immédiate, renvoi ordonné par la juridiction d’instruc- de gain de rapidité et/ou d’abaissement des coûts de procédure.
tion. De surcroît, l’article 390-1 décide que vaut citation à per-
sonne la convocation en justice notifiée au prévenu, sur instruc- § 2. – Significations
tion du procureur de la République, soit par un greffier ou un
officier ou agent de police judiciaire, soit, si le prévenu est dé- 15. Domaine d’application. — La signification par exploit d’huis-
tenu, par le chef d’établissement pénitentiaire. De même l’ar- sier est traditionnellement requise lorsque l’information de la per-
ticle 555-1 assimile-t-il à une signification à personne la signifi- sonne visée doit être sûre et certaine. Revêtant un caractère
cation d’une décision opérée par le chef d’établissement péni- plus solennel que la simple notification, elle est exigée à diffé-
tentiaire à la personne détenue (V. infra, no 46). rentes étapes de la procédure criminelle et, dans les autres ma-
tières, lorsque la décision qui en fait l’objet ouvre des droits au
12. Instruction préparatoire. — On le voit, les dispositions vi- profit des parties, ou bien fait courir un délai de recours. La signi-
sant à réduire les interventions de l’huissier au cours de la pro- fication fait également partie de la procédure particulière appli-
cédure sont nombreuses. Il est ainsi des phases procédurales cable en matière de diffamation et d’injures par voie de presse.
durant lesquelles l’huissier n’intervient quasiment jamais. Pen-
dant l’instruction préparatoire, toutes les convocations aux in- 16. Hypothèse particulière des injures et de la diffamation par
terrogatoires et confrontations sont adressées aux avocats par voie de presse. — La procédure est réglée par l’ordonnance
lettre recommandée avec demande d’avis de réception, téléco- no 45-2090 du 13 septembre 1945, insérée dans la loi du 29 juillet
pie avec récépissé, ou faites verbalement avec émargement au 1881 sur la liberté de la presse, dans ses articles 47 et suivants.
dossier de la procédure (C. pr. pén., art. 114). L’article 268 du Plusieurs actes d’huissier de justice vont l’ordonnancer : la cita-
code de procédure pénale, qui prévoyait auparavant la significa- tion initiale et les dénonciations responsives. La citation initiale,
tion de l’ordonnance ou l’arrêt de renvoi, a été abrogé par la loi délivrée à l’initiative du parquet ou du plaignant, constitue l’acte
no 2002-1138 du 9 septembre 2002, une simple notification suf- introductif d’instance. Elle doit préciser et qualifier le fait incrimi-
fisant désormais. Par exception, l’article 101 prévoit que le juge né, ainsi que le texte de loi applicable à la poursuite. Lorsque
d’instruction fait citer devant lui, par un huissier ou par un agent la citation est délivrée à la requête du plaignant, elle doit conte-
de la force publique, toutes les personnes dont la déposition lui nir élection de domicile dans la ville où siège la juridiction saisie.
paraît utile. Toutes ces formalités sont prescrites à peine de nullité (L. 1881,
art. 53. – Mais elles ne concernent que l’exploit introductif d’ins-
13. Incarcération. — Plusieurs dispositions particulières pré- tance et non les citations ultérieures : par exemple, Crim. 30 avr.
voyaient la possibilité de faire notifier au prévenu détenu cer- 1950, Bull. crim. no 114). Lorsque le prévenu entend prouver la
taines décisions par le chef d’établissement pénitentiaire (par véracité des faits diffamatoires, il devra faire signifier ses conclu-
exemple : C. pr. pén., art. 183, 197, 390-1). La loi no 2008-644 sions au plaignant ou au ministère public, suivant celui qui aura
du 1er juillet 2008 est venue généraliser la solution en insérant pris l’initiative des poursuites (art. 55). L’article 56 de la loi pré-
un article 555-1 au code de procédure pénale, selon lequel vaut voit une dernière signification en réponse dans un délai de cinq
citation à personne par exploit d’huissier la notification d’un acte jours (V., sur ces questions, DUPREUX et MASSIS, La conduite
effectuée soit, si la personne est détenue, par le chef de l’établis- du procès de presse, Légicom 2002, no 3, p. 5. – BIGOT, Appli-
sement pénitentiaire, soit, si la personne se trouve dans les lo- cation des articles 53 et 55 devant les juridictions civiles, Gaz.
caux d’une juridiction pénale, par un greffier ou par un magistrat. Pal. 1996. 1. Doctr. 828. – ADER, Preuve de la vérité en droit
de la diffamation, Légipresse 1999. II. 17. – V. aussi Huissier de
14. Comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité. — justice et Presse [Procédure]).
Un autre exemple de la volonté législative et/ou réglementaire
de réduire le nombre d’exploits se trouve dans la circulaire A. – Significations propres à la procédure criminelle
CRIM 04-12 E8 du 2 septembre 2004. L’article 495-12 du
code de procédure pénale prévoit en effet que le tribunal cor- 17. Accusé en fuite. — L’article 270 du code de procédure pé-
rectionnel ne peut être saisi, selon l’un des modes classiques nale, dans sa rédaction issue de la loi no 2004-204 du 9 mars
figurant à l’article 388 du code de procédure pénale, qu’en cas 2004 portant adaptation de la justice aux évolutions de la crimi-
d’échec de la procédure de comparution sur reconnaissance nalité (JO 10 mars), prévoit que, si l’accusé est en fuite ou ne
préalable de culpabilité (CRPC). Mais la circulaire dit, elle, que, se présente pas pour être jugé à l’audience de la cour d’assises,
« pour éviter que, dans le cas où la personne ne déférerait il peut être jugé par défaut conformément aux dispositions des
pas à sa convocation devant le procureur de la République, il articles 379-2 et suivants. Toutefois, pour lui laisser la possibilité
soit nécessaire d’engager des poursuites par voie de citation de renoncer à son projet et de comparaître, la date de l’audience

avril 2013 -3- Rép. pén. Dalloz


CITATIONS ET SIGNIFICATIONS

au cours de laquelle il doit être jugé par défaut doit lui être signi- ceptibles d’être l’objet. On distingue ainsi les jugements contra-
fiée, à son dernier domicile connu, à l’étude de l’huissier de jus- dictoires, les jugements contradictoires à signifier et les juge-
tice ou, à défaut, au parquet du procureur de la République du ments rendus par défaut. Les deux premiers ne sont suscep-
tribunal de grande instance où siège la cour d’assises, au moins tibles que d’un appel, tandis que les derniers admettent l’appel
dix jours avant la date de l’audience. ou l’opposition. Le point de départ du délai de recours dépend du
moment où la partie concernée a pris connaissance de la déci-
18. Liste des témoins et experts. — Dans les formalités prépa- sion. Si elle était présente au moment du prononcé du jugement,
ratoires aux sessions d’assises, il est prévu que les différentes cette date marquera le point de départ du délai de dix jours ou-
parties se signifient mutuellement la liste des personnes qu’elles vert pour interjeter appel. Dans le cas contraire, le délai d’appel
désirent faire entendre en qualité de témoins, ainsi que le nom ou d’opposition courra à compter de la signification (C. pr. pén.,
des experts appelés à rendre compte des travaux dont ils ont été art. 498. – V. Jugement et Jugement par défaut).
chargés au cours de l’information (C. pr. pén., art. 281, al. 1er
et 2). Le ministère public et la partie civile signifient ainsi leur 22. Jugements contradictoires. — La partie présente ou repré-
liste à l’accusé, qui, lui, signifie au ministère public, ainsi qu’à la sentée à l’audience correctionnelle ou de police (V. C. pr. pén.,
partie civile le cas échéant. Cette formalité n’est cependant pas art. 547) est réputée avoir reçu connaissance du jugement par la
prescrite à peine de nullité (Crim. 24 nov. 1971, no 71-91.953, simple énonciation de la décision par la juridiction. Le jugement
Bull. crim. no 322). La sanction de son inobservation réside dans rendu contradictoirement en présence du prévenu, ou de son
la possibilité pour le ministère public et les parties de s’opposer avocat si le prévenu a demandé à être jugé en son absence dans
à l’audition d’un témoin dont le nom ne leur aurait pas été si- les conditions prévues par l’article 411 du code de procédure pé-
gnifié, ou qui leur aurait été irrégulièrement signifié (C. pr. pén., nale, est donc simplement notifié oralement, sans aucune autre
art. 330). Il appartient dès lors à la cour de statuer sur cette oppo- formalité. La signification est écartée, et le délai d’appel court à
sition, en recherchant si le grief né de ce défaut de dénonciation compter de la notification.
est fondé (par exemple : Crim. 27 juin 1979, no 79-94.236, Bull.
crim. no 235). En tout état de cause, si l’opposition est reconnue 23. Jugements contradictoires à signifier. — Le second alinéa de
fondée, le président conserve la possibilité, en vertu de son pou- l’article 498 du code de procédure pénale prévoit cependant que
voir discrétionnaire, d’ordonner l’audition de ces témoins à titre certains jugements contradictoires – en pratique, ceux qui sont
de simple renseignement. rendus en l’absence du prévenu ou de son conseil muni d’un
pouvoir de représentation – devront être signifiés, le délai d’ap-
19. Délais et frais. — Les significations faites à la requête des pel ne commençant à courir qu’à compter de cette signification.
parties sont à leur charge, ainsi que les indemnités des témoins Quatre hypothèses sont visées par le texte ; il s’agit : 1o des juge-
cités. Toutefois, le ministère public est tenu de citer à sa requête ments rendus après débat contradictoire lorsque la partie n’était
les témoins dont la liste lui a été communiquée par les parties pas présente ou représentée à l’audience où le jugement a été
au moins cinq jours avant l’ouverture des débats, à condition rendu, mais seulement dans le cas où elle-même ou son repré-
que cette liste ne comporte pas plus de cinq noms. Dans la sentant n’auraient pas été informés du jour où le jugement serait
pratique, l’accusé attend de connaître les noms des témoins que prononcé ; 2o des cas où le prévenu a été jugé en son absence,
le ministère public se propose de faire entendre. Et ce n’est mais après audition d’un avocat qui s’est présenté pour assurer
que si certains témoins, dont l’audition paraît essentielle à sa sa défense, sans cependant être titulaire d’un mandat de repré-
défense, ne lui sont pas dénoncés par l’accusation, qu’il les cite sentation signé du prévenu ; 3o des cas où le prévenu a demandé
et signifie alors leur nom au ministère public (Instr. gén. C. 474, à être jugé en son absence en étant représenté, mais où ni l’avo-
Circ. des 17 févr. et 17 mai 1961). De façon générale, le texte, cat ni le prévenu lui-même ne se sont présentés à l’audience ;
dans sa rédaction issue de la loi no 2004-204 du 9 mars 2004, 4o du jugement rendu à l’encontre du prévenu régulièrement ci-
exige que les significations aient lieu dès que possible et au plus té, non comparant et non excusé.
tard vingt-quatre heures avant l’ouverture des débats.
24. Jugements par défaut. — Enfin, les jugements rendus par
20. Liste des jurés. — Le formalisme de la cour d’assises im- défaut, qui sont au demeurant de plus en plus rares, doivent obli-
pose encore que la liste des jurés soit signifiée à chaque ac- gatoirement être signifiés, conformément aux dispositions des
cusé au plus tard l’avant-veille de l’ouverture des débats. Elle articles 550 et suivants (C. pr. pén., art. 488). Il échet de re-
doit comporter les indications suffisantes pour permettre l’identi- marquer que les articles 379-2 et suivants du code de procédure
fication des jurés, à l’exception bien sûr de leur domicile ou ré- pénale, relatifs au défaut en matière criminelle, ne prévoient pas
sidence (C. pr. pén., art. 282). Cette formalité est considérée une telle obligation. Celle-ci se déduit néanmoins des principes
comme substantielle, car elle permet aux accusés d’exercer leur généraux applicables aux significations.
droit de récusation, partant les droits de la défense. Par consé-
quent, son accomplissement doit être constaté à peine de nullité ART. 2. – FORMALITÉS
(Crim. 26 mai 1922, Bull. crim. no 197. – Crim. 6 oct. 1971,
no 71-90.699, Bull. crim. no 252 ; D. 1971. 705). L’omission 25. Plan. — La forme des citations à comparaître (V. infra,
du nom de l’un des jurés emporte ainsi nullité du tirage au sort nos 32 s.) se trouve bien plus réglementée que celle des signifi-
du jury de jugement, mais aussi des débats et de l’arrêt (Crim. cations (V. infra, nos 26 s.).
25 mai 1972, no 72-90.028, Bull. crim. no 170). Mais ne sont
pas cause d’annulation : l’imprécision dans la dénomination de § 1er. – Formes de la signification
la profession d’un juré (Crim. 8 mars 1977, no 76-92.796, Bull.
crim. no 89 ; D. 1977. IR 241, obs. Puech) ou bien l’absence de A. – Mentions légales
traduction de la signification adressée à un accusé ne compre- 26. Légèreté du formalisme. — En ce qui concerne les signi-
nant pas ou peu la langue française, traduction qui n’est exigée fications, les exigences relatives au contenu sont moins nom-
par aucun texte (Crim. 6 déc. 1934, DH. 1935. 54). breuses dans le domaine pénal qu’en matière civile. Seules
B. – Significations des jugements correctionnels ou de police les prescriptions générales de l’article 550 du code de procé-
dure pénale ont en effet à être respectées. Aussi, selon l’ali-
21. Point de départ du délai de recours. — Les jugements rendus néa 4 du texte, l’exploit contient-il « la désignation du requérant,
par les juridictions répressives peuvent être classés en trois ca- la date, les nom, prénoms et adresse de l’huissier, ainsi que
tégories, selon la nature et la forme des recours dont ils sont sus- les nom, prénoms et adresse du destinataire ou, si le destina-

Rép. pén. Dalloz -4- avril 2013


CITATIONS ET SIGNIFICATIONS

taire est une personne morale, sa dénomination et son siège ». d’un délai plus long, bien que récemment raccourci à vingt jours
L’huissier doit en principe instrumenter lui-même, mais les ex- par la loi pénitentiaire no 2009-1436 du 24 novembre 2009 (JO
ploits peuvent néanmoins être dressés par un clerc assermenté 25 nov.). Le précédent délai avait en effet été jugé contraire à
(Crim. 29 oct. 1968, no 68-91.637, Bull. crim. no 272), l’absence l’article 6 de la Convention européenne des droits de l’homme
de précision de l’huissier selon laquelle l’exploit a été réalisé par (CEDH 22 mai 2008, Gacon c/ France, req. no 1092/04, RSC
un clerc assermenté ne portant aucun préjudice à la personne 2008. 635, obs. Giudicelli ; RSC 2008. Chron. 696. obs. Mar-
concernée par l’exploit (Crim. 29 juill. 1968, no 68-90.331, Bull. guénaud. – Crim. 17 sept. 2008, no 08-80.598, Bull. crim.
crim. no 241). En revanche, l’exigence de signature de l’origi- no 188 ; AJ pénal 2008. 456, obs. Saas ; D. 2008. AJ 2507,
nal de l’exploit par le destinataire (art. 550, dernier al.) est une obs. Girault. – Crim. 10 févr. 2009, no 08-83.837, Bull. crim.
formalité substantielle (Crim. 23 juill. 1975, no 75-91.057, Bull. no 30 ; D. 2009. AJ 814, obs. Girault ; AJ pénal 2009. 234, obs.
crim. no 191. – Crim. 26 mars 1992, no 91-85.341, Bull. crim. Saas). En cas de condamnation à une peine d’emprisonnement
no 130). ferme ou assortie d’un sursis partiel, lorsqu’il n’est pas établi que
la personne condamnée a eu connaissance de la signification,
27. Mentions non exigées. — N’est en particulier pas requise l’appel, tant en ce qui concerne les intérêts civils que la condam-
dans la signification la mention des voies de recours ouvertes nation pénale, reste recevable jusqu’à expiration des délais de
contre la décision signifiée, ni des délais avant lesquels ces re- prescription de la peine (C. pr. pén., art. 498-1, réd. issue de
cours peuvent être valablement exercés. Il est ainsi de juris- la L. no 2004-204 du 9 mars 2004). La connaissance de la si-
prudence constante que les dispositions du code de procédure gnification se déduit de l’avis constatant la remise de la lettre
civile concernant l’indication, dans les exploits de signification, recommandée ou du récépissé prévus aux articles 557 et 558
des voies de recours possibles et du délai dans lequel celles-ci du code de procédure pénale, d’un acte d’exécution quelconque
peuvent être exercées sont étrangères à la procédure pénale. ou de l’avis donné conformément à l’article 560.
Seules les prescriptions combinées des articles 488 et 550 et
suivants du code de procédure pénale sont applicables (Crim. 30. Délai d’opposition. — En ce qui concerne l’opposition, le dé-
5 nov. 1970, no 69-92.038, Bull. crim. no 292. – Crim. 30 juin lai est également de dix jours si le prévenu réside en France mé-
1976, no 75-91.701, Bull. crim. no 237). Aucune disposition lé- tropolitaine, d’un mois dans le cas contraire (C. pr. pén., art. 491
gale n’impose donc à l’huissier de porter dans son exploit l’in- et 492). Toutefois, s’il s’agit d’un jugement de condamnation et
dication des délais et modalités de recours contre une décision que le prévenu n’a pas eu connaissance de la signification, l’op-
rendue par défaut (Crim. 26 avr. 1988, no 87-83.905, inédit). position reste recevable jusqu’à expiration des délais de pres-
De même, aucune disposition n’impose aux huissiers d’indiquer cription de la peine (art. 492, al. 2).
dans l’acte de signification d’une ordonnance du juge d’instruc-
tion les délais et modalités de l’appel (Crim. 17 mai 1988, no 87- 31. Délai de pourvoi en cassation. — Enfin, le pourvoi en cas-
92-099, inédit). D’une façon générale, hormis le cas prévu par sation est recevable pendant cinq jours francs à compter de la
l’article 558, alinéa 2, du code de procédure pénale, la mention signification – et non du jour où la décision a été prononcée –
des voies de recours et de leurs modalités n’est donc pas obli- dans plusieurs hypothèses visées par l’article 568 du code de
gatoire (Crim. 10 mai 1995, no 94-82.855, inédit). Seule excep- procédure pénale : 1o pour la partie qui, après débat contradic-
tion, le texte prévoit l’obligation, pour l’huissier qui signifie à son toire, n’était pas présente ou représentée à l’audience où l’arrêt
étude un jugement rendu par itératif défaut, de mentionner dans a été prononcé, si elle n’avait pas été informée ainsi qu’il est
la lettre recommandée adressée à l’intéressé la nature de l’acte dit à l’article 462, alinéa 2 ; 2o pour le prévenu qui a été jugé en
signifié et le délai d’appel. son absence, mais après audition d’un avocat qui s’est présen-
té pour assurer sa défense, sans cependant être titulaire d’un
B. – Délais
mandat de représentation signé du prévenu ; 3o pour le prévenu
qui n’a pas comparu soit dans les cas prévus par l’article 410,
soit dans le cas prévu par le cinquième alinéa de l’article 411,
28. Délai d’instrumentation. — La loi no 2008-644 du 1er juillet
lorsque son avocat n’était pas présent ; 4o pour le prévenu qui a
2008 (préc. supra, no 5) a inséré un nouvel article 559-1 au code
été jugé par itératif défaut. Les dispositions de l’article 498-1 sont
de procédure pénale, qui prévoit pour l’huissier un délai d’instru-
applicables pour fixer le point de départ du délai de pourvoi en
mentation. Selon ce texte, lorsque l’exploit est une signification,
cassation d’une personne condamnée à une peine d’emprison-
l’huissier doit y avoir procédé à personne, à étude ou au parquet,
nement ferme ou à une peine d’emprisonnement assortie d’un
dans un délai maximal de quarante-cinq jours à compter de la
sursis partiel.
requête du ministère public ou de la partie civile. Dans le cas
contraire, à l’expiration de ce délai, il doit informer le ministère
public qu’il n’a pas pu accomplir la signification. Le parquet peut § 2. – Formes de la citation
alors requérir un agent de la force publique pour faire procéder
à des recherches en vue de découvrir l’adresse de l’intéressé. A. – Mentions légales
Les parties disposent de la faculté de porter à trois mois le délai
d’instrumentation en l’indiquant dans leur requête initiale, ou en 32. Fait poursuivi et texte de loi applicable. — La loi est plus
prolongeant le délai de quarante-cinq jours lorsque l’huissier les exigeante sur le contenu des citations que sur celui des signi-
informe qu’il n’a pu procéder à la signification (art. 559-1, al. 2, et fications. Au-delà des règles générales fixées par l’article 550
D. 46-5, al. 1er, issu du Décr. no 2008-1490 du 30 déc. 2008 rela- du code de procédure pénale pour tous les exploits (V. supra,
tif aux citations et significations en matière pénale [JO 31 déc.]). no 26), l’article 551 précise les mentions obligatoirement conte-
La signification demeure néanmoins régulière si elle a été ac- nues dans toute citation à comparaître. Il s’agit, en premier
complie après l’expiration du délai de quarante-cinq jours prévu lieu, « du fait poursuivi et du texte de loi qui le réprime » (al. 2).
par l’article 559-1 ou du délai de trois mois fixé par le ministère La citation, qui comporte la description détaillée des faits pour-
public ou la partie civile (art. D. 46-7). suivis et la référence aux principaux textes de loi qui les ré-
priment, met suffisamment le prévenu en mesure de préparer
29. Délai de d’appel. — Lorsque la décision est signifiée, les dé- sa défense et n’encourt donc pas l’annulation (Crim. 10 sept.
lais de recours courent à compter de la signification. Ils sont de 2008, no 08-80.817, Bull. crim. no 183 ; AJ pénal 2008. 516).
dix jours en ce qui concerne l’appel de toutes les parties (C. pr. Dans le même sens, peu importe que la citation vise à tort cer-
pén., art. 498), à l’exception du procureur général qui bénéficie tains articles du code, dès lors qu’elle comporte le détail des faits

avril 2013 -5- Rép. pén. Dalloz


CITATIONS ET SIGNIFICATIONS

reprochés et l’article du code dont la violation constitue réelle- Crim. 26 sept. 2006, no 05-87.681, Bull. crim. no 237 ; AJ pé-
ment l’infraction visée dans la poursuite (Crim. 14 janv. 2004, nal 2006. 451 ; RSC 2007. 74, note Fortis). Si la citation est
no 02-87.935, Bull. crim. no 13 ; JCP 2004. IV. 1493). délivrée à l’encontre d’une personne morale, elle doit indiquer,
non pas le nom du représentant légal, mais du moins sa qualité
33. Code de la route. — Une jurisprudence importante s’est (art. 706-43). Cependant, l’obligation d’énoncer le fait poursuivi
développée en matière d’infractions au code de la route, quant n’impose pas d’identifier dans la citation l’organe ou le repré-
à la responsabilité pécuniaire du propriétaire du véhicule. Il en sentant ayant commis l’infraction pour le compte de la personne
résulte qu’il n’est pas nécessaire que la citation vise l’article morale poursuivie (Crim. 24 mai 2005, no 04-86.813, Bull. crim.
L. 121-3 du code de la route pour que le propriétaire puisse no 154 ; D. 2005. IR 1807).
être déclaré redevable financièrement de l’amende encourue
pour excès de vitesse lorsqu’il n’a pu établir qu’il n’était pas 37. Témoins. — La citation délivrée à un témoin doit en outre
l’auteur de l’infraction, car cet article du code de la route n’est préciser que la non-comparution, le refus de témoigner ou le faux
pas un texte d’incrimination (Crim. 1er oct. 2003, no 02-87.349, témoignage sont punis par la loi (C. pr. pén., art. 551, al. 5).
Bull. crim. no 179 ; D. 2003. IR 2726 ; JCP 2003. IV. 2921 ; AJ
pénal 2004. 30 ; Dr. pénal 2004. Comm. 6, obs. J.-H. Robert). 38. Majeurs protégés. — Répondant à une jurisprudence de la
De plus, lorsqu’un arrêté préfectoral réglementant la circulation Cour européenne des droits de l’homme, qui avait par deux fois
(Crim. 16 janv. 2008, no 06-88.637, Bull. crim. no 10) ou portant condamné la France (CEDH 30 janv. 2001, Vaudelle c/ France,
injonction de restitution du permis de conduire (Crim. 31 oct. req. no 35683/97, § 65 ; D. 2002. 353, note Gouttenoire-Cornut
2006, no 06-84.670, Bull. crim. no 269 ; D. 2006. IR 3012 ; AJ et Rubi-Cavagna. – CEDH 26 sept. 2006, Labergére c/ France,
pénal 2007. 87, obs. Saas ; Procédures 2007. Comm. 94, obs. req. no 16846/02) en raison de l’inadéquation de notre procé-
Buisson) est en cause, la citation est parfaitement régulière dure pénale au cas particulier des majeurs protégés, la chambre
dès lors qu’elle mentionne uniquement le texte du code de la criminelle de la Cour de cassation (Crim. 16 janv. 2008, no 07-
route applicable, nonobstant le défaut de référence à la décision 81.611, inédit ; RSC 2008. 366, obs. Finielz) puis le législateur
préfectorale. (C. pr. pén., art. 706-112 à 706-118 issus de la L. no 2007-308
du 5 mars 2007 portant réforme de la protection juridique des
34. Non-application en cause d’appel. — La citation à compa- majeurs [JO 7 mars]) sont successivement intervenus en ce do-
raître devant la cour d’appel ayant seulement pour objet d’infor- maine. Toute personne majeure poursuivie, dont il est établi en
mer les parties de la date à laquelle l’affaire doit être appelée, elle cours de procédure qu’elle fait l’objet d’une mesure de protec-
n’est pas soumise aux prescriptions de l’article 551, alinéa 2, du tion juridique – tutelle ou curatelle –, doit désormais être assis-
code de procédure pénale concernant le fait poursuivi et le texte tée d’un avocat (art. 706-116). Par ailleurs, les nouvelles dispo-
de loi qui le réprime (Crim. 5 janv. 1993, no 91-86.921, Bull. crim. sitions imposent aux autorités judiciaires d’aviser le curateur ou
no 4. – Crim. 10 avr. 1995, no 94-82.026, Bull. crim. no 153 ; Pro- le tuteur des poursuites, des alternatives aux poursuites, com-
cédures 1995. Comm. 187, obs. Buisson). parutions sur reconnaissance préalable de culpabilité, auditions
comme témoin assisté, des dates d’audiences, des décisions
35. Coordonnées de l’audience et des parties. — Selon l’alinéa 3 de non-lieu, relaxe, acquittement, irresponsabilité pour cause
de l’article 551 du code de procédure pénale, la citation indique de trouble mental, condamnation dont la personne protégée fait
le tribunal saisi, le lieu, l’heure et la date de l’audience, et pré- l’objet (art. 706-113).
cise la qualité de la personne citée (prévenu, civilement respon-
sable, témoin). La nullité n’est encourue qu’en cas d’atteinte aux B. – Délais
intérêts de la personne qu’elle concerne (C. pr. pén., art. 565.
– V. aussi infra, no 84), ce qui est le cas, par exemple, d’une 39. Délais entre la citation et la comparution. — L’article 552
erreur dans l’indication de la date de l’audience (Crim. 3 sept. du code de procédure pénale établit à dix jours au moins le dé-
2008, no 08-82.434, Bull. crim. no 175 ; AJ pénal 2008. 516), de lai entre le jour où la citation est délivrée et le jour fixé pour la
son lieu (Crim. 7 mai 1996, no 95-82.637, Bull. crim. no 193. comparution devant le tribunal correctionnel ou de police, si la
– Crim. 4 mai 2006, no 05-85.239, Bull. crim. no 121 ; AJ pénal personne visée réside en France métropolitaine, ou si, résidant
2006. 317) ou de son heure (Crim. 22 mai 1990, no 89-86.836, dans un département d’outre-mer, elle est citée devant un tribu-
Bull. crim. no 208), dès lors que le prévenu n’était ni présent ni nal de ce département. Le délai est augmenté d’un mois si la
représenté. De même, la citation n’est pas régulière lorsque la partie citée devant un tribunal d’un département d’outre-mer n’y
copie de la citation remise en mairie et la lettre recommandée réside pas, ou si, citée devant un tribunal de la France métro-
de l’huissier avisant le prévenu de ce dépôt indiquent une date politaine, elle réside dans un département d’outre-mer, à Saint-
erronée, postérieure à celle mentionnée sur l’original, cette irré- Pierre-et-Miquelon ou Mayotte (V. Outre-mer [Départements et
gularité portant atteinte aux droits de la défense (Crim. 19 sept. régions, territoires, collectivités et pays]). Enfin, si la partie citée
2007, no 07-82.496, Bull. crim. no 218). Si la citation est délivrée réside dans un État membre de l’Union européenne, le délai est
à la requête de la partie civile – personne physique – elle men- augmenté d’un mois, et de deux mois si elle réside à l’étranger
tionne ses nom, prénoms, profession, et domicile réel ou élu. hors Union européenne.

36. Personnes morales. — Des précisions doivent encore être 40. Sanction. — L’article 553 du code de procédure pénale pré-
apportées dans la citation délivrée à la requête ou à l’encontre voit que, si les délais de l’article 552 n’ont pas été respectés, la
d’une personne morale. En effet, lorsque la citation est déli- citation doit être déclarée nulle par le tribunal, si la partie citée
vrée à la requête d’une partie civile – personne morale –, elle ne se présente pas. Dans le cas où elle se présente, la cita-
doit indiquer sa forme, sa dénomination et l’organe qui la repré- tion n’est pas nulle mais le tribunal doit, sur la demande de la
sente légalement (art. 551, al. 4 issu de la L. no 2008-644 du partie citée, renvoyer l’affaire à une audience ultérieure. Cette
1er juill. 2008). Il n’est plus nécessaire de préciser le nom du demande doit être présentée in limine litis. L’inobservation des
représentant légal, celle de l’organe suffit. Aussi, est recevable délais de l’article 552 entraîne donc par principe la nullité de la
la citation de la partie civile, personne morale « représentée par poursuite (Crim. 17 nov. 1965, no 65-91.319, Bull. crim. no 235.
son conseil d’administration actuellement en fonction » (Crim. – Crim. 19 oct. 1999, no 99-82.466, Bull. crim. no 223), mais il
23 mai 2006, no 04-86.541, Bull. crim. no 140. – Dans le même s’agit d’une nullité à grief, qui peut donc être effacée par la com-
sens, s’agissant du « président de l’association », partie civile : parution volontaire du prévenu (Crim. 7 nov. 1968, no 68-91.175,

Rép. pén. Dalloz -6- avril 2013


CITATIONS ET SIGNIFICATIONS

Bull. crim. no 289). De plus, le ministère public ou la partie ci- ou d’effectuer plusieurs passages (Civ. 2e, 29 mars 1984, RTD
vile, qui auraient constaté le non-respect des exigences de l’ar- civ. 1984. 558, obs. Perrot).
ticle 552, disposent de la faculté de délivrer une autre citation
respectant le délai légal, la juridiction étant alors tenue de sta- 45. Diligences (mention). — Selon l’article 563 du code de pro-
tuer (Crim. 13 avr. 1999, no 98-82.466, Bull. crim. no 75). cédure pénale, l’huissier doit mentionner sur l’original de l’ex-
ploit, sous forme de procès-verbal, ses diligences, ainsi que les
41. Évocation. — Enfin, une cour d’appel, après avoir constaté réponses qui ont été faites à ses différentes interpellations. La
la nullité du jugement de condamnation pour violation des délais jurisprudence impose par conséquent que les circonstances ca-
imposés par l’article 552 du code de procédure pénale, doit évo- ractérisant l’impossibilité de la remise à personne soient men-
quer et statuer au fond (Crim. 12 avr. 2005, no 05-80.870, Bull. tionnées dans l’exploit (Crim. 20 févr. 1986, no 84-92.277, Bull.
crim. no 120 ; D. 2005. IR 1376 ; JCP 2005. IV. 2269). En effet, crim. no 69 ; RSC 1986. 893, note Braunschweig). La mention
la jurisprudence décide de façon constante que les dispositions dans l’exploit des diligences accomplies par l’huissier vaut jus-
de l’article 520 du code de procédure pénale, qui imposent l’évo- qu’à inscription de faux (Crim. 6 nov. 1984, no 83-93.301, Bull.
cation aux juges d’appel, en cas d’annulation du jugement pour crim. no 334) ; elle n’a pas à être manuscrite, la chambre crimi-
violation ou omission, des formes prescrites par la loi à peine de nelle de la Cour de cassation ayant reconnu la même valeur pro-
nullité, ne sont pas limitatives et s’étendent au cas où l’irrégula- batoire à une mention pré-imprimée cochée par l’huissier (Crim.
rité affecte l’acte par lequel le tribunal compétent est saisi (par 9 déc. 2008, no 07-88.027, Bull. crim. no 249 ; D. 2009. AJ 231 ;
exemple : Crim. 16 févr. 1972, no 71-90.104, Bull. crim. no 60. AJ pénal 2009. 84).
– Crim. 26 avr. 1972, no 70-93.153, Bull. crim. no 144. – Crim.
18 juill. 1985, no 84-95.325, Bull. crim. no 268. – Crim. 31 mai 46. Détenu. — La loi no 2008-644 du 1er juillet 2008 (préc. supra,
1989, no 88-83.151, Bull. crim. no 228. – Sur l’évocation de ma- no 5) a inséré un article 555-1 au code de procédure pénale, aux
nière plus générale, V. infra, nos 94 s.). termes duquel « vaut signification à personne par exploit d’huis-
sier la notification d’une décision effectuée soit, si la personne
est détenue, par le chef de l’établissement pénitentiaire, soit, si
SECTION 2 la personne se trouve dans les locaux d’une juridiction pénale,
Modes de remise des exploits par un greffier ou un magistrat ». Et, selon les dispositions de
l’article 390-1 du même code, le prévenu en détention provisoire
42. Diversités des situations. — Lorsque l’huissier doit remettre pourra se voir notifier toute convocation en justice par le chef
un exploit, il peut tout d’abord se trouver face à une situation de l’établissement pénitentiaire, qui vaudra citation à personne
relativement simple, où la personne visée demeure en France (V. supra, no 11). Toute citation ou signification en détention peut
à un domicile a priori connu. Dans ces hypothèses, le législa- donc désormais s’effectuer par l’intermédiaire d’une notification
teur a établi deux procédures de remise, organisées de façon opérée par le chef d’établissement (en pratique, par le greffe) à
hiérarchique, en fonction des difficultés rencontrées par l’officier la personne détenue, cette remise étant assimilée à une remise
ministériel dans l’accomplissement de sa mission : l’exploit sera à personne. Avant l’entrée en vigueur de ces nouvelles disposi-
délivré à personne ou au domicile (V. infra, nos 43 s.). Lorsque la tions, il était jugé que l’huissier devant lequel un détenu refusait
situation est plus complexe – personne visée résidant à l’étran- de se laisser conduire avait accompli toutes diligences utiles en
ger ou sans domicile connu –, la citation ou signification se fera à faisant signer l’original par le surveillant-chef, puis en envoyant
parquet (V. infra, nos 61 s.). Enfin, une obligation particulière de un avis à l’intéressé par lettre recommandée avec accusé de ré-
déclaration d’adresse pèse sur certaines parties à la procédure ception (Crim. 22 déc. 1975, no 75-92.467, Bull. crim. no 295).
(V. infra, nos 47 s.).
ART. 2. – REMISE À DOMICILE ET PROCÉDURES ASSOCIÉES
ART. 1er. – REMISE À PERSONNE
47. Principe de subsidiarité. — Lorsque la remise à la personne
43. Principe. — Posé par l’article 555 du code de procédure même du destinataire se révèle impossible, l’huissier doit procé-
pénale, le principe est que l’huissier « doit faire toutes diligences der à une remise au domicile. Il existe ainsi un principe de subsi-
pour parvenir à la délivrance de son exploit à la personne même diarité de la remise à domicile par rapport à la remise à personne,
du destinataire ou, si le destinataire est une personne morale, à le législateur ayant privilégié ce dernier mode. Par ailleurs, la
son représentant légal, à un fondé de pouvoir de ce dernier ou remise à domicile recouvre deux réalités, dont la seconde a été
à toute personne habilitée à cet effet ». Lorsque le destinataire largement remaniée par la loi no 2008-644 du 1er juillet 2008 : la
est une personne morale, l’huissier est en outre tenu d’informer remise à domicile proprement dite, et la remise à l’étude – qui
celle-ci par lettre simple de la signification effectuée, du nom du vient se substituer à l’ancienne remise en mairie.
requérant, ainsi que de l’identité de la personne à laquelle la
copie a été remise (al. 2). § 1er. – Remise à domicile proprement dite
44. Diligences (étendue). — L’article 556 ancien du code de 48. Textes applicables ; principes. — Les articles 556 et 557 du
procédure pénale imposait aux huissiers d’effectuer certaines code de procédure pénale fixent les modalités de la remise à do-
diligences lorsque la personne était absente de son domicile. micile, le domicile de la personne morale s’entendant du lieu de
Ainsi devait-il interpeller la personne présente à ce domicile sur son siège (C. pr. pén., art. 557, dernier al.). Si la personne visée
l’adresse à laquelle pouvait être trouvé le destinataire de l’ex- par l’exploit est absente de son domicile, la copie est remise à un
ploit, puis se rendre à cette adresse. Mais cette obligation offrait parent, allié, « serviteur » ou à une personne résidant à ce domi-
parfois, comme le soulignait la circulaire d’application de l’ordon- cile. L’huissier indique alors dans l’exploit la qualité déclarée par
nance no 60-529 du 4 juin 1960, plus d’inconvénients que d’avan- la personne à laquelle la remise a été faite. L’officier ministériel
tages…. Par conséquent, l’étendue des diligences à accomplir doit ensuite procéder sans délai à deux formalités alternatives
n’est plus détaillée dans les textes, qui s’en remettent à l’appré- (V. infra, no 50) : soit l’envoi d’une lettre recommandée avec avis
ciation personnelle de la situation faite par l’officier ministériel, de réception informant le destinataire de l’exploit, soit l’envoi par
sous le contrôle des juridictions du fond. S’il est ainsi possible à lettre simple d’une copie de l’acte accompagnée d’un récépissé
l’huissier de se transporter en tout lieu, en revanche, aucune dis- que le destinataire est invité à réexpédier par voie postale ou à
position légale ne lui impose de se rendre à plusieurs adresses déposer, signé, à l’étude de l’huissier. Lorsque la personne a été
successives – notamment sur le lieu de travail du destinataire – touchée par la lettre – simple ou recommandée –, l’exploit remis

avril 2013 -7- Rép. pén. Dalloz


CITATIONS ET SIGNIFICATIONS

au domicile produit les mêmes effets que s’il avait été remis à de donner l’ordre à la force publique de rechercher directement
personne. la personne, et non plus uniquement son adresse (C. pr. pén.,
art. 560). En pratique, cet ordre de recherche fera alors l’objet
49. Personnes pouvant recevoir copie de l’acte. — Contraire- d’une diffusion au fichier des personnes recherchées. Si le pré-
ment au code de procédure civile, qui vise toute personne pré- venu est découvert avant la date fixée pour l’audience, le pro-
sente au domicile du destinataire de l’acte, le code de procédure cureur en est immédiatement avisé et peut adresser, par tout
pénale énumère les personnes ayant qualité pour recevoir co- moyen, une copie de la citation pour notification par un agent
pie de l’exploit. Cette restriction s’explique par la plus grande ou un officier de police judiciaire. Cette notification vaut alors
nécessité de préserver la confidentialité du contenu de l’acte de citation à personne. La loi ne précisant pas que les délais pré-
procédure pénale. La copie ne pourrait ainsi être remise, par vus par l’article 552 doivent être respectés, cette notification de-
exemple, à un ami de passage. Sont ainsi autorisés à recevoir meure valable si elle est intervenue moins de dix jours avant
l’exploit les parents, alliés, serviteurs ou personnes résidant au l’audience. Dans une telle hypothèse toutefois, il appartiendra
domicile (C. pr. pén., art. 556). Le terme désuet de « serviteur » au parquet d’appuyer la demande de renvoi éventuellement for-
désigne la personne employée au domicile du destinataire, que mulée par le prévenu pour préparer sa défense. Si le prévenu
ce soit à plein temps ou de façon occasionnelle. Il pourra s’agir n’a pas été découvert avant la date d’audience, le procureur peut
d’un employé de jardinage, d’une baby-sitter, etc. Le gardien est soit laisser le tribunal rendre un jugement par défaut, à condition
assimilé par la jurisprudence à un serviteur, car il est le prépo- que la citation à parquet ait été régularisée par l’établissement
sé des occupants de l’immeuble, qu’ils soient propriétaires ou du procès-verbal de vaines recherches, soit, comme le précise
locataires (Crim. 4 avr. 1974, D. 1974. 668). En revanche, la le nouveau texte, maintenir l’ordre de recherche, ce qui implique
signification ne peut être tenue comme régulièrement faite à do- que le jugement ne pourra être rendu, le tribunal n’ayant pas
micile lorsque l’huissier s’est borné à remettre copie de l’exploit été valablement saisi faute de citation à parquet. Dans cette
à la concierge de l’ancien domicile de l’intéressé et à envoyer seconde hypothèse, en cas de découverte de l’intéressé, le pro-
la lettre recommandée à son nouveau domicile (Crim. 7 janv. cureur peut lui faire notifier, en application de l’article 390-1, une
1969, no 67-93.176, Bull. crim. no 12 ; JCP 1969. II. 15928, note convocation en justice (Circ. du 14 févr. 1995 commentant les
Chambon). dispositions de la L. no 95-125 du 8 févr. 1995, pt 3.1).

50. Formalité de la lettre simple ou recommandée. — L’alterna- 54. Nature de l’ordre. — L’ordre de recherche émis par le procu-
tive permettant à l’huissier d’envoyer une lettre recommandée reur ne doit pas être assimilé à un mandat d’amener ou d’arrêt.
avec avis de réception ou une lettre simple, à charge pour le Il ne permet pas aux officiers de police judiciaire de procéder à
destinataire de réexpédier le récépissé, date de la simplification l’arrestation ou à la rétention de la personne sans son consen-
opérée par la loi no 2009-526 du 12 mai 2009 de simplification tement. Néanmoins, le contrôle et la vérification d’identité per-
et de clarification du droit et d’allègement des procédures (JO mettront souvent, en application des articles 78-1 et suivants,
13 mai). Auparavant, il bénéficiait uniquement de la possibili- de connaître son adresse. De plus, les policiers ou gendarmes
té de doubler l’envoi de la lettre recommandée avec celui d’une peuvent l’inviter à demeurer dans leurs locaux le temps de rece-
lettre simple. Il était alors jugé que l’envoi d’une lettre simple ne voir les instructions du parquet.
satisfaisait pas aux prescriptions de l’article 557 (Crim. 8 janv.
1991, no 90-80.593, Bull. crim. no 13). 55. Réquisition auprès des administrations. — Le procureur de
la République, toujours s’il s’agit d’une citation à prévenu, jouit
51. Effets. — Lorsqu’il est prouvé, par l’avis de réception ou le enfin de la possibilité de requérir de toute administration, entre-
récépissé signé par l’intéressé que celui-ci a bien été informé prise, établissement ou organisme soumis au contrôle de l’au-
du passage de l’huissier, l’exploit remis à une personne résidant torité administrative, la communication de tous renseignements
au domicile produit les mêmes effets que s’il avait été délivré à en sa possession aux fins de déterminer l’adresse du prévenu,
personne. L’envoi de la lettre simple ou recommandée est donc sans qu’il soit possible de lui opposer le secret professionnel.
loin de constituer une formalité annexe. Comme le notent les
professionnels, les rédacteurs du code de procédure pénale ont § 2. – Remise à l’étude de l’huissier
mélangé signification et notification dans le cadre de la remise
des exploits (V. supra, no 2). En effet, la lettre « constitue presque 56. Nouvelle procédure. — L’article 558 du code de procédure
le doublement de la signification par une notification puisqu’elle pénale a été presque totalement réécrit par la loi no 2008-644
peut requalifier le mode de remise : lorsqu’il est établi qu’elle a du 1er juillet 2008 (préc. supra, no 5), elle-même complétée par
touché le destinataire, l’exploit produit les mêmes effets que s’il celle du 12 mai 2009 (préc. supra, no 50). Du texte antérieur,
avait été délivré à personne » (V. Huissier de justice). ne subsiste que l’alinéa 1er qui dispose : « Si l’huissier ne trouve
personne au domicile de celui que l’exploit concerne, il vérifie
52. Recherche par la force publique. — Lorsqu’il n’est pas éta- immédiatement l’exactitude de ce domicile ». Pour la suite, la
bli que l’intéressé a reçu la lettre que lui a adressée l’huissier procédure de remise en mairie a été abrogée au profit de celle
conformément aux dispositions des articles 557 et 558 du code de la remise à l’étude de l’huissier. Lorsque le domicile indiqué
de procédure pénale (ou lorsque l’exploit a été délivré à parquet), est bien celui de l’intéressé, l’huissier dispose de trois possibili-
le procureur de la République peut requérir un officier ou agent tés : procéder par lettre recommandée avec avis de réception,
de la force publique afin de faire procéder à des recherches sur par lettre simple, ou par avis de passage et lettre simple. La lettre
l’adresse de l’intéressé. Lorsque le destinataire est découvert, recommandée, la lettre simple, ou l’avis de passage invitent le
l’officier ou l’agent de police judiciaire lui donne connaissance de destinataire de l’acte à se présenter à l’étude afin de retirer, dans
l’exploit, qui produit alors les mêmes effets que s’’il avait été déli- les plus brefs délais, copie de l’exploit contre récépissé ou émar-
vré à personne. Si l’adresse de l’intéressé n’est pas découverte, gement. Lorsqu’il résulte de l’avis de réception ou du récépissé
les agents ou officiers de police judiciaire transmettent au procu- renvoyé que le destinataire a été touché par l’envoi de l’huissier,
reur un procès-verbal de vaines recherches, qui a pour consé- l’exploit déposé à l’étude produit les mêmes effets que s’il avait
quence de permettre un jugement par défaut. été délivré à personne.

53. Ordre de recherche d’un prévenu. — S’il s’agit d’une ci- 57. Exigence de célérité. — À l’instar de l’ancien, le nouvel ar-
tation à prévenu, le procureur dispose également de la faculté ticle 558 exige de l’huissier qu’il accomplisse la formalité de la

Rép. pén. Dalloz -8- avril 2013


CITATIONS ET SIGNIFICATIONS

lettre recommandée « sans délai ». Il est raisonnable d’imaginer ou si le siège de la personne morale est inconnu, l’huissier remet
que la jurisprudence rendue avant l’entrée en vigueur des nou- une copie de l’exploit au parquet du procureur de la République
velles dispositions demeurera de droit positif : la chambre crimi- du tribunal saisi. L’acte est remis, à pli découvert, à un magistrat
nelle de la Cour de cassation se montre en effet particulièrement ou un fonctionnaire du parquet. L’habilitation de la personne qui
vigilante, sévère même, à l’égard des officiers ministériels, en ju- le reçoit, s’il ne s’agit du procureur de la République ou de l’un de
geant qu’une signification n’est parfaite et ne fait courir le délai ses substituts, est présumée. Il s’agit d’une présomption simple
que dans la mesure où la formalité de l’envoi de la lettre recom- qui empêche, à défaut de preuve contraire, une cour d’appel de
mandée a été accomplie dans le temps exigé (Crim. 14 févr. prononcer la nullité des poursuites en se fondant sur l’absence
1978, no 77-90.348, Bull. crim. no 55 ; D. 1978. IR 330) ; la re- d’indication sur l’acte de l’habilitation du greffier qui l’avait reçu
mise de l’exploit est ainsi nulle si la lettre recommandée n’est (Crim. 18 sept. 2001, no 00-86.649, Bull. crim. no 182 ; Dr. pénal
pas envoyée sans délai, mais sept jours après la signification 2002. Comm. 39, obs. Véron).
(Crim. 26 sept. 1988, no 87-81.162, Bull. crim. no 323)… ou
même trois jours après (Crim. 28 juin 1990, no 89-86.7169, Bull. 63. Domicile, résidence ou siège inconnu. — La remise à
crim. no 272. – Crim. 13 déc. 1995, no 95-80.713, Bull. crim. parquet n’est possible qu’en cas d’impossibilité d’identifier le
no 382 ; Dr. pénal 1996. Chron. 27, obs. Lesclous et Marsat). domicile, la résidence ou le siège de la personne visée par
En ce qui concerne la lettre simple ou l’avis de passage, l’ali- l’acte. Cette impossibilité doit être réelle, les autorités judiciaires
néa 4 de l’article 558 ne pose pas directement d’exigence de comme l’huissier étant tenus d’un minimum de rigueur. Une
célérité. Il prévoit néanmoins que ces formalités peuvent être signification à parquet sera déclarée nulle si le procureur de
accomplies par l’huissier « à la place de la lettre recommandée » la République dispose dans le dossier de la procédure d’in-
(réd. issue de la L. no 2009-526 du 12 mai 2009). Là encore, il dications précises lui permettant de connaître l’adresse où la
est donc loisible d’imaginer une extension de la jurisprudence de personne est susceptible de résider. Déjà jugé : nullité de la
la chambre criminelle de la Cour de cassation, qui devra cepen- signification à parquet d’un jugement rendu par itératif défaut
dant être confirmée. tandis que figurait au dossier l’adresse à laquelle le prévenu
avait été découvert par la gendarmerie lors de la notification du
58. Preuve ; effets. — La preuve de l’accomplissement des for- jugement par défaut (Crim. 20 juill. 1977, no 77-90.654 Bull.
malités de la remise à domicile peut résulter des simples men- crim. no 265 ; D. 1977. IR 407) ; nullité de la signification d’un
tions de l’huissier, qui valent jusqu’à inscription de faux, quand jugement faite à parquet en raison des « recherches infruc-
bien même le dossier ne comporterait pas l’avis de réception. tueuses réalisées à la dernière adresse connue du prévenu »,
En cette hypothèse, la citation à comparaître n’est pas décla- alors que figurait au dossier une fiche pénale indiquant que le
rée nulle (Crim. 6 nov. 1984, no 83-93.301, Bull. crim. no 334 ; prévenu se trouvait détenu en maison d’arrêt, le procureur ayant
D. 1985. IR 161). En revanche, la preuve n’étant pas appor- l’obligation de faire signifier la décision à l’adresse du prévenu
tée que le prévenu a eu connaissance de la citation, le tribu- telle qu’elle apparaissait dans le dernier état de la procédure
nal se trouve placé dans une des rares hypothèses qui sub- (Crim. 27 juin 2000, no 00-80.069, Bull. crim. no 245 ; D. 2000.
siste où le prévenu ne peut être jugé que par défaut (C. pr. IR 259 ; Dr. pénal 2001. Chron. 11, obs. Marsat). De son côté, il
pén., art. 410, 487. – V. Jugement par défaut. – Crim. 6 févr. appartient à l’huissier de justice de mentionner ses recherches
1969, no 68-92.023, Bull. crim. no 66 ; D. 1969. 314 ; JCP 1969. au procès-verbal (C. pr. pén., art. 563), le fait, par exemple,
II. 15994, note Escande. – Crim. 31 janv. 1990, no 89-84.819, de mentionner sans déplacement qu’un précédent acte avait
Bull. crim. no 53). L’exploit n’est donc pas privé de tout effet, révélé que le destinataire était sans domicile connu se révélant
simplement de ceux d’un acte remis à personne. insuffisant aux yeux des juges (Paris, ord. CME, 21 nov. 1985,
Bull. avoués 1986. 4. – V. Huissier de justice). S’agissant d’une
59. Erreurs. — Sur les erreurs susceptibles d’affecter l’exploit,
société ou d’une association, l’huissier devra, à tout le moins,
les lettres recommandées ou simples, se reporter au régime gé-
effectuer une recherche au greffe du tribunal de commerce ou
néral des nullités (V. infra, no 84).
bien auprès des services de la préfecture.
60. Délais de l’article 552. — Le dernier alinéa de l’article 558
du code de procédure pénale indique que, si l’exploit est une 64. Recherches supplémentaires. — À défaut, comme l’y auto-
citation à comparaître, il ne peut produire les effets d’un acte rise l’article 563, alinéa 2, du code de procédure pénale, le procu-
remis à personne – engendrer, par conséquent, l’obligation de reur de la République pourra lui prescrire d’entamer de nouvelles
comparaître pour le prévenu – qu’à condition que le délai entre, recherches, s’il estime incomplètes celles qui ont été effectuées.
d’une part, le jour où l’avis de réception est signé par l’intéressé, Les dispositions de l’article 560 relatives aux recherches diligen-
le jour où le récépissé a été renvoyé ou le jour où la personne tées par la force publique sur ordre du procureur sont applicables
s’est présentée à l’étude et, d’autre part, le jour indiqué pour la (V. supra, nos 52 s.).
comparution devant le tribunal correctionnel ou de police est au
moins égal à celui fixé, compte tenu de l’éloignement du domicile § 2. – Remise à parquet diplomatique
de l’intéressé, par l’article 552.
65. Procédure. — Si la personne visée par l’exploit réside à
l’étranger, ou a son siège à l’étranger s’il s’agit d’une personne
ART. 3. – REMISE À PARQUET
morale, la citation ou la signification est remise au parquet du
61. Hypothèses. — L’exploit est remis à parquet soit lorsque la procureur de la République près le tribunal saisi. Celui-ci vise
personne visée est sans domicile, résidence ou siège connus l’original et en envoie une copie au ministère des Affaires étran-
(C. pr. pén., art. 559), soit, lorsqu’elle réside à l’étranger gères ou à toute autorité déterminée par les conventions inter-
(art. 662). On parle, dans cette dernière hypothèse, de remise nationales (C. pr. pén., art. 562).
« à parquet diplomatique ».
66. Délais de l’article 552. — Si l’exploit est une citation, les dis-
§ 1er. – Absence de domicile, résidence ou siège connu positions de l’article 552 doivent être respectées, qui établissent
à un mois et dix jours le délai entre le jour où la citation est
62. Personnes physiques et morales. — Depuis l’entrée en vi- délivrée et le jour de l’audience, lorsque la personne demeure
gueur du code pénal le 1er mars 1994, l’article 559 du code de dans un État membre de l’Union européenne, et à deux mois et
procédure prévoit, en ses deux alinéas, que si la personne phy- dix jours lorsque la personne demeure dans un autre État. En-
sique visée par l’exploit est sans domicile ou résidence connus court dès lors la cassation la décision des juges du fond qui avait

avril 2013 -9- Rép. pén. Dalloz


CITATIONS ET SIGNIFICATIONS

statué par arrêt contradictoire à signifier sans constater que le qui, dans ces conditions, ne se présente pas à l’audience, est
prévenu, domicilié à l’étranger, avait eu connaissance de la ci- jugé contradictoirement à signifier. L’obligation de déclaration
tation dans le délai fixé par l’article 552 (Crim. 13 oct. 2009, d’adresse pèse encore sur le condamné non détenu, qui est
no 09-81.830, Bull. crim. no 168 ; AJ pénal 2009. 508. – V. aussi, tenu de déclarer son adresse au juge de l’application des peines
dans le même sens, Crim. 7 janv. 2009, no 08-84.137, inédit). qui le suit (C. pr. pén., art. 712-9). S’il n’a pas fait de déclaration
d’adresse au juge de l’application des peines, l’adresse figurant
67. Effets (citation). — Les citations à parquet diplomatiques dans le dossier de la procédure est considérée comme son
obéissent aux règles générales s’appliquant aux citations en jus- adresse déclarée ; et, lorsque le condamné est libéré, son
tice (Crim. 16 oct. 1984, no 83-95.076, Bull. crim. no 304). Par adresse déclarée est celle donnée au greffe de l’établissement
conséquent, en cas de non-comparution et de non-représenta- pénitentiaire au moment de sa levée d’écrou (art. D. 49-22).
tion du prévenu par un avocat, la décision est rendue par défaut, S’il ne se présente pas au débat contradictoire devant le juge
sauf s’il est établi qu’il a eu connaissance de la citation. Dans ou le tribunal de l’application des peines, alors qu’il a été cité à
cette hypothèse, le jugement sera rendu contradictoirement à cette adresse, le juge peut statuer en son absence et le délai
signifier (C. pr. pén., art. 410). d’appel court à compter de la signification sauf, là encore, s’il
s’agit d’une décision défavorable.
68. Effets (signification). — En droit commun, les délais de re-
cours, et notamment le délai d’appel, courent à compter de la 71. Adresse déclarée. — Le déclarant peut indiquer son adresse
signification, quel qu’en soit le mode. En cas de signification à personnelle ou bien celle d’un tiers chargé de recevoir les actes
parquet, elle seule suffit donc à faire courir le délai d’appel, ce qui lui sont destinés (C. pr. pén., art. 89 et 116). Il peut s’agir
qui est « un comble en matière pénale où les droits de la dé- d’un avocat ou d’une autre personne, l’accord de celle-ci étant
fense devraient être particulièrement protégés » (HUET et KOE- indispensable mais pouvant être recueilli par tout moyen, aucune
RING-JOULIN, Droit pénal international, 2008, coll. Thémis, forme particulière n’étant imposée par les textes (Crim. 19 nov.
Droit privé, PUF, no 164). C’est pourquoi plusieurs conventions 1997, no 96-85.203, Bull. crim. no 396. – Crim. 9 nov. 1998,
internationales dérogent à la règle pour prévoir que le délai ne no 98-80.752, Bull. crim. no 290 ; Procédures 1999. Comm. 103,
commence à courir qu’à compter du jour où la signification a été obs. Buisson). Néanmoins, le fait qu’un avocat accepte de dé-
remise à la personne. On peut par exemple citer l’article 7 de la fendre une partie n’implique pas pour autant son acceptation de
Convention européenne d’entraide judiciaire en matière pénale recevoir les actes de procédure destinés à celle-ci (Crim. 14 nov.
du 20 avril 1959, ratifiée par la France. 1991, no 90-87. 407, Bull. crim. no 412). Le tiers chargé de
recevoir les actes ne doit pas être confondu avec celui chez
qui le déclarant est simplement domicilié, et qui n’a reçu au-
ART. 4. – OBLIGATION DE DÉCLARATION D’ADRESSE cun mandat spécial. Dès lors, le prévenu, qui avait déclaré au
juge des libertés et de la détention l’adresse de sa sœur comme
§ 1er. – Contenu de l’obligation étant son adresse personnelle, n’était pas tenu de produire l’ac-
cord de cette dernière qu’il n’avait pas chargée de recevoir les
69. Esprit des textes. — L’obligation de déclarer une adresse actes de procédure qui lui étaient destinés (Crim. 26 juin 2007,
qui pèse sur certaines parties à la procédure s’inscrit dans une no 07-82.410, Bull. crim. no 174).
volonté de lutte contre la mauvaise foi et/ou la négligence de
celles-ci, en leur déniant toute conséquence procédurale posi- 72. Changement d’adresse. — L’obligation de déclaration
tive ou perçue comme telle. Le principe est donc que toute cita- d’adresse implique logiquement celle de déclarer tout change-
tion ou signification faite à l’adresse déclarée sera réputée faite ment d’adresse par lettre recommandée avec avis de réception
à personne. Par conséquent, le prévenu non comparant non (C. pr. pén., art. 89, 116, 503-1 et 712-9). L’obligation demeure,
excusé est alors jugé par décision contradictoire à signifier (par quand bien même la nouvelle adresse du prévenu devrait, à tout
exemple : Crim. 25 avr. 2006, no 06-80.599). Remarquons tout le moins, être connue des autorités judiciaires, s’agissant d’un
de suite l’existence d’atténuations lorsque la décision est parti- établissement pénitentiaire (Crim. 2 oct. 2007, no 07-80.581) !
culièrement défavorable (V. infra, no 82).
73. Délai d’acheminement. — L’esprit des textes régissant
70. Portée de l’obligation. — L’obligation de déclarer une l’obligation de déclaration d’adresse est, comme on l’a souligné,
adresse pèse traditionnellement sur la personne qui se consti- de responsabiliser les parties à la procédure. À cet égard,
tue partie civile (C. pr. pén., art. 89. – V. Partie civile) et sur celle la chambre criminelle de la Cour de cassation a jugé qu’il
qui est mise en examen par le juge ou la chambre de l’instruction appartient à la partie civile d’anticiper l’allongement des délais
(art. 116, al. 7 et 8, et 148-3 pour le mis en examen libéré après de remise du courrier résultant de la déclaration d’une adresse
une période de détention provisoire). La jurisprudence de la en secteur postal militaire, dont elle était informée, pour y
Cour européenne des droits de l’homme relative au jugement remédier, par exemple, en déclarant l’adresse d’un tiers chargé
des prévenus ou accusés absents a parallèlement conduit, dans de recevoir les actes pour elle, selon les modalités prévues par
notre droit, à l’extension du champ d’application des jugements l’article 89, alinéa 2, du code de procédure pénale (Crim. 27 avr.
contradictoires à signifier – qui sont les jugements, rendus en 2011, no 10-81-650).
l’absence du prévenu, réputés contradictoires, mais dont le délai
de recours ne court qu’à compter de leur signification. La loi 74. Nullité de la citation délivrée à une autre adresse. —
no 2004-204 du 9 mars 2004 (préc. supra, no 17) est en consé- L’obligation de déclaration d’adresse trouve naturellement écho
quence venue étendre le domaine de l’obligation de déclaration dans l’obligation réciproque faite à l’huissier de délivrer l’acte
d’adresse, en introduisant dans le code de procédure pénale à l’adresse déclarée par la personne. La chambre criminelle
les articles 179-1 et 503-1 qui imposent respectivement au mis a été amenée à rappeler cette règle à plusieurs reprises, en
en examen renvoyé devant une juridiction de jugement et à l’ap- annulant des décisions rendues alors que l’adresse figurant
pelant de déclarer leur adresse personnelle et, le cas échéant, sur le mandement de citation ne correspondait pas à l’adresse
tout changement de celle-ci. À défaut, l’adresse figurant au déclarée (Crim. 20 févr. 2007, no 06-86.179, Bull. crim. no 49.
jugement attaqué fera office d’adresse déclarée. Toute citation, – Crim. 12 mars 2008, no 07-84.432. – Crim. 6 juin 2012,
notification ou signification faite à la dernière adresse déclarée no 11-87.387 : hypothèse où l’adresse déclarée était celle figu-
est alors réputée faite à personne. Par conséquent, le prévenu rant dans le dernier jugement mais où l’huissier avait dressé un

Rép. pén. Dalloz - 10 - avril 2013


CITATIONS ET SIGNIFICATIONS

procès-verbal de perquisition et délivré une citation à une autre législateur de 2004. L’officier public devait ainsi tout d’abord s’as-
adresse, identifiée comme celle du cousin du prévenu chez qui surer que la déclaration d’adresse correspondait bien à la réali-
il aurait résidé). té. Si la personne visée par l’acte résidait bien à cette adresse,
mais qu’il ne pouvait lui remettre l’acte en mains propres, il de-
75. Absence d’information. — On remarquera que les textes vait accomplir les formalités des articles 555 et suivants du code
n’imposent en aucune façon l’information du déclarant sur la por- de procédure pénale (acte retenu à l’étude et envoi d’une lettre
tée de l’obligation de déclaration d’adresse, ce que l’on peut re- recommandée, d’un avis de passage ou d’une copie de l’acte
gretter. par lettre simple). Si la personne était inconnue à cette adresse,
l’huissier n’avait pas d’autres diligences à accomplir, et la per-
sonne était jugée par défaut. Outre sa complexité, le dispositif
§ 2. – Modalités de délivrance de l’exploit à l’adresse déclarée présentait également l’inconvénient de favoriser le rendu de ju-
gements par défaut, ce qu’avait précisément pour but d’éviter la
A. – Situation antérieure à 2011 réforme.

76. Problématique. — La création de l’article 503-1 du code de B. – Situation postérieure à 2011


procédure pénale par la loi du 9 mars 2004 (préc. supra, no 17)
a suscité un important contentieux résultant de l’absence de dis-
positions d’articulation de ce texte avec les articles 550 et sui- 79. L’arrêt du 2 mars 2011. — Ce sont probablement les raisons
vants, pourtant également relatifs aux citations et significations. qui ont conduit la chambre criminelle de la Cour de cassation a
L’article 503-1 prévoit en effet, en son alinéa 4, que toute no- opéré un revirement, pour fixer une jurisprudence que l’on peut
tification, signification ou citation faite à l’adresse déclarée par désormais considérer comme établie. L’arrêt fut rendu par une
l’appelant est réputée faite à personne, le prévenu non compa- formation où toutes les sections de la chambre étaient représen-
rant étant alors jugé contradictoirement à signifier. L’article 555 tées ; il énonce à titre de principe qu’il résulte de la combinaison
impose quant à lui à l’huissier de « faire toutes diligences pour des articles 503-1, 555, 556, 557 et 558, alinéas 2 et 4, du code
parvenir à la délivrance de son exploit à la personne même du de procédure pénale que « l’huissier qui délivre une citation à la
destinataire ». S’il ne trouve personne au domicile de celle-ci, dernière adresse déclarée du prévenu appelant, conformément
il doit en vérifier l’exactitude ; et, s’il s’agit bien du domicile de à l’article 503-1 du code de procédure pénale, est tenu d’effec-
la personne, l’huissier doit alors respecter les formalités de l’ar- tuer les diligences prévues par les articles 555, 556, 557, 558,
ticle 558, notamment envoyer une lettre recommandée indiquant alinéas 2 et 4, du même code, que l’intéressé demeure ou non à
à la personne qu’elle doit retirer l’exploit signifié à l’étude. Des l’adresse dont il a fait le choix, cette citation étant réputée faite à
pratiques divergentes des huissiers et des parquets étaient ainsi personne » (Crim. 2 mars 2011, no 10-81.945, Bull. crim. no 43 ;
progressivement apparues et la jurisprudence de la Haute Juri- D. 2011. 754, et les obs. ; D. 2011. Chron. 1849, obs. Roth,
diction, censée unifier le droit, s’est pour un temps révélée plutôt Leprieur et Divialle ; AJ pénal 2011. 299, note Renaud-Duparc ;
évolutive, pour ne pas dire confuse, jusqu’à l’arrêt de principe Dr. pénal avr. 2011. Comm. 54, obs. Maron et Haas).
rendu le 2 mars 2011 (V. infra, no 79).
80. Droit positif. — L’arrêt du 2 mars 2011, confirmé depuis
77. De 2006 à 2008. — Dans un premier temps, la chambre cri- (Crim. 30 mars 2011, no 10-87.198, D. 2011. 1221), a désor-
minelle rendit un arrêt de principe (Crim. 25 avr. 2006, no 06- mais unifié les modalités de délivrance des citations à adresse
80.599, Bull. crim. no 107 ; D. 2006. 1565 ; AJ pénal 2006. 317 ; déclarée. L’huissier n’a ainsi plus, dans un premier temps, à
RSC 2006. 852, obs. Filniez) jugeant que le seul constat que vérifier l’exactitude de l’adresse déclarée (« que l’intéressé de-
l’appelant ne demeurait pas à l’adresse déclarée se suffisait à meure ou non à l’adresse dont il a fait le choix »), ce qui renvoie
lui-même, l’huissier n’ayant alors pas à accomplir les formalités parfaitement à l’économie même du dispositif de la déclaration
des articles 555 et suivants du code de procédure pénale. La so- d’adresse, qui comprend justement une présomption d’exacti-
lution fut plusieurs fois confirmée en 2007 et 2008 (Crim. 13 nov. tude de l’adresse déclarée par le prévenu. De l’absence au visa
2007, no 07-82.330, inédit. – Crim. 18 mars 2008, no 07-83.358, de l’arrêt des articles 558, alinéa 1er, et 559 du code de procé-
inédit). Aussi la citation à comparaître à l’audience d’appel dé- dure pénale, on déduit également que l’établissement d’un pro-
livrée à la dernière adresse déclarée par le prévenu était-elle cès-verbal de perquisition ainsi que la délivrance d’une citation
réputée faite à sa personne, quelle que soit la réalité de ce do- à parquet sont désormais à proscrire. En revanche, l’huissier
micile (Crim. 21 mai 2008, no 08-80.735, Bull. crim. no 127 ; AJ est bien tenu de respecter les exigences des articles 555, 556,
pénal 2008. 381). 557 et 558, alinéas 2 et 4, du code de procédure pénale. S’il
n’a pu remettre directement l’acte à l’intéressé ou à une autre
78. De 2008 à 2011. — Mais dans un second temps, et par un personne présente à l’adresse déclarée, il doit conserver l’acte
arrêt également de principe (Crim. 16 sept. 2008, no 08-81.351, en son étude et accomplir les formalités décrites aux alinéas 2
Bull. crim. no 184), la chambre criminelle a imposé aux huis- et 4 de l’article 558. À défaut, il résulte de l’arrêt du 2 mars 2011
siers de vérifier l’adresse déclarée, en décidant que devait être que la cour d’appel n’est pas valablement saisie. En revanche, si
jugé par défaut le prévenu appelant non comparant cité à par- ces formalités ont été accomplies, il n’a pas d’autres diligences à
quet après que l’huissier chargé de délivrer l’acte à l’adresse accomplir et la cour d’appel statuera par arrêt contradictoire à si-
déclarée lors de l’appel s’est borné à mentionner : identification gnifier, même en l’absence de preuve de réception de la citation.
difficile, rien sur annuaire. Cette jurisprudence fut confirmée et
précisée par un arrêt du 17 décembre 2008 (no 08-83.699) selon 81. Appréciation. — La lecture de l’article 503-1, qui était pré-
lequel l’huissier, qui délivrait une citation à l’adresse déclarée cédemment faite par la chambre criminelle, conduisait à juger
par l’appelant conformément à l’article 503-1 du code de procé- en son absence et par défaut un prévenu qu’il était en réali-
dure pénale, était tenu d’effectuer les diligences prévues par les té possible de joindre (V. en ce sens BOCCON-GIBOD, obs.
articles 555 et suivants dudit code lorsque le destinataire de l’ex- RSC 2012. 873), partant, à multiplier les jugements par défaut
ploit demeurait bien à l’adresse indiquée. À défaut, la personne censés être évités par la procédure de l’article 503-1. La solu-
devait être jugée par défaut (Crim. 13 mai 2009, no 08-81.165, tion retenue en 2011 opère au contraire un juste retour à l’es-
inédit). La procédure était alors devenue particulièrement com- prit de l’article 503-1. En effet, d’un côté, en n’obligeant pas
plexe au regard de la volonté de simplification qui avait animé le l’huissier à vérifier l’adresse, elle tire les conséquences de la

avril 2013 - 11 - Rép. pén. Dalloz


CITATIONS ET SIGNIFICATIONS

mauvaise foi ou des pratiques dilatoires des prévenus appe- exemples sur ces points, V. supra, nos 32 s.). La citation ayant
lants. De l’autre, en exigeant néanmoins que les formalités de naturellement pour finalité de permettre à son destinataire de
l’article 558, alinéas 2 et 4, soient accomplies, elle permet à préparer sa défense, le critère traditionnellement retenu par la
ceux qui ont déclaré une adresse exacte d’être effectivement jurisprudence pour apprécier la réalité du grief subi du fait de
touchés (RENAUD-DUPARC, note préc. [supra, no 79], AJ pénal l’irrégularité peut se résumer de la façon suivante : la nullité
2011. 299). sera retenue si l’erreur était susceptible de causer, dans l’es-
prit du prévenu, un doute sur la nature ou l’étendue de la sai-
82. Atténuation. — Cette jurisprudence, qui permet de lutter sine de la juridiction. Dans le cas contraire, le tribunal validera
contre la mauvaise foi ou la négligence des prévenus en évitant les poursuites (Crim. 15 mai 1995, no 94-84.678, Procédures
qu’ils en tirent un quelconque profit procédural (FINIELZ, obs. 1995. Comm. 272, pour une erreur de date concernant la com-
préc. [supra, no 38], RSC 2008. 366), mérite d’autant plus d’être mission des faits). De la même façon, concernant la qualifica-
approuvée qu’elle trouve une limite dans les dispositions des ar- tion des faits, la Haute Juridiction refuse l’annulation lorsqu’il
ticles 498-1 et 568, dernier alinéa, du code de procédure pénale, n’existe aucune doute sur les faits reprochés (Crim. 30 mai
qui retardent le point de départ du délai d’appel ou de pourvoi 1994, no 93-81.943, Bull. crim. no 210. – Crim. 13 févr. 1996,
en cassation au jour où le prévenu a effectivement pris connais- no 94-84.764, Juris-Data no 001296. – Crim. 11 janv. 2001,
sance de la signification, lorsque la juridiction du fond a pronon- no 99-87.387). S’agissant, enfin, des significations, le critère re-
cé contre lui une peine d’emprisonnement ferme ou assorti d’un tenu pour qualifier le grief et retenir la nullité réside dans l’im-
sursis partiel. L’appel demeure alors recevable jusqu’à l’expira- possibilité dans laquelle s’est trouvé l’intéressé d’exercer son
tion des délais de prescription de la peine. Mais, si la personne droit de recours en raison de l’irrégularité (Crim. 16 nov. 1971,
a été écrouée en exécution de la condamnation après expiration no 71-90.611, Bull. crim. no 308).
du délai de dix jours et qu’elle interjette appel, elle demeure tou-
tefois détenue sous le régime de la détention provisoire (C. pr. 87. Supplétifs. — La question se pose en pratique de savoir
pén., art. 498-1, dernier al.). si la nullité doit être prononcée lorsque l’irrégularité de l’exploit
peut être suppléée par un acte extérieur. La réponse jurispru-
SECTION 3 dentielle, cohérente, s’attache à rechercher si ce supplétif a per-
mis ou non d’éliminer tout doute dans l’esprit de la personne que
Effets de l’exploit l’exploit concerne. Aussi peut-il être suppléé aux insuffisances
de la citation par le renvoi, pour le descriptif des faits reprochés,
83. Plan. — La délivrance d’un exploit par l’officier public en- au procès-verbal sur la base duquel elle a été rédigée, dès lors
gendre des effets de droit. Il doit pour cela être exempt de toute que le prévenu a ainsi été mis en mesure de préparer sa dé-
cause de nullité (V. infra, nos 84 s.). Si l’acte est valide, en fonc- fense (Crim. 14 mai 1996, no 94-85.617). Mais, si la matérialité
tion de sa nature, il aura des effets sur les prescriptions pénales des faits n’est pas suffisamment indiquée dans la citation et que
(V. infra, nos 97 s.), et sur les voies de recours (V. supra, nos 29 s.). les procès-verbaux de notification d’infraction douanière suscep-
S’agissant d’une citation, on peut ajouter qu’elle a pour premier tibles d’y suppléer ne lui ont pas été joints, la citation est nulle
effet d’obliger la partie (C. pr. pén., art. 319 et 410) ou le té- (Crim. 29 juin 2005, no 04-82.614, Bull. crim. no 201 ; D. 2005.
moin (art. 326, 438 à 441 et 536. – V. Témoin et Cour d’assises) IR 2178 ; RSC 2005. 869, obs. Commaret ; RSC 2006. 619, obs.
concerné à comparaître. Matsopoulou ; JCP 2005. IV. 2907). Dans le même sens, lorsque
la cédule jointe à la citation mentionne la juridiction effectivement
ART. 1er. – RÉGIME DES NULLITÉS saisie de l’affaire, mais que la citation elle-même vise une juri-
diction différente, la nullité est encourue puisque la contradiction
§ 1er. – Régime général était alors précisément de nature à porter atteinte aux intérêts du
prévenu (Crim. 4 mai 2006, no 05-85.239, Bull. crim. no 121).
84. Enjeux. — La nullité d’un exploit a des conséquences parti-
culièrement importantes. S’il s’agit d’une signification, elle met le 88. Moment pour soulever les exceptions. — Les nullités ti-
destinataire dans l’impossibilité d’exercer les voies de recours ; rées de la citation doivent, à peine de forclusion, être présen-
s’il s’agit d’une citation, l’annulation entraîne celle du procès et tées avant toute défense au fond, et les juridictions du fond ne
oblige le parquet à une nouvelle citation, à condition que la pres- sauraient les relever d’office (Crim. 14 mai 2008, no 07-88.013,
cription ne soit pas acquise. Or, il est des matières où les délais Bull. crim. no 113 ; D. 2008. AJ 1626 ; AJ pénal 2008. 334.
de prescription sont relativement courts (par exemple, en ma- – Crim. 6 juin 2012, no 11-87-180). Cette règle s’applique à
tière contraventionnelle) et où, compte tenu des délais de traite- toutes les nullités, mêmes substantielles touchant à l’ordre pu-
ment des affaires, ils seront susceptibles d’être écoulés. blic, à la seule exception de celle affectant la compétence même
de la juridiction (Crim. 10 déc. 2003, no 03-83.344, Bull. crim.
85. Principe général : nullité textuelle soumise à grief. — Selon no 243 ; JCP 2004. IV. 1233 ; AJ pénal 2004. 120, obs. Girault.
les dispositions de l’article 565 du code de procédure pénale, – V. aussi infra, no 94). L’article 385 du code de procédure pé-
« [L]a nullité d’un exploit ne peut être prononcée que lorsqu’elle nale étant applicable à la poursuite des infractions à la loi sur
a eu pour effet de porter atteinte aux intérêts de la personne la liberté de la presse, la règle s’applique également aux nullités
qu’elle concerne, sous réserve, pour les délais de citation, des des citations en cette matière (par exemple : Crim. 26 avr. 1994,
dispositions de l’article 553, 2o ». Le régime général des nullités no 92-82.459, Bull. crim. no 151).
des exploits est donc celui des nullités soumises à grief. Cette
affirmation doit néanmoins être nuancée en matière de compé- 89. Comparution volontaire. — Néanmoins, le prévenu a la pos-
tence, de délais de comparution et de presse (V. infra, nos 90 s.). sibilité de renoncer à se prévaloir de la nullité de la citation en
acceptant de comparaître volontairement malgré l’irrégularité.
86. Applications. — Les nullités de la citation sont plus fré- Dans cette hypothèse, la défense au fond couvre la nullité, et
quemment invoquées que celles des significations, ce qui tient le prévenu ne pourra par la suite s’en prévaloir (Crim. 16 juill.
à la fois aux enjeux de ces nullités, et aux exigences formelles 1958, Bull. crim. no 550. – Crim. 7 nov. 1968, no 68-91.175,
plus importantes en matière de citations que de significations Bull. crim. no 289. – Crim. 22 juin 1971, no 71-90.583, Bull. crim.
(V. supra, nos 25 s.). La nullité de la citation peut ainsi tenir à no 201). Mais, si l’article 565 indique les conditions de la nullité
une irrégularité affectant sa forme ou son contenu, son mode d’un exploit, il ne fait aucune réserve relativement à la qualité de
de délivrance, ou encore la désignation du requérant (pour des ceux qui sont en droit de l’invoquer. Il ne s’oppose donc en rien

Rép. pén. Dalloz - 12 - avril 2013


CITATIONS ET SIGNIFICATIONS

au droit qui appartient au ministère public de soulever l’exception 94. Compétence. — Les règles régissant la compétence des ju-
de nullité d’un exploit, quand bien même la personne concernée ridictions en matière pénale étant traditionnellement d’ordre pu-
par cet exploit n’aurait pas proposé cette exception ou aurait re- blic, il s’en déduit, d’une part, qu’une citation délivrée par un huis-
noncé à l’invoquer (Crim. 5 mars 1970, no 67-91.652, Bull. crim. sier territorialement incompétent est entachée d’une nullité qui la
no 93 ; D. 1971. 207 ; JCP 1970. II. 16556, note Rassat). prive de tout effet légal (Crim. 8 janv. 1991, no 90-80.593, Bull.
crim. no 13) et, d’autre part, que la nullité peut être invoquée à
90. Évocation. — Il convient tout d’abord de rappeler (V. supra, tout stade de la procédure, ou relevée d’office par la juge (Crim.
no 41) que la jurisprudence décide de façon constante que les 7 juin 2000, no 99-82.788 ; Bull. crim. no 219 ; D. 2000. IR 224 ;
dispositions de l’article 520 du code de procédure pénale, qui D. 2001. Somm. 518, obs. Pradel ; Dr. pénal 2001. Chron. 6,
imposent l’évocation aux juges d’appel en cas d’annulation du obs. Marsat).
jugement pour violation ou omission des formes prescrites par
la loi à peine de nullité, ne sont pas limitatives et s’étendent au 95. Délais de citation. — Le code de procédure pénale prévoit
cas où l’irrégularité affecte l’acte par lequel le tribunal compé- des dispositions particulières en matière de délais entre la cita-
tent est saisi (par exemple : Crim. 16 févr. 1972, no 71-90.104, tion et la comparution (art. 552. – Sur ces délais, V. supra, no 39).
Bull. crim. no 60. – Crim. 26 avr. 1972, no 70-93.153, Bull. crim. Si ces délais n’ont pas été respectés, les règles suivantes sont
no 144. – Crim. 18 juill. 1985, Bull. crim. no 268. – Crim. 31 mai applicables (art. 553) : 1o dans le cas où la partie citée ne se
1989, Bull. crim. no 228). Si l’irrégularité peut être rangée dans présente pas, la citation doit être déclarée nulle par le tribunal
la catégorie de celles qui peuvent être couvertes par une dé- (Crim. 5 janv. 2010, no 09-85.531 : AJ pénal 2010. 201) ; la
fense au fond, la cour d’appel doit évoquer (Crim. 5 févr. 1990, chambre criminelle de la Cour de cassation précise en effet que
JCP 1990. IV. 166 : hypothèse du décès du prévenu. – V. dé- l’inobservation du délai de citation porte nécessairement atteinte
jà Crim.10 nov. 1976, no 76-90.943, Bull. crim. no 322 ; D. 1977. aux intérêts de celui qui ne comparaît pas (Crim. 19 oct. 1999,
467 : violation des délais de citation). En revanche, lorsque l’irré- no 99-82.467, Bull. crim. no 223) ; 2o dans le cas où la partie se
gularité ne peut être couverte par une défense au fond, l’action présente, la citation n’est pas nulle, mais le tribunal doit, sur la
publique n’a pas été mise en mouvement, le tribunal n’est pas demande de la partie citée, ordonner le renvoi à une audience
saisi et la cour ne peut se substituer à lui. Il en va ainsi notam- ultérieure ; cette demande doit être présentée avant toute dé-
ment en matière de presse (Crim. 28 déc. 1950, D. 1951. 114). fense au fond, ainsi qu’il est dit à l’article 385. Mais, lorsque
cette exigence est respectée, la juridiction ne dispose d’aucune
91. Appel de la seule partie civile. — Lorsque la juridiction du
marge d’appréciation ; aussi doit être cassé l’arrêt d’appel qui
second degré n’est saisie que de l’appel de la partie civile (C. pr.
avait refusé le renvoi, alors que le délai de l’article 552 n’avait
pén., art. 497), elle ne peut traditionnellement statuer que sur
pas été respecté, au motif que la partie citée avait été représen-
l’action civile, puisque, aux termes de l’article 509 du code de
tée par un avocat en première instance et qu’elle ne critiquait ni
procédure pénale, l’affaire est dévolue à la cour d’appel dans
l’expertise médicale de la victime ni le jugement frappé d’appel
la limite fixée par l’acte d’appel et par la qualité de l’appelant.
(Crim. 27 févr. 2007, no 06-85.909, AJ pénal 2007. 287). Mais
La Cour de cassation interdit ainsi aux juges du second degré
l’arrêt prononçant la nullité de la citation délivrée au prévenu in-
l’examen d’une exception de nullité (Crim. 20 nov. 1990, no 89-
timé en raison de l’inobservation du délai prévu par l’article 552
80.909, Bull. crim. no 391 ; D. 1991. Somm. 209, obs. Pradel),
ne fait pas obstacle à ce que la cour d’appel statue ultérieure-
même déjà soulevée devant le tribunal (Crim. 8 avr. 1991, no 90-
ment sur l’appel dont elle demeure saisie, après avoir constaté
80.079, Bull. crim. no 165). Pourtant, elle a jugé en 2009 que
la délivrance, à l’initiative du ministère public ou de la partie ci-
« la cour d’appel, saisie de l’appel de la partie civile contre une
vile, d’une autre citation respectant le délai précité (Crim. 13 avr.
décision de relaxe, ne saurait déclarer irrecevables les excep-
1999, no 98-82.466, Bull. crim. no 75).
tions de nullité de la citation ayant mis l’action publique en mou-
vement soutenues devant les premiers juges » (Crim. 28 avr.
2009, no 08-85.219, AJ pénal 2009. 314, obs. Lasserre Capde- 96. Presse. — En matière de presse, la citation a pour rôle de
ville). La raison doit peut-être être recherchée dans le fait que, fixer définitivement l’objet de la poursuite, afin que le prévenu
en l’espèce, la citation directe avait été délivrée à l’initiative de puisse connaître les faits dont il aura exclusivement à répondre
la partie civile, et que l’exception aurait ainsi concerné à la fois (Crim. 8 nov. 1983, no 82-93.992, Bull. crim. no 294). La citation
l’action publique et l’action civile. doit ainsi préciser et qualifier le fait incriminé et indiquer le texte
de loi applicable à la poursuite (L. du 29 juill. 1881, art. 53).
92. Responsabilité de l’huissier. — Si l’exploit est déclaré nul par En outre, si la citation est à la requête du plaignant, elle doit
le fait de l’huissier, celui-ci peut être condamné aux frais de l’ex- contenir élection de domicile dans la ville ou siège la juridiction
ploit et de la procédure annulée, et éventuellement à des dom- saisie. Ces formalités sont prescrites « à peine de nullité de la
mages et intérêts envers la partie à laquelle il est porté préjudice. poursuite » (ibid.) et s’appliquent également devant la juridiction
La juridiction qui déclare la nullité a alors compétence pour pro- civile (Cass., ass. plén., 15 févr. 2013, no 11-14.637). La Cour
noncer ces condamnations (C. pr. pén., art. 566). Lorsque la de cassation a très tôt affirmé le caractère consubstantiel de ces
cassation est dès lors prononcée en raison de la faute d’un huis- formalités aux droits de la défense (Crim. 11 mars 1948, Bull.
sier, la Haute Juridiction met à la charge de celui-ci les frais de crim. no 86. – Crim. 10 juin 1959, Bull. crim. no 309). Dès lors,
l’exploit et de la procédure annulée (Crim. 7 mai 1996, no 95- il n’y a pas lieu d’exiger la preuve d’un grief, qui est présumé.
82.637, Bull. crim. no 193 : erreur relative à la juridiction de- Par conséquent, la seule condition à laquelle est subordonnée
vant laquelle devait se présenter la personne citée. – Crim. la constatation de la nullité est que l’irrégularité ait été proposée
3 sept. 2008, no 08-82.434, Bull. crim. no 175 : date d’audience in limine litis (par exemple : Crim. 18 déc. 1962, Bull. crim.
erronée). no 379. – Pour de plus amples développements sur les nullités
des citations en matière de presse, V. Presse [Procédure]).
§ 2. – Régimes dérogatoires

93. Si, de façon générale, la constatation de nullités affectant ART. 2. – EFFETS SUR LES PRESCRIPTIONS PÉNALES
l’exploit est soumise à la preuve d’un préjudice pour la défense,
en certaines matières, elle demeurera d’ordre public ou, bien que 97. Les exploits ont un effet interruptif de la prescription de l’ac-
d’ordre privé, sera jugée comme portant nécessairement atteinte tion publique (V. infra, nos 98 s.). Les significations peuvent aussi
aux intérêts de la partie concernée. servir au calcul de la prescription de la peine (V. infra, nos 102 s.).

avril 2013 - 13 - Rép. pén. Dalloz


CITATIONS ET SIGNIFICATIONS

§ 1er. – Interruption de la prescription de l’action publique lui conférera, à l’issue des délais de recours, son caractère défi-
nitif. Dès lors, parce qu’elle n’est pas définitive, une décision ren-
due par défaut et non signifiée n’interrompt pas le délai de pres-
98. Interruption. — L’interruption de la prescription de l’action cription de l’action publique (Crim. 21 févr. 2012, no 11-87.163,
publique a pour effet d’anéantir le délai écoulé pour faire com- qui fournit un exemple plutôt rare de prescription de l’action pu-
mencer un nouveau délai, complet, de prescription à compter du blique alors que l’action a d’ores et déjà été engagée).
jour de l’acte interruptif. Le nouveau délai est, en tout état de
cause, un délai de droit commun (Crim. 18 mai 1955, Bull. crim.
no 253), y compris lorsque le délai de prescription initial était un § 2. – Calcul de la prescription de la peine
délai abrégé. C’est ainsi que, en matière électorale, un acte in-
terruptif de la prescription de six mois (C. élect., art. L. 114) fe- 102. Décision définitive. — L’étude de la prescription de la peine
ra courir un nouveau délai de droit commun de trois ans (Crim. suppose en premier lieu d’en déterminer le point de départ. Les
3 juin 1986, no 86-91.301, Bull. crim. no 192). Il n’existe qu’une articles 133-2 à 133-4 du code pénal le fixent au jour où la dé-
exception en matière de presse. En effet, l’article 65 de la loi cision de condamnation devient définitive, soit à l’issue des dé-
sur la presse indique que les délits de presse se prescrivent par lais de recours ou lorsque la décision n’est plus susceptible de
trois mois à compter du jour où ils ont été commis ou, s’il y a recours (V. Prescription pénale). L’application de la règle ne re-
eu interruption, à partir du dernier acte de poursuite. Dans ces cèle pas de difficultés particulières lorsque le jugement ou l’arrêt
conditions, la jurisprudence a retenu qu’il résulte de la combinai- a une nature contradictoire : la décision devient alors définitive
son des articles 435-25 du code pénal, instaurant une prescrip- à l’issue des délais d’appel (vingt jours pour le procureur géné-
tion de l’action publique de trois mois pour le délit d’atteinte à ral ; C. pr. pén., art. 505), ou de pourvoi en cassation (cinq jours
l’autorité de la justice par voie de presse, et 7 et 8 du code de francs après celui où la décision a été prononcée ; art. 568). Et,
procédure pénale que la prescription abrégée reprend son cours dans l’hypothèse où un pourvoi en cassation a été formé, le point
après chaque acte d’instruction ou de poursuite accompli dans de départ de la prescription se situe à la date de l’arrêt rendu
le même délai (Crim. 30 avr. 1996, no 95-85.027, Bull. crim. sur le rejet du pourvoi (Crim. 16 févr. 1938, Bull. crim. no 43 ;
no 177). DP 1940. 1. 31, note Leloir ; S. 1938. 1. 235. – Crim. 5 avr.
1940, DH 1940. 115).
99. Actes réguliers. — En application des articles 7 à 9 du
103. Décisions contradictoires à signifier ou par défaut. — En
code de procédure pénale, la prescription de l’action publique
matière de décisions contradictoires à signifier ou rendues par
est interrompue par tout acte de poursuite ou d’instruction qui
défaut, l’acquisition du caractère irrévocable suppose l’accom-
démontre la volonté de poursuivre du ministère public, voire de
plissement d’une formalité par le ministère public, qui sera en
la partie civile, et vient dès lors contrecarrer l’un des fondements
principe la signification par exploit d’huissier, mais qui peut aus-
de la prescription : la sanction de l’inactivité ou de la négligence
si, depuis la loi no 2008-644 du 1er juillet 2008 (préc. supra, no 5),
de la partie poursuivante. L’acte de poursuite ou d’instruction
être une simple notification qui sera faite soit, si la personne est
est défini comme tout acte ayant pour objet de constater un délit,
détenue, par le greffe de l’établissement pénitentiaire, soit, si la
d’en découvrir ou d’en convaincre les auteurs (Crim. 9 mai 1936,
personne se trouve dans les locaux d’une juridiction, par le greffe
DH 1936. 333). Mais la régularité de l’acte est indissociable de
ou un magistrat (C. pr. pén., art. 555-1 nouv. – V. supra, no 46).
la production de son effet interruptif : tout acte nul n’est pas in-
L’effet principal de la signification, qui est de faire courir le délai
terruptif de prescription (Crim. 16 mars 1988, no 87-82.240, Bull.
de prescription de la peine, vaut aussi pour cette forme de noti-
crim. no 131 ; D. 1988. 496. – Crim. 3 avr. 1997, no 95-83.042,
fication valant signification à personne, si elle est antérieure à la
Bull. crim. no 134).
signification véritable (exemple cité par GRIFFON, Prescription
de la peine : de la prescription sans fin à la fin de la prescription,
100. Citations. — La citation directe devant une juridiction de AJ pénal 2012. Étude 462 : un huissier a été saisi aux fins de
jugement répond évidemment à la définition de l’acte de pour- signification d’un jugement contradictoire à signifier, mais l’inté-
suite, et constitue dès lors un acte interruptif de la prescription ressé commet de nouveaux faits et est déféré au parquet en vue
de l’action publique, qu’elle ait été faite à l’initiative du ministère d’une comparution immédiate : une notification de la première
public ou à celle de la partie civile. Il a même été jugé que l’acte décision est possible par un magistrat ou un greffier, elle fera
par lequel le ministère public requiert un huissier de justice, par courir le délai de prescription de la peine). Remarquons enfin
application de l’article 551 du code de procédure pénale, de dé- que, si la signification n’a pas été faite à personne, le délai de
livrer une citation à comparaître devant la juridiction répressive prescription de la peine court, alors que la décision n’est pas ir-
est un acte de poursuite (Crim. 28 janv. 1988, no 86-92.565, Bull. révocable puisque l’opposition reste recevable précisément jus-
crim. no 44). qu’à l’acquisition de la prescription de la peine.

104. Articulation des deux prescriptions. — La signification doit


101. Significations. — Se classent également parmi les actes intervenir dans les délais fixés par la loi en matière de prescrip-
ayant pour objet de constater un délit, d’en découvrir ou d’en tion de l’action publique. Si la signification est affectée d’une ir-
convaincre les auteurs, les jugements ou arrêts, sur le fond ou régularité induisant sa nullité, elle ne peut faire courir le délai de
avant dire droit, contradictoires ou par défaut. Même un juge- prescription de la peine (V. supra, no 99), mais le délai de l’action
ment ou arrêt prononçant le renvoi de l’affaire à une date ul- publique continue à courir. Dans cette hypothèse, si la prescrip-
térieure en présence du ministère public est jugé interruptif de tion de l’action publique s’est accomplie, il ne reste rien à juger
prescription (Crim. 4 mai 1995, no 93-82.561, Bull. crim. no 164). par la juridiction répressive (Crim. 14 nov. 1972, no 72-90.575,
Néanmoins, si la décision doit être signifiée, seule la signification Bull. crim. no 338).

Rép. pén. Dalloz - 14 - avril 2013


CITATIONS ET SIGNIFICATIONS

INDEX ALPHABÉTIQUE
Acte d’exécution, 29 Coordonnées (audience et parties), – responsabilité, 92 Pourvoi en cassation, 21, 102
Appel, 21, 23, 34, 82 35 Infraction, 32, 36 Prescription
– délai, 29, 68 Cour d’assises, 5, 9, 27 s. – routière, 33 s. – action publique, 84, 97 s., 104
– évocation, 41, 90 Cour européenne des droits de Instruction, 9, 11 s. – peine, 29 s., 92, 102 s.
Arrestation, 54 l’homme, 38, 70 Itératif défaut, 27, 63, 67 Presse, 15 s., 85, 88, 90, 96, 98
Avis de passage, 56 Déclaration d’adresse, 42, 69 s., Jugement Remise
Avocat, 12, 35, 38, 71 76 s. – contradictoire, 21 s., 101 : à signi- – à l’étude, 47, 56 s.
Citation Délai fier, 21, 23, 67, 69 s., 80, 103 – à parquet, 42, 61 s. : diplomatique,
– à personne, 13 – d’acheminement, 73 – par défaut, 10, 17, 21, 24, 27, 52, 61, 65 s.
– connaissance, 29, 58, 80 – d’instrumentalisation, 28, 57 78, 81, 101, 103 – à personne, 42 s., 51, 53
– définition, 2, 9 Détenu, 11, 13, 46, 63, 70, 82, 103 Jurés, 20 – au domicile, 42, 47 s.
Domicile, 17, 20, 42, 48 s., 56, 62 s., Lettre – en mairie (abrogation), 56
– délais, 28, 39, 53, 57, 60, 66, 95
76 s. – recommandée avec demande – impossibilité, 45 , 47
– forme, 32 s.
Droits de la défense, 1, 20, 32, 35, d’avis de réception, 12, 27, 29,
– fréquence, 11 Report d’audience, 10, 40, 53 , 95
68, 86 s., 96 35, 49 s., 56 s., 72, 76
– nouvelle, 10, 40, 84 s. Réquisition (auprès des administra-
Élection de domicile, 16, 96 – simple, 43, 50, 56 s.
– personne morale, 36 tions), 55
Emprisonnement (peine d’), 10, 29, Majeur protégé, 38
Clerc, 26 Secret professionnel, 55
31, 82 Ministère public, 16, 18 s., 28, 52 s.,
Comparution Étranger, 39, 42, 61, 65 s. 64, 89, 99, 103 Signification
– immédiate, 11, 103 Expert, 18 Mise en examen (personne), 70 – définition, 2
– obligation de, 83 Exploit, 3, 14, 32 Notification, 2 s., 12, 15, 22, 46 , 53, – délai, 5, 28 s., 57, 68
– personnelle, 10 – connaissance, 29, 51 s. 103 – expert, 18
– sur reconnaissance préalable de – signature, 26 Nullité, 16, 18, 20, 33, 35, 40, 74, – forme, 26 s.
culpabilité, 14 Fait poursuivi, 32, 36 84 s. – témoin, 18
– volontaire, 9, 11, 40, 89 Frais, 19 Opposition, 10, 21 Témoin, 18 s., 37
Compétence, 94 Fuite, 17, 70 – délai, 30 Texte applicable, 32 s.
Contradictoire (principe du), 1 Huissier de justice, 2 s., 9 s., 16, 26, Parent, allié, 48 s., 71 Tribunal correctionnel, 5, 9, 14, 39
Convocation par procès-verbal, 11, 63, 74 Partie civile, 70, 73, 91, 99 Tribunal de police, 5, 9, 39
14 – diligences, 36, 43 s., 64, 76, 78 Personne morale, 26, 36, 43, 62 s. Voies de recours, 15, 21, 27, 86

avril 2013 - 15 - Rép. pén. Dalloz

S-ar putea să vă placă și