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Chapitre IX
controle de legalite et controle budgetaire
[Page de l'édition imprimée: 55]
Avec la réforme de 1996 relative aux Collectivités locales, le nouveau système ne supprime
pas le contrôle des actes des organes municipaux tel qu’il est prévu par les textes subséquents,
mais va instituer un contrôle nouveau, le contrôle de légalité qui est, en principe, un contrôle à
posteriori.
Ainsi avec le contrôle de légalité basé sur les principes de la proximité, de la rapidité
et de la simplicité, on va définitivement rompre avec le contrôle d’opportunité.
Quant au contrôle financier, il s’exerce par le biais du contrôle budgétaire.
le contrôle de légalité ;
le contrôle budgétaire.
o Ces actes sont les actes les plus nombreux, provenant des organes municipaux.
o Le contrôle à posteriori qui régit ces actes est le principe général concernant le
contrôle de légalité des actes des organes municipaux.
Les actes soumis à un contrôle à priori
D. Ce sont des actes nommément énumérés par l’article 336 du code des Collectivités
locales et relatifs aux domaines suivants :
Pour être exécutoires, ces actes doivent être: d’une part, transmis au Préfet,
représentant l’Etat; d’autre part, être publiés ou notifiés.
o Transmission au Préfet
Tous les actes pris par les organes municipaux, soumis à un contrôle à posteriori et
prévus soit à l’article 334 (a. 334. al. 1), soit à l’article 335, («après transmission au
représentant de l’Etat»), doivent être transmis au Préfet, représentant de l’Etat auprès
de la Commune.
o Preuve de la transmission
La preuve de la réception des actes par le Préfet peut être apportée par tout moyen,
par exemple un accusé de réception postal.
L’accusé de réception constitue un des moyens de preuve de la réception mais n’est
pas le seul moyen qui puisse être utilisé à cet effet. En pratique, pour procéder à cet
accusé de réception, il suffit, dès réception à la Préfecture de revêtir l’acte en cause
d’un cachet portant le timbre de la Préfecture et la mention «reçu à la Préfecture....
le .....»
o Publication ou notification
Comme tous les actes administratifs, l’acte, après sa transmission au Préfet, doit, pour
être exécutoire et opposable aux intéressés, avoir été, selon le cas, publié ou notifié.
les actes prévus à l’article 334 peuvent faire l’objet d’une demande de seconde lecture
par le Préfet dans un délai de quinze jours à compter de leur date de réception à la
Préfecture. Dans ce cas, la demande de seconde lecture revêt un caractère suspensif
aussi bien le caractère exécutoire que pour tout délai de procédure contentieuse.
Les actes soumis à un contrôle de légalité à priori sont assujettis aux mêmes règles que
les actes régis par le contrôle de légalité à posteriori concernant la transmission au
Préfet et la publication ou la notification. Les seules règles, qui vont différer d’une
catégorie d’actes à l’autre, concernent la date à laquelle les actes soumis à un contrôle
à priori deviennent exécutoires. Ces actes prévus à l’article 336 du C.C.L. ne
deviennent exécutoires qu’après leur approbation préalable par le Préfet.
L’approbation du Préfet est réputée tacite si elle n’a pas été notifiée à la Commune
concernée dans le délai d’un mois à compter de la date de l’accusé de réception par la
Préfecture.
o l’appréciation portée sur la légalité des actes qui sont transmis au Préfet ;
o et, le cas échéant, la saisine par le Préfet du Conseil d’Etat(déféré prefectoral).
L’acte a-t-il été pris par l’autorité compétente : par exemple, la décision en cause
relevait-elle de la compétence du Maire ou du Conseil Municipal ?
L’acte a-t-il été pris dans les formes requises et aux termes d’une procédure régulière :
ainsi devait-il être motivé, ou tel organisme ne devait-il pas au préalable être
consulté ?
Si le Préfet estime que l’acte qui lui a été transmis n’est pas contraire à la légalité,
cette constatation marque, du moins provisoirement, la fin de tout contrôle sur cet acte
de la part du Préfet.
Une personne physique ou morale lésée par un acte d’un organe municipal, peut
demander au Préfet de saisir le Conseil d’Etat (a. 347 C.CL.).
La demande doit être faite dans un délai de deux mois à compter de la date à laquelle
l’acte est devenu exécutoire.
La demande ne peut avoir pour effet de prolonger le délai de recours de deux mois
dont dispose le Préfet à compter de la réception de l’acte litigieux.
S’il apparaît qu’un acte d’une autorité municipale est contraire à la légalité, c’est au
Conseil d’Etat qu’il appartient de se prononcer sur cette éventuelle illégalité et, le cas
échéant, d’annuler tout ou une partie de l’acte entaché d’illégalité.
Le Préfet, lorsqu’il défère un acte au Conseil d’Etat, doit informer, sans délai,
l’autorité municipale concernée et lui communiquer toutes précisions sur les illégalités
à l’encontre de l’acte concerné.
Procédure de recours
o Délai de recours
Quelle que soit la catégorie d’actes, le code des collectivités locales (Art. 337) prévoit
que le recours doit être formé dans un délai de deux mois suivant la transmission.
Le point de départ du délai est la date de réception, par le Préfet, de l’acte transmis par
le Maire.
Un recours distinct doit être présenté contre chaque acte attaqué, même si les
différents actes attaqués émanent d’une seule autorité.
Le recours doit comporter, outre la mention précise de l’acte attaqué :
o Le sursis à exécution
La loi prévoit que „le Représentant de l’Etat peut assortir son recours d’une demande
de sursis à exécution. Il fait droit à cette demande si l’un des moyens invoqués dans la
requête paraît en l’état de l’instruction sérieux et de nature à justifier l’annulation de
l’acte attaqué".
Ainsi, s’il apparaît que l’exécution immédiate d’un acte que le Préfet estime contraire
à la légalité risque d’entraîner des conséquences particulières, celui-ci peut demander,
au Président du Conseil d’Etat, d’ordonner la suspension de exécution de l’acte
jusqu’à ce que le Conseil d’Etat statue sur l’illégalité invoquée.
Le contrôle budgétaire ne concerne que les actes budgétaires au sens strict. Il porte
exclusivement sur les points suivants :
Il s’agit donc d’une compétence d’attribution que le Préfet exerce en liaison avec le
Conseil d’Etat tandis que le contrôle de légalité est un contrôle de droit commun.
A. Vote du budget
Date limite de vote des budgets primitifs/td>
B. Le budget doit être voté avant une date limité fixée au 31 Mars, sous réserve
que les informations indispensables à l’élaboration du budget aient été
communiquées à la Commune intéressée avant le 15 Mars (a. 345 al 5 du
C.C.L.).
Rôle du Préfet
C. Dans le cas où un budget ne serait pas voté avant la date limite, la loi fait
obligation au Préfet, représentant de l’Etat, de régler et de rendre exécutoire le
budget dans les quinze jours qui suivent cette date
(Art. 345 al 3 du C.C.L.).
D. L’absence de vote du budget avant la date limite a pour effet de suspendre les
pouvoirs du Conseil Municipal en la matière. Dès lors toute décision qui
viendrait à être votée avant que le Préfet ait réglé le budget doit être considéré
comme illégale et déférée au Conseil d’Etat (Art. 345 al 4).