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TOUYEM Hilaire
Matricule: 10Y614
Licencié en Mathématiques pures
Sous la direction de :
Ma maman chérie PEJINDA Pauline, mère pleine d’amour et de tendresse pour qui je suis
fier d’être le fils.
i
Mémoire DIPES II 2014-2015
♠ Remerciements ♠
ii
Mémoire DIPES II 2014-2015
♠ Déclaration sur l’honneur ♠
Le présent document est une œuvre originale du candidat et n’a été soumis nulle part
ailleurs en partie ou en totalité, pour une autre évaluation académique. Les contributions
externes ont été dûment mentionnées et recensées en bibliographie.
Signature du candidat
TOUYEM Hilaire
iii
Mémoire DIPES II 2014-2015
♠ Résumé ♠
En assurance non-vie, les provisions techniques pour sinistres à payer constituent en mon-
tant la part la plus importante du bilan d’une compagnie d’assurance ; ils nécessitent par consé-
quent, une évaluation très précise. L’objet principal de ce mémoire est de présenter la méthode
de Chain-Ladder qui est la technique standard utilisée par les actuaires pour calculer les provi-
sions. Nous présentons également le modèle de Mack [8] qui permet d’avoir une estimation de
l’erreur commise dans le calcul des provisions et la méthode du bootstrap [6]adaptée au cal-
cul de provisions qui donne une distribution de ces dernières. Nous appliquons les différentes
méthodes présentées sur des données réelles provenant d’une compagnie d’assurance anonyme
de la zone CIMA 1 .
Mots clés : Assurance non-vie, Provisions, Facteur de développement, Erreur de prédiction,
Bootstrap.
iv
Mémoire DIPES II 2014-2015
♠ Abstract ♠
In non-life insurance, claims reserving constitute in amount, the most important part of a
balance sheet of the insurance company. Hence, they need to be evaluated precisely. The aim of
this report is to present Chain-Ladder’s method which is technical’s standard used by actuaries
to calculate reserves. We also present Mack’s model [8] which gives the standard error of
prediction committed in the calculation of reserves and bootstrap’s method [6] adapted to the
calculation of claims reserving, which gives the distribution of these ones. We apply different
methods on data coming from anonymous insurance company in the CIMA’s area.
Key words : Non-life insurance, Reserves, Development factor, Prediction error, Bootstrap.
v
Mémoire DIPES II 2014-2015
♠ Table des matières ♠
Résumé iv
Abstract v
Introduction 1
2 Méthode de Chain-Ladder 10
2.1 Hypothèses du modèle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
2.2 Facteurs et estimateurs de Chain-Ladder . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
2.2.1 Facteurs de Chain-Ladder . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
2.2.2 Estimateurs de Chain-Ladder . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
2.2.3 Réserve de Chain-Ladder . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
2.3 Application et validation des hypothèses de Chain-Ladder . . . . . . . . . . . . 12
2.3.1 Application . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
2.3.2 Validation des hypothèses de Chain-Ladder . . . . . . . . . . . . . . . 13
2.4 Généralisation de la méthode de Chain-Ladder . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
vi
Mémoire DIPES II 2014-2015
Table des matières
Conclusion 41
Bibliographie 41
Annexe 43
vii
Mémoire DIPES II 2014-2015
♠ Introduction ♠
L’assurance est une activité économique singulière dont la spécificité est l’inversion du cycle
de production. En effet dans ce secteur d’activité, l’assureur perçoit d’abord le prix de son pro-
duit avant de connaître son coût de production. Ce dernier est alors tenu de verser une prestation
garantie ou indemnité à l’assuré en cas de réalisation d’un risque aléatoire prévu au contrat pen-
dant la période de couverture. Toutefois, le processus de règlement n’est pas instantané mais,
au contraire s’étale dans le temps. Ainsi pour honorer à ses engagements envers les assurés,
l’organisme assureur se doit de faire une évaluation avec précision du montant des réserves
à provisionner pour le remboursement de ses dettes. Or le déroulement des sinistres étant in-
connu, ce montant final des réserves à constituer sera aussi inconnu. Afin d’éviter toute dérive,
les autorités de contrôle ont souhaité utiliser des outils scientifiques rigoureux pour provision-
ner. C’est ainsi que les techniques de provisionnement ont fait leur apparition. Notons que dans
la littérature plusieurs méthodes ont été développées. On peut citer entre autres les méthodes
de : Chain-Ladder, London Chain, Loss ratios simple, Cape Cod, les modèles factoriels (Taylor
[12]), le modèle de Mack [8], Munich-Chain-Ladder-Schnaus, Bornhuetter−Ferguson, Benk-
tander [1]....
En nous plaçant dans le contexte de l’activité d’assurance décrit plus haut, nous nous concen-
trons dans le cadre de ce travail en assurance non-vie. Ce mémoire cherche à mettre à plat la
réflexion sur le provisionnement technique en assurance non-vie en explicitant la méthode de
référence de Chain-Ladder et la technique bootstrap associée. Pour ce faire, notre travail s’arti-
cule autour de cinq chapitres. Le chapitre 1, présente le cadre général de l’assurance ainsi que
les outils devant nous aider dans la suite du travail. Dans le chapitre 2 consacré à la méthode
de Chain-Ladder, nous mettons un accent particulier sur les critères de validation du modèle
ainsi que ses limites. Dans le chapitre 3, nous présentons le modèle de Mack qui est une ap-
proche stochastique de Chain-Ladder, le chapitre 4 présente la méthode simulatoire associée à
Chain-Ladder : la technique du bootstrap et le chapitre 5 présente une illustration des différentes
méthodes présentées sur des données réelles.
1
Mémoire DIPES II 2014-2015
? ? Chapitre Un ? ?
Dans ce chapitre, nous présentons les notions préliminaires en assurance telles que : le
contrat d’assurance, la dynamique de liquidation d’un sinistre, les provisions techniques et le
format des données pour l’estimation des réserves.
2
Mémoire DIPES II 2014-2015
1.1. L’activité d’assurance
Catégories d’assurance .
En fonction de leur finalité, on distingue trois catégories d’assurance : les assurances de dom-
mages aux biens, les assurances de responsabilités et les assurances de personnes.
– Assurances de dommages aux biens : elles couvrent les biens matériels de l’assuré (automobiles,
habitation, commerce, ...).
– Assurances de responsabilités : elles prennent en charge les conséquences financières des
dommages dont l’assuré est responsable (responsabilités à l’égard des tiers).
– Assurances des personnes : elles ont pour objet de garantir la personne humaine (couver-
ture de santé, l’incapacité, l’invalidité, décès, retraite et toute forme d’épargne).
L’assurance non-vie, champ d’application de notre mémoire comprend les assurances de biens
et responsabilités et les assurances de dommages corporels.
– Le règlement correspond au paiement par l’assureur des dommages causés par le sinistre
ceci après une expertise. La durée de règlement est mentionnée dans le contrat d’assu-
rance.
– La clôture du sinistre intervient lorsque l’indemnisation de la victime est entièrement
effectuée.
Ces quatre étapes constituent le processus de règlement d’un sinistre survenu pendant la période
de couverture. Le règlement de ces sinistres nécessite de la part de la compagnie une estimation
du montant des provisions à partir de différents critères objectifs. Mais cela ne concerne que les
sinistres survenus et effectivement déclarés à la compagnie à la date de l’inventaire. La difficulté
réside au niveau des sinistres survenus mais pas encore déclarés (ou IBNR 1 ) à la compagnie la
date de l’inventaire. Les sinistres survenus après la date de l’inventaire, qu’ils soient connus ou
non doivent également être évalués. Ainsi la compagnie se doit de constituer avec précision le
montant de règlement de ces sinistres.
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Mémoire DIPES II 2014-2015
1.2. Présentation des données
– Les Provisions Mathématiques (PM) : elles représentent la valeur actuelle probable des
prestations que l’organisme assureur devra payer au cours des exercices futurs, au titre
des évènements survenus lors des exercices antérieurs.
Le montant de ces provisions est fortement contrôlé par le régulateur 2 . En effet dans un contexte
où les compagnies d’assurances sont responsables de milliers de contrats, une faillite entraîne-
rait des conséquences économiques et sociales énormes.
Dans ce mémoire, nous nous focaliserons sur l’estimation des PSAP. La section ci-dessous nous
présente le format des données dans le calcul de ces provisions.
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Mémoire DIPES II 2014-2015
1.2. Présentation des données
Années de développementk
0 1 ··· k ··· n−i ··· n−1 n
0 Z0,0 Z0,1 ··· Z0,k ··· Z0,n−i ··· Z0,n−1 Z0,n
1 Z1,0 Z1,1 ··· Z1,k ··· Z1,n−i ··· Z1,n−1
.. .. .. .. ..
. . . . .
i Zi,0 Zi,1 ··· Zi,k ··· Zi,n−i
Années .. .. .. ..
. . . .
d’origne i
n−k Zn−k,0 Zn−k,1 ··· Zn−k,k
.. .. ..
. . .
n−1 Zn−1,0 Zn−1,1
n Zn,0
Remarque 1.2.1. Il faut noter que les Zi,k sont observables lorsque i+k ≤ n et non-observables
sinon.
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Mémoire DIPES II 2014-2015
1.3. Exemple introductif
Années de développement k
0 1 ··· k ··· n−i ··· n−1 n
0 S0,0 S0,1 ··· S0,k ··· S0,n−i ··· S0,n−1 S0,n
1 S1,0 S1,1 ··· S1,k ··· S1,n−i ··· S1,n−1
.. .. .. .. ..
. . . . .
i Si,0 Si,1 ··· Si,k ··· Si,n−i
Années .. .. .. ..
. . . .
d’originei
n−k Sn−k,0 Sn−k,1 ··· Sn−k,k
.. .. ..
. . .
n−1 Sn−1,0 Sn−1,1
n Sn,0
Remarque 1.2.2. Les Si,k sont observables pour i + k ≤ n et non-observables pour i + k > n.
Si,n est appelé l’état terminal et Si,n−i l’état actuel pour l’année de survenance i.
Le but des méthodes de provisionnement est alors d’estimer les paiements futurs concernant les
sinistres survenus avant l’année n c’est à dire la partie jaune de la Table 1.1 ou 1.2.
Si,k+1
ϕi,k =
Si,k
pour i ∈ {0; ...; n} et k ∈ {0; ...; n − 1}. Ils sont observables pour i + k ≤ n et non-observables
pour i + k > n.
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Mémoire DIPES II 2014-2015
1.3. Exemple introductif
Exemple 1.3.1. A la fin de l’année 2014, une compagnie d’assurance dispose des chiffres sui-
vants qui donnent les prestations annuelles des sinistres des années d’origines 2009 à 2014. Les
montants sont exprimés en centaine de milliers de francs.
Années de Développement
Années d’origine 2009 2010 2011 2012 2013 2014
2009 1001 854 568 565 347 148
2010 1113 990 671 648 422
2011 1265 1168 800 744
2012 1490 1383 1007
2013 1725 1536
2014 1880
Par passage à la numérotation relative des années d’origine et de développement, on obtient
respectivement les triangles de développement non-cumulés et cumulés suivants :
Années de Développement
Années d’origine 0 1 2 3 4 5
0 1001 854 568 565 347 148
1 1113 990 671 648 422
2 1265 1168 800 744
3 1490 1383 1007
4 1725 1536
5 1889
Années de Développement
Années d’origine 0 1 2 3 4 5
0 1001 1855 2423 2988 3335 3483
1 1113 2103 2774 3422 3844
2 1265 2433 3233 3977
3 1490 2873 3880
4 1725 3261
5 1889
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Mémoire DIPES II 2014-2015
1.3. Exemple introductif
Interprétation :
Pour cet exemple, on observe qu’en 2014 un montant de 74.400.000 FCFA a été réglé au titre
des sinistres survenus en 2011. Parallèlement, jusqu’en 2014, un montant de 397.700.000 FCFA
a été réglé au titre des sinistres survenus en 2011. On peut aussi remarquer qu’à la fin de l’année
2014, le montant des réserves afférents aux années de survenance 2010 à 2014 n’est pas encore
connu. L’entreprise doit alors tenir compte de ces réserves dans son bilan. Ainsi le but des
méthodes de provisionnement est de déterminer une estimation de ces réserves (ou provisions).
Dans la suite du mémoire, nous présentons la méthode de base de provisionnement : la méthode
de Chain-Ladder standard.
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Mémoire DIPES II 2014-2015
? ? Chapitre Deux ? ?
Méthode de Chain-Ladder
Dans ce chapitre, nous allons présenter une méthode qui est devenue une technique stan-
dard pour le calcul des provisions pour sinistres à payer : la méthode de Chain-Ladder. Cette
méthode liée au modèle de développement pour les facteurs est basée sur le triangle des règle-
ments cumulés. Elle a été développée d’abord dans un cadre déterministe et ensuite dans un
cadre stochastique pour évaluer l’incertitude liée à la prédiction. Dans ce chapitre, nous pré-
sentons l’approche déterministe en rappelant l’hypothèse fondamentale du modèle, les critères
de validation de cette dernière ainsi que les limites de cette approche.
Cette hypothèse stipule qu’il existe des facteurs de développement indépendants de l’année
d’origine des sinistres pour passer d’une colonne à une autre par multiplication. Autrement dit
les cadences de règlement sont les mêmes pour toutes les années de survenance.
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Mémoire DIPES II 2014-2015
2.2. Facteurs et estimateurs de Chain-Ladder
pour tout k ∈ {0, 1, ..., n − 1}. Il vient que la valeur commune de ces expressions est aussi :
Pn−k−1
j=0 Sj,k+1
Pn−k−1
j=0 Sj,k
Dans la pratique, les égalités de l’expression (2.2) étant approximativement vérifiées dans le
meilleur des cas, il est nécessaire de considérer comme estimateur des ϕk basé sur les obseva-
tions (Si,k )i+k≤n le facteur commun :
Pn−k−1
j=0 Sj,k+1
ϕ
bk = Pn−k−1 (2.3)
j=0 Sj,k
bi = Sbi,n − Si,n−i
R (2.5)
Ainsi le montant R
b de la provision pour sinistre à payer est la somme des réserves pour toutes
les années de survenance : n
X
R
b= R
bi (2.6)
i=0
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Mémoire DIPES II 2014-2015
2.3. Application et validation des hypothèses de Chain-Ladder
2.3.1 Application
En reprenant l’exemple 1.3.1 nous allons déterminer par la méthode de Chain-Ladder, les
provisions à constituer par la compagnie pour honorer à ses engagements envers ses assurés.
La Table 2.1 suivante obtenue à partir de la Table 1.4, contient les valeurs estimées des facteurs
ϕk ; des états non-observables Si,k ; des réserves Ri pour chaque année de survenance ainsi que
la réserve totale à constituer par l’entreprise au passif de son bilan en 2014.
Années de Développement
Années d’origine 0 1 2 3 4 5 Ri
0 1001 1855 2423 2988 3335 3483 0
1 1113 2103 2774 3422 3844 4015 171
2 1265 2433 3233 3977 4454 4652 675
3 1490 2873 3880 4781 5354 5592 1712
4 1725 3261 4333 5339 5980 6245 2984
5 1889 3588 4768 5875 6579 6871 4982
ϕk 1.8995 1.3288 1.2321 1.1200 1.0444 R=10524
Ces résultats consignés dans la Table 2.1 sont obtenus par la méthode de Chain-Ladder
comme suit :
1885+2103+2433+2873+3261
ϕ0 = ≈ 1.8995
1001+1113+1265+1490+1725
2423+2774+3233+3880
ϕ1 = ≈ 1.3288
1885+2103+2433+2873
2988+3422+3977
ϕ2 = ≈ 1.2321
2423+2774+3233
3335+3844
ϕ3 = ≈ 1.1200
2988+3422
3483
ϕ4 = ≈ 1.0444
3335
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Mémoire DIPES II 2014-2015
2.3. Application et validation des hypothèses de Chain-Ladder
Ainsi, le montant total des provisions à constituer par la compagnie est évalué ici à la somme
de 1.052.400.000 FCFA.
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Mémoire DIPES II 2014-2015
2.3. Application et validation des hypothèses de Chain-Ladder
0 1 2 3 4
0 1.8531 1.3062 1.2332 1.1161 1.0444
1 1.8895 1.3191 1.2336 1.1233
2 1.9233 1.3288 1.2301
3 1.9282 1.3505
4 1.8904
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Mémoire DIPES II 2014-2015
2.4. Généralisation de la méthode de Chain-Ladder
∀ i ∈ {0, 1, ..., n} et ∀ k ∈ {1, ..., n − 1}. A partir des facteurs individuels non-observables, les
états non-observables sont obtenus de la manière suivante :
Soit k ∈ {n − i + 1, ..., n} fixé on a :
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Mémoire DIPES II 2014-2015
2.4. Généralisation de la méthode de Chain-Ladder
On remarque qu’en substituant les facteurs individuels dans l’expression (2.8) par les facteurs
de Chain-Ladder ; on retrouve la définition des estimateurs de Chain-Ladder :
k−1
Y
Sbi,k = Si,n−i ϕ
bl
l=n−i
Ce qui prouve que la formule (2.8) est une généralisation des estimateurs de Chain-Ladder. De
plus par définition des facteurs de Chain-Ladder, on a :
∀k ∈ {0, ..., n − 1}
Pn−k−1
j=0 Sj,k+1
ϕ
bk = Pn−k−1
j=0 Sj,k
Pn−k−1
t=0 ϕt,k · St,k
= Pn−k−1 car Sj,k+1 = ϕj,k · Sj,k
j=0 Sj,k
n−k−1
X St,k
= Pn−k−1 · ϕt,k
t=0 j=0 Sj,k
En posant
St,k
ωt,k = Pn−k−1 (2.9)
j=0 Sj,k
On obtient
n−k−1
X
ϕ
bk = ωt,k · ϕt,k (2.10)
t=0
Ainsi les facteurs de Chain-Ladder s’obtiennent comme moyenne pondérée des facteurs indivi-
duels.
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Mémoire DIPES II 2014-2015
2.5. Limites de la méthode de Chain-Ladder déterministe
1. Elle ne fait aucune hypothèse quant à la loi que peut suivre les coûts des sinistres. ce qui
ne permet pas de mesurer l’incertitude autour du montant des provisions constituées.
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Mémoire DIPES II 2014-2015
? ? Chapitre Trois ? ?
Cette hypothèse stipule que seul le montant Si,k réglé en k-années de développement pour
les sinistres d’année d’origine i sert à déterminer le montant Si,k+1 réglé en k + 1-années
de développement pour les sinistres survenus la même année.
Hypothèse 3 (MC3) Pour tout k = 0, ..., n − 1, il existe un paramètre σk2 strictement positif
tel que :
∀ i ∈ {0, · · ·, n} V(Si,k+1 /Si,0 , ..., Si,k ) = σk2 Si,k
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Mémoire DIPES II 2014-2015
3.2. Estimateurs des paramètres du modèle
Remarque 3.1.1. MC3 peut s’écrire sous une forme compacte et parlante qui explique la dy-
namique des processus Si,k :
p
Si,k+1 = λk Si,k + εi,k Si,k (3.1)
où pour tout k = 0, 1, ..., n − 1 fixé, (εi,k )0≤i≤n est une suite de variables aléatoire i.i.d cen-
trées et de variance σk2 . Cette formule définit clairement pour chaque année de survenance i la
dynamique du processus de règlements au fil des années de développement.
En effet, l’hypothèse 3 ci-dessus montre qu’il existe une fonction ϕ mesurable telle que
√
Si,k+1 = ϕ(Si,k ). Ainsi le cas particulier ϕ(x) = λk x + εi,k x , x ∈ [0; +∞[ nous donne de
bonnes propriétés pour la détermination des estimateurs des paramètres λk et σk2 .
Proposition 3.1. Les estimateurs des paramètres λk du modèle de Mack sont donnés par :
n−k−1
X
Si,k+1
i=0
∀k ∈ {0, ..., n − 1} λ
bk =
n−k−1
X
Si,k
i=0
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Mémoire DIPES II 2014-2015
3.2. Estimateurs des paramètres du modèle
Ainsi,
n−k−1
X
fk0 (x̄) =0⇔ − (Si,k+1 − x̄Si,k ) = 0
i=0
n−k−1
X n−k−1
X
⇔ x̄ Si,k = Si,k+1
i=0 i=0
Pn−k−1
i=0 Si,k+1
⇔ x̄ = Pn−k−1
i=0 Si,k
Puisque fk0 (x̄) = 0 et fk00 (x̄) > 0 alors fk admet en x̄ un minimum global. Il s’ensuit d’après
l’expression (3.2) que :
n−k−1
X
Si,k+1
i=0
λ
bk = x̄ =
n−k−1
X
Si,k
i=0
Il vient que
Pn−k−1 Pn−k−1
i=0 E(Si,k+1 /Bk ) i=0 λk Si,k
E(λ
bk /Bk ) = Pn−k−1 = Pn−k−1 = λk
i=0 Si,k i=0 Si,k
Donc λk = E(E(λ
bk /Bk )) = E(λ
bk ) et par conséquent λ
bk est sans biais pour tout
k ∈ {0, ..., n − 1}.
E(λ
bk λ
bj ) =E(E(λ
bk λ
bj /Bk ))
= E(λ
bj E(λ
bk /Bk ))
= λk E(λ
bj ) car E(λ
bk /Bk ) = λk
= E(λ
bj )E(λ
bk ) car les λ
bk sont sans biais
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Mémoire DIPES II 2014-2015
3.2. Estimateurs des paramètres du modèle
Remarque 3.2.1. La proposition ci-dessus montre que le modèle de Mack reproduit exactement
les estimateurs des facteurs de Chain-Ladder.
Proposition 3.2. Sous les hypothèses 1 et 2 et pour i = 1, 2, ..., n; k > n − i, nous avons :
k−1
Y
E(Si,k /Dn ) = Si,n−i · λl (3.3)
l=n−i
k
Y
b i,k /Dn ) = Si,n−i ·
E(S λ
bl (3.4)
l=n−i
Preuve . 1) Soit i ∈ {1, 2, ..., n} , k > n − i, montrons que :
E(Si,k /Dn ) = Si,n−i · k−1
Q
l=n−i λl
= λt · E(Si,t /Dni )
= λt · E(Si,t /Dn ) En appliquant de nouveau MC1
ce qui équivaut à :
k−2 k−1
! k−1
!
Y Y Y
E(Si,k /Dn )· E(Si,t+1 /Dn ) = E(Si,n−i /Dn )· λt · E(Si,t /Dn ) (∗)
t=n−i t=n−i t=n−i+1
21
Mémoire DIPES II 2014-2015
3.3. Erreur de prédiction
\k−1
Y k−1
Y
E(S
b i,k /Dn ) = Si,n−i λl = Si,n−i · λ
bl
l=n−i l=n−i
Car les (λ
bj )j≥0 sont non corrélés et Sbi,n−i = Si,n−i .
Corollaire 3.1. Dans le modèle de Mack, les estimateurs de Chain-Ladder sont non-biaisés.
Remarque 3.2.2. Dans le modèle de Mack, on obtient exactement les mêmes provisions que la
méthode de Chain-Ladder.
Soit k ∈ {0, 1, ..., n − 1} fixé, on a σk2 = E(2i,k ) ∀i ∈ {0, 1, ..., n − k − 1} Donc on peut
écrire ;
σk2 = E(20,k ) = E(21,k ) = · · · = E(2n−k−1,k ) (3.7)
Remarque 3.2.3. Les estimateurs des paramètres σk2 sont sans biais.
Tous les outils étant rassemblés, nous allons définir l’élément central du modèle de Mack :
L’erreur quadratique moyenne de prévision notée MSEP
M SEP (R bi − Ri )2 /Dn ]
bi ) = E[(R (3.9)
– L’erreur de prédiction pour toutes les années de survenance (Erreur de prédiction glo-
bale) notée MSEP(R) b est définie par l’espérance conditionnelle suivante :
Remarque 3.3.1. L’erreur de prédiction pour une année de survenance i peut aussi être définie
à partir le l’état terminal Si,n .
De façon explicite,
bi ) = E[(Sbi,n −Si,n )2 /Dn ] = M SEP (Sbi,n ) = Var(Si,n /Dn ) + (Sbi,n − E[Si,n /Dn ])2
M SEP (R
| {z } | {z }
Érreur de processus Érreur d0 estimation
En effet
Sous les hypothèses du modèle, les erreurs de prédiction de la provision sont données par le
théorème suivant :
n−1
" #
2
\b X σj 1 1
M SEP (Ri ) = (Sbi,n )2
b
+ Pn−j+1 (3.11)
b2 Sbi,j St,j
j=n−i λj t=0
2. Ainsi connaissant la réserve pour chaque année de survenance, un estimateur de M SEP (R)
b
est donné par :
n
" n−1
! n−1 #
\b X \b X X σt2
2b
M SEP (R) = M SEP (Ri ) + Sbi,n Sbj,n (3.12)
b2t Pn−t−1 Su,t
λ
i=1 j=i t=n−i u=0
Preuve . Consulter [8, 10].
23
Mémoire DIPES II 2014-2015
3.4. Validation des hypothèses et application
Si,k+1 − λ
b S
i,k = p k i,k pour i = 0, 1, ..., n − k − 1 (3.13)
Si,k
n’affiche aucune tendance nette c’est à dire les (i,k ) présentent une structure aléatoire.
3.4.2 Application
Nous reprenons ici l’exemple1.3.1. Tout d’abord, nous vérifions que les données du triangle
de liquidation sont en accord avec les hypothèses du modèle et par la suite, nous appliquons ce
modèle au dit triangle.
• En ce qui concerne l’hypothèse 3, les graphiques 3.1 fournissent l’allure des résidus pour les
trois premières années de développement. Il résulte de ces graphiques qu’aucune structure
non aléatoire ne semble émerger de la représentation des résidus pour k = 0, 1, 2.
24
Mémoire DIPES II 2014-2015
3.4. Validation des hypothèses et application
Toutes les hypothèses étant valides par les tests effectués sur le triangle des règlements cumulés,
nous pouvons donc appliquer le modèle de Mack à ce triangle de données.
Application du modèle :
Comme cette méthode reproduit les estimateurs donnés par le modèle de Chain-Ladder déter-
ministe, nous donnons dans la Table 3.1 les estimations de σk2 et λk (0 ≤ k ≤ 4). On résume
bi (i = 1, · · ·, 5), des estimations de
dans la Table 3.2 les résultats obtenus pour le calcul de R
bi ) (i = 1, · · ·, 5) , la provision globale et l’erreur de prédiction associée.
M SEP (R
k 0 1 2 3 4
λk 1.8995 1.3288 1.2321 1.1200 1.0444
σk2 1.0870 0.8334 0.0108 0.0824 0.0108
25
Mémoire DIPES II 2014-2015
3.5. Limites du modèle de Mack
i R
bi M SEP (R
bi )
1 171 9.46
2 675 26.30
3 1712 31.30
4 2984 93.75
5 4982 140.14
Total 10524 201.74
1. Elle est peu aisée à interpréter et n’est pas extrêmement robuste dans le cas de triangle
"imparfait" (données manquantes, sinistres exceptionnels, ...) elle peut ainsi donner des
résultats incohérents sur certaines branches d’activités.
3. Elle détermine uniquement les moments d’ordres un et deux de la distribution des provi-
sions.
Ces limites du modèle vont amener England, P. and Verrall, R dans [6] à élaborer un modèle
simulatoire qui donne des algorithmes numériques de type bootstrap pour simuler la distribu-
tion des provisions. Ces distributions simulées nous permettent non seulement de déterminer
les deux premiers moments de la réserve, mais aussi certaines caractéristiques telles que les
intervalles de confiance.
26
Mémoire DIPES II 2014-2015
? ? Chapitre Quatre ? ?
4.1 Généralités
Le bootstrap, méthode simulatoire introduite par Efron en 1979 est considérée comme une
avancée spectaculaire en statistique. C’est une puissante technique utilisée pour obtenir à par-
tir d’un échantillon observé d’autres échantillons et dont le principal atout est de fournir une
distribution complète d’un estimateur. Cette méthode repose sur la technique de rééchantillon-
nage avec remise. Elle permet de fournir des réponses là où les autres méthodes ne sont pas
applicables (manque d’informations, calcul impossible, hypothèses non vérifiées ...). Pour une
présentation plus détaillée de cette méthode voir Efron et Tibshirani dans [5].
Principe de rééchantillonnage :
Soient X1 , ..., Xn un échantillon initial de taille n d’une variable aléatoire réelle X de loi f .
Les techniques bootstrap étant essentiellement non paramétriques, f est supposée totalement
inconnue. L’échantillon est supposé identiquement distribué et indépendant (i.i.d). On note θ
le paramètre d’intérêt et θb = T (X1 , ..., Xn ) un estimateur du paramètre à partir de l’échantillon
initial.
On construit un échantillon bootstrap par :
• On note (X1∗ , ..., Xn∗ ) l’échantillon tiré de sorte que θb∗ = T (X1∗ , ..., Xn∗ )
• Répéter la procédure N fois ; à la k−ième boucle bootstrap on obtient l’échantillon (X1∗ (k), ..., Xn∗ (k))
et un estimateur du paramètre θ donné par :
θb∗ = T (X ∗ (k), ..., X ∗ (k))
k 1 n
27
Mémoire DIPES II 2014-2015
4.2. Application du bootstrap aux triangles des règlements
pectivement par :
N N
1 X b∗ 1 X b∗ c
∗
θm =
c θ , et σθ2b = ∗ )2
(θ − θm
N i=1 i N − 1 i=1 i
Hypothèse du modèle :
L’hypothèse de base dans ce modèle est l’indépendance ainsi que la distribution identique des
lois des éléments composant l’échantillon.
28
Mémoire DIPES II 2014-2015
4.2. Application du bootstrap aux triangles des règlements
Etape 1 : Le point de départ est le triangle de développement des montants cumulés Si,k , à par-
tir duquel on donne une estimation des facteurs de développement ϕbk , k ∈ {0, ..., n − 1}
puis une estimation de la provision globale R
b par la méthode de Chain-Ladder décrite au
chapitre 2.
Etape 2 : Reconstruire à partir de la dernière diagonale connue (qui reste inchangée) les don-
nées du triangle supérieur à partir des facteurs de développement calculés à l’étape 1. On
a:
Sbi,n
Si,k = Qn−1
b i ∈ {0, ..., n} , k ≤n−i−1 (4.1)
t=k ϕ
bt
Etape 3 : Déduire du triangle de l’étape 2 les accroissements ajustés Zbi,k pour la partie supé-
rieur du triangle :
Etape 4 : Calculer les résidus de Pearson qui correspondent aux résidus bruts standardisés
définis par :
P Zi,k − Zbi,k
ri,k = q i ∈ {0, ..., n} , k ≤n−i (4.3)
Zbi,k
L’erreur standard bootstrap ne tenant pas compte du nombre de paramètre du modèle,
ceci introduit un biais que l’on corrige (voir. [6]) en ajustant les résidus de Pearson par :
r
P ajus m P
ri,k = r i ∈ {0, ..., n} , k ≤ n − i (4.4)
m − p i,k
m = (n+1)(n+2) : nombre de données
2
où
p = 2n + 1 le nombre de paramètre du modèle
Les résidus étant en moyenne proche de zéro, l’ajustement par le nombre de paramètres
augmente la variance. On estime alors le paramètre d’échelle par :
X P ajus 2
φbP = (ri,k )
i+k≤n
k
X
(j) (j)
c) Reconstruire le pseudo-triangle des règlements cumulés : Sei,k = Zei,l
l=0
d) Appliquer la méthode de Chain-Ladder pour calculer les facteurs de développement.
Le schéma ci-dessous inspiré des Mémoires de Hélène COMPAIN [3] et de Clélia SAUVET
[11] donne une synthèse de la procédure bootstrap appliquée aux triangles des règlements.
30
Mémoire DIPES II 2014-2015
4.2. Application du bootstrap aux triangles des règlements
N N
!2
m X bi 1 X bi
R − R (4.8)
m − p i=1 N i=1
L’erreur de prédiction qui correspond à l’ultime des provisions est ainsi estimée par :
N N
!2
X m X
bi − 1 X
bi
M\
SEP (R)
b = φbP · µ
bi,k + R R (4.9)
i+k>n
m − p i=1
N i=1
| {z } | {z }
Érreur de processus Érreur d0 estimation
31
Mémoire DIPES II 2014-2015
4.2. Application du bootstrap aux triangles des règlements
b(1) , · · ·, R
on obtient la statistique d’ordre R b(N ) . Un intervalle de confiance de R de niveau de
(1) (N )
4.2.4 Application
L’application du bootstrap à l’exemple 1.3.1 nous donne les résultats de la Table 4.2 conte-
bi (i = 1, · · ·, 5), des estimations de M SEP (R
nant les réserves R bi ) (i = 1, · · ·, 5), la provision
globale et l’erreur de prédiction bootstrap associée pour 5000 simulations.
i R
bi M SEP (R
bi )
1 171 18.8
2 675 35.7
3 1713 60.4
4 2985 89.2
5 4983 151.8
Total 10527 237
On observe que les résultats obtenus par cette méthode s’accorde au mieux avec ceux obte-
nus par les méthodes de Chain-Ladder (estimation de la réserve) et de Mack (Erreur de prédic-
tion).
32
Mémoire DIPES II 2014-2015
? ? Chapitre Cinq ? ?
Dans les chapitres précédents, nous avons présenté la méthode de réservation de Chain-
Ladder et la technique de bootstrap associée. Dans le présent chapitre, il est question pour nous
d’appliquer ces différentes méthodes aux données réelles. Les simulations sont faites à la l’aide
des logiciels R et Matlab. Pour les codes de simulation sur R, consulter Arthur, C et Christophe,
D.[2] et ceux de Matlab, consulter l’annexe.
33
Mémoire DIPES II 2014-2015
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
2000 231264713 495066992 164696901 264317352 95195265 24124242 15648518 28399800 18205435 10854557 18776735 5379165 2788823
2001 292223747 392289900 220307570 112177915 42952966 70761053 18911215 2188375 17463093 6692703 2346740 1714209
2002 524003756 516074160 179093636 117312261 55196038 20187130 40470674 4786996 12547817 6930894 27503944
2003 299369064 335972300 99866640 67249922 19360282 11127967 10628979 17062884 18398527 37785883
2004 538374415 864088883 158224099 50713284 37225990 14019415 16589410 23552423 16438284
2005 222276045 717153741 725709910 51076190 45509419 28151770 21306602 21436309
2006 575924280 417151033 108386570 61961491 113376512 34207477 61283124
2007 586709414 1065373008 190398145 95917386 100298090 156795154
34
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
2000 231264713 726331705 891028606 1155345958 1250541223 1274665465 1290313983 1318713783 1336919218 1347773775 1366550510 1371929675 1374718498
2001 292223747 684513647 904821217 1016999132 1059952098 1130713151 1149624366 1151812741 1169275834 1175968537 1178315277 1180029486
2002 524003756 1040077916 1219171552 1336483813 1391679851 1411866981 1452337655 1457124651 1469672468 1476603362 1504107306
2003 299369064 635341364 735208004 802457926 821818208 832946175 843575154 860638038 879036565 916822448
2004 538374415 1402463298 1560687397 1611400681 1648626671 1662646086 1679235496 1702787919 1719226203
2005 222276045 939429786 1665139696 1716215886 1761725305 1789877075 1811183677 1832619986
2006 575924280 993075313 1101461883 1163423374 1276799886 1311007363 1372290487
2007 586709414 1652082422 1842480567 1938397953 2038696043 2195491197
2008 422933801 1313390764 1594238587 1678694709 1766251712
2009 812960845 1779041318 2218868054 2390508231
2010 410074040 792427924 1035922595
2011 298934459 805987101
2012 606484190
Application du modèle :
Bien que l’hypothèse requise par la méthode de Chain-Ladder ne soit pas tout à fait concluante,
nous allons appliquer cette méthode à nos données pour compléter les triangles de liquidation.
La provision pour sinistres à payer (PSAP) par exercice de survenance et la provision globale
sont consignés dans la Table 5.5.
35
Mémoire DIPES II 2014-2015
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
2000 231264713 726331705 891028606 1155345958 1250541223 1274665465 1290313983 1318713783 1336919218 1347773775 1366550510 1371929675 1374718498
2001 292223747 684513647 904821217 1016999132 1059952098 1130713151 1149624366 1151812741 1169275834 1175968537 1178315277 1180029486 1182428219
2002 524003756 1040077916 1219171552 1336483813 1391679851 1411866981 1452337655 1457124651 1469672468 1476603362 1504107306 1508299745 1511365778
2003 299369064 635341364 735208004 802457926 821818208 832946175 843575154 860638038 879036565 916822448 927967162 930553710 932445316
2004 538374415 1402463298 1560687397 1611400681 1648626671 1662646086 1679235496 1702787919 1719226203 1741275241 1762441842 1767354344 1770946976
2005 222276045 939429786 1665139696 1716215886 1761725305 1789877075 1811183677 1832619986 1856068309 1879872344 1902723704 1908027218 1911905806
2006 575924280 993075313 1101461883 1163423374 1276799886 1311007363 1372290487 1388543035 1406309405 1424345292 1441659355 1445677731 1448616468
2007 586709414 1652082422 1842480567 1938397953 2038696043 2195491197 2238599686 2265112257 2294094307 2323516016 2351760222 2358315347 2363109269
2008 422933801 1313390764 1594238587 1678694709 1766251712 1822674323 1858462550 1880473015 1904533616 1928959218 1952407268 1957849267 1961829132
2009 812960845 1779041318 2218868054 2390508231 2505356457 2585389644 2636153793 2667374745 2701503733 2736150458 2769410568 2777129821 2782775099
2010 410074040 792427924 1035922595 1117149987 1170821709 1208223410 1231946887 1246537294 1262486705 1278678069 1294221429 1297828848 1300467040
TABLE 5.4 – Triangle des règlements cumulés complété par la méthode de Chain-Ladder
36
Années Provisions (R
bi )
2000 -
5.2. Application de la méthode de Chain-Ladder
2001 2 398.024
2002 7 257.343
2003 15 622.067
2004 51 719.248
2005 79 283.841
2006 76 324.666
2007 167 616.080
2008 195 575.608
2009 392 264.008
2010 264 543.161
2011 443 658.189
2012 1 694 807.369
Total 3 391 070
TABLE 5.5 – Provision estimées par la méthode de Chain-Ladder. Les résultats sont en milliers de FCFA
5.3. Application de la méthode de Mack
Selon cette méthode, le montant global des provisions à constituer par l’entreprise est de
3.391 milliards de FCFA. Ayant cette provision globale, on ne peut à partir de cette méthode
mesurer la volatilité de cette estimation. La méthode stochastique de Mack et la technique du
bootstrap nous permettent d’évaluer cette incertitude.
• L’hypothèse d’alignement des couples (Si,k ; Si,k+1 ) pour k fixé a été déjà vérifiée.
• Les grahiques de la Table 5.6 représentent les résidus pour les quatre premières années de
développement en fonction des années de survenance. Pour que l’hypothèse 3 du modèle
soit vérifiée, ces résidus ne doivent présenter aucune structure non aléatoire.
Aucun de ces graphiques ne fait apparaître de tendance non aléatoire ; les résidus semblent
répartis de manière non structurée. On peut donc dire que cette hypothèse est satisfaite.
37
Mémoire DIPES II 2014-2015
5.4. Application de la méthode par simulation de bootstrap
Application du modèle :
Comme cette méthode reproduit exactement les estimateurs de Chain-Ladder, nous donnons
dans la Table 5.7 les valeurs calculées de (σk2 )0≤k≤11 . La Table 5.8 résume les résultats obtenus
pour le calcul de R
bi et de la M SEP (R bi ) pour toutes les années de survenance.
k 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
σk2 12507.08 5915.42 2466.79 908.99 1048.62 493.05 289.94 168.44 572.95 306.16 62.42 12.72
Années Provisions (R
bi ) M SEP (R
bi )
2000 - -
2001 2.40e+06 5.96e+05
2002 7.26e+06 3.14e+06
2003 1.56e+07 1.06e+07
2004 5.17e+07 3.22e+07
2005 7.93e+07 3.49e+07
2006 7.63e+07 3.17e+07
2007 1.68e+08 5.10e+07
2008 1.96e+08 6.83e+07
2009 3.92e+08 1.00e+08
2010 2.65e+08 1.15e+08
2011 4.44e+08 2.45e+08
2012 1.70e+09 6.10e+08
Total 3.391.302.556 721.982.526
Avec cette méthode, on obtient une erreur de prédiction évaluée à un montant d’environ 722
millions de FCFA, soit 21% du montant de la provision globale.
38
Mémoire DIPES II 2014-2015
5.4. Application de la méthode par simulation de bootstrap
Années Provisions (R
bi ) M SEP (R
bi ) Quantiles à 95% Quantiles à 99, 5%
2000 - - - -
2001 2.51e+06 1.85e+07 26267206 101074302
2002 7.60e+06 2.93e+07 59791432 146684053
2003 1.59e+07 3.24e+07 78056892 169078179
2004 5.27e+07 5.95e+07 168875407 286347155
2005 8.14e+07 7.29e+07 218928400 348411160
2006 7.78e+07 6.71e+07 206414632 330643141
2007 1.71e+08 1.04e+08 363164070 519166322
2008 1.98e+08 1.08e+08 401269304 561633133
2009 3.96e+08 1.57e+08 681324627 906570886
2010 2.68e+08 1.23e+08 493984786 685837341
2011 4.49e+08 1.74e+08 760711010 1043429482
2012 1.72e+09 5.37e+08 2630675396 3982359221
Total 3.43e+09 7.37e+08 4727264749 5995164535
On observe que les quantiles à 95% et 99, 5% de la réserve globale sont égaux à 4.727.264.749
FCFA et 5.995.164.535 FCFA respectivement. Ainsi, si la compagnie constitue une provision
de 5.995.164.535 FCFA, elle est certaine à 99, 5% de couvrir tous les sinistres survenus. L’inter-
valle de confiance à 95% de la provision globale est [2.166.344.180; 5.087.119.707]. La Figure
5.1 représente l’histogramme de la distribution de la provision globale obtenue par cette mé-
thode.
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5.5. Interprétation des résultats et conclusion
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♠ Conclusion ♠
Tout au long de ce mémoire, nous nous sommes efforcés à présenter la méthode standard de
Chain-Ladder et la technique du bootstrap associée. A cet effet, nous avons tout d’abord pré-
senté la méthode de Chain-Ladder dans son approche déterministe et stochastique. L’approche
déterminste basée sur le calcul des facteurs de développement est la plus simple à mettre en
pratique ce qui justifie son application courante par les compagnies d’assurance. Cependant, ne
faisant aucune hypothèse sur la loi que peut suivre le coût des sinistres, elle ne permet pas de
mesurer l’incertitude autour du montant des provisions estimées. C’est donc sur ce défaut que
Thomas Mack va se baser pour développer un modèle stochastique donnant les mêmes pro-
visions que la méthode de Chain-Ladder, mais aussi calculant l’erreur de prédiction pour ces
dernières.
Ensuite, nous avons présenté la méthode par simulation du bootstrap dont l’utilisation dans
le calcul provisions donne plus d’informations concernant la réserve globale et l’erreur de pré-
diction associée. Elle fournit en effet une distribution complète et des intervalles de confiance
pour la rèserve globale.
Enfin, nous avons fait une application de ces méthodes aux données reélles. Il en ressort
qu’au-delà la distribution de la provision globale donnée par la technique du bootstrap, cette
méthode fournie des PSAP qui tendent à se conformer aux résultats obtenus par la méthode de
Chain-Ladder. Par ailleurs l’erreur de prédiction bootstrap de la provision est plus importante
que celle donnée par le modèle de Mack, il vient que l’estimateur de la provision donné par le
modèle de Mack est préférable a celui du bootstrap. Cependant vue la diversité des méthodes
de réservation se basant sur la méthode de Chain-Ladder, existe-il des critères permettant de
justifier la "fiabilité" d’une méthode ? Nous nous proposons d’y réfléchir pour des prochains
travaux.
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♠ Bibliographie ♠
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♠ Annexe ♠
Nous donnons ici le code Matlab pour la méthode de Chain-Ladder et le calcul de résidus
de Pearson.
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Annexe
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