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1. QU’EST-CE QU’UN CONCEPT?

LANGAGE ET CONCEPT 2. LE RELATIVISME LINGUISTIQUE


Jacques Moeschler
Cours 2 3. SENS ET RÉFÉRENCE
Sémantique
28 septembre 2015

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UNE DÉFINITION SIMPLE


• CONCEPT = unité de stockage des informations génériques qu’un locuteur possède
au sujet d’un mot.

1. QU’EST-CE QU’UN • CHAUVE-SOURIS


➡ animal

CONCEPT? ➡


se déplace à l’aide d’ultra-sons
mange des insectes
➡ dort la tête en bas
➡ est le vecteur de maladies contagieuses (ebola, rage, etc.)
➡ mammifère et non oiseau
• AÉROPORT: la connaissance de ce concept nous permet de ne pas nous perdre
dans un aéroport que nous ne connaissons pas.

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CONCEPT ET LINGUISTIQUE
STRUCTURALE
• Pour Saussure, un concept est la contre-partie psychique de l'enveloppe
linguistique du signe (image acoustique).
• Un signe est constitué d’un signifié (concept) et d’un signifiant (image
2. LE RELATIVISME
acoustique). LINGUISTIQUE
• Le lien entre signifié et signifiant est arbitraire.
• La sémantique structurale s’est malheureusement davantage intéressée non
au concept, mais à la valeur, propriété différentielle et oppositive.
• chat = félin qui n’est ni une panthère, ni un tigre, ni un lion, etc.

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LE RELATIVISME LINGUISTIQUE IMPLICATION


• L’hypothèse Sapir-Whorf: ce sont les langues qui déterminent notre perception et
notre catégorisation conceptuelle de la réalité via l'organisation interne de leur • L’implication la plus forte de la sémantique structurale est la thèse selon
système lexicale (thèse du déterminisme linguistique).
laquelle la signification linguistique n’est pas reliée au monde.
• Selon la thèse du relativisme, la pensée dépend du langage.
• Elle est définie de manière interne au système lexical d’une langue.
• Un locuteur ne peut avoir un concept non-lexicalisé dans sa langue.
• Le principal argument est que les langues découpent la réalité de
• Contre-exemples
manière différente dans leur système lexical.
1. Éprouver quelque chose et ne pas pouvoir le traduire sans sa langue.
2. La signification linguistique sous-détermine le sens du message communiqué.
• Ce découpage est arbitraire.
• Quel est le sens de cru, célibataire bulldozer? • mouton = mutton (VIANDE DE) ou sheep (ANIMAL)
3. La traduction devrait être impossible. • C’est la thèse du relativisme linguistique.
• Comment traduire les concepts comme spleen, glauque, saudade?

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LES TERMES DE COULEURS L’ANALYSE DE BERLIN & KAY
• Berlin & Kay ont étudié les termes de couleurs • Les sujets de même langue maternelle sont
de 98 langues. d’accord pour indiquer une couleur focale,
• Les couleurs de base ont été étudiées: mais pas pour délimiter la zone de
couleurs correspondant à un mot.
• noir, blanc, rouge, jaune, vert, bleu, brun,
violet, rose, orange, gris • La variabilité n’est donc pas entièrement
• Selon la thèse relativiste, le spectre des couleurs est un continuum dépendante de différences entre langues.
• Ils ont présenté à des sujets de langues
physique que chaque langue découpe arbitrairement. différentes un tableau contenant 320 nuances de
couleur, le nuancier (l’échelle de Munsell).

• Le nombre de couleurs varie, mais le découpage de la réalité varie également.

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LES RELATIONS ENTRE


LE RELATIVISME FAIBLE
COULEURS
• Framing: le langage permet d’imposer un cadre de pensée
• Berlin & Kay ont aussi observé que toutes les langues ont entre 2 et 11 mots pour
1. Max est ordonné / maniaque.
désigner les couleurs de base.
2. La guerre en Irak est une libération / invasion.
• Les langues diffèrent de manière prévisible: • Chaque langue force le locuteur à prêter attention à différents aspects de la réalité décrite.
a. Lorsqu’une langue possède 2 termes, l’un désigne les couleurs claires, l’autres les • Temps
couleurs foncées • En français, le verbe contient un temps verbal (passé composé, présent, futur ou plus-que-parfait, passé
b. Le 3e terme désigne les nuance de rouge. simple/imparfait, conditionnel) qui permet de localiser l’événement dans le temps (passé, présent,
futur).
c. Le 4e terme désigne soit le jaune, soit le vert. • En turc et en coréen, le verbe oblige de donner une indication sur la source de l’information
(première main ou indirecte): c’est l’information évidentielle.
• Espace
• En français, la représentation de l’espace dépend souvent du locuteur: à gauche, à droite, devant,
derrière.
• Dans d’autres langues, la référence spatiale n’est pas relative, mais absolue: vers la mer, vers la
montage.

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SENS ET RÉFÉRENCE
• La sémantique structurale a adopté la thèse de
l’autonomie du sens: le sens est autonome
par rapport au monde.
• Une autre approche a été développée au début

3. SENS ET RÉFÉRENCE du 20e siècle: c’est l’approche qui lie le signe


(linguistique) à un référent (monde) via un
concept (mental).
• Un mot signifie par l’intermédiaire d’un
concept.
• La signification est définie comme un
ensemble d’entités dans le monde, qui
partagent certaines propriétés conceptuelles.
• Les référents sont l’extension et le concept est
l’intension.
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L’ARGUMENT DE FREGE MOTS ET CONCEPTS


• Pourquoi les mots ne réfèrent-ils pas directement? • Il y a des mots dont la signification n’est pas conceptuelle
• Les noms propres sont des expressions qui réfèrent directement, sans passer par l’intermédiaire a. Noms propres
d’un concept.
b. Pronoms: je, tu, il
c. Connecteurs: alors, mais…
Anne
• Les pronoms et les connecteurs ont une signification procédurale: leur rôle est d’indiquer
comment les autres énoncés sont reliés entre eux (connecteurs), ou comment atteindre leur
référent (pronoms)
• Frege montre qu’il faut distinguer sens et référence (Sinn und Bedeutung):
• Il y a des expressions dont le sens est défini par un système de règle, comme les descriptions
1. L’étoile du matin est l’étoile du soir.
définies: leur sens est compositionnel:
2. L’étoile du matin est l’étoile du matin.
1. le gardien de l’équipe de France
• (1) est une phrase informative et contingente, (2) est une tautologie et toujours vraie.
• L’explication est que l’étoile du matin et l’étoile du soir ont la même référence (Vénus), mais pas
2. l’équipe suisse de football
le même sens (la dernière étoile qu’on voit le matin vs la première étoile qu’on voit le soir). 3. l’équipe de football suisse

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LANGAGE ET PENSÉE UNE TROISIÈME SOLUTION
• La pensée n’est pas directement dépendante de la langue d’un individu.
• Il y a une différence entre certains concepts:
• Il y a des formes de pensée (nourrissons, primates) indépendante du langage:
• Les nourrissons ont des facultés cognitives: par exemple, ils ont une arithmétique mentale simple.
• Certains concepts sont pertinent pour le raisonnement (CAUSE)
• Les concepts sont-ils innés? • D’autres concepts relèvent des langues ou des cultures (BLING-BLING)
• Deux positions sur le rapport concept-langage • Problème pour la sémantique conceptuelle: le concept TUER (complexe) est
• Sémantique conceptuelle (Jackendoff, Pinker): seuls certains concepts de base sont innés tout aussi rapide à traiter que celui de MORT (atome).
et font partie du langage de la pensée:
• Quelle relation entre mots et concepts?
• TUER = CAUSE + MORT
• Brutus a tué César = CAUSE [Brutus [DEVENIR [NON[VIVANT (César)]]]] a. Sémantique conceptuelle: mots > concepts
• Atomisme sémantique (Fodor): les concepts sont des atomes de sens, non b. Atomisme sémantique: mots = concepts
décomposables.
• Nous posséderions «cinquante mille concepts innés»
c. Pragmatique lexicale: mots < concepts

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CONSÉQUENCES LECTURES
• Sémantique lexicale: le lexique de toutes les langues peut être décrit par un nombre limité de
concepts.
• Le programme de sémantique lexicale est un programme de sémantique universelle.
• La question centrale est de savoir comment déterminer les concepts nécessaires pour la
description sémantique es langues naturelles.
• Zufferey S. & Moeschler J. (2012), Initiation à l’étude du sens. Sémantique et
• WordNet est un tel projet: http://wordnet.princeton.edu/wordnet/download/
pragmatique, Auxerre, Sciences Humaines Editions, chapitre 2.
• Atomisme sémantique: comment expliquer le grand nombre de concepts et leur relation au • Chapitre 2 du cours de Sémantique sur Moodle.
lexique? Comment expliquer l’apprentissage du lexique? Comment expliquer les différences
• Reboul A. & Moeschler J. (1998), La pragmatique aujourd’hui, Paris, Seuil,
lexicales entre langues?
chapitre 6.
• Pragmatique lexicale: différence entre concepts encodé lexicalement et concepts inférés
pragmatiquement:
1. Mon mari est un vrai célibataire.
2. Ce steak est cru.

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