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Quels sont les indices géologiques dans les Alpes qui permettent de reconstituer leur histoire ?
En géologie, un océan est défini par la nature de ses roches (basaltes et gabbros de la croûte océanique) et par
ses bordures ou « marges ». On trouve des indices dans les Alpes indiquant qu’avant leur formation, il y avait
un océan à la place des montagnes.
Un océan se forme par rifting. Sous l’action de forces divergentes, une lithosphère continentale se fracture,
s’affaisse et s’amincit. Progressivement, cette extension va permettre la mise en place d’une dorsale qui
produira une nouvelle lithosphère océanique.
Les sédiments déposés sur les blocs basculés permettent de dater la période d’ouverture de l’océan.
Les marges passives actuelles sont situées sous la mer. On les étudie grâce aux ondes sismiques :
Dans les Alpes, on retrouve bien des blocs basculés séparés par des failles normales de 200 millions d’années
dans les Alpes D’Huez (que les skieurs connaissent bien : ces blocs correspondent aux massifs du Taillefer, La
Mure, etc). Ces blocs basculés appartenaient à la marge passive Européenne, et attestent d’un rifting il y a -
200 millions d’années menant à l’ouverture d’un océan Alpin (disparu aujourd’hui) entre l’Europe au Nord et
l’Afrique au Sud. Une dorsale s’est ensuite mise en place et a produit de la lithosphère océanique.
Il est possible de retrouver dans certaines chaînes de montagnes comme dans les Alpes au Mont Chenaillet
des fragments de lithosphère océanique intacts, qui ne sont jamais rentrés en subduction. Ils sont composés
de haut en bas de : sédiments océaniques, basaltes en coussin, métagabbros en faciès schiste vert et de
péridotites métamorphisées par l’eau appelées serpentinites.
De telles structures sont appelées ophiolites : ce sont des portions de LO charriées sur de la LC. Les ophiolites
sont formées par obduction : la lithosphère océanique est pincée entre les croûtes continentales au début de
la collision sous l’effet des forces convergentes.
Ces ophiolites sont bien des indices de la formation d’une lithosphère océanique au niveau d’une dorsale qui
fonctionnait avant la formation des Alpes, qui s’est éloignée et s’est hydratée au cours du temps.
Dans les Alpes, on retrouve dans différentes régions des roches métamorphisées.
1- Placer les roches des régions 1, 2, 3 des Alpes dans le diagramme afin d’identifier leurs faciès
métamorphiques.
2- Quel phénomène géologique est mis en évidence des Alpes ? Justifiez.
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TS Thème 1 : Géologie
Ainsi, dans les Alpes, des roches de la lithosphère océanique européenne sont entrées en subduction sous la
lithosphère continentale Africaine. L’océan s’est donc refermé par subduction.
Le passage en faciès éclogite des minéraux des basaltes et des gabbros s’accompagne d’un gain de densité
(2,9 à 3,4) qui accélère la subduction et entretient les forces convergentes à l’origine du rapprochement des
deux lithosphères.
D’anciennes roches sédimentaires des Alpes italiennes qui appartenaient à la lithosphère continentale
européenne présentent une forme métamorphique de quartz particulière, la coésite.
Ainsi, dès lors que la LO a totalement subduit, la LC européenne est également rentrée en subduction.
Toutefois, la lithosphère continentale possède une densité plus faible que l’asthénosphère. Ainsi, la subduction
ralentit puis s’arrête. Les croûtes continentales qui étaient avant séparées par la lithosphère océanique
entrent alors en collision et s’affrontent, formant les reliefs positifs observés dans les chaînes de montagne.
La collision est l’affrontement de deux lithosphères continentales l’une contre l’autre. On retrouve différents
indices de déformation appelés « indices tectoniques » qui montrent que la lithosphère européenne a affronté
la lithosphère africaine dans les Alpes.
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TS Thème 1 : Géologie
Schéma et description
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TS Thème 1 : Géologie
Les indices témoignant d’une compression à l’origine d’un raccourcissement et d’un empilement sont :
- Des plis (déformation ductile)
- Des failles inverses (déformations cassantes) menant à des chevauchements de terrains les uns sur les
autres
- Des nappes de charriage (chevauchement de terrains déplacés sur de grandes distances)
- Un épaississement de la croute continentale en profondeur qui montre l’existence d’une racine crustale
sous les hauts reliefs et des terrains empilés en profondeur.
Si les conditions P/T sont assez poussées les gneiss entrent en fusion partielle et donnent un magma à
l’origine de nouveaux granites. Il n’est pas rare de trouver dans les chaînes de montagnes des roches
partiellement fondues, appelées « migmatites », qui sont des associations de granites et de gneiss.
Ainsi, en contexte de collision, la croûte continentale est en permanence recyclée par enfouissement, fusion et
recristallisation.
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TS Thème 1 : Géologie
L’érosion est le phénomène qui désagrège les roches en surface. Il existe plusieurs agents d’érosion : le vent,
la température, les racines des végétaux, mais le principal est l’eau.
Plus le relief est élevé, plus l’érosion est importante : pentes très forte → vitesses des courants élevées → plus
de force pour arracher les particules !
Très souvent les cours d’eau des chaînes de montagnes sont terminés par un delta, zone où une quantité
importante de sédiments s’accumule. Ainsi, le delta du Rhône récupère les sédiments des Alpes.
Les sédiments se déposent et en se consolidant, donnent des roches sédimentaires (Ex. : grès). Les ions
provenant de l’hydrolyse des minéraux précipitent dans l’océan et donnent des calcaires (CaCO3).
En mesurant la quantité de sédiments se déposant dans un delta par an (= le flux sédimentaire), on est
capable d’obtenir la vitesse d’érosion de la chaîne de montagnes adjacente.
Il faut environ 100 millions d’années pour faire disparaitre une chaîne de montagnes comme l’Himalaya, mais
si on estime ce temps uniquement par la vitesse d’érosion, on trouve des durées beaucoup plus longues : un
autre phénomène participe au démantèlement d’une chaîne.
Des processus tectoniques accélèrent la disparition d’une chaîne de montagnes. Dans les Alpes, on a établi
une carte des déformations actuelles selon leur type (extension ou compression).
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TS Thème 1 : Géologie
Au début de son histoire, des forces de compression horizontales contribuent à l’empilement des terrains. Le
poids de l’ensemble des terrains augmente. Tant que les forces de compression sont supérieures à ce poids, la
chaîne s’épaissit.
Si les forces horizontales deviennent moins importantes que le poids, la montagne « s’affaisse » : c’est le
phénomène d’effondrement gravitaire. Analogie du camembert chaud.
L’isostasie intervient également dans la disparition des reliefs en faisant remonter la racine crustale au fur et
à mesure que de la matière est enlevée en surface par rééquilibrage isostatique.
On estime que pour 100m d’érosion il y a une remontée de la chaîne de 80m. Ceci permet de comprendre
pourquoi une chaîne de montagnes reste « jeune » très longtemps : la baisse d’altitude engendrée par l’érosion
est en grande partie compensée par la remontée isostatique.
Il est important de noter que les particules issues de l’érosion des chaînes de montagnes et se déposant dans
la mer pourront à leur tour rentrer en subduction et participer à la formation d’une nouvelle croûte
continentale.
Conclusion : A partir de l’exemple des Alpes, on a montré que l’histoire d’une chaîne de montagnes est
complexe et ne se résume pas qu’à une collision. On peut retrouver des indices de l’histoire antérieure d’une
chaîne sur le terrain. Ainsi, les Alpes étaient à l’origine un océan situé entre deux lithosphères continentales
(Européenne et Africaine) qui s’est refermé par subduction avant que ces dernières ne s’affrontent. La
lithosphère continentale est en permanence recyclée dans les chaînes de montagnes, que ce soit par
érosion/enfouissement en subduction ou par fusion partielle des roches préexistantes redonnant de nouveaux
granites.
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TS Thème 1 : Géologie
Observations :
Observations :
Observations :
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TS Thème 1 : Géologie
Il est courant d’observer une abondance de magmas en zone de collision. Ces magmas sont générés pour
l'essentiel dans la croûte continentale.
A l’aide de la fiche descriptive des 3 roches trouvées en zone de collision, replacer sur le diagramme P/T le
chemin d’une argile de surface qui se trouverait enfouie au cours d’une collision.