Sunteți pe pagina 1din 14

LA PERLABORATION ET SES MODÈLES

René Roussillon

Presses Universitaires de France | « Revue française de psychanalyse »

2008/3 Vol. 72 | pages 855 à 867


ISSN 0035-2942
ISBN 9782130567721
Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 90.90.202.85 - 30/05/2020 08:10 - © Presses Universitaires de France

Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 90.90.202.85 - 30/05/2020 08:10 - © Presses Universitaires de France
Article disponible en ligne à l'adresse :
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
https://www.cairn.info/revue-francaise-de-psychanalyse-2008-3-page-855.htm
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Distribution électronique Cairn.info pour Presses Universitaires de France.


© Presses Universitaires de France. Tous droits réservés pour tous pays.

La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les
limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la
licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie,
sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de
l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage
dans une base de données est également interdit.

Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)


La perlaboration et ses modèles*

René ROUSSILLON
Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 90.90.202.85 - 30/05/2020 08:10 - © Presses Universitaires de France

Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 90.90.202.85 - 30/05/2020 08:10 - © Presses Universitaires de France
INTRODUCTION ET POSITION DU PROBLÈME

Le concept de perlaboration est un concept essentiel de la pratique psycha-


nalytique alors qu’il n’apparaît, de manière conséquente, que deux fois sous la
plume de Freud : en 1914, dans l’article célèbre « Répéter, remémorer, perlabo-
rer », et en 1926, dans Inhibition, symptôme et angoisse.
Ce concept est essentiel, et peut-être même identitaire, pour la pratique
psychanalytique, dans la mesure où il s’agit sans doute du concept qui diffé-
rencie le mieux, selon Freud lui-même, la pratique psychanalytique des pra-
tiques de psychothérapies fondées sur la suggestion. Et, même s’il est introduit
en 1914 et dans un contexte où il s’articule étroitement avec une conception de
la psychanalyse centrée sur la récupération des souvenirs oubliés, et pourrait
ainsi apparaître comme relatif à une conception de la pratique un peu désuète, il
a néanmoins traversé le temps et les différents modèles et conceptions de la pra-
tique psychanalytique.
Ce n’est sans doute pas un hasard si un congrès de l’IPA en propose l’exa-
men approfondi ; cela doit apparaître comme le signe qu’il s’agit d’un concept
de la pratique dans lequel des psychanalystes de différentes obédiences peuvent
se reconnaître encore, et donc d’un de ses concepts de fondement, un concept
« transversal » aux différentes conceptions du travail psychanalytique.
Mais précisément, si des psychanalystes de diverses obédiences peuvent
reconnaître un aspect important de leur pratique dans ce que le concept cherche

* Main lecture, conférence principale, Congrès de l’API à Berlin, juillet 2007.


Rev. franç. Psychanal., 3/2008
856 René Roussillon

à cerner, et qui, en première analyse, semble être de définition simple, c’est peut-
être que cette simplicité masque une complexité et une diversité de niveaux de
fonctionnement, qu’une réflexion comme celle que j’engage se doit de tenter de
déployer.
C’est en effet à l’exploration de cette diversité que je souhaite consacrer ma
présentation, et donc à la description de différents registres de fonctionnement
de la perlaboration, et cela en fonction du type de travail psychanalytique
requis par différentes modalités de conjonctures transférentielles et différents
Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 90.90.202.85 - 30/05/2020 08:10 - © Presses Universitaires de France

Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 90.90.202.85 - 30/05/2020 08:10 - © Presses Universitaires de France
modes de fonctionnement psychique.
Mon hypothèse centrale est que, sous différentes formes et avec des enjeux
qui peuvent être, eux aussi, assez différents, la perlaboration accompagne tous
les moments et les types de la pratique psychanalytique, mais, elle aussi, selon
des modèles et des figures assez différentes.
Pour tenter de dire cela à l’aide d’une formulation simplifiée mais d’emblée
assez indicative et en utilisant ce que la langue de Freud a d’universel pour les
psychanalystes, je rappellerais que, quand, en 1914, il introduit le concept de
perlaboration, c’est en lien étroit avec la question de la résistance. Mais,
en 1926, il distingue en fait cinq types de résistance qu’il précise et classe en trois
grandes catégories : les résistances du Moi (elles-mêmes au nombre de trois), la
résistance du Ça, et la résistance du Surmoi.
Je propose donc de distinguer, dans la ligne ainsi indiquée par Freud, les
modèles du travail de perlaboration selon qu’il concerne plutôt :
— les résistances du Moi (résistance du refoulement, résistance du transfert,
résistance liée aux bénéfices secondaires de la maladie) ;
— les résistances du Ça (contrainte de répétition, contrainte de symbo-
lisation...) ;
— les résistances du Surmoi (sentiment inconscient de culpabilité, besoin de
punition, aliénation de la subjectivité...).

Ces trois formes de résistance engagent des formes de travail psychanaly-


tique différentes et, si chacune d’elles s’accompagne de la nécessité d’un travail
de perlaboration, celle-ci ne prend pas les mêmes contours ni les mêmes enjeux.

LA PERLABORATION 1914 :
LE PREMIER MODÈLE, LA RÉSISTANCE DU MOI

Avant de nous engager dans les arcanes de cette complexité, il faut com-
mencer par reprendre le problème tel que Freud le situe en 1914, et tel qu’il se
présente au psychanalyste de cette époque.
La perlaboration et ses modèles 857

Le concept est évoqué par Freud dans une réflexion qui repose sur une
conception de la cure fondée sur le travail de remémoration du passé refoulé et
sur les résistances que le patient présente à cette remémoration. Il s’oppose alors
à une conception de la psychothérapie fondée sur l’hypnose et la suggestion, qui
se déroule sans résistance et donc sans la nécessité d’une perlaboration. C’est le
refus de la suggestion et de l’hypnose qui impose la nécessité de la perlabo-
ration. Dans les deux cas, il s’agit de permettre que ce qui a été refoulé puisse se
« décharger » – ce qui signifie dans ce contexte, ce n’est pas inutile de le rappe-
Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 90.90.202.85 - 30/05/2020 08:10 - © Presses Universitaires de France

Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 90.90.202.85 - 30/05/2020 08:10 - © Presses Universitaires de France
ler, « se dérouler complètement » (Freud, 1914), « s’accomplir » psychique-
ment, c’est-à-dire s’intégrer. La différence tient dans le moyen utilisé, et dans le
rapport entre le moyen utilisé et la qualité de la conviction obtenue.
Dans la pratique psychanalytique, la conviction est fondée sur l’alliance
avec les processus secondaires, et c’est celle-ci que la perlaboration va prendre
en compte. C’est parce que le Moi du sujet est « respecté » par la technique psy-
chanalytique qu’il faut perlaborer le trajet vers les souvenirs refoulés, là où
l’hypnose ou la suggestion court-circuitent ce travail en se contentant, à l’in-
verse, d’un effet de conviction fondé sur la force, quasi hallucinatoire, du retour
de l’impression première.
La remémoration est alors opposée à un mode de retour de l’expérience
antérieure et du passé caractérisé par la contrainte de répétition (formulée
dès 1914) et ses formes processuelles : l’agir et l’actualisation transférentielle du
passé refoulé.
Entre cette forme de retour du passé, et la véritable remémoration, s’inter-
pose une résistance, la « résistance du transfert » (1926), la résistance liée à
l’agieren lui-même, à la forme « actuelle » et « actante » du retour.
C’est cette résistance qu’il s’agit d’abord de perlaborer : le psychanalyste
propose une interprétation (plus tard, Freud dira, plus justement : une « cons-
truction », c’est-à-dire un terme qui insiste plus sur l’idée d’une hypothèse) qui
se comporte comme une « pensée d’attente » en direction des contenus refoulés,
mais aussi comme un « attracteur » de ceux-ci.
Le travail se déroule alors « fragment par fragment » – « pièce par pièce »
dit encore Freud –, donc progressivement, pour frayer un chemin à partir des
pensées d’attentes en direction des « émois refoulés » (Freud, 1914) et des
scènes et souvenirs qui les « présentent » et les « racontent ». Il impose donc à
l’analyste ce que Freud nomme une « épreuve de patience » ; on s’affronte alors
à la « résistance du refoulement » selon la formulation de 1926.
Cette lenteur du travail du travail psychanalytique s’oppose à une concep-
tion du retour du passé sur le modèle antérieur de l’abréaction immédiate,
modèle illustré par la résolution instantanée comme dans le célèbre film
d’Hitchcock Pas de printemps pour Marnie. Elle repose sur une conception du
858 René Roussillon

fonctionnement des processus secondaires fondée sur les petites quantités


(« pièce par pièce », dit-il). Mais aussi sur l’acceptation d’un travail de deuil de
l’aspiration à l’ « identité de perception », telle qu’elle se manifeste dans l’actua-
lisation transférentielle et les formes d’agir transférentielles qu’elle implique (et
aux résistances liées aux « bénéfices secondaires de la maladie », selon les for-
mulations de 1914 et 1926). Celle-ci doit être supplantée par le passage et l’ac-
ceptation d’une simple « identité de pensée », c’est-à-dire un équivalent repré-
sentatif et symbolique de la scène première.
Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 90.90.202.85 - 30/05/2020 08:10 - © Presses Universitaires de France

Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 90.90.202.85 - 30/05/2020 08:10 - © Presses Universitaires de France
Cependant, comme « nul ne peut être tué dans l’absence, ni en simple
effigie », ce travail présente un autre enjeu essentiel. La résistance, dans ce
qu’elle actualise aussi du passé, ce qu’elle en rend présent et actif de celui-ci, est
aussi importante que sa levée progressive, c’est « l’antinomie de la résistance »,
selon la formule de J.-L. Donnet (1967).
La perlaboration de la résistance oblige à un véritable travail psychique qui
leste subjectivement l’analyse et donne de la valeur à son enjeu. C’est bien parce
qu’il y a une résistance qui actualise le refoulement dans la cure, qui le rend tan-
gible, que l’enjeu de celui-ci et des contenus refoulés peut être perçu et reconnu
dans l’analyse. C’est bien parce qu’il faut du travail, et pour cela du temps, de la
patience, des efforts, que le résultat de l’analyse va rendre possible un type de
conviction fondé sur une appropriation subjective du contenu de l’analyse :
l’énergie déployée en témoigne.
Cependant, un tel travail suppose un certain mode de fonctionnement psy-
chique de l’analysant et de l’analyste. Il suppose que le refoulement porte sur
des souvenirs ou des contenus représentatifs qui ont déjà été conscients et ont
été secondairement refoulés, il suppose que le travail soit celui d’une « prise de
conscience » et donc, pour dire vite, que soit organisée une « névrose de trans-
fert », qui se présente comme une formation intermédiaire entre la névrose his-
torique et la situation psychanalytique.
La résistance apparaît alors essentiellement comme étant celle du précons-
cient, du Moi préconscient, la seule évoquée en 1914. Le travail du psychanalyste
peut alors se penser comme sa capacité à « deviner », à partir des associations du
patient, quelles représentations inconscientes organisent les chaînes associatives,
et à reconstruire quelles scènes historiques se cachent derrière celles-ci, puis à
communiquer à l’analysant celles qui sont activées dans et par le transfert.
La situation et la conception des enjeux de la perlaboration vont changer
quand Freud va commencer à penser que « des résistances inconscientes » peu-
vent « s’opposer à la levée des résistances » et que l’analyse s’affronte aux résis-
tances du Surmoi inconscient (et de ses déformations éventuelles), ou aux formes
de ce que Freud appelle en 1926 « les résistances du Ça », c’est-à-dire les résis-
tances liées à l’insuffisance de transformation des motions pulsionnelles du Ça.
La perlaboration et ses modèles 859

La perlaboration des résistances va alors prendre d’autres formes, et la


théorie du travail psychanalytique va devoir être complexifiée. À côté du travail
portant sur les résistances du Moi, travail psychanalytique que l’on qualifie
volontiers de « classique », vont devoir se développer des formes de travail psy-
chanalytique d’une autre nature, et sur lesquelles la psychanalyse contempo-
raine reste encore largement au travail.
Schématiquement, on va devoir alors définir trois grands modèles pour le
travail psychique engagé pendant la cure, trois modèles qui correspondent aux
Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 90.90.202.85 - 30/05/2020 08:10 - © Presses Universitaires de France

Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 90.90.202.85 - 30/05/2020 08:10 - © Presses Universitaires de France
trois types de résistances dégagées par Freud. Trois modèles que toute cure de
psychanalyse rencontre, même s’ils peuvent être présents en proportion variable
dans telle ou telle cure, et si tel ou tel modèle peut être alors déterminant.
Le premier modèle est le modèle implicite au texte de 1914 que nous venons
de présenter, mais il n’est plus le seul, même s’il conserve une pertinence « régio-
nale » dans les états névrotiques. Il correspond à un objectif de « prise de cons-
cience » d’un complexe représentatif refoulé. Comme nous venons de le voir, la
perlaboration a alors comme enjeu d’abord de préparer le terrain pour rendre
possible et « frayer » un retour du refoulé à travers le buisson associatif sur les
formations préconscientes qui en sont les rejetons. Puis, lorsque celui-ci produit
suffisamment de manifestations et de signes de sa maturation, elle permet un
travail d’exploration « fragment par fragment » des raisons et enjeux de son
refoulement antérieur, travail dont on attend qu’il permette de stabiliser son
acceptation par l’élaboration de ses formes d’expression.
Mais le refoulement antérieur, ou proprement dit, peut aussi être l’effet
d’un « refoulement originaire » (Freud, 1926). Et l’approfondissement de la
cure, cela de manière parfois cruciale comme dans les conjonctures transféren-
tielles où les problématiques narcissiques-identitaires sont suffisamment centra-
les, oblige aussi à perlaborer le refoulement originaire, ce qui conduit à dégager
un second modèle.

LE TRAVAIL DU « DEVENIR CONSCIENT »


ET LA RÉSISTANCE DU ÇA : UN SECOND MODÈLE DE LA PERLABORATION, LE JEU

Celui-ci peut être dégagé à partir des textes de Freud des années 1923-1926,
qui décrivent des conjonctures cliniques dans lesquelles le matériel inconscient
n’a pas été représenté et refoulé secondairement, car il n’a jamais accédé anté-
rieurement à la conscience. Sa forme n’a pas subi les transformations et la mise
en représentation antérieure qui lui auraient permis de « devenir conscient »
(Freud, 1923, 1926). Nous verrons dans le prochain paragraphe les implica-
860 René Roussillon

tions du troisième modèle fondé sur le travail, non seulement de symbolisation


comme dans le second modèle, mais d’appropriation subjective.
Pour l’instant, je me propose d’examiner ce que devient le travail de perla-
boration dans le second modèle, celui qui est fondé sur le travail de transforma-
tion nécessaire au « devenir conscient », c’est-à-dire à la perlaboration de la
résistance du Ça.
Elle concerne les conjonctures historiques de nature ou d’effet traumatique
où les contenus inconscients concernés ont été contre-investis d’emblée, avant
Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 90.90.202.85 - 30/05/2020 08:10 - © Presses Universitaires de France

Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 90.90.202.85 - 30/05/2020 08:10 - © Presses Universitaires de France
toute saisie et représentation consciente suffisante. Les situations et modes de
relation traumatiques, par l’intense déplaisir, voire l’effroi ou l’agonie qu’elles
impliquent, empêchent le sujet de pouvoir faire le travail de métabolisation de
l’expérience subjective qu’elles produisent en lui. La défense primaire agit de
manière quasi automatique, dès le déclenchement de l’effroi, de la terreur ou de
la menace d’anéantissement que l’expérience traumatique comporte, et cela
avant même que le sujet ait pu suffisamment vivre et se représenter ce qu’il
vivait (Freud, Winnicott). Elle soustrait ainsi de la subjectivité les données per-
ceptives et sensorielles à partir desquelles le Moi-sujet pourrait construire un
sens acceptable à ce qu’il éprouve.
Mais on peut aussi penser, en complément – ce serait d’ailleurs la tendance
actuelle de nombreux psychanalystes –, que, d’une manière plus générale et en
dehors de tout contexte traumatique particulier, la « matière première psy-
chique », selon le mot de Freud (Freud, 1900, 1920, 1923), qui se produit à la
frontière du Ça et du Moi, quand le Ça doit « devenir » du Moi, est par essence
hyper complexe. Elle mêle, en effet, des perceptions multiples, des sensations
diverses, des motions pulsionnelles variées et potentiellement en conflit ; elle
mêle la part de soi dans l’expérience subjective et l’engagement pulsionnel, et la
part de l’autre et de ses réponses à l’engagement pulsionnel du sujet.
Elle produit donc, à l’origine, des formes souvent tellement intriquées et
condensées qu’elles ne peuvent être intégrées comme telles, et qu’elles se présen-
tent souvent comme énigmatiques et confuses. Pour être intégrées, elles doivent
donc être progressivement décondensées et transformées à l’aide d’un va-et-
vient dedans/dehors, d’un jeu de transferts et de transpositions successifs.
La vie offre souvent au sujet les possibilités de jeu nécessaires à ces trans-
ferts et transpositions, mais parfois ce n’est pas avant l’analyse et la situation
spécifique qu’elle propose, que cela sera possible1. Ce qui n’a pas subi ce travail
de décondensation, de transposition et de transformation, ce travail de méta-
phorisation, qui caractérise la représentation symbolique, ne peut pas alors
accéder à la conscience, il ne peut « devenir conscient ». Il est alors « refoulé

1. Voir H. Faimberg (1998).


La perlaboration et ses modèles 861

originairement », selon les termes de Freud (1915 et 1926), et avant toute


subjectivation vraie.
Le refoulement originaire « attire » ensuite des refoulements ou clivages
secondaires, qui sont les seules manifestations repérables de son action.
Donc souvent dans l’analyse, au-delà du travail portant sur le refoulement
secondaire que nous avons évoqué à propos du texte de 1914, se profile un
autre travail qui concerne la transformation de la « matière première psy-
chique » en une forme qui la rende apte à devenir consciente et à être intégrée
Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 90.90.202.85 - 30/05/2020 08:10 - © Presses Universitaires de France

Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 90.90.202.85 - 30/05/2020 08:10 - © Presses Universitaires de France
dans le Moi. La vectorisation de ce travail a été formulée par Freud en 1932
dans une formule restée célèbre : « Wo es war soll ich werden. »
Le modèle de perlaboration alors impliqué correspond au travail qui doit
être fourni à la fois par l’analysant et l’analyste pour opérer les transformations
nécessaires afin que le matériel inconscient primitif, le jamais-encore-devenu
conscient mais qui est sous-jacent aux refoulements secondaires, et toujours
capable d’en entraîner de nouveaux, soit susceptible de devenir conscient.
Ce travail consiste d’abord à aider à décondenser la matière première psy-
chique pour la rendre représentable, là encore « fragment par fragment »,
« détail par détail », c’est-à-dire à métaboliser la résistance propre à la matière
psychique inconsciente, à sa nature (Freud, 1923) et aux motions pulsionnelles
qu’elle abrite et auxquelles elle donne forme.
Mais, bien sûr, pour cela il faut d’abord que se transfèrent, dans la situa-
tion psychanalytique, les enjeux spécifiques liés à la résistance du Ça. Là aussi,
il y a une « antinomie de la résistance », que ceux qui s’affrontent aux « situa-
tions limites de la psychanalyse », selon les termes que j’ai proposés (R. Roussil-
lon, 1991) pour les décrire, connaissent bien. « Situations limites » qu’il faut
savoir repérer et entendre comme des formes de la résistance du Ça, à travers les
formes transférentielles de réactions thérapeutiques négatives, de transferts déli-
rants (M. Little) ou passionnels, mais aussi à travers des formes moins mani-
festes ou moins bruyantes, plus marquées par l’inertie comme celles de la
mélancolie froide et du masochisme de fonctionnement.
Quand le transfert le permet, il s’agit alors de décoller progressivement les
fragments et composants de l’expérience activée sous forme d’une « identité de
perception », qui caractérisent sa forme perceptive première et qui peuvent aller
jusqu’à des manifestations hallucinatoires, pour que la matière première de l’ex-
périence subjective engagée dans le transfert puisse se reconnaître comme
« représentation psychique », alors nécessairement partielle, et qu’elle puisse
s’inscrire alors dans le registre de l’identité de pensée.
En somme, il s’agit de permettre que ce qui se « présente » à la surface psy-
chique puisse se reconnaître comme re-présentation d’un pan du passé et non
plus comme actuel. Ce qui implique un travail de métabolisation des motions
862 René Roussillon

pulsionnelles et expériences traumatiques, un travail de transformation de l’ex-


périence subjective première en une forme représentative susceptible de « deve-
nir consciente ». Ce travail passe toujours par un travail de (re)construction
impliquant l’analyste et potentiellement compromettant pour lui. Nous
reviendrons sur ce point essentiel.
Le Moi, comme Freud le souligne en 1923, ne peut, en effet, travailler qu’à
partir des « représentations » ; il doit tout transformer en représentation psy-
chique, et en particulier verbale, aussi bien les perceptions que les sensations, les
Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 90.90.202.85 - 30/05/2020 08:10 - © Presses Universitaires de France

Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 90.90.202.85 - 30/05/2020 08:10 - © Presses Universitaires de France
motions pulsionnelles que les affects, c’est-à-dire tous les composants de la
matière première psychique. C’est le premier travail de saisie qualitative de
l’expérience subjective.
Il doit ensuite explorer les différents aspects psychiques, les différentes
facettes de celle-ci, pour familiariser la pensée avec son « inquiétante » étran-
geté première, et ainsi la rendre progressivement intégrable.
Un tel travail de perlaboration peut être cerné à partir du modèle du jeu
des enfants, il a la même fonction que celui-ci dans l’enfance : apprivoiser des
situations difficiles et potentiellement traumatiques pour permettre de les sym-
boliser et d’en préparer ainsi l’appropriation subjective ou la subjectivation.
Loger et transférer les sensations, perceptions, pulsions, dans des « objeux »
animables, et donc ainsi les diffracter, pour explorer leurs caractéristiques pro-
pres et les rendre plus facilement appréhendables, en dérouler toutes des diffé-
rentes facettes. C’est bien pourquoi il passe par la répétition nécessaire à
l’exploration « fragment par fragment », « pièce par pièce », là encore comme le
jeu des enfants. Perlaboration et répétition vont ici de pair, et il appartient au
psychanalyste de différencier cette répétition inévitable et fructueuse, qui relève
de ce que j’ai proposé d’appeler (R. Roussillon, 1988, 1991, 1995) la « con-
trainte de symbolisation », des formes de répétition marquées par le retour du
traumatique lui-même.
Il faut maintenant revenir et insister sur le fait que ce type de travail de per-
laboration s’effectue souvent à deux, l’analyste étant alors beaucoup plus impli-
qué et donc potentiellement compromis que dans le premier modèle évoqué
plus haut. Il s’effectue à deux et avec l’analyste, ce qui a pu faire mettre l’accent
sur les aspects intersubjectifs de la cure, sur la co-pensée (D. Widlöcher), la co-
construction (R. Roussillon, 19841), car la représentation psychique n’est pas
toute donnée, elle doit être construite, elle est le fruit du travail d’analyse. Ce
travail à deux, où « deux aires de jeux se chevauchent » (Winnicott, 1971), est
alors l’occasion d’un partage d’expérience et d’une recharge libidinale qui sont

1. R. Roussillon (1984), Construction de la scène primitive et co-construction du processus ana-


lytique, à propos de l’interprétation, in Bulletin de la SPP, 1984, pp. 27-44.
La perlaboration et ses modèles 863

indispensables pour que les expériences en souffrance de symbolisation du


patient, puissent se lier et s’intégrer à la trame du Moi préconscient. C’est un
travail que j’ai proposé de décrire comme en « côte à côte », même si la situa-
tion reste dissymétrique, dans la mesure où chacun s’appuie sur l’autre et le
travail de l’autre pour sa propre part. C’est à son propos que la formule de
Winnicott : « L’analyse se déroule là où se superposent deux aires de jeu »,
prend son maximum de pertinence ; c’est aussi pourquoi j’ai proposé le
néologisme d’ « entreje(u) » pour la décrire.
Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 90.90.202.85 - 30/05/2020 08:10 - © Presses Universitaires de France

Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 90.90.202.85 - 30/05/2020 08:10 - © Presses Universitaires de France
L’idée d’un travail de construction « côte à côte » contient aussi l’idée
d’une forme de travail en parallèle et « en double » sur lequel depuis plusieurs
années, avec C. et S. Botella mais par un autre chemin qu’eux, je mets l’accent.
La perlaboration s’effectue alors dans le champ structuré par deux scènes dis-
tinctes, celle de l’analysant et celle de l’analyste, distinctes mais reliées entre elles
et impliquant une exigence de travail de lien. Elle s’effectue entre ces deux scè-
nes, dans le travail de mise en lien et d’articulation de ces deux scènes.
L’analyste s’appuie sur son empathie de ce qui se passe et n’arrive pas à prendre
complètement forme chez son patient, pour tenter de sentir et de reconstruire,
en les figurant, les expériences subjectives engagées dans la « constellation »
(Freud, 1938) transférentielle. C’est ainsi un travail de « symbolisation à deux »
qui va devoir s’effectuer, ce qui n’a pas pu être symbolisé historiquement avec
les objets premiers du patient, doit trouver dans le travail psychanalytique une
seconde chance pour s’effectuer (H. Faimberg, 1998).
Cela étant, comme je l’ai souligné, l’analyste se trouve être impliqué dans ce
travail, il ne peut complètement éviter même de s’y trouver compromis, ce qui
ouvre la question de la perlaboration de la séduction et de la suggestion inévi-
table dans et par l’analyse, et celle de son lien transférentiel avec les séductions
sexuelles et narcissiques issues des objets significatifs du patient. Nous sommes
ainsi conduits à la question de la « résistance du Surmoi » qui en est l’héritière, et
en particulier à celle du « Surmoi sévère et cruel » (Freud, 1923) dont l’analyse
doit être soigneusement dialectisée avec celle de la résistance du Ça. « L’ombre
de l’objet (et de l’analyste) est tombée sur l’analyse » (R. Roussillon, 2000).
Nous pouvons alors ouvrir notre réflexion sur la troisième forme de résis-
tance et le troisième modèle du travail de perlaboration.

PERLABORATION ET RÉSISTANCE DU SURMOI :


TROISIÈME MODÈLE ET ENJEU

Quand Freud se penche en 1923 sur la question de la réaction thérapeu-


tique négative, il souligne qu’elle rencontre la question de savoir au compte de
864 René Roussillon

qui les résultats de l’analyse peuvent être mis. Il souligne ainsi qu’une question
centrale est mobilisée par le travail psychanalytique : celle des conditions de
l’appropriation subjective de ce travail par l’analysant. Revient ainsi également
la question de la menace de séduction et de suggestion dans et par l’analyse, et
le fantôme de l’hypnose que nous avions déjà croisé dans le texte de 1914. Ce
n’est pas un hasard si Freud revient alors, dans différents textes de l’époque, sur
la question de la transmission inconsciente de pensée.
Il évoque en outre, dans une note de l’article de 1923, et toujours à propos
Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 90.90.202.85 - 30/05/2020 08:10 - © Presses Universitaires de France

Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 90.90.202.85 - 30/05/2020 08:10 - © Presses Universitaires de France
de la réaction thérapeutique négative, que le sentiment inconscient de culpabi-
lité qui est sous-jacent à la réaction thérapeutique négative peut résulter d’une
« identification d’emprunt », hypothèse qui recoupe cette question. Quand le
travail psychanalytique s’effectue à deux, en co-pensée comme le dit
D. Widlöcher, en co-construction comme je l’avais proposé en 1984, la question
s’ouvre des conditions pour que ce travail ne recèle pas des formes de sugges-
tions aliénantes et ne provoque rejet ou exacerbation du négativisme. Cela
d’autant plus quand nous sommes confrontés à des conjonctures transféren-
tielles dans lesquelles les problématiques narcissiques sont au premier plan.
Il ne suffit donc pas de représenter et symboliser la « matière première »
psychique, il faut encore savoir au compte de qui cette symbolisation s’effectue
et quelles formes d’appropriation subjective accompagnent le travail de symbo-
lisation. Comme Freud le remarque à propos des rêves de complaisance
en 1923, on peut « rêver pour le compte de l’analyste », alors substitué au Sur-
moi à séduire ou auquel on doit passivement se soumettre. Mais il existe aussi
des formes du Surmoi qui sont aliénantes et qui doivent pouvoir être décons-
truites, des formes du Surmoi qui s’opposent au processus psychanalytique
et qui constituent des formes de résistance à celui-ci qui provoquent des
perturbations du fonctionnement psychique.
On pense, bien sûr, au Surmoi « sévère et cruel » que Freud évoque
en 1923, et qui dérégule le fonctionnement psychique en traitant la simple repré-
sentation comme un acte, confusion qui place le Moi dans une impasse. Il
devient ainsi une « pure culture de pulsion de mort » (Freud, 1923). Le Surmoi
peut donc « trop » exiger du Moi, le déposséder des bénéfices de son travail de
symbolisation, ou encore ne pas lui offrir les conditions nécessaires pour pou-
voir effectuer celui-ci. En 1929, vers la fin de Malaise dans la culture, Freud ne
déclare-t-il pas qu’il faut « rabaisser ses prétentions » (celles du Surmoi) et
entrer en lutte contre ses exigences extrêmes ? On pense, bien sûr, aussi aux
idéaux imposés au Moi par le Surmoi.
Analyser la résistance du Surmoi, perlaborer cette résistance, c’est alors
remonter à la manière dont l’ « ombre » des objets parentaux du patient est
tombée sur le Moi et a contribué à la formation du Surmoi. L’ « ombre des
La perlaboration et ses modèles 865

objets » parentaux, ce peut être aussi ici celle de leur propre Surmoi comme
Freud le précise. Mais c’est aussi examiner soigneusement comment l’ombre des
idéaux, des théories, des particularités de fonctionnement de l’analyste lui-
même menace de tomber sur l’analyse et l’analysant. On se souvient que c’est
déjà une question centrale dans les réflexions techniques de S. Ferenczi, qui
dénonçait ce qu’il appelait l’ « hypocrisie professionnelle » de certains de ses
collègues. Cette question est aussi au centre, en France, de l’article consacré par
D. Anzieu aux « Principes d’analyse transitionnelle en psychanalyse indivi-
Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 90.90.202.85 - 30/05/2020 08:10 - © Presses Universitaires de France

Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 90.90.202.85 - 30/05/2020 08:10 - © Presses Universitaires de France
duelle » de 1989, elle est essentielle dans l’apport de Winnicott et l’analyse des
empiétements psychiques.
Inévitablement, dans le travail de co-construction nécessaire à la perlabo-
ration des résistances du Ça et des matériaux archaïques, l’analyste ne peut
manquer de dévoiler quelque chose de son propre fonctionnement, de ses
propres idéaux. Se masquer cette donnée, c’est courir le risque d’enkyster un
point de contre-transfert et d’exacerber la soumission ou la révolte de l’ana-
lysant face à un Surmoi-Idéal du Moi aliénant. Inévitablement cette contre-
attitude de l’analyste rentre en collusion avec les enjeux transférentiels de la
« résistance du Surmoi » et ne permet plus d’en perlaborer l’histoire.
Inversement, accepter d’assumer ce qu’il y a de suggestion-séduction inévi-
table dans l’analyse, c’est ouvrir la voie à la perlaboration de la dimension
historique de la résistance du Surmoi et permettre que celui-ci se « transitionna-
lise » progressivement. C’est un enjeu en effet essentiel de l’appropriation sub-
jective de l’analyse que celui de permettre que le Surmoi soit lui aussi approprié
subjectivement. C’est ce qui a pu faire dire à J.-L. Donnet qu’il faudrait trans-
former la formule de Freud de 1932 pour dire : « Wo Es, und Über-Ich, waren
soll Ich werden », c’est-à-dire : « Là où Ça et Surmoi étaient, il faut que le Moi-
sujet advienne. »
Dans mon expérience clinique, l’un des points pivots de ce travail de transi-
tionnalisation du Surmoi, à côté du travail rendu possible par le déploiement
des capacités de jeu, qui déjà ouvre la possibilité que les processus de symboli-
sation se déploient en trouvé-créé, passe par la capacité des analysants à « dire
non » à l’analyste. Un « non » profond qui leur permet d’éviter l’aliénation des
positions de soumission ou de révolte (qui, la plupart du temps, témoignent de
l’échec du sujet à dire un « vrai » non, qui ne soit pas un « non » de surface, un
non paradoxal de complaisance).
Quand cette capacité au « non » n’est pas acquise par l’analysant, une
forme de la perlaboration va alors particulièrement concerner les formes dites
du « négativisme », qui sont les manifestations alternatives de la nécessité pour
l’analysant de pouvoir maintenir une différenciation suffisante avec l’analyste.
Il s’agit ainsi d’éviter que l’ombre de l’analyste, de ses idéaux, de ses théories ne
866 René Roussillon

tombe sur l’analysant – et, a priori, avec le risque d’une resexualisation des
rapports du sujet au Surmoi qui menace.
Dans ces conjonctures cliniques, le travail de perlaboration se superpose à
un travail de mise à l’épreuve de l’analyste et de son narcissisme, qui doivent
alors « survivre », selon l’expression de Winnicott, pour rendre possible le
travail de différenciation Moi/non-Moi, qui devient alors l’enjeu central de
l’analyse et de la perlaboration psychanalytique. Sans ce « décollement » de
l’analysant et de l’analyste, le jeu de collage-décollement du Moi et du Surmoi,
Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 90.90.202.85 - 30/05/2020 08:10 - © Presses Universitaires de France

Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 90.90.202.85 - 30/05/2020 08:10 - © Presses Universitaires de France
d’intrication-différenciation du Moi et du Surmoi, ne peut s’effectuer avec suffi-
samment de liberté, il reste pris dans les formes et sujétions infantiles.
Sans ce décollement, l’analyste ne fait que substituer aux influences histo-
riques des objets significatifs de l’analysant celle de ses propres idéaux et valeurs
et l’analyse se comporte comme une autre forme de « machine à influencer » ou
« à suggérer », et cela quelle que soit sa bonne volonté ou son éthique profes-
sionnelle. L’influence de l’analyste, son pouvoir de suggestion est inévitable, car
ils ne dépendent pas seulement de l’analyste et des précautions qu’il prend pour
ne pas exercer d’influence sur ses patients, ils dépendent aussi de la forme du
transfert et de la fonction que celui-ci confère à l’analyste. Cela fait partie de la
question de la perlaboration de la « résistance du Surmoi » que d’être sensible
aux effets de cette question et à ses formes de manifestation, et de se doter des
conditions de leur analyse.
La sensibilité et l’attention portée à cette question commandent à leur tour
la possibilité d’une analyse de ce que Winnicott a appelé « usage de l’objet »,
c’est-à-dire la capacité de l’analysant à utiliser l’analyste et la perlaboration
pour réaliser une analyse des conditions du narcissisme.

CONCLUSION

Dans les trois « modèles » exposés et dans les trois conjonctures transféren-
tielles explorées plus haut, le travail de perlaboration est toujours présent, mais
il change de nature au fur et à mesure qu’il change d’enjeu dans l’ « entre-jeu »
(interplay) de la rencontre analytique. La perlaboration est essentielle au tra-
vail psychanalytique, elle seule procure le temps nécessaire pour que les proces-
sus psychiques puissent être reconnus, apprivoisés, explorés et appropriés.
Mais, surtout, elle seule assure des conditions pour que le travail psychanaly-
tique ne soit pas pris dans la seule dimension préconsciente de la psyché, mais
qu’il s’affronte aux enjeux inconscients véritables que les formes de la résistance
masquent et révèlent tout à la fois, qu’il débouche sur une conviction véritable.
La perlaboration et ses modèles 867

C’est pourquoi elle reste le concept central de la technique psychanaly-


tique, le concept de fondement de celle-ci, celui par lequel elle a une chance de
ne pas être une nouvelle forme de la suggestion, de ne pas rester une forme
sophistiquée de celle-ci, enjeu essentiel de la psychanalyse contemporaine.

René Roussillon
4, rue Barrème
69006 Lyon
Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 90.90.202.85 - 30/05/2020 08:10 - © Presses Universitaires de France

Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 90.90.202.85 - 30/05/2020 08:10 - © Presses Universitaires de France
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

Anzieu D. (1989), Principe d’analyse transitionnelle en psychanalyse individuelle, Psy-


chanalyse des limites, Paris, Dunod, 2007.
Botella C. et S. (1984), L’homosexualité inconsciente et la dynamique du double en
séance, RFP, t. XLVIII, no 2.
Donnet J.-L. (1967), Antinomie de la résistance, L’Inconscient, no 4, Paris, PUF.
Faimberg H. (1998), Après-coup, The Telescoping of Generations : Listening to the
Narcissistic Links between Generations, Londres-New York, Routledge, 2005.
Freud S. (1900), L’interprétation des rêves, trad. franç., Paris, PUF, 1967.
Freud S. (1914), Remémoration, répétition, perlaboration, OC, XIII, Paris, PUF, 2005.
Freud S. (1915), L’inconscient, OC, XIII, Paris, PUF, 1988.
Freud S. (1920), Au-delà du principe du plaisir, OC, XV, Paris, PUF, 1996.
Freud S. (1923), Le Moi et le Ça, OC, XVI, Paris, PUF, 1991.
Freud S. (1926), Inhibition, symptôme et angoisse, Paris, PUF, 1968.
Freud S. (1929), Malaise dans la culture, trad. franç., Paris, PUF, 1965.
Freud S. (1932), Nouvelles suites des leçons d’introduction à la psychanalyse, OC, XIX,
Paris, PUF.
Little M. (1981), Des états limites, trad. franç., Paris, Éd. Des femmes, 1991.
Roussillon R. (1984), Construction de la scène primitive et co-construction du proces-
sus analytique, à propos de l’interprétation, Bulletin de la SSP, no 5, 1984, 27-44.
Roussillon R. (1991), Paradoxes et situations limites de la psychanalyse, Paris, PUF,
1991.
Roussillon R. (1995), La métapsychologie des processus, RFP, t. LIX, no 5, 1995.
Roussillon R. (2000), La capacité d’être seul en présence de l’analyste et l’appropria-
tion subjective, Pratiques de la psychanalyse, sous la direction de J. Cournut et
J. Schaeffer, Paris, PUF, 2000.
Roussillon R. (2003), L’homosexualité primaire en double et la dépendance primitive,
RFP, t. LXVII, no 3.
Winnicott D. W. (1969), Jeu et réalité, trad. franç., Paris, NRF, 1975.

S-ar putea să vă placă și