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I

REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO


Enseignement Supérieur, Universitaire et Recherche Scientifique
UNIVERSITE CATHOLIQUE DE BUKAVU
U.C.B.
B.P. 285 Bukavu

Faculté de Sciences Economiques et de Gestion

L’intention entrepreneuriale de
finalistes des établissements
d’enseignement supérieur et
universitaire de Bukavu

Mémoire présenté par :

BASUBI WA BASUBI Wilondja Thomas

En vue de l’obtention du Diplôme de Licencié en


Sciences de Gestion

Option : Gestion Financière

Directeur : Prof. MORISHO Mwana Biningo Nene


Co-directeur : C.T. Eddy BALEMBA Kanyurhi

Année universitaire : 2013 – 2014


II

Epigraphe

« Quiconque est sérieusement engagé dans la recherche scientifique devient convaincu qu’une
intelligence est manifestement présente dans les lois de la nature, un esprit infiniment
supérieur à l’homme, devant lequel nous devons, nous, avec nos modestes pouvoirs,
reconnaitre humblement notre petitesse ».

Albert Einstein
III

Dédicace

A mon père Valentin BASUBI MIHALI


A ma mère Senforose TABU KIGOMBE
A mes frères et sœurs
Blaise BASUBI
Rita BASUBI
Raïssa BASUBI
Prosper BASUBI
Eliezer BASUBI
Ephrem BASUBI
Innocent BASUBI
Adolphine BASUBI
A mes amis
A ma future progéniture…

Thomas BASUBI WA BASUBI WILONDJA


IV

Remerciements

Nous remercions de tout cœur tous ceux qui ont concouru à l’achèvement de
cette œuvre grandiose, laquelle a nécessitée beaucoup d’efforts et de sacrifices.

Ainsi, notre profonde reconnaissance s’adresse particulièrement :

- A Dieu, Le Tout Puissant, Source originelle de Tout ;


- A mes parents Valentin BASUBI MIHALI et Senforose TABU KIGOMBE, pour
l’Homme digne qu’ils ont fait de moi ;
- Aux autorités académiques de l’Université Catholique de Bukavu ;
- Au Professeur MORISHO MWANA BININGO NENE ;
- Au Chef des Travaux Eddy BALEMBA KANYURHI ;
- A mes frères et sœurs ;
- A mes amis et frères d’armes.

Trouvez ici, l’expression de ma gratitude !

Thomas BASUBI WA BASUBI WILONDJA


V

Sigles et abréviations
ACP : Analyse en Composantes Principales

AE : Attitudes Entrepreneuriales

AEE : Auto-efficacité Entrepreneuriale

AFC : Analyse Factorielle Confirmatoire

AGFI : Adjusted Goodness-of-Fit Index

AIC : Akaike Information Criterion ou Critère d’Information d’Akaike

Amos : Analysis of moment structure

ANOVA : Analysis of variance

BIC : Bayesian Information Criterion ou Critère d’Information Bayesienne

BM : Banque Mondiale

BP : Business Plan

CCP : Contrôle Comportemental Perçu

CFI : Comparative Fit Index

CNUCED : Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement

ECVI : Expected Cross-Validation Index

EE : Education Entrepreneuriale

EF : Environnement Familial

E-T : Ecart-type

GEM : Global Entrepreneurial Monitor

GFI : Goodness-of-Fit Index

GRH : Gestion des Ressources Humaines

GUESS : Global University Entrepreneurship Spirit Student’s Survey

H : Hypothèse

IE : Intention Entrepreneuriale

IFI : Incremental Fit Index

IP : Initiative Personnelle
VI

IPMEA : Industrie, Petites, Moyennes Entreprises et Artisanat

ISC : Institut Supérieur de Commerce

KMO : Kaiser-Meyer-Olkin

M : Moyennes

ML : Maximum de Vraissemblance

ME : Motivations Entrepreneuriales

N : Population totale

N° : Numéro

NCP : Estimated Non-Centrality Parameter

NFI : Normed Fit Index

NNFI : Non-Normed Fit Index ou Bentler et Bonnett Normed Fit Index

NS : Normes Subjectives

OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economiques

OIM : Organisation Internationale de Migration

OIT : Organisation Internationale du Travail

OUM : Open University Malaysia

PGFI : Parsimony Goodness of Fit Index

PMA : Pays Moins Avancés

PME : Petites et Moyennes Entreprises

PMEA : Petites, Moyennes Entreprises et Artisanat

PMI : Petites et Moyennes Industries

PNFI : Parsimony Normed Fit Index

PROYEN : Programme National pour l’Emploi des Jeunes

RDC : République Démocratique du Congo

RFI : Relative Fit Index

RMSEA : Root-Mean-Square Error of Approximation

SEE : Shapero’s Entrepreneurial Event


VII

SEM : Structural Equation Modeling

SPSS : Statistical Package of Social Science

TP : Traits de personnalité

TPB : Theory of Planned Behavior

UCB : Université Catholique de Bukavu

UEA : Université Evangélique en Afrique

UOB : Université Officielle de Bukavu

Var : Variables
VIII

Liste des tableaux

Tableau 1 : Répartition de l’échantillon par établissement ;

Tableau 2 : Répartition de l’échantillon selon les filières d’étude ;

Tableau 3 : Répartition des répondants par établissement ;

Tableau 4 : Indicateurs d’ajustement structurels ;

Tableau 5 : Impact du métier du père ;

Tableau 6 : Impact du métier de la mère ;

Tableau 7 : Test de Kaiser-Meyer-Olkin et test de sphéricité de Barlett ;

Tableau 8 : Analyse des corrélations entre variables ;

Tableau 9 : Résultats des principaux indicateurs structurels retenus ;

Tableau 10 : Autres indicateurs structurels ;

Tableau 11 : Regression weights ;

Tableau 12 : Récapitulatif des modèles ;

Tableau 13 : Analyse de la variance (ANOVA) ;

Tableau 14 : Récapitulatif des coefficients de régression ;

Tableau 15 : Synthèse de validation des hypothèses.


IX

Liste des figures

Figure 1 : Modèle du comportement planifié d’Ajzen ;

Figure 2 : Modèle de l’événement entrepreneurial de Shapero et Sokol ;

Figure 3 : Modèle conceptuel de l’intention entrepreneuriale.


1

Introduction générale
Les études récentes du Global Entrepreneurship Monitor1 révèlent l’importance de
l’entrepreneuriat des diplômés universitaires dans plusieurs pays (Baronet, 2011). La création
d’entreprise se présente comme une alternative pour contrecarrer les problèmes de chômage
particulièrement dans les pays en développement. Dans ces pays, la création d’emplois par
l’Etat et les grandes entreprises se rétrécit sensiblement à la suite de la crise économique et
politique qu’ils traversent (Mujinga, 2009). C’est ainsi que, dans un climat ambiant marqué
par le chômage des étudiants universitaires, il paraît nécessaire de comprendre au préalable
les perceptions et les croyances que les étudiants ont vis-à-vis de la création d’entreprise
comme perspective de carrière.

Les données récentes issues du Global University Entrepreneurial Spirit Students’


Survey (GUESS) montrent qu’au niveau mondial moins de 5% de tous les étudiants veulent
créer leur propre entreprise immédiatement après les études. La majorité préfère intégrer un
emploi salarial à la fin des études : plus des deux tiers d’entre eux veulent commencer comme
employé dans une grande entreprise, un service public ou une université - beaucoup moins
choisissent, en première intention, une PME comme leur premier lieu de travail. Toutefois,
cinq ans après la fin des études, un changement semble s’effectuer avec plus de 20% qui
pensent créer leur propre entreprise (OCDE, 2012).

La création d’une nouvelle entreprise est le résultat d’un processus de décision


personnelle qui comprend l’évaluation des opportunités et leurs coûts. Elle est souvent
considérée comme l’acte déterminant du processus entrepreneurial, c’est-à-dire le moment où
l’individu-créateur devient un nouvel entrepreneur (Gartner, 1989 cité par St-Jean et al, 2013).
Toutefois, tel que le souligne St-Jean (2013), de nombreux chercheurs en entrepreneuriat sont
d’accord pour dire que la création d’entreprise est précédée par une volonté ou une intention
de créer. Krueger et al, 1993 ; Kolvereid, 1997 ; Emin, 2003 ; Boissin et al, 2005 ; 2008 et

1
Le projet GEM est un projet de recherche international lancé conjointement dans les années 1990 par la
London Business School en Angleterre et le Babson College aux Etats-Unis. Le rapport global du GEM compare
les résultats obtenus dans différents pays participants au programme et les compare essentiellement avec ceux
des pays dont l’économie est aussi basée sur l’innovation. En outre, ce rapport met l’accent sur certains thèmes
particuliers, comme l’esprit d’entreprise, les activités et les ambitions, ainsi que les conditions cadres pour
entreprendre. Le projet de recherche GEM concentre ses intérêts sur trois grands objectifs:
• mesurer les différences relatives au niveau des activités entrepreneuriales entre les pays,
• déceler les facteurs qui influencent les activités entrepreneuriales au niveau national,
• identifier les conditions politiques à même de favoriser les activités entrepreneuriales.
2

d’autres reprennent presque le même argument en insistant sur l’inséparabilité des intentions
de l’acte entrepreneurial. L’intention traduit une véritable motivation à l’action, c’est un
indicateur de la volonté à essayer, de l’effort que l’on est prêt à consentir pour se comporter
d’une certaine façon, bon prédicteur du changement du comportement (Ajzen, 1991 ;
Kolvereid, 1997 ; Krueger et al, 1994 ; Krueger et al, 2000). Ceci témoigne donc de
l’importance de mesurer l’intention afin d’étudier les facteurs favorisant ou inhibant le
potentiel entrepreneurial d’une population très spécifique que chaque pays s’appuie pour son
développement, les jeunes2 (Saleh, 2011).

L’intention entrepreneuriale est le premier acte dans le processus entrepreneurial


(Bird, 1988 ; Katz et al, 1988 ; Krueger, 1993 ; Krueger et al, 1994 ; Krueger et al, 2000). Elle
résume la volonté d’une personne de créer sa propre entreprise 3, et peut être expliquée par des
caractéristiques individuelles de l’entrepreneur potentiel, par son milieu environnemental
ainsi que par ses spécificités culturelles (Boudabbous, 2011). Bird (1992) définit l’intention
comme « … un état de pensée qui dirige l’attention (et par conséquent l’expérience et
l’action) vers un objectif spécifique, la nouvelle organisation, et une façon de l’atteindre ».
Selon Davidsson (1995), l’intention entrepreneuriale est déterminée essentiellement par la
conviction personnelle qu’une carrière d’entrepreneur est une alternative préférable pour soi
(Tounès, 2003).

Le nombre de recherche sur l’intention entrepreneuriale indiquent que cette dernière


est reliée à la poursuite d’un comportement donné (Boyd et Vozikis, 1994). Elle implique la
volonté d’atteindre un but (Tounès, 2001), elle signifie un dessein délibéré (Fayolle, 2000).
En effet, les auteurs en entrepreneuriat font remarquer que l’intention est un concept
multidimensionnel. Cette recherche situe l’intention dans le sens d’agir dans le futur. Ce
concept est utilisé dans cette recherche pour prédire le comportement, pour comprendre le
processus de formation de l’intention et en fin pour évaluer l’impact des certains facteurs sur
sa formation.

Plusieurs études ont été conduites pour comprendre l’intention d’entreprendre des
étudiants universitaires à travers le monde. Lee Wei Ni et al. (2012) et Keong (2008)
analysent l’intention entrepreneuriale des étudiants malaysiens. Saleh (2011) a analysé
l’intention entrepreneuriale des étudiantes libanaises. Tounès (2003) ; Mouloungui (2012) et
2
Nous employons parfois le concept « jeune » pour désigner les diplômés universitaires
3
Nous utilisons de façon synonyme les termes « créer une entreprise » et « poursuivre une carrière
indépendante ». Nous faisons référence à « l’auto-emploi » à travers ces deux concepts.
3

Wang (2012) ont étudié l’intention entrepreneuriale des étudiants français. Toutefois et
contrairement à d’autres pays, rares sont les recherches qui ont permis, à notre connaissance,
d’examiner l’intention entrepreneuriale des étudiants universitaires congolais et
particulièrement ceux de Bukavu. Par ailleurs, il existe des études plus générales centrées sur
les thématiques telles que la gestion des PME (Sadiki, 2002 ; Mukuku, 2003), la performance
des PME (Kanghe, 2002 ; Zirhumana, 2009), les déterminants de l’investissement dans les
PME (Zunguluka, 2001 ; Muzaliwa, 2002), l’entrepreneuriat et le développement économique
(Mwadi, 1996, Bungiasi, 2006) ; etc. Cette étude vise à montrer parmi les principaux
déterminants de l’intention entrepreneuriale le rôle primordial des aspirations professionnelles
et la motivation à atteindre les objectifs dans la décision de poursuivre la carrière
entrepreneuriale.

L’importance de cette étude est justifiée par la situation de sous-emploi des cadres en
RDC. La RDC traverse actuellement une situation socioéconomique difficile. La grande
majorité de la population congolaise fait face aujourd’hui à de nombreux défis dont les plus
importants sont la pauvreté et le chômage. En effet, environ 70,6% de la population
congolaise vit en dessous du seuil de pauvreté (OIM, 2012), seulement 4% de la population
active est employée dans le secteur formel de l’économie, tandis que 72% vit dans l’économie
informelle et 24 % est au chômage, les jeunes de 15 à 35 ans représentent 25% de la
population totale et enregistrent un taux de chômage de 28 % alors que la moyenne nationale
est de 9% (OIM, 2012). Pour la province du Sud-Kivu, le taux d’activité se situe à 50,5 % en
milieu urbain et 58,5 % en milieu rural. Le taux de chômage est de 29,1% en milieu urbain et
11,1% en milieu rural (Plan quinquennal de croissance et de l’emploi/Sud-Kivu 2011-2015).

La prévalence du chômage des jeunes est plus forte dans les zones urbaines et elle est
plus élevée parmi ceux qui ont un niveau d’instruction supérieur et ceux qui sont issus de
milieux aisés. En moyenne, le chômage des jeunes ayant un niveau d’instruction secondaire
(ou supérieur) est trois fois plus important que celui des jeunes n’ayant pas fait d’études (BM,
2009). Dans la ville de Bukavu, l’ONEM a enregistré sur une période de quatre ans soit de
2008 à 2011 un effectif de 16 546 diplômés à la recherche d’emploi pour seulement 2 966
offres disponibles4. Par conséquent, la recherche d’un emploi salarié est devenue une aventure
aléatoire, lassante et souvent décourageante. Le chômage ainsi installé peut avoir des
conséquences à long terme très négatives sur les individus, comme des revenus réduits et un

4
Suivant les rapports des exercices 2008, 2009, 2010 et 2011 de l’Office National de l’Emploi
4

sentiment d’exclusion sociale. Mais au-delà des coûts personnels élevés qu’il implique, le
chômage représente également un réservoir important de ressources économiques
inexploitées, réduisant la production et le potentiel de croissance économique (OCDE, 2012).

En effet, pour agir et développer ensemble des actions, plusieurs pays ont adopté une
politique volontariste de développement et de motivation de l’entrepreneuriat sous forme de
programmes, d’outils et de structures d’aide à la création d’entreprises (Firlas, 2012). Ainsi,
pour répondre à ce qui constitue véritablement un enjeu de société, le Gouvernement de la
RDC a décidé de faire de la jeunesse sa priorité. Dans ses programmes d’actions,
l’entrepreneuriat des jeunes constitue une réponse forte et adaptée pour offrir de nouvelles
opportunités d’insertion professionnelle aux jeunes peu ou pas qualifiés et/ou résidants sur des
territoires défavorisés, pour lesquels l’emploi se dérobe. Des réponses ont été apportées par le
Gouvernement via le programme PROYEN/ YEN5 (OIM, 2012).

En dépit des performances notées et des efforts fournis par le Gouvernement


Congolais dans le cadre de la promotion de l’entrepreneuriat des jeunes, on constate que le
taux de création d’entreprises par les jeunes diplômés dans la ville de Bukavu reste très
insignifiant et la question qui demeure est celle de savoir : « comment favoriser l’intention
entrepreneuriale chez les jeunes de la ville de Bukavu ? ». L’économie de la Province du Sud-
Kivu est en émergence. Avec l’instauration de la paix dans la Province, on voit augmenter le
nombre d’entreprises. Aujourd’hui, la Province du Sud-Kivu et en particulier la ville de
Bukavu est devenue un centre de nouvelles opportunités d’affaires du fait que des
investisseurs étrangers y voient une place pour investir leur argent et implanter leurs affaires,
mais la création d’entreprise reste le « parent pauvre »6 des diplômés universitaires de
Bukavu.

Pour répondre à notre question, certains chercheurs (Bowen et al, 1986 ; Hisrich et
O’Cinneide, 1986 ; Aldrich et al, 1987 ; Filion, 1991 ; Casson, 1991) ont montré l’influence
de l’environnement socioculturel, du contexte familial, du milieu professionnel et du réseau

5
Le PROYEN (Programme national pour l’Emploi des Jeunes) a pour tâche « de proposer au gouvernement des
orientations à prendre pour la meilleure insertion professionnelle des jeunes ; d’encadrer les jeunes à travers le
groupe consultatif pour l’emploi des jeunes dans l’élaboration de leurs projets porteurs d’emploi et créateur de
revenus; de contribuer activement dans l’amélioration de l’employabilité des jeunes urbains et ruraux pour
l’acquisition de la qualification professionnelle adéquate recherchée par le marché de l’emploi ; et de faire le
plaidoyer auprès des partenaires pour la mobilisation d’autres ressources financières et matérielles, pouvant
contribuer à l’insertion professionnelle des jeunes dans la création des emplois, de leurs PME et PMI ainsi que la
formation professionnelle »
6
Expression empruntée de Tounès, 2003.
5

personnel sur l’émergence et la réalisation du projet entrepreneurial. Dans cette perspective,


Shapero et al. (1982) et Starr et al. (1992) exposent les variables du groupe d’appartenance,
des expériences antérieures, des apprentissages et même des images d’imitation, comme des
catalyseurs du processus menant à la décision de créer une entreprise. En effet, cette
démarche a favorisé les études menées par les chercheurs d’autres disciplines
(anthropologues, de psychologues et de sociologues) sur l’influence du système de valeurs sur
le comportement entrepreneurial (Saleh, 2011).

En considérant que le processus est en émergence plutôt que fondé uniquement sur un
raisonnement dans la mesure où plusieurs facteurs internes et externes sont susceptibles
d’influencer le déroulement de celui-ci. La dynamique personnelle et les contingences de
l’environnement interviennent dans les perceptions et la construction des idées nouvelles
(Mouloungui, 2012). A ce stade, le rôle du système éducatif se révèle indiscutablement
important. Si l’on conçoit l’entrepreneuriat comme un ensemble d’aptitudes et d’attitudes
s’exprimant par des perceptions, des intentions, des actes et des comportements, alors le
système éducatif, porteur et diffuseur des cultures, peut (doit) être le vecteur de ces diverses
composantes de la culture entrepreneuriale (Tounés, 2003).

Cette étude tente de répondre à la question générale suivante : Quels sont les facteurs
individuels et contextuels qui influencent l’intention entrepreneuriale des diplômés
universitaires de Bukavu ? La population cible est constituée de quatre établissements
académiques de Bukavu. Un échantillon de 353 étudiants a été extrait par un tirage non
probabiliste. Le traitement des données a été effectué à l’aide des logiciels SPSS Statistics 21
et SPSS Amos 21.

Ce travail est subdivisé en trois chapitres, outre l’introduction générale et la


conclusion. Dans le premier chapitre, nous traitons des concepts de l’intention
entrepreneuriale, nous discutons de sa formation et de son développement et enfin nous
présentons les résultats de quelques études empiriques après avoir donné un bref aperçu des
modèles de l’intention entrepreneuriale. Dans le second chapitre, nous présentons la
méthodologie empruntée, les techniques de collecte et de traitement des données. Enfin, le
troisième présente et discute les résultats, et donne les apports du travail, ses limites et
quelques éventuelles pistes de recherche.
6

Premier chapitre : Revue de la littérature


Ce premier chapitre a permis de définir la thématique abordée ainsi que les concepts
de la question de recherche.

1.1. Intention entrepreneuriale

Le dictionnaire « Le Robert » définit l’intention comme « le fait de se proposer un


certain but ». Dans l’intention délibérée, il y a « détermination, résolution, volonté ». Au sens
épistémologique, l’intention vient du verbe latin « intendere » qui signifie « tendre vers ».
Elle est la volonté tendue vers un certain but. Comme une volonté personnelle, Boyer (1997)
définit l’intention comme « une pro-attitude qui manifeste une tendance positive de l’agent
vers un état du monde visé ». Selon Gauthier (1997), l’intention est synonyme du succès
d’une délibération concernant une action à venir. Bird (1988 ; 1992) assimile aussi l’intention
à une liberté et une volonté individuelle ; elle est un état de l’esprit qui oriente l’attention, et
conséquemment, l’expérience et l’action de l’individu vers un objectif spécifique (créer une
entreprise, décisions de croissance, changements). Même si les idées d’affaires naissent avec
l’inspiration, une attention et une intention soutenues sont nécessaires pour la rendre
manifeste (Tounès, 2003).

Neveu (1996) définit l’intention comme « une représentation cognitive à la fois d’un
objectif précis et des moyens pour l’atteindre ». Pour Krueger et Carsud (1993), et Tubbs et
Ekeberg (1991), l’intention est une structure cognitive qui inclut les fins et les moyens. Elle
structure et guide l’action (Bird, 1988 ; 1992 ; Krueger et al, 2000). Bird (1988) considère
l’intention comme un processus qui naît avec les besoins, les valeurs, les habitudes et les
croyances de l’individu. Bird (1992) écrit que la création d’entreprise est un résultat direct des
intentions des individus qui sont bien sûr influencées par les variables environnementales.
L’intention est, certes, avant tout une volonté personnelle, mais elle dépend des variables
contextuelles (Vesalainen et Pihkala, 1999).

En psychologie sociale, l’intention renvoie à une résolution par laquelle l’agent veut
réaliser un projet. Pour Ajzen (1991), les intentions sont des indicateurs de la volonté
d’essayer, d’une véritable motivation et des efforts que l’on est prêt à consentir pour se
comporter d’une certaine façon. Sans cette volonté d’agir, qui amène la personne à prendre
des dispositions pour favoriser l’avènement de son but, nous ne pouvons pas parler
7

d’intention entrepreneuriale mais de velléité (compris comme une intention fugitive, non
suivie d’acte), de rêve ou de fantasme (Moreau, 2006 cité par Saleh, 2011).

Bird (1988, 1992) cited in Boyd et al, 1994 defines intention as a state of mind that
focuses a person’s attention, experience, and behavior toward a specific object or method of
behaving. Bird further suggests that entrepreneurial intention directs critical strategic
thinking and decisions and operates as a perceptual screen for viewing relationships,
resources, and exchanges. According to Ajzen (1991), intention is an element which
dominates the motivation factors in influencing individual behaviour. Intention is closely
related with the real behaviour (Ajzen, 1991; Summer, 1998; Krueger et. al. 2000).

Il y a un consensus entre les chercheurs que le concept d’intention est considéré


comme le meilleur prédicteur du comportement planifié (Krueger, 1993 ; Davidson 1995 ;
Kolvereid 1996 ; Krueger et al 2000, Ajzen et Fishbein (1975,1980) et Ajzen (1987, 1991).
Néanmoins, si l’intention, sous certaines conditions, est un bon antécédent du comportement,
il ne faut pas considérer que, dès lors qu’il y a l’intention, il y aura automatiquement
comportement (Wang, 2010). Gauthier, 1997 souligne : il n’est pas vrai que toute intention,
même suffisamment forte, peut servir de garantie que l’acte correspondant sera bien réalisé.
Ce qui relève de la volonté présente pourra devenir un futur impossible. Le passage d’une
logique d’intention (intention de concrétiser une idée ou un projet d’affaire) à une logique
d’action (l’acte de création lui même) est difficile à cerner. Le comportement entrepreneurial,
selon Krueger et Carsrud (1993), implique des liens complexes entre l’intention et l’action
avec un grand décalage dans le temps, bien que la première soit forte dans certains cas.
D’après Neveu (1996), des variables viennent « se greffer » à la séquence intention-
comportement, et peuvent ainsi changer complètement la direction originale indiquée par le
sens de l’intention. Le comportement entrepreneurial est plus complexe et donc moins
facilement prédictible par l’intention. Plusieurs éléments entrent en jeu pour faire de
l’intention un mauvais prédicteur de la création effective d’une entreprise. L’intention est
donc plutôt un prédicteur de la tentative d’atteindre un but, mais pas de l’action réussie
(Ajzen, 1985).

Abordé dans le même sens, certains auteurs rappellent que l’intention n’est pas stable
dans le temps (Audet, 2004 ; Moreau et Raveleau, 2006). Les travaux de Verzat et al. (2008)
et Wang et al. (2008) contribuent à confirmer cette instabilité de l’intention chez les élèves
ingénieurs. Il s’agit d’un processus évolutif qui ne conduit au comportement que si l’intention
8

reste stable dans le temps, ou si elle s’intensifie dans le temps (Wang, 2010). Les modèles
d’intention sont largement appliqués en entrepreneuriat pour prédire les comportements de
création d’entreprise. Mais « cette question du lien entre l’intention d’entreprendre et le
passage à l’acte reste largement ouverte de sorte que les modèles proposés aujourd’hui
s’avèrent incomplets et ne permettent pas vraiment d’expliquer et encore moins de prédire les
actions entrepreneuriales » (Danjou, 2004). Concernant la population des étudiants, il est
clair que le temps entre l’intention et l’engagement dans la création est particulièrement long.
Le passage de l’intention à l’acte est donc difficile à cerner. Danjou (2004) et Audet (2004)
ont avancé l’idée que l’intention évolue dans le temps. Sheeran et Abraham (2003) suggèrent
que c’est la stabilité de l’intention qui serait le principal médiateur de la relation intention-
comportement ; Bagozzi et Yi (1989) suggèrent qu’une intention d’intensité élevée (une
intention bien formée) est un médiateur puissant de la relation intention-comportement.
Moreau et Raveleau (2006) a effectué des entretiens semi-directifs avec 15 élèves dont
l’intention est forte, à qui il a demandé de tracer la trajectoire de leur propre intention
d’entreprendre depuis cinq ans sur un schéma. L’existence de différents schémas a prouvé
l’évolution de l’intention dans le temps. Le sens des facteurs et d’expériences qui ont causé le
changement de trajectoire est aussi donné par les élèves. Selon Moreau et Raveleau (2006),
l’intention d’entreprendre est en concurrence avec d’autres intentions chez les élèves. Bruyat
(1993), qui rejoint Shapero et Sokol (1982), souligne que l’engagement se réalise lorsque
l’action de créer est perçue comme préférable aux alternatives disponibles (Wang, 2010).

Plusieurs modèles ont été développés dans les recherches précédentes afin d’expliquer
l’intention entrepreneuriale et le choix de la carrière entrepreneuriale mais deux théories, celle
du comportement planifié développée par Ajzen (1991) et celle de l’événement
entrepreneurial de Shapero et Sokol (1982), sont les plus utilisées dans la littérature
entrepreneuriale comme guides théoriques. D’autres modèles ont été développés plus tard, par
exemple celui de Bandura (1997), Davidsson (1995), Bird (1988), Lüthje and Franke (2003),
etc. Notons que Kruger et Carsrud (1993) furent les premiers à appliquer la théorie du
comportement planifié au champ de l’entrepreneuriat, en essayant de rendre compatible le
modèle d’Ajzen avec d’autres cadres théoriques, en particulier celui de Shapero et Sokol
(1982).
9

Dans le cadre de notre étude les modèles ci-haut mentionnés, développés par Ajzen,
Shapero et Sokol nous intéresserons davantage du fait qu’ils ont déjà eu leur utilité justifiée
par plusieurs études empiriques pour comprendre l’intention entrepreneuriale d’étudiants
universitaires.

1.1.1. Le modèle de la théorie du comportement planifié

La théorie du comportement planifié (planned behaviour) constitue une extension de


la théorie de l’action raisonnée proposée par Ajzen et Fischbein (1980). L’élément central de
la théorie du comportement planifié est le concept d’intention. Pour l’auteur, l’intention
traduit l’intensité avec laquelle un individu est prêt à essayer, le niveau d’effort qu’il prévoit
investir pour adopter un comportement (Ajzen, 1991). Ainsi, plus l’intention d’adopter un
comportement est forte, plus ce dernier devrait être concrétisé (Maripier et al, 2007). La
théorie du comportement entrepreneurial, représentée dans la figure ci-dessous, postule que
l’intention prédit le comportement par l’intermédiaire de trois variables dont les attitudes, les
normes subjectives et la perception du contrôle comportemental.

Figure n° 1 : Le modèle de la théorie du comportement planifié d’Ajzen

Croyances
comportementales Attitudes
et évaluation des
résultats

Croyances
normatives et Normes Intention Comportement
motivations à se sociales
conformer

Croyances de
contrôle et Contrôle
conditions perçu
facilitantes

Source : Boissin et al, 2009


10

Les attitudes à l’égard du comportement (attitude toward the behaviour) se réfèrent au


degré d’évaluation favorable ou défavorable que fait l’individu du comportement souhaité.
Ces attitudes dépendent fortement des résultats attendus du comportement en question (Azjen
1991). Les normes subjectives (subjective norm) résultent des perceptions que fait l’individu
de son contexte social et des pressions des personnes qui lui sont proches. Il s’agit notamment
de ce que ces personnes (famille et amis) pensent de l’intention de l’individu. Enfin, la
perception du contrôle comportementale (perceived behavioral control) met en exergue
l’importance des contraintes et des difficultés pour traduire l’intention en acte
comportemental. Elle implique la perception de la disponibilité des ressources, des
opportunités, des freins anticipés et des compétences nécessaires (Koubaa et al, 2013).

1.1.2. Le modèle de la théorie de l’événement entrepreneurial

Le modèle de l’événement entrepreneurial de Shapero (entrepreneurial event) (1982)


est considéré comme étant un modèle pionnier dans le champ de l’entrepreneuriat. Ce modèle
accorde une place cruciale au système social et aux valeurs culturelles dans la formation de
l’événement entrepreneurial. Selon Shapero et Sokol, l’événement entrepreneurial résulte de
quatre catégories de facteurs (voir figure n° 2 ci-dessous). D’abord, un contexte explicatif de
l’acte entrepreneurial faisant référence aux déplacements négatifs, situations intermédiaires et
aux déplacements positifs. Ensuite, les facteurs de perceptions de désirabilité et de faisabilité
de l’acte entrepreneurial. Enfin, la formation de l’intention à entreprendre.
11

Figure n° 2 : Le modèle de la théorie de l’événement entrepreneurial de Shapero et Sokol

Déplacements Changement de trajectoire


négatifs
Emigration forcée,
perte d’emploi,
ennui, atteinte de
l’âge moyen,
divorce ou veuvage. Perception de Perception de
Situations désirabilité faisabilité
intermédiaires Culture Aide financière
Sortie de l’armée, Famille Autres aides Formation
sortie de l’école, Pairs Modèles d’entreprise
sortie de prison. Collègues Mentors
Déplacements Mentors Partenaires
positifs
Du père, d’un
mentor,
d’investisseurs,
d’un client

Source : Ikram et al, 2013

Comme on peut le constater, le modèle de l’évènement entrepreneurial de Shapero et


Sokol (1982) et la théorie du comportement planifié d’Ajzen ont beaucoup en commun.
D’ailleurs, ces rapprochements avaient été mis en lumière par Krueger et Brazeal (1994) et
Krueger et al. (2000). Tous deux avancent que dans le cas d’un comportement planifié comme
l’est la création d’une entreprise, l’intention est un antécédent de l’acte et constitue un
excellent indicateur du passage à l’action (Koubaa et al, 2013). Krueger ; Reilly et Carsrud,
(2000) comparent ces deux modèles en les rapprochant en ces termes « Both TPB and SEE
are largely homologous to one another. Both contain an element conceptually associated with
perceived self-efficacy (perceived behavioral control in TPB; perceived feasibility in SEE).
TPB’s other two attitude measures correspond to SEE’s perceived desirability. Yet, one can
have great potential for entrepreneurial activity without corresponding intentions. Thus, it
would appear that appropriate attitudes may not be enough. Many business founders had
little intention of starting a business only a few years before (Katz, 1992). Then, consider the
many nascent entrepreneurs who never launch their intended businesses (Reynolds, 1994). To
account for these phenomena, SEE adds a volitional element to intentions: the propensity to
act ».
12

1.2. Les facteurs influençant l’intention entrepreneuriale et


hypothèses de recherche

Des recherches précédentes ont mis de l’avant certaines influences exercées par un
éventail de variables sur l’intention d’entreprendre de membres de divers groupes (Baronet,
2011). Pour ce faire, différents auteurs ont essayé de comprendre le phénomène
entrepreneurial en présentant des modèles conceptuels, évoquant les facteurs pouvant
expliquer ce phénomène (Colot et al, 2007). De plus, d’autres chercheurs ont étudié l’impact
de certaines variables sur divers éléments reliés au phénomène entrepreneurial.

Lee Wei Ni et al, 2012 analysent comment les attitudes, les normes subjectives et le
contrôle perçu, l’éducation entrepreneuriale et les traits de personnalité affectent l’intention
entrepreneuriale des diplômés. L’étude a été conduite sur un échantillon de 200 étudiants de
l’université Tunku Abdul Rahman, Campus de Perak. Pour ce faire, le test de l’Alpha de
Cronbach, le coefficient de corrélation de Pearson et l’analyse de la régression linéaire
multiple ont été effectués pour observer les variables indépendantes (i.e. les attitudes,
l’éducation entrepreneuriale et les traits de personnalité). Ils ont observé que toutes les
variables ont une relation significative avec l’intention entrepreneuriale.

Saleh, 2011 pour sa part a analysé l’impact de l’éducation entrepreneuriale sur la


formation de l’intention entrepreneuriale des étudiantes en gestion suivant des programmes ou
des formations en entrepreneuriat. L’étude quantitative, conduite dans sept universités, auprès
de 300 étudiantes de filière « sciences de gestion » et de 100 étudiantes de filière « sciences »
prouve que la formation de l’intention entrepreneuriale est contingente à la filière d’étude
dans le cas des étudiantes libanaises, filière « Management » et filière « Sciences ». Pour
aboutir à ces conclusions, les analyses factorielles et les tests d’alpha de Cronbach, puis le test
paramétrique pour analyser l’intention selon la filière d’étude ont été réalisés.

Keong, 2008 a mené une étude sur les facteurs qui stimulent ou empêchent l’intention
entrepreneuriale des étudiants de l’Open University Malaysia (OUM). Il analyse comment les
facteurs démographiques et l’éducation entrepreneuriale affectent l’intention entrepreneuriale
des étudiants malaysiens en essayant de comprendre combien d’étudiants ont une intention
envers l’auto-emploi. En appliquant l’ANOVA et le coefficient de l’alpha de Cronbach pour
tester la fiabilité et la validité des variables, sur un échantillon de 80 étudiants pris au hasard,
l’étude a abouti aux conclusions suivantes :
13

- Les étudiants trouvent la carrière entrepreneuriale désirable.


- Les hommes continuent d’être le groupe le plus actif en termes d’entrepreneuriat à
l’intervalle d’âge de 31 à 45 ans et le rôle du modèle entrepreneurial dans la famille a
un effet positif sur la perception et l’intention entrepreneuriale.
- L’intention entrepreneuriale parmi les étudiantes est assez faible. Il suggère que des
efforts doivent être fournis pour promouvoir l’entrepreneuriat féminin.

Tounés, 2003 tente de décrire, d’expliquer et de prédire l’intention entrepreneuriale


des populations étudiantes (universités et écoles de management et gestion de niveau bac+5)
suivant des formations ou des programmes à dominante entrepreneuriat. Les techniques de
régression simple et multiple, de corrélation et du test ANOVA à un facteur ont montré des
facteurs explicatifs et prédictifs pertinents de l’intention entrepreneuriale. Les résultats de la
recherche soulignent que les formations et programmes en entrepreneuriat, combinés avec des
variables contextuelles et personnelles pertinentes, renforcent les perceptions des aptitudes
entrepreneuriales qui à leur tour, influencent positivement l’intention entrepreneuriale. De
plus, l’existence d’une idée ou d’un projet et la recherche d’informations en vue de les
formaliser et éventuellement de les concrétiser sont les facteurs qui contribuent le plus à
l’explication et à la prédiction de l’intention entrepreneuriale.

Mouloungui, 2012 a analysé l’impact des facteurs psychosociologiques sur la


formation de l’intention et la réalisation de celle-ci sur une population constituée des étudiants
des écoles supérieures et des universités, et une population constituée des porteurs de projet
de création d’entreprise et les créateurs d’entreprise. Ce faisant, les équations structurelles ont
été utilisées pour analyser les relations entre les variables retenues pour l’étude. L’étude
effectuée sur un échantillon de 371 individus, a abouti aux conclusions selon lesquelles la
motivation, plus particulièrement autodéterminée, et l’initiative personnelle favorisent
l’engagement dans le processus entrepreneurial et se trouvent relayer par les capacités
volitionnelles qui accompagnent l’individu à la concrétisation de son projet.

Wang, 2012 essaye de comprendre dans son étude l’évolution de l’intention et le


développement de l’esprit d’entreprendre des élèves ingénieurs d’une école française. De ce
fait, il étudie l’impact de la formation sur un échantillon de 82 élèves des promotions 2006 et
2008. L’étude a utilisé les équations structurelles pour vérifier les relations entre les variables
et elle aboutit à l’identification de plusieurs identités professionnelles d’ingénieurs (ingénieur
technique, manager, entrepreneur) et la caractérisation de la trajectoire de l’intention qui mène
14

au choix de carrière entrepreneuriale. L’impact des facteurs socioculturels, scolaires et


extrascolaires sur la trajectoire de l’intention a été modélisé. Il permet d’expliquer la
construction de chaque identité professionnelle.

Les études ci-haut exposées, appliquées tant dans les pays développés que dans les
pays en développement, considèrent l’intention d’entreprendre comme une variable
dépendante des facteurs sociodémographiques et des traits de personnalité spécifiques. En
général, ces études visent soit à mesurer l’impact des variables endogènes et exogènes sur la
formation et le développement de l’intention entrepreneuriale, soit à catégoriser les variables
qui influent sur l’intention entrepreneuriale des jeunes diplômés. Cependant d’autres
variables, n’étant pas pris en compte dans les modèles théoriques retenus, influencent aussi
significativement le développement du processus entrepreneurial. Dans ce paragraphe nous
essayerons d’énumérer ces variables en nous basant sur la littérature existant à ce propos et de
comprendre le rôle de chaque variable dans l’interaction entre l’environnement et la
personnalité.

1.2.1. Les attitudes entrepreneuriales

Elles sont définies selon le Larousse, comme des dispositions profondes, durables et
d’intensité variable à produire un comportement donné. Pour Ajzen et al. (2003), les attitudes
sont la clé pour comprendre le comportement humain. Connaître les attitudes d’un individu
envers un autre ou envers un objet, devrait rendre possible de prédire son comportement.
Dans le cas spécifique de la présente étude, les attitudes se réfèrent à l’évaluation favorable ou
non de l’idée d’entreprendre. L’intention entrepreneuriale dépend des attitudes envers les
comportements que l’on souhaite atteindre. Ainsi, les individus qui manifestent des attitudes
entrepreneuriales fortes sont enclins de concrétiser leur idée d’entreprendre. Nous pouvons
donc énoncer notre première hypothèse selon laquelle :

H1 : Les attitudes envers le comportement entrepreneurial ont une relation positive avec
l’intention entrepreneuriale (Mouloungui, 2012 ; Saleh, 2011 ; Lee Wei Ni et al, 2012).
15

1.2.2. Les normes subjectives

Elles sont des règles de conduite dictées par la société. Elles réfèrent à l’influence de
la société sur la décision de l’individu de se partir ou pas en affaire. L’influence sociale peut
amener les individus à changer leurs comportements ou leurs attitudes selon les schémas
dominants de la culture dans laquelle ils sont immergés (Tounès, 2003). Le fait de se trouver
dans un milieu culturel donné peut amener un individu à agir différemment, par l’observation
du comportement des autres. L’individu développe un état d’esprit, agit et se comporte suite à
ses envies et ses intentions, tout en tenant compte du milieu qui le limite, qui le contraint ou
qui le motive (Benredjem, 2012). Ainsi, nous pouvons donc supposer que :

H2 : Les normes subjectives entretiennent une relation positive avec l’intention de poursuivre
la carrière d’entrepreneur (Mouloungui, 2012 ; Saleh, 2011 ; Lee Wei Ni, 2012).

1.2.3. Le contrôle comportemental perçu

Il se rapporte à la perception de la difficulté ou de la facilité à développer un


comportement. Il implique dans notre contexte d’étude l’évaluation de l’accès aux ressources
et opportunités nécessaires pour accomplir un comportement souhaité, l’évaluation des
barrières et autres conditions facilitantes de l’environnement. Les individus auront des
intentions fortes en faveur de la création d’entreprise si l’environnement dans lequel ils
évoluent incite à la création c’est-à-dire l’accès au financement, l’ouverture des barrières à
l’entrée et à la sortie etc. Nous pouvons ainsi formuler l’hypothèse selon laquelle :

H3 : Le contrôle comportemental perçu a une influence positive sur l’intention


entrepreneuriale des étudiants universitaires (Mouloungui, 2012 ; Saleh, 2011 ; Lee Wei Ni,
2012).

1.2.4. L’éducation entrepreneuriale

Les comportements de l’entrepreneur supposent un certain talent et un tempérament


mais, l’entrepreneuriat : « c’est une discipline et, comme toute discipline, elle peut être
apprise » (Drucker, 1985). Une des études les plus récentes sur l’apprentissage
entrepreneurial démontre en effet, que certaines capacités, préférences et compétences sont
acquises au fur et à mesure de la vie de l’entrepreneur et plus particulièrement à la suite
16

d’une expérience professionnelle et entrepreneuriale (Politis, 2006). Ceci démontre sans


équivoque que l’entrepreneuriat peut être acquis, voire … enseigné.

L’éducation entrepreneuriale est considérée comme le meilleur moyen de transmettre


les aptitudes entrepreneuriales aux étudiants. Elle encourage des jeunes au processus de
création d’entreprises et facilite ce processus (Vij, 2004). Ce type d’éducation renforce les
attitudes positives quant à l’entrepreneuriat en tant que possibilité de carrière (Kourilsky et al,
1998 ; Peterman et al, 2003). Elle implique ici les aptitudes entrepreneuriales et managériales
que les étudiants acquièrent avec les programmes de création d’entreprise. Ceci nous permet
d’énoncer l’hypothèse suivante :

H4 : Les programmes d’enseignement en entrepreneuriat et les opinions influencent


positivement l’intention d’entreprendre des étudiants (Tounès, 2003 ; Saleh, 2012 ; Lee Wei
Ni, 2012).

1.2.5. Le business plan

Souvent perçu comme un document de financement, le plan d’affaires constitue une


étape importante dans la fondation d’une entreprise. Delmar et al. (2003) soutiennent que
l’élaboration d’un plan d’affaires aide l’entrepreneur d’une nouvelle entreprise à mieux
contrôler son développement. En effet, les auteurs précisent que la planification favorise la
prise de décision rapide, et par conséquent, elle contribue plus aisément à atteindre ses
objectifs. Ainsi, un plan d’affaires est défini comme étant : « un dossier qui présente un projet
chiffré de création ou de développement d’entreprise, généralement destiné à informer
d’éventuels partenaires financiers » (Brouillard, 2005). Pour Marion et al. (2003), le plan
d’affaires est un outil qui accompagne l’entrepreneur dans sa démarche de création. Il comble
les lacunes des entrepreneurs en ce qui a trait à la gestion, il procure une certaine
indépendance, à défaut d’être suivi par un professionnel, il permet d’éviter des petits
problèmes et aide dans la gestion à court terme, le plan d’affaires aide l’entrepreneur à faire
face aux problèmes relié à la création d’une entreprise. Le plan d’affaires est un outil de
planification et non de programmation. L’entrepreneur doit prendre une certaine latitude lors
de sa mise en œuvre et de sa consultation. Il est aussi un outil de communication interne
présentant les convictions ainsi que les tenants et les aboutissants aux membres de
l’entreprise. Bref, il s’agit d’un outil d’intégration dans le monde des affaires. Les avantages
du plan d’affaires sont nombreux. Il s’agit d’un moyen pour anticiper les obstacles et ainsi les
17

banaliser. Il agit comme un réducteur de risques. De plus, le plan d’affaires concrétise la


vision de l’entrepreneur. De par l’accompagnement dans l’exécution de sa conception avec un
professionnel, l’entrepreneur extériorise sa vision, devient plus autonome et parvient à un
raisonnement davantage objectif.

H5 : L’existence d’un projet d’entreprise ou business plan plus ou moins formalisé influence
positivement l’intention entrepreneuriale des étudiants (Tounès, 2003).

1.2.6. L’auto-efficacité

La croyance d’efficacité est un fondement majeur du comportement. Les individus


guident leur existence en se basant sur la croyance en leur efficacité personnelle. L’efficacité
personnelle perçue concerne la croyance de l’individu en sa capacité d’organiser et
d’exécuter la ligne de conduite requise pour produire des résultats souhaités. Elle influence
leur ligne de conduite, la quantité d’énergie qu’ils investissent dans l’effort, leur niveau de
persévérance devant les difficultés et les échecs, leur résilience face à l’adversité, le caractère
facilitant ou handicapant de leur mode de pensée, le niveau de stress et de dépression
consécutif aux contraintes environnementales, et leur degré de réussite (Bandura, 2003). Ces
croyances constituent le mécanisme le plus central et le plus général de la gestion de soi
(personal agency). En particulier, le sentiment d’efficacité influe positivement sur la
performance. Il a un rôle direct en permettant aux personnes de mobiliser et organiser leurs
compétences. Il a un rôle indirect en influençant le choix des objectifs et des actions.
(Bandura, 2003).

Dans notre contexte ce concept emprunté de Bandura renvoie « aux jugements que les
personnes font à propos de leurs capacités à organiser et réaliser des ensembles d’actions
requises pour atteindre des types de performances attendus » (Bandura, 1986) ainsi qu’aux
croyances à propos de leurs capacités à mobiliser la motivation, les ressources cognitives et
les comportements nécessaires pour exercer un contrôle sur les événements de la vie (Bandura
et al, 1989). Les comportements des individus sont fortement influencés par les capacités
qu’ils ont de les accomplir. Dans ce cadre nous avons supposé que, les étudiants qui
manifestent des capacités et compétences entrepreneuriales élevées, par exemple les
compétences en création d’entreprise, détection et exploitation d’opportunités d’affaires,
compétences managériales, compétences en gestion financière, compétences en gestion des
ressources humaines, compétences commerciales et marketing, etc., auront des intentions
18

fortes en faveur de la création de leur propre entreprise. Ainsi donc, l’hypothèse théorique
générale qui en découle est la suivante :

H6 : L’auto-efficacité entrepreneuriale entretient une relation directe et positive avec


l’intention entrepreneuriale des étudiants (Kameni, 2005 ; Mouloungui, 2012 ; Tounès,
2003).

1.2.7. La motivation

Selon Mouloungui (2012) les auteurs distinguent une structure bidimensionnelle de la


notion : « overmotivation et undermotivation » (Atkinson, 1964), « choice motivation et
control motivation » (Kuhl, 1985), « motivation intrinsèque et motivation extrinsèque » «
motivation autonome et motivation contrôlée » (Déci et al, 1985). Au-delà des définitions
plus ou moins consensuelles que l’on rencontre dans la littérature, les approches, aussi
différentes les unes des autres, mettent clairement en évidence la difficulté d’observer
directement la motivation d’une personne. Elle ne peut faire l’objet d’évaluation directe.
Cependant toutes s’accordent sur l’idée que le comportement est motivé par le désir
d’atteindre un but précis (Bandura, 1986 ; Frese et al, 1985), la volonté de produire une
réponse soit cognitive, affective ou comportementale (Bargh et al, 2010), l’intention de faire
quelque chose (Ajzen et Fishbein, 1969). Les motivations sont des facteurs qui déterminent le
comportement. Elles sont considérées comme les raisons profondes qui amènent quelqu’un à
agir. Plusieurs motivations peuvent mener à la création d’entreprise. Le défi en est une : le fait
de vouloir relever des défis, aimer faire des choses difficiles et se confronter à des projets
exigeants peuvent amener un individu à se lancer en affaires (Hornaday et al, 1971).
L’indépendance et l’autonomie ont été reconnues comme des motivations à entreprendre
(Stoner et al, 1982). Le besoin de réalisation et d’accomplissement est aussi très
caractéristique des entrepreneurs (Gasse et al, 2000). Finalement, il est possible que la voie
entrepreneuriale soit vue comme un moyen de faire de l’argent, d’avoir une situation
financière intéressante (Maripier, 2007).

C’est ainsi que dans notre cadre, nous avons supposé que les étudiants qui manifestent
des motivations élevées de poursuivre les objectifs qu’ils se sont fixés auront des fortes
probabilités de concrétiser leur comportement, ce qui nous amène à énoncer l’hypothèse selon
laquelle :
19

H7 : La motivation entretient une relation directe et positive avec l’intention entrepreneuriale


des étudiants universitaires (Mouloungui, 2012 ; Tounès, 2003).

1.2.8. Les traits de personnalité

Bien qu’il n’existe pas de profil type, certains traits de personnalité sont
caractéristiques des entrepreneurs. L’ambition et la créativité en sont des exemples. Un
individu considérant avoir de tels traits de personnalité pourra se sentir davantage capable
d’entreprendre.

Ainsi, les étudiants qui estiment avoir les caractéristiques nécessaires pour devenir
entrepreneur, par exemple la maturité d’entrepreneur, auront une intention élevée à l’égard de
la carrière entrepreneuriale et ceci nous permet d’énoncer l’hypothèse théorique suivante :

H8 : Les traits de personnalité ont une relation positive avec l’intention entrepreneuriale (Lee
Wei Ni, 2012).

1.2.9. Le genre

Les études empiriques dans le domaine sur le lien entre le genre et la réussite
d’entreprises aboutissent toutefois à des résultats contradictoires. Il y’a ceux qui ont observé
(Dahlqvist, 1999 et Jansson, 2006) un lien négatif entre le fait que l’entrepreneur soit de genre
féminin et la réussite, tandis que d’autres (Delmar, 1999) n’ont observé aucun lien significatif
entre ces variables (Hamidi, 2013). En outre, on constate une forte représentation des hommes
parmi les créateurs d’entreprises dans la plupart des pays du monde. Il a aussi été signalé un
intérêt élevé des hommes que des femmes par rapport à la création d’entreprise. En effet,
habituellement les femmes sont plus centrées sur la famille ou être salariées dans une
entreprise, et elles sont moins disposées à poursuivre des objectifs liés à la création
d’entreprise. Par rapport au genre et à l’intention, il a été démontré que les femmes ont une
faible perception d’auto-efficacité pour les carrières dans lesquelles elles sont faiblement
représentées. Par exemple, Baughn et al, 2006 ; Chen et al, 1998 ; Kristiansen et al, 2004 ; ou
Wilson et al, 2007 ont observé que les scores du sentiment d’auto-efficacité en entrepreneuriat
sont généralement plus élevés chez les hommes que chez les femmes, démontrant ainsi une
influence du genre sur le sentiment d’auto-efficacité en entrepreneuriat (Baronet, 2011). Sur
le plan cognitif, l’absence de confiance en soi, la peur de l’échec et l’aversion au risque sont
20

plus importantes chez les femmes et contribueraient à expliquer pourquoi il y a plus


d’entreprises créées par des hommes que par des femmes (Johnson et al, 1994 ; Wagner et al,
2004). Pour Aspray et al. (2007), l’aversion au risque des femmes est le trait psychologique
qui est le plus discriminant pour expliquer le différentiel dans l’intention d’entreprendre entre
les femmes et les hommes.

1.2.10. L’âge

L’âge constitue une des caractéristiques essentielles des individus qui ont réussi dans
leurs démarches entrepreneuriales. En effet, plusieurs études (Hambrik et al, 1994 ; Davidson,
1994 ; Weinzimmer, 1993) soulignent une très forte corrélation entre l’âge de l’individu et la
réussite de l’entreprise (Hamidi, 2013). Pour Criaco (2012) l’âge influe directement et
indirectement sur l’intention de créer une entreprise, pour lui l’âge est un déterminant
important de l’intention d’un individu de devenir entrepreneur. Il a été observé que l’intention
de créer sa propre entreprise augmente à partir de l’intervalle d’âge entre 21 et 26 ans et
diminue jusqu’à atteindre 5,94% d’individus dont l’âge dépasse 68 ans.

1.2.11. L’environnement

Entrepreneurs do not act in vacuum, but react to entrepreneurial environments


surrounding them. Entrepreneurial environments are defined as factors which are critical in
developing entrepreneurship in certain regions (Sadeghi, 2013). Selon les adeptes des
modèles intentionnels, les intentions peuvent prédire les comportements à travers plusieurs
variables qui sont l’attitude, la norme sociale et le contrôle perçu (Ajzen, 1991) ou les
déplacements, les perceptions de la désirabilité et de la faisabilité et la propension à l’action
(Krueger, 1993). Ces variables sont issues de l’environnement économique, social et culturel.
L’effet de la variable sociale et culturelle ne paraît pas neutre dans la formation de l’intention
entrepreneuriale. L’approche contextuelle suppose que le comportement humain est influencé
par son milieu (environnement). Par « environnement » nous visons la notion de culture, de
contexte économique et social ainsi que le milieu institutionnel. L’acte d’entreprendre n’est
plus seulement le fait des caractéristiques personnelles mais, est également lié aux facteurs
contextuels qui vont agir de manière contingente pour favoriser ou inhiber le comportement
entrepreneurial. L’individu développe un état d’esprit, agit et se comporte suite à ses envies et
ses intentions, tout en tenant compte du milieu qui le limite, qui le contraint ou qui le motive.
L’environnement est à son tour un élément influençable, il est le résultat des hommes avant
21

tout. A ce sujet plusieurs auteurs ont proposé différentes définitions du concept


environnement en donnant des combinaisons des facteurs personnels et contextuels qui
prédisposent les individus à avoir l’intention de créer une entreprise. C’est dans ce cadre par
exemple que Gnyawali et al, (1994) définissent l’environnement entrepreneurial comme une
combinaison de facteurs qui jouent un rôle dans le développement de l’entrepreneuriat.
Premièrement, il se réfère à l’ensemble des facteurs économiques, socioculturels et politiques
qui influencent la volonté et la capacité des individus à entreprendre. Deuxièmement, il
renvoie à la disponibilité de services d’assistance et de soutien qui facilitent le processus de
démarrage. Bruno et al. (1982) ont résumé un bon nombre de facteurs, constituant
l’environnement entrepreneurial, qui peuvent jouer un rôle dans le développement de
l’entrepreneuriat dans un pays ou une région. Les facteurs environnementaux les plus
fréquemment cités sont : la disponibilité de capital-risque, la présence d'entrepreneurs
expérimentés et d’une main-d’œuvre qualifiée, l’accessibilité des fournisseurs, l’accessibilité
des clients ou de nouveaux marchés, les politiques gouvernementales favorables, la proximité
des universités, la disponibilité de terrains et de locaux, l’accessibilité des transports, la
disponibilité de services et de soutien, les conditions de vie attrayantes. On retrouve
également des facteurs qui sont jugés très importants dans l’augmentation du taux de création
d’entreprise tels que le financement informel et l’économie informelle, la croissance
économique, le taux de chômage, la privatisation, le développement et le fonctionnement du
système financier, l’intensité des barrières administratives, les spécificités du marché du
travail, le taux d’échec, les conséquences légales de la défaillance, l’esprit d’entreprise et la
perception collective de l’entrepreneur défaillant (Julien et al, 1996 ; Valdez, 1988 cité par
Benredjem, 2012).

1.2.12. L’environnement familial

Plus spécifiquement, plusieurs études dans le domaine indiquent qu’il y a plus de


chances de réussite, lorsque les entrepreneurs ont eu des parents propriétaires d’une entreprise
(Gasse, 2000). Ces études supposent que les futures entrepreneurs acquièrent le savoir faire,
durant leur jeunesse (Dushenseau et al, 1988) de sorte qu’ils sont plus enclins à considérer
l’entrepreneuriat comme choix de carrière. En effet, les études empiriques suggèrent que le
fait d’être issu d’une famille d’entrepreneur augmente les chances de réussite de son
entreprise (Hamidi, 2013). Sous le prisme de la théorie sociocognitive de la carrière (TSC),
l’environnement où est plongé l’individu influence ses choix de carrière. Ainsi, les normes
22

subjectives, qui correspondent à l’opinion qu’ont les proches de la personne à propos de la


carrière envisagée, conjuguée à l’importance que l’individu accorde à cette opinion, sont
importantes pour expliquer le choix de carrière (Kolvereid et al, 2006). Ainsi, toute chose
étant égale par ailleurs, une personne dont les parents valorisent l’entrepreneuriat comme
choix de carrière et pour qui l’opinion parentale est importante sera davantage incitée à faire
le choix de l’entrepreneuriat comme carrière par rapport à d’autres personnes dont les parents
sont réfractaires à ce statut d’emploi.

1.3. L’entrepreneuriat des jeunes dans le contexte de la ville de


Bukavu

Il est malaisé sinon difficile de faire un état des lieux d’un domaine d’activités
totalement vide, pour ne pas dire inexistant. Il n’ya aucun texte juridique ni des mesures et
dispositions réglementaires spécifiques à l’entrepreneuriat des jeunes en RDC. Si le concept
est utilisé de temps à temps dans la littérature congolaise pour la rédaction des politiques et
programmes socio-économiques concernant la lutte contre la pauvreté et l’emploi7,
l’entrepreneuriat des jeunes ne revêt jusqu’à présent aucune connotation opérationnelle, dans
le sens de favoriser la prise en charge des jeunes par la création de leurs propres entreprises
(Mvemba, 2008). Si nous tenons à faire un état des lieux de l’entrepreneuriat des jeunes dans
le cadre de ce mémoire, c’est dû à la montée du taux de chômage observé dans cette couche
de la population et tenter de s’interroger ainsi sur les stratégies pouvant faciliter leur insertion
professionnelle. Nous sommes partis du constat selon lequel, dans un climat ambiant marqué
par le chômage, très peu de jeunes diplômés de Bukavu empruntent la voie entrepreneuriale
comme choix de carrière.

Guichard et al. (2006) cité par Engome (2012) observent que la montée du chômage a
fragilisé la situation professionnelle de nombreuses catégories de la population (personnes
âgées, femmes, immigrés, jeunes etc.). Les jeunes non protégés par des situations acquises et
devant se faire une place dans le monde de l’emploi ont été particulièrement touchés, et parmi
eux, ceux qui étaient les moins formés et les moins qualifiés. Les jeunes diplômés mettent de
plus en plus de temps à trouver un emploi. Les sérails d’installation dans la vie d’adulte se
sont trouvés brouillés et il n’y a plus de synchronie entre le départ de la famille et de l’école et
l’entrée dans le monde de l’emploi. Les parcours d’entrée dans la vie active se sont

7
Pour des amples renseignements consulter les annexes
23

diversifiés. En même temps, il devient de plus en plus difficile de prédire l’emploi occupé à
partir de la formation reçue ou de la qualification acquise. Comme le dit Tanguy (1986) cité
par Guichard et al, 2006 : « la relation formation –emploi est devenue introuvable ».

Suite à la pression démographique que connait la RDC, le système économique


apparait insuffisamment dynamique et structuré pour répondre à la demande massive et
continue d’emplois décents. En RDC, en particulier à l’Est du pays, les conflits armés qui se
sont succédé depuis 1996 et les pillages d’entreprises qui s’en sont suivis ont eu des
conséquences désastreuses sur la situation de l’emploi.

Selon le rapport annuel sur l’emploi de l’Office National de l’Emploi (ONEM), sur un
nombre d’arrivées annuelles sur le marché de l’emploi estimé à 1 245 demandeurs d’emploi
en 2007 seulement 28 emplois étaient disponibles. En 2008, sur 2 188 demandeurs d’emploi
enregistrés seulement 515 places étaient disponibles. L’année 2009 a connu un accroissement
de demandeurs inscrits à l’ONEM par rapport à 2007 et 2008 mais aussi un accroissement des
offres lancées par ses partenaires, sur 2 419 demandeurs 694 offres enregistrées avec 868
places vacantes. La situation s’est progressivement améliorée en 2010, sur 2 707 demandeurs
enregistrés 948 offres étaient enregistrées avec 1621 places vacantes. En 2011, sur 1 987
demandeurs d’emploi il y avait 781 offres dont 835 places vacantes.

Cette situation montre la nécessité d’encourager la population à la créativité c'est-à-


dire à s’orienter vers la carrière indépendante. C’est dans cette logique qu’en Afrique, la
réponse au problème de l’emploi passe par la création et le développement des PME et par le
soutien à l’économie informelle qui occupe plus de 60% de la population active en milieu
urbain (Mujinga, 2010). Même dans les pays développés, s’orienter vers une carrière
indépendante est devenue une option de plus en plus intéressante. Depuis quelques années,
deux institutions d’enseignement, Babson College aux Etats-Unis et London Business School
en Europe, animent un programme de recherche international GEM (Global Entrepreneurship
Monitor) qui vise à démontrer l’influence du dynamisme entrepreneurial sur la croissance
économique. Chaque année GEM permet de mesurer, dans les différents pays partenaires du
programme de recherche, un taux d’activité entrepreneuriale, qui traduit une participation
active de la population dans des créations d’entreprises. Trois groupes de pays sont ainsi
identifiés :

 Les pays à activité entrepreneuriale élevée, comme les USA (8,4%), le Canada (6,8%)
ou Israël (5,4%).
24

 Les pays à activité entrepreneuriale moyenne, comme l’Italie (3,4%) ou la grande


Bretagne (3,3%).
 Les pays à activité entrepreneuriale faible, comme la France (1,8%), le Japon (1,6%)
ou la Finlande (1,4%).

Le rapport du GUESS ainsi que celui du GEM ne font aucune référence à


l’entrepreneuriat des jeunes et les activités entrepreneuriales en RDC. L’entrepreneuriat en
RDC est qualifié comme un « entrepreneuriat de survie » où l’entrepreneur crée son entreprise
par contrainte sociale, il crée par nécessité et non pas pour exploiter une opportunité.
Beaucoup lancent d’une manière créative de petites entreprises ou activités commerciales ou
de production, généralement dans l’économie informelle, pour sortir de la pauvreté par leurs
propres moyens sans maîtriser les techniques de base de l’entrepreneuriat ou sans avoir reçu
un conseil. Le secteur informel est devenu une source de régulation pour les opportunités
d’emplois tant pour les nouveaux chercheurs d'emploi que pour les travailleurs recyclés ou
reconvertis en Afrique. A défaut de la prédominance du secteur informel dans l’économie
congolaise et au manque des structures d’encadrement dans ce secteur, il est donc clair que les
données statistiques prélevées ne relatent pas la réalité des activités entrepreneuriales en RDC.

En dépit du contexte socio-économique particulièrement difficile (pillage, guerres,


troubles, etc.) que la province du Sud Kivu a connu, l’initiative privée autochtone, à travers
les PME et parfois les micros entreprises et l’informel, ont fait preuve d’un remarquable esprit
d’imagination et de créativité pour maintenir l’activité économique. Actuellement, selon une
enquête de la Division Provinciale des Petites, Moyennes Entreprises et Artisanat (PMEA), on
compte dans la Province du Sud-Kivu 32 311 PME et artisans enregistrés qui couvrent tous
les secteurs d’activités dont nous pouvons citer entre autre l’agriculture, la pêche et l’élevage,
le secteur minier, le secteur des services qui regorge en son sein le commerce d’export-
import, le transport, la télécommunication, le médical, l’éducation, etc., et en fin le secteur de
l’industrie qui compte 342 PMI enregistrées à la Division Provinciale de l’Industrie en 2011.
Particulièrement, en 2012, dans la ville de Bukavu on a enregistré 31 503 PME et artisans
offrant ainsi plusieurs postes de travail. Constatons de ces statistiques que la ville de Bukavu
occupe à elle seule plus de la moitié des PME et artisans de la province, ce qui justifie la
grande concentration du secteur informel dans les milieux urbains.
25

Il sied de constater de ce qui précède que malgré le spectre qui pèse sur les privés, un
certain nombre de commerçants ont décidé de mobiliser leurs capitaux dans l’investissement
productif. Le nombre de PME-PMI créées est de plus en plus croissant d’une année à une
autre. Dans ce cadre pour encourager l’initiative privée à travers la création d’entreprises
innovantes, le Ministère des petites et moyennes entreprises en collaboration avec les
organisations patronales et professionnelles des petites et moyennes entreprises et de
l’artisanat ont mis en œuvre, sur base du dialogue et du partenariat avec les opérateurs et les
institutions concernés, une charte des PMEA qui consiste à renforcer les capacités des
investisseurs locaux et de réglementer ainsi le secteur informel. Cette charte vise à atteindre
les objectifs suivants :

- Doter le pays d’une définition adoptée aux réalités congolaises et des critères de
catégorisation des PMEA ;
- Doter les PMEA d’un environnement favorable à leur expansion ;
- Organiser les relations des PMEA avec les grandes entreprises, notamment au niveau
de la sous-traitance ;
- Organiser les relations des PMEA entre elles pour plus de synergie et d’intégration du
secteur ;
- Faciliter aux PMEA l’accès aux marchés sur base des exigences compatibles avec les
objectifs prioritaires et d’intérêt général ;
- Promouvoir l’esprit d’entreprise, d’innovation et favoriser l’esprit associatif qui
permettra aux PMEA de faire face aux nouveaux défis de mondialisation, des
nouvelles technologies de l’information, des biotechnologies ;
- Réduire le taux d’informalité des PMEA ;
- Faciliter l’intégration des PMEA au secteur des banques classiques et des institutions
de micro finance.
26

Deuxième chapitre : Méthodologie de


recherche
Ce chapitre s’articule autour de cinq sections. La première traite de différentes
techniques de collecte des données, la deuxième traite des mesures et définitions de variables,
la troisième de différentes méthodes et techniques de traitement des données utilisées, la
quatrième traite de l’opérationnalisation de l’étude et en fin la cinquième traite des
instruments de recherche utilisés.

2.1. Les techniques de collecte des données

Nous présentons d’abord dans cette section le déroulement des interviews, la


population cible, en fin nous expliquons la méthode d’échantillonnage et nous décrivons
comment l’enquête proprement dite a été conduite.

2.1.1. Les interviews

Dans l’optique de bien de valider les construits de cette recherche, nous avons réalisé
des entrevues avec six experts dont deux professeurs d’universités, un responsable de
l’ONEM, un responsable de la division provinciale de l’IPMEA, un responsable de la division
provinciale de l’emploi et du travail et un entrepreneur actif de la ville de Bukavu. Les
entrevues avec ces experts se déroulaient au sein de leur lieu de travail (bureau) pendant les
heures de travail ou pendant la pause selon la disponibilité de notre interlocuteur. Elles ont été
dirigées à l’aide d’un guide d’entretien8 pour une durée variable entre 30 minutes et 1 heure
selon la disponibilité de l’interlocuteur et sa bonne foi de participer à notre étude. Nos
consultations portaient sur des thématiques comme l’intention entrepreneuriale, les facteurs
pouvant expliquer sa formation, l’insertion des jeunes dans la vie active et l’essor de
l’entrepreneuriat dans la ville de Bukavu. Ce processus a d’abord permis de clarifier et de
préciser le questionnaire9, ensuite il nous a permis d’améliorer la compréhensibilité et
l’intelligibilité des items en modifiant ceux qui sont mal adaptés, et également d’éliminer
ceux qui ne sont pas pertinents.

8
Voir annexes
9
Voir annexes
27

Ensuite, nous avons contacté un groupe de 13 étudiants camarades d’auditoire de


l’Université Catholique de Bukavu sur le site universitaire de Kalambo pendant l’heure de la
pause. Ensemble nous avons essayé de discuter de la pertinence du sujet, des facteurs pouvant
influencer l’intention des étudiants et la problématique de l’entrepreneuriat des jeunes
diplômés dans la ville de Bukavu. Nos entretiens avec les camarades ont également été faits à
l’aide d’un guide d’entretien. Ces consultations ont été fructueuses tant au niveau du contenu
que des recommandations, ainsi nous avons recueilli des informations nous permettant
d’effectuer l’analyse du contenu en vue de générer des items pertinents devant être testés dans
l’outil de mesure adapté.

Ainsi, à l’aide des entretiens individuels effectués auprès des étudiants et experts en
entrepreneuriat, ce qui au total nous a donné un nombre de 19 enquêtés, et en s’inspirant de la
revue de littérature (Churchill, 1979), nous avons pu générer 156 items qui ont ensuite été
soumis à une seconde étape d’épuration. Celle-ci a consisté dans sa première phase à
comparer les items entre eux afin d’identifier ceux qui se répétaient dans plusieurs études et
les guides d’entretiens, après nous passons aux phases suivantes dont : éviter les doublons et
ne garder qu’une seule fois les items qui se répétaient, ensuite fusionner les items qui
décrivaient le même phénomène et, ajuster leur fréquence d’apparition et enfin supprimer les
items ambigus (Devellis, 2011; Churchill, 1979 cité par Balemba, 2013).

Cette étape a aboutit à la génération de 61 items susceptibles de décrire l’intention


entrepreneuriale dans le contexte des diplômés universitaires. Ces différents items, qui
constituent la structure finale du questionnaire à administrer auprès des étudiants, ont été
répartis inégalement entre 9 dimensions dans les proportions suivantes : intention
entrepreneuriale (IE) avec 5 items, attitudes entrepreneuriales (AE) avec 10 items, normes
subjectives (NS) avec 7 items, contrôle comportemental perçu (CCP) avec 10 items,
éducation entrepreneuriale (EE) avec 5 items, business plan (BP) avec 6 items, auto-efficacité
entrepreneuriale (AEE) avec 8 items, motivation entrepreneuriale (ME) avec 5 items et traits
de personnalité (TP) avec 4 items.
28

2.1.2. La population cible, pré-enquête, échantillonnage

La population cible de notre recherche est constituée des étudiants finalistes inscrits
pour l’année académique 2013 – 201410, particulièrement ceux qui auraient suivi les facultés
de sciences économiques et celles de gestion dans les universités et institutions supérieures de
la ville de Bukavu. Pour mener à bien notre étude et pour des raisons logistiques, nous avons
été amenés à tiré un échantillon représentatif de la population concernée permettant
l’extrapolation sur la population totale.

Notre base de sondage est constituée de l’ensemble des établissements académiques de


la ville de Bukavu. La méthode d’échantillonnage utilisée est celle par convenance. Selon le
répertoire d’établissements académiques reçu, la population cible de cette étude comporte un
nombre total de 28 institutions académiques localisées dans le centre urbain parmi lesquelles
21 institutions privées et 7 institutions publiques. Nécessairement, l’échantillon sélectionné
discrimine les établissements qui ne répondent pas aux caractéristiques recherchées comme
l’organisation d’une faculté des sciences économiques ou des sciences de gestion, la dispense
d’un enseignement en entrepreneuriat ou en création d’entreprise. Pour tirer l’échantillon,
notre stratégie a consisté dans un premier temps à sélectionner les grandes institutions
académiques de la place en fonction de leur ancienneté, leur capacité d’accueil et leur
notoriété. Ensuite nous avons procédé à la sélection des établissements qui répondaient
favorablement à notre requête et par conséquent éliminer ceux qui ne répondaient pas
favorablement. La requête s’est faite essentiellement face à face à l’aide d’une
recommandation de recherche délivrée par la faculté. La requête a imposé plusieurs allers-
retours et plusieurs entretiens auprès de plusieurs responsables pour se présenter et expliquer
l’objectif de la recherche. Ainsi, l’échantillon non probabiliste tiré comporte un nombre total
de quatre établissements soit trois universités et une institution supérieure. Le choix des
étudiants finalistes suivants les facultés de sciences économiques ou celles de gestion a été
motivé par les arguments suivants : (1°) ces étudiants sont à la fin de leur parcours
académique et prêts à être lancés sur le marché de l’emploi, (2°) ils sont considérés comme
des futurs créateurs d’emploi, (3°) ils sont dans des contextes qui laissent supposer que les
variables retenues pour l’étude (attitudes entrepreneuriales, normes subjectives, contrôle
comportemental perçu, éducation entrepreneuriale, business plan, auto-efficacité, motivations

10
Voir le tableau n° 1 ci-dessous
29

entrepreneuriales et traits de personnalité) sont nécessaires pour expliquer le développement


de l’intention entrepreneuriale.

Le tableau suivant donne les informations concernant la répartition de notre


échantillon qui a été obtenu par recensement des étudiants dans leur milieu académique de
référence :

Tableau n° 1 : Répartition de l’échantillon par établissement

Universités Echantillon Homme Femme Pourcentage % cumulés

UCB 93 58 35 26,345% 26,345%

UEA 131 74 57 37,110% 63,455%

UOB 96 60 36 27,195% 90,650%

ISC 33 25 8 9,350% 100%

Total 353 217 136 100% 0

Ce tableau présente respectivement les nombres d’étudiants finalistes en sciences


économiques et sciences de gestion de différentes institutions académiques retenues pour
l’étude. Ainsi nous verrons que selon ce tableau l’Université Evangélique en Afrique occupe
la première place en représentant 37,110% de la population totale suivie de l’Université
Officielle de Bukavu qui représente 27,195% de la population totale. Ensuite vient
l’Université Catholique de Bukavu avec 26,345% de la population suivie de l’Institut
Supérieur de Commerce qui représente à son tour 9,350% de la population totale.

Selon les filières d’étude les étudiants recensés sont répartis dans les proportions
suivantes :
30

Tableau n° 2 : Répartition de l’échantillon selon les filières d’études

Economie Economie Gestion Gestion


Comptab. Douane Fiscalité GRH
rurale publique financière PME
ISC 19 11 - - 1 - - 2
UCB - - 16 - - 62 15 -
UEA - - 76 - - 55 - -
UOB - - - 45 - 51 - -
Total 19 11 92 45 1 168 15 2

Ce tableau ci-haut, récapitulatif des différentes filières d’étude, nous fait remarquer
que notre échantillon a pris en considération les étudiants des filières sciences économiques et
sciences de gestion des institutions retenues pour l’étude. Ainsi, nous verrons que les
étudiants de la filière Gestion financière sont dominants dans l’échantillon et représentent
47,592% de la population totale. Deuxièmement vient la filière Economie rurale qui
représente 26,062% de la population suivie en troisième position de la filière Economie
publique avec 12,747% de la population. En quatrième position, nous trouvons la filière
Comptabilité qui représente 5,382% de la population étudiée suivie en cinquième position de
la filière Douane avec 3,116%. En fin, nous trouvons la filière Gestion des Ressources
Humaines (GRH) en sixième position avec 0,566% de la population suivie en dernière
position de la filière Fiscalité avec 0,283% de la population totale.

2.1.3. L’enquête proprement dite

La méthode de collecte de données se fera par l’entremise des 353 questionnaires


distribués auprès des étudiants. Ainsi, par l’identification de facteurs influençant l’intention
entrepreneuriale, cette étude établira une relation avec la création d’entreprise à Bukavu. Avec
l’aide de certains volontaires dans chaque établissement académique retenu, les données ont
été collectées de différentes manières : en procédant nous-mêmes au remplissage du
questionnaire au cours d’une interview directe ou en distribuant des questionnaires pour les
récupérer plus tard. Pour ce dernier cas, il s’agissait d’expliquer clairement à l’enquêté la
méthode de remplissage du questionnaire afin de faciliter les réponses et maximiser ainsi le
taux.
31

Notre stratégie de collecte des données a consisté à obtenir une prise de contact avec le
doyen de la faculté ou le responsable disponible. Dès que nous réussissions à obtenir un
rendez-vous, nous nous efforcions de convaincre notre interlocuteur de l’intérêt de notre
étude. En cas d’avis favorable, nous devons, seul, planifier l’administration du questionnaire.
Notre présence nous a permis de communiquer avec les étudiants, répondre à leurs questions,
discuter leurs critiques. Notre recherche a suscité l’intérêt de plusieurs étudiants à savoir les
résultats de notre recherche. L’enquête s’est déroulée entre les mois d’août et de septembre
2014. Le taux de réponse varie selon les universités entre 72,727% et 95,698%. Au total, nous
avons recueilli 325 questionnaires soit un taux de réponse moyen de 92,067%. Les
questionnaires mal remplis étaient éliminés. Cette démarche méthodologique, toutefois
originale, nous a permis de répondre à nos questions de recherche et d’atteindre notre objectif.
Les détails sur le taux de réponse par établissement académique sont présentés dans le tableau
ci-dessous.

Tableau n° 3 : Répartition des répondants par établissement

Etablissement Prévu Obtenu Taux de réponse

UCB 93 89 95,698%

UEA 131 121 92,366%

UOB 96 91 94,791%

ISC 33 24 72,727%

Total 353 325 92,067%

Remarquons suivant ce tableau que selon le taux de réponses, les établissements


académiques enquêtés se classent comme suit : l’UCB occupe la première place avec un taux
de réponse de 95,698% suivie à la deuxième position de l’UOB avec un taux de réponse de
94,791%. En troisième position arrive l’UEA avec un taux de réponse de 92,366% suivie en
fin vient l’ISC qui occupe la quatrième position avec un taux de réponse de 72,727%.
32

2.2. Mesures et définitions des variables

Le questionnaire que nous avons utilisé pour recueillir les différentes opinions de nos
répondants est composé de plusieurs échelles bien détaillées construites sur des emprunts et
des constructions personnelles. Les construits de notre questionnaire sont évalués à l’aide
d’une échelle de type Likert offrant 5 choix de réponses qui vont de (1) « pas du tout
d’accord », (2) « plutôt pas d’accord », (3) « plutôt d’accord », (4) « ni en accord, ni en
désaccord » à (5) « tout à fait d’accord ». Ce choix se justifie par le fait que l’échelle de Likert
permet de graduer l’appréciation d’une série d’items.

2.2.1. L’intention entrepreneuriale

Définie comme variable dépendante, l’intention entrepreneuriale est une variable


quantitative. C’est un index moyen de cinq items issus de la littérature et des entretiens, par
exemple : « j’ai l’intention de créer mon entreprise », « mon but professionnel est de devenir
entrepreneur ». Ces items se rapportent aux aspirations professionnelles des individus et
évaluent la relation qu’une personne entretient avec les activités entrepreneuriales et sur son
engagement à mener à terme un projet. Pour mesurer les 5 items, nous avons utilisé l’échelle
de Likert évaluée sur 5 niveaux. Les résultats de la fiabilité indiquent que ces items décrivent
convenablement l’intention avec un alpha de Cronbach de 0,897.

Les variables indépendantes ont été inspirées de la littérature et des interviews. Elles
se rapportent à :

2.2.2. Attitudes entrepreneuriales (AE)

C’est une variable quantitative mesurée par neuf questions de type Likert à 5 niveaux
issues de la littérature et des entretiens, par exemple : « la carrière d’entrepreneur me
procurera la sécurité d’emploi » ; « la carrière d’entrepreneur me procurerait une grande
satisfaction ». Elle se rapporte au degré d’attraction ou de répulsion d’un individu envers un
comportement donné, en l’occurrence à s’engager dans une carrière entrepreneuriale. Plus le
score est élevé plus le répondant à une attitude favorable envers le métier d’entrepreneur. Les
résultats de la fiabilité indiquent que ces items décrivent convenablement les attitudes
entrepreneuriales avec un alpha de Cronbach de 0,866.
33

2.2.3. Normes subjectives (NS)

Elle est une variable quantitative évaluée par sept questions Likert à 5 niveaux,
exemple : « les personnes que je considère importantes m’encourageraient si je choisis la
carrière indépendante » ; « mes parents considèrent que je devrais poursuivre une carrière
d’entrepreneur ». La norme subjective correspond à la perception qu’un individu se fait quant
au degré auquel son entourage approuve ou désapprouve sa décision de devenir entrepreneur
c’est-à-dire ce que les gens importants pour lui pensent de sa réalisation. La pertinence de
l’entourage s’évalue au regard de son importance dans la décision d’action. Ce concept définit
l’acceptabilité par l’entourage de l’individu vis-à-vis du comportement envisagé par
l’individu. Les résultats de la fiabilité indiquent que ces items décrivent convenablement les
normes subjectives avec un alpha de Cronbach de 0,831.

2.2.4. Contrôle comportemental perçu (CCP)

C’est une variable quantitative. C’est un index moyen de neuf questions Likert à 5
niveaux, exemple : « je trouve que créer une entreprise étant étudiant ou à la fin de ses études
est facile » ; « l’environnement économique est favorable pour la création d’entreprises ». Ces
items sont issus de la littérature et des entretiens. Ils se rapportent à la facilité ou la difficulté
que le créateur potentiel perçoit dans la réalisation d’un comportement. Les résultats de la
fiabilité indiquent que ces items décrivent convenablement le contrôle comportemental perçu
avec un alpha de Cronbach de 0,845.

2.2.5. Education entrepreneuriale (EE)

L’éducation entrepreneuriale est une variable quantitative qui représente un index


moyen de cinq questions Likert à 5 niveaux issues de la littérature et des entretiens, par
exemple : « l’entrepreneuriat est un sujet important dans mon cursus académique » ; « je crois
que l’enseignement entrepreneurial et les différentes formations en entrepreneuriat aideraient
les étudiants à développer l’esprit d’entreprise ». Elle décrit les perceptions des aptitudes
entrepreneuriales que les étudiants acquièrent avec les programmes et les formations de
spécialisation ou d’accompagnement en entrepreneuriat ou en création d’entreprise. Les
résultats de la fiabilité indiquent que ces items décrivent convenablement l’éducation
entrepreneuriale avec un alpha de Cronbach de 0,856.
34

2.2.6. Projet d’entreprise ou business plan (BP)

Le projet d’entreprise est une variable quantitative mesurée à partir de sept questions
Likert à 5 niveaux issues de la littérature et des entretiens auxquelles les répondants pouvaient
choisir une seule possibilité. Exemple : « mon instinct d’entrepreneur m’a permis d’élaborer
un projet d’entreprise » ; « mon projet d’entreprise est né après que j’ai suivi les
enseignements spécifiques en entrepreneuriat et en création d’entreprise ». Le projet d’affaire
se rapporte à la vision de l’entrepreneur. Les résultats de la fiabilité indiquent que ces items
décrivent convenablement le business plan avec un alpha de Cronbach de 0,868.

2.2.7. Auto-efficacité (AEF)

L’auto-efficacité est une variable quantitative. C’est un index moyen qui auto-évalue
les répondants à travers huit questions Likert à 5 niveaux, exemple : « je me sens capable de
rédiger un business plan efficace pour l’entreprise de A à Z » ; « je me sens capable d’estimer
les risques d’un projet et les anticiper ». Ces items sont issus de la littérature et des entretiens.
Ils évaluent le sentiment de compétences des individus dans le cadre spécifique des activités
entrepreneuriales. Les résultats de la fiabilité indiquent que ces items décrivent
convenablement l’auto-efficacité avec un alpha de Cronbach de 0,853.

2.2.8. Motivation entrepreneuriale (ME)

Elle est une variable quantitative évaluée à travers un index moyen de cinq questions
Likert à 5 niveaux issues de la littérature et des entretiens, exemple : « je consacre
actuellement beaucoup de temps à la recherche d’information pour formaliser mon plan
d’affaire » ; « je consacre le temps à la recherche d’informations sur la création d’entreprises
dans ma région ». La motivation décrit le désir d’atteindre un but précis. Les résultats de la
fiabilité indiquent que ces items décrivent convenablement la motivation entrepreneuriale
avec un alpha de Cronbach de 0,821.
35

2.2.9. Traits de personnalité (TP)

C’est une variable quantitative mesurée par un index moyen de six questions Likert à 5
niveaux issues de la littérature et des entretiens, exemple : « je me sens dynamique » ; « je me
sens créatif ». Elle évalue les caractéristiques personnelles de répondants à travers une auto-
évaluation. Les résultats de la fiabilité indiquent que ces items décrivent convenablement les
traits de personnalité avec un alpha de Cronbach de 0,828.

Pour atteindre notre objectif de comprendre quelles variables entre en jeu pour
expliquer l’intention entrepreneuriale des diplômés universitaires de Bukavu nous testerons
l’efficacité du modèle proposé par la figure n° 311 à l’aide des techniques des équations
structurelles et des régressions multiples.

Figure n° 3

Attitudes
Business plan
entrepreneuriales

Normes H1 H5
Auto-efficacité
subjectives
H2 H6
Intention
Contrôle H3 entrepreneuriale H7
Motivations
comportemental entrepreneuriales
perçu H4 H8

Education Traits de
entrepreneuriale personnalité

Comportement
entrepreneurial

11
Voir le modèle conceptuel de l’intention entrepreneuriale
36

2.3. Les méthodes et techniques de traitement des données

Dans cette section, nous précisons la démarche méthodologique empruntée. En effet,


nous avons eu recours à l’analyse factorielle exploratoire, à la méthode des équations
structurelles, à la méthode des régressions multiples et aux analyses de corrélations pour
étudier les différents facteurs qui influencent l’intention entrepreneuriale des jeunes diplômés.
Pour parvenir à analyser les relations entre les variables retenues nous avons emprunté la
méthodologie utilisée par nos prédécesseurs, lesquels ont inspiré ce présent travail. Les
travaux en question sont ceux de Mouloungui A. C. (2012), Saleh L. (2011), Wang Y. (2010),
Tounès A. (2003) et Kameni P. A. (2012).

2.3.1. L’examen de la fiabilité et des validités : analyse factorielle


confirmatoire

L’analyse factorielle comprend à la fois l’analyse en composantes principales et


l’analyse factorielle confirmatoire. La première approche nous a permis de réduire un grand
nombre d’informations en les regroupant en un plus petit nombre de facteurs facilement
interprétable. Dans la deuxième approche, nous avons réalisé pour chaque échelle une étude
des validités convergente et discriminante à partir d’une analyse factorielle confirmatoire
effectuée sous Amos 21. Nous avons choisi la méthode du maximum de vraisemblance (ML)
comme méthode d’ajustement. Deux contraintes doivent être respectées lors de l’utilisation de
cette technique :

- La multi normalité des variables : l’utilisation de l’analyse factorielle confirmatoire


avec la fonction d’ajustement ML étant sensible à la violation de l’hypothèse de multi
normalité des variables de mesure, les indicateurs d’aplatissement et d’asymétrie ont
été analysés. Les valeurs obtenues mettent ainsi en évidence que, pour la plupart, les
variables de mesure sont globalement pseudo-normales.
- La taille de l’échantillon : c’est un problème majeur dans l’application des équations
structurelles. Même si aucun critère ne permet de déterminer la taille nécessaire pour
utiliser les modèles d’équations structurelles, un ratio d’au moins 5 observations par
paramètre estimé est conseillé, avec une préconisation supplémentaire pour un ratio de
10 observations (Hair et al, 1998).
37

2.3.2. L’examen de la validité de critère : les modèles d’équations


structurelles

La validité de critère nous a permis de vérifier si les relations entre les mesures de
différents concepts sont conformes aux prédictions issues de la théorie. Quant à la validité des
relations, nous avons apprécié deux types de signification. Nous avons évalué la signification
statistique grâce à des tests t effectués sur les corrélations. Ces tests se sont avérés
significatifs. Nous avons ensuite apprécié la signification pratique grâce à la valeur du R².
Celle-ci devrait être la plus élevée possible. Si un test de significativité de Fisher peut être
réalisé en cas d’utilisation d’une analyse de régression, aucun test n’est disponible à notre
connaissance pour les équations structurelles (Hair et al, 1998).

Nous allons maintenant préciser dans la section suivante les critères de qualité des
échelles de mesure, laquelle est vérifiée par les tests de la fiabilité et de validité.

2.3.3. Les critères de qualité des échelles de mesure

a. La fiabilité

La fiabilité représente le degré avec lequel les instruments de recherche utilisés


mesurent, de façon constante, le construit étudié (Perrien et al, 1984). Nous présentons dans
cette section les indicateurs classiques de fiabilité.

Le coefficient alpha de Cronbach est une mesure de la cohérence interne d’une


échelle à plusieurs items, fondée sur la corrélation entre ces items. Le coefficient est compris
entre 0 et 1, et il est proportionnel à la cohérence interne de l’échelle. La littérature fournit
plusieurs suggestions sur l’acceptabilité d’un coefficient alpha. Nunnally (1978) suggère
comme acceptables des échelles présentant des coefficients alpha supérieurs ou égaux à 0,70.
Le même auteur avait suggéré, quelques années auparavant, que des coefficients alpha
supérieurs à 0,60 ou 0,50 étaient suffisants, surtout dans les phases initiales de la recherche
(Nunnally, 1967). En critiquant l’application aveugle des valeurs numériques arbitraires afin
de juger de la fiabilité des échelles, ainsi que le besoin des chercheurs de toujours citer
quelqu’un d’autre pour justifier leurs propres décisions, Pedhazur et Schmelkin (1991)
indiquent que quelqu’un peut toujours citer Nunnally (1978) lorsque les coefficients alpha
obtenus sont entre 0,60 et 0,70 ou alors citer Nunnally (1967) si les coefficients obtenus se
38

situent entre 0,50 et 0,70. Reconnaissant les divergences de la littérature, DeVellis (2003)
considère qu’une valeur inférieure à 0,60 est inacceptable, entre 0,60 et 0,65 est indésirable,
entre 0,65 et 0,70 est acceptable, entre 0,70 et 0,80 est respectable, entre 0,80 et 0,90 est très
satisfaisante, quand elle est supérieure à 0,90, on doit considérer de simplifier cette échelle.
Pour une étude exploratoire, nous acceptons en général des valeurs supérieures à 0,6.

b. La validité

Les recherches en sciences sociales font souvent appel à un ou plusieurs concepts


abstraits qui ne sont pas toujours observables. La validité caractérise la capacité des
instruments de mesure choisis à appréhender le mieux possible ces concepts théoriques.

La validité de contenu vise à assurer « qu’en termes de contenu, les instruments


développés sont représentatifs de ce que l’on mesure » (Perrien et al, 1984). Elle est estimée
de manière qualitative. Il s’agit de vérifier si l’ensemble des items affectés à la mesure d’un
concept est théoriquement cohérent avec celui-ci et s’il en capture les différents aspects. Il
convient de s’assurer que le libellé des items ne dépasse pas la définition du concept, mais
qu’au contraire ils y sont bien circonscrits.

La validité de trait vise à s’assurer « que les indicateurs construits sont une bonne
représentation du phénomène à étudier » (Evrard et al, 1997). Elle est satisfaite lorsque la
validité convergente et la validité discriminante sont satisfaisantes.

- La validité convergente s’attache à vérifier si les indicateurs de mesure convergent


vers un même trait, c’est-à-dire que « Les corrélations entre items mesurant un même
trait sont supérieures aux corrélations entre items ne mesurant pas le même
phénomène » (Evrard et al, 1997). Selon le critère proposé par Fornell et Larker
(1981), la validité convergente est forte lorsque la variance partagée entre un construit
et ses mesures (pvc) est supérieure à 50% ; les indicateurs de mesure expliquent donc
une part plus grande de la variance du construit que les erreurs de mesure. La validité
faible est assurée lorsque les relations entre le construit mesuré et ses indicateurs de
mesure sont statistiquement significatives.
- La validité discriminante s’attache à vérifier si les items supposés mesurer des
construits différents (ou des facettes distinctes d’un même concept) sont effectivement
faiblement corrélés afin de permettre de discriminer les phénomènes entre eux. La
39

validité discriminante suppose que la variance partagée entre les construits est
inférieure à la variance partagée entre les construits et leurs mesures (Fornell et
Larker, 1981). On peut conclure à une validité discriminante par le fait que la valeur
du pvc d’un construit est supérieure aux carrés des corrélations entre ce construit et les
autres. L’autre méthode considère qu’en prenant un modèle sans contrainte de
corrélation entre les différents construits et un modèle où les corrélations entre
construits sont fixées à 1, la validité discriminante est prouvée si la différence entre les
valeurs du chi² de ces deux modèles est significative.
- La validité nomologique concerne la liaison entre les concepts. Il s’agit de savoir si les
relations entre les mesures de différents concepts sont en conformité avec les
prédictions issues de la théorie fondée sur les recherches précédentes. Dans le cas de la
mise en relation du concept avec des comportements, on utilise la notion de validité
prédictive qui permet de déterminer les indices d’adéquation du modèle, ainsi que le
test et la valeur des relations causales liant un construit testé à d’autres.

c. Les indices d’adéquation des échelles de mesure aux données

La méthode des équations structurelles est une pratique courante dans l’évaluation des
indices de validation des échelles. Nous avons retenu cette méthode pour analyser les effets
de causalité dans notre modèle. De nombreux indices permettent d’évaluer la validité, la
qualité et la pertinence d’un modèle de mesure et/ou un modèle structurel. Didellon et
Valette- Florence (1996) conseillent, d’une part, d’utiliser de préférence les indices associés à
un intervalle de confiance et, d’autre part, d’avoir recours à des indicateurs permettant de
comparer l’adéquation de plusieurs modèles entre eux lorsque c’est nécessaire. Les quelques
indices, que nous allons présenter dans le tableau n° 4 ci-dessous, sont ceux qui sont les plus
robustes et les plus capables de juger de la qualité d’un modèle d’équations structurelles. Ce
sont ceux, qui à la date d’aujourd’hui, sont les plus utilisés dans la recherche pour les modèles
structurels à variables latentes.
40

Tableau n° 4 : Indicateurs retenus

Indice Norme indicative


GFI > 0.90
AGFI > 0.90
RFI > 0.95
CFI > 0.90
NNFI > 0.90
RMSEA < 0.10

 Le Chi2 évalue l’importance de la différence entre la matrice de données observées et


la matrice reproduite par le logiciel appliquant les contraintes postulées dans le modèle
théorique. Un Chi2 significatif indique que le modèle ne reproduit pas correctement la
matrice d’information. A l’inverse, un Chi2 non significatif révèle un bon ajustement.
 Le RMSEA (Root-Mean-Square Error of Approximation) est une mesure de
l’ajustement relatif plutôt qu’absolu du modèle. Le modèle est accepté si le RMSEA
estimé est inférieur à 0.05 ou, à la limite, à 0.08.
 Le GFI (Goodness-of-Fit Index) est un indice absolu d’ajustement. Il indique la
proportion de variance et covariance expliquées par le modèle. La valeur de ce
coefficient doit tendre vers 1.00 (les valeurs de 0.90 et plus sont jugées adéquates).
 Le AGFI (Adjusted Goodness-of-Fit Index) correspond au GFI, mais avec un
ajustement pour le nombre de degrés de liberté du modèle. Le modèle est accepté si
l’indice est supérieur ou égal à 0.90.
 NNFI (Bentler et Bonett normed fit index) compare l’ajustement obtenu à l’aide d’un
modèle théorique donné en l’opposant à l’ajustement obtenu par un modèle dit « de
comparaison » (connu souvent sous l’appellation « modèle nul »). Un indice supérieur
à 0.90 est acceptable.
41

2.3.4. L’analyse des régressions

La régression linéaire multiple généralise l’approche adoptée dans la régression


linéaire simple. La régression linéaire simple renvoie à un modèle où une variable dépendante
(Yi) est interprétée selon une relation linéaire en fonction d’une variable indépendante (Xi) et
d’un terme d’erreur (εi).
Yi = β0 + β1X1i + εi

Dans la régression multiple, le nombre de variables indépendantes est supérieur ou


égal à 2, mais inférieur au nombre de situations (observations) considérées.
Yi = β0 + β1X1i + β2X2i + β3X3i +…+ βk3Xki + εi
avec k < n
où n désigne le nombre de situations (observations) considérées et k, le nombre de variables
indépendantes (terme constant exclu) (Stafford et al, 2006).

L’objectif des régressions multiples est de prédire la variation de la variable


dépendante due à la variation des variables indépendantes (Hair et al, 2010). Dans le cadre de
cette étude, cette analyse nous permettra d’évaluer l’apport de chacune des variables
indépendantes à l’explication de l’intention entrepreneuriale, qui est la variable dépendante.
Les variables indépendantes prises en compte pour l’analyse des régressions linéaires
multiples sont entre autre les attitudes entrepreneuriales, les normes subjectives, le contrôle
comportemental perçu, l’éducation entrepreneuriale, le business plan, la motivation et les
traits de personnalité que nous mettrons en relation avec la variable dépendante qui est dans
ce notre cas l’intention entrepreneuriale.

2.4. Opérationnalisation de l’étude

Le principe général de la démarche empirique est de mesurer les liens entre les
variables indépendantes et les variables dépendantes. Les variables explicatives sont dites
variables indépendantes ; les variables à expliquer sont dites variables dépendantes.
42

2.4.1. La variable dépendante

L’intention entrepreneuriale est un élément précédent et déterminant vers la réalisation


de comportement entrepreneurial (Fayolle et Gailly, 2004; Kolvereid, 1996). La théorie du
comportement planifié est une théorie qui peut être appliquée à presque tous les
comportements volontaires et elle fournit d’assez bons résultats dans des domaines très
divers, y compris le choix de carrière professionnelle (Ajzen, 2001; Kolvereid, 1996). Les
modèles d’intention supposent que les variables externes (caractéristiques démographiques ou
de fond) ne touchent pas directement à l’intention d’accomplir un comportement donné, ou le
comportement lui-même (Ajzen, 1991). Kolvereid (1996) retient l’approche qui consiste à
considérer ce qu’Ajzen et Fishbein appellent une intention de choix (choice intention). Cette
approche fait référence au choix entre poursuivre une carrière entrepreneuriale et une carrière
salariale. Pour notre part, nous détiendrons la perspective conative de l’intention, le concept
d’intention signifie « intentions to perform a behavior » (Ajzen et Fishbein, 1980). L’intention
met en relation la préférence de l’acte et les comportements. La préférence de l’acte prédit
donc les intentions qui à leur tour prédisent les comportements (Ajzen et Fishbein, 1980).
Dans notre cas, la préférence de l’acte prévoit les intentions. A partir de là, nous pouvons
définir l’intention comme la variable centrale de cette recherche.

2.4.2. Les variables indépendantes.

Dans cette étude, deux catégories de facteurs sont mises à contribution : les facteurs
individuels et les facteurs environnementaux. Les attitudes, la motivation, l’auto-efficacité ou
le sentiment de compétences, le contrôle comportemental, les traits de personnalité, le projet
professionnel et l’intention constituent les différentes variables personnelles. A ces éléments il
faut ajouter l’âge, le sexe, la formation ou l’éducation entrepreneuriale, la catégorie
socioprofessionnelle des parents ou l’environnement familial, l’existence d’un entrepreneur et
l’expérience professionnelle.

Les facteurs personnels sont envisagés à travers l’approche autodéterminée et définis


dans ce cadre comme étant des attributs propres à l’individu c’est-à-dire qu’ils ne subissent
aucune influence extérieure. Bien entendu, nous n’excluons pas le fait qu’ils résultent des
interactions avec l’environnement à travers les échanges avec autrui, mais nous privilégions
ici le caractère autonome de chaque construit.
43

Les facteurs environnementaux renvoient au système économique et social dans lequel


l’individu évolue : celui-là, répond ou non à ses attentes, constitue ou non de cadre de
détection et d’exploitation d’opportunités conduisant à l’élaboration d’un projet et
particulièrement d’un projet entrepreneurial. Ces facteurs exercent une influence marquée sur
le développement des facteurs personnels et justifient le développement différent, chez les
populations d’une même région ou pays, de l’intention et par la suite du comportement
entrepreneurial. Les opportunités du contexte régional, la norme subjective et le soutien
parental forment le groupe des variables environnementales. Les variables indépendantes
retenues pour l’étude des relations entre variables sont donc : l’attitude, la norme subjective,
le contrôle comportemental perçu, l’éducation entrepreneuriale, le business plan, l’auto-
efficacité, la motivation, les traits de personnalité, l’âge et le genre.

2.5. Les instruments de recherche

La recherche quantitative propose une sélection limitée d’outils destinés à la collecte


de données. Parmi les plus connus, on peut penser au sondage et au questionnaire. Dans
l’objectif de rechercher les données aux techniques exposées précédemment, nous nous
sommes servis d’un questionnaire. La raison qui favorise le choix de cet outil comme
instrument de mesure, c’est ce qu’il s’agit d’une technique directe, permettant de rejoindre un
grand nombre de personnes dans le but de connaître un aspect précis de leur vie. Le traitement
statistique des données recueillies a nécessité l’usage des logiciels SPSS Statistics 21 et SPSS
Amos 21.
44

Troisième chapitre : Présentation des


résultats
Dans ce chapitre nous présentons, analysons et interprétons les résultats obtenus à
partir des données recueillies pendant nos enquêtes. Il comprend deux sections dont la
première présente les résultats descriptifs des analyses et leurs implications, et la troisième
présente les contributions du travail, ses limites et les perspectives de recherche.

3.1. Profil des répondants

De façon globale, observons à travers les résultats de statistiques descriptives que


notre échantillon est représentatif de la population étudiée. Suivant le sexe des répondants,
nous avons remarqué qu’il n’y a pas d’importante discrimination entre le genre. Les hommes
représentent 58,2% de l’échantillon et les femmes en représentent 41,8%. Pour une population
représentée par 325 étudiants, 37,8% estiment avoir 24 ans, 33,2% d’eux ont 25 ans et plus, et
28,9% estiment avoir 23 ans. Suivant l’établissement académique fréquenté, les étudiants
interrogés sont répartis dans les institutions académiques choisies dans les proportions
suivantes : l’UEA représente 37,2% des interrogés suivie de l’UOB qui est représentée par
28% d’étudiants dans la population interrogée. Les étudiants de l’UCB représentent 27,4% de
la population interrogée et enfin vient l’ISC avec 7,4% d’interrogés.

Sur le nombre total des répondants de cette étude (N=325), 49,8% d’entre eux sont
dans l’option Gestion Financière ; 26,8% dans l’option Economie Rurale ; 13,2% dans
l’option Economie Publique ; 5,2% dans l’option Comptabilité ; 2,5% dans l’option Gestion
Petites et Moyennes Entreprises ; 2,2% dans l’option Douane et enfin 0,3% dans l’option
Fiscalité. Pour le renseignement en ce qui concerne le métier du père, 27,1% des répondants
déclarent qu’ils ont un père fonctionnaire ; 18,8% déclarent avoir un père salarié d’une
entreprise privée ; 19,1% un père indépendant ; 15,4% ont un père dirigeant ou gérant
d’entreprise ; 14,2% dont les pères exercent une activité libérale ; 0,9% sans activité
professionnelle ; 2,8% ont un père retraité et enfin 1,8% estiment avoir un père qui exerce un
métier qui n’a été pris en considération dans le questionnaire.
45

Pour ce qui du métier de la mère, 27,4% estiment avoir une mère indépendante ;
18,2% estiment avoir une mère dans l’administration publique ; 17,2% ont une mère qui
travaille dans une entreprise privée ; 15,4% ont une mère qui exerce une activité libérale ;
12% déclarent avoir une mère sans activité professionnelle ; 5,8% ont une mère dirigeant ou
gérant d’entreprise ; 4% estiment avoir une mère qui exerce un métier autre que ceux
mentionnés dans le questionnaire.

Les étudiants interrogés étaient appelés à évaluer l’impact du métier du père ou de la


mère sur ses objectifs professionnels. Ainsi, en ce qui concerne l’impact du métier du père et
de la mère, évalué sur une échelle à 5 degrés, sur les objectifs professionnels des étudiants, il
a été observé ce qui suit :

Tableau n° 5 : Impact du métier du père


Effectifs Pourcentage Pourcentage Pourcentage
valide cumulé
Pas du tout d’accord 16 4,9 4,9 4,9
Plutôt pas d’accord 49 15,1 15,1 20,0
Valide Plutôt d’accord 162 49,8 49,8 69,8
Tout à fait d’accord 98 30,2 30,2 100,0
Total 325 100,0 100,0

Tableau n° 6 : Impact du métier de la mère


Effectifs Pourcentage Pourcentage Pourcentage
valide cumulé
Pas du tout d’accord 40 12,3 12,3 12,3
Plutôt pas d’accord 42 12,9 12,9 22,2
Valide Plutôt d’accord 125 38,5 38,5 63,7
Tout à fait d’accord 118 36,3 36,3 100,0
Total 325 100,0 100,0

Il a également été demandé aux enquêtés de mentionner s’il existe un entrepreneur


dans leur famille ou dans leur entourage proche et les observations qui se sont faites sont les
suivantes : 83,4% des répondants ont mentionnés qu’ils connaissent un entrepreneur dans leur
entourage et 16,4% croient qu’il n’ya pas d’entrepreneur dans leur entourage proche. Sur la
question de l’expérience des étudiants dans une association ou une entreprise à l’université ou
à l’extérieur de l’université, 81,5% de tous les répondants estiment avoir une expérience
antérieure ou actuelle et 18,5% estiment n’avoir aucune expérience.
46

3.2. Analyse factorielle exploratoire

Dans la première étape de nos analyses, nous avons procédé à l’analyse exploratoire
de données avec pour objectif principal de faire ressortir le nombre optimal des principales
dimensions de l’échelle de mesure. A l’aide du logiciel SPSS version 21 nous avons opté pour
la méthode d’analyse en composantes principales avec rotation varimax comme méthode
d’extraction, ce qui nous a permis de réduire le nombre de variables en rendant l’information
plus claire. Précisons que compte tenu que nous cherchions à identifier les facteurs qui soient
indépendants les uns des autres, l’utilisation d’une rotation orthogonale, telle la méthode
varimax était de plus appropriée puisque cette méthode préserve l’indépendance des facteurs.
Cette méthode de rotation a été utilisée avec la normalisation de Kaiser. Ainsi, l’analyse
factorielle exploratoire effectuée a fourni les résultats ci-après :

L’analyse des items de la variable dépendante « intention entrepreneuriale » a abouti à


la génération d’une seule composante, ce qui permet d’expliquer 71,138% de la variance
totale avec un indice d’adéquation de la solution factorielle bon (KMO = 0,881 > 0,7) ; le khi-
deux approximé = 942,134 ; ddl = 10 et la signification de Barlett=0,000. Ces résultats
indiquent la cohérence interne des variables retenues. En termes de qualité de représentation,
nous avons remarqué que tous les items ont présenté des communautés satisfaisantes (> ,50)
et ont varié dans l’ordre de 0,621 à 0,798.

L’analyse des variables indépendantes a généré huit composantes, ce qui permet


d’expliquer 57,882% de la variance totale. En effet, en observant les seuils critiques
respectifs, les résultats obtenus après ces analyses nous renseignent sur la factorabilité de
l’ensemble de nos items. Premièrement, l’observation des corrélations inter items prouve que
tous nos items avaient un coefficient de corrélation supérieur à 0,30 au seuil critique calculé
de 0,001.

La mesure de Kaiser, Meyer et Olkin (KMO), le test de sphéricité de Barlett ainsi que
les résultats sur la significativité globale de la matrice de corrélations inter items prouvent de
la validité de nos données et permettent ainsi de vérifier la capacité de ces dernières à être
factorisées. Ces indices sont présentés dans le tableau suivant :
47

Tableau n° 7 : Test de Kaiser-Meyer-Olkin et test de sphéricité de Barlett

Indices Résultats Seuil d’acceptation


Kaiser-Meyer-Olkin 0,792 Bon si supérieur ou
(KMO) égal à 0,7
Test de sphéricité de p < 0,001 p < 0,5
Barlett

Deuxièmement, nous avons effectué une élimination des items dont la communauté
était inférieure à 0,50. L’analyse de communautés que nous avons menée a abouti à
l’élimination de 13 items. Nous avons également appliqué les critères relatifs à la valeur
propre (Eigen values > 1), au coefficient structurel (,35), celui relatif à la variance totale
expliquée (> 60) ainsi que celui relatif à l’observation de la courbe de Cattell en vue de
sélectionner les items et les dimensions devant constituer la structure finale de notre échelle.
Ces critères nous ont permis d’identifier la structure finale proposée par notre analyse
exploratoire, cette dernière se veut composée de huit facteurs et de 43 items. Ces derniers
permettent d’expliquer 62,689% de la variance totale. Précisons qu’à partir de ces
éliminations, aucune dimension n’a été supprimée de la base de données.

En effet, la structure finale de notre échelle montre qu’elle respecte tous les critères
nécessaires à la purification de l’échelle de mesure. Tous les items retenus présentent des
fortes corrélations entre eux et sont fortement corrélés à un seul et unique facteur avec des
poids factoriels > 0,5. Toutes les valeurs de la qualité de représentation et/ou communautés
sont > 0,50. Toutes les valeurs propres sont > 1. En observant le graphique des valeurs
propres, nous avons été amenés à retenir également huit dimensions. Selon cette approche, le
nombre de facteurs est déterminé en observant la courbe de Cattell et ne retenir que les
facteurs qui viennent avant le point d’inflexion. Les huit dimensions retenues permettent
d’expliquer 62,689% de la variance totale expliquée, ce qui est supérieur à la norme (> 60%).

A l’égard de tous ces critères nous pouvons conclure que l’échelle de mesure obtenue
mesure convenablement l’intention entrepreneuriale dans le contexte universitaire. Nous
pouvons ainsi nommer et classer les dimensions selon leur contribution à la variance totale
expliquée. Les résultats de l’analyse factorielle exploratoire montrent que la dimension
« Attitudes Entrepreneuriales » (AE) constitue la dimension la plus importante avec une
contribution de 12,662% à l’explication de la variance totale suivie en deuxième place de la
dimension « Normes Subjectives » (NS) avec un apport de 9,380% à la variance totale. La
48

dimension « Contrôle Comportemental Perçu » (CCP) vient en troisième place et explique à


8,193% la variance totale suivie en quatrième place de la dimension « Education
Entrepreneuriale » (EE) qui explique 7,623% de la variance totale. La dimension « Business
Plan » (BP) occupe la cinquième place et contribue à 6,560% à l’explication de la variance
totale suivie de la dimension « Auto-efficacité Entrepreneuriale » (AEE) en sixième position
avec une explication de 5,759% de la variance totale. La dimension « Motivations
Entrepreneuriales » (ME) quant à elle prend la septième place suivie à la huitième place de la
dimension « Traits de Personnalité » (TP) avec des contributions respectives de 4,073% et
3,337% à l’explication de la variance totale.

Conjointement, la solution factorielle fait ressortir dans la matrice des composantes


après rotation que la dimension « Attitudes Entrepreneuriales » est constituée de 6 items (39,
39, 40, 41, 42, 43) qui présentent des poids factoriels significatifs allant de 0,731 à 0,903. La
dimension « Normes Subjectives » est composée également de 6 items (6, 8, 9, 10, 12, 23)
avec des poids factoriels significatifs qui varient entre 0,538 et 0,765. Les dimensions
« Contrôle Comportemental Perçu », « Education Entrepreneuriale » et « Business Plan »
composées respectivement de 5 items (33, 34, 35, 36, 37) ; (57, 58, 59, 60, 61) et (17, 18, 20,
21, 22) ont également présentées des poids factoriels significatifs variant dans les proportions
respectives suivantes : 0,760 à 0,814 ; 0,685 à 0,797 et 0,661 à 0,762. La dimension « Auto-
efficacité Entrepreneuriale » comporte 6 items (26, 27, 29, 30, 31, 32) et présente des poids
factoriels significatifs qui varient entre 0,560 et 0,730. La dimension « Motivations
Entrepreneuriales » se compose de 5 items (44, 45, 47, 48, 49) avec des poids factoriels
significatifs allant de 0,716 à 0,797. En fin, la dimension « Traits de personnalité » composée
de 4 items (52, 53, 54, 55) a présenté des poids factoriels significatifs variant entre 0,740 et
0,837.

Les valeurs propres qui nous ont permis de retenir les huit dimensions ont varié dans
les proportions allant de 1,602 à 6,078 dans l’ordre suivant : la dimension « Attitudes
Entrepreneuriales » avec 6,078 ; la dimension « Normes Subjectives » avec 4,503 ; la
dimension « Contrôle Comportemental Perçu » avec 3,932 ; la dimension « Education
Entrepreneuriale » avec 3,149 ; la dimension « Business Plan » avec 2,764 ; la dimension
« Auto-efficacité Entrepreneuriale » avec 2,449 ; la dimension « Motivations
Entrepreneuriales » avec 1,995 et la dimension « Traits de Personnalité » avec 1,602.
49

3.3. Analyse des corrélations

Globalement toutes les variables indépendantes (attitudes envers le comportement,


normes subjectives, contrôle comportemental perçu, éducation entrepreneuriale, business
plan, auto-efficacité entrepreneuriale, motivations entrepreneuriales et les traits de
personnalité) sont positivement corrélées avec la variable dépendante (intention
entrepreneuriale) c’est-à-dire toutes les variables indépendantes évoluent dans le même sens
avec la variable dépendante mais dans des proportions différentes. Le tableau synthétique ci-
dessous présente les différentes corrélations observées entre les variables.

Tableau n° 8 : corrélations entre les variables

Var M E-T 1 2 3 4 5 6 7 8 9

IE 3,6949 ,92988 1

AE 3,8318 ,95854 ,571** 1

NS 3,5364 ,84119 ,128* -,001 1

CCP 3,5163 ,92570 -,045 -,012 ,060 1

EE 3,1932 ,94128 -,019 ,034 ,162** -,067 1

BP 3,2425 ,90297 ,167** ,029 ,155** ,152** ,063 1

AEE 3,5333 ,77369 ,173** ,003 ,516** ,141* ,073 ,347** 1

ME 3,7957 ,85352 ,087 ,069 -,073 -,013 -,135* ,024 -,098 1

TP 2,5715 1,03193 -,060 ,050 -,046 ,004 ,216** ,124* -,009 -,062 1

*. La signification est significative au niveau 0,05 (bilatéral).


**. La corrélation est significative au niveau 0,01 (bilatéral).

Les résultats présentés dans le tableau ci-dessus indiquent que la corrélation entre les
attitudes entrepreneuriales et l’intention entrepreneuriale est de 0,571 au seuil de
significativité de 0,000 < 0,01. Ces résultats impliquent que les étudiants trouvent la carrière
entrepreneuriale intéressante. Ces résultats corroborent l’hypothèse selon laquelle il existe une
50

forte relation entre les attitudes envers le comportement et l’intention entrepreneuriale. Les
étudiants dont les attitudes entrepreneuriales sont fortes ont une intention entrepreneuriale
élevée. Le tableau fait également observer une relation positive et significative avec un
coefficient de 0,128 entre les normes subjectives et l’intention entrepreneuriale. Cependant,
les résultats font remarquer des relations négatives entre le contrôle comportemental perçu et
l’intention entrepreneuriale et, entre l’éducation entrepreneuriale et l’intention
entrepreneuriale avec des coefficients respectifs de -0,045 et -0,019. Le projet d’affaire
présente à son tour une relation positive avec l’intention entrepreneuriale avec un coefficient
de 0,167 significatif au seuil de 0,001. L’auto-efficacité présente également une relation
positive avec l’intention entrepreneuriale avec un coefficient de 0,172 significatif au seuil
critique de 0,001. La relation entre motivation entrepreneuriale et l’intention entrepreneuriale
s’est présentée positive avec un coefficient de 0,087 et en fin, les traits de personnalité ont
présentés une relation négative avec l’intention entrepreneuriale avec un coefficient de -0,060.
Cependant comme le note Rakotomalala (2011), la corrélation n’est pas causalité a-t-on
coutume de dire : ce n’est pas parce que deux variables varient de manière concomitante, dans
le même sens ou en sens opposé, qu’il faut y voir forcément une relation de cause à effet.
Parfois, la corrélation peut être totalement fortuite, il s’agit simplement d’un artefact
statistique auquel on ne peut donner aucune interprétation valable. L’idée de la corrélation
partielle justement est de mesurer le degré de liaison entre deux variables en neutralisant (en
contrôlant) les effets d’une troisième variable. Field (2005) surenchérit en soulignant :
correlations can be a very useful tool but they tell us nothing about the predictive power of
variables. Cette limite que présentent les analyses de corrélations pour prédire les relations
existantes entre les variables étudiées nous amène à aborder dans les sections suivantes la
question relative à l’analyse des équations structurelles et des régressions multiples.
51

3.4. Analyse exploratoire confirmatoire

L’étape suivante de l’analyse exploratoire a consisté en l’analyse exploratoire


confirmatoire. Cette dernière se veut une étape très importante puisqu’en s’appuyant sur les
modèles d’équations structurelles, elle permet de tester les structures théoriques préétablies.
Appelé aussi modèle externe (outer model), le modèle de mesure représente les relations
linéaires supposées entre les variables latentes et les variables manifestes. Le modèle de
mesure résulte de l’analyse factorielle confirmatoire (AFC) et permet d’observer que chaque
variable latente est reliée par un lien qui indique la contribution factorielle estimée par l’AFC.
Les contributions factorielles des items sont fortement liées au construit qu’elles mesurent.
Ainsi, afin de présenter une structure finale robuste et fiable, cette technique statistique
réalisée sous SPSS Amos 21, nous a fourni une série d’indicateurs permettant d’évaluer la
qualité d’ajustement, la comparaison et l’appréciation des modèles structurels.

Rappelons que les principaux types d’indicateurs retenus pour l’analyse sont les
suivants :

- Les indices absolus qui mesurent l’ajustement du modèle global ou plus précisément,
mesurant l’adéquation entre le modèle théorique proposé et les données collectées ;
- Les indices incrémentaux qui évaluent la différence d’ajustement entre le modèle
théorique et un modèle indépendant qui postule l’absence des corrélations entre
variables ;
- En fin, les indices de parcimonie qui mesurent la part de la variance des données qui
n’est pas prise en compte dans le modèle.

Ces indices sont ceux qui sont les plus robustes et les plus capables de juger de la

qualité d’un modèle d’équations structurelles. Ce sont ceux qui, à la date d’aujourd’hui, sont

les pus utilisés dans la recherche pour les modèles structurels à variables latentes par analyse

de la structure de covariance. Cependant, pour le besoin de ce mémoire, nous allons analyser

d’autres indices capables d’évaluer la qualité d’ajustement global du modèle mais qui ne sont

pas couramment utilisés dans la recherche pour les modèles structurels à variables latentes.

Figure n° 3 : Le modèle global testé se représente comme suit :


52
53

Sur ce graphique, les relations structurelles entre les différentes variables manifestes
représentent les corrélations entre elles et les relations structurelles entre les variables
manifestes et la variable latente représente les poids de régressions standardisés. Selon les
valeurs des coefficients structurels standardisés issus du modèle structurel, les résultats
indiquent que les attitudes des étudiants vis-à-vis de l’entrepreneuriat sont favorables avec un
coefficient structurel de 0,66. La contribution des normes subjectives à l’explication de
l’intention entrepreneuriale n’est pas aussi négligeable avec un coefficient faible de 0,7. Le
contrôle comportemental perçu des étudiants présente un coefficient positif de 0,9. Les
dimensions éducation entrepreneuriale, business plan, auto-efficacité, motivation et traits de
personnalité ont présenté des relations positives directes avec respectivement des coefficients
structurels faibles de 0,2 ; 14 ; 14 ; 0,9 et 0,6.

Nous avons ensuite vérifié la signification statistique du modèle à travers les valeurs
de R2. Le R² est le coefficient de détermination (de même que celui des régressions linéaires
multiples) et mesure la qualité du modèle interne. Il est calculé pour chaque variable
endogène, en fonction des variables latentes explicatives et permet d’évaluer le pouvoir
prédictif du modèle. Selon ce critère, nous avons remarqué que toutes les valeurs de R2 se
sont avérées acceptables en respectant la limite de 0,10, minimum suggéré par Santosa et al,
(2005), à l’exception de la dimension traits de personnalité qui présente un R2 de 0,06 < 0,10.
Les valeurs de R2 varient dans l’ordre allant de 0,06 à 0,92. La valeur la plus forte de R 2 est
celle de la dimension Attitudes Entrepreneuriales avec 0,92 ce qui indique que 92% de
l’Intention Entrepreneuriale peut être expliquée par cette variable. La seconde est la
dimension Education Entrepreneuriale avec 0,88 ce qui explique 88% de la variation de
l’Intention Entrepreneuriale suivie de la dimension Contrôle Comportemental Perçu avec
0,86. La dimension Business Plan présente également un R2 avec une valeur de 0,82 ce qui
permet d’expliquer 82% de la variation de l’Intention entrepreneuriale. Les dimensions
Motivations Entrepreneuriales, Normes Subjectives et Auto-efficacité Entrepreneuriale
viennent après avec des valeurs de R2 respectives de 0,72 ; 0,71 et 0,60 ce qui permet
d’expliquer respectivement 72%, 71% et 60% de la variation de l’Intention Entrepreneuriale.

Nous avons également vérifié la qualité d’ajustement structurel de notre modèle. Les
résultats des principaux indicateurs présentés dans le tableau ci-dessous indiquent que le
modèle s’ajuste correctement aux données.
54

Tableau n° 9 : Résultats des principaux indicateurs d’ajustement structurel

2 Ddl 2 de 2 RMR GFI AGFI CFI RMSEA NFI TLI


SB /Ddl  0,10  0,90  0,90  0,90  0,05 0,90 0,95

149,50 14 0,534 0,847 0,077 0,988 0,944 0,999 0,007 0,925 0,969

Le tableau ci-haut présenté renseigne sur la robustesse liée aux ajustements de notre
modèle structurel. Premièrement, le test du chi-carré qui calcule la déviation entre
l’estimation à partir du modèle et la covariance réelle avec une unité de déviation standard, a
fourni un coefficient acceptable de 149,504 se situant sur l’intervalle ] -∞, ∞[. Le second test
qui a consisté en l’analyse de chi-carré de Satorra-Bentler s’est avéré également bon avec une
P-valeur de 0,534 > 0,05 et se trouvant sur l’intervalle ] 0, ∞[. Le test de chi-carré/degré de
liberté a présenté un coefficient de 0,847 qui s’avère aussi suffisant pour justifier la qualité du
modèle structurel ; Le RMR a fourni un coefficient de 0,077  0,10 ; le GFI qui donne la
proportion d’information expliquée par la matrice a présenté un coefficient de 0,988  0,90 se
trouvant sur l’intervalle [0, 1] ; pour l’AGFI qui mesure la proportion de l’information
(ajustée aux degrés de liberté) dans la matrice de covariance d’échantillon qui est expliquée
par le modèle a fourni un coefficient de 0,944  0,90 se situant sur l’intervalle [0, 1] et très
proche du GFI. Le CFI qui compare le modèle étudié au modèle d’indépendance complète a
présenté un coefficient de 0,999  0,90 ; le RMSEA qui mesure la racine carrée de la
déviation moyenne de la statistique du chi-carré de sa valeur prévue par le degré de liberté a
fourni à son tour un coefficient de 0,007  0,05 se trouvant sur l’intervalle [0, ∞[. Cet indice
est l’un des plus utilisés, il a été développé par Steiger et Lind (1980) et amélioré par Browne
et Cudeck (1993) et Steiger (2000). Le NFI a fourni un coefficient de 0,925  0,90. Le TLI
aussi appelé indice de Tucker-Lewis, NNFI, NNIFI, … qui mesure l’augmentation de la
qualité d’ajustement lorsqu’on passe du modèle de référence (null model) au modèle étudié, a
présenté un coefficient de 0,969  0,95. En analysant les coefficients de ces différents
indicateurs présentés par rapport à leur seuil critique fixé, nous pouvons alors conclure de
l’acceptation de notre modèle structurel.

D’autres indices susceptibles de juger de la qualité d’un modèle d’équations


structurelles mais pas aussi importants que ceux précédents, se sont également avérés
55

suffisants pour justifier la robustesse de notre modèle global. Ces derniers sont présentés dans
le tableau n° 10 suivant :

PGF RFI IFI PRATI PNF PCFI NCP AIC BCC BIC ECV
I O I I

0,98 0,93 0,91 0,389 0,83 0,82 135,50 211,50 213,47 328,80 0,65
6 8 5 9 1 4 2 9 3 3

Les résultats présentés dans ce tableau indiquent également que le modèle s’ajuste
correctement aux données utilisées avec des indicateurs d’ajustement structurel d’une qualité
supérieure (PGFI = 0,986 ; RFI = 0,938 ; IFI = 0,915 ; PNFI = 0,839 > 0,60 ; PCFI = 0,821).

Conjointement, les principaux résultats générés par l’analyse des régressions sont
présentés dans les tableaux n° 11 ci-dessous :

Estimate S.E. C.R. P Label


IE <--- AE ,627 ,087 7,263 ***
IE <--- NS ,066 ,059 1,117 ,264
IE <--- CCP ,086 ,054 -1,585 ,113
IE <--- EE ,025 ,054 ,456 ,648
IE <--- BP ,140 ,059 2,369 ,018
IE <--- AEE ,140 ,069 2,020 ,043
IE <--- ME ,094 ,059 1,592 ,111
IE <--- TP ,057 ,048 1,186 ,236

Ce tableau ci-dessus nous renseigne sur la contribution de chaque variable manifeste


ou observée à l’explication de la variable latente ou non observée. Les estimations font
ressortir que les attitudes sont celles qui expliquent le plus l’intention entrepreneuriale avec un
coefficient de 0,627 suivie du business plan qui représente un coefficient de 0,140. Après
vient l’auto-efficacité entrepreneuriale avec également un coefficient de 0,140. Les
motivations entrepreneuriales, le contrôle comportemental perçu et les normes subjectives
présentent aussi une relation positive avec l’intention entrepreneuriale avec des coefficients
structurels respectifs de 0,094 ; 0,086 et 0,066. Enfin, viennent les traits de personnalité et
l’éducation entrepreneuriale avec respectivement des coefficients de 0,025 et 0,057.
56

3.5. Analyse des régressions linéaires multiples

3.5.1. Tableau n° 12 : Récapitulatif des modèles

Modèle R R-deux R-deux Erreur


ajusté standard de
l’estimation

1 ,868a ,754 ,747 ,532

a. Valeurs prédites : (constantes), Traits de Personnalité, Motivation Entrepreneuriale,


Auto-efficacité Entrepreneuriale, Business Plan, Education Entrepreneuriale, Contrôle
Comportemental Perçu, Normes Subjectives, Attitudes Entrepreneuriales, Intention
Entrepreneuriale.

Le tableau montre que le R-deux pour ce modèle est de 0,754, ce qui signifie que
75,4% de la variation de la variable dépendante (Intention entrepreneuriale) peut être
expliquée par les variables indépendantes (Attitudes Entrepreneuriales, Normes Subjectives,
Contrôle Comportemental Perçu, Education Entrepreneuriale, Business Plan, Auto-efficacité
Entrepreneuriale, Motivation Entrepreneuriale et Traits de Personnalité).

3.5.2. Tableau n° 13 : Analyse de la variance (ANOVAa)

Somme des Moyenne des


Modèle Ddl D Sig.
carrés carrés

Régression 272,967 9 30,330 107,321 ,000b

1 Résidu 89,021 315 ,283

Total 361,988 324


57

a. Variable dépendante : Intention entrepreneuriale


b. Valeurs prédites : (constantes), Traits de Personnalité, Motivation
Entrepreneuriale, Auto-efficacité Entrepreneuriale, Business Plan, Education
Entrepreneuriale, Contrôle Comportemental Perçu, Normes Subjectives,
Attitudes Entrepreneuriales.

Selon le tableau, la valeur observée du coefficient de Fischer-Snedecor est de 107,321


au seuil de significativité de 0,000 < 0,05. Ainsi, le modèle global de régression pour ces huit
variables indépendantes explique significativement la variation de l’intention
entrepreneuriale.

3.5.3. Tableau n° 14 : Récapitulatif des coefficients de régression

Coefficients non Coefficients


standardisés standardisés
Modèle t. Sig.
Erreur
A Bêta
standard

(Constante) 3,994 0,029 135,439 0,000

Attitudes Entrepreneuriales 0,588 0,030 0,045 1,594 0,000

Normes Subjectives 0,203 0,030 0,192 6,864 0,000

Contrôle Comportemental 0,322 0,030 0,020 4,730 0,000

Education Entrepreneuriale 0,089 0,030 0,084 3,023 0,003

Business Plan 0,073 0,030 0,069 2,475 0,014

Auto-efficacité entrep. 0,030 0,030 0,028 1,007 0,015

Motivation Entrepreneuriale 0,101 0,030 0,095 3,408 0,001

Traits de Personnalité 0,024 0,030 0,022 0,800 0,424


58

a. Variable dépendante : Intention Entrepreneuriale

Se référant à ce tableau de coefficients de régression, la droite de l’équation de


régression de l’intention entrepreneuriale se présente comme suit :

IE=3,994+0,588AE+0,203NS+0,322CCP+0,089EE+0,073BP+0,030AEE+0,101ME+0,024T
P

Selon la droite de l’équation de régression ci-haut, toutes les variables indépendantes


analysées c’est-à-dire les attitudes envers le comportement, les normes subjectives,
l’éducation entrepreneuriale, le business plan, l’auto-efficacité entrepreneuriale, les
motivations entrepreneuriales et les traits de personnalité ont une relation positive avec
l’intention entrepreneuriale à l’exception du contrôle comportemental perçu qui affiche une
relation négative.

La variable Attitudes Entrepreneuriales est celle qui contribue le plus à la variation de


l’intention entrepreneuriale c’est-à-dire son augmentation d’une unité entraine une variation
positive de 0,588 de l’intention entrepreneuriale toute autre variable indépendante restant
constante. En deuxième position vient la variable contrôle comportemental perçu qui entraine
une variation positive de 0,322 de l’intention entrepreneuriale suivie de la variable Normes
Subjectives qui manifeste également une relation positive avec l’Intention Entrepreneuriale
avec un coefficient de 0,203. Son augmentation d’une unité entraine une variation dans le
même sens de l’Intention Entrepreneuriale dans la proportion de 0,203. La variable
Motivations Entrepreneuriales se place en troisième position en entrainant une variation
positive de 0,101 sur l’Intention Entrepreneuriale. La variable Education Entrepreneuriale
quant à elle vient en quatrième position avec une influence positive de 0,089 sur l’Intention
Entrepreneuriale. Après en cinquième position suit la variable Business Plan avec une
influence positive de 0,073 suivie de la variable Auto-efficacité Entrepreneuriale avec un
coefficient positif de 0,030 sur l’Intention Entrepreneuriale. En fin, vient la variable Traits de
Personnalité avec un coefficient positif de 0,024, ce qui explique la variation dans le même
sens de l’Intention Entrepreneuriale dans la proportion de 0,024. Remarquons que ces
variables ci-haut listées varient proportionnellement avec la variable dépendante. Cependant,
toutes les variables indépendantes du modèle analysé n’ont pas entrainé une variation
statistiquement significative sur la variable dépendante. C’est le cas de la variable Traits de
59

Personnalité pour lequel le niveau de significativité est supérieur au seuil critique fixé soit
0,05.

3.6. Discussion des résultats et implications

Les discussions que nous allons mener dans ce paragraphe portent sur les résultats des
analyses précédentes. En effet, nous avons respecté plusieurs étapes au cours de nos analyses.
La toute première étape de nos analyses a consisté à vérifier la dimensionnalité de nos
données. Dans cette partie d’analyse nous avons effectué l’analyse factorielle exploratoire
avec la méthode des analyses en composantes principales, ceci nous a permis de réduire le
modèle d’analyse en composantes principales. Nous nous sommes également assurés de
vérifier la structure et la cohérence interne pour chacune des variables mesurées, à travers
l’analyse de l’indice de KMO et de l’alpha de Cronbach. Globalement ces deux indices se
sont avérés bons car supérieurs à 7. La seconde étape a consisté en l’analyse des corrélations.
Les résultats fournis par cette analyse ont prouvé une variation positive entre les variables
indépendantes et la variable dépendante. Toutefois, les seuils de significativité pour certaines
variables ont paru insignifiants par rapport au niveau critique. La troisième étape fut l’analyse
factorielle confirmatoire à travers la méthode des équations structurelles. Elle a été utilisée
pour déterminer l’unidimensionnalité de l’échelle de mesure et pour examiner la validite
convergente, discriminante et nomologique (Karapete, Yavas et Babakus, 2005). L’échelle
provisoire issue de l’analyse factorielle exploratoire a été soumise a une analyse factorielle
confirmatoire en vue de « vérifier la stabilité de sa structure factorielle en comparant la qualité
d’ajustement entre les données empiriques et données estimées » (Roussel, 1996 cite par
Chauvet, 2003). Les résultats issus de l’analyse factorielle confirmatoire démontrent que
l’échelle composée de 48 items et subdivisée en 9 dimensions est bien ajustée aux données en
fonction des valeurs élevées trouvées à la fois pour les indices d’ajustements, de parcimonie et
de comparaison. Les valeurs de paramètres sont bonnes et permettent donc, pour une étude
exploratoire, de démontrer que les données représentent convenablement la structure
60

factorielle proposée. La dernière étape a consisté en l’analyse des régressions linéaires


multiples. Concrètement, ces analyses nous ont permis d’évaluer l’apport de chacune des
variables indépendantes à l’explication de l’intention entrepreneuriale. Ainsi, les observations
font remarquer un lien positif entre les attitudes entrepreneuriales, les normes subjectives, le
contrôle comportemental perçu, l’éducation entrepreneuriale, le business plan, l’auto-
efficacité entrepreneuriale, les motivations entrepreneuriales et les traits de personnalité avec
l’intention entrepreneuriale. La contribution de ces variables à l’explication de l’intention
entrepreneuriale n’est pas négligeable.

Globalement, ces différents résultats montrent que les diplômés universitaires trouvent
la carrière entrepreneuriale comme un bon choix de carrière avec des attitudes positives en
faveur de la création d’entreprise. Toutefois, malgré de fortes intentions de poursuivre une
carrière indépendante, la proportion des diplômés universitaires qui passent à la concrétisation
de leurs intentions est moins élevée. Ce phénomène s’explique statistiquement à travers nos
résultats qui suggèrent un lien insignifiant entre l’intention entrepreneuriale et d’autres
facteurs qui influencent son passage à l’action. Questionnés pour l’enquête, des experts en
entrepreneuriat et des créateurs actifs dans la ville de Bukavu estiment que les normes
subjectives, l’accès au financement, l’ouverture des marchés, l’enseignement et la formation
en entrepreneuriat, ne sont pas optimaux pour soutenir l’entrepreneuriat. Ils soulignent qu’il
faudrait améliorer particulièrement le soutien au démarrage de création des diplômés
universitaires ainsi que tous les jeunes porteurs de projet de création et les accompagner
progressivement jusqu’à l’établissement des entreprises pérennes. Ils ont également
mentionné l’intérêt d’améliorer les aptitudes et capacités de tous les citoyens congolais à
démarrer une entreprise. Par contre, ces mêmes experts pensent que globalement, les
programmes ainsi que les politiques gouvernementales sont plutôt favorables à
l’entrepreneuriat. Ils évaluent positivement l’aide à la création apportée par les institutions de
micro finance, la sensibilisation à l’entrepreneuriat chez les jeunes et le soutien aux
entreprises à fort potentiel de croissance. Statistiquement, nous avons observé qu’il n’ya pas
d’effet causal direct entre l’intention entrepreneuriale et le contrôle comportemental perçu, ce
qui nous amène à dire que le contrôle comportemental perçu affecte directement l’intention
entrepreneuriale. Des efforts devraient être menés pour améliorer les perceptions du contrôle
comportemental des jeunes diplômés car celles-ci sont liées à l’intention de créer et au
passage à l’action. Cette amélioration peut s’effectuer par la mise en contact des étudiants
61

universitaires avec des entrepreneurs de l’entourage qui ont réussi, ou par des actions de
formation et d’éducation.

Egalement, suite aux analyses effectuées, nous n’avons pas pu constater de relation
significative entre les variables liées à l’individu telles que l’âge, le sexe et celles liées à son
environnement familial avec l’intention d’entreprendre. L’effet de ces variables sur l’intention
entrepreneuriale et la mesure dans laquelle elles influent sur le passage à l’action peuvent
faire l’objet de recherches futures.

Cependant, empiriquement cette étude apporte une évidence soutenue que les attitudes
entrepreneuriales, les normes subjectives, le contrôle comportemental perçu, l’éducation
entrepreneuriale, le business plan, l’auto-efficacité, les motivations entrepreneuriales et les
traits de personnalité expliquent largement la variation de l’intention entrepreneuriale. Les
résultats de cette étude concordent avec ceux d’autres études déjà effectuées dans ce domaine.
Pour faire un lien avec les résultats de ces études, nous serons plus recentrés sur nos
hypothèses de recherche dans la discussion des implications de nos résultats. Notons que
certains de nos résultats auront le même sens que ceux des études retenues et d’autre par
contre diffèrent totalement. Ce phénomène s’explique empiriquement par le fait que
l’environnement dans lequel évolue l’individu i.e. sa région ou son pays et son niveau de
développement influent beaucoup sur sa perception de la carrière indépendante. Les études en
question ont été effectuées dans différents pays avec de différents niveaux de développement,
ils peuvent être en développement ou non, en émergence ou pas et développés ou pas.

3.6.1. Attitudes envers le comportement entrepreneurial

Il s’agissait ici d’évaluer le degré d’attraction ou de répulsion d’un individu envers un


comportement donné, en l’occurrence à s’engager dans une carrière entrepreneuriale. Plus le
score est élevé plus le répondant a une attitude favorable envers le métier d’entrepreneur.
Ainsi, nous avons énoncé nos premières hypothèses selon lesquelles :

H1 : les attitudes envers le comportement entrepreneurial ont une relation directe avec
l’intention entrepreneuriale.
H0 : les attitudes envers le comportement entrepreneurial n’ont pas une relation directe avec
l’intention entrepreneuriale.
62

Les résultats de régressions multiples montrent que les attitudes envers le


comportement entrepreneurial ont une relation directe et significative avec l’intention
entrepreneuriale. Ces résultats montrent un coefficient de 0,588 au seuil de significativité de
0,000 < 0,01, ce qui nous amène à rejeter l’hypothèse H0 au profit de H1 et conclure que les
attitudes envers le comportement entrepreneurial ont une relation directe et significative avec
l’intention entrepreneuriale. Ces résultats corroborent ceux des études menées antérieurement
avec Lee Wei Ni et al, 2012 et Keong, 2008 sur l’intention entrepreneuriale des étudiants
malaysiens, Saleh, 2011 sur l’intention entrepreneuriale des étudiantes libanaises, Tounés,
2003 ; Mouloungui, 2012 et Wang, 2012 sur l’intention entrepreneuriale des étudiants
français. Ces études révèlent la significativité de la relation qui existe entre les attitudes
envers le comportement entrepreneurial et l’intention d’adopter le comportement
entrepreneurial. Elles indiquent que les étudiants trouvent favorable le fait d’être indépendant.
Plus les étudiants ont une vision positive envers les résultats que peuvent procurer
l’entrepreneuriat, plus favorables seront leurs attitudes et par conséquent plus fortes seront
leurs intentions de se partir en affaire. Contrairement, si les étudiants trouvent que la carrière
entrepreneuriale ne leur procura aucune plus-value, ils auront une attitude négative envers le
comportement entrepreneurial et de ce fait n’auront aucune intention de se lancer en affaire.

3.6.2. Les normes subjectives

Nous regardons ici la perception qu’un individu se fait quant au degré auquel son
entourage approuve ou désapprouve sa décision de devenir entrepreneur c’est-à-dire ce que
les gens importants pour lui pensent de sa réalisation.

Les hypothèses de recherche s’énoncent comme suit :

H1 : les normes subjectives ont une relation directe avec l’intention entrepreneuriale
H0 : les normes indirectes ont une relation n’ont pas une relation directe avec l’intention
entrepreneuriale.

Les résultats montrent une relation positive directe et significative entre les normes
subjectives et l’intention entrepreneuriale. A un seuil de significativité de 0,000 < 0,01, les
résultats indiquent un coefficient de régression de 0,203 ; ce qui signifie une relation positive
et significative entre ces deux variables. Ces résultats sont suffisants pour décider du rejet ou
de l’acceptabilité de l’hypothèse. Ainsi, nous avons été amenés à rejeter l’hypothèse H0 au
63

profit de H1 qui stipule que les normes subjectives ont une relation directe et significative
avec l’intention entrepreneuriale. Ces résultats sont conformes à ceux trouvés par Lee Wei Ni
et al, 2012 et sont également soutenus par Reitan (1997) ; Krueger et al. (2000) ; Autio et al.
(2001) ; Liñán and Chen (2009), dans une étude menée auprès des étudiants universitaires
dans quatre pays différents et qui indiquent un lien positif entre les normes subjectives et
l’intention entrepreneuriale. Cependant, la significativité des normes subjectives est liée au
changement de l’environnement social des individus. La famille, les amis et les compagnons
devraient influencer positivement les individus dans la prise de décision. A cet effet, un fort
soutien social renforcera le désir de créer une entreprise des diplômés universitaires.

3.6.3. Contrôle comportemental perçu

Il a été question ici d’évaluer la perception des individus sur la facilité ou la difficulté
dans la réalisation d’un comportement sous l’hypothèse selon laquelle :

H1 : le contrôle comportemental perçu entretient une relation directe avec l’intention


entrepreneuriale.
H0 : le contrôle comportemental perçu n’entretient pas une relation directe avec l’intention
entrepreneuriale.

Les résultats de corrélations montrent une relation négative entre le contrôle


comportemental perçu et l’intention entrepreneuriale. Les statistiques indiquent une
corrélation de -0,045 au seuil de significativité supérieur à 0,05. Néanmoins, en testant le
modèle global par la technique des équations structurelles et des régressions linéaires
multiples, le contrôle comportemental perçu présente une relation positive à l’égard de
l’intention entrepreneuriale avec respectivement des coefficients de 0,09 et 0,322 au seuil de
significativité inférieur à 0,01. Ces résultats sont conformes à ceux des études précédemment
effectuées dans ce domaine, particulièrement comme celles de Lee Wei Ni et al, 2012 ;
Keong, 2008 ; Saleh, 2011 ; Tounés, 2003 ; Mouloungui, 2012 et Wang, 2012 pour lesquelles
le contrôle comportemental perçu entretient une relation positive et significative avec
64

l’intention entrepreneuriale. Dans notre cas, ce phénomène s’explique par les difficultés que
les créateurs éprouvent pour accéder au crédit des institutions financières, les tracasseries
administratives et fiscales liées à la création, le manque d’accompagnement et le manque de
soutien de l’environnent social. Malgré les compétences nécessaires acquises pour gérer
l’entreprise, l’environnement institutionnel, l’accès aux sources de financement,
l’accompagnement et l’ouverture des marchés seraient nécessaires pour faciliter la création
d’entreprise par les jeunes. Questionnés à ce sujet, les entrepreneurs en activité soulignent que
les facteurs qui freinent la création d’entreprises sont particulièrement liés à l’environnement
institutionnel, aux institutions financières et aux institutions d’accompagnement. Ils suggèrent
la réduction des taxes et des frais connexes à l’établissement d’entreprises, faciliter l’accès
aux sources de financement à des taux d’intérêts modérés, mettre en place des institutions
d’accompagnement pour les porteurs de projets et les créateurs potentiels. Si le contrôle
comportement perçu est élevé, il influencerait positivement les motivations entrepreneuriales
ensuite l’intention entrepreneuriale et par conséquent la création des entreprises pérennes.

3.6.4. L’éducation entrepreneuriale

Il consistait ici de décrire les aptitudes entrepreneuriales que les étudiants acquièrent
avec les programmes et les formations de spécialisation ou d’accompagnement en
entrepreneuriat ou en création d’entreprise sous l’hypothèse suivante :

H1 : Les programmes d’enseignement en entrepreneuriat et les opinions influencent


positivement l’intention d’entreprendre des étudiants.
H0 : Les programmes d’enseignement en entrepreneuriat et les opinions n’influencent pas
positivement l’intention d’entreprendre des étudiants.

Les résultats fournis par les analyses de corrélations indiquent une relation négative
avec une corrélation de -0,019 entre l’éducation entrepreneuriale et l’intention
entrepreneuriale au seuil de significativité supérieur à 0,05. Néanmoins, en analysant le
modèle par la technique des équations structurelles et des régressions linéaires multiples,
l’éducation entrepreneuriale affiche une relation positive et significative avec l’intention
entrepreneuriale avec un coefficient de régression de 0,089 au seuil de 0,003. Ces résultats
embrassent encore une fois ceux trouvés par Lee Wei Ni et al, 2012 ; Keong, 2008 ; Saleh,
2011 ; Tounés, 2003 ; Mouloungui, 2012 et Wang, 2012 et qui stipulent une relation positive
65

et significative entre l’éducation entrepreneuriale et l’intention entrepreneuriale des étudiants


universitaires. Ces résultats s’expliquent par les connaissances que les étudiants acquièrent
dans la gestion des entreprises lesquelles les permettent de faire face à des difficultés liées à la
prise de décision dans un environnement incertain, de réduire le risque d’échec et
d’augmenter ainsi les chances de réussite. Toutefois, les étudiants interrogés pensent qu’il est
de la mission des universités de former à la création d’entreprise et d’accompagner les
étudiants dans le processus de création. Au vu de ces résultats nous avons été amenés à rejeter
l’hypothèse H0 au profit de H1 et conclure que l’éducation entrepreneuriale affecte
positivement et significativement l’intention entrepreneuriale des étudiants universitaires
suivants de cours en entrepreneuriat. Cependant, un effort devrait être mené par les universités
en améliorant et diversifiant les enseignements et les différentes formations en
entrepreneuriat, en créant des maisons d’entrepreneuriat à leur sein pour promouvoir
l’entrepreneuriat au sein des universités. L’enseignement de l’entrepreneuriat est destiné à
préparer et à développer les perceptions, les attitudes et les aptitudes entrepreneuriales, il
faudrait évaluer non pas le nombre d’entreprises et d’emplois créés mais les changements
d’attitudes, de sentiment de capacité, de croyances, d’intention suite à une formation. Cela
nécessite de mener une approche comparative et longitudinale pour évaluer les effets des
formations sur les intentions ou encore les croyances des étudiants.

3.6.5. Le business plan

Nous cherchions à analyser ici dans quelle mesure l’existence d’une idée ou d’un
projet d’affaire influerait sur l’intention entrepreneuriale des diplômés universitaires sous
l’hypothèse que :

H1 : L’existence d’une idée ou d’un projet d’entreprise plus ou moins formalisé influence
positivement l’intention entrepreneuriale des étudiants.
H0 : L’existence d’une idée ou d’un projet d’entreprise plus ou moins formalisé n’influence
pas positivement l’intention entrepreneuriale des étudiants.

Selon les résultats des analyses de régressions, l’existence d’une idée ou d’un business
plan influe dans une proportion de 0,073 sur l’intention entrepreneuriale des diplômés
universitaires au seuil de significativité de 0,014 < 0,05. Ces résultats rencontrent ceux de
l’étude Tounés, 2003 qui décrit le lien positif et significatif qui existe entre l’idée ou le projet
d’entreprise et l’intention entrepreneuriale. Les résultats de Tounés, 2003 soulignent que
66

l’existence d’une idée ou d’un projet et la recherche d’informations en vue de les formaliser et
éventuellement de les concrétiser sont les facteurs qui contribuent le plus à l’explication et à
la prédiction de l’intention entrepreneuriale. Ils expriment un réel engagement des étudiants
dans le processus entrepreneurial amont. La significativité statistique de ces résultats est
suffisante pour conclure de sa validité. Empiriquement, sont peu nombreux les étudiants qui
ont un projet d’affaire formalisé. Ainsi, pour motiver les étudiants à formaliser leurs projets
d’affaire les universités doivent jouer un rôle décisif en instaurant des concours meilleur
projet d’affaire en leur sein. Notons que le projet aide les individus à se projeter dans le futur.
Il agit comme un filtre au travers duquel la relation à l’environnement est perçue, interprétée
et vécue par les individus. Le projet d’affaire concrétise la vision de l’entrepreneur. A l’égard
de ces résultats nous avons rejeté l’hypothèse H0 au profit de H1 et conclure que l’existence
d’une idée ou d’un projet d’entreprise plus ou moins formalisé influence positivement et
significativement l’intention entrepreneuriale des étudiants.

3.6.6. L’auto-efficacité entrepreneuriale

A travers cette dimension, nous cherchions à évaluer le sentiment de compétences des


individus dans le cadre spécifique des activités entrepreneuriales suivant l’hypothèse que :

H1 : L’auto-efficacité entrepreneuriale entretient une relation directe et positive avec


l’intention entrepreneuriale des étudiants.
H0 : L’auto-efficacité entrepreneuriale n’entretient aucune relation directe et positive avec
l’intention entrepreneuriale des étudiants.

Les résultats ont fournis un coefficient de régression positif de 0,030 au seuil de


significativité de 0,015 < 0,05. Ces résultats sont en parfaite adéquation avec les résultats
trouvés par Kameni P. A., 2012 qui prouvent que l’auto-efficacité entrepreneuriale est en
relation positive et statistiquement significative avec l’intention entrepreneuriale. Ces résultats
nous amènent à retenir l’hypothèse H1 qui stipule que l’auto-efficacité entrepreneuriale
entretient une relation directe et positive avec l’intention entrepreneuriale des étudiants.

3.6.7. Les motivations entrepreneuriales


67

Nous essayons de décrire ici le désir des diplômés universitaires d’atteindre un but
précis et particulièrement celui de poursuivre une carrière entrepreneuriale sous l’hypothèse
selon laquelle :

H1 : les motivations entrepreneuriales ont une relation directe avec l’intention


entrepreneuriale.
H0 : les motivations entrepreneuriales n’ont pas une relation directe avec l’intention
entrepreneuriale.

Les résultats d’analyses présentent un coefficient de 0,101 entre les motivations


entrepreneuriales et l’intention entrepreneuriale au seuil de significativité de 0,001 < 0,000.
Ces résultats sont en accord avec ceux obtenus par Mouloungui C. A., 2012 qui postulent que
la création d’entreprise résulte d’une motivation autodéterminée. Empiriquement, nous serons
tous d’accord que malgré le niveau des motivations, certaines actions ne seront pas menées à
terme si les acteurs se trouvent heurtés à des obstacles de réalisation. Une observation
commune à tous : il n’est pas rare de voir des personnes très motivées, ayant une forte
intention d’exécuter une action ou un comportement, ne pas être capable de poser les actes
indispensables à la réalisation de cette intention. Pour certains cette incapacité est la résultante
d’une instabilité de l’intention dans le temps (Moreau, 2006 ; Moreau et Raveleau, 2006).
Pour d’autres, les difficultés inhérentes à la réalisation d’un tel objectif en dépit d’un
environnement stimulant et d’un degré de motivation élevé évoqueraient un déficit d’une
particularité individuelle que la philosophie a longtemps considérée comme une vertu et la
psychologie comme une « faculté » : la volonté (Broonen, 2006). Cependant, agir sur les
obstacles qui freinent le désir des étudiants de poursuivre leurs objectifs influerait
positivement sur leur intention entrepreneuriale.

3.6.7. Les traits de personnalité

Nous voulions mesurer ici, à travers une auto-évaluation, l’impact des caractéristiques
personnelles de répondants sur l’intention d’entreprendre de ces derniers sous l’hypothèse
que :

H1 : Les traits de personnalité ont une relation directe avec l’intention entrepreneuriale.
H0 : Les traits de personnalité n’ont de relation directe avec l’intention entrepreneuriale.
68

Les traits de personnalité ont paru peu significatifs avec un coefficient de corrélation
négatif de -0,60 à un seuil supérieur à 0,05. Les techniques des équations structurelles et des
régressions linéaires multiples ont prouvé des résultats contraires avec un coefficient de
régression de 0,024 au seuil de significativité de 0,424. Ces résultats sont en concordance
avec ceux des études précédentes (Zain et al, 2010 ; Costa & McCrae, 1984 ; Singh &
DeNoble, 2003 ; Taramisi Sama-Ae, 2009 ; Tong et al, 2011 ; Lee Wei Ni et al, 2012) qui
postulent une relation positive et significative entre les traits de personnalité et l’intention
entrepreneuriale. Ces résultats nous font remarquer que les étudiants qui développent
certaines caractéristiques comme la créativité, la prise de risque, relever le défis, le
dynamisme, etc. présentent des intentions fortes en faveur de l’entrepreneuriat.

Nous présentons dans le tableau ci-dessous les décisions sur la validation de


différentes hypothèses de notre recherche.

Tableau n° 15 : Synthèse de validation des hypothèses

Hypothèses
Décision
Les attitudes envers le comportement entrepreneurial sont en
H1 relation avec l’intention entrepreneuriale. Validée
Les normes subjectives sont en relation avec l’intention
H2 entrepreneuriale. Validée
Le contrôle comportemental perçu est en relation avec
H3 l’intention entrepreneuriale. Validée
Les programmes d’enseignement en entrepreneuriat et les
opinions influencent positivement l’intention d’entreprendre des
H4 Validée
étudiants.
L’existence d’une idée ou d’un projet d’entreprise plus ou
H5 moins formalisé influence positivement l’intention Validée
entrepreneuriale des étudiants.
69

L’auto-efficacité a une relation directe avec l’intention


H6 entrepreneuriale. Validée
Les motivations entrepreneuriales ont une relation directe avec
H7 l’intention entrepreneuriale. Validée
Les traits de personnalité ont une relation directe avec
H8 l’intention entrepreneuriale Non validée

Les résultats de cette recherche et les hypothèses ci-haut montrent que les institutions
académiques sont appelées à jouer un rôle de plus en plus actif, notamment en offrant
formation et support à leurs étudiants de façon à rendre la carrière entrepreneuriale plus
accessible. Les institutions gouvernementales de leur part sont appelées à renforcer les
capacités des institutions d’enseignement pour instaurer les cours d’entrepreneuriat à tous les
niveaux de scolarité et offrir un environnement favorable au développement de la culture
entrepreneuriale chez les étudiants ainsi que les conditions facilitantes à la création
d’entreprise. D’autre part les institutions gouvernementales sont appelées à instaurer des
programmes et politiques de sensibilisation des jeunes à l’égard de l’entrepreneuriat à travers
la création des institutions d’accompagnement et de renforcement de capacités de créateurs
d’entreprises et des porteurs de projets. Les institutions financières trouvent également
l’accomplissement de leur mission financière et sociale ici en rendant accessibles les crédits
pour le financement de PME nouvellement crées.

3.7. Limites de la recherche et suggestions

L’échantillon de cette étude a été très discriminatoire et son terrain de recherche était
également très réduit. Par conséquent, conclure de la représentativité des opinions de tous les
étudiants à partir de ses résultats serait difficile. Pour ces raisons, nous relevons quelques
limites qui ont été repérées pendant la réalisation de cette recherche lesquelles pouvant fournir
des pistes éventuelles pour de futures recherches.

En effet, dans cette étude nous nous sommes limités seulement à étudier l’intention
entrepreneuriale des étudiants finalistes suivant de facultés des sciences économiques et de
70

gestion de trois universités et une institution supérieure de la ville de Bukavu. Vu, qu’à travers
l’étude de l’intention entrepreneuriale les chercheurs et les hommes politiques peuvent
facilement identifier les activités entrepreneuriales dans un pays ou dans une région donnée
et vu son importance dans un pays qui souhaite relancer son économie à travers ses citoyens,
une étude qui prendrait en considération tous les établissements académiques de la ville de
Bukavu, de la province du Sud-Kivu voire même de toute la République serait plus
significative afin de faire ressortir le rôle des activités entrepreneuriales dans le
développement de l’économie de la province du Sud-Kivu en particulier et de la République
Démocratique du Congo en général.

Deuxièmement, cette étude est purement longitudinale. Nous nous sommes limités à
identifier les variables pouvant influencer le développement de l’intention entrepreneuriale et
son passage à l’action mais nous n’avons pas pris en compte les différences entre les individus
de la population étudiée, ce qui ferait une étude comparative intéressante. Toutefois, il a été
démontré que les facteurs qui influencent l’intention entrepreneuriale des individus de se
partir en affaire diffèrent selon l’appartenance ethnique, en somme des facteurs socioculturels.
Les facteurs liés à l’individu comme l’âge et également le sexe influencent aussi
significativement les perceptions des individus vis-à-vis de la carrière indépendante. Ainsi,
une étude comparative qui prendrait en compte les différences entre les individus donnerait
des résultats très intéressants.

L’accès à la documentation a été un problème très sérieux pour la réalisation de ce


travail. Par conséquent, nous avons utilisé des sources secondaires qui paraissent moins
fiables suite au risque d’erreur qu’elles présentent lié à l’interprétation dans la traduction de la
version originale.

En plus, une autre limite est liée aux enquêtés. Les gens ne disent pas souvent ce qu’ils
pensent réellement par peur d’être jugés. Ce qui fait que les niveaux d’appréciation d’un seul
individu sont très divergents et créent ainsi des problèmes d’incohérence.

Conclusion générale
Ce travail intitulé « L’intention entrepreneuriale de finalistes des universités publiques
et privées à Bukavu » s’est assigné comme objectif de répondre à la question générale
suivante :
71

- Quelle est l’influence des facteurs individuels et contextuels sur l’intention


entrepreneuriale des jeunes diplômés universitaires de Bukavu ?

L’objectif principal attaché à cette question de recherche était de mettre en évidence


les facteurs qui favorisent ou inhibent la création d’entreprises par des diplômés universitaires
de la ville de Bukavu. Pour atteindre cet objectif, ce travail s’est structuré en trois chapitres
principaux.

Le premier chapitre qui portait sur la revue de la littérature a analysé les concepts liés
à l’intention entrepreneuriale sous les modèles théoriques d’Ajzen et de Shapero. Ces deux
théories empruntées respectivement de la psychologie sociale et de l’économie mettent en
évidence les facteurs liés à l’individu et à l’environnement comme générateurs de l’intention
entrepreneuriale. En plus, nous avons évoqué d’autres facteurs susceptibles d’influencer
l’intention entrepreneuriale mais qui ne sont pas pris en compte dans ces modèles théoriques.
Après avoir mis en exergue les différents concepts liés à l’intention entrepreneuriale, nous
avons ensuite adapté un modèle d’intention à notre contexte d’étude pour ainsi énoncer les
hypothèses de recherche. Nous avons présenté également dans la dernière section le
développement de l’entrepreneuriat des jeunes dans le contexte de la ville de Bukavu.

Le second chapitre quant à lui a porté sur la méthodologie de recherche. Dans ce


dernier il a été question de présenter la démarche méthodologique qui a cerné les techniques
de collecte de données et présenté les méthodes et techniques de traitement des données.
Ainsi, cette étude a porté sur une population constituée de quatre établissements académiques
de la ville de Bukavu et a procédé par récemment pour récolter les opinions des individus de
la population en question. Sur une population constituée de 353 étudiants finalistes de la ville
de Bukavu, seulement 325 questionnaires se sont avérés exploitables. A l’aide du logiciel
SPSS Statistics 21 et SPSS Amos 21, l’étude a analysé la contribution de chaque variable
retenue pour l’analyse à l’explication de l’intention entrepreneuriale à partir de la méthode des
corrélations, des équations structurelles et des régressions linéaires multiples.

Enfin, le troisième chapitre a présenté et interprété les résultats issus des analyses
économétriques. Premièrement, les analyses descriptives effectuées font ressortir que notre
population estudiantine est constituée des hommes qui représentent 58,2% de la population et
des femmes qui en représentent 41,8% avec un âge moyen qui varie entre 23 et plus de 25
72

ans. Les caractéristiques principales des étudiants prouvent que ces derniers suivent des
facultés de sciences économiques et sciences de gestion dans les établissements académiques
de la ville de Bukavu dont l’UCB, l’UEA, l’UOB et l’ISC. Deuxièmement, les analyses
factorielles exploratoires effectuées sous SPSS 21 prouvent de la factorabilité de nos items et
de la fiabilité de notre échelle de mesure avec un indice de KMO de 0,792 et un alpha de
Cronbach global de 0,807. La fiabilité interne de notre échelle s’est également avérée bonne
avec des indices d’alpha de Cronbach variant entre 0,821 et 0,897. La structure finale de notre
solution factorielle présente 43 items répartis entre 8 composantes, ce qui permet d’expliquer
62,689% de la variance totale. Troisièmement, les résultats issus des corrélations, des
équations structurelles et des régressions multiples ont aboutit aux conclusions selon
lesquelles les attitudes envers le comportement entrepreneurial, les normes subjectives et le
contrôle comportemental perçu combinés avec l’éducation entrepreneuriale, l’existence d’un
projet d’affaire, l’auto-efficacité, la motivation et les traits de personnalité influencent
positivement l’intention entrepreneuriale des diplômés universitaires. Cependant, des efforts
sont à consentir dans le chef des établissements académiques pour offrir éducation, formation
et soutien aux étudiants dans le but de susciter les attitudes de ces derniers envers la carrière
entrepreneuriale.
73

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ANNEXES
78

Cadre légal de l’emploi des jeunes en République Démocratique du Congo (RDC) 12

En l’absence de cadre juridique et institutionnel de promotion de l’emploi des jeunes,


plusieurs mesures clés en faveur de l’emploi des jeunes ont été menées par le Gouvernement
de la RDC :
- En 2000, organisation d’un atelier de concertation sur la promotion du partenariat pour
l’emploi des jeunes en RDC.
- En 2001, élaboration du Programme-Cadre de Création d’Emplois et de Revenus
(PROCER), qui a consacré un axe important de son intervention à la promotion de
l’emploi des jeunes.
- Adopté en Conseil des Ministres en février 2004 et consacré par un décret présidentiel
en février 2005, le contenu « emploi des jeunes » du PROCER a été réaffirmé dans le
Plan d’Action National pour la Promotion de l’Emploi et la lutte contre la Pauvreté
adopté en Décembre 2005 en application des recommandations du sommet
extraordinaire de l’Union Africaine sur l’emploi et la lutte contre la pauvreté, tenu du
03 au 09 septembre 2004 à Ouagadougou.
- En 2014, organisation d’un atelier sur l’opérationnalisation de la Politique Nationale
de l’Emploi et de la Formation professionnelle (PNEFP).
- En 2005, saisine du Secrétaire Général des Nations- Unies par le Chef de l’Etat,
engageant la RDC comme pays chef de file du réseau pour l’emploi des jeunes.
- En 2006, début du processus d’élaboration d’un plan d’action national pour la
promotion de l’emploi des jeunes pour la création du Comité National préparatoire de
12
Source : Journée de l’emploi des jeunes : Travail décent pour les jeunes dans un contexte de reconstruction et
de modernisation de la République Démocratique du Congo- Kinshasa, 29 mars 2012.
79

l’atelier sur l’établissement des inventaires et la formulation du plan d’action pour


l’emploi des jeunes. Ce processus a permis, en 2008, la formulation du Plan d’action
national pour l’emploi des jeunes (PANEJ). Ce document attend encore son adoption
par le Conseil des ministres.
- En mai 2011, le processus de formulation de la Politique Nationale de la Formation
Professionnelle et de l’Emploi en RDC amorcée en 2009 a abouti en 2010 à la
production d’un document validé en session spéciale du Conseil National du Travail.
Ce document est en attente de présentation pour adoption en Conseil des Ministres ;
- En Juin 2011, promulgation du Document de Stratégie de Croissance et de Réduction
de la Pauvreté de deuxième génération (DSCRP II), qui intègre la dimension emploi et
emploi des jeunes dans ses dispositifs pour la croissance économique et la réduction
de la pauvreté.

Guide d’entretien
I. Interview auprès des étudiants dans le cadre d’une recherche scientifique
1. Quelle carrière professionnelle envisagez-vous de poursuivre à la fin de vos études ?
2. Les enseignements que vous avez suivis au cours de votre formation académique ont
eu une influence sur votre choix de carrière professionnelle ?
3. Quelles expériences ou rencontres, scolaires ou extrascolaires, vous ont inspiré et vous
ont aidé à orienter votre choix de carrière ?
4. Comment vous situez-vous par rapport à la création d’entreprise comme choix de
carrière ?
5. Selon vous quels sont les facteurs qui vous influencerez de créer votre propre
entreprise ?
6. Selon vous quels sont les facteurs qui freinent la création d’entreprises par les jeunes
dans la ville de Bukavu ?
7. Connaissez-vous une institution qui accompagne les jeunes entrepreneurs dans la ville
de Bukavu ?
8. Suivant votre formation, qu’attendez-vous par le concept « intention
entrepreneuriale »
9. Quels peuvent être, selon vous, les facteurs qui influencent l’intention entrepreneuriale
des étudiants

II. Interview auprès du Responsable de la Division Provinciale de l’IPMEA et celui


de la Division Provinciale du Travail et de l’Emploi
1. A travers vos activités quotidiennes, pensez-vous que les jeunes diplômés
universitaires de Bukavu s’intéressent à l’entrepreneuriat comme choix de carrière ?
2. Quels sont les facteurs qui rendent difficile l’entrepreneuriat des jeunes dans la ville de
Bukavu ?
80

3. Selon votre expérience, quelles sont les stratégies qui stimuleraient les jeunes à la
création d’entreprise ?
4. Dans votre division, avez-vous une branche qui s’intéresse à l’accompagnement des
entrepreneurs actifs et des porteurs de projets ?
5. Comment entendez-vous les termes « intention entrepreneuriale »
6. Quels facteurs, croyez-vous, sont susceptibles d’influencer l’intention entrepreneuriale
des jeunes dans la ville de Bukavu

III. Interview auprès du Responsable de l’ONEM


1. Quels sont les genres d’accompagnement que vous offrez aux demandeurs d’emploi ?
2. A travers vos activités quotidiennes et votre expérience dans ce domaine, comment
expliquez-vous ce taux de chômage qui domine les jeunes ?
3. Quelles peuvent être selon vous, les stratégies à mettre en œuvre pour éradiquer le
chômage des jeunes dans la ville de Bukavu ?
4. A travers vos activités, encouragez-vous les demandeurs d’emploi à l’entrepreneuriat
comme choix de carrière ?
5. Selon vous, quels sont les facteurs qui amènent les jeunes diplômés universitaires à
aspirer à être employés au lieu de se déployer c’est-à-dire les facteurs qui, selon vous,
influencent le choix de carrière des diplômés universitaires ?
IV. Interview auprès des Professeurs d’Universités
1. Comment entendez-vous le concept « intention entrepreneuriale » ?
2. Quels sont, selon vous, les facteurs qui peuvent influencer l’intention entrepreneuriale
des diplômés universitaires ?
3. Quel rôle attribuez-vous à l’université dans la formation de l’intention
entrepreneuriale des étudiants ?
4. En tant qu’expert en entrepreneuriat, comment expliquez-vous le taux de chômage qui
domine les jeunes ?
5. Quelles stratégies mettre en place pour faciliter l’insertion professionnelle des jeunes
diplômés universitaires ?
6. Quels sont les facteurs qui, selon vous, influencent le choix de carrière des jeunes
après leurs études ?

V. Interview auprès d’un entrepreneur actif de Bukavu


1. Vous êtes propriétaire/dirigeant de votre entreprise depuis combien de temps ?
2. Comment êtes-vous devenu propriétaire/dirigeant de cette entreprise ?
3. Selon vous, est-ce que Bukavu est une ville propice au développement de
l’entrepreneuriat ?
4. Quels sont les facteurs qui, selon vous, encouragent la création des entreprises dans la
ville de Bukavu ?
5. Pouvez-vous citer les facteurs que vous croyez, selon vous, freinent la création
d’entreprise à Bukavu ?
6. Quelles stratégies, croyez-vous, encourageraient la création d’entreprises à Bukavu ?
81

QUESTIONNAIRE D’ENQUETE

Cette recherche porte sur l’analyse des facteurs qui influencent votre choix de carrière.
Son but est de comprendre le lien entre votre formation et votre projet professionnel. La
qualité et la précision de vos réponses en assureront la réussite. Les informations fournies,
ainsi que toutes vos réponses à ce questionnaire, seront gardées strictement confidentielles. Il
n’y a ni bonnes ni mauvaises réponses. Nous nous intéressons à ce que vous pensez vraiment.
Veuillez donc répondre librement à toutes les questions.

1. Vous êtes : Homme Femme


2. Quel est votre âge :
Moins de 22 23 ans 24 ans 25 ans et plus

3. Quel est votre établissement:……………………………………………………………


4. Quelle est votre option :…………………………………………………………………
5. Quelle est l’activité professionnelle de votre père, de votre mère et/ou de votre
responsable ? (possibilité de cocher deux cases pour les deux parents).
Fonctionnaire dans une entreprise publique ou parapublique
Salarié dans une entreprise privée
Activités libérales (médecins, avocats,…)
82

Dirigeant ou gérant d’entreprise


Indépendant (commerçant, artisan, agriculteur, pêcheur,…)
Sans activité professionnelle
Retraité
Autre à préciser

6. L’activité professionnelle de votre père, de votre mère et/ou votre responsable a un


impact positif sur vous (elle vous inspire) ?
Pas du tout d’accord Plutôt pas d’accord Plutôt d’accord
Tout à fait d’accord

7. Une ou plusieurs personnes de votre famille et/ou de votre entourage proche ont créé
et/ou ont dirigé une entreprise.
Oui Non

8. Etes-vous et/ou avez-vous été membre d’une association, une organisation ou une
entreprise à l’université ou à l’extérieur de l’université ?
Oui Non

Veuillez répondre à toutes ces questions en considérant 1 comme pas du tout d’accord, 2
comme plutôt pas d’accord, 3 comme plutôt d’accord, 4 comme d’accord et 5 comme tout à
fait d’accord. Il n’y a ni bonnes ni mauvaises réponses. Nous nous intéressons à ce que vous
pensez vraiment. Veuillez donc répondre librement à toutes les questions.

Intention entrepreneuriale 1 2 3 4 5
1 J’ai l’intention de créer ma propre entreprise
2 Mon but professionnel est de devenir entrepreneur
3 L’idée de créer ma propre entreprise me semble attractive
4 L’idée de créer ma propre entreprise me semble réalisable
Je mobiliserai toutes mes énergies pour concrétiser mon
5
idée

Attitudes 1 2 3 4 5
La carrière d’entrepreneur me procurera la sécurité
6
d’emploi
Je préfère être mon propre chef que d’être chef dans une
7
organisation existante
La carrière d’entrepreneur me procurera beaucoup de
8
satisfaction
9 Le statut de créateur d’entreprise garantira ma position
83

financière
Etant entrepreneur, je créerai des emplois pour les
10
chômeurs et/ou étudiants finalistes
11 Je serai utile à ma collectivité
Je prendrai beaucoup de risques pour atteindre mes
12
objectifs
Je participerai de A à Z au projet de création de mon
13
entreprise
Je saurai détecter les opportunités offertes par mon
14
environnement
Je mettrai en œuvre de la créativité (innovation) pour me
15
distinguer des concurrents

Normes subjectives 1 2 3 4 5
Mon environnement familial est favorable et incitatif à la
16
création d’entreprise
Les personnes que je considère importantes
17
m’encourageraient si je choisis la carrière d’indépendant
18 Mes amis trouvent la carrière entrepreneuriale intéressante
Mes parents considèrent que je devrais poursuivre une
19
carrière d’entrepreneur
Le milieu universitaire dans lequel j’évolue soutient les
20
nouvelles initiatives
Mon université accompagne les étudiants qui souhaitent
21
créer une entreprise
22 La ville dans laquelle je vis soutient ses entrepreneurs

Contrôle comportemental perçu 1 2 3 4 5


Je trouve que créer une entreprise étant étudiant ou à la fin
23
de ses études est facile
L’environnement économique est favorable pour la
24
création d’entreprises
L’environnement politique est stable à la création
25
d’entreprises
L’environnement politique est favorable à la création
26
d’entreprises
La difficulté d’accès aux crédits freine la création
27
d’entreprises
La peur de l’échec m’empêcherait de me lancer dans un
28
projet de création
84

Le chômage m’encouragerait à me lancer dans un projet de


29
création
Avoir un réseau de contacts faciliterait la création
30
d’entreprise
Les contraintes administratives constituent un obstacle à la
31
création d’entreprise
32 Le capital de départ serait mon principal obstacle

Education entrepreneuriale 1 2 3 4 5
Le cours d’entrepreneuriat est un sujet important dans mon
33
cursus académique
Je crois que l’enseignement entrepreneurial et les
34 différentes formations en entrepreneuriat aident les
étudiants à développer l’esprit d’entreprise
Les enseignements en entrepreneuriat que j’avais suivis me
35
confèrent des atouts pour devenir entrepreneur
Je pense qu’il est de la mission des universités de former à
36
la création d’entreprises
Je pense qu’il est de la mission des universités
37 d’accompagner les candidats entrepreneurs à la création
d’entreprises
Projet d’entreprise 1 2 3 4 5
Mon instinct d’entrepreneur m’a permis d’élaborer un
38
projet d’entreprise
Mon projet d’entreprise est né après que j’ai suivi les
39 enseignements spécifiques en entrepreneuriat et en création
d’entreprise
Mon projet d’entreprise est né suite à des rencontres avec
40
des entrepreneurs
41 Mon projet d’entreprise est né suite à un emploi, un stage
Mon projet d’entreprise est né en lisant la presse
42
spécialisée
43 Mon projet d’entreprise est né suite à un séjour à l’étranger

Auto-efficacité 1 2 3 4 5
Si je crée mon entreprise, j’aurai beaucoup de contrôle sur
44
son développement
Je sais comment maintenir longtemps une entreprise
45
rentable
Je me sens capable de rédiger un business plan efficace
46
pour l’entreprise de A à Z
Je connais toutes les étapes nécessaires du processus de
47
création d’une entreprise
48 Je me sens capable d’estimer les risques d’un projet
49 Je me sens capable d’anticiper les risques d’un projet
Je sais comment trouver les personnes compétentes pour
50
m’aider
Je dispose des compétences nécessaires en matière de
51
gestion et de management d’entreprise
85

Motivation 1 2 3 4 5
Je consacre actuellement beaucoup de temps à la recherche
52
d’informations pour formaliser mon plan d’affaire
53 Je consacre le temps à réviser mes objectifs à atteindre
Je consacre le temps à la recherche d’informations sur la
54
création d’entreprise dans ma région
Je consacre le temps à la recherche d’informations sur mon
55
marché futur
Je consacre le temps à la recherche d’informations sur les
56
produits à commercialiser

Traits de personnalité 1 2 3 4 5
57 Je me sens dynamique
58 je me sens créatif
59 Je me sens ambitieux
60 Je me sens visionnaire
61 J’aime relever les défis

Merci vivement d’avoir participé à cette étude et du temps consacré à remplir ce formulaire.
Pour des amples renseignements, veillez nous contacter au 0997772470.
Modèle global testé
86
87

Table des matières


Epigraphe .........................................................................................................................................................II
Dédicace ...........................................................................................................................................................III
Remerciements .............................................................................................................................................. IV
Sigles et abréviations..................................................................................................................................... V
Liste des tableaux ........................................................................................................................................ VIII
Liste des figures ..............................................................................................................................................IX
Introduction générale.....................................................................................................................................1
Premier chapitre : Revue de la littérature ..................................................................................................6
1.1. Intention entrepreneuriale ................................................................................................................6
1.1.1. Le modèle de la théorie du comportement planifié ..................................................................9
1.1.2. Le modèle de la théorie de l’événement entrepreneurial .......................................................10
1.2. Les facteurs influençant l’intention entrepreneuriale et hypothèses de recherche ......................12
1.2.1. Les attitudes entrepreneuriales ...............................................................................................14
1.2.2. Les normes subjectives ............................................................................................................15
1.2.3. Le contrôle comportemental perçu .........................................................................................15
1.2.4. L’éducation entrepreneuriale..................................................................................................15
1.2.5. Le business plan ......................................................................................................................16
1.2.6. L’auto-efficacité.......................................................................................................................17
1.2.7. La motivation ...........................................................................................................................18
1.2.8. Les traits de personnalité.........................................................................................................19
1.2.9. Le genre ...................................................................................................................................19
1.2.10. L’âge ........................................................................................................................................20
1.2.11. L’environnement .....................................................................................................................20
1.2.12. L’environnement familial........................................................................................................21
1.3. L’entrepreneuriat des jeunes dans le contexte de la ville de Bukavu ............................................22
Deuxième chapitre : Méthodologie de recherche .....................................................................................26
2.1. Les techniques de collecte des données ..........................................................................................26
2.1.1. Les interviews...........................................................................................................................26
2.1.2. La population cible, pré-enquête, échantillonnage ................................................................28
2.1.3. L’enquête proprement dite ......................................................................................................30
2.2. Mesures et définitions des variables ...............................................................................................32
2.2.1. L’intention entrepreneuriale ...................................................................................................32
2.2.2. Attitudes entrepreneuriales (AE) ............................................................................................32
88

2.2.3. Normes subjectives (NS) ..........................................................................................................33


2.2.4. Contrôle comportemental perçu (CCP) ..................................................................................33
2.2.5. Education entrepreneuriale (EE) ...........................................................................................33
2.2.6. Projet d’entreprise ou business plan (BP) ..............................................................................34
2.2.7. Auto-efficacité (AEF) ..............................................................................................................34
2.2.8. Motivation entrepreneuriale (ME) ..........................................................................................34
2.2.9. Traits de personnalité (TP)......................................................................................................35
2.3. Les méthodes et techniques de traitement des données ..................................................................36
2.3.1. L’examen de la fiabilité et des validités : analyse factorielle confirmatoire .........................36
2.3.2. L’examen de la validité de critère : les modèles d’équations structurelles ...........................37
2.3.3. Les critères de qualité des échelles de mesure ........................................................................37
2.3.4. L’analyse des régressions ........................................................................................................41
2.4. Opérationnalisation de l’étude ........................................................................................................41
2.4.1. La variable dépendante ...........................................................................................................42
2.4.2. Les variables indépendantes. ...................................................................................................42
2.5. Les instruments de recherche..........................................................................................................43
Troisième chapitre : Présentation des résultats ......................................................................................44
3.1. Profil des répondants .......................................................................................................................44
3.2. Analyse factorielle exploratoire ......................................................................................................46
3.3. Analyse des corrélations ..................................................................................................................49
3.4. Analyse exploratoire confirmatoire ................................................................................................51
3.5. Analyse des régressions linéaires multiples ....................................................................................56
3.6. Discussion des résultats et implications ..........................................................................................59
3.6.1. Attitudes envers le comportement entrepreneurial .................................................................61
3.6.2. Les normes subjectives ............................................................................................................62
3.6.3. Contrôle comportemental perçu ..............................................................................................63
3.6.4. L’éducation entrepreneuriale..................................................................................................64
3.6.5. Le business plan ......................................................................................................................65
3.6.6. L’auto-efficacité entrepreneuriale ..........................................................................................66
3.6.7. Les motivations entrepreneuriales ..........................................................................................66
3.6.7. Les traits de personnalité.........................................................................................................67
3.7. Limites de la recherche et suggestions............................................................................................69
Conclusion générale ......................................................................................................................................70
Références bibliographiques ........................................................................................................................73
89

ANNEXES ...................................................................................................................................................77

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