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2013
RAM29110.1177/0767370113505952Recherche et Applications en MarketingLichtlé et Plichon

Article RAM
Recherche et Applications en Marketing
2014, Vol 29(1) 3­–26
Les émotions ressenties dans un © The Author(s) 2013
Reprints and permissions:
point de vente : Proposition d’une sagepub.co.uk/journalsPermissions.nav
DOI: 10.1177/0767370113505952
échelle de mesure ram.sagepub.com

Marie-Christine Lichtlé
Professeur des Universités, Université de Montpellier 1, MRM (Montpellier Research in Management) UFR Administration
Economique et Sociale, Avenue Raymond Dugrand, 34960 Montpellier cedex 2, France

Véronique Plichon
Maître de conférences, Université François-Rabelais de Tours, Université d’Orléans, VALLOREM EA 6296, CRESCEM 37000
Tours, France.

Résumé
Les états affectifs ressentis en magasin sont nombreux, hétérogènes et spécifiques. Pour les mesurer, la
majorité des chercheurs utilise les instruments de mesure des psychologues anglo-saxons. Or ces mesures
comportent de nombreuses limites et sont peu adaptées au contexte de la distribution. L’objectif de cette
recherche a été de créer une échelle de mesure des émotions ressenties dans un point de vente. Après
une rapide analyse de la littérature sur les états affectifs et sur leurs mesures, nous avons étudié plus
particulièrement les affects ressentis par les clients en magasin. Enfin, une phase qualitative et deux études
quantitatives nous ont permis de proposer une échelle de mesure en six dimensions (la plénitude, l’évasion,
la nervosité, le plaisir, la détente et l’oppression) adaptée au contexte de la distribution. La fiabilité, la
validité convergente, discriminante et prédictive de l’échelle sont toutes très satisfaisantes.

Mots-clés
Atmosphère, distribution, échelle de mesure, émotions, magasin, mesure, PAD, réactions affectives

Introduction
« Les nouveaux concepts de magasins jouent avec design et en stimulant les sens du consommateur, à
l’émotion, la tradition et l’authentique : ils s’habillent susciter des émotions positives chez leurs clients sont
de bois, jouent sur la nostalgie des années nombreux et variés. On peut citer pour exemples
cinquante… » (Gérard Caron, designer, co-fondateur Disney Store, les boulangeries traditionnelles Paul,
de l’agence Carré Noir)1. Alors que la distribution Nature et Découvertes… Comme l’explique Fabrice
doit faire face à une crise sans précédent, les exemples Billard, directeur Segmentation & Positionnement
de distributeurs qui cherchent, en travaillant leur chez TNS Sofres, on touche ici à « des attentes et des

Auteur correspondant :
Marie-Christine Lichtlé, Professeur des Universités, Université de Montpellier 1, MRM, UFR Administration Economique et Sociale,
Avenue Raymond Dugrand, 34960 Montpellier cedex 2, France.
Email : Marie-Christine.LICHTLE@univ-montp1.fr
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aspirations fondamentales, qui sont de réels ‘drivers’ 2004) ou dans les lieux parfois plus expérientiels, tels
du choix, au-delà des éléments plus identitaires ou que les festivals (Lee et al., 2008). D’une manière
fonctionnels » des marques ou de l’enseigne. plus générale, les émotions jouent un rôle fondamental
Longtemps réservé à des opérations dans l’explication du comportement du
événementielles ou très ponctuelles de publicité consommateur en étant impliquées dans la prise de
sur le lieu de vente, le marketing sensoriel s’inscrit décision, les processus cognitifs et la performance
aujourd’hui dans une stratégie globale de (Goleman, 1995 ; Isen, 2000 ; Chuang et Lin, 2007).
marketing des points de vente. Il permet aux Emotions et cognition sont intimement liées.
magasins de se différencier de leurs concurrents et L’importance de l’affect est désormais reconnue en
de mettre en place une stratégie relationnelle à marketing (Zajonc, 1980). Le défi est donc, maintenant,
long terme (Filser, 2001, 2003 ; Lemoine, 2005). de développer des instruments adaptés à un contexte
Par exemple, Yves Rocher a lancé en 2008 son particulier, afin de pouvoir capturer la diversité des
nouveau concept de magasin polysensoriel : les émotions créées par les différentes activités de
Ateliers de la Cosmétique Végétale. L’objectif a consommation, dont les stimuli sont variés. En effet, la
été de retrouver une proximité avec les femmes plupart des travaux en marketing s’est fondée sur les
tout en mettant en avant les spécificités de la recherches en psychologie, depuis les travaux de
marque : accessibilité, qualité et respect de Zajonc (1980) et de Holbrook et Hirschmann (1982).
l’environnement. En novembre 2009, l’Atelier de Les échelles de mesure verbales de Plutchik (1980),
la Cosmétique Végétale le plus emblématique, le d’Izard (1977) ou le PAD (« Pleasure, Arousal,
flagship des Champs Elysées à Paris, a été Dominance ») de Mehrabian et Russell (1974) ont ainsi
inauguré. Au début de l’année 2011, 30% des été très utilisées. Quelques travaux ont permis de
points de vente Yves Rocher, soit 450 magasins, développer des mesures des émotions spécifiques : des
sont des Ateliers de la Cosmétique Végétale. Avec instruments de mesure des réponses émotionnelles à la
une augmentation moyenne du chiffre d’affaires publicité (Edell et Burke, 1987 ; Hupp et al., 2008 ;
au m² de 12% par rapport aux autres magasins, Derbaix et Poncin, 2011 ; Vanhamme, 2011), dans les
eux-mêmes en croissance forte, les résultats se activités de consommation (Richins, 1997) ou face aux
sont révélés à la hauteur des espoirs2. promotions (Honea et Dahl, 2005) ont été élaborés.
Le succès de tels concepts n’est toutefois pas Un tel outil n’a pas encore été proposé pour le
garanti. Il est donc fondamental de disposer d’outils domaine de la distribution. Dans ce contexte, les
permettant de vérifier que l’atmosphère d’un point instruments issus de la psychologie sont la plupart du
de vente suscite l’émotion souhaitée3, et d’une temps utilisés. Or, si des outils de mesure sont efficaces
manière plus générale, il est primordial de parvenir pour mesurer les émotions dans leur domaine
à identifier les réactions affectives (positives et/ou spécifique d’intérêt, ils ne sont pas adaptés à tous les
négatives) provoquées par la manipulation des contextes de consommation : les réponses émotionnelles
divers facteurs d’ambiance. ressenties dans un point de vente sont très certainement
Cet intérêt des praticiens à l’égard des émotions différentes de celles éprouvées face à une publicité ou
se retrouve dans la recherche académique récente, dans d’autres contextes. Par ailleurs, d’autres émotions
aussi bien dans le domaine de la psychologie (Lerner non mesurées par les échelles existantes, apparaissent
et al., 2007 ; Shiv, 2007) que dans celui du marketing lorsque le consommateur se trouve dans un point de
(Chitturi et al., 2007 ; Koenig-Lewis et Palmer, vente (Yoo et al., 1998).
2008 ; Derbaix et Filser, 2011). Dès 1982, Holbrook Le but de cette recherche est donc, en premier lieu,
et Hirschmann, à l’origine du courant expérientiel, d’analyser les travaux sur les états affectifs en
ont montré qu’en plus d’être fonctionnelle, la comportement du consommateur, et plus
consommation peut être de nature symbolique, particulièrement en distribution. Nous chercherons
hédonique et esthétique. On reconnaît aujourd’hui plus particulièrement à identifier les émotions qui sont
que l’étude des émotions est particulièrement ressenties par les consommateurs lors de leur visite
importante dans les activités de services (Menon et dans un point de vente et à proposer aux distributeurs
Dubé, 2007), les points de vente (Lichtlé et Plichon, un nouvel outil de mesure mieux adapté à ce contexte
Lichtlé et Plichon 5

spécifique. Dans cette optique, nous présenterons, - la première approche, appelée « perspective
dans un premier temps, quelques prérequis afin de discrète » considère que les émotions peuvent
comprendre le concept d’émotion et sa mesure. Puis, être conceptualisées comme des catégories
nous nous focaliserons sur la littérature en distribution discrètes et phénomologiquement distinctes.
où nous ferons une synthèse des travaux portant sur le Le nombre d’émotions primaires ou basiques
sujet. Cet état des lieux montrera que les émotions, varie de 7 à 15 environ (Izard, 1977 ; Plutchik,
variable clé pour le distributeur, sont nombreuses. De 1980 ; Tomkins, 1980 ; Ekman, 1982). Ces
par leur particularité, il est nécessaire d’en émotions primaires sont universelles et sont
contextualiser la mesure. Dans une dernière partie, fondées biologiquement. Pour Plutchik
nous proposerons donc une échelle de mesure des (1980), les émotions fondamentales se
émotions ressenties à l’intérieur d’un magasin. combinent. En se mélangeant, elles forment,
comme des couleurs primaires, des affects
plus complexes appelés les émotions
Les émotions : pré-requis secondaires ou mixtes. Pour Oatley et Johnson-
conceptuels Laird (1987), dans leur démarche cognitiviste,
Un petit rappel sur la définition des les émotions secondaires sont plutôt la
émotions résultante d’une émotion primaire (dont elles
gardent les propriétés fondamentales comme
Dans le langage courant, le terme « émotion » désigne, la valence) et d’une représentation.
au sens large, l’ensemble des états affectifs, quelle que - la seconde approche, la « perspective
soit leur intensité ou leur durée. Pour les chercheurs, les dimensionnelle », suggère que pour mieux
émotions sont une des catégories des états affectifs et se comprendre l’impact des émotions, il est
différencient des sentiments, de l’humeur ou du nécessaire de les regrouper en un certain
tempérament (Derbaix et Pham, 1991). Elles nombre de dimensions sous-jacentes. Deux
s’appréhendent « comme un métaconcept recouvrant dimensions émergent clairement (Osgood et
une conjonction de processus physiologiques, Suci, 1955 ; Russell, 1980). La première est la
neurologiques, expressifs, sociaux et autres » (Derbaix dimension « évaluation » ou « plaisir/
et Grégory, 2004). Il s’agit d’une « séquence de déplaisir », qui fait référence à un état positif
changements intervenant dans cinq systèmes organiques et traduit le degré de bien être et de satisfaction
(cognitif, psychophysiologique, moteur, dénotationnel, d’une personne (l’échelle va de
moniteur), de manière interdépendante et synchronisée « désagréable » à « agréable »). La deuxième
en réponse à l’évaluation de la pertinence d’un stimulus est « l’activation », qui représente le degré de
externe ou interne par rapport à un intérêt central pour stimulation, dimension physiologique
l’organisme » (Scherer, 2005). Les émotions sont caractérisant l’activité physique ou la vivacité
caractérisées par un déclenchement rapide lié à un mentale d’un organisme.
événement spécifique et souvent facilement identifiable,
une durée limitée, une survenue involontaire, une
intensité élevée, des antécédents cognitifs faibles et une
La difficulté à mesurer les émotions
modification des composantes comportementales- La mesure des émotions est extrêmement délicate
expressives et psychologiques (Scherer, 2000 ; Derbaix (Derbaix et Pham, 1989). Afin de pouvoir révéler
et Poncin, 2005 ; Derbaix et Filser, 2011). « les quatre aspects » d’une émotion (son intensité,
sa direction, son contenu et la conscience que
l’individu en a) (Derbaix et Pham, 1989), l’idéal
Les différentes approches des serait de pouvoir combiner trois techniques
émotions classiques de mesure : des mesures de la composante
Afin de décrire et de classer les émotions, plusieurs neurophysiologique et biologique, des mesures de
approches ont été développées. Deux grands la composante expressive et des mesures de la
courants de recherche coexistent : composante expérientielle4.
6 Recherche et Applications en Marketing 29(1)

Parce que les changements physiologiques et C’est la raison pour laquelle des mesures de
biologiques occupent une place centrale dans l’expérience subjective sont presque toujours
l’expérience émotionnelle, les mesures du volume préférées en marketing (Bagozzi, Gopinah et Nyer,
sanguin, du rythme cardiaque, de l’activité 1999). Très faciles à mettre en place, peu coûteuses,
électrodermale ou la fréquence respiratoire sont ces mesures sont les seules à pouvoir identifier les
couramment utilisées par les psychologues pour émotions secondaires et à permettre de travailler sur
caractériser la valence et l’intensité des émotions. de gros échantillons. Néanmoins, ces mesures
Elles se développent aujourd’hui en marketing par comportent également quelques inconvénients. On
le biais du neuromarketing, qui utilise les techniques peut s’interroger sur la pertinence d’un simple
issues des neurosciences (Droulers et Roullet, continuum opposant les affects positifs aux affects
2007). Ces méthodes sont en revanche souvent négatifs, car, dans un contexte de consommation,
difficiles à mettre en œuvre, surtout dans un point les deux peuvent coexister (Edell et Burke, 1987 ;
de vente (appareillage coûteux et difficilement Burke et Edell, 1989). Certains termes proposés par
utilisable en magasin ; effet d’instrumentation élevé les échelles antérieures ne sont pas toujours compris.
dans un environnement social ; difficulté et longueur C’est le cas, par exemple, de l’apathie ou de la
des analyses). A titre d’illustration, Gröppel-Klein léthargie (Lichtlé et Plichon, 2004). Enfin, ces
et Baun (2001) ont choisi une mesure de l’activité instruments peuvent pousser les individus à
électrodermale pour évaluer l’activation ressentie rationaliser et à donner des réponses socialement
dans un environnement commercial, le principal désirables5. Plus particulièrement, l’échelle PAD
avantage étant qu’elle intervient en même temps qui est la plus utilisée en marketing, notamment
que la perception des stimuli. Certains appareils dans le contexte de la distribution comprend de
développés plus récemment semblent un peu mieux nombreuses limites : l’impossibilité de connaître la
adaptés à nos contextes : le « Galavactivator » nature exacte des émotions, une mauvaise
(Picard et Scheirer, 2001), un gant portable qui compréhension du répondant et des problèmes
évalue le niveau de conductance et traduit les statistiques (Ferrandi et al., 2002 ; Lichtlé et
valeurs en une intensité lumineuse via une LED ; la Plichon, 2004, 2010 ; Cottet et al., 2011).
« Sentic Mouse » (Kirsch, 1997) ou la « Emotion
Mouse » (Ark et al., 1999), adaptés à l’étude des
émotions sur un site Internet. Toutefois, il est à Les émotions dans la
noter que pour ce dernier instrument, seuls deux distribution
tiers des émotions sont correctement prédits.
Les mesures de la composante expressive se sont Le magasin, source importante
souvent orientées vers l’analyse de l’expression d’émotions
faciale des individus. La mesure la plus connue est le Les émotions qu’un individu peut ressentir dans un
FACS, Facial Action Coding System (Ekman et point de vente sont vastes, diverses et peuvent aller du
Friesen 1975). De nouveaux outils sont apparus : par plaisir au déplaisir, de l’excitation au calme, du stress
exemple, le Computer Expression Recognition à l’anxiété …(Machleit et Eroglu, 2000 ; Lichtlé et
Toolbox (CERT), capable de détecter sept émotions Plichon, 2004). Les études en distribution analysent
basiques à partir de vidéos (Bartlett et al., 2010), ou les émotions dans tous types de magasins : alimentaires
les lunettes émotionnelles (« Expressions glasses ») (Ben Dahmane Mouelhi, 2009), spécialisés (Lemoine,
de Scheirer et al. (1999). Bien que plus objectives et 2003 ; Ben Dahmane Mouelhi et Brée, 2008 ; Ben
permettant de capter les émotions pendant Dahmane Mouelhi, 2009), ou dans d’autres
l’expérience, ces mesures ont plusieurs inconvénients environnements commerciaux comme, par exemple,
lorsqu’on les applique à la distribution : seules les les galeries marchandes… La majorité de ces travaux
émotions « primaires » peuvent être identifiées ; ces se fonde sur le modèle de psychologie environnementale
mesures nécessitent beaucoup de temps, un niveau SOR (stimulus-organisme-réponse) de Mehrabian
d’expertise très élevé, un budget important et ne et Russell (1974) : l’état émotionnel provoqué par
peuvent être utilisées que sur de petits échantillons. les stimuli de l’environnement va entrainer un
Lichtlé et Plichon 7

comportement de fuite ou d’approche. Le plaisir est clients les plus motivés et ayant le plus de besoins
l’émotion qui a l’effet le plus direct et le plus important ressentent les affects plus forts. De la même
sur ce comportement (Chebat et al., 1995), alors que manière, la disconfirmation7 (des attentes ou d’un
les rôles de l’activation et de la dominance divergent autre standard de comparaison) a un effet sur les
selon les travaux (Gröppel-Klein et Baun, 2001 ; états affectifs ressentis en magasin (Muller et al.,
Donovan et Rossiter, 1982). 1991 ; Westbrook et Oliver, 1991 ; Oliver et
Westbrook, 1993 ; Oliver, 1994, 1997, Plichon,
1999). Une disconfirmation positive (performance
Comment influencer les émotions en supérieure aux attentes) engendre des affects
magasin ? positifs (enchantement, extase, allégresse, surprise
L’atmosphère est le premier élément à l’origine des plaisante, soulagement, plaisir…), alors qu’une
émotions ressenties en magasin. Dès 1973, elle a été disconfirmation négative (performance inférieure
définie comme « l’effort engagé pour concevoir des aux attentes) et une mauvaise performance du
environnements d’achat destinés à produire chez magasin provoquent des réponses affectives
l’acheteur des effets émotionnels spécifiques qui négatives (colère, désarroi, consternation,
augmentent alors sa probabilité d’achat ». Analysée déception…) (Oliver, 1997).
de manière holistique (l’atmosphère en général) ou
analytique (étude d’un élément de l’atmosphère)6,
Des particularités à prendre en
son influence sur les émotions a été validée à de
compte dans l’outil de mesure des
nombreuses reprises, dans des magasins variés. Le
émotions en magasin
tableau 1, même s’il n’est pas exhaustif, résume les
différentes émotions provoquées par l’atmosphère Les émotions qu’un consommateur peut éprouver
en se fondant sur les composantes proposées par dans un contexte de distribution sont particulières.
Daucé et Rieunier (2002). Le type d’états affectifs Le consommateur ressent des affects de plus faible
étudié dans les différents travaux dépend, bien intensité que dans d’autres situations (Derbaix et
entendu, de l’instrument de mesure utilisé. Par Pham, 1991 ; Huang, 2001 : Richins, 1997) et ils
ailleurs, en raison de la variété des contextes, des sont de contenu variable (Huang, 2001 ; Richins,
stimuli analysés et des mesures choisies, il est 1997). Selon Chamberlain et Broderick (2007) et
extrêmement difficile de comparer les travaux et les Gröppel-Klein (2011), les émotions en marketing
résultats paraissent parfois contradictoires (Turley sont plus complexes que lorsqu’elles sont étudiées
et Milliman, 2000). Par conséquent, il est ardu, pour dans un cadre expérimental au sein d’un laboratoire.
un distributeur, de savoir sur quels stimuli il doit En effet, les grandes émotions primaires, souvent
jouer pour créer un environnement émotionnel analysées par les psychologues, sont peu ressenties
particulier. C’est d’autant plus vrai que peu d’études au quotidien. Selon une étude transculturelle
analysent les interactions entre plusieurs éléments (Scherer et al., 1986), seuls les trois quarts des
de l’atmosphère. Les émotions provoquées par le sujets déclarent avoir éprouvé de la colère et de la
magasin ne sont pas toujours celles que l’on joie, et un tiers de la tristesse et de la peur dans le
attendait. Une mauvaise gestion de ces facteurs mois qui précède. Pas plus de 10% des sujets disent
(une utilisation non congruente, par exemple) peut avoir ressenti une émotion primaire le jour même
entrainer des réponses affectives négatives et un ou la veille du questionnaire. Dans une étude
sentiment de manipulation (Filser, 2001 ; Lunardo, appliquée à la distribution, Machleit et Eroglu
2009). (2000) montrent que de nombreux items des
Cette difficulté pour le distributeur est accentuée échelles d’Izard et de Plutchik ont des valeurs
par le fait que d’autres antécédents, en plus de moyennes très faibles : la colère, le sentiment de
l’atmosphère du magasin, peuvent provoquer des culpabilité, la honte, la peur, le dégoût ou la tristesse
émotions lors d’une visite en magasin. Par exemple, sont très peu ressentis dans une situation de
Westbrook et Black (1985), Dawson et al. (1990) et magasinage. Au delà de la fréquence, et même s’il
Mc Goldrick et Pieros (1998) montrent que les est toujours intéressant d’analyser ces quelques cas
8

Tableau 1.  L’effet de l’atmosphère sur les émotions ressenties en magasin.


Plaisir Activation Dominance Calme Stress Humeur Intérêt Joie Colère Dégoût Content Surprise Affects Affects Anxiété
Tension positifs négatifs

Facteurs sonores Yalch et Spangenbeg Stratton (1992) Sibéril Lemoine Alpert et Chien-Huang  
(musique (2000) Lemoine et Plichon (1994) (2002) alpert (1990) et Shih-Chia
d’ambiance, Lemoine et Plichon (2000) Gorn, et al., (2006)
bruit, silence…) (2000) Lemoine (2002) (1993) Lombart
Mattila et Wirtz Yalch et Ben Dalmane et al. (2007)
(2001) Spangenberg (1988, Mouelhi et
Lemoine (2002) 1990, 2000) Touzani (2002)
Fei-Fei et al. (2009)Fei-Fei et al. (2009) Chebat et al.
Morrison et al. Morrison et al. (1993)
(2011) (2011)
Facteurs visuels Lemoine et Plichon Bellizzi et al. (1983) Bellizzi et Lemoine Lombart  
(couleurs, (2000) Lemoine et Plichon Hite (1992) (2002) et al. (2007)
lumière, Lemoine (2002) (2000) Brengman Brengman
architecture Bellizzi et Hite Lemoine (2002) et Geuens et Geuens
intérieure, (1992) Bellizzi et Hite (2004) (2004)
propreté, Brengman et (1992)
merchandising, Geuens (2004) Crowley (1993)
espace…) Roullet (2004) Brengman et
Fei-Fei et al. (2009)Geuens (2004)
Fei-Fei et al. (2009)
Facteurs olfactifs Bone et Ellen (1999) Bone et Ellen (1999) Michon Leenders et al. Teller et  
(senteurs Leenders et al. Chebat et Michon et al. (2005) (1999) Denis (2012)
d’ambiance, (1999) (2003) Michon Lombart
odeurs des Daucé (2000) Michon et al. (2005) et Chebat et al. (2007)
produits, …) Michon et al. (2005) Michon et Chebat (2008)
Chebat et Michon (2008)
(2003) Morrison et al.
Michon et Chebat (2011)
(2008)
Morrison et al.
(2011)
Facteurs tactiles Lemoine et Plichon Lemoine et Plichon Lombart  
(matière, (2000) (2000) et al. (2007)
température…)
Recherche et Applications en Marketing 29(1)
Lichtlé et Plichon

Tableau 1. (Cont.)

Plaisir Activation Dominance Calme Stress Humeur Intérêt Joie Colère Dégoût Content Surprise Affects Affects Anxiété
Tension positifs négatifs

Facteurs sociaux Bateson et Hui Stokols (1972) Bateson et Stokols Machleit Michon Michon Michon Michon Michon Mc Elroy Mc Elroy Patterson
(personnel de (1987) Patterson (1976) Hui (1987) (1972) et al. et al. et al. et al. et al. et al. et al. (1990) et al. (1976)
vente, clients, Hui et Bateson Eroglu et Harrell Hui et (2000) (2005) (2005) (2005) (2005) (2005) (1990)
foule…) (1991) (1986) Bateson Bennett
Baker et al. (1992) Bateson et Hui (1991) (1998)
Lemoine et Plichon (1987) Jiunn-Ger
(2000) Mc Elroy et al. Tony et al.
Machleit et al. (1990) (2009)
(2000) Hui et Bateson
Jiunn-Ger Tony (1991)
et al. (2009) Baker et al. (1992)
Lemoine et Plichon
(2000)
Machleit et al.
(2000)
Jiunn-Ger Tony
et al. (2009)
Atmosphère Donovan et Donovan et Rossiter Donovan  
générale Rossiter (1982) (1982) et Rossiter
Donovan et al. Donovan et al. (1982)
(1994) (1994)
9
10 Recherche et Applications en Marketing 29(1)

particuliers, l’expérience nous a montré que Afin que le distributeur puisse définir avec précision
l’intégration de ces rares affects dans un instrument le positionnement affectif de son magasin, cet outil
de mesure peuvent étonner la personne interrogée, de mesure doit comprendre un large spectre
voire la déstabiliser. Demander aux clients s’ils ont d’émotions ressenties dans un point de vente. Les
eu du dégoût, de la peur, de la honte dans un point émotions les plus récurrentes doivent y figurer.
de vente est, pour la majorité d’entre eux, assez Curieusement, ce travail n’a pas encore été mis en
incongru. De notre point de vue, les émotions œuvre. Les chercheurs en distribution continuent en
secondaires, plus complexes et plus en accord avec très grande majorité à utiliser le PAD de Mehrabian
ce que ressentent fréquemment les individus en et Russel (1974), ou, dans une moindre mesure, les
magasin, devraient figurer dans un outil de mesure échelles d’Izard ou de Plutchick. C’est la raison
des émotions. pour laquelle la création d’une nouvelle échelle
Par ailleurs, certains auteurs ont souligné nous a semblé indispensable.
l’apparition de nouvelles émotions dans un contexte
de distribution. Par exemple, d’après Yoo et al.
(1998), les mesures générales ne reflètent pas la Proposition d’une échelle de
nature et la variété des émotions ressenties dans ce mesure adaptée au contexte
cas. L’étude qualitative menée par ces auteurs a mis de la distribution
en évidence des particularités : elle a identifié autant
d’émotions positives que négatives, alors Pour créer cette échelle, nous nous sommes fondées
qu’habituellement un plus grand nombre d’émotions sur le paradigme de Churchill (1979), ainsi que sur
positives sont recensées ; de nouvelles émotions les travaux de Peter (1979, 1981) et d’Anderson et
sont apparues (par exemple la fierté). Enfin, ces Gerbing (1992). La figure 1 détaille les différentes
auteurs ont pu identifier des émotions à orientation étapes.
sociale (l’impression d’être ignoré, fier…), qui, Dans un premier temps, nous avons défini notre
selon eux, sont spécifiques à un environnement construit notre construit (Churchill, 1979). Pour ce
commercial. faire, un retour aux travaux des psychologues a été
Pour Chamberlain et Broderick (2007), il est nécessaire. Mieux comprendre les émotions que
nécessaire de vérifier si les instruments des peuvent ressentir les individus à l’intérieur d’un
psychologues conviennent au champ du marketing. point de vente devait obligatoirement passer par une
Richins (1997), Graillot (1998), Gröppel-Klein étude qualitative. Cette étude exploratoire avait
(2011) vont plus loin et affirment que les instruments pour objectif de mettre en évidence la diversité des
actuels utilisés par les marketers sont inadaptés aux états affectifs ressentis dans un point de vente et de
expériences de consommation. Les outils utilisés faire émerger des items. Elle permettait également
ont été développés à l’origine pour évaluer les de répondre à certaines questions soulevées par
émotions ressenties en psychologie. Or, les mesures l’analyse de la littérature : quels sont les affects
des états affectifs ne peuvent pas être transposés éprouvés par les clients de magasin ? Peut-on dire
d’un cadre d’analyse à un autre sans une adaptation ; que les émotions ressenties en distribution sont de
elles doivent être contextualisées (Richins, 1997 ; plus faible intensité que dans d’autres contextes de
Huang, 2001 ; Lichtlé et Plichon, 2005, 2010 ; consommation ? Le vocabulaire utilisé par les
Cottet et al., 2011). Dès 1998, Rieunier affirmait clients est-il conforme à celui des échelles de
qu’une attention particulière devait être apportée à mesure ?
la création d’outils de mesure des réactions
affectives adaptés aux clients des magasins. Il n’est Etude qualitative auprès des clients
pas suffisant de se contenter de prendre une version
raccourcie des échelles classiques en ne conservant 84 entretiens individuels semi-directifs ont ainsi été
que les émotions pertinentes : il est nécessaire menés. La sélection de l’échantillon devait nous
d’intégrer les affects spécifiques au point de vente permettre d’obtenir un éventail le plus large possible
qui ne sont pas présents dans les mesures antérieures. d’opinions ; nous avons donc choisi des personnes
Lichtlé et Plichon 11

1. Spécifier le domaine du construit - Définition du concept de « réactions affectives »


- Mise en évidence des limites des échelles existantes

2. Etude qualitative 1 : générer des - A partir de 84 entretiens individuels semi-directifs,


énoncés rédaction de 90 items

3. Etude qualitative 2 : vérifier que les - Soumission des items à 4 experts


items soient bien des émotions  suppression de 40 items

4. Etude quantitative 1 - 245 consommateurs interrogés à la sortie d’un


magasin sur les émotions ressenties au cours de leur
visite
- 50 items (échelles de Likert en 7 points)

5. Purifier les mesures - Analyse factorielle en composantes principales et


coefficient alpha de Cronbach
- Analyse factorielle confirmatoire
 Mise à jour de 6 dimensions

6. Etude quantitative 2 - 254 consommateurs interrogés à la sortie d’un


magasin sur les émotions ressenties au cours de leur
visite
- 20 items
- Analyse factorielle confirmatoire
 Confirmation des 6 dimensions

7. Evaluation des validités - Validités convergente et discriminante confirmées


convergente, discriminante et - Validité prédictive confirmée
prédictive

Figure 1.  Les étapes de la recherche (figure adaptée du paradigme de Churchill, 1979).

différentes du point de vue de leur âge, de leur sexe, enseignes de la distribution spécialisée et alimentaire
de leur lieu d’habitation, de l’enseigne fréquentée… provenant de secteurs différents, dans le but
Les répondants ont été interrogés à la fin de leur d’obtenir la plus grande diversité possible d’états
visite. Les entretiens ont porté sur plusieurs affectifs8. Le guide d’entretien figure en annexe 1.
12 Recherche et Applications en Marketing 29(1)

Pour traiter ces données qualitatives, une analyse correspond pas aux émotions primaires ; elles sont
thématique a été effectuée (analyses verticales et complexes.
horizontales) par deux analystes, qui ont ainsi pu Par ailleurs, l’étude qualitative a permis de
confronter leurs résultats. constater que l’intensité et la diversité des émotions
Cette phase a mis en évidence la diversité des étaient variables selon les points de vente : il a été
états affectifs ressentis. L’affect le plus fréquemment logique de constater que les émotions sont plus
exprimé par les répondants est la sensation de calme, nombreuses et plus intenses dans les magasins
de détente (« on se sent apaisé(e) », « j’ai ressenti une Nature et Découverte que chez Norauto, même si
impression de relaxation », « je suis zen », « j’étais elles n’étaient pas inexistantes dans ce dernier cas.
cool »…). L’impression de confort, de bien-être
(« j’ai ressenti du bien-être », « je me suis senti(e) à
Etude qualitative auprès d’experts
l’aise », « on est dans un cocon », « j’étais hyper
bien », « je suis heureux(se) dans ce magasin »…) est Le concept d’émotions étant complexe, quatre
également importante. On trouve ensuite l’impression experts ont ensuite été interrogés, pour évaluer
de liberté physique, ou « liberté de mouvement », l’adéquation de chaque item avec le construit étudié
évaluée positivement ou négativement (« je me suis (les émotions). Ce statut a été conféré à des
senti(e) libre », « ce n’est pas oppressant », « je me chercheurs spécialistes du comportement du
sens emprisonné(e) », « je me sens oppressé(e) », consommateur en magasin, de la mise au point
« j’ai le sentiment d’être comprimé(e) dans une boîte d’échelles de mesure et/ou à des personnes qui
de sardines », « j’avais l’impression d’étouffer »). mènent des recherches sur les émotions et
S’est ajouté un sentiment de liberté plus intellectuelle bénéficient d’une expertise reconnue dans au moins
dont le champ lexical comprend des termes comme l’un de ces trois domaines. Ainsi, la validité de
l’« évasion »: « j’ai l’impression de voyager », « je contenu a été déterminée par des jugements
me sens transporté(e) », « j’avais l’impression d’être d’experts (Rossiter, 2002). Selon cette méthode
ailleurs ». L’activation a également été citée (« j’ai préconisée par Zaichkowsky (1985), et notamment
été énervé(e) », « j’étais excité(e) », « j’étais utilisée par Darpy (2002), une échelle en 3 points a
stressé(e) » ainsi que la satisfaction (« je suis été utilisée : « clairement représentatif du construit /
satisfait(e) », « j’ai été déçu(e) », « je ne suis pas à peu près représentatif du construit / absolument
déçu(e) »…). Au même titre que l’oppression, il pas représentatif ». Lorsqu’un item retenait au
s’agit d’une émotion négative. Elle s’en distingue moins deux jugements favorables, il a été retenu
toutefois, puisque l’activation représente un état de dans la liste à soumettre dans l’étude quantitative.
stimulation. 40 énoncés ont ainsi été supprimés9.
Cette première phase a abouti à une liste de 90
items représentant des affects extrêmement
Première collecte de données
hétérogènes dont l’intensité variait fortement. Si
quantitative : la phase exploratoire
certaines émotions sont de faible intensité, les
résultats montrent qu’il est également possible L’objectif de cette première phase empirique a été
d’éprouver des émotions fortes à l’intérieur d’un de découvrir la structure de cette échelle et de la
point de vente. Le vocabulaire obtenu confirme réduire en supprimant les items les moins bien
notre hypothèse d’une contextualisation des représentés. Les 50 items retenus ont été administrés
émotions. Il est imagé et diffère des échelles auprès de 245 consommateurs, à la sortie de
catégorielles : la peur, la honte, le dégoût, le mépris magasins spécialisés (Célio, les Galeries Lafayette,
n’ont pas été retrouvés. Aucune personne n’a utilisé Decathlon, Zara, H&M, Jules, Etam Lingerie,
les termes « apathie », ou « désespéré », qui Promod, …). Après élimination des « outliers »,
apparaissent pourtant dans le PAD. Des émotions nous avons obtenu un échantillon de 242 individus.
négatives et positives peuvent être éprouvées en Des analyses factorielles ont tout d’abord été
même temps. La majorité des émotions trouvées ne effectuées, afin d’identifier la dimensionnalité du
construit étudié (les émotions ressenties en magasin).
Lichtlé et Plichon 13

Nous avons recodé les items négatifs, afin de pouvoir effectuée sur les mêmes données. Nous avons opté
identifier correctement la dimensionnalité. Les tests pour un modèle d’estimation selon les moindres
de Bartlett (Chi-deux = 2767 ; sign. = 0,000) et de carrés partiels (PLS : Partial Least Squares)
KMO (0,883) ayant donné des résultats satisfaisants, (Tenenhaus et al., 2005). L’approche des moindres
nos données ont pu être considérées comme étant carrés partiels (PLS) a été choisie, en raison de sa
factorisables. Pour déterminer le nombre de facteurs souplesse et de sa fréquence d’utilisation (Valette-
à retenir, nous avons comparé les résultats de Florence, 1989). En particulier, les données peuvent
plusieurs méthodes : en premier lieu la méthode la être qualitatives ou quantitatives (il n’y a pas
plus fréquemment utilisée, le critère de Kaiser, qui d’hypothèse de normalité) et le nombre
consiste à ne retenir que les valeurs propres d’observations peut être limité par rapport au nombre
supérieures à l’unité. En second lieu, nous avons de variables. Une procédure de Bootstrap a été
utilisé des tests statistiques de dimensionnalité, effectuée.
notamment le test parallèle de Horn et test MAP de La fiabilité a été vérifiée grâce à l’alpha de
Velicer (Velicer et al., 2000 ; Velicer et Jackson, Cronbach et au Rhô de Jöreskog (1971). Les
1990). Des rotations Obliques (Oblimin) et résultats pour cette première étude quantitative sont
orthogonales (Varimax) ont ensuite été effectuées très satisfaisants (tableau 2) : tous les alphas et les
pour permettre l’interprétation des facteurs. Une Rhô sont supérieurs ou égaux à 0,79. La validité
démarche itérative a été privilégiée en éliminant convergente a ensuite été testée selon la méthode
successivement les items qui avaient les notamment préconisée par Bagozzi et Baumgartner
caractéristiques suivantes : communalité inférieure à (1994) : les loadings de chaque item sont bien
0,5, loading inférieur à 0,5 ou réparti sur plusieurs supérieurs à 0,6 et significatifs. Par ailleurs, la
dimensions (Churchill, 1979 ; Evrard et al., 2003 ; variance moyenne extraite (AVE) est bien supérieure
Rossiter, 2002). Le coefficient alpha de Cronbach a à 0,5. Enfin, la validité discriminante est également
ensuite permis d’évaluer la cohérence interne de la vérifiée : la saturation des items est forte sur un
mesure. Les items qui entraînaient une baisse de facteur, faible sur les autres facteurs et le Rhô de
l’alpha ont été éliminés à condition que la validité de validité convergente est supérieur au carré des
contenu de l’échelle n’en soit pas appauvrie corrélations que chaque construit partage avec les
(Rossiter, 2002). Deux structures différentes ont autres construits (Fornell et Larcker, 1981). La
donné des résultats satisfaisants : la première en trois validité de trait est donc confirmée.
dimensions (elle explique 59% de la variance) ; la
deuxième explique 72% de la variance et comprend
Deuxième étude quantitative :
six dimensions. La seconde structure a été retenue
l’analyse confirmatoire
car ce résultat a été proche de ce que nous avions
trouvé au cours de notre phase qualitative et met L’objectif de cette deuxième phase quantitative a
mieux en évidence la diversité des émotions été de confirmer la structure en six dimensions, puis
ressenties. Elle nous parait « conceptuellement de vérifier la validité prédictive de l’échelle. Pour
nécessaire » au sens de Rossiter (2002) car, comme ce faire, une deuxième collecte de données en
nous le verrons dans la discussion qui suivra ces magasin a été effectuée auprès d’un échantillon de
résultats, elle intègre des dimensions que l’on 254 personnes, dont le profil socio-démographique
retrouve dans les travaux de certains chercheurs a été proche de celui obtenu lors de l’étude initiale.
(Arnould, 2005 ; Arnold et Reynolds, 2003 ; Babin Les clients ont été interrogés à la fin de leur visite10.
et al., 1994 ; Foxall, 1990 ; Pribram et McGuinness, Les items retenus à la suite de la première collecte
1975). ont été administrés auprès de consommateurs
Les résultats des analyses factorielles nous ont sortant de points de vente variés issus de la
permis d’obtenir six dimensions dont l’alpha est distribution spécialisée (notamment Pier Import,
supérieur ou égal à 0,79. Sur les 50 items de départ, Yves Rocher, L’Occitane, la Fnac…). Les
20 ont été sélectionnés. Afin de vérifier cette « outliers » ont été supprimés. Nous obtenons donc
structure une analyse factorielle confirmatoire a été un échantillon de 225 individus.
14 Recherche et Applications en Marketing 29(1)

Tableau 2.  Fiabilité, validité convergente et discriminante de l’échelle.

Variables Fiabilité Loadings Validité


latentes convergente
(AVE)

  Etude 1 Etude 2 Variables manifestes Etude 1 Etude 2 Etude 1 Etude 2


Plénitude α = 0,85 α = 0,86 - On est cool 0,775 0,779 0,63 0,65
(5 items) ρ = 0,90 ρ = 0,90 -C  ’est chaleureux 0,782 0,780
- On est zen 0,798 0,836
-O  n se sent en harmonie 0,778 0,799
- Je ressens une sensation 0,814 0,814
agréable
Evasion α = 0,85 α = 0,73 - J’ai l’impression de flotter 0,889 0,792 0,86 0,77
(2 items) ρ = 0,93 ρ = 0,88 - Je me sens transporté(e) 0,941 0,937
Nervosité α = 0,83 α = 0,86 - Je suis énervé(e) 0,849 0,865 0,75 0,78
(3 items) ρ = 0,90 ρ = 0,91 - Je suis irritable 0,889 0,864
- Je suis stressé(e) 0,843 0,904
Plaisir α = 0,82 α = 0,87 - Je suis content(e) 0,828 0,855 0,65 0,72
(4 items) ρ = 0,88 ρ = 0,91 - Je me sens heureux(se) 0,811 0,856
- Je ressens du plaisir 0,822 0,841
- Je suis enthousiaste 0,757 0,833
Détente α = 0,79 α = 0,67 - Je suis serein(e) 0,922 0,905 0,83 0,75
(2 items) ρ = 0,91 ρ = 0,86 - Je me sens apaisé(e) 0,892 0,824
Oppression α = 0,83 α = 0,88 -O  n se sent écrasé(e) 0,857 0,824 0,66 0,73
(4 items) ρ = 0,89 ρ = 0,92 - Je me sens emprisonné(e) 0,699 0,813
-O  n se sent oppressé(e) 0,778 0,890
- J’ai eu le sentiment d’être 0,893 0,893
enfermé(e)
Validité discriminante des construits (Etude 1 entre parenthèses)
  Plénitude Evasion Nervosité Plaisir Détente Liberté
Plénitude 1  
Evasion 0,11 (0,11) 1  
Nervosité 0,25 (0,13) 0,00 (0,00) 1  
Plaisir 0,55 (0,27) 0,14 (0,05) 0,20 (0,16) 1  
Détente 0,40 (0,19) 0,09 (0,01) 0,25 (0,21) 0,44 (0,21) 1  
Oppression 0,22 (0,14) 0,00 (0,00) 0,40 (0,32) 0,13 (0,09) 0,15 (0,12) 1

α = Alpha de Cronbach ; ρ = Rhô de Dillon-Goldstein ; AVE = Average Variance Extracted ou variance moyenne extradite.

Le modèle PLS Path Modelling a de nouveau été les valeurs du Rhô de Jöreskog supérieures à 0,8. En
utilisé. Pour évaluer la qualité de ce modèle, nous ce qui concerne la validité convergente, nous
avons là encore vérifié les critères de fiabilité et de constatons pour cette étude également des loadings
validité convergente et discriminante des estimations supérieurs à 0,6 et significatifs, ainsi que des AVE
du modèle de mesure externe. supérieurs à 0,5. La validité discriminante a
Les résultats de cette deuxième phase quantitative également été vérifiée et confirmée, en comparant
sont également présentés dans le tableau 2. Si les AVE aux corrélations entre les facteurs élevées
l’alpha de Cronbach est faible sur les dimensions au carré. Les résultats sont satisfaisants : toutes les
« Evasion » et « Détente », qui comprennent valeurs sont inférieures à la valeur minimale de 0,65
seulement deux items, la fiabilité est confirmée par (AVE de la plénitude).
Lichtlé et Plichon 15

Cette structure en six dimensions est robuste et comprend plusieurs dimensions, par exemple une
reflète bien la diversité des émotions que les stimulation positive et une autre négative (Frijda,
consommateurs peuvent ressentir dans un point de 1989).
vente. Les résultats de notre phase qualitative, qui Enfin, la dernière dimension, l’oppression, permet
avaient mis en évidence une telle diversité, sont de retranscrire des émotions très fortes vécues par les
donc confirmés. personnes que nous avions interrogées dans l’étude
La dimension que nous avons appelée plaisir se qualitative. Elle constitue une limite à l’intensité de
retrouve dans de très nombreuses échelles des l’expérience vécue par le consommateur au cours de
émotions et donne à l’expérience affective son sa visite. L’expérience la plus extrême est l’état de
caractère spécifique (Frijda, 1989). Elle est proche flux, appelé également « état d’immersion » ou
de la dimension « plaisir » du PAD (Mehrabian et « flow experience », qui fait référence à l’expérience
Russell, 1974). Toutefois, notre échelle comporte optimale (Csikszentmihalyi, 1997). Celle-ci est
quatre items au lieu de six. En particulier, on ne possible uniquement en l’absence d’impression de
retrouve pas l’item exprimant la satisfaction contrôle ou d’oppression. Cela signifie que la
(« satisfied–unsatisfied »). Cette absence est tout à dernière dimension des émotions que nous avons
fait justifiée : la satisfaction est un état cognitif et identifiée, l’oppression, peut entraîner des
affectif post-expérience et peut difficilement être comportements de rejet, même si l’offre est
éprouvée pendant la consommation. satisfaisante. Ce résultat est conforme aux travaux de
La deuxième dimension que l’on retrouve dans Foxall (Foxall, 1990 ; Foxall et Greenley, 1999,
les échelles en psychologie est la nervosité. Il était 2000) qui opposent deux types de contextes : les
important de mettre en évidence le fait que, dans un « espaces fermés » et contraignants dans lesquels
environnement commercial, les individus peuvent l’environnement impose des règles et un
éprouver des émotions négatives, qui pourraient comportement, et les « contextes ouverts » dans
être liées à l’aménagement du point de vente ou aux lesquels la pression sociale ou physique est absente ;
facteurs d’atmosphère, comme, par exemple, la le consommateur étant libre et ayant plus de choix.
foule perçue. Cette dimension négative se retrouve Les comportements d’approche sont significativement
également dans d’autres échelles ; elle est parfois plus importants dans les cadres ouverts que dans les
appelée « affectivité négative » (Watson et Tellegen, environnements contraignants (Foxall et Yani-de-
1985 ; Mano et Oliver, 1993). Soriano, 2005). Le fait de ressentir de l’oppression,
Des dimensions spécifiques ont émergé de cette de l’emprisonnement et de l’enfermement est donc
recherche et ne se retrouvent pas dans les échelles directement la conséquence de ce dernier type de
développées antérieurement. C’est le cas, en cadres. Enfin, cette dernière facette est proche de la
particulier, de la plénitude, la première dimension, dimension « dominance » du PAD (Mehrabian et
qui explique la plus grande part de la variance et Russell, 1974). Cette troisième dimension du PAD
représente un état de plaisir et de faible activation. avait été abandonnée par de nombreux chercheurs en
Elle comprend des items qui montrent que les marketing (Russell, 1978 ; Russell et Pratt, 1980 ;
individus se sentent bien dans un magasin. Hui, 1988 ; Donovan et Rossiter, 1982 ; Hui et
L’évasion comprend des items a priori étonnants, Bateson, 1991). Plus facile à comprendre, mieux
mais reflétant, en réalité, des émotions qui peuvent adaptée à notre contexte, la dimension « oppression »
être fortement ressenties dans un point de vente que nous trouvons dans notre échelle est différente :
misant sur le sensoriel. Elles sont apparues très elle a une connotation plus négative, plus affective et
fréquemment lors de notre étude qualitative. met bien en évidence le fait que l’individu peut avoir
En plus de la nervosité, nos études empiriques l’impression de devoir se plier aux règles du
ont fait apparaître une dimension « détente ». Cela distributeur, notamment en ce qui concerne les
signifie qu’il existe en distribution deux dimensions rayons par lesquels il doit obligatoirement passer.
différentes de l’activation et non pas un seul Elle est également plus précise. Sans qu’il y ait un
continuum avec deux pôles extrêmes (forte contrôle ou une manipulation physique du client, ce
activation / faible activation). On retrouve l’idée dernier peut se sentir oppressé par le design du lieu
des psychologues, selon laquelle la stimulation ou par les employés.
16 Recherche et Applications en Marketing 29(1)

Tableau 3.  L’effet des émotions sur la satisfaction modèle aux données est satisfaisante. Les valeurs
(Etude 2). obtenues sont respectivement de 0,85 pour le GOF
Effets sur la satisfaction interne et de 0,99 pour le GOF externe.
Les résultats montrent que plus de 40% de la
Variables Paramètres t satisfaction est expliquée par les émotions ressenties
Plénitude 0,19 16,22 (R2 = 0,42). Les travaux d’Oliver (1997) qui ont
Evasion 0,06 3,25 montré le rôle fondamental des états affectifs pour
Nervosité –0,15 8,25 comprendre la satisfaction des clients sont donc
Plaisir 0,19 14,52 confirmés. D’après nos résultats, plus un client
Détente 0,14 9,09 ressent du plaisir, de la détente et a l’impression de
Oppression –0,13 7,92 s’évader, plus il est satisfait. Par ailleurs, moins il
éprouve de la nervosité et de l’oppression, plus il est
Les valeurs du test t de Student supérieures à |1,960| indiquent satisfait. Les dimensions qui ont le plus d’effet sont
des paramètres significatifs au seuil de 5%.
la plénitude et le plaisir tout d’abord, la nervosité, la
détente et l’oppression ensuite. L’influence de
Validité prédictive : l’influence des l’évasion est beaucoup moins importante, mais tout
émotions sur la satisfaction de même significative. D’un point de vue
managérial, il est nécessaire, au minimum, de
La validité prédictive évalue dans quelle mesure diminuer la nervosité et l’oppression si le
l’échelle proposée permet de prédire un autre distributeur souhaite améliorer la satisfaction des
construit conceptuellement lié au premier. Pour clients. Pour ce faire, nous devrons vérifier que
qu’elle soit confirmée, les résultats doivent être l’environnement du magasin (Donovan et Rossiter,
conformes aux hypothèses issues de la littérature. 1982 ; Bitner, 1992) et son image (Plichon, 1999)
Or, les émotions (plaisir, activation et dominance) sont des leviers comme ils le sont pour le plaisir et
ont un effet sur la satisfaction du consommateur l’activation. Mais un distributeur a, bien entendu,
(Oliver, 1997 ; Machleit et Mantel, 2001; Varela- également intérêt à améliorer les émotions positives:
Neira et al., 2008). C’est donc la relation que nous plénitude et plaisir en premier lieu, détente en
avons voulu vérifier. second lieu.
La satisfaction a été mesurée par l’échelle
d’Oliver, adaptée par Plichon (1999) et réduite à la
suite des analyses factorielles que nous avons Discussion
effectuées. Nous avons trouvé une structure
unidimensionnelle comprenant trois items : « Je « L’expérience de consommation et la quête de
suis satisfait(e) de ma visite dans ce magasin », réenchantement constituent des chantiers de
« Avoir choisi ce magasin pour acheter a été un bon recherche majeurs pour le marketing » (Derbaix et
choix », « J’ai eu une bonne idée quand j’ai décidé Filser, 2011), et plus particulièrement pour le
d’aller dans ce magasin ». marketing de la distribution. Selon Holbrook et
La validité prédictive de l’échelle a été testée en Hirschman (1982), le chaland a recours à son
analysant le modèle de causalité interne par imagination pour fabriquer un scénario de
l’analyse des Path coefficients, en s’appuyant sur le fréquentation du point de vente (fantasies). Lors
test t de Student (tableau 3). Nous avons donc testé de son expérience de magasinage, il ressent des
l’influence de chacune des dimensions des émotions réactions affectives fortes (feelings). Enfin, il
sur la satisfaction. Pour évaluer la qualité globale du retire de cette expérience du plaisir (fun) qui
modèle, l’indice GOF proposé par Tenenhaus et al. justifie a posteriori son choix d’avoir adopté ce
(2005) a été étudié. Le GOF interne concerne la comportement et le pousse à le renouveler (création
performance du modèle structurel ; le GOF externe d’une fidélité). Dans sa théorie culturelle de la
est fondé sur la performance du modèle de mesure. consommation (Arnould et Thompson, 2005),
Plus ils sont proches de 1, plus l’adéquation du Arnould distingue les ressources économiques
Lichtlé et Plichon 17

d’un magasin associées au prix, des ressources impliqués dans la réponse aux événements nouveaux
utopiques qui procurent à l’individu une sensation et inattendus. Il existerait ainsi différentes formes
d’évasion dans un monde imaginaire et des d’activation (Pribram et McGuinness, 1975 ; Gray,
ressources ludiques. 1982, Thayer, 1978, 1989). Etre capable de mesurer
Notre travail apporte sa contribution à la ces différents types d’activation permet de mieux
compréhension de l’expérience que vit un client au retranscrire l’expérience vécue.
sein d’un magasin, en identifiant les états affectifs Toutes les dimensions de notre échelle peuvent
qu’il peut ressentir. Si les anciens outils permettaient donc trouver une justification théorique.
d’identifier les émotions primaires ou de décrire les
niveaux de plaisir, d’activation et de contrôle ressentis, Conclusion, limites et voies
cette nouvelle échelle va plus loin et permet d’affiner
le type d’affect positif ou négatif qu’un client peut
de recherche futures
éprouver lorsqu’il vit une expérience de magasinage. En raison des nombreuses spécificités du contexte
La plénitude, le plaisir, la détente et l’évasion sont des de distribution et de l’inadéquation des échelles
émotions que le chaland peut rechercher (Babin et al., existantes, l’objectif de cette recherche a été de
1994 ; Arnold et Reynolds, 2003). Les dimensions créer une échelle de mesure des émotions
« évasion » et « plénitude » apportent une valeur ressenties dans un point de vente. La création
ajoutée aux mesures du « plaisir » : elles décrivent d’une nouvelle échelle était incontournable. En
mieux l’expérience vécue par le client, permettent de effet, l’instrument de mesure doit avoir un
vérifier si le magasin procure ces ressources utopiques vocabulaire adapté au contexte et familier aux
et d’en évaluer les conséquences sur l’état affectif du clients. Ce constat explique les problèmes de
client. Si « l’évasion » apparaissait dans la littérature validité et de fidélité rencontrés par les chercheurs
(Arnould, 2005 ; Babin et al., 1994 ; Arnold et français avec certaines échelles.
Reynolds, 2003), les distributeurs ne pouvaient pas la L’échelle proposée a six dimensions : la plénitude,
mesurer directement. Notre étude qualitative a mis en la nervosité, le plaisir, l’évasion, la détente et
évidence un point important : au-delà du plaisir d’être l’oppression. Sa fiabilité et sa validité de trait ont été
dans un magasin, le client recherche un mélange de confirmées, ainsi que sa validité discriminante. Cette
calme et de bien-être ; la dimension « plénitude » est échelle est courte et facile à administrer dans un
une mesure de cet état. Le client entre dans ce monde magasin. Il était fondamental que les chercheurs et les
imaginaire, il l’accepte et s’y sent bien. L’oppression, distributeurs puissent, enfin, disposer d’une échelle
quant à elle, souligne l’échec dans l’impression de leur permettant d’évaluer l’effet de l’environnement
liberté et dans l’appropriation de l’espace du magasin, d’un point de vente sur les émotions ressenties par les
qui empêche la libre interaction avec les produits ou consommateurs. Cette échelle se distingue des
un autre individu (Foxall, 1990 ; Foxall et Greenley, précédentes par un plus grand nombre de dimensions.
1999, 2000). Enfin, autre originalité de cet instrument, On peut en déduire qu’elle évalue mieux la diversité
l’activation se décline autour de deux dimensions : la des émotions ressenties dans un contexte de
détente et la nervosité. Nous retrouvons les travaux de distribution. Par ailleurs, elle permet de recenser des
certains chercheurs qui postulaient que l’activation émotions spécifiques à cet environnement commercial,
n’est pas unidimensionnelle. Des structures qui n’étaient pas apparues dans les échelles antérieures:
morphologiquement et fonctionnellement distinctes l’oppression et l’évasion par exemple. Par le test de la
peuvent coexister. La réponse psycho-galvanique peut validité prédictive de cette échelle, nous avons par
s’accompagner en même temps d’une augmentation ailleurs vérifié que les émotions ainsi identifiées
ou d’une diminution du rythme cardiaque ou de la avaient bien un effet sur la satisfaction des
pression sanguine (Obrist, 1981). Comme le soulignent consommateurs, ce qui confirme l’importance pour un
Lanzetta et Kleck (1970), les indices d’activation distributeur de les prendre en compte.
autonomique, électrocorticale et comportementale ne Si une de ses limites est, peut-être, de ne
sont pas liés et peuvent même être opposés sous comporter que vingt items alors que l’étude
certaines conditions. Différents circuits nerveux sont exploratoire en avait fait émerger cinquante, elle
18 Recherche et Applications en Marketing 29(1)

permet en contrepartie de circonscrire la complexité consommateur, les distributeurs ont la possibilité de


du construit pour obtenir les éléments essentiels. différencier leur offre et de répondre aux attentes
Une autre limite concerne la mesure des émotions des clients. Ainsi, l’échelle de mesure des états
par un questionnaire. Selon Gröppel-Klein et Baun affectifs ressentis pourrait servir de vecteur de
(2001), des échelles verbales sont inadaptées pour positionnement et il serait envisageable d’utiliser
mesurer l’activation ; il serait préférable d’utiliser en cet outil pour créer une carte de positionnement
complément des mesures physiologiques, telles que émotionnelle de diverses enseignes concurrentes.
l’activité électrodermale, et de comparer les résultats De plus, si la manipulation de variables d’atmosphère
avec certaines des dimensions que nous avons sollicite les sens des clients pour leur faire éprouver
obtenues. Par ailleurs, nous avons fait le choix, lors des émotions spécifiques, elle peut également
de la phase qualitative, de prendre en compte les réduire leurs émotions négatives. Or, celles-ci sont
émotions les plus récurrentes. Or, il est possible que courantes dans la distribution, comme nous avons
d’autres émotions, plus marginales, puissent pu le constater lors de nos études qualitatives et
apparaître dans un magasin. Leur prise en compte quantitatives. Etre capable de mieux gérer ces
pourrait conduire à des préconisations intéressantes, émotions contribuera peut-être à limiter les affects
notamment au niveau managérial. Enfin, nos études négatifs lors des « achats-contrainte », voire de les
quantitatives étaient essentiellement axées sur des transformer en « achats-plaisir ». Cette échelle nous
magasins spécialisés, et il serait pertinent de tester paraissant parfaitement adaptée pour discriminer
notre échelle dans des environnements plus utilitaires les cadres contraints des cadres ouverts (Foxall,
et moins expérientiels de type hard discount ou 1990, Foxall et Greenley, 1999, 2000), elle nous
supermarché. De la même manière, il serait permettra d’analyser leurs effets sur le comportement
souhaitable de vérifier si cette échelle est valide dans des individus : comportement de rejet ou d’approche,
un contexte culturel différent. En effet, Van Goozen temps passé, achat, exploration… Bien évaluer les
et Frijda (1993) ont montré, à partir d’une étude réactions affectives, c’est également permettre
multiculturelle, les difficultés liées à la traduction du l’introduction dans les questionnaires de satisfaction
vocabulaire exprimant des réactions affectives. ou de qualité de nouveaux indices. Ces indices,
Cette étude réalisée dans six pays souligne que si comme les mesures plus classiques des attributs du
l’on retrouve dans ces différentes cultures les mêmes magasin, permettront de mieux analyser et donc
mots pour exprimer les états affectifs, leur fréquence d’améliorer la satisfaction de la clientèle, notamment
varie fortement. Le vocabulaire serait donc le même, en comprenant mieux le rôle des variables
mais certains mots familiers ou particulièrement sensorielles manipulées par le distributeur sur les
usités en Grande Bretagne ne le seraient pas en six dimensions des émotions identifiées.
France. Les théories constructivistes des émotions
(Averill, 1980) vont encore plus loin et considèrent Remerciements
que les émotions sont des artéfacts culturels dont les Les auteurs remercient les Professeurs Jean-Louis
significations sont élaborées et apprises. En Chandon et Jean Marc Ferrandi pour leurs précieux
anthropologie, reconnue en soi et signifiée aux conseils, ainsi que le Professeur Joël Brée et les lecteurs
autres, l’émotion même la plus intime mobilise un anonymes, dont les commentaires ont permis une
vocabulaire et des mouvements du corps qui amélioration substantielle de cet article.
diffèrent selon les cultures (Le Breton, 2004).
L’universalité de notre échelle, et plus généralement Notes
de toute échelle portant sur les émotions, reste donc
1. Propos cité par Méot V, Marketing Magazine,
à vérifier. décembre 2012 – janvier 2013.
Enfin, cette échelle présente un grand intérêt 2. Dossier de presse « La transformation de la marque
pour tous les distributeurs. Il s’agit en effet d’un – saison 2 », avril 2011, http://www.yves-rocher.
outil permettant d’évaluer l’efficacité de leur com.
environnement commercial. En créant des points de 3. Il est à noter que si le marketing sensoriel a pour
vente suscitant des émotions positives chez le objectif de déclencher des états affectifs positifs, son
Lichtlé et Plichon 19

processus n’est pas toujours direct et peut se faire mieux votre état affectif pendant votre visite dans
par le biais de réactions sensorielles relevant des ce magasin aujourd’hui ? Veuillez indiquer votre
synesthésies (Goudey, 2007). degré d’accord ou de désaccord avec les affirmations
4. Pour une synthèse plus approfondie de ces différents suivantes, en entourant le chiffre correspondant au
instruments de mesures, voir l’article de Derbaix degré d’accord : Dans ce magasin, …… »
et Poncin (1998), Graillot (1998) ou Derbaix et al.
(1994) qui proposent une comparaison des différents
outils de mesure. Références bibliographiques
5. Une solution pourrait être de travailler sur des Alpert J et alpert M (1990) Music influences on mood
échelles iconiques ou à partir d’images, de photos and purchase intentions. Psychology and Marketing
symbolisant chaque émotion (Hupp et al., 2008; 7(2): 109–133.
Vanhamme, 2011 ou Derbaix et Poncin, 2011). Anderson JC et Gerbing DW (1992) Assumptions and
Mais, la mesure des émotions complexes est plus comparative strengths of the two-steps approach:
difficile avec ce type d’outils. comment on Fornell and Yi. Sociological Methods
6. Pour une revue de la littérature des différents and Research 20(1): 321–333.
éléments de l’atmosphère et de leur rôle dans la Ark W, Dryer DC et Lu DJ (1999) The Emotion Mouse.
distribution, voir Turley et Milliman (2000). In: Büllinger HJ et Ziegler J (éd.) Actes du colloque
7. Ce concept est défini comme un processus par lequel HCI International Munich, 818–823.
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sens bien dans ce magasin », « Je me sens à l’aise », Averill JR (1980) A constructivist view of emotion. In:
« On n’a pas de soucis », « Je me sens reposé(e) », « Je Plutchik R et Kellerman H (éd.) Emotion, theory,
me sens entouré(e) », « C’est triste », « J’aime bien research and experience: theories of emotion 1:
être dans ce magasin », « On se sent un peu serré(e) », 305–340.
« J’ai apprécié la visite de ce magasin », « On se sent Babin BJ, Darden WR et Griffin M (1994) Work and/
à l’étroit », « On a l’impression de s’évader », « On or fun: measuring hedonic and utilitarian shopping
a l’impression de retomber en enfance », « C’est value. Journal of Consumer Research 20(4): 644–
idyllique », « On se ressource », « On est dépaysé », 656.
« Ça fait rêver », « On se sent en confiance », « Je Bagozzi RP et Baumgartner H (1994) The evaluation of
suis satisfait(e) », « C’est magique », « On se sent structural equation models and hypothesis testing. In:
comme chez soi », « On a l’impression de voyager », Bagozzi RP (éd.) Principles of Marketing Research.
« On est attentif(ve) », « Je suis émerveillé(e) », « Je Cambridge, MA: Blackwell, 386–422.
suis en extase », « J’ai trop chaud », « J’adore », Bagozzi RP, Gopinah M et Nyer PU (1999) The role of
« C’est enchanteur », « On se sent persécuté », « C’est emotions in marketing. Journal of the Academy of
horrible », « Je me sens surveillé(e) », « J’ai le sentiment Marketing Science 27(2): 184–206.
d’être suivi(e) », « Je me sens dirigé(e) », « On se sent Baker J, Levy M et Grewal D (1992) An experimental
influencé(e) », « J’ai l’impression d’étouffer », « C’est approach to making retail store environmental deci-
envoûtant », « Je suis désorienté(e) », « J’ai les mains sions. Journal of Retailing 68(4, Winter): 445–461.
moites », « Je suis intéressé(e) ». Bartlett M, Littlewort G, Whitehill J, Vural E, Wu T, Lee
10. La phrase d’introduction de l’échelle utilisée est
K, Ercil A, Cetin M et Movellan J (2010) Insights
la suivante : « A un moment précis, les personnes on spontaneous facial expressions from automatic
ressentent une variété de sentiments, d’humeurs expression measurement. In: Curio C, Bulthoff HH
ou d’émotions face à une situation. Par exemple, et Giese MA(éd.) Dynamic Faces: Insights from
passer du temps dans ce magasin est une situation Experiments and Computation. Cambridge, MA:
qui pourrait produire certaines émotions. Celles-ci MIT Press.
peuvent être différentes d’une visite à l’autre. Bateson JEG et Hui MKM (1987) A model of crow-
Pouvez-vous indiquer lequel de ces mots décrit le ding in the service experience empirical findings. In:
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Lichtlé et Plichon 25

Annexe 1 – Le guide (description très détaillée en reprenant la visite du


d’entretien utilisé lors de la début à la fin)
Donnez des adjectifs qui permettraient
phase qualitative
d’expliquer ce que vous avez ressenti dans le
Introduction : présentation, consignes (respect de magasin.
l’anonymat, importance des réponses…). Est-ce que vous vous êtes senti(e) bien quand
vous étiez dans ce magasin ? (relances possibles :
Avez-vous ressenti du plaisir à vous promener dans
1. Attitude vis-à-vis de la distribution
ce magasin ?). Décrivez cette sensation. (à
en général
détailler). Quelles en sont, selon vous, les raisons ?
D’une manière générale, que pensez-vous des (à détailler)
magasins ? Si vous n’avez pas l’impression de vous être
senti(e) bien, veuillez détailler ce que vous avez
- en positif, avantages ressenti ; expliquez pourquoi.
- en négatif, inconvénients Comment vous êtes-vous senti(e) physio­
logiquement dans ce magasin-? (relances possibles:
Quels sont les magasins que vous fréquentez vous aviez l’impression que votre cœur battait vite ?
régulièrement ? Pourquoi ? vos mains étaient-elles moites ou sèches ? …)
Description d’un exemple d’une visite Décrivez cette sensation avec vos propres mots.
appréciée : Racontez, avec le plus de détails Qu’est-ce qui, d’après vous, explique le fait que
possibles, une visite que vous avez particulièrement vous avez éprouvé ce type d’émotions ?
appréciée, en décrivant ce que vous avez ressenti Aviez-vous déjà ressenti ce type d’émotions
aux différents moments de votre visite : en positif, dans un autre magasin ? Si oui, lequel ?
et en négatif. (Description de ce qui s’est passé et des
Description d’un exemple d’une visite peu sentiments et émotions ressenties).
appréciée : A l’inverse, décrivez une visite dans un
magasin que vous n’avez pas du tout apprécié. Analyse des conséquences. Finalement, quelle idée
globale avez-vous de ce magasin ?
2. Motifs et description de la visite Si vous deviez décrire ce magasin à quelqu’un qui
dans le magasin n’en a jamais entendu parler, que lui diriez-vous ?
Ce magasin vous a-t-il donné envie de revenir ?
Venez-vous régulièrement dans ce magasin ?
Pouvez-vous m’expliquer pourquoi vous êtes Extrapolations.  Pouvez-vous me décrire quel serait,
venu(e) aujourd’hui ? selon vous, un magasin idéal, dans lequel vous
Description de la visite d’aujourd’hui : auriez envie de rester longtemps ? (relances : émo-
Pouvez-vous me décrire en détail votre visite, c’est- tions probables qu’on ressentirait)
à-dire avec le plus de détails possible, de votre Pouvez-vous me décrire le magasin de tous les
entrée dans le magasin jusqu’à maintenant. cauchemars ? (relances : émotions probables qu’on
Perception de l’ambiance du magasin : Que ressentirait)
pensez-vous de l’ambiance qui règne dans ce magasin?
(relances sur les différents facteurs d’ambiance). 4. Identité
Sexe
3. Emotions ressenties dans le
Profession
magasin visité
Age
Comment vous êtes-vous senti à l’intérieur de ce Situation familiale
magasin ? (relances possibles : Quelles sont les Avez-vous d’autres éléments à ajouter ou d’autres
sentiments ou émotions que vous avez ressentis ?) idées qui nous permettraient d’enrichir cette étude ?
Qu’avez-vous éprouvé en positif ; en négatif ?
Merci pour votre collaboration !
26 Recherche et Applications en Marketing 29(1)

Annexe 2. Le questionnaire final

A propos de votre humeur du moment…


A un moment précis, les personnes ressentent une variété de sentiments et d’humeurs face à une situation. Par
exemple, passer du temps dans ce magasin est une situation qui pourrait produire certains sentiments. Ces émotions
peuvent être différentes d’une visite à l’autre. Pouvez-vous indiquer lequel de ces mots décrit le mieux votre état
affectif pendant votre visite dans ce magasin aujourd’hui.
Veuillez indiquer votre degré d’accord ou de désaccord avec les affirmations suivantes, en entourant le chiffre
correspondant au degré d’accord :
  Pas du tout Tout à fait
d’accord d’accord
Quand je suis dans ce magasin:  
Je suis serein(e) 1 2 3 4 5 6 7
C’est chaleureux 1 2 3 4 5 6 7
Je suis stressé(e) 1 2 3 4 5 6 7
Je suis content(e) 1 2 3 4 5 6 7
J’ai eu le sentiment d’être enfermé(e) 1 2 3 4 5 6 7
Je me sens apaisé(e) 1 2 3 4 5 6 7
Je ressens une sensation agréable 1 2 3 4 5 6 7
Je me sens heureux(se) 1 2 3 4 5 6 7
On se sent oppressé(e) 1 2 3 4 5 6 7
Je ressens du plaisir 1 2 3 4 5 6 7
On est cool 1 2 3 4 5 6 7
Je me sens transporté(e) 1 2 3 4 5 6 7
On se sent écrasé(e) 1 2 3 4 5 6 7
On est zen 1 2 3 4 5 6 7
Je suis irritable 1 2 3 4 5 6 7
Je me sens emprisonné(e) 1 2 3 4 5 6 7
Je suis enthousiaste 1 2 3 4 5 6 7
J’ai l’impression de flotter 1 2 3 4 5 6 7
On se sent en harmonie 1 2 3 4 5 6 7
Je suis énervé(e) 1 2 3 4 5 6 7
Je rêve 1 2 3 4 5 6 7

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