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Lecture analytique de la scène 4, acte II, du début jusqu'à « je viens vous retrouver

dans un quart d'heure »

Dans la scène 4, acte 2 de la pièce Dom Juan, le spectateur assiste à une véritable scène
de comédie : Dom Juan, séducteur invétéré, se trouve face à deux femmes qu’il a charmées et
auxquelles il a promis le mariage : Mathurine et Charlotte. Une dispute éclate entre les deux
paysannes, à l’issue de laquelle, ces dernières exigent de connaître le nom de la future épouse de
Dom Juan. Le célèbre séducteur va alors se tirer, avec un certain brio, de ce mauvais pas.
La lecture du texte nous invite à nous demander en quoi la dispute des deux paysannes
fait-elle naître le comique.

I) La dispute de Mathurine et Charlotte

a) Une dispute comique


La dispute entre les deux paysannes fait naître une scène de farce (genre apparu au MA :
comédie courte qui fait rire le public au moyen d’un comique grossier) C’est, tout d’abord, la
situation qui est comique. Chacune assure être la préférée de DJ, lequel donne discrètement raison
aux deux femmes. Le conflit est, donc, inévitable. Il repose, avant tout, sur un comique de
mots. Effectivement, nous pouvons noter que les répliques de Mathurine et Charlotte se font écho
en témoignent les parallélismes de construction qui rythment toute la scène. Alors que
Mathurine affirme : « C’est moi que Monsieur a vue la première. », Charlotte lui rétorque : « S’il
vous a vue la première, il m’a vue la seconde ». De la même manière, lorsque Charlotte demande :
« Est-ce, Monsieur, que vous lui avez promis de l’épouser ? ». Mathurine poursuit en
questionnant : « Est-il vrai, monsieur, que vous lui avez donné parole d’être son mari ? ».
Leur langage populaire, en outre, participe au comique de mots dans la mesure où elles
déforment certains termes : « vlà », « al l’assure ». Mais plus encore, les attaques que les
paysannes se lancent prêtent à sourire. La périphrase utilisée par Mathurine pour désigner Dom
Juan est indéniablement drôle : « le marché des autres ». Celui-ci est réduit à un jouet que se
disputent les deux femmes. Le pronom « moi » est répété à de nombreuses reprises : « c’est
moi, et non pas vous, qu’il a promis d’épouser. », « c’est moi, vous dis-je. », « c’est moi, encore
un coup. » et montre comment les deux personnages sont ridicules à insister, tout à tour, pour
avoir raison. Cependant, le paroxysme de cette querelle féminine est sans doute atteint lorsque
Mathurine et Charlotte en appellent au secours, à l’aide de Dom Juan pour mettre fin au conflit
alors qu’il en est tout bonnement à l’origine. Si le séducteur était parvenu à demeurer spectateur
de la dispute et non acteur, il va être, toutefois, contraint à s’expliquer. La présence du verbe
de volonté : « je veux que monsieur vous montre votre bec jaune », « je veux que monsieur
vous rende un peu camuse » suivi de l’impératif : « videz la querelle, s’il vous plaît » et « mettez
nous d’accord monsieur » sortent Dom Juan du silence.

b) Une dispute rythmée


Dans cette scène, les répliques fusent. Effectivement, les
nombreuses stichomythies participent à la rapidité de l’échange : « Vous allez voir. Vous allez
voir vous-même ». Nous pouvons également observer que les interventions de Mathurine et
Charlotte sont de plus en plus brèves au fil de l’extrait. Les questions : « Monsieur, que faites-
vous donc là avec Charlotte ? » ou « Qu’est-ce que c’est donc que vous veut Mathurine ? »
laissent place à deux répliques extrêmement courtes constituées seulement d’un verbe à
l’impératif : « Dites. » et « Parlez ». Charlotte est même interrompue par Dom Juan qui lui coupe
la parole comme l’indique les aposiopèses : « Je... » Il y a, ainsi, une forme de gradation
ascendante dans la querelle qui perdure même après la tirade de Dom Juan puisque les deux
paysannes continuent à se provoquer, Charlotte déclarant : « Je suis celle qu’il aime, au moins »,
ce à quoi Mathurine répond : « C’est moi qu’il épousera ».

II) La manipulation de Dom Juan

a) Le double jeu du séducteur


Dom Juan, en plus d’être à l’origine de la dispute, l’orchestre d’une main de maître. Il
apparaît tel un metteur en scène qui dirige le jeu de Mathurine et Charlotte, lesquelles deviennent
ses marionnettes. En s’interposant entre les deux paysannes, il limite leurs interactions. En effet,
les répliques adressées à voix basse à chacune des jeunes femmes, comme le mettent en exergue
les didascalies : « bas à Charlotte / bas à Mathurine », lui permettent de rester le maître de la
scène et de manipuler Mathurine et Charlotte sans qu’elles s’en rendent compte. Elles rendent,
en outre, le spectateur complice de ce stratagème ce qui nourrit l’humour de la scène.
Les parallélismes de construction, que nous avons pu observer dans les prises de parole des
paysannes, caractérisent, cette fois-ci, les répliques de Dom Juan : « Laissez-la faire », « Laissez-
la dire ». Il est vrai qu’en définitive, Dom Juan ne fait rien d’autre que de répéter la même réplique
quelque peu modifiée à toutes les deux. Les questions rhétoriques : « N’ai-je pas deviné ? »
ou « Pouvez-vous avoir cette pensée ? » et les affirmations qu’il formule : « Je gage qu’elle va
vous dire... » / « gageons qu’elle soutiendra … » et peuvent nous faire sourire car il prétexte
avoir le pouvoir de deviner ce que vont dire les jeunes femmes ce qui est évident puisque c’est
celui qui maîtrise leurs répliques. Toutefois, les deux paysannes vont l’obliger à quelques
justifications.

b) Les qualités oratoires


Lorsque DJ est invité expressément par Charlotte et Mathurine à clarifier la situation, il
apparaît pour la première fois mal à l’aise comme l’indique le participe passé « embarrassé »
figurant dans la didascalie : « embarrassé leur dit à toutes les deux ». Néanmoins, cela est
l’occasion pour le spectateur d’observer les qualités d’orateur du séducteur. Effectivement, sa
prise de parole traduit une bonne connaissance de la rhétorique. Il faut avouer que le début de sa
réplique avec l’utilisation d’une modalité interrogative révèle son embarras : « Que voulez-vous
que je dise ? » Pourtant, il se reprend bien vite et multiplie les questions rhétoriques qui ont
pour but de provoquer la confusion dans l’esprit de ses prétendantes : « Est-ce que chacune de
vous ne sait pas ce qui en est, sans qu’il soit nécessaire que je m’explique davantage ? Pourquoi
m’obliger là-dessus à des redites ? ». Il se présente comme fatigué de devoir se justifier et rejette
la faute sur Mathurine et Charlotte. Il dénigre la dispute des deux paysannes qu’il voit comme un
enfantillage. Paroxysme de l’ironie, il déclare que la parole est vaine, que seules les actions
importent alors qu’il aime se servir de ses qualités oratoires pour manipuler les paysannes : « Tous
les discours n’avancent point les choses ; il faut faire et non pas dire, et les effets décident mieux
que les paroles. ». Enfin, l’utilisation du futur : « l’on verra, quand je me marierai, laquelle des
deux a mon cœur. » semble annoncer le dénouement de ce conflit. Cependant, l’apparition, à
nouveau, des répliques adressées à voix basse à Mathurine et Charlotte montre que cette querelle
est sans fin.

Cette scène possède de nombreux ressorts comiques : la dispute entre les deux paysannes,
la complicité entre le public et DJ, le double jeu de celui-ci. DJ apparaît comme un fin
manipulateur. Le conflit, alors, entraîne le rire du spectateur. Pourtant, il n’est pas toujours
synonyme d’humour comme cela est le cas dans Rhinocéros d’Eugène Ionesco où la querelle de
Jean et Béranger va révéler deux visions opposées de l’humanité.

Dom Juan : Acte II, scène 4

Extrait : du début jusqu’à “je viens vous retrouver dans un quart d’heure”

Introduction

1. Situation du passage

• Comédie des paysans qui constitue l’acte II.


• Coupure par rapport à la fin de l’acte I : on attendait vengeance d’Elvire + nouvelle intrigue
amoureuse de DJ. Or il y a une ellipse : cette nouvelle intrigue a échoué et on l’entend raconter
par Pierrot, mais on ne l’a pas jouée. On n’entend plus parler d’Elvire, sauf dans la scène 5, qui
précipite le changement d’acte !
• Double rupture, temporelle et spatiale (changement de décor).
• Situation de l’intrigue au début de la scène (ce que le spectateur sait déjà) : DJ a séduit Charlotte
et lui a promis le mariage. Il s’est débarrassé de son fiancé. Mathurine, qu’il a également séduite
chez les paysans qui l’ont recueilli, arrive -> DJ pris au piège.
2. L’extrait

• Échange extrêmement rythmé : répliques courtes.


• Types de personnages // farce : mari trompé et de situation sociale modeste (paysan), femme
infidèle, femmes en colère qui se crêpent le chignon, séducteur...
• Convention théâtrale poussée jusqu’à l’extrême : les modes d’adresse de la parole, où il est
possible de se faire entendre d’un personnage mais pas de l’autre, tout se rendant audible pour
le spectateur (double énonciation).
• Étapes principales // modes d’adresse de la parole :
- C et M se parlent par l’intermédiaire de DJ qui les interrompt,
- C et M se parlent directement, DJ s’adressant tjrs alternativement à l’une et l’autre pour
les induire en erreur,
- puis elles acculent DJ, sommé de parler, qui se met à tenir un double langage avant de
prétexter un ordre à donner pour s’enfuir.

3. Axes de lecture

• Comment exploite-t-on au maximum la convention théâtrale, comment parvient-on à prolonger


le dialogue impossible ? = mécanique farcesque.
• Quel est le sens du rire provoqué par cette mécanique ? Farce au 1er degré, où l’on rit des
ridicules stéréotypés des personnages, ou bien critique du séducteur ?
• Quelle mise en scène ?

→ 3 étapes pour l’analyse :


1. Voir en quoi on a affaire à une scène de comédie
2. Mécanique verbale et gestuelle --> farce
3. critique du séducteur

I. Une scène de comédie

A. Comique de situation

• Mariage proposé aux deux femmes, et confrontation = situation gênante (soulignée par le “ah
ah” de Sg au début de la scène = amusement, crainte ? double jeu de Sg possible ici), proche de
celle de “l’arroseur arrosé”.
• DJ pris au piège met en place une situation de communication comique en elle-même : là aussi
comique de situation : le séducteur parvient malgré à “embrouiller” les deux paysannes.
• Comique encore dans le fait qu’il leur coupe la parole (de façon répétitive), puis qu’il les induit
en erreur, puis qu’il s’en sorte : il parvient à ne jamais fournir l’explication attendue par les femmes
mais aussi par les spectateurs = prouesse qui amuse. Situation qui évolue sans jamais se
résoudre, et dont le protagoniste sort indemne. Rire qui naît du retardement continuel qu’on
prolonge à l’extrême.

B. Comique de caractère

• Sang-froid de DJ en pareille situation, et sens de la manipulation. Sa maîtrise du langage et son


invention étonnent, surprennent.
• Sincérité des deux femmes = contraste. Le décalage entre l’attitude de DJ et la leur provoque
le rire.
• Opposition des deux femmes = 2 caractères “forts” face à face.
• Franc-parler, agressivité qui contraste avec l’attitude des personnages “nobles”. Là aussi,
décalage comique.
• On peut aussi s’interroger sur le double jeu de Sg, comique en lui-même.

C. Comique de mœurs

• Rêves d’émancipation des deux JF... VS le cynisme du libertin.


• Une certaine méchanceté vis-à-vis de Pierrot, ridicule petit paysan...
→ On a bien affaire à une scène de comédie, qui joue des décalages entre situation et parole,
entre caractères, pour créer des contrastes susceptibles de créer le rire chez le spectateur.

II. Une mécanique de farce

Ce que cherche la farce : l’efficacité. Le rire immédiat. D’où le recours à des procédés directs,
simples, répétitifs = une certaine mécanique.

A. Mécanique verbale

1. Effets de parallélisme et de symétrie

• Convention théâtrale : Dj peut parler à l’une des deux paysannes sans se faire entendre de
l’autre. Or elles ont toutes deux la même revendication : celle d’être une promise du beau
monsieur qu’est DJ.
• Dj parle pour empêcher de parler / pour discréditer chaque femme aux yeux de l’autre (“souffler
sur le feu”). Reprise des mêmes idées en termes différents --> rire typique de la farce.
• Emploi récurrent de l’impératif : « Ne lui dites rien, c’est une folle / Laissez-la là, c’est une
extravagante /Laissez-la faire / laissez-la dire = parallélisme syntaxique (présentatifs en 1),
lexical (folle / extravagante).

2. Vivacité du rythme

• Répliques de plus en plus courtes notamment l’accélération finale avant la tirade = tension
dramatique.
• Tirade de DJ = contraste, rupture du rythme = surprise = rire.
• Tirade elle-même construite sur la mécanique de l’échange, avec des répliques brèves
adressées “bas” à chacune des deux paysannes à l’intérieur même du discours (changements
brusques et rapides de situation d’énonciation au sein même de la tirade = là aussi surprise,
décalages et rire).

B. Mécanique scénique

S’adresser à voix basse à chacune = mouvement de DJ indispensable.


Quelles solutions scéniques ?

1. Première partie
• Nécessaire prise en compte des déplacements de M et C dans leur tentative de se parler.
• DJ au milieu. Leurs mouvements de tête (elles tournent autour) à elles / ses mouvements à lui
? Interprétation totalement ≠ suivant qu’il bouge ou pas. Si on veut faire ressortir le manipulateur,
il bouge peu, et elles bougent. Si on veut insister sur le fait que l’action risque de lui échapper,
c’est lui qui bouge.

2. Deuxième partie
• Progression nécessaire : M et C cherchent à se parler et y parviennent. Donc rapprochement
nécessaire.
• Position de DJ qui doit à ce moment-là évoluer. Centre, mais mise en valeur de la confrontation
des deux f, et retrait de DJ.
• Là aussi, plusieurs choix : mettre en valeur sa distance, ou au contraire son habileté. Peut-il par
exemple se mettre du côté de l’une d’elle ou de l’autre ?

3. Troisième partie
• DJ pris au piège. C’est donc aussi un piège physique qui doit être mis en place, et pas seulement
verbal. → Où et comment, sur scène, le personnage va-t-il se retrouver “coincé” ?
• Piège dont il échappe. Où/comment se trouve-t-il pour pouvoir s’esquiver ? Quelle issue lui
ménage-t-on ? Passe-t-il entre les deux femmes ? Reste-t-il derrière ?
→ Chacune des solutions scéniques choisie influe directement la façon dont on va percevoir le
personnage. Justement, on peut s’intéresser au décalage qui s’opère avec sa propre tirade de
l’acte I.

III. Les ridicules du séducteur

A. L’inconstance n’est pas si glorieuse que DJ veut bien le faire croire

• Certes, on pourrait croire à l’habileté du personnage, qui parvient à échapper à ses


responsabilités, en s’appuyant sur l’hostilité réciproque des deux femmes.
• Mais cette parade est farcesque, grossière, tire le personnage, précisément, vers la farce.
L’efficacité de son procédé est d’ailleurs précaire : elles finissent par se parler, puis par l’obliger à
parler.
• Il n’est pas “maître” de la situation, il s’en échappe sans avoir rien résolu.
• Le passage d’une femme à l’autre, décrit par lui-même dans sa tirade comme une conquête,
apparaît ici sous son angle un peu grotesque : le libertinage amoureux est avant tout une
mécanique.

B. Ambiguïté du personnage de DJ

• Devient-il un personnage de farce, impliqué, ou reste-t-il à distance ? L’action lui échappe-t-elle


totalement ou s’en amuse-t-il ? Pas de réponse définitive donnée par le texte... seul le lecteur
et/ou le metteur en scène peut donner sa réponse.
• Conquérant ou capitan ? Exploits imaginaires ? Il n’a finalement conquis personne !
• Personnage cruel ? Il a conquis le cœur de jeunes beautés qu’il abandonne à leur sort (il les a
montées l’une contre l’autre), une fois qu’il est assuré d’en être aimé ? C’est alors le DJ tel que le
définit Sg, “grand seigneur méchant homme”, qui profite de sa qualité de noble et de son rang
dans la société pour éblouir de naïves paysannes. Plaisir autocentré... Part de jeu ?

Conclusion

• Scène qui marque apogée du comique dans l’acte II. Pas seulement un comique de
divertissement.
• Contribue à rendre difficile la catégorisation de la pièce. Comédie, tragédie, farce ?
• Enrichit l’ambiguïté du personnage.
• Ambiguïté qui renvoie le lecteur / spectateur à lui-même quant à l’attitude attendue vis-à-vis
du personnage : nous fait-il rire des deux paysannes, ou rit-on des ridicules du séducteur ? =
rejoint la “grande” comédie, celle qui pousse à la réflexion. Qu’est-ce que les dévots y condamnent
: leurs propres peurs de se voir, dans le fond, comme DJ ?

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