Convention de Vienne
Ouvrages de Référence :
Malanczuk, Peter, Akehurst’s modern introduction to international law, 7th edition,
2002, Routtledge, London. (pour tous les commentaires en anglais)
Cahier du séminaire de Droit international public, prof. Distefano, Université de
Genève, 2001-2002
Notes de séminaire de Droit international public, prof Chetail, IUHEI, Genève,
2003.
Table des matières
Un traité est un acte juridique conventionnel (en opposition à un acte juridique unilatéral). Un
acte juridique est une opération juridique (negotium) consistant en une manifestation de la
volonté ayant pour objet et pour effet de produire une conséquence juridique ( = effets de
droit).
‘Un traité est une manifestation des volontés concordants imputables à deux ou à
plusieurs sujets de droit international et destinée à produire des effets de droit selon les
règles du droit international.’ Reuter, P
La CVDT contient la plupart des règles coutumières relatives aux traités internationaux
conclus par écrit [ratione materiae] et entre Etats [ratione personae], mais elle n’est
applicable qu’après l’entrée en vigueur, entre lesdits Etats, de la CVDT [ratione temporis].
Puisque le Traité est le contenu de l’accord (negocium) et non pas son support matériel
(instrumentum), le texte du traité peut être consigné dans un instrument unique ou dans deux
ou plusieurs instruments connexes . La dénomination donné par les partis à l’accord est
irrélevant car ce qui compte c’est son régime juridique (Charte, accord, protocole,
convention, traité, etc.).
La CVDT exclue de son champs d’appréciation les traités non écrits, les traités entre des
autres sujets du droit international que les Etats, et les traités régis par le droit interne car ces
traités sont régis par des autres règles du droit coutumier que celles codifiés par la CVDT .
La CVDT n’est pas rétroactive car même si la plupart de ce dispositions codifient le droit
général coutumier dans la matière, il y en a des dispositions qui représentent
un développement progressif du droit international.
Procédure coutumière : La production des pleins pouvoirs signifie que ceux qui négocient
représentent pleinement l’Etat.
2. En vertu de leurs fonctions et sans avoir à produire de pleins pouvoirs, sont considérés
comme représentant leur Etat:
a) les chefs d'Etat, les chefs de gouvernement et les ministres des affaires étrangères,
pour tous les actes relatifs à la conclusion d'un traité;
b) les chefs de mission diplomatique, pour l'adoption du texte d'un traité entre l'Etat
accréditant et l'Etat accréditaire;
c) les représentants accrédités des Etats à une conférence internationale ou auprès
d'une organisation internationale ou d'un de ses organes, pour l'adoption du texte d'un traité
dans cette conférence, cette organisation oucet organe.
Dans le cadre d’une conférence la pratique actuelle prône le consensus, c’est à dire qu’aucun
Etatne rejette formellement pas le texte en négociation. Dans le cadre d’une OI les principes
sont élabores par l’ OI, puis le texte est examiné par des comités restreints (navettes entre
Etats) pour ensuite être voté par l’Assemblée générale.
This article describes what actually happens at most of modern conferences, but each
conference adopts its own rules concerning voting procedures. Article 9(2)therefore
represents progressive development rather than codification. The adoption of the text does
not, by itself, create any obligations. A treaty does not come into being until two more
states consent to be bound by it, and the expression of such consent usually comes after the
adoption of the text and is an entirely separated process.
La fin de la négociation consacre l’adoption du texte final, qui est divise en trois parties :
lepréambule (sans force contraignant, énumère le but des parties donc est important pour
l’interprétation postérieure du traité) ; le dispositif ( les articles et dispositions finales, dotée
de force obligatoire) et les annexes ( partie intégrante du traité donc doté de force
obligatoire).
Accord en forme simplifié : la signature engage définitivement l’Etat. Utilisé dans des
accords économiques ou militaires pour des raisons pratiques (plus efficace et plus rapide) et
des raisons politiques (permet à l’exécutif de se libérer du contrôle du parlement).
Convention de Montego Bay : Certains Etats ont adopté le traité en forme simplifiée.
Il s’agit d’un traité bilatéral. Après la négociation les Etats partis font un échange des lettres
dans lesquelles le texte des engagements souscrits est intégralement reproduit et le
consentement de l’Etat à être lié par le traité est inclus. Normalement, le traité entre en
vigueur lorsque chaque parti a reçue l’instrument ayant le consentement des deux partis.
The difference between accession (or adhesion) and signature or ratification, is that the
acceding state did not take part in the negotiations which produced the treaty, but was invited
by the negotiating states to accede to it. Accession is possible only if it is provided for in the
treaty, or if all the parties to the treaty agree that the acceding state should be allowed to
accede.
Accession has the same effects as signature and ratification combined.
Article 17 Consentement à être lié par une partie d'un traité et choix entre des dispositions
différentes
1. Sans préjudice des articles 19 à 23, le consentement d'un Etat à être lié par une partie d'un
traité ne produit effet que si le traité le permet ou si les autres Etats contractants y
consentent.
2. Le consentement d'un Etat à être lié par un traité qui permet de choisir entre
des dispositions différentes ne produit effet que si les dispositions sur lesquelles il porte sont
clairement indiquées.
Article 18 Obligation de ne pas priver un traité de son objet et de son but avant son entrée en
vigueur
Un Etat doit s'abstenir d'actes qui priveraient un traité de son objet et de son but:
a) lorsqu'il a signé le traité ou a échangé les instruments constituant le traité sous réserve de
ratification, d'acceptation ou d'approbation, tant qu'il n'a pas manifesté son intention de ne
pas devenir partie au traité; ou
b) lorsqu'il a exprimé son consentement à être lié par le traité, dans la période qui précède
l'entrée en vigueur du traité et à condition que celle-ci ne soit pas indûment retardée.
Section 2: Réserves
« l'expression «réserve» s'entend d'une déclaration unilatérale, quel que soit son libellé ou
sa désignation, faite par un Etat quand il signe, ratifie, accepte ou approuve un traité ou
y adhère, par laquelle il vise à exclure ou à modifier l'effet juridique de certaines
dispositions du traité dans leur application à cet Etat »; CVDT art2 §1 litt. D
« Une déclaration interprétative est une déclaration unilatérale, quel que soit son libellé ou
sa désignation, faite par un Etat, par laquelle il vise à préciser ou à clarifier le sens ou la
portée du TI ou certaines de ses dispositions ». Pellet, Alain
La CVDT suit l’avis de la CIJ, selon laquelle l’Etat qui a formulé et maintenu une réserve
(Etat réservataire ) à laquelle « une ou plusieurs parties à la Convention font objection (Etat
objecteur simple ou radical), les autres parties n’en faisant pas, peut être considéré comme
partie à la Convention, si ladite réserve est compatible avec l’objet et le but de celle-ci ; il ne
peut l’être dans le cas contraire ». (l’avis consultatif sur les Réserves à la convention pour la
prévention et la répression du crime de génocide de 1951)
Remarque : Une réserve à un traité bilatéral implique la réouverture des négociations du
traité entre les deux Etats.
Les traités de droits de l’homme établissent des régimes objectifs, publics qui doivent être
mises en œuvre de manière uniforme. Les traités de droits de l’homme constituent un intérêt
commun, on a l’absence d’intérêts propres des Etats. De ceci, on déduit l’inadmissibilité
de réserves pour ce type de traités.
La plus grande différence est que tous les traités de droits de l’homme instaurent un
comité qui veille sur l’application de ces traités comme par exemple le comité contre la
torture qui reçoit des rapports des Etats membres ainsi que des plaintes individuelles.
Une réserve ne peut être émise qu’au moment où l’Etat donne l’expression de son
consentementà être lié par le traité. L’émission d’une réserve tardive, c’est à dire, après la
signature, la ratification, l'acceptation, l'approbation ou l’adhésion implique une violation du
traité. La réserve peut être retiré à tout moment (art 22)
Article 20
Acceptation des réserves et objections aux réserves (=opposabilité d’une réserve)
1. Une réserve expressément autorisée par un traité n'a pas à
être ultérieurement acceptée par les autres Etats contractants, à moins que le traité ne le
prévoie.
2. Lorsqu'il ressort du nombre restreint des Etats ayant participé à la négociation, ainsi que de
l'objet et du but d'un traité, que l'application du traité dans son intégralité entre toutes les
parties est une condition essentielle duconsentement de chacune d'elles à être liée par le
traité, une réserve doit être acceptée par toutes les parties.(Ex. Traité de UE)
3. Lorsqu'un traité est un acte constitutif d'une organisation internationale et à moins qu'il
n'en dispose autrement, une réserve exige l'acceptation de l'organe compétent de cette
organisation.(CNU – toute réserve doit être acceptée par le CS)
4. Dans les cas autres que ceux visés aux paragraphes précédents et à moins que le traité n'en
dispose autrement:
a) l'acceptation d'une réserve par un autre Etat contractant fait de l'Etat auteur de la réserve
une partie au traité par rapport à cet autre Etat si le traité est en vigueur ou lorsqu'il entre en
vigueur pour ces Etats;
b) l'objection faite à une réserve par un autre Etat contractant n'empêche pas le traité d'entrer
en vigueur entre l'Etat qui a formulé l'objection et l'Etat auteur de la réserve, à moins que
l'intention contraire n'ait été nettement exprimée par l'Etat qui a formulé l'objection;
c) un acte exprimant le consentement d'un Etat à être lié par le traité et contenant une réserve
prend effet dès qu'au moins un autre Etat contractant a accepté la réserve.
5. Aux fins des paragraphes 2 et 4 et à moins que le traité n'en dispose autrement, une réserve
est réputée avoir été acceptée par un Etat si ce dernier n'a pas formulé d'objection à la
réserve soit à l'expiration des douze mois qui suivent la date à laquelle il en a reçu
notification, soit à la date à laquelle il a exprimé son consentement à être lié par le traité, si
celle-ci est postérieure. = Acceptation tacite d’une réserve.
2. La réserve ne modifie pas les dispositions du traité pour les autres parties au traité dans
leurs rapports inter se.
3. Lorsqu'un Etat qui a formulé une objection à une réserve ne s'est pas opposé à l'entrée en
vigueur du traité entre lui même et l'Etat auteur de la réserve, les dispositions sur lesquelles
porte la réserve ne s'appliquent pas entre les deux Etats, dans la mesure prévue par la réserve.
This general rule is often altered by a specific provision in a treaty. Older treaties often
contained acolonial clause, which provide that the treaty shall apply automatically only to
each party’s metropolitan territory, but that each party shall have the option of extending it to
one or more of its colonies.
Interpréter consiste en dégager le sens et le contenu des règles applicables à une situation
donnée. Il s’agit de lier la règle générale à une situation particulière
L’objet de l’interprétation
Interprétation objective : L’interprétation objective se rattache qu’au texte, on ne cherche
pas plus loin. On suggère que la volonté des parties est exprimée dans le texte.
Interprétation subjective : On veut trouver la vraie volonté des parties : qu’est-ce qu’elles
voulaient vraiment ? L’idée est que le texte écrit ne reflète pas nécessairement toute la volonté
des parties contractantes.
• 3 cercles d’interprétation dans les articles 31 et 32 :
1. Règles générales d’interprétation
2. Contexte au sens plus large : Article 31, § 2 et § 3 :
3. Moyens complémentaires : Article 32
Article 31 Règle générale d'interprétation
1. Un traité doit être interprété de bonne foi suivant le sens ordinaire à attribuer aux termes
du traité dans leur contexte et à la lumière de son objet et de son but.
2. Aux fins de l'interprétation d'un traité, le contexte comprend, outre le texte, préambule et
annexes inclus:
a) tout accord ayant rapport au traité et qui est intervenu entre toutes les parties à l'occasion de
la conclusion du traité;
b) tout instrument établi par une ou plusieurs parties à l'occasion de la conclusion du traité et
accepté par les autres parties en tant qu'instrument ayant rapport au traité.
3. Il sera tenu compte, en même temps que du contexte:
a) de tout accord ultérieur intervenu entre les parties au sujet de l'interprétation du traité
ou de l'application de ses dispositions;
b) de toute pratique ultérieurement suivie dans l'application du traité par laquelle est établi
l'accord des parties à l'égard de l'interprétation du traité;
c) de toute règle pertinente de droit international applicable dans les relations entre les
parties.
4. Un terme sera entendu dans un sens particulier s'il est établi que telle était l'intention des
parties.
La CVDT donne la priorité au texte comme expression authentique, sauf si les auteurs ont
entendu donné un sens technique: art. 31 §4 (Exception)
AC concernant l’admission de nouveaux membres à l’ONU (1948) :« Si les mots pertinents
ont un sens ordinaire, il faut s’arrêter là » Cette interprétation est limitée par le fait qu’il ne
faut pas aboutir à un résultat déraisonnable ou absurde
Affaire du statut juridique du Groenland, 1933 : Il s’agit d’un litige territorial entre le
Danemark et la Norvège. Plusieurs conventions de commerce suggèrent que le Groenland fait
partie du Danemark, mais la Norvège dit qu’il s’agissait là que d’une partie du Groenland. La
Cour soutient que le sens naturel/ordinaire du terme Groenland est son sens géographique. Si
la Norvège soutient que le terme est utilisé dans un sens spécial, c’est elle qui doit le prouver.
Remarque : La pratique subséquente révèle l’accord des Etats parties pour montrer le sens et
le contenu d’une disposition et peut être un accord tacite
3 conditions : Pratique commune, pratique convergente (tous dans le même sens)
et pratique uniforme (tous la même règle)
AC sur compétence OIT pour réglementation des conditions de travail dans l’agriculture
(CPJI, 1922)
AC sur certaines dépenses des Nations Unies (1962) :
4. L’interprétation téléologique
Affaire La Grand, Allemagne c. Etats Unis, CIJ, 2001 : La Cour donne l’ordonnance de ne
pas exécuter deux Allemands comme mesure conservatoire. Néanmoins, les deux Allemands
furent exécutés. Cette ordonnance de la Cour Internationale de Justice, était-elle obligatoire ?
Oui, car le but de la Cour est, selon l’article 41 du statut de la CIJ, est de remplir ses
fonctions. L’exécution constitue un dommage irréparable, le but des mesures est qu’elles ne
soient pas annulées par une partie, sinon elles n’ont aucun sens. C’est une approche
téléologique car on argumente avec le but des mesures de la Cour.
Affaire de l’île Kasikili / Seduku, Namibie c. Botswana, 1997 : Il s’agit d’un différend de
frontière. Où passe la frontière délimitée par ce fleuve qui a des îles et des différents bras ? La
Cour mentionne le traité Anglo-Allemand de 1890 qui précise que le chenal principal est
considéré comme frontière. Mais lequel est le chenal principal ? La Cour se base sur un
constat unilatéral de la Grande-Bretagne de l’époque qui indique que le chenal nord est
considéré comme frontière.
Article 32 Moyens complémentaires d'interprétation
Il peut être fait appel à des moyens complémentaires d'interprétation, et notamment
aux travaux préparatoires et aux circonstances dans lesquelles le traité a été conclu, en
vue, soit de confirmer le sens résultant de l'application de l'article 31, soit de déterminer le
sens lorsque l'interprétation donnée conformément à l'article 31:
a) laisse le sens ambigu ou obscur; ou
b) conduit à un résultat qui est manifestement absurde ou déraisonnable.
Avec les moyens complémentaires on vise surtout les circonstances de conclusion du traité et
les travaux préparatoires (qui ne sont pas de moyens principaux ) qui peuvent être définis
comme étant des documents dans lesquels on trouve la volonté initiale des partis. Ceci n’est
pas en soi suffisant pou l’interprétation, mais une méthode subsidiaire dans l’interprétation.
Affaire Lotus, 1927 : « Il n’y a pas lieu de tenir compte des travaux préparatoires si le texte
est assez clair ».
La CVDT ne donne pas d’informations sur la date à laquelle le juge doit se référer. La CVDT
invite à se reporter aux circonstances du traité, donc à la date de sa conclusion (circonstance)
et à la date de la formulation de l’interprétation ( pratique subséquente, donc interprétation
évolutive). Le juge peut interpréter par rapport au moment de l’interprétation de la règle ou au
moment de l’adoption de la règle.
La CVDT a-t-elle volontairement omis les notions d’interprétation évolutive et l’effet utile ?
Ces règles sont implicitement acceptées par la CVDT, par les expressions "objet et but" et
"pratique subséquente"
A contrario : Le principe est que ce qui n’est pas mentionné explicitement dans l’article
n’est pas couvert. Il s’agit ici d’une interprétation restrictive du traité. Règles
d’exception : Par exemple l’intégrité territoriale et le droit de passage. On interprète le
droit de passage d’une manière restrictive. On conclue a contrario, c’est à dire que si le
droit de passage est prévu pour lier A et B, ce n’est uniquement entre A et B et non entre
A et C.
Per analogium : On appliqué la même norme mais par analogie. On oublie par exemple
de mentionner un groupe dans une énumération des groupes ethniques et religieux. Le
juge peut dire que ce groupe oublié est couverte par cette convention par analogie. Le
critère général est d’évaluer une norme sous le critère de son extension. Principes
généraux : Principes généraux sans champ d’application clair sont susceptibles d’être
interprétés per analogium.
Le législateur mélange souvent les deux concepts. Il crée une règle générale avec une
liste non-limitative (on le dit expressément). Qu’est-ce que je peux ajouter à cette
liste ? Ejusdem generis, ce qui est du même genre.
L’argument a fortiori
Argument d’analogie renforcée.
On voit un panneau sur une pelouse : « interdit de marcher dessus. » Quelqu’un fait du vélo
sur la pelouse et le gardien arrive et crie que ceci est interdit. Le cycliste à son tour dit qu’il ne
marche pas mais qu’il roule ! Rouler est a fortiori couvert par l’interdiction de marcher car
c’est encore pire.
Article 38 Règles d'un traité devenant obligatoires pour des Etats tiers par la formation d'une
coutume internationale
Aucune disposition des articles 34 à 37 ne s'oppose à ce qu'une règle énoncée dans un traité
devienne obligatoire pour un Etat tiers en tant que règle coutumière de droit
international reconnue comme telle.
Le principe de la nation la plus favorisée :
Généralement c’est un principe du droit commercial qui peut être inclus dans des autres types
de traités. La clause de la nation plus favorisée implique que si une des parties au traité donne
des conditions plus favorables à un Etat tiers, elle est obligée à appliquer ces conditions à tous
les autres parties contractants dudit traité.
La clause de la nation la plus favorisé crée une liaison entre le régime établi par un
traité et le régime plus favorable qui viendrait à être établit par un autre traité.
Traités "objectifs"
Les traités objectifs possèdent une validité erga omnes. Ils sont donc opposables à l’égard
de tous les Etats de la communauté internationale, dans la mesure où ils établissent
des régimes généraux. Sont des traités objectifs la CNU, les traités portant sur le statut
territorial, traités qui font la liberté de circulation sur des voix fluviales ou maritimes ou les
traités créant des OI
Avis sur les Réparations subis par l’ONU (1949)
"La cour est d’avis que 50 états qui représentent une partie importante de la communauté
internationale avaient le pouvoir vis-à-vis du DI de créer une entité possédant une
personnalité internationale objective et pas seulement une personnalité reconnue par eux
seuls"
La doctrine n’est pas toujours d’accord, notamment à propos des institutions régionales
La relation entre les traités objectifs et le principe de l’effet relatif présente des controverses.
La doctrine est partagée entre deux courants:
Pour certains, les régimes objectifs ne sont pas une exception à l’effet relatif, d’où un
traité objectif lie les Etats parties, et est opposable aux autres
Pour d’autres, les traités objectifs sont une exception au principe de l’effet relatif des
traités, par lequel certains Etats pourraient faire des règles opposables à l’égard des tiers
sans que ceux-ci donnent leur consentement. Il s’agirait alors d’un gouvernement de fait.
PARTIE IV AMENDEMENT ET MODIFICATION DES TRAITÉS
L’exigence du consentement
Règle générale :Un traité ne peut être amendé que par l’accord entre les
parties. Ceci excluttoute modification unilatérale d’un traité, sauf si le traité le dispose
autrement.
En général les traités précisent les règles relatives à son amendement. Si le traité est muet, on
appliquel’article 40 de la CVDT . Pour qui un traité puisse être amendé, il doit être divisible.
L’amendement est ouvert à toutes les parties et toutes les parties on le droit d’accepter ou
non la modification du traité, bien comme de participer des négociations et de la conclusion
de l’accord qui porte lesdites modifications. L’adoption de la modification ne suppose pas
l’unanimité mais uniquement la majorité.
L’accord d’amendement ne lie que les Etats partis à cet accord, c’est à dire que chaque Etat
partie au traité original doit donner son consentement à être lié par l’accord
d’amendement de manièreexplicite.
Par contre, dans le cas d’un Etat qui devient partie au traité modifiée, son accord est
implicite. Ilsera donc considéré partie au traité amendé sauf s’il montre l’intention contraire.
Article 41 Accords ayant pour objet de modifier des traités multilatéraux dans
les relations entre certaines parties seulement
1. Deux ou plusieurs parties à un traité multilatéral peuvent conclure un accord ayant pour
objet de modifier le traité dans leurs relations mutuelles seulement:
a) si la possibilité d'une telle modification est prévue par le traité; ou
b) si la modification en question n'est pas interdite par le traité, à condition qu'elle:
i) ne porte atteinte ni à la jouissance par les autres parties des droits qu'elles tiennent du traité
ni à l'exécution de leurs obligations; et
ii)ne porte pas sur une disposition à laquelle il ne peut être dérogé sans qu'il y ait
incompatibilité avec la réalisation effective de l'objet et du but du traité pris dans
son ensemble.
2. A moins que, dans le cas prévu à l'alinéa a) du paragraphe 1, le traité n'en
dispose autrement, les parties en question doivent notifier aux autres parties leur
intention de conclure l'accord et les modifications que ce dernier apporte au
traité.
La nullité : Les effets de l’invalidité (ou nullité) se produisent ex tunc (ou ab initio), c’est à
dire que le traité est vicié dès son origine ; il est censé n’avoir jamais produit d’effets
juridiques. La nullité a un effet rétroactif.
Remarque : « les actes accomplis de bonne foi avant que la nullité ait été invoquée ne
sont pas rendus illicites du seul fait de la nullité du traité »(art 69§2, litt. b, CVDT).
L’extinction : Les effets de l’extinction (ou terminaison) du traité se produisent ex nunc, c’est
à dire à partir du moment où la cause d’extinction invoquée est prose en considération
par les Parties au traité moyennant la procédure prévue par la CVDT . L’effet est
définitif (à la différence de la suspension) et non rétroactif (à la différence de la
nullité).
La suspension : Ce n’est que l’obligation d’exécuter le traité qui est suspendue. Ce qui
signifie que le traité pourra, é l’avenir, retrouver à nouveau sa pleine efficacité juridique.
Les relations juridiques établies précédemment par le traité entre les Parties ne sont pas
affectées.
Article 45 Perte du droit d'invoquer une cause de nullité d'un traité ou un motif d'y mettre fin,
de s'en retirer ou d'en suspendre l'application
Un Etat ne peut plus invoquer une cause de nullité d'un traité ou un motif d'y mettre fin, de
s'en retirer ou d'en suspendre l'application en vertu des articles 46 à 50 ou des articles 60 et 62
si, après avoir eu connaissance des faits, cet Etat:
a) a explicitement accepté de considérer que, selon le cas, le traité est valide, reste en vigueur
ou continue d'être applicable; ou
b) doit, à raison de sa conduite, être considéré comme ayant acquiescé, selon le cas, à la
validité du traité ou à son maintien en vigueur ou en application.
Un traité qui présente des vices du consentement ou dont l’objet et le but sont illicites sera
nulle. La nullité ou l’invalidité est une sanction consistant la disparition rétroactive de
l’acte juridique qui ne remplit pas les conditions requises pour sa formation. La nullité peut
être relative ou absolue, selon la gravité du vice qui atteint l’accord international et,
conséquemment, de la sanction qui frappe ce dernier.
La nullité relative (arts. 46-50): Ces vices peuvent être assainis (acquiescement
possible). Seull’Etat victime peut invoquer la cause de nullité relative.
La nullité absolue (arts. 51-53) : Ces vices atteignent de manière irrémédiable
l’expression du consentement de l’Etat à être liée par le traité (acquiescement
impossible).
Tout Etat partie peut invoquer une cause de nullité absolue.
Article 46 Dispositions du droit interne concernant la compétence pour conclure des traités
1. Le fait que le consentement d'un Etat à être lié par un traité a été exprimé en violation d'une
disposition de son droit interne concernant la compétence pour conclure des traités ne peut
être invoqué par cet Etat comme viciant son consentement, à moins que cette violation n'ait
été manifeste et ne concerne une règle de son droit interne d'importance fondamentale.
2. Une violation est manifeste si elle est objectivement évidente pour tout Etat se
comportant en la matière conformément à la pratique habituelle et de bonne foi.
Le consentement de l’Etat est vicié lorsqu’il est fait par un organe de l’Etat qui n’avait pas la
compétence de le faire. Dans ce cas la ratification est dite imparfaite.
Selon l’article 27 ci-dessus, une partie ne peut faire prévaloir son droit interne pour mettre
en cause ses engagements internationaux. Mais obliger une partie dont le consentement est
manifestement irrégulier à rester lié au traité implique la violation soit de son droit interne soit
du traité en question. Pour résoudre cet impasse, l’article 46 prévoit une exception à l’article
27 :La violation d’une disposition concernant la compétence pour conclure un traité peut être
un vice de consentement lorsque :
Il y a une violation manifeste du droit interne relative au « treaty making power »
La règle violé soir d’une importance fondamentale.
Remarques :
Plus la règle violée est fondamentale, plus la violation sera manifeste.
L’Etat ne peut pas invoquer la violation du droit interne de l’autre Etat partie contractante
pour déclarer la nullité du traité.
The constitutions of any countries provide that the head of state may not conclude a treaty
without the consent of a legislative organ. The article 46 is essentially concerned with
the relationship between the executive and legislature within a state. But it is one thing to
say that the executive ‘s act in making a treaty is binding on the state; it is another thing to
decide which particular member of the executive are authorized to act in the name of the state
(Articles 7 and 8, CVDT).
L’article 47 fait allusion à l’abus du pouvoir du représentant de l’Etat. Il ne peut être invoqué
que si les restrictions du pouvoir des représentants ont été notifiés au préalable aux autres
Etats contractants.
Article 48 Erreur
1. Un Etat peut invoquer une erreur dans un traité comme viciant son consentement à être lié
par le traité si l'erreur porte sur un fait ou une situation que cet Etat supposait exister au
moment où le traité a été conclu et qui constituait une base essentielle du consentement de
cet Etat à être lié par le traité.
2. Le paragraphe 1 ne s'applique pas lorsque ledit Etat a contribué à cette erreur par
son comportement ou lorsque les circonstances ont été telles qu'il devait être averti de
la possibilité d'une erreur.
3. Une erreur ne concernant que la rédaction du texte d'un traité ne porte pas atteinte à sa
validité; dans ce cas, l'article 79 s'applique.
L’Etat victime se fait une représentation inexacte de la réalité sur laquelle s’est figé son
consentement à être liée par le traité. La condition essentielle tient donc à ce que l’erreur doit
porter sur un élément de fait qui ait constitué la base essentielle de son consentement.
Affaire Préah-Vihéar (Arrêt, 1962) (Thaïlande c. Cambodge) :
"la principale importance juridique de l’erreur, quand elle existe, est de pouvoir affecter la
réalité du consentement censé avoir été donné"
« qu’une partie ne saurait invoquer une erreur comme vice du consentement si elle a
contribué à cette erreur par sa conduite, si elle était en mesure de l’éviter, ou si les
circonstances étaient telles qu’elle avait été averti d’une possibilité d’un erreur ».
Tableau synoptique des causes de nullité relative énoncées dans les articles 46, 47 et 48
Cause de la nullité Vice du consentement de l’Etat à être liée par le traité
Type de nullité Nullité relative invocable seulement par l’Etat victime
Conséquences sur le Article 69 détermine qu’un traité dont la nullité est établie en vertu
traité de la présente Convention est nul et ses dispositions n'ont pas de
Art 69 force juridique.
Lorsque des actes ont été accomplis sur la base d'un traité nul, toute
partie a le droit de demander à toute autre partie, pour autant que
possible, l’établissement de la situation qui aurait existé si aucun
actes n’avaient pas été accomplis. Cependant, les actes accomplis de
bonne foi avant que la nullité ait été établie ne sont pas rendus
illicites du seul fait de la nullité du traité.
L’article 69 s’applique à l’Etat dont le consentement est vicié.
Acquiescement Acquiescement est possible : article 45
Art 45 Un Etat ne peut plus invoquer une cause de nullité d'un traité si,
après avoir eu connaissance des faits, cet Etat a explicitement
accepté le traité ou , à raison de sa conduite, peut être considéré
comme ayant acquiescé.
Division La division d’un traité dont la nullité ne vise que à certaines des ses
Art 44 §3 clauses est obligatoire si :
1. Les clauses entachées de nullité sont séparables du reste du traité
en ce qui concerne leur exécution;
2. Si le traité permet sa division
3. Ces clauses ne constituent pas pour un autre Etat contractant une
base essentielle de son consentement à être liées par le traité ;
4. S’il n'est pas injuste de continuer à exécuter ce qui subsiste du
traité.
Article 49 Dol
Si un Etat a été amené à conclure un traité par la conduite frauduleuse d'un autre Etat ayant
participé à la négociation, il peut invoquer le dol comme viciant son consentement à être lié
par le traité.
L’Etat victime se fait une représentation inexacte de la réalité. Mais cette représentation
inexacte est due à la conduite frauduleuse d’un autre Etat afin d’inciter l’Etat victime à
contracter. Le dol est souvent appréhendé comme une erreur aggravée par un élément
illicite de tromperie.
Le terme corruption indique des actes pesant lourdement sur la volonté du représentant de
conclure le traité, c’est à dire que l’avantage procuré doit être assez important pour avoir un
impact significatif sur le jugement du représentant de l’Etat. Un simple geste de courtoisie ou
une faveur minime dont un représentant aurait bénéficié lors de la conclusion d’un traité ne
peut par être invoque comme prétexte pour annuler ledit traité.
Tableau synoptique des causes de nullité relative énoncées dans les articles 49 et 50
Cause de la nullité Vice du consentement de l’Etat à être liée par le traité
Type de nullité Nullité relative invocable seulement par l’Etat victime
Conséquences sur le Article 69 détermine qu’un traité dont la nullité est établie en vertu
traité de la présente Convention est nul et ses dispositions n'ont pas de
Art 69 à l’exclusion force juridique.
du § 2 Lorsque des actes ont été accomplis sur la base d'un traité nul, la
partie à laquelle le dol ou la corruption est imputable n’a aucun droit
de demander l’établissement de la situation qui aurait existé si aucun
actes n’avaient pas été accomplis.
L’article 69 s’applique à l’Etat dont le consentement est vicié.
Acquiescement Acquiescement est possible : article 45
Art 45 Un Etat ne peut plus invoquer une cause de nullité d'un traité si,
après avoir eu connaissance des faits, cet Etat a explicitement
accepté le traité ou , à raison de sa conduite, peut être considéré
comme ayant acquiescé.
Division La division du traité est possible. L'Etat qui a le droit d'invoquer le
Art 44 §4 dol ou la corruption peut le faire soit à l'égard de l'ensemble du traité
soit, à l'égard seulement de certaines clauses déterminées.
Article 51 Contrainte exercée sur le représentant d'un Etat
L'expression du consentement d'un Etat à être lié par un traité qui a été obtenue par la
contrainte exercée sur son représentant au moyen d'actes ou de menaces dirigés contre lui est
dépourvue de tout effet juridique.
Cet article couvre toute forme de contrainte (menace, contrainte morale ou physique,
chantage), dirigé vers le représentant de l’Etat ou vers un membre de sa famille dans le but
de le forcer à donner le consentement de l’Etat à être lié par le traité. Cet contrainte affecte
le représentant de l’Etat comme individu, et non pas comme organe de l’Etat.
La menace n’est illicite que si elle est illégitime. Cet article renvoi à la CNU, d’où :
Un traité de paix imposé suite à l’exercice de la légitime défense est valide en DI .
Les pressions économiques ne sont pas prises en compte, car, même si l’acte final de la
CVDT interdit les pressions économiques et politiques, la charte ne considère que les
contraintes militaires.
Article 52 is an accurate statement of modern law.
Tableau synoptique des causes de nullité absolue énoncées dans les articles 51 et 52
Cause de la nullité Vice du consentement de l’Etat à être liée par le traité
Type de nullité Nullité absolue. Protection de l’intérêt général.
Conséquences sur le Article 69 détermine qu’un traité dont la nullité est établie en vertu
traité de la présente Convention est nul et ses dispositions n'ont pas de
Art 69 à l’exclusion force juridique.
du § 2 Lorsque des actes ont été accomplis sur la base d'un traité nul, la
partie à laquelle la contrainte est imputable n’a aucun droit de
demander l’établissement de la situation qui aurait existé si aucun
actes n’avaient pas été accomplis.
L’article 69 s’applique à l’Etat dont le consentement est vicié.
Acquiescement Dans le cas de contrainte, l’acquiescement est impossible.
Art 45 a contrario
Division Dans les cas de contrainte, la division des dispositions d'un traité
Art 44 §5 n'est pas admise, donc elle est impossible
Article 53 Traités en conflit avec une norme impérative du droit international général (jus
cogens)
Est nul tout traité qui, au moment de sa conclusion, est en conflit avec une norme
impérative du droit international général. Aux fins de la présente Convention, une norme
impérative du droit international général est une norme acceptée et reconnue par la
communauté internationale des Etats dans son ensemble en tant que norme à laquelle
aucune dérogation n'est permise et qui ne peut être modifiée que par une nouvelle
norme du droit international général ayant le même caractère.
L’article 53 est fondée sur l’objet illicite du traité et non pas sur un vice ou une irrégularité
dans la formation ou l’expression du consentement de l’Etat.
Le principe de l’égalité des normes coutumière et des normes conventionnelles reste établit.
Toutes les normes sont obligatoires, mais il s’agit de normes impératives auxquelles on ne
peut déroger. C’est la notion de Jus Cogens. La distinction doit être établie entre les
obligation des Etats envers la communauté internationale et celle qui naissent par rapport aux
autres Etats par le biais de la protection diplomatique. La première concerne tous les Etats. Vu
l’importance des droits en cause, tous les Etats peuvent être considérés comme ayant un
intérêt juridique dans le respect des ces droits. On parle ici de droit erga omnes.
La violation d’un règle commune du DI engage la responsabilité de l’Etat, tandis que la
violation d’une norme impérative entraîne la nullité du traité.
La CVDT ne définit pas le concept de Jus Cogens en cernant son régime juridique :
Une norme de jus cogens est une norme qui est reconnu comme telle par les Etats de la
communauté internationale. L’unanimité n’est pas requise, c’est l’opinio juris qui fait la
différence et qui rend la norme indérogeable. L’interdiction à l’emploi de la force, au
génocide, à la traite des esclaves, à la piraterie, aussi bien que les règles de la protection
diplomatique et de relations consulaires sont des normes de Jus cogens.
Affaire Barcelona/Traction :
La CIJ donne 4 domaines qui sont la discrimination raciale, le recours à la force, le génocide
et l’esclavage
On parle d’extinction lorsque un traité cesse définitivement de produire des effets juridiques.
Lorsque cette cessation d’effets juridiques est temporaire on parle de suspension de
l’application du traité.
On peut distinguer trois groupes de causes d’extinction/suspension des traités :
1. du fait des volonté des parties (arts. 54 à 59 ; 63) ;
2. du fait de la conduite fautive des Parties (art 60)
3. du fait des circonstances extérieures aux parties (art. 61,62 et 64)
Article 54 Extinction d'un traité ou retrait en vertu des dispositions du traité ou par
consentement des parties
L'extinction d'un traité ou le retrait d'une partie peuvent avoir lieu:
a) conformément aux dispositions du traité; ou,
b) à tout moment, par consentement de toutes les parties, après consultation des autres Etats
contractants.
Article 56 Dénonciation ou retrait dans le cas d'un traité ne contenant pas de dispositions
relatives à l'extinction, à la dénonciation ou au retrait
1. Un traité qui ne contient pas de dispositions relatives à son extinction et ne prévoit pas
qu'on puisse le dénoncer ou s'en retirer ne peut faire l'objet d'une dénonciation ou d'un
retrait, à moins:
a) qu'il ne soit établi qu'il entrait dans l'intention des parties d'admettre la possibilité d'une
dénonciation ou d'un retrait; ou
b) que le droit de dénonciation ou de retrait ne puisse être déduit de la nature du traité.
2. Une partie doit notifier au moins douze mois à l'avance son intention de dénoncer un traité
ou de s'en retirer conformément aux dispositions du paragraphe 1. (= procédure)
L’article 60 énonce une règle du droit coutumier. Mais seule une violation substantielle du
traité peut être prise en compte afin d’invoquer cette cause de suspension/extinction.
Dans le cas d’un traité bilatéral, l’Eta lésé peut choisir librement entre l’extinction et la
suspension de l’accord international. S’il s’agit d’un traité multilatéral on peut avoir une
action collective ou individuelle. L’article 60 est toujours applicable dans le cas d’une
violation substantielle du traité, même quand ceci est muet en la matière. Par contre cet
article ne s’applique pas au droit humanitaire.
Remarques : Dans le cadre d’un conflit armée entre les parties à un traité bilatéral, ceci prend
fin. S’il d’agit d’un traité multilatéral, le traité est suspendu entre les belligérants, mais non
pas entre les autres Parties.
Affaire Gabcikovo-Nagymaros et Affaire Namibie
Article 64 Survenance d'une nouvelle norme impérative du droit international général (jus
cogens)
Si une nouvelle norme impérative du droit international général survient, tout traité existant
qui est en conflit avec cette norme devient nul et prend fin.
La différence entre les articles 64 et 53 réside dans le fait que dans le cadre de l’article 64, la
norme impérative est postérieure au traité qui devient nul et prend fin. Mais le traité, au
moment de sa conclusion, n’est pas en contradiction avec le jus cogens.
Tableau synoptique des principaux causes d’extinction/suspension
Cause Acquiescement Divisibilité
Art 60 : Acquiescement est possible : Divisibilité possible. Les parties lésées
violation du article 45. Un Etat ne peut pluspeuvent invoquer la violation comme
traité invoquer une cause de nullité d'unmotif pour mettre fin au traité ou
traité si, après avoir eu connaissancesuspendre son application en totalité ou en
des faits, cet Etat a explicitementpartie dans les termes des articles 44§2 et
accepté le traité ou , à raison de sa60 § 1,2.
conduite, peut être considéré comme
ayant acquiescé.
Article 61 : Impossible : art 45 a contrario Divisibilité obligatoire (art 44§3) si :
exécution 1. Les clauses entachées de nullité sont
impossible séparables du reste du traité en ce qui
concerne leur exécution;
2. Si le traité permet sa division et
ces clauses ne constituent pas pour un
autre Etat contractant une base essentielle
de son consentement à être liées par le
traité ;
3. S’il n'est pas injuste de continuer à
exécuter ce qui subsiste du traité.
Art 62 Possible: art 45 Obligatoire: art 44 § 3
Section 4: Procédure
Article 65 Procédure à suivre concernant la nullité d'un traité, son extinction, le retrait d'une
partie ou la suspension de l'application du traité
1. La partie qui, sur la base des dispositions de la présente Convention, invoque
soit un vice de son consentement à être liée par un traité, soit un motif de contester la validité
d'un traité, d'y mettre fin, de s'en retirer ou d'en suspendre l'application,
doit notifier sa prétention aux autres parties. La notification doit indiquer la mesure
envisagée à l'égard du traité et les raisons de celle-ci.
2. Si, après un délai qui, sauf en cas d'urgence particulière, ne saurait être inférieur à une
période de trois mois à compter de la réception de la notification, aucune partie n'a fait
d'objection, la partie qui a fait la notification peut prendre, dans les formes prévues à l'article
67, la mesure qu'elle a envisagée.
3. Si toutefois une objection a été soulevée par une autre partie, les parties devront rechercher
une solution par les moyens indiqués à l'article 33 de la Charte des Nations Unies.
4. Rien dans les paragraphes qui précèdent ne porte atteinte aux droits ou obligations des
parties découlant de toute disposition en vigueur entre elles concernant le règlement des
différends.
5. Sans préjudice de l'article 45, le fait qu'un Etat n'ait pas adressé la notification prescrite au
paragraphe 1 ne l'empêche pas de faire cette notification en réponse à une autre partie qui
demande l'exécution du traité ou qui allègue sa violation.
L’article 66 litt. a) : la clause compromissoire est une disposition d’un traité prévoyant la
compétence de la Cour pour résoudre des différends susceptibles de survenir dans
l’application et/ou l’interprétation dudit traité. Les Etats, en ratifiant le traité, s’engagent aussi
sur la compétence de la Cour.
Article 67 Instruments ayant pour objet de déclarer la nullité d'un traité, d'y mettre fin, de
réaliser le retrait ou de suspendre l'application du traité
1. La notification prévue au paragraphe 1 de l'article 65 doit être faite par écrit.
2. Tout acte déclarant la nullité d'un traité, y mettant fin ou réalisant le retrait ou la suspension
de l'application du traité sur la base de ses dispositions ou des paragraphes 2 ou 3 de l'article
65 doit être consigné dans un instrument communiqué aux autres parties. Si l'instrument
n'est pas signé par le chef de l'Etat, le chef du gouvernement ou le ministre des affaires
étrangères, le représentant de l'Etat qui fait la communication peut être invité à produire ses
pleins pouvoirs.
Article 68 Révocation des notifications et des instruments prévus aux articles 65 et 67
Une notification ou un instrument prévus aux articles 65 et 67 peuvent être révoqués à tout
moment avant qu'ils aient pris effet.
Article 71 Conséquences de la nullité d'un traité en conflit avec une norme impérative du
droit international général
1. Dans le cas d'un traité qui est nul en vertu de l'article 53, les parties sont tenues:
a) d'éliminer, dans la mesure du possible, les conséquences de tout acte accompli sur la base
d'une disposition qui est en conflit avec la norme impérative du droit international général; et
b) de rendre leurs relations mutuelles conformes à la norme impérative du droit
international général.
2. Dans le cas d'un traité qui devient nul et prend fin en vertu de l'article 64, la fin du traité:
a) libère les parties de l'obligation de continuer d'exécuter le traité;
b) ne porte atteinte à aucun droit, aucune obligation, ni aucune situation juridique des parties,
créés par l'exécution du traité avant qu'il ait pris fin; toutefois, ces droits, obligations ou
situations ne peuvent être maintenus par la suite que dans la mesure où leur maintien n'est pas
en soi en conflit avec la nouvelle norme impérative du droit international général.
PARTIE VII
DÉPOSITAIRES, NOTIFICATIONS, CORRECTIONS ET ENREGISTREMENT
Article 79 Correction des erreurs dans les textes ou les copies certifiées conformes des traités
1. Si, après l'authentification du texte d'un traité, les Etats signataires et les Etats contractants
constatent d'un commun accord que ce texte contient une erreur, il est procédé à la correction
de l'erreur par l'un des moyens énumérés ci-après, à moins que lesdits Etats ne décident d'un
autre mode de correction:
a) correction du texte dans le sens approprié et paraphe de la correction par des représentants
dûment habilités;
b) établissement d'un instrument ou échange d'instruments où se trouve consignée la
correction qu'il a été convenu d'apporter au texte;
c) établissement d'un texte corrigé de l'ensemble du traité suivant la procédure utilisée pour le
texte originaire.
2. Lorsqu'il s'agit d'un traité pour lequel il existe un dépositaire, celui-ci notifie aux Etats
signataires et aux Etats contractants l'erreur et la proposition de la corriger et spécifie un délai
approprié dans lequel objection peut être faite à la correction proposée. Si, à l'expiration du
délai:
a) aucune objection n'a été faite, le dépositaire effectue et paraphe la correction dans le texte,
dresse un procès-verbal de rectification du texte et en communique copie aux parties au traité
et aux Etats ayant qualité pour le devenir;
b) une objection a été faite, le dépositaire communique l'objection aux Etats signataires et aux
Etats contractants.
3. Les règles énoncées aux paragraphes 1 et 2 s'appliquent également lorsque le texte a été
authentifié en deux ou plusieurs langues et qu'apparaît un défaut de concordance qui, de
l'accord des Etats signataires et des Etats contractants, doit être corrigé.
4. Le texte corrigé remplace ab initio le texte défectueux, à moins que les Etats signataires et
les Etats contractants n'en décident autrement.
5. La correction du texte d'un traité qui a été enregistré est notifiée au Secrétariat de
l'Organisation des Nations Unies.
6. Lorsqu'une erreur est relevée dans une copie certifiée conforme d'un traité, le dépositaire
dresse un procès-verbal de rectification et en communique copie aux Etats signataires et aux
Etats contractants.
Article 81 Signature
La présente Convention sera ouverte à la signature de tous les Etats Membres de
l'Organisation des Nations Unies ou membres d'une institution spécialisée ou de l'Agence
internationale de l'énergie atomique, ainsi que de tout Etat partie au Statut de la Cour
internationale de Justice et de tout autre Etat invité par l'Assemblée générale des Nations
Unies à devenir partie à la Convention, de la manière suivante: jusqu'au 30 novembre 1969 au
Ministère fédéral des Affaires étrangères de la République d'Autriche et ensuite jusqu'au 30
avril 1970 au Siège de l'Organisation des Nations Unies à New York.
Article 82 Ratification
La présente Convention sera soumise à ratification. Les instruments de ratification seront
déposés auprès du Secrétaire général des Nations Unies.
Article 83 Adhésion
La présente Convention restera ouverte à l'adhésion de tout Etat appartenant à l'une des
catégories mentionnées à l'article 81. Les instruments d'adhésion seront déposés auprès du
Secrétaire général des Nations Unies.