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LE CLASSICISME

En latin, classicus signifie ce qui est du premier rang, de


première classe, la signification du mot est donc positive.
L’adjectif « classique » commence à être utilisé à la
Renaissance, il désigne la maturité d’un art, son apogée, il
est associé à ce qui constitue le sommet indépassable de
l’histoire de la création artistique : le modèle antique romain,
seul connu au XVIe siècle, puis grec dont on cerne mieux
l’histoire au XVIIIe siècle.
C’est le peintre italien Annibale Carrache qui fonde dès
1582, une académie de peinture à Bologne pour rompre avec
les débordements du maniérisme (fin de la Renaissance) et
s’opposer au caravagisme (utilisation de contrastes de
lumières et de couleurs à l’intérieur d’une dominante sombre
conférant une puissance d’émotion aux peintures mais
remettant en cause des siècles de « manière claire »).
Carrache impose aux peintres qui la fréquentent une
formation de l’esprit avec les écrits d’Aristote, l’étude des
grands maîtres de la peinture italienne : Raphaël, Michel-
Ange, Titien et l’observation de la nature par la pratique du
dessin, d’après le modèle vivant et la caricature, pour en
saisir l’expression. L’art des proportions, de la perspective,
des mathématiques, du modelé par les ombres et des effets
Pierre Mignard (Atelier de) de raccourci complète cet enseignement.
(1612-1695) Pour les peintres classiques, l’art antique contient toute la
Louis XIV à cheval
Vers 1675 perfection de l’art et l’étude de l’antique permet de rendre la
Huile sur toile, inv. 795.1.173 nature plus belle qu’elle n’est. Cet élan classique reste
© Reims, musée des Beaux-arts vigoureux jusque vers 1630 en Italie puis influence de
Photo : Christian Devleeschauwer
nombreuses disciplines et de nouveaux pays, en particulier la
France.
Le classicisme s’impose dans les arts plastiques,
l’architecture, la littérature, la philosophie et tend donc vers
une perfection formelle définie d’après l’héritage gréco-
romain mais correspond aussi à la consolidation des Etats-
nations soucieux de contribuer au développement d’un art
qui magnifie leur puissance. La peinture classique française
respectueuse de règles, d’équilibre et d’ordre s’épanouit sous
les ministères de Richelieu (1624-1642), Mazarin (1642-
1661) et prend la forme d’un classicisme dynamique et
monumental qui incarne le « grand goût » sous le règne de
Louis XIV (1643-1715), codifié par l’Académie royale de
peinture et de sculpture fondée en 1648.
Philippe de Champaigne
(1602-1674) Les thèmes
Les Enfants Habert de Montmort • Les thèmes religieux demeurent fréquents, les sujets sont
1649
Huile sur toile, Inv. : D. 952.1
puisés dans le Nouveau et l’Ancien Testament, ainsi que
© Reims, musée des Beaux-arts dans la vie des saints.
Photo : Christian Devleeschauwer • Les tableaux historiques et allégoriques constituent une
part importante des commandes. Sous Louis XIV, les
équipes de peintres qui décorent Le Louvre ou Versailles
doivent y ajouter le passé national et la glorification du
Roi-Soleil.
• La fable alimente de nombreuses compositions : les
sujets sont puisés dans la littérature italienne récente
(Jérusalem délivrée du Tasse) ou chez les auteurs
antiques.
• A l’exemple du Roi-Soleil, les aristocrates se font
portraiturer. Le portrait d’apparat est généralement en
pied avec des accessoires qui ajoutent au faste mais les
compositions peuvent être plus sobres et chercher une
certaine vérité psychologique (voir les œuvres de
Philippe de Champaigne).
• Dernier dans la hiérarchie des genres, le paysage est
cependant très prisé par les peintres, mais la nature n’est
jamais représentée sans la présence de l’homme que
signalent des architectures (fabriques) et de petites
silhouettes. Le grand modèle est le paysage « à
l’italienne » : vues profondes scandées par des bâtiments
en perspective et où la lumière joue un rôle essentiel,
échelonnement des plans faisant se succéder, végétation,
bâtiments et montagnes sous des ciels fréquemment
clairs. Les peintres étudient la nature sur le vif avec des
Philippe de Champaigne esquisses, mais recomposent en atelier un paysage
(1602-1674) entièrement intellectuel. Poussin cherche à réaliser une
Jean-Baptiste Colbert
Huile sur toile, inv. 888.24.1 synthèse idéale de fragments naturels car il pense que
© Reims, musée des Beaux-arts l’art a pour mission de donner à voir un monde idéal
Photo : Christian Devleeschauwer formé dans son esprit avant d’être peint.
La composition, le dessin, la couleur et la touche
• Le classicisme est linéaire : il privilégie le dessin, donc
la netteté des contours, contre l’enchaînement des formes
et le traitement privilégié des matières ou des effets de
couleurs et de lumières ou encore le jeu de la touche
(caractéristiques de l’art baroque), qu’il préfère gommer
par une facture lisse.
• Le peintre classique accorde une grande importance à la
construction de l’espace par plans successifs : il dispose
des architectures selon les règles de la perspective
linéaire ou scande l’espace par des plans parallèles, où
les motifs sont à chaque fois plus petits. Il évite les
diagonales et spirales des œuvres baroques qui
conduisent le regard de l’avant à l’arrière.
• L’œuvre classique est une forme fermée et non ouverte, à
l’inverse du tableau baroque. L’espace, centré, place les
formes au cœur de la composition et ménage un vide
près des bords, ou bien il dispose des motifs décoratifs
contre ceux-ci (figures, formes architecturales, arbres).
Nicolas POUSSIN (d’après) • Les formes ne se recoupent pas ou peu : chacune peut
(1594-1665) être immédiatement individualisée, chacune « revendique
Paysage avec la femme qui se lave les pieds,
1650
une sorte d’indépendance » au lieu d’être « subordonnée
Huile sur toile, inv. : 949.1.43 au tout » comme dans l’œuvre baroque.
© Reims, musée des Beaux-arts • Art d’une époque qui se veut celle de la raison
Photo : Christian Devleeschauwer
(Descartes) et du contrôle des individus et des esprits
(Descartes) et du contrôle des individus et des esprits
(absolutisme français), la peinture classique vise un idéal
de clarté. La lumière, vive, la couleur strictement définie
pour chaque motif et figure, l’absence de contrastes
violents mettent en évidence les formes.

Les figures
• L’art classique entend renouer avec l’Antiquité, il se veut
aussi un art d’éternité. Les figures sont donc sinon vêtues
à l’antique, du moins drapées de tissus qui
n’appartiennent à aucun temps. Les jambes, les bras, une
épaule apparaissent mais le peintre classique déshabille
beaucoup moins ses figures que le peintre baroque. Dans
certains portraits seulement, le costume contemporain
réapparaît.
• Les personnages sont idéalisés, les contours sont
fermement dessinés, la pâleur de la chair (des femmes
surtout), leur ferme modelé les rendent semblables à des
François Perrier statues antiques.
(1590-1650)
Olinde et Sophronie au bûcher • Le peintre classique évite les attitudes outrées et celles
Huile sur toile, inv. : 977.13 qui, uniformément évoquent le mouvement. La grandeur
© Reims, musée des Beaux-arts des personnages est signifiée par des poses stables ou des
Photo : Christian Devleeschauwer
mouvements plus statiques que dans l’art baroque. Les
gestes sobres et discrets sont l’expression des passions et
des émotions et les mains par exemple peuvent jouer un
rôle essentiel dans la transmission du sens. Aristote les
avait comparées à l’âme car elles étaient comme elle
« instrument d’instruments », c’est à dire ordonnatrices.

Références
. Nadeije Laneyrie-Dagen
Lire la peinture, Larousse, 2002.

. Hervé Loilier,
Histoire des arts, Ellipses, 1997.

. Philippe de Champaigne, cahier pédagogique du palais des


Beaux-Arts de Lille, 2007.

Le musée des Beaux-arts de Reims vous propose l’étude de


tableaux de Nicolas Poussin (1594-1665), qui effectue
l’essentiel de sa carrière à Rome, de François Perrier, de
Laurent de la Hyre (1606-1656), de Philippe de Champaigne
(1602-1674), de Pierre Mignard (1612-1695) et de Charles le
Brun (1619-1690), artistes qui représentent parfaitement les
deux générations de la peinture classique française.

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