Documente Academic
Documente Profesional
Documente Cultură
– Cours 4 –
Chapitre 1 : Période 1962 – 1990 : Période post-coloniale (4/4)
À la recherche d'une architecture contemporaine maghrébine
Dr. Bencherif M.
Faculté d’architecture et d’urbanisme
Meriama.bencherif@univ-constantine3.dz
Etudiants concernés
Faculté/Institut Département Niveau Spécialité
-Le quatrième constat, a trait à une occupation irrationnelle et non conforme aux études élaborées malgré
l’existence du Plan d’Aménagement. Les considérations d’ordre économique et de profit dans l’entreprise, ont pris
le pas sur une urbanisation rationnelle.
Cet habitat, qui est aussi bien monotone qu’anonyme (cité des 850 logts par exemple), se caractérise par des
espaces non aménagés, absence des espaces verts et surtout, socialement, par l’aspect hétérogène de la
population (origines diverses).
Jusqu'au début des années 1980, le manque d'encadrement poussa les autorités algériennes à
faire appel aux bureaux d'études étrangers et à leur méthode de travail et d'organisation.
- l'Etat, initiateur du développement urbain, s'est fait également constructeur et a
réalisé dans toutes les villes de grands ensembles, relativement uniformes (deux montées
d'escaliers et 5 niveaux), qui ne doivent un minimum de variété qu'aux différentes entreprises qui
les ont réalisés. Ils abritent les catégories nombreuses de serviteurs de l'Etat (employés, cadres,
enseignants, etc.)
- enfin, les catégories populaires ont développé au cours des dernières décennies, un
habitat autoconstruit, en dur, réalisé avec une grande économie de moyens : terrains marginaux
de la ville, architecture sans architectes, participation de la force de travail familial, réalisation
étalée dans le temps.
En Algérie, si nous regardons nos périphéries, que ce soit au Nord, au Sud, à l‘Est ou à
l’Ouest, nous pouvons affirmer que nous avons réalisé notre unité nationale.
En effet, en traversant le territoire national, on n’a aucunement l’impression d’avoir voyagé,
tout le paysage urbain est le même partout à l’exception des anciennes médinas et des
centres du 19ème et début du 20ème siècle qui ont, incontestablement, un caractère
contextuel.
Sur toutes nos périphéries qui sont souvent beaucoup plus importantes que les centres
qu’elles enserrent, deux modèles se font la guerre :
• Les opérations publiques qui implantent les mêmes habitats collectifs, au Nord comme
au Sud, en plaine comme en montagne.
• Le deuxième modèle, peut-être appelés les quartiers de « Villas » ou pour être plus
juste, les quartiers en autoconstruction, qui expriment l’angoisse d’un tiraillement entre
l’ancien et le nouveau, entre l’authenticité et l’efficacité, un compromis entre l’individuel
et le communautaire ("l'immeuble familial" de 4 étages et de combien d’appartements ?).
Ces quartiers, dont le caractère est inachevé sur tout le territoire, expriment l’angoisse d’un
projet de société en transition, ce que Viollet–Le-Duc appelle « la recherche d’un mieux
ignoré », mais expriment certainement aussi un véritable besoin d’architecture, en donnant
tort à la production publique, à la production d’architectes.