Documente Academic
Documente Profesional
Documente Cultură
L’innovation est le moteur de la vie sociale et économique. Elle a donné lieu à partir
des années 90 à ce qui est désormais appelé « Économie du savoir ou de la
connaissance ». Il s’agit de connaissances à forte valeur ajoutée et à potentiel de
commercialisation élevé. Ces connaissances sont produites dans les institutions de
recherche (Centres et universités). Leur valeur ajoutée et leur potentiel de
commercialisation résident dans le fait qu’elles peuvent être transformées en
produits, en technologies, en savoir-faire, en procédés, en matériaux nouveaux, etc.
qui peuvent conduire à la création d’entreprises, donc d’emplois et de richesses.
C’est simple, les pays qui, actuellement, trônent sur la scène internationale sur les
plans scientifique, technologique et industriel ont depuis longtemps compris l’enjeu
de l’économie du savoir et de l’innovation. Ils ont alors investi intensément dans la
recherche-développement en consacrant à cette dernière une masse d’argent
énorme variant entre 2 et 4 % de leur PIB. Ils ont également développé une culture
de valorisation de la recherche, mais en même temps une culture de propriété
intellectuelle qui est indispensable à la protection du savoir produit. Innovation,
valorisation et propriété intellectuelle sont des facteurs essentiels indissociables et
incontournables pour le succès de toute R&D.
Avant d’apporter une réponse à cette question, il serait utile de lever toute confusion
pouvant déformer la signification des termes et expressions utilisés couramment
dans le langage ayant un rapport avec l’innovation à savoir : Découverte, invention,
système d’innovation, recherche fondamentale, recherche appliquée, valorisation de
la recherche, interface, propriété intellectuelle, gestion de la propriété intellectuelle,
brevet, licence, redevances. Commençons tout d’abord par le concept Innovation.
A. Innovation
B. Découverte
La découverte est l’action de faire connaître un objet ou un phénomène jusque là
caché, ignoré ou n’ayant fait l’objet d’aucune activité intellectuelle humaine.
C. Invention
D. Système d’innovation
E. Recherche fondamentale
La recherche fondamentale, dite aussi académique, est axée sur les découvertes,
elle repose sur l’état des connaissances dans le domaine concerné à l’échelle
mondiale. Son programme de travaux est défini par les chercheurs. Sa valeur réside
dans l’importance et l’excellence de ce programme. Ses résultats sont soumis à
l’examen des pairs et publiés sans délai. Elle donne la priorité à la découverte
beaucoup plus qu’à la propriété intellectuelle.
F. Recherche appliquée
La recherche appliquée est une activité qui vise à résoudre un problème ou à obtenir
un résultat escompté, qui peut être précisé dans une large mesure, mais auquel on
ne peut parvenir dans l’état actuel des connaissances. Une recherche appliquée est
davantage conçue en fonction d’une activité économique et/ou industrielle qu’en
fonction d’une discipline. Elle peut donner lieu à des travaux de recherche relevant
de plusieurs disciplines. Son calendrier, ses étapes de réalisation, son budget, ses
produits livrables, etc. sont définis d’un commun accord par les chercheurs et leurs
partenaires. Ses résultats peuvent avoir une valeur économique et, par conséquent,
nécessiter une protection par le biais de la propriété intellectuelle.
G. Valorisation de la recherche
H. Interface
Une interface est une structure, un dispositif ou un service qui a pour vocation de
prendre en charge l'ensemble des activités permettant la valorisation de la recherche
en établissant des relations mutuellement bénéfiques entre cette recherche et le
monde socio-économique. Elle a pour mission le transfert et la commercialisation
des technologies et des résultats de la recherche auprès de leurs utilisateurs
potentiels. Elle s’occupe également de la gestion financière et administrative et de
l’ingénierie des activités de valorisation de la recherche par un personnel
professionnel.
I. Propriété intellectuelle
D’une manière générale, la propriété intellectuelle (PI) est définie comme une
invention, une découverte ou une idée nouvelle qui nécessitent une protection en
vue d’une commercialisation ultérieure susceptible de générer des bénéfices pour
l’institution qui est derrière sa production. C’est un élément clé du commerce
mondial. Elle englobe :
- les inventions, les logiciels et les bases de données,
- les œuvres littéraires, artistiques, dramatiques ou musicales,
- les livres et les articles, le matériel pédagogique
- les dessins industriels, les marques de commerce,
- les topographies des circuits intégrés,
- les nouvelles obtentions végétales.
L. Licence
M. Redevance
N. Incubateur
II. Quelles seraient alors les raisons de cette absence dans certains pays
en développement ?
Si un tel système devait avoir une existence officielle, c’est-à-dire, avoir une
reconnaissance institutionnelle, ce serait sur la base d’une plate forme juridique. Or
si, dans la plupart des cas, la recherche elle-même n’a jamais fait l’objet d’une
reconnaissance institutionnelle, il est difficile, voire illusoire, de dire que ce système
existe. Ce n’est pas parce que quelque part dans une université ou un centre de
recherche, on est parvenu à une vraie innovation que l’on peut dire qu’il existe un
système d’innovation. Ce genre de situation, louable, est à mettre sur le compte de
l’initiative personnelle (heureusement qu’elle existe.) Ce sont des cas isolés et rares
qui sont le fruit de la volonté de personnes dévouées et actives et aucunement d’une
activité institutionnalisée. Par ailleurs, il est vraiment rarissime que ce genre
d’initiative débouche sur une quelconque commercialisation.
Par ailleurs, quand on parle de système d’innovation, on parle de réseau
d’institutions. Comment peut-on parler de réseau d’institutions alors que la recherche
elle-même ne fait l’objet d’aucune coordination que ce soit au niveau national et au
niveau de ces dernières elles-mêmes ? En tout cas, le système d’innovation tel qu’il
est défini internationalement peine à exister dans de nombreux pays en
développement. S’ajoute à cela qu’un système d’innovation pour être efficace
suppose l’existence de relations de collaboration étroites entre, d’une part, les
centres de recherche et les universités et, d’autre part, l’environnement
socioéconomique notamment le secteur privé. Or qui dit secteur privé dit recherche
appliquée.
Parler d’une culture de valorisation de la recherche, c’est évoquer des savoirs et des
savoir-faire en la matière, qui devraient traverser tout système national de recherche
en long et en large. C’est dire aussi que c’est une préoccupation des responsables
des institutions de recherche et des producteurs du savoir. Avec toute la bonne
volonté de ces responsables, cette culture peine à s’installer dans les habitudes.
Cette situation est tout à fait normale puisqu’il est difficile d’imaginer une valorisation
des résultats d’une recherche appliquée quand cette dernière est balbutiante voire à
l’état embryonnaire.
Par ailleurs, la valorisation, en tant que fonction faisant partie intégrante du système
d’innovation, ne peut être viable en dehors de ce système. Toutes les tentatives,
malgré l’acharnement des responsables et des chercheurs, n’ont pas abouti pour la
simple raison qu’elles ont été engagées dans un environnement non structuré. Là
encore, les initiatives rarissimes éminemment louables sont à mettre sur le compte
de prérogatives personnelles.
Comme cela a été signalé pour la recherche appliquée, il n’y a pas de valorisation
sans partenaires socioéconomiques. Ces derniers préfèrent la sous-traitance en
faisant appel aux compétences et expertises étrangères.