Sunteți pe pagina 1din 78

25 SERIE PEDAGOGIQUE TFM / TVM OUTIL 25

Centre de Coopération Suisse


pour la Technologie et le Management

Bureau International du Travail

La Couverture
Tuiles en Fibro- et Vibro-mortier
Guide pour la conception et la réalisation
Principes et détails de construction

Paul Gut
Centre de Coopération Suisse
pour la Technologie et le Management

Bureau International du Travail

La Couverture
Tuiles en Fibro- et Vibro-mortier
Guide pour la conception et la réalisation
Principes et détails de construction

Une copublication du Centre Suisse pour la Technologie et le Management


(SKAT) et du Bureau International du Travail (BIT), produite avec le soutien
de la Direction de la Coopération au Développement et de l’Aide
Humanitaire Suisse (DDA)

DIAGRAMME DE LA SERIE PEDAGOGIQUE TFM / TVM:

KIT DU CENTRE DE REFERENCE NATIONAL

KIT DE PROMOTION KIT DE PRODUCTION

Section technique Section économique


1 National Centre Guide 10 Informations de base 20 Workshop and Equipment 30 Business Administration
concernant les éléments
2 Feasibility and Market Study 21 Production and Operations’ 31 Marketing and Selling Guide
de couverture en mortier
Guide Management
12 Product Information
3 Teaching FCR/MCR 22 Manuel de production
Technology 14 FCR Video
23 Directives pour le contrôle
4 Directives pour de qualité
la conception des normes
24 La charpente
25 La couverture
26 Technical Bulletins 1 - 6
27 Equipment Producer Guide
Auteur : Paul Gut, Intep AG, Zurich, Suisse

Traduit de l’anglais par : Michel Klein, Wittenbach, Suisse, en collaboration avec Mia et Claude
Brasseur, Haverenne, Belgique et Gabrielle Thévenon du BIT, Genève,
Suisse

Comité d’édition : SKAT : Karl Wehrle, Heini Müller, Olivier Scheurer


Gilbert Brys, BIT
Roland Stulz, Intep AG

Copublié par : SKAT, Centre de Coopération Suisse pour la Technologie et le Management,


en collaboration avec
le BIT, Bureau International du Travail, INSTEAD

Première édition : 1993 par SKAT, Centre de Coopération Suisse pour la Technologie
et le Management,
en collaboration avec
le BIT, Bureau International du Travail

Mise en page : P. Gut, Intep AG


C. Dia, SKAT

Illustrations : Mathias Staehli, Lachen, Suisse

Photos : Heini Müller, SKAT, T. Moncrieff, P. Gut

Couverture : SKAT

Copyright : SKAT, St. Gallen, Suisse et


BIT, Genève, Suisse

Commentaires : Veuillez envoyer vos commentaires relatifs à cette publication


au SKAT ou au BIT

Imprimé par : Niedermann Druck AG, St. Gallen, Suisse

ISBN : 3-908001-80-3 (SKAT), 92-2-209006-3 (BIT)

Distribué par : IT Publications Ltd


103-105 Southampton Row
London WC1B 4HH, UK
tél. :+44 171 / 436 96 61 , fax : +44 171 / 436 20 13
e-mail : orders@itpubs.org.uk

BIT / INSTEAD
Route des Morillons 4
CH - 1211 Genève, Suisse
tél. : +41 22 / 799 83 19, fax : +41 22 / 798 86 85
e-mail : pubvente@ilo.org

Janvier 1998, 500 exemplaires

Les désignations utilisées dans les publications du BIT, qui sont conformes à la pratique des Nations Unies et la
présentation des données qui y figurent n’impliquent de le part du Bureau International du Travail aucune prise de
position quant au statut juridique de tel ou tel pays, zone ou territoire, ou de ses autorités, ni quant au tracé de ses
frontières.
Les articles, études et autres textes signés n’engagent que leurs auteurs et leur publication ne signifie pas que le
Bureau International du Travail souscrit aux opinions qui y sont exprimées. La mention ou la non-mention de telle ou
telle entreprise ou de tel ou tel produit ou procédé commercial n’implique de la part du Bureau International du Travail
aucune appréciation favorable ou défavorable.
Table des matières 1

TABLE DES MATIERES

Préface 3

1. Introduction 7

1.1 Les TFM et TMV 7

1.2 Objet de ce manuel 8

1.3 Contenu du manuel 9

1.4 Remarques générales 10

1.5 Terminologie 11

1.5.1 Types de toitures 11


1.5.2 Terminologie relative à la couverture 12

2. Types de couverture 13

2.1 Couverture simple (pas de sous toiture) 13

2.2 Couverture + bardage intérieur sur chevron 15

2.3 Couverture + plafond horizontal 17

3. Les matériaux 19

4. Nombre de tuiles et longueur des chevrons et du lattage 21

4.1 Nombre de tuiles 21

4.2 Longueur des chevrons et du lattage 23

5. Fixation des tuiles 25

6. Détails de couverture 27

6.1 Tuile normale Détail A 29

6.2 Le larmier Détail B 31


2 Série Pédagogique - Outil 25: La couverture

6.3 Faîte d’une couverture à deux pentes Détail C 35

6.4 Faîte d’une couverture à simple pente Détail D 39

6.5 Rive gauche Détail E 41

6.6 Rive droite Détail F 43

6.7 Arêtier Détail G 45

6.8 Jonction arêtiers - faîte Détail H 47

6.9 Sommet d’un toit pyramidal Détail I 49

6.10 Noue Détail K 51

6.11 Jonction du faîte d’un appentis Détail L 53


avec le mur d’appui

6.12 Jonction de la rive d’une couverture Détail M 55


avec un mur

7. Réalisation de la couverture 57

7.1 Sécurité 57

7.2 Pose du lattage 59

7.3 Pose des tuiles 61

8. L’entretien 63

8.1 Notion d’entretien 63

8.2 Entretien des tuiles 65

Annexes 67

1 Facteurs de conversion 69

2 Lectures recommandées et bibliographie 73


Préface 3

PREFACE
Ce manuel fait partie de la série pédagogique TFM/TMV (tuiles en
fibromortier / mortier vibré). Les principes énoncés sont aussi appli-
cables à d’autres matériaux de couverture et d’autres types de char-
pentes légères.

Historique des TFM/TMV

La technologie des TFM/TMV a été mise au point dans les années


70, suite à de nombreuses expériences portant sur l’utilisation des
tuiles en ciment et plaques en amiante-ciment. Depuis les années
80, cette technologie a mûri et s’est implantée dans de nombreux
pays. Aujourd’hui, l’expérience prouve que le matériau proposé est
fiable et qu’il peut, dans bien des cas, concurrencer les matériaux
de couverture conventionnels.

La série pédagogique TFM/TMV

Cette série de publications sert de support aux efforts de vulgarisa-


tion du savoir-faire relatif à la technologie des TFM/TMV. Elle traite
des aspects techniques, économiques, logistiques et commerciaux.

Rôles de BASIN, de SKAT/RAS et du BIT

Le SKAT et le BIT copublient la «Série Pédagogique TFM/TMV» dont


ce manuel est un des outils

BASIN Le SKAT fait partie du réseau BASIN (réseau d’information et de


service-conseil en construction) qui conjugue l’expérience de profes-
sionnels internationaux. L’objectif du réseau BASIN est de fournir
des conseils et de diffuser des informations sur les technologies et
les matériaux de construction.

Au sein de BASIN, quatre importantes organisations européen-nes


à but non-lucratif se partagent les spécialités propres aux technolo-
gies appropriées dans le secteur de la construction:

- GTZ/GATE (en Allemagne) est consulté plus particulièrement


pour les questions de maçonnerie,
- ITDG (au Royaume-Uni) est consulté plus particulièrement
pour les questions relatives aux ciments et liants,
- SKAT (en Suisse) est consulté plus particulièrement pour les
questions de toiture,
- CRATerre (en France) est consulté plus particulièrement pour
les questions relatives à la construction en terre.

Cette répartition garantit une expertise efficace et de qualité.


4 Série Pédagogique - Outil 25: La couverture

SKAT Le SKAT est un centre d’information et de documentation disposant


d’un groupe de consultants engagés dans la promotion et la mise
en oeuvre de technologies appropriées dans le monde entier.

RAS Membre de BASIN, le SKAT couvre les technologies des matériaux


de couverture et plus spécialement celles relatives aux TFM/TMV.
Le RAS (Service-conseil en matériaux de couverture) est un service
créé par le SKAT au sein de BASIN. Pour faciliter la promotion et la
diffusion des technologies de couverture, le SKAT/RAS publie la
«Série Pédagogique TFM/TMV» dont ce manuel est un des outils.

Réseau de spécialistes Un réseau mondial, de spécialistes et d’institutions spécialisées,


met à la disposition des producteurs ou futurs producteurs de TFM/
TMV une assistance technique qui leur permet de garantir la fiabi-
lité et la qualité de leurs produits sur un marché en pleine expan-
sion.

Ce réseau est coordonné par le SKAT/RAS.

BIT La section des micro-entreprises et du secteur informel du Service


du Développement et de la Gestion des Entreprises du BIT conduit
un programme qui encadre la promotion et l’application de techno-
logies appropriées à l’habitat économique.

Les objectifs de ce programme sont de réduire les coûts de cons-


truction, de renforcer l’utilisation de matières premières disponibles
localement et de générer des emplois productifs. Le programme
vise également à développer les petites et micro-entreprises de ce
secteur en démontrant leur viabilité commerciale. Ce programme a
adopté une approche novatrice qui veut que certaines activités
soient exécutées dans le cadre de projets de coopération technique
visant le développement des petites et micro-entreprises. Exécutées
par le BIT ou d’autres structures telles le PNUD ou des projets
multi- ou bilatéraux, ces activités peuvent concerner la recherche-
développement, la diffusion de l’information technologique, la four-
niture de services et conseils aux gouvernements et l’exécution de
projets d’assistance technique.
Préface 5

Adresses de contact

RAS, c/o SKAT


Vadianstrasse 42
CH-9000 St. Gallen
Suisse
Tel +41 71 / 228 54 54
Fax +41 71 / 228 54 55
email info@skat.ch

et

BIT
INSTEAD
Route des Morillons 4
CH-1211 Genève 22
Suisse
Tel +41 22 / 799 83 19
Fax +41 22 / 799 76 91
email pubvente@ilo.org

Remerciements

Nous souhaitons exprimer notre gratitude aux experts et produc-


teurs pour leurs précieux commentaires et remarques, fruits de
leurs expériences. Ils sont trop nombreux pour que nous puissions
les citer individuellement.

Commentaires

Les commentaires et réactions sont les bienvenus. Ils nous permet-


tront d’améliorer ce manuel et peuvent être adressés au SKAT/RAS
ou au BIT.
6 Série Pédagogique - Outil 25: La couverture
Introduction 7 1

1. INTRODUCTION

1.1 Les TFM et TMV

Que sont les tuiles TFM et TMV? Les TFM (tuiles en fibromortier) sont des tuiles en mortier renforcé
de fibres naturelles ou synthétiques.

Pour les TMV (tuiles en mortier vibré) des agrégats de petit calibre
remplacent les fibres.

Pour de plus amples informations, veuillez vous référer à l’ouvrage


«Tuiles en fibromortier», dont les références sont mentionnées en
bibliographie [1].

Avantages des TFM/TMV Ces tuiles permettent de réaliser des toitures économiques, sûres
et particulièrement adaptées aux besoins des pays en développe-
ment.

n Le sable et le gravier sont des matières premières locales. Le


ciment est un produit largement répandu.

n La technologie permet une décentralisation de productions à


petite échelle, elle ne requiert pas d’investissements importants
et est facile à transférer.

n La production crée des emplois.

n Les propriétés thermiques des tuiles TFM/TMV, et la ventilation


permise par les interstices aux jonctions, réduisent l’impact du
rayonnement solaire.

n Elles sont moins bruyantes que les tôles sous l’impact des gout-
tes de pluies.

n Leur production, et leur utilisation, n’engendrent pas de déchet


nuisible pour l’environnement.

Inconvénients des TFM/TMV Normalement, elles sont aussi durables que les tuiles ordinaires en
béton, dont la durée de vie dépasse 50 ans. Dans le cas de très
petites unités de production, il arrive que la rigueur, et la constance,
des contrôles de qualité ne soient pas garanties. Cela peut compro-
mettre la qualité des tuiles produites.
8 Série Pédagogique - Outil 25: La couverture

1.2 Objet de ce manuel


La toiture est la partie la plus importante d’un bâtiment. Sa concep-
tion, tant dans son ensemble que dans ses détails, requiert un soin
particulier. Il convient d’utiliser les meilleures matières premières
disponibles et de garder à l’esprit qu’une toiture mal conçue et non
conforme aux normes risque d’entraîner de sérieux dégâts sur l’en-
semble d’un bâtiment.

Pour construire une toiture fiable, il ne suffit pas d’utiliser un maté-


riau de couverture de bonne qualité. La charpente et la couverture
doivent constituer une structure cohérente et adaptée au climat.
Enfin, il convient de vérifier que les compétences et matériaux re-
quis sont disponibles localement.

Ce manuel a pour objet de guider l’entrepreneur poseur de tuiles


et le propriétaire. Il traite de la réalisation d’une couverture en TFM/
TMV et de son entretien. Le texte est abondamment illustré. Pour
la conception et la réalisation de la charpente (forme du toit et sec-
tion des membrures), le lecteur se référera à l’outil 24 de la Série
Pédagogique «La charpente - Eléments de base pour la conception
et la réalisation de charpentes pour toitures légères», dont les réfé-
rences sont mentionnées en bibliographie [11].

Public visé Ce manuel s’adresse aux architectes et ingénieurs chargés de la


conception de couvertures en TFM/TMV, ainsi qu’aux maçons, ingé-
nieurs et contremaîtres chargés du suivi de chantier.

Les producteurs de matériaux de couverture peuvent aussi se réfé-


rer à ce manuel pour conseiller judicieusement leur clientèle.

Ce manuel peut aussi être utilisé à des fins didactiques.

Ce manuel ne s’adresse pas aux personnes qui s’intéressent de


façon générale à la technologie des TFM/TMV. A ces personnes,
nous conseillons l’ouvrage «Tuiles en fibromortier - procédé de pro-
duction et pose en toiture», dont les références sont mentionnées
en bibliographie [1]. Cet ouvrage est disponible gratuitement au
SKAT, en version française, anglaise ou espagnole.
Introduction 9 1

1.3 Contenu du manuel


Ce que vous trouverez dans ce manuel:
Ce manuel traite de la conception de la couverture et de sa réalisa-
tion. Les toitures de forme compliquée ne sont pas abordées ici,
car elles requièrent des compétences et un savoir-faire spécifiques,
ainsi que beaucoup d’expérience.

Les chapitres 1 et 2 précisent quelques termes de vocabulaire et


décrivent brièvement les différents types de couvertures.

Le chapitre 3 précise les dimensions des tuiles.

Le chapitre 4 explique comment calculer le nombre de tuiles néces-


saires pour couvrir un toit et comment calculer les longueurs des
chevrons et du lattage.

Les chapitres 5 et 6 proposent des techniques éprouvées pour la


fixation des tuiles et la réalisation des rives, larmiers, faîtières et
autres points particuliers d’une couverture.

Les chapitres 7 et 8 traitent de la réalisation proprement dite de la


couverture et de son entretien.

Les annexes présentent une bibliographie d’ouvrages sélectionnés


et des tables d’équivalence pour convertir entre eux, les différents
modes d’expression de la pente.

Ce que vous ne trouverez pas dans ce manuel:


Ce manuel est orienté vers la pratique. Ce n’est pas une publica-
tion scientifique.

Le lecteur ne trouvera pas d’information concernant:

- la gestion de la production;
- les coûts et bénéfices;
- les problèmes spécifiques à certains pays;
- la production des tuiles;
- les tests de contrôle de qualité des tuiles;
- la conception et la réalisation de la charpente

Des outils spécifiques de la «Série Pédagogique» traitent en détail


de ces différents sujets (voir «Diagramme de la Série Pédagogique»
en page de couverture).
10 Série Pédagogique - Outil 25: La couverture

1.4 Remarques générales

Validité des informations données


Les informations présentées dans ce manuel reposent sur le savoir-
faire et la pratique courante. Si nécessaire, il incombe au lecteur de
développer des solutions adaptées aux circonstances locales de son
propre pays.

Responsabilités du producteur de matériaux de couverture


La fiabilité d’une toiture, tant dans son ensemble que dans ses élé-
ments individuels (matériaux de couverture, charpente), est fonda-
mentale pour le propriétaire d’une habitation. Le producteur de
matériau de couverture doit donc veiller à la bonne qualité de son
produit, mais il doit aussi veiller à la qualité des toitures réalisées à
partir de ses produits. Si sa responsabilité ne couvre pas la réalisa-
tion de la charpente et de la couverture, lorsqu’elles sont réalisées
par un tiers, il peut, en conseillant et en informant, contribuer à
l’obtention d’une toiture correcte. Lorsque le producteur est aussi
constructeur, sa responsabilité est totale.

Un toit fonctionnel et durable est le garant de sa bonne réputation


et de la pérennité de son entreprise.
Introduction 11 1

1.5 Terminologie

1.5.1 Types de toitures

Toiture à deux versants ou toiture en batière

Toiture à versant unique ou toiture monopan

Toiture à quatre versants ou toiture en croupe

Toiture en pyramide

Toiture en shed

Toiture à versants coupés

Appentis
12 Série Pédagogique - Outil 25: La couverture

1.5.2 Terminologie relative à la couverture

Apex

Noue

Faîte
Arêtier

Pignon
Rive

Larmier
Types de couvertures 13 2

2. TYPES DE COUVERTURES

2.1 Couverture simple (pas de sous toiture)

C’est la méthode la plus simple et la plus économique.

Avantages:

n Couverture économique

n Construction simple

n Accessibilité de la face inférieure d’où entretien simple

n •Contrôle facile

Inconvénients:

n Comportement thermique pas très performant, même s’il est un


peu meilleur que celui de la tôle ondulée oxydée.

n Perméable à la poussière et aux insectes, mais aussi à la pluie


si la pente n’est pas suffisante et que la pluie est accompagnée
de vents violents.

Créneau:

n Construction économique
14 Série Pédagogique - Outil 25: La couverture
Types de couvertures 15 2

2.2 Couverture + bardage intérieur sur chevron


Pour améliorer l’esthétique de l’intérieur et réduire les problèmes de
courant d’air, on peut fixer un bardage directement sur les chevrons.
Les interstices entre les tuiles permettent la ventilation naturelle de
l’espace situé entre les tuiles et le bardage. Lorsque la ventilation
joue un rôle important (refroidissement des tuiles, évacuation de
l’humidité), il faut la favoriser en aménageant des ouvertures spé-
ciales.

Avantages:

n Améliore les performances thermiques

n Meilleure étanchéité à la poussière, aux insectes et à l’eau

n Surface inférieure nette

Inconvénients:

n Augmente les coûts

n Complique le remplacement des tuiles de l’intérieur

n Espace inaccessible entre la tuile et le bardage intérieur (rats,


etc.)

Créneau:

n Construction de moyenne classe


16 Série Pédagogique - Outil 25: La couverture

Différents types

n Faux plafond incliné

Le bardage, constitué de panneaux en contre-plaqué ou autre,


est cloué directement sur les chevrons. On peut par exemple
aussi utiliser des nattes en bambou ou en paille tressée. C’est
plus économique que les panneaux, mais moins étanche.

n Idem + voile étanche

Pour garantir l’étanchéité de la couverture et réduire les risques


en cas de bris de tuiles, on peut ajouter un voile étanche (feuille
plastique) entre les chevrons et le lattage. Les tuiles doivent
alors être fixées par le dessus, ce qui implique des tuiles à un
seul talon.

n Plaques entre pannes

Dans le cas de l’illustration présentée, les tuiles sont posées sur


des pannes dont l’écart est de 40 cm. Il n’y a donc ni chevrons,
ni lattage. Les pannes sont des éléments T préfabriqués en bé-
ton. Le bardage est constitué de plaques (contreplaqué, plaques
en mortier vibré, ou autre) reposant sur les ailes du T. Les pla-
ques ne sont pas fixées et on peut facilement les déplacer pour
accéder par dessous à la couverture extérieure.

Il s’agit encore d’une méthode expérimentale.


Types de couvertures 17 2

2.3 Couverture + plafond horizontal


L’espace de vie peut être séparé de la couverture par la pose d’un
faux plafond horizontal. Celui-ci est fixé sur des sciages, lesquels
peuvent être fixés à des fermes, suspendus aux chevrons ou posés
sur des saillies au niveau des murs.

Le faux plafond est souvent réalisé avec des panneaux en contre-


plaqué, mais on peut aussi utiliser d’autres éléments (p. ex. nattes).

La charpente du faux plafond (sciages et fixations) doit être assez


solide pour permettre la visite du comble par une équipe d’entre-
tien.

Avantages:
Ferme

Latte de fixation n Améliore beaucoup le comportement thermique


des panneaux
n Meilleure étanchéité à la poussière et aux insectes
n Surface inférieure nette
Plafond
Inconvénients:

n Augmente les coûts


n Masque les problèmes de la couverture
n Réduit le volume de la pièce (dans les régions froides c’est un
avantage)
n Le comble est un abri recherché par certains hôtes indésirables
(petits rongeurs, insectes, etc.)

Créneau:

n Construction de moyenne classe

Il faut permettre une ventilation suffisante du comble. Les ouvertu-


res prévues à cet effet sont souvent insuffisantes. Ne pas oublier
de recouvrir les ouvertures de grillage contre rats et autres volatils
indésirables.
18 Série Pédagogique - Outil 25: La couverture
Les matériaux 19 3

3. LES MATERIAUX
Les éléments de couverture en fibromortier et mortier vibré sont
disponibles selon 2 standards: les demi-plaques et les tuiles.

Dimension Épaisseur Surface utile Nombre par m² Poids par m²


(selon la pente) (selon la pente)

Tuiles:
490 x 250 mm 6 mm 0,076 m² 13 200 N (≈20 kg)
8 mm 260 N (≈26 kg)

Demi-plaques:
600 x 600 mm 8 mm 0,25 m² 4 260 N (≈26 kg)

Il est probable que dans le futur, d’autres formes et dimensions


feront leur apparition.

Demi-plaques La consommation en ciment par m² est de 40% supérieure à celle


des tuiles. Il faut 4 demi-plaques pour couvrir 1 m² de versant
(L: 60 cm; l: 60 cm). Les demi-plaques doivent être manipulées
avec précaution et la charpente doit être parfaitement plane et ri-
gide.
20 Série Pédagogique - Outil 25: La couverture

Tuiles Les tuiles (49 x 25 cm) étant plus petites que les plaques, les dé-
lais de production et de pose, du nombre de tuiles nécessaires pour
couvrir une surface donnée, sont plus longs que dans le cas des
demi-plaques. De plus petite dimension et moins lourdes, elles se
manipulent plus facilement que les demi-plaques et sont moins
sensibles que ces dernières aux éventuelles déformations de la
charpente (bourrasques, secousses sismiques). Il faut 13 tuiles pour
couvrir 1 m² de versant.

tuile flamande tuile romane


On rencontre couramment 2 profils différents: la tuile romane; la
tuile flamande

Le canal de la tuile romane est à fond plat. Ces tuiles «s’assoient


mieux» sur le lattage, mais celui-ci doit être parfaitement plan.

Les tuiles flamandes, elles, ont un profil en forme de sinusoïde.


Elles s’adaptent, mieux que les tuiles romanes, aux charpentes en
bambou et en perches, lesquelles ne sont pas parfaitement réguliè-
res.
Nombre de tuiles et longueur des chevrons et du lattage 21 4

4. NOMBRE DE TUILES ET LONGUEUR DES


CHEVRONS ET DU LATTAGE
Au moment de la conception d’une toiture en TFM/TMV, il faut
adapter la longueur du lattage à la largeur utile de la tuile et la lon-
gueur des chevrons à longueur utile de la tuile. Il faut aussi tenir
compte de la longueur des débordements de toiture en rive et en
bas de pente.

Les dimensions hors tout des TFM/TMV sont de


490 x 250 mm.
Leur longueur utile est de 400 mm.
Leur largeur utile est de 190 mm.

4.1 Nombre de tuiles

Estimation grossière du nombre de tuiles


Pour se faire une première idée approximative du nombre de tuiles
nécessaires, on utilise la règle suivante:

Un alignement de 5 tuiles selon le faîte fait 1 m


Un alignement de 5 tuiles selon le rampant fait 2 m

Donc 25 tuiles couvrent 2 m² de versant. Pour 1 m² de versant, on


retient la valeur de 13 tuiles.

Remarques En général, pour les pentes inférieures à 30°, on néglige la diffé-


rence entre la longueur du rampant et sa projection sur l’horizon-
tale pour calculer le nombre de tuiles nécessaires. Lorsque la pente
augmente, la différence entre la longueur du rampant et sa projec-
tion sur l’horizontale se fait plus sensible. Lorsque la pente est su-
périeure à 30°, il est donc préférable de calculer la longueur du
rampant (voir tables de l’annexe 1). Dans le cas des tuiles TFM/
TVM, il est préférable de travailler avec une pente de 30° ou plus.
Dans le cas de versants particulièrement bien protégés contre les
rafales de vents ou lorsqu’un dispositif intérieur récolte les goutte-
lettes de pluie refoulées par le vent entre les tuiles, on peut éven-
tuellement diminuer la pente.

Pour tenir compte des casses et des tuiles non conformes, on ma-
jore en général de 10% la quantité de tuiles calculée.

Au moment de la conception de la longueur et de la largeur d’un


bâtiment, il est utile de tenir compte des dimensions des tuiles. En
22 Série Pédagogique - Outil 25: La couverture

effet, le fait de raccourcir / d’allonger de 10 à 20 cm, la longueur


ou la largeur d’un bâtiment, peut conduire à économiser / ajouter
une rangée de tuiles sur la longueur ou la largeur de la couverture.
Dans le cas de gros projets, cela peut avoir une influence sensible.

Nombre de tuiles pour un toit à double pente


Inclinaison du versant: 30°

Nombre de tuiles par alignement


5 10 15 20 25 30 35 40 45 50

Longueur de la surface couverte (L en mm)

1.00 1.95 2.90 3.85 4.80 5.75 6.70 7.65 8.60 9.55

6 Largeur selon 2.20 30 60 90 120 150 180 210 240 270 300

8 l’horizontale 2.90 40 80 120 160 200 240 280 320 360 400
de la surface
10 3.60 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500
couverte
12 4.30 60 120 180 240 300 360 420 480 540 600
(l en mm)
14 5.00 70 140 210 280 350 420 490 560 630 700

16 5.70 80 160 240 320 400 480 560 640 720 800

18 6.40 90 180 270 360 450 540 630 720 810 900

20 7.10 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000

22 7.80 110 220 330 440 550 660 770 880 990 1100

24 8.50 120 240 360 480 600 720 840 960 1080 1200

26 9.20 130 260 390 520 650 780 910 1040 1170 1300

28 9.90 140 280 420 560 700 840 980 1120 1260 1400

Nombre de tuiles pour un toit à double pente (± 27°)

Exemple Prenons le cas d’une couverture dont le faîte mesure 4,8 m (L) et
dont la largeur selon l’horizontale fait 6,4 m (l). Le nombre de tuiles
requis est de 450 unités.
Pour tenir compte des tuiles rebutées et de la casse, on majore ce
nombre de 10 %. On obtient alors: 495 unités.
Pour des pentes de ± 31°, les valeurs «l» sont à réduire de 5 %
Pour des pentes de ± 36°, les valeurs «l» sont à réduire de 10 %
Nombre de tuiles et longueur des chevrons et du lattage 23 4

4.2 Longueur des chevrons et du lattage

Calcul exact Pour calculer la longueur exacte des chevrons et du lattage, il faut
tenir compte du nombre de tuiles et des détails en bordure des ver-
sants (rives, larmiers et faîte).

Longueur des chevrons La longueur utile d’une tuile vaut 400 mm et le recouvrement vaut
90 mm. Dans le cas de tuiles à un seul talon, une légère variation
de la longueur du recouvrement (résulte d’une réduction ou d’une
50 augmentation de l’écart entre les lattes) ne porte pas à consé-
0
n 40 quence. Du point de vue de l’étanchéité de la couverture, la réduc-
e vro 40
0
L
ch tion de la longueur de recouvrement est plus vite critique que son
40
0 augmentation. Dans les régions où des bourrasques sont à crain-
40
0 dre, il faut utiliser des tuiles à deux talons sur toutes la toiture. Le
0
40 second talon permet de fixer aussi le bas de la tuile. Dans ce cas,
90
la longueur de recouvrement est fixée par la position du second
talon.

Pour éviter de fendre le sommet du chevron en clouant la dernière


latte, il est conseillé de laisser un minimum de 50 mm (X) entre le
bord de la latte et l’extrémité du chevron. Tenant compte de ces
données, on calcule la longueur précise du chevron avec la formule
suivante:

L chevron = (nombre de tuiles x 400 mm) + X

Selon cette formule, on obtient le tableau suivant:

Nombre Longueur Nombre Longueur Nombre Longueur


de tuiles des de tuiles des de tuiles des
chevrons chevrons chevrons
mm mm mm

1 450 11 4450 21 8450

2 850 12 4850 22 8850

3 1250 13 5250 23 9250

4 1650 14 5650 24 9650

5 2050 15 6050 25 10050

6 2450 16 6450 26 10450

7 2850 17 6850 27 10850

8 3250 18 7250 28 11250

9 3650 19 7650 29 11650

10 4050 20 8050 30 12050


24 Série Pédagogique - Outil 25: La couverture

Longueur du lattage La largeur utile d’une tuile vaut 190 mm et le recouvrement vaut
60 mm.

Tenant compte d’un débord de 30 mm de la tuile sur des planches


L lattage
de rives de 15 mm d’épaisseur, on calcule la longueur précise du
lattage avec la formule:

L lattage = (nombre de tuiles x 190 mm) - 40 mm

Selon cette formule, on obtient le tableau suivant:

Nombre Longueur Nombre Longueur Nombre Longueur Nombre Longueur Nombre Longueur
de tuiles lattage de tuiles lattage de tuiles lattage de tuiles lattage de tuiles lattage
mm mm mm mm mm

1 150 11 2050 21 3950 31 5850 41 7750

2 340 12 2240 22 4140 32 6040 42 7940

3 530 13 2430 23 4330 33 6230 43 8130

4 720 14 2620 24 4520 34 6420 44 8320

5 910 15 2810 25 4710 35 6610 45 8510

6 1100 16 3000 26 4900 36 6800 46 8700

7 1290 17 3190 27 5090 37 6990 47 8890

8 1480 18 3380 28 5280 38 7180 48 9080

9 1670 19 3570 29 5470 39 7370 49 9270

10 1860 20 3760 30 5660 40 7560 50 9460

En pratique, les extrémités des lattes sont alignées sur le côté gau-
che du versant pour donner le débordement de toiture voulu. Sur le
côté droit du versant, les lattes sont coupées à dimension après la
pose de l’avant dernière rangée de tuiles (voir aussi chapitre 7).

L’écart entre les alignements des tuiles selon le faîte est fixé par la
largeur utile des tuiles TFM/TMV. Le jeu (variation de la largeur du
recouvrement) n’existe quasiment pas. Si on s’éloigne de l’écarte-
ment fixé par la largeur utile, on compromet rapidement l’étanchéité
du recouvrement latéral.
Fixation des tuiles 25 5

5. FIXATION DES TUILES


Le vent peut induire une dépression sur la couverture. Si les tuiles
ne sont pas solidement fixées, alors le vent peut les emporter (ré-
férez-vous aussi à l’outil 24 «La charpente» [11]

La règle est donc de poser des tuiles à double talon qui permet-
tent une fixation plus efficace que les tuiles à simple talon (voir
éventuellement variante p. 30).

Des édifices abrités du vent ou construits dans des régions où de


violentes bourrasques ne sont pas à craindre peuvent éventuelle-
ment être couverts de tuiles à un seul talon en zone A (voir cro-
quis ci-dessous). Les bordures des versants (rives, larmiers, faîte,
arêtier) sont particulièrement sensibles, car il s’agit de singularités
sur lesquelles le vent a plus de prise. Il y a donc lieu de maintenir
des tuiles à deux talons sur les zones hachurées (B).

Dans le cas de bâtiments pour lesquels l’étanchéité de la toiture est


d’importance secondaire (remise, étable, etc.), on peut éventuelle-
ment poser les tuiles sans les fixer. Dans ce cas, les tuiles doivent
être posées avec beaucoup de soin et le lattage doit être parfaite-
ment plan pour éviter d’avoir des tuiles mal assises, lesquelles se
font plus facilement emporter par le vent (voir aussi FCR - News
n°5)

Les avant-toits, la couverture de véranda, les toitures shed semi-


ouvertes, perturbent l’écoulement du vent et constituent aussi des
zones sensibles.

Pour les méthodes de fixation, voir chapitre 6.


26 Série Pédagogique - Outil 25: La couverture

Attention ! Si les boucles d’accrochage noyées dans le talon sont en fil de fer,
il faut vérifier qu’il s’agit bien de fil de fer galvanisé dont la galvani-
sation est correcte. Le fil de fer simple, ainsi que le fil mal galva-
nisé rouillent et la fixation devient rapidement inopérante. Ceci est
particulièrement vrai pour les régions côtières. L’humidité de l’air et
les embruns accélèrent le processus de corrosion du fil. Dans les
régions plus sèches, la corrosion agit aussi, même si c’est plus
lentement. Le fil de fer galvanisé de bonne qualité est plus cher et
pas toujours disponible de sorte que certains producteurs utilisent
du fil non ou mal galvanisé.
Détails de couverture 27 6

6. DETAILS DE COUVERTURE
Aperçu général Ce chapitre traite de la réalisation de certaines zones particulières.

Les commentaires se rapportent à l’utilisation de tuiles flamandes


ou romanes.

L’illustration ci-dessous présente les différents détails qui sont trai-


tés dans ce chapitre.

Détail A tuile normale


Détail B larmier
Détail C faîte d’une couverture à deux pentes
Détail D faîte d’une couverture simple pente
Détail E rive gauche
Détail F rive droite
Détail G arêtier
Détail H jonction arêtier - faîte
Détail I sommet d’un toit pyramidal
Détail K noue
Détail L jonction faîte - mur
Détail M jonction rive - mur
Détail N jonction larmier - mur
28 Série Pédagogique - Outil 25: La couverture
Détails de couverture 29 6

6.1 Tuile normale Détail A

L’onglet Pour permettre un recouvrement et une jonction étanche des tuiles,


le moule est conçu de manière à former un onglet (angle tronqué)
sur 2 angles opposés. Il existe 2 types d’onglets.

a) Angle coupé droit

C’est l’onglet le plus répandu. Son désavantage est qu’il permet


des écarts par rapport à la position optimale des tuiles.

b) L’onglet à encoche

Ce type de tuiles facilite le travail du poseur de tuile, car l’enco-


che le guide dans son travail.

Méthodes de fixation Les tuiles se chevauchent pour canaliser l’eau jusqu’au bas de la
pente. Le recouvrement longitudinal est de 90 mm. En tête de tuile,
recouvrement un talon lui sert de butée. Dans ce talon, on noie la base d’une
90 mm
boucle qui permet d’accrocher la tuile au lattage avec un clou.

fixation sur la latte


en tête de tuile

un clou traverse
la boucle

la boucle doit
avoir minimum
2 mm de ø
30 Série Pédagogique - Outil 25: La couverture

Certains percent un trou dans le talon au moment de la fabrication


de la tuile, pour permettre le clouage direct sur les lattes. Cette
méthode est moins recommandée, car le clouage risque d’endom-
mager la tuile.

Une autre méthode consiste à accrocher la tuile en ligaturant autour


de la latte les 2 extrémités d’un fil noyé dans le talon. Cette mé-
thode consomme davantage de fil, mais évite le clouage.

Fixation en torsadant le
fil autour de la latte

Dans les régions où les vents sont violents, le talon peut être placé
en pied de tuile. De cette manière, le vent ne peut plus soulever le
bas de la tuile et la retourner. Cette méthode requiert un écart pré-
cis entre les lattes.

Fixation sur la latte


en bas de tuile

Talon en pied de tuile pour les


régions où les vents sont violents

La règle est d’utiliser des tuiles à double talon. Pour les édifices
abrités et dans les endroits où les vents violents ne sont pas à
craindre, on peut éventuellement utiliser des tuiles à un seul talon.
Dans le cas de bâtiments pour lesquels l’étanchéité de la toiture est
d’importance secondaire (remise, étable, etc.), on peut éventuelle-
ment poser les tuiles sans les fixer. Dans ce cas, les tuiles doivent
être posées avec beaucoup de soin et le lattage doit être parfaite-
ment plan pour éviter d’avoir des tuiles mal assises, lesquelles se
font plus facilement emporter par le vent (voir aussi FCR - News
n°5).
Détails de couverture 31 6

6.2 Le larmier Détail B


En bas de pente, l’onglet inférieur des tuiles du larmier n’est pas
nécessaire. Des tuiles sans onglet inférieur améliorent l’esthétique
du larmier. Si ce type de tuile n’est pas disponible, on peut utiliser
des tuiles à deux onglets.

L’écart entre les deux premières rangées de lattes en bas de pente


est différent de l’écart standard (400 mm). Il dépend de la largeur
de la première latte et de la position du deuxième talon.

Le débordement du bas de la tuile protège les chevrons de la pluie.

Sur la première rangée de lattes, on ajoute une lamelle de bois dont


l’épaisseur doit être égale, ou légèrement supérieure, à l’épaisseur
des tuiles utilisées. Cette lamelle évite que la première rangée de
tuiles pique du nez par rapport aux autres. En effet, le bas de la
tuile des autres rangées, repose sur le sommet de la tuile de la
rangée précédente.

Le larmier étant fort exposé, lorsqu’on se trouve dans une région


deuxième point où les vents peuvent être violents, il est indispensable d’utiliser des
de fixation
tuiles à deux talons.

Planche de rive Au niveau du larmier, la planche de rive cache le bout des chevrons.
La pose d’une planche de rive peut être décidée pour des motifs
esthétiques ou pour protéger le bout des chevrons des insectes et
de la pluie.

La planche de rive peut remplacer la première rangée de lattes. Elle


peut être verticale ou perpendiculaire aux chevrons.
32 Série Pédagogique - Outil 25: La couverture

Gouttière Une gouttière a plusieurs avantages.

n Elle dévie les écoulements de la toiture. Cela réduit la quan-


tité d’eau qui assaillit les soubassements et la partie basse
des murs, ainsi que les portes et fenêtres faisant face aux
vents qui accompagnent les pluies.
n Les abords de la construction sont plus propres.
n La gouttière permet aussi de diriger les écoulements vers un
réservoir de stockage.

gouttière ronde et planche de rive


La gouttière peut être fabriquée avec de la tôle en acier galvanisé,
épaisse de 0,6 mm. Les tôles d’aluminium et de cuivre sont plus
durables, mais beaucoup plus chères. Des gouttières en PVC (chlo-
rure de polyvinyle) sont aussi très répandues.

Selon la longueur, la gouttière est inclinée de 1 à 2 %.

Dimension de la gouttière La largeur de la gouttière dépend surtout de la surface du versant


au bas duquel elle se trouve. Une largeur de 180 mm convient pour
des versants de moins de 50 m². Si la surface du versant dépasse
50 m², on passe à une largeur de 220 mm.

Types de gouttières Les gouttières peuvent être arrondies ou rectangulaires.

max. 45°

acier doux
galvanisé
ou peint

gouttière arrondie

gouttière rectangulaire
Détails de couverture 33 6

maillet Une gouttière rectangulaire peut se bricoler avec un outillage rudi-


mentaire.
sciage avivé

équipement
improvisé

tôle
La fabrication de gouttières arrondies requiert un équipement et des
compétences spécifiques. Ces gouttières sont plus jolies et s’en-
crassent moins.

Entretien Si des arbres se trouvent à proximité, il est nécessaire de retirer


régulièrement les feuilles et morceaux de branches qui peuvent
s’accumuler dans la gouttière. Il peut s’avérer nécessaire de donner
de temps à autre une couche de peinture sur les gouttières métal-
liques.

Tuyaux d’évacuation L’eau collectée par la gouttière doit être évacuée sans causer de
problème en aval. Un tuyau vertical fixé à la maçonnerie peut, à
l’extrémité basse de la gouttière, récupérer l’eau collectée pour la
descendre dans des rigoles ou dans un drain.

Lorsque l’eau manque ou qu’elle est difficilement accessible, il est


intéressant de stocker l’eau récoltée par la gouttière dans une ci-
terne.

Si l’eau de pluie est conduite dans un champ ou sur un terrain qui


peut l’absorber, elle alimente les réserves en eau du sous-sol et ne
risque pas de provoquer des inondations en surchargeant le sys-
tème d’évacuation des eaux usées.
34 Série Pédagogique - Outil 25: La couverture
Détails de couverture 35 6

6.3 Faîte d’une couverture à deux pentes Détail C


Types de tuiles La réalisation du faîte fait appel à 2 tuiles spéciales: la tuile faîtière
proprement dite et la sous-faîtière.

Angle de 120° La tuile faîtière à la forme d’un V, dont l’angle intérieur est de 120°.
ou fonction de
la pente Pour des versants dont la pente est supérieure à 30°, il peut être
nécessaire de réduire l’angle intérieur de la faîtière.

Il serait trop difficile de produire des tuiles faîtières dont les ailes
seraient profilées pour épouser l’onde des tuiles standard.

Pour garantir tout de même l’étanchéité de la jonction entre les


barrette tuiles du versant et les tuiles du faîte, les tuiles sous-faîtières (tui-
de mortier
les de la dernière rangée) sont des tuiles standard sur lesquelles
on coule une barrette de mortier en partie haute (voir croquis). Il
n’est pas nécessaire de prévoir un onglet supérieur pour les tuiles
destinées à la fabrication de tuiles sous-faîtières.
tuile sous-faîtière

Pose des tuiles faîtières Il existe différentes méthodes pour la pose des tuiles sous-faîtières.

recou
vrem a) Pose alternée de tuiles faîtières longues, les numéros pairs étant
ent
min.
50 m
posés sur l’extrémité des numéros impairs
m

b) Combinaison de tuiles faîtières courtes et longues. Les tuiles


longues recouvrent les tuiles courtes.
36 Série Pédagogique - Outil 25: La couverture

c) Pose des tuiles faîtières en 2 couches décalées

direc
tion
du v
ent
dom d) Pose de tuiles faîtières coniques se chevauchant
inan
t

e) Pose népalaise avec des tuiles à moulure sur une extrémité

moulure à l’extrémité

f) Pose bout à bout avec couverture de la jonction en mortier.


Laisser un espace entre les extrémités, que le mortier doit rem-
plir.

joint en mortier de ciment

Fixation de la tuile faîtière La tuile faîtière est munie de fils qui peuvent être accrochés à la
charpente.

Ouverture de ventilation
(les tuiles sous-faîtières
n’ont pas de barrette de
mortier) (pas prudent en
cas de pluies battantes)
Détails de couverture 37 6

planche faîtière Une autre méthode consiste à poser les tuiles faîtières sur une
planche faîtière. La planche faîtière facilite l’alignement des tuiles faî-
tières et permet une fixation plus sûre à l’aide de crochets ou de
pattes galvanisées.

fixation sur la planche faîtière


avec des crochets galvanisés

fixation au mortier
Une autre méthode couramment pratiquée consiste à bourrer du
mortier dans le recouvrement entre la dernière rangée de tuiles et
la rangée de tuiles faîtières. Cette méthode est moins recomman-
dée, car avec le temps, le mortier finit par lâcher prise, aussi faut-
il faire déborder le mortier du côté du talon.

Faîte ventilé Une couverture en TFM/TMV permet une bonne circulation de l’air.
Cependant, dans des régions extrêmement chaudes et/ou humides,
il peut être souhaitable de favoriser davantage la circulation de l’air
pour améliorer le confort. On peut obtenir ce résultat:

a) en posant des tuiles sous-faîtières sans barrettes de mortier,


ventilation entre avec comme danger de laisser pénétrer les pluies battantes,
les 2 rangées de
sous-faîtières
b) en posant deux rangées de tuiles sous-faîtières et en surélevant
le niveau de la dernière.
38 Série Pédagogique - Outil 25: La couverture
Détails de couverture 39 6

6.4 Faîte d’une couverture à simple pente Détail D


La tuile faîtière ressemble à celle d’une couverture à deux versants.
Elle s’en différencie par l’ouverture de l’angle intérieur qui est de
90° et par le fait que les deux ailes peuvent avoir une longueur
différente.

La fixation est similaire à celle d’une tuile faîtière pour couverture à


2 versants.

a) Fils accrochés à la charpente

b) Bourrage de mortier dans le recouvrement entre la tuile faîtière


et la sous-faîtière et crochet sur l’autre aile.
40 Série Pédagogique - Outil 25: La couverture
Détails de couverture 41 6

6.5 Rive gauche Détail E


Au niveau des rives gauches, on peut utiliser des tuiles sans onglet
supérieur. Ces tuiles donnent simplement un meilleur aspect à la li-
gne de rive. Elles ne sont pas toujours disponibles et peuvent alors
être remplacées par des tuiles normales.

Une planche de rive doit être utilisée pour supporter le bord exté-
rieur des tuiles de rives. La pose des tuiles commençant par la
crochet gauche, la planche de rive gauche doit être fixée avant la pose de
la première tuile. Cette planche n’est pas à l’abri des pluies. Il faut
donc utiliser du bois de bonne qualité ou du bois traité (imprégna-
latte
tion, peinture, etc.).
planche de rive

Le bord extérieur des tuiles de rives est exposé au vent. On utilise


donc des tuiles à deux talons ou des crochets de renfort.
42 Série Pédagogique - Outil 25: La couverture
Détails de couverture 43 6

6.6 Rive droite Détail F


Au niveau des rives droites, on peut utiliser des tuiles sans onglet
inférieur. On peut donc utiliser les mêmes tuiles que celles utilisées
pour les larmiers. Ces tuiles donnent simplement un meilleur aspect
à la ligne de rive. Elles ne sont pas toujours disponibles et peuvent
alors être remplacées par des tuiles à 2 onglets.

A droite, l’extrémité des lattes est coupée à dimension, juste avant


la pose des tuiles en rive droite.

Le bord extérieur des tuiles de rives est exposé au vent. On utilise


donc des tuiles à deux talons ou des crochets de renfort.

Il existe différentes possibilités pour terminer la rive droite.

Alternative 1 On peut utiliser des tuiles standard, c’est la solution la plus simple.
La planche de rive droite est alors encore moins protégée contre la
pluie que celle de gauche.
crochet
planche
de rive
latte couper après pose de
l’avant dernier
alignement de tuiles

Alternative 2 On peut aussi utiliser une tuile spéciale, obtenue en récupérant la


partie supérieure de l’onde d’une tuile normale. La rive droite a
alors le même aspect que la rive gauche. Il n’est pas nécessaire
de disposer d’un moule spécial pour produire cet élément. La fixa-
tion de ces tuiles requiert un soin particulier.

Alternative 3 On peut aussi utiliser des tuiles avec une demi-onde en plus. Pour
que ce type de tuiles puisse être produit à partir d’une table vi-
brante standard, l’onde doit être moins large. Cette solution conci-
lie les avantages techniques et esthétique, mais elle nécessite un
moule supplémentaire.
44 Série Pédagogique - Outil 25: La couverture
Détails de couverture 45 6

6.7 Arêtier Détail G


Au niveau de l’arêtier, on coupe les tuiles en biais. Si la coupe éli-
mine le talon, il faut percer un trou dans le morceau restant, pour
ajout de le fixer avec un clou. Ces opérations sont délicates, il faut veiller à
tronçons
de lattes ne pas casser la tuile.

L’arêtier est recouvert de tuiles faîtières posées selon une des mé-
coupe
thodes décrites au point 6.3.
soignée
On peut aussi utiliser des tuiles spéciales pour arêtier qui s’adap-
tent mieux. Elles ressemblent aux tuiles faîtières, mais l’angle inté-
rieur est plus ouvert.

Fixation La tuile d’arêtier se fixe de la même manière que la tuile de faîte.

latte
arêtier de croupe
empanon

L’utilisation d’une planche d’arêtier facilite la pose des tuiles


d’arêtier. Ces tuiles peuvent alors être fixées avec des crochets
galvanisés. Cette fixation est plus durable.

planche
d’arêtier

recouvrement
46 Série Pédagogique - Outil 25: La couverture

La fixation des tuiles d’arêtier avec du ciment est une pratique cou-
planche rante. Cette méthode est moins recommandée, car le mortier finit
d’arêtier par se détacher.

fixation de la tuile
d’arêtier par crochets

planche
d’arêtier
arêtier
Détails de couverture 47 6

6.8 Jonction arêtiers - faîte Détail H


La couverture de la jonction des arêtiers et du faîte est un travail
délicat. Il existe plusieurs solutions.

a) Le point de jonction est couvert d’un chapeau en plomb.

b) Le point de jonction est couvert de mortier.

c) La meilleure solution consiste à produire une tuile faîtière spé-


ciale pour couvrir ce point particulier.

D’autres points particuliers, issus de la jonction d’un arêtier ou du


faîte avec une autre membrure, demandent aussi la production de
tuiles spéciales.
48 Série Pédagogique - Outil 25: La couverture
Détails de couverture 49 6

6.9 Sommet d’un toit pyramidal Détail I


La couverture du sommet d’un toit pyramidal est un travail délicat.
Il existe plusieurs solutions.

a) Le sommet est couvert d’un chapeau en plomb.

b) Le sommet est couvert de mortier.

c) La meilleure solution consiste à produire une pièce spéciale, par


exemple à partir d’un moule modifié pour tuile d’arêtier.

D’autres points particuliers, issus de la jonction d’un arêtier ou du


faîte avec une autre membrure, demandent aussi la production de
tuiles spéciales.

Parfois, les sommets des toitures pyramidales sont couverts d’un or-
nement typique de la région.
50 Série Pédagogique - Outil 25: La couverture
Détails de couverture 51 6

6.10 Noue Détail K


Les noues sont des parties délicates. Les défauts d’étanchéité
d’une noue peuvent avoir de sérieuses conséquences. En général,
on utilise une gouttière métallique en forme de rigole ou de U. Le
bas des tuiles doit être soigneusement coupé pour donner une
arête régulière sur toute la longueur de la noue.

Il est conseillé d’intercaler un feutre bitumineux entre les tuiles et


le métal pour protéger la gouttière de la corrosion.

a) Rigole

débordement La rigole métallique est posée sur des planches, lesquelles re-
environ 250 mm
posent dans le creux de la noue, sur le chevron de noue et les
empanons.

empanon

chevron
de noue

Au lieu de reposer sur des planches, la rigole métallique peut re-


poser directement sur le chevron de noue et le lattage. Le re-
couvrement du métal par un feutre bitumineux assure une pro-
tection efficace contre la rouille de la rigole.

feutre
bitumineux
empanon
chevron de noue

b) Gouttière

Une solution plus sophistiquée consiste à encastrer une gouttière


(U ou demi-rond) dans la noue. On doit opter pour cette solution
dans certains cas rares (versants très étendus ou chutes de
neige). Pour encastrer la gouttière, il faut dédoubler le chevron
de noue.
empanon

chevron de noue
52 Série Pédagogique - Outil 25: La couverture

c) Tuiles de noue

Certains utilisent aussi des tuiles de noue. Cette solution est


moins recommandée, car elle offre moins de sécurité.
Détails de couverture 53 6

6.11 Jonction du faîte d’un appentis Détail L


avec le mur d’appui
Il existe 4 méthodes pour réaliser la jonction du faîte de la couver-
ture d’un appentis avec le mur d’appui.

a) Les tuiles sont scellées au mortier dans une rainure pratiquée


dans le mur.

b) Couverture du joint avec des feuilles de plomb

c) Couverture du joint avec des feuilles d’acier galvanisé ou autres


métaux durs. Dans ce cas, pour la dernière rangée on utilise des
tuiles avec une barrette de mortier, comme dans le cas des tui-
les sous-faîtières (voir point 6.3).

d) Couverture du joint avec un joint en mortier. Cette solution, cou-


risque de ramment pratiquée, n’est pas très recommandable car des fissu-
décollement
mortier
res apparaissent à la jonction avec le mur.
au ciment
54 Série Pédagogique - Outil 25: La couverture
Détails de couverture 55 6

6.12 Jonction de la rive d’une couverture Détail M


avec un mur
Le traitement de cette jonction varie selon qu’il s’agit d’une rive
droite ou gauche.

Dans le cas d’une rive droite, le bord des tuiles peut être scellé au
mortier dans une rainure pratiquée dans le mur. Une autre solution
consiste à recouvrir la jonction entre l’alignement de tuiles de rive
et le mur, avec des feuilles métalliques (dernier croquis).

Dans le cas d’une rive gauche, l’étanchéité de la jonction entre l’ali-


tuiles encastrées dans le mur gnement des tuiles de rive et le mur peut être garantie par la pose
d’une gouttière sous la jonction (croquis du milieu).

rive gauche avec gouttière passant


entre les lattes et les tuiles.

couverture du joint par des feuilles


métalliques en rive droite
56 Série Pédagogique - Outil 25: La couverture
Réalisation de la couverture 57 7

7. REALISATION DE LA COUVERTURE
Ce chapitre traite de la pose du lattage et des tuiles. Un rapport
rédigé à l’occasion d’un stage qui s’est tenu au Ghana [16] décrit,
étape par étape, la réalisation d’une couverture sur une toiture
en L.

7.1 Sécurité
Travailler sur un toit, et plus particulièrement construire une char-
pente, est un travail dangereux. Les accidents peuvent entraîner de
graves conséquences.

Toutes les précautions doivent être prises pour rendre le travail des
ouvriers le plus sûr possible. Les points suivants doivent faire l’ob-
jet d’une attention particulière.

a) Stabilité et fiabilité de l’échafaudage

Un échafaudage stable et fiable permet de construire une


charpente dans de bonnes conditions. Le coût d’un équipe-
ment démontable est élevé, il faut en prendre soin pour éta-
ler son amortissement sur plusieurs années. Les échafauda-
ges bricolés et improvisés sur place exposent souvent les
ouvriers à des risques importants.

Pour la pose des gouttières, planches de rive en pignon et


autres travaux à hauteur élevée, il est prudent d’installer un
garde-corps sur l’échafaudage.
Echafaudage construit pendant
l’élévation des murs

Echafaudage ajouté une fois les murs terminés


58 Série Pédagogique - Outil 25: La couverture

b) Sous-charpente

La charpente doit être solide pour supporter les ouvriers ainsi


que les matériaux. Les lattes et les chevrons doivent pouvoir
supporter le poids d’un homme et le poids de la couverture
(voir point 4.3.4 et l’annexe 3 de l’outil 24 «La charpente»).

c) Sécurité d’accès

Les échelles, escaliers, etc. doivent être assez solides et ap-


puyées sur des surfaces stables, non glissantes. Il est recom-
mandé de fixer les échelles avec des cordes.

d) Vêtements

Les ouvriers doivent porter de bonnes chaussures non glissan-


tes. Le port du casque est recommandé pour se protéger de
la chute éventuelle de matériaux ou d’équipement, et ceci,
surtout pour les ouvriers qui travaillent sous la charpente en
construction.

e) Aptitude physique

Seuls les ouvriers en bonne santé (physique et mentale) sont


habilités à travailler sur un toit. Les personnes malades, fai-
bles, pas en forme ou saoules, ainsi que les enfants et les
personnes âgées ne doivent pas être envoyées sur un toit.
Réalisation de la couverture 59 7

7.2 Pose du lattage


Voir aussi [11] outil 24 «La charpente»

Les lattes ont en général une section d’environ 30 à 50 x 50 mm.


Elles sont clouées sur les chevrons en commençant par le faîte. On
observe un écart de 50 mm entre la première latte et le faîte. Une
ficelle permet de contrôler les éventuelles déviations et de les cor-
riger.

L’écart entre les lattes est de 400 mm. On peut utiliser un gabarit
pour fixer l’écart au moment du clouage. La ficelle est utilisée pour
contrôler l’alignement de chaque latte.

Le dernier intervalle est plus court (250 à 300 mm) pour que l’ex-
trémité du chevron soit protégée par le débordement de la tuile.

Les chevrons sont coupés à longueur, après pose de la dernière


latte.

Les extrémités des lattes sont alignées en rive gauche, de façon à


respecter le débordement prévu par le concepteur. En rive droite,
les lattes sont laissées légèrement plus longues que prévu. Elles
sont coupées à dimension après la pose de l’avant dernier aligne-
ment.

Pour régler l’horizontalité du lattage, il peut être nécessaire d’ajou-


ter des cales d’épaisseur ou de baisser le niveau de certains ap-
puis. Cette opération permet aux tuiles de bien s’ajuster les unes
aux autres. Toutes les lattes doivent être alignées dans un même
plan (on vérifie cela avec une ficelle tendue), sauf la dernière qui
doit être surélevée de l’épaisseur d’une tuile.

La jonction de deux lattes est exécutée au droit d’un chevron.


60 Série Pédagogique - Outil 25: La couverture
Réalisation de la couverture 61 7

7.3 Pose des tuiles


Voir aussi point 6.1

Une fois la charpente construite, il convient de la couvrir sans trop


traîner pour la mettre à l’abri du soleil et de la pluie. Le soleil et la
pluie risquent en effet de provoquer le gauchissement des membru-
res, voire la rupture de certains assemblages.

La pose des tuiles commence au coin inférieur gauche d’un versant.


On pose pour commencer le premier alignement le long de la rive.
Avant de poser l’alignement suivant, une ficelle tendue permet
d’ajuster les bordures droites de l’alignement précédent. Le fait
d’évoluer de la gauche vers la droite d’un versant est imposé par la
forme des tuiles et ne dépend donc pas de la direction du vent
dominant.

Le poseur doit veiller à ajuster les tuiles le mieux possible de fa-


çon à ce que les recouvrements soient le plus étanche possible.
Vue par dessous, la quantité de lumière qui filtre des recouvre-
La pose évolue de gauche à droite ments permet d’apprécier si les tuiles s’adaptent bien les unes aux
et du larmier vers le faîte autres.

Les lattes sont coupées à longueur, avant de poser le dernier ali-


gnement en rive droite.

Une fois la pose terminée sur un versant, elle se poursuit sur le


versant suivant (toujours de la gauche vers la droite). La pose des
faîtières évolue avec l’avancement de la pose des tuiles sur le se-
cond versant. De cette façon, on évite de devoir se déplacer sur
les versants terminés pour poser les faîtières.

Pour la fixation des tuiles, reportez-vous au chapitre 5 et aux points


du chapitre 6 correspondant au type de tuile à fixer.
62 Série Pédagogique - Outil 25: La couverture
L’entretien 63 8

8. L’ENTRETIEN

8.1 Notion d’entretien


Comme toutes les autres parties d’une construction, la charpente
et la couverture d’un toit vieillissent. Un entretien régulier et la ré-
paration immédiate des éventuels accidents, prolongent considéra-
blement leur durée de vie et évitent des dégradations importantes.
Une telle discipline ne conserve pas seulement la valeur du bâti-
ment, elle permet aussi de réduire le coût de l’entretien.

Il est donc préférable de planifier les opérations d’entretien et de


promouvoir la notion d’entretien.

Quelques commentaires

n Responsabilité

Il faut clairement désigner les personnes responsables du con-


trôle, de l’organisation et de l’exécution des travaux de répara-
tion.

n Calendrier

Le contrôle de la charpente et de la couverture doit être une


opération routinière, programmée selon un calendrier précis. Une
inspection annuelle est un minimum. Il faut en plus contrôler la
couverture après chaque orage et réagir immédiatement en cas
de fuites.

n Stockage des matériaux

Tenir prêts les matériaux de base pour effectuer de petites répa-


rations (tuiles, fil de fer, clous et petit outillage)

n Allocation financière

Quand bien même les coûts d’entretien d’une toiture correcte-


ment construite sont minimes, des difficultés peuvent survenir si
un budget entretien n’a pas été prévu. Dès lors, dans le budget
d’entretien annuel du bâtiment, un petit poste doit être prévu
pour les éventuelles réparations de la toiture. Une inspection ré-
gulière, et une intervention rapide en cas de problème, évitent
d’importants dégâts touchant la charpente et/ou l’intérieur du
bâtiment.
64 Série Pédagogique - Outil 25: La couverture
L’entretien 65 8

8.2 Entretien des tuiles


Pour l’entretien de la charpente, consulter le numéro 24 de la série
«Outil Pédagogique» intitulé «La charpente» [11].

Bien qu’en général une couverture en tuile et sa charpente ne re-


quièrent pas d’entretien important, il est conseillé d’effectuer un
contrôle annuel. Des orages violents peuvent déranger voire casser
des tuiles. Autres sources de problèmes: chute de branche, de
fruits, de grêlons, ou tuiles de mauvaise qualité (trop poreuses, fis-
surées, etc.). Le fait de se déplacer sur une couverture en tuile peut
aussi endommager les tuiles ou déranger leur position. Prudence
donc pendant une réparation.

Mener les interventions de l’intérieur


Lorsque c’est possible, il faut procéder à l’inspection et aux répara-
tions par dessous. En journée, les petites fissures se signalent par
un flux de lumière qui filtre au travers.

S’il n’y a pas de faux plafond, un échafaudage facilite l’intervention.

Lorsqu’il n’est pas possible d’accéder aux tuiles par dessous, il faut
intervenir par l’extérieur. Les ouvriers peuvent accéder au point dé-
faillant en se déplaçant sur une planche équipée de barrettes ser-
vant de marches ou sur une échelle. Ces éléments ne sont pas
posés directement sur la couverture, mais sur des sacs en toile de
jute pour répartir quelque peu la charge aux points de contact et
diminuer les risques de glissement. Pour accéder à la couverture il
est conseillé d’utiliser un échafaudage stable et solide, surtout dans
le cas de bâtiments à plusieurs étages.

Remplacement Le remplacement de tuiles défaillantes ne pose pas de problème


lorsqu’on peut accéder à la couverture par dessous. Lorsque ce
n’est pas possible, l’intervention est menée de l’extérieur, mais il
est impossible de fixer la nouvelle tuile en clouant la boucle dans
le lattage.

Réajustement Les vents violents peuvent déranger des tuiles. Dès la fin de
l’orage, ces tuiles doivent être correctement réajustées et si néces-
saire, la boucle doit être retendue.
66 Série Pédagogique - Outil 25: La couverture
Annexes
Annexes 67

ANNEXES

1. Facteurs de conversion

2. Lectures complémentaires et bibliographie


68 Série Pédagogique - Outil 25: La couverture
Annexes
Annexes 69

Annexe 1
t
an Hauteur ou
ampc flèche
Facteurs de conversion R
b

Portée
a

Pente (degrés) Pente (%) Rapport Hauteur du pignon : portée Rapport rampant : portée
b : a a : c

22° 40.4% 1 : 2.47 1 : 1.079

24° 44.5% 1 : 2.25 1 : 1.095

26° 48.8% 1 : 2.05 1 : 1.113

28° 53.2% 1 : 1.88 1 : 1.133

30° 57.7% 1 : 1.73 1 : 1.154

32° 62.5% 1 : 1.60 1 : 1.179

34° 67.5% 1 : 1.48 1 : 1.206

36° 72.6% 1 : 1.38 1 : 1.236

Exemple une pente de 30° correspond à:

n une pente de 57,7 %


n une portée qui vaut 1,73 fois la hauteur du pignon
n une longueur de rampant qui vaut 1,154 fois la portée

ou

une pente de 30° et une portée de 5m correspondent à:

n une hauteur de pignon qui vaut 5m ÷ 1,73 = 2,899m


n une longueur de rampant qui vaut 5m x 1,154 = 5,77m
70 Série Pédagogique - Outil 25: La couverture

Facteurs de conversion t
an Hauteur ou
ampc flèche
R
b

Portée
a

Pente (degrés) Pente (%) Rapport Hauteur du pignon : portée Rapport rampant : portée
b : a a : c

21.8° 40% 1 : 2.50 1 : 1.08

24.2° 45% 1 : 2.22 1 : 1.10

26.6° 50% 1 : 2.00 1 : 1.12

28.8° 55% 1 : 1.82 1 : 1.14

31.0° 60% 1 : 1.67 1 : 1.17

33.0° 65% 1 : 1.54 1 : 1.19

35.0° 70% 1 : 1.43 1 : 1.22

36.9° 75% 1 : 1.33 1 : 1.25

Exemple une pente de 60% correspond à:

n une pente de 31,0°


n une portée qui vaut 1,67 fois la hauteur du pignon
n une longueur de rampant qui vaut 1,17 fois la portée

ou

une pente de 60% et une portée de 5m correspondent à:

n une hauteur de pignon qui vaut 5m ÷ 1,67 = 2,99m


n une longueur de rampant qui vaut 5m x 1,17 = 5,85m
Annexes
Annexes 71

Facteurs de conversion t
an Hauteur ou
ampc flèche
R
b

Portée
a

Pente (degrés) Pente (%) Rapport Hauteur du pignon : portée Rapport rampant : portée
b : a a : c

21.8° 40.0% 1 : 2.5 1 : 1.08

26.6° 50.0% 1 : 2.0 1 : 1.12

33.7° 66.7% 1 : 1.5 1 : 1.20

Exemple une pente exprimée selon un rapport 1 : 2 (hauteur du pignon :


portée) correspond à:

n une pente de 26,6° ou de 50%


n une portée qui vaut 2,0 fois la hauteur du pignon
une longueur de rampant qui vaut 1,12 fois la portée

ou

une pente exprimée selon un rapport 1 : 2 et une portée de 5m


correspondent à:

n une hauteur de pignon qui vaut 5m ÷ 2,0 = 2,5m


n une longueur de rampant qui vaut 5m x 1,12 = 5,6m
72 Série Pédagogique - Outil 25: La couverture
Annexes
Annexes 73

Annexe 2

Lectures recommandées et bibliographie


(E) = anglais; (F) = français; (S) = espagnol; (G) = allemand

1. BIT: «Tuiles en fibromortier - Procédé de production et pose en toiture - Dossier technique n°16»,
BIT, Genève, 1988 (F)

2. Brys, Gilbert: «Tuiles en mortier vibré et en fibromortier - Manuel de production - Rapport technique
n°3», BIT, Genève, 1990 (F)

3. Brys, Gilbert: «Potentiel de diffusion des toitures en tuiles au Burkina Faso - Rapport technique n°11»,
BIT, Genève, 1991 (F)

4. De Coninck, Daniel: «Phase pilote de commercialisation des toitures en tuiles au Burkina Faso - Rap-
port technique n°18», BIT, Genève, 1992 (F)

5. Evans, Barrie: «Understanding Natural Fibre Concrete, Its Application as a Building Material», IT Pu-
blications Ltd., London, 1986 (E)

6. Gram, H.-E.; Parry, J.P.M.; Rhyner, K.; Schaffner, B.; Stulz, R.; Wehrle, K.; Wehrli, H.: «FCR - Fibre
Concrete Roofing. A comprehensive report on: The Possibilities of Fibre Concrete Roofing. The Limits
of Application, and The State of the Art», SKAT, St. Gallen, 1986 (E)

7. Gram, Hand-Erik; Gut, Paul: «TFM/TMV outil 22, Manuel de production», SKAT, St. Gallen, (E 1992; F
1994)

8. Gram, Hand-Erik; Gut, Paul: «TFM/TMV outil 23, Directives pour le contrôle de qualité», SKAT, St.
Gallen, (E 1992; F 1994)

9. Gressot, Michel: «Entreprises productrices de tuiles en mortier vibré en Côte d’Ivoire - Rapport tech-
nique n°23», BIT, Genève, 1993 (F)

10. Gut, Paul: «TFM/TMV outil 4, Directives pour la conception des normes», SKAT, St. Gallen, (E 1992;
F 1994)

11. Gut, Paul: «TFM/TMV outil 24, La charpente», SKAT, St. Gallen, (E 1993; F 1997)

12. Gut, Paul: «Climate Responsive Building», SKAT, St. Gallen, 1993 (E)

13. Heierli, Urs; Beck, Victor: «FCR - Fibre Concrete Roofing, Feasibility and Market Study Guides», SKAT,
St. Gallen, 1987 (E)

14. Klein, Michel: «Charpentes et toitures en tuiles de mortier vibré au Burkina Faso - Dossier photo -
Rapport technique n° 27», BIT, Genève, 1993 (F)

15. Lola, Carlos R.: «Fibre Reinforced Concrete Roofing Sheets, Technology Appraisal Report», AT Inter-
national, Washington, D.C., 1985 (E)
74 Série Pédagogique - Outil 25: La couverture

16. Müller, Heini: «Roof Construction Training in Ghana, T.R. 14», SKAT, St. Gallen, 1991 (E)

17. Parry, John: «Fibre Concrete Roofing», Intermediate Technology Workshops, Cradley Heath, 1985 (E)

18. Parry, John: «Fibre Concrete Tiles, Users Manual», Cradley Heath (E)

19. Preiswerk, Susanne; Müller, Heini: «Introduction of Micro-Concrete Tiles in the Philippines, T.R. 17»,
SKAT, St. Gallen, 1991 (E)

20. Rhyner, Kurt: «Equipment Quality Guidelines for MCR Tiles Production - Technical Report no. 28»,
BIT, Geniève, 1994 (E)

21. Schunk, Eberhard; Fink, Thomas; Jenisch, Richard; Oster, Hans Jochen: «Dach Atlas», Institut für in-
ternationale Architektur-Dokumentation, Munich, 1991 (G)

22. SKAT: «Información Básica Sobre Techos de Micro Concreto (TMC) y Fibro Concreto (TFC),
Introducción para Arquitectos, Técnicos, Epresarios, Instituciones de Desarollo y el Público Interesado
en TMC y TFC, SKAT, St. Gallen, 1989 (S)

23. SKAT: «The Basics of Concrete Roofing Elements, Fundamental Information on the Micro Concrete
Roofing (MCR) and Fibre Concrete Roofing (FCR) Technology for Newcomers, Decisionmakers,
Technicians, Field Workers and all those who want to know more about MCR and FCR», SKAT, St.
Gallen, 1989 (E)

24. Stulz, Roland; Mukerji, Kiran; Klein, Michel: «Matériaux de construction appropriés, Un Catalogue de
solutions potentielles», SKAT, St. Gallen, GATE, Eschborn, IT Publications Ltd., London, (E 1988; F
1997)

25. Twigt, Fred Jan: «Fibre Concrete Roofing in Malawi, Kenya, Tanzania, Zambia and Uganda», FCR
Advisory Services, SKAT, St. Gallen, 1988 (E)

Matériel audio-visuel

26. MacWhinnie, Ian: «An Introduction to FCR/MCR Production», A BASIN Video, ITDG/GTZ-GATE,
Eschborn, 1990 (E)
La toiture est la partie la plus importante d’un bâtiment. Sa concep-
tion, tant dans son ensemble que dans ses détails, requiert un soin
particulier. Il convient d’utiliser les meilleures matières premières dis-
ponibles et de garder à l’esprit qu’une toiture mal conçue et non
conforme aux normes risque d’entraîner de sérieux dégâts sur l’en-
semble d’un bâtiment.

Pour construire une toiture fiable, il ne suffit pas d’utiliser un maté-


riau de couverture de bonne qualité. La charpente et la couverture
doivent constituer une structure cohérente et adaptée au climat.
Enfin, il convient de vérifier que les compétences et matériaux re-
quis sont disponibles localement.

Ce manuel a pour objet de guider l’entrepreneur poseur de tuiles et


le propriétaire. Il traite de la réalisation d’une couverture en TFM/TMV
et de son entretien.

Il s’adresse aux architectes et ingénieurs chargés de la conception


de couvertures en TFM/TMV, ainsi qu’aux maçons, ingénieurs et
contremaîtres chargés du suivi de chantier.

Les producteurs de matériaux de couverture peuvent aussi se réfé-


rer à ce manuel pour conseiller judicieusement leur clientèle.

Ce manuel peut aussi être utilisé à des fins didactiques.

S-ar putea să vă placă și