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Laryngites chroniques
L. Plisson, P. Demez, C. Dolfus, E. Lechapt, M. Hitier, E. Babin
Les laryngites chroniques correspondent à l’inflammation persistante de la muqueuse laryngée. Bien qu’il
n’existe pas de définition précise des laryngites chroniques, ce diagnostic est évoqué devant une inflam-
mation persistant plus de deux semaines. Les origines de ces lésions sont multiples, parfois spécifiques
(tuberculose, parasitose, granulomatoses) mais le plus souvent aspécifiques résultant de multiples facteurs
étiopathogéniques. Une lésion néoplasique doit toujours être évoquée et recherchée (seules les étiologies
aspécifiques sont abordées dans ce travail, les étiologies spécifiques faisant l’objet de commentaires parti-
culiers dans les articles consacrés à la tuberculose et autres pathologies citées). La dysphonie constitue la
plainte fonctionnelle majeure. La toux est le plus souvent au second plan. Le diagnostic positif fait appel
à la vidéoscopie laryngée et/ou à la vidéostroboscopie. Ces examens permettent la mise en évidence des
lésions de la muqueuse cordale, de déceler une altération vibratoire ou une malformation congénitale
faisant le lit de la laryngite chronique. Le praticien doit rechercher les facteurs favorisants les plus usuels
tels que l’intoxication tabagique, le malmenage vocal ou un reflux gastro-œsophagien, et réaliser une
évaluation vocale. Le diagnostic étiologique repose avant tout sur la réalisation d’une laryngoscopie en
suspension. L’identification des lésions est facilitée par les techniques de fluorescence. La biopsie, voire
l’exérèse de ces lésions s’impose devant la découverte de toute lésion autre qu’un œdème simple ou un
aspect de laryngite catarrhale. Leur traitement repose en premier lieu sur l’arrêt des facteurs favorisants
tels que l’intoxication tabagique ou le malmenage vocal, le traitement d’un reflux gastro-œsophagien.
La rééducation orthophonique trouve dans cette indication une place de choix. La chirurgie d’exérèse de
ces lésions, avec le laser, reste le traitement de référence en l’absence d’amélioration clinique après les
traitements usuels ou en cas de suspicion de malignité. Compte tenu du risque de transformation maligne
de ces lésions précancéreuses, une surveillance régulière est impérative.
© 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Plan ■ Anatomopathologie 5
■ Diagnostic 6
■ Introduction 2 Diagnostic clinique 6
■ Anatomie du larynx 2 Examens complémentaires 6
Structure générale du larynx 2 ■ Aspects endoscopiques 8
Anatomie du pli vocal 2 Laryngites rouges 8
Vascularisation du larynx 3 Laryngites blanches 9
Innervation 3 Cas particuliers 10
■ Histologie 3 Diagnostic différentiel 10
■ Traitements 12
■ Étiopathogénie 3
Tabac 4 Principe 12
Autres agents irritatifs 4 Moyens 12
Reflux gastro-œsophagien 4 Nomenclature postchirurgicale 13
Syndrome d’apnée obstructive du sommeil 4 Surveillance clinique 13
Infection par « human papillomavirus » 4 Démarche thérapeutique pratique 13
Infections de voisinage 4 ■ Conclusion 13
Inhalation d’allergènes 4
Cause mécanique 5
Biofilms 5
Lésions congénitales 5
EMC - Oto-rhino-laryngologie 1
Volume 8 > n◦ 4 > novembre 2013
http://dx.doi.org/10.1016/S0246-0351(13)60840-5
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20-645-C-10 Laryngites chroniques
Introduction
Les laryngites chroniques correspondent à l’inflammation
persistante de la muqueuse laryngée. Elle concerne préférentiel-
lement la muqueuse de la corde vocale bien que toutes les zones
du larynx puissent être concernées. Il n’existe pas de définition
précise des laryngites chroniques, cependant on évoque habituel- 4
lement ce diagnostic devant une inflammation persistant plus de 5
deux semaines. 1
3
La prévalence de ces affections est importante puisqu’une
6
plainte pharyngolaryngée sur cinq est en rapport avec une laryn-
gite chronique. 2
Ces laryngites peuvent soit répondre à une étiologie spécifique 7
telle que la tuberculose, l’herpès, la sarcoïdose, soit rester d’origine
indéterminée. Seules les étiologies non spécifiques sont abordées 8
dans ce travail, les étiologies spécifiques font l’objet de commen-
taires particuliers dans les articles consacrés à la tuberculose et
autres pathologies citées.
Bien qu’elles soient bénignes, ces lésions présentent un poten-
tiel de dégénérescence maligne en rapport avec des remaniements
architecturaux et cytologiques.
Figure 2. Ultrastructure de la lamina propria en trois couches (d’après
Melo et al. [4] ). 1. Espace de Reinke ; 2. ligament vocal ; 3. lamina propria ;
4. muqueuse ; 5. couche superficielle ; 6. couche intermédiaire ; 7. couche
Anatomie du larynx profonde ; 8. muscle vocal.
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Laryngites chroniques 20-645-C-10
“ Point fort
L’espace de Reinke est un réseau de collagène prolongeant
en superficie le ligament vocal. Il peut, en cas d’irritation
tabagique chronique, être le siège d’un œdème chronique
appelé œdème de Reinke. La corde vocale présente alors
un aspect boursouflé et translucide caractéristique.
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Biofilms
L’implication des biofilms est évoquée dans la genèse des de la régulation et de la prolifération cellulaires [55] . L’hyperplasie
laryngites chroniques [54] . Ces communautés symbiotiques de « pseudoépithéliomateuse » est une hyperplasie floride, réaction-
micro-organismes (bactéries, champignons) adhérents entre eux nelle ou régénérative. L’épithélium en métaplasie malpighienne
et à une surface naturelle ou artificielle ont déjà un rôle bien établi est très épaissi, formant des projections épithéliales dans le cho-
dans la survenue des infections chroniques des voies respiratoires rion. Cette lésion peut mimer un carcinome épidermoïde bien
hautes. Les biofilms sont impliqués dans la survenue des rhinosi- différencié, mais l’absence d’atypies cellulaires et l’intégrité de la
nusites chroniques, des amygdalites chroniques et des infections membrane basale permettent de la distinguer de ce dernier. Elle
chroniques des végétations adénoïdes. Les travaux de Kinnari peut être secondaire à une tumeur à cellules granuleuses, à des
et al. ont mis en évidence ces colonies de bactéries chez un grand processus inflammatoires chroniques sévères comme la tubercu-
nombre de patients atteints de laryngites chroniques [54] . Ces résul- lose.
tats soutiennent l’hypothèse de l’implication des biofilms dans la L’hyperplasie de l’épithélium malpighien peut être surmontée
genèse des laryngites chroniques. d’une couche de kératine en surface (kératose). La kératinisa-
tion peut être dépourvue de noyaux (orthokératose) ou riche en
noyaux (parakératose). La kératose/hyperkératose doit être diffé-
renciée de la dyskératose qui est une kératinisation anormale et
“ Point fort prématurée de cellules malpighiennes, isolées dans l’épaisseur de
l’épithélium. En effet, la dyskératose serait associée à une aug-
mentation du risque de transformation maligne et à un nombre
Les biofilms sont des communautés symbiotiques de augmenté de rechutes, quelle que soit la lésion [56–58] . Le terme
micro-organismes dont le rôle est établi dans de nombreux clinique de leucoplasie doit être réservé à la description macro-
cas d’infections des voies respiratoire hautes. Ils sont éga- scopique d’une lésion blanche qui peut, à l’examen histologique,
lement retrouvés dans le larynx et leur implication dans les correspondre à une simple hyperkératose ou s’avérer dysplasique.
Les lésions épithéliales pour lesquelles l’expérience du clinicien et
phénomènes d’inflammation laryngée est probable.
du pathologiste montre qu’elles présentent un risque significati-
vement plus élevé de transformation en carcinome épidermoïde
sont classiquement appelées dysplasies. Elles sont assimilées à des
lésions précancéreuses acquises, résultant d’anomalies génétiques
qui altèrent le contrôle de la prolifération et de la maturation cel-
Lésions congénitales lulaires. Ainsi, l’épithélium présente des altérations plus ou moins
intenses touchant son épaisseur, sa maturation et sa différencia-
Le sulcus glottidis ou la micropalmure pourraient participer à tion, à la base de la notion de grade. Différentes terminologies
la genèse de laryngopathies exsudatives (œdème de Reinke) [52] . sont employées pour évaluer le grade/pronostic de ces lésions.
Les classifications traditionnelles (classification des néoplasies
malpighiennes intraépithéliales ou de l’Organisation mondiale
Anatomopathologie de la santé) ont en commun de distinguer, par analogie avec
les lésions du col utérin, trois ou quatre grades en fonction
L’étude histologique des lésions rouges ou blanches de la laryn- de la sévérité des anomalies cytoarchitecturales du revêtement
gite chronique est une étape indispensable à la prise en charge (Tableau 1). La dysplasie légère ou néoplasie intraépithéliale de
thérapeutique des patients. Une collaboration entre le clinicien grade 1 est caractérisée par des irrégularités nucléaires, associées
et le pathologiste permet une meilleure analyse des prélèvements à des chevauchements nucléaires dans le tiers inférieur du revê-
histologiques. Le pathologiste est averti du contexte clinique, du tement (Fig. 4). Certains auteurs assimilent l’hyperplasie des
siège du prélèvement et des éventuels antécédents du patient. cellules basales/parabasales à une dysplasie légère. La dysplasie
L’interprétation du résultat anatomopathologique nécessite que modérée ou néoplasie intraépithéliale de grade 2 comporte des
le clinicien connaisse les classifications utilisées. Cette analyse va noyaux élargis, irréguliers, nucléolés, une désorganisation archi-
permettre de distinguer les processus réactionnels, inflammatoires tecturale et une augmentation du nombre de mitoses présentes
ou infectieux bénins, des lésions néoplasiques. dans les deux tiers inférieurs du revêtement (Fig. 5). La dyspla-
L’épaississement du revêtement secondaire à une hyperpla- sie sévère ou néoplasie intraépithéliale de grade 3 comporte des
sie est lié à une augmentation du nombre de ses cellules, atypies cellulaires et un nombre augmenté de mitoses dans plus
sans modification de l’architecture, ni atypies cellulaires. Cet des deux tiers du revêtement (Fig. 6). De nombreux patholo-
épaississement concerne soit la couche des cellules épineuses gistes regroupent les dysplasies sévères et les carcinomes in situ
ou de Malpighi (acanthose), soit la couche profonde des cel- (Tableau 1) [55] .
lules basales/parabasales. L’hyperplasie (simple) est considérée Les différences épidémiologiques et physiopathologiques sont
comme une lésion bénigne, car contrôlée par les mécanismes cependant nombreuses entre les néoplasies cervicales et les
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Figure 4. Dysplasie légère (hyperplasie des cellules basales/parabasales, Figure 6. Transition abrupte entre un épithélium de type respiratoire
néoplasie intraépithéliale de grade 1). et une zone de dysplasie sévère (hyperplasie atypique, néoplasie intraépi-
théliale de grade 3).
Dysphonie
Comme dans la plupart des pathologies laryngées, la dyspho-
nie est le symptôme essentiel. Sa persistance pendant quelques
semaines, a fortiori en cas de tabagisme, doit alerter. Tous les
troubles de la voix, qu’ils portent sur le timbre ou l’intensité,
sont possibles. Habituellement, la voix est plutôt éraillée et rauque
(roughness) que soufflée (breathiness) [1] , son intensité est dimi-
nuée et sa fatigabilité anormale. Au début, la dysphonie, marquée
au réveil, s’atténue dans la journée et s’aggrave le soir, abou-
tissant parfois à un épisode d’aphonie. Elle évoque un simple
« enrouement » qui ne guérit pas et, au contraire, augmente et
devient progressivement permanent [2, 11] .
Plus de 19 % des dysphonies auraient pour origine une laryngite
chronique [65] .
Souvent isolée, la dysphonie est parfois associée à un hemmage,
une sensation de corps étranger, une sécheresse pharyngée.
Toux
Figure 5. Dysplasie modérée (hyperplasie atypique, néoplasie intraépi- Elle est souvent au second plan ; elle est typiquement irrita-
théliale de grade 2). tive, majorée au cours de la phonation, les lésions stimulant les
récepteurs sensitifs laryngés [66] .
Examens complémentaires
Diagnostic
Vidéostroboscopie
Il repose sur des arguments cliniques et surtout paracliniques, Si la laryngoscopie indirecte au miroir permet d’éliminer
à la fois endoscopiques et anatomopathologiques. d’autres causes dynamiques ou morphologiques de dysphonie et
donne un premier aperçu de l’inflammation laryngée, l’utilisation
du nasofibroscope et mieux encore de l’endoscope rigide a l’intérêt
Diagnostic clinique de donner une image agrandie permettant un examen plus précis
et surtout de réaliser une vidéostroboscopie [1, 2] . La stroboscopie
La symptomatologie fonctionnelle est banale et non spécifique. permet de rechercher une altération vibratoire de la muqueuse
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cordale [68] ; l’« arrêt ou silence phonatoire », c’est-à-dire l’arrêt Couplée au microscope opératoire, elle est réalisée sous anesthé-
localisé ou diffus de l’ondulation muqueuse, traduit au minimum sie générale, avec une sonde d’intubation de petite taille ou sous
l’infiltration du ligament vocal ou de l’espace de Reinke par un jet ventilation pour maintenir un espace glottique bien dégagé.
processus dont la nature doit être précisée par une biopsie. Cet Une panendoscopie peut être effectuée dans le même temps
examen permet également la mise en évidence de malformations s’il existe des facteurs de risque de cancer des voies aérodiges-
congénitales (sulcus glottidis, micropalmure). tives. L’utilisation d’optiques droites et latéralisées peut s’avérer
L’enregistrement vidéo permet une étude précise avec ralenti utile pour examiner certaines zones difficiles à exposer telles
et éventuel arrêt sur image, utile au diagnostic, et l’étude compa- que la sous-glotte, les ventricules de Morgagni ou la commis-
rative de plusieurs enregistrements permet un suivi objectif des sure antérieure. Elle doit localiser la moindre lésion et évaluer son
laryngites chroniques [1, 2] . La vidéostroboscopie est donc capitale extension dans les replis du larynx. La palpation instrumentale
pour détecter précocement les zones suspectes à biopsier. peut aider en repérant une zone saignant facilement au contact
ou une induration. Cependant, les zones dysplasiques sont sou-
Analyse vocale vent souples, de même pour les carcinomes invasifs débutants [2] .
La coloration au bleu de toluidine peut aider au repérage de
Elle permet de caractériser la dysphonie de la laryngite chro-
lésions diffuses, mais son manque de spécificité et le temps requis
nique. Plusieurs méthodes sont à disposition.
en font une méthode peu utilisée [2] . Les techniques de fluores-
Analyse perceptive cence déjà utilisées dans le dépistage de lésions bronchiques [72]
C’est la méthode la plus utilisée en pratique clinique pour semblent faciliter la détection et la délimitation de lésions pré-
évaluer la voix ; elle est toujours considérée comme la méthode cancéreuses ou cancéreuses débutantes au niveau laryngé [73, 74] .
de référence [69] . Il s’agit d’une méthode d’évaluation subjective : Il s’agit soit d’une autofluorescence (AF), soit d’une fluorescence
l’auditeur effectue une description analytique de la voix au seul induite (FI) par l’utilisation d’un sensibilisant puis dans les deux
moyen de l’écoute de cette voix [69] . cas par éclairage de la muqueuse laryngée par une lumière bleue
Des échelles ont été élaborées afin de standardiser cette éva- de longueur d’ondes courte (entre 380 et 460 nm). En cas de
luation perceptive. L’échelle Grade, Rough, Breathy, Asthenic, dysplasie moyenne, sévère, ou de carcinome micro-invasif, la fluo-
Strained (GRBAS) conçue en 1981 par Hirano [70] est la méthode rescence verte caractéristique de la muqueuse saine est diminuée
d’analyse perceptive la plus utilisée [69] . C’est une échelle à quatre et se colore légèrement en rouge ou violet. Les faux positifs sont
niveaux, chacun étant coté de 0 à 3 : G définit le grade général de liés à des réactions inflammatoires ou cicatricielles des cordes
dysphonie ; 0 représente la voix normale, 1 une dysphonie légère, vocales et les faux négatifs sont dus à une hyperkératose mar-
2 une dysphonie moyenne et 3 une dysphonie sévère. R définit quée. Ces techniques de fluorescence apparaissent plus efficaces
la raucité de la voix, B définit son souffle, A l’asthénie et S son que l’endoscopie classique à la lumière blanche (LB) pour la mise
forçage. en évidence des lésions laryngées. L’AF et la FI affichent respec-
Il est souhaitable de compléter cette hétéroévaluation de la tivement une sensibilité de 91 et 95 % et une spécificité de 84 et
voix par l’utilisation d’échelles d’autoévaluation de la voix. Ces 62 % contre une sensibilité à 73 % et une spécificité à 79 % pour
échelles permettent d’analyser le retentissement de la dysphonie la LB [73] .
sur la qualité de vie du patient. De nombreuses échelles per- L’AF peut être utilisée facilement, sans administration médica-
mettent cette évaluation spécifique. La littérature en répertorie menteuse, avec une grande efficacité pour la mise en évidence de
cinq : le Voice Handicap Index (VHI), la Voice-Related Quality of ces lésions ; la FI, avec sa grande sensibilité et sa faible spécificité,
Life (V-RQOL), la Voice Activity and Participation Profile (VAPP), est plus appropriée à la détection des lésions récurrentes après une
la Voice Symptoms Scale (VOISS), le Vocal Performance Question- chirurgie initiale [73] .
naire (VPQ). Crosetti et al. recommandent la pratique d’une endosco-
Le VHI est une échelle validée en français [71] . Elle occupe pie « multiétapes » associant endoscopie à la LB haute définition,
une place de choix dans l’autoévaluation de la voix et demeure stroboscopie et AF pour la détection de ces lésions avec une sen-
l’échelle la plus largement employée au plan international. Elle sibilité de 97,9 % et une spécificité de 90,5 % [75] .
comporte trois groupes de dix questions orientées vers l’impact L’endoscopie de contact laryngée reprend le principe de la
physique, fonctionnel et émotionnel de la dysphonie. colpohystéroscopie : après coloration des couches superficielles
de la muqueuse des cordes vocales par du bleu de méthylène,
l’endoscope est placé au contact de la muqueuse et l’examen
sous microscope à grossissements × 60 et × 150 s’attache à préciser
“ Point fort l’architecture cellulaire et la microvascularisation de la muqueuse
et également l’aspect nucléaire et cytoplasmique des cellules pour
définir les zones suspectes à biopsier [76] . Le couplage de ces deux
Le VHI est une échelle d’autoévaluation très largement dernières techniques donnerait des résultats intéressants avec une
employée pour l’évaluation du retentissement de la dys- corrélation à l’histologie dans 88 % des cas [77] . L’étude cytologique
phonie en termes de qualité de vie pour le patient. après raclage par un porte-coton ou une spatule en bois a peu
Sa forme raccourcie, le VHI-10, en fait un outil facile d’intérêt car son interprétation est difficile et les faux négatifs fré-
d’utilisation dans la pratique quotidienne. quents [1, 2] . Seul un prélèvement lésionnel va permettre de préciser
le degré de gravité histologique. Il est réalisé systématiquement
lors de la découverte de toute lésion autre qu’un œdème simple
ou un aspect de laryngite catarrhale, et doit être renouvelé en
Analyse acoustique cas de modification lors des examens laryngostroboscopiques de
surveillance [1] . L’exérèse de la totalité de la lésion emportant en
Elle a pour but de mesurer certaines composantes vocales selon
profondeur la membrane basale et le chorion, sous microscope,
des algorithmes prédéterminés et donc reproductibles [69] .
au laser ou aux microciseaux doit être préférée à la biopsie simple
Les paramètres les plus sensibles sont la durée de phonation
à la pince emporte-pièce qui risque de léser le ligament vocal et
maximale, la fréquence la plus haute et l’intensité la plus douce [1] .
de morceler la lésion et d’être source d’artefacts à l’examen histo-
La pratique d’un enregistrement vocal à chacune des consulta-
logique. De plus, une biopsie limitée peut être insuffisante pour
tions permet de comparer ces données d’une consultation à l’autre
distinguer une dysplasie sévère d’un carcinome micro-invasif [78] .
ou d’un patient à l’autre.
Si l’exérèse complète est impossible, les biopsies doivent être pro-
fondes, sur les bords de la lésion, en zone non nécrotique et leurs
Laryngoscopie directe en suspension localisations bien précisées. Le laser CO2 remplace avantageuse-
Si l’imagerie n’a pas de place dans le diagnostic de laryngite ment les micro-instruments laryngés car il permet un meilleur
chronique, la laryngoscopie directe en suspension est l’examen contrôle des berges d’exérèse, à condition de l’utiliser à faible
clé du diagnostic étiologique. Elle permet une analyse clinique puissance (1–2 W) [79] ; dans le cas contraire, il peut entraîner des
précise des lésions laryngées et des prélèvements histologiques. artefacts de coagulation gênant l’interprétation histologique.
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“ Point fort • la cordite « pure » simple : les cordes sont assez lisses mais de
couleur rouge vif ou foncé. Elles apparaissent épaissies voire
Les lésions de laryngite blanche et les lésions de laryn-
« boudinées » sur toute leur longueur. Les capillaires sont dila-
gite rouge peuvent être présentes simultanément chez un tés et disposés de manière aléatoire (l’orientation normale des
même patient. vaisseaux reste parallèle au bord libre de la corde vocale). La
stroboscopie met en évidence un déficit de mobilité muqueuse
(Fig. 7) ;
• la cordite en « îlots » : les cordes sont déformées sur leur bord
libre et leur face supérieure par des irrégularités ovalaires, lisses
Laryngites rouges et inflammatoires.
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Laryngites chroniques 20-645-C-10
Figure 9. Œdème de Reinke développé au niveau de la corde vocale Figure 11. Atteinte interaryténoïdienne avec érythème modéré des ary-
gauche qui présente également une hypervascularisation inflammatoire ténoïdes sur reflux gastro-œsophagien.
de la face supérieure.
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Figure 13. Plage de leucoplasie développée sur la corde vocale gauche. Figure 15. Lésion pachydermique de la corde vocale droite (diagnostic
différentiel de carcinome in situ infirmé après biopsie).
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A B
C D
Figure 18. Larynx d’un patient ayant bénéficié d’une radiothérapie pour carcinome de la corde vocale droite.
A. Image de pachydermie cicatricielle avec diagnostic différentiel de récidive.
B. Chez le même patient, utilisation de la lumière narrow band imaging. Hypervascularisation postérieure (flèche). Les biopsies ont démontré une atteinte
néoplasique à ce niveau alors que celles réalisées dans la partie antérieure de la corde (moins vascularisée) ont montré un diagnostic de bénignité.
C. Lésion antérieure dont le diagnostic différentiel est une laryngite hypertrophique rouge ou un carcinome (éventuellement in situ).
D. Chez le même patient, utilisation de la lumière narrow band imaging. Mise en évidence de l’hypervascularisation anarchique suspecte (flèches). Carcinome
in situ confirmé après biopsie.
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Reflux gastro-œsophagien
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Toute référence à cet article doit porter la mention : Plisson L, Demez P, Dolfus C, Lechapt E, Hitier M, Babin E. Laryngites chroniques. EMC - Oto-rhino-
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