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La diglossie 

M. Roîdis fut le premier à aborder le terme de diglossie dans son article publié
en 1885 dans la revue Acropolis. Ce terme sera repris par l’helléniste français Jean
Psychari dans ses Essais de grammaire néo-grecque. Ensuite, ce terme sera défini
par un disciple de J. Psychari en l’occurrence Hubert Pernot. Pour rendre compte de
la situation sociolinguistique d’alors, il disait :
«  d’une part, la langue scolastique, savante ou puriste (Katharévoussa),
langue écrite par excellence, mais aussi langue parlée dans les cérémonies
officielles et quelques « pédants »rarissimes ; d’autre part le grec usuel ou
vulgaire (le démotiki) qui n’est enseigné nulle part, mais qui demeure la seule
vraiment courante »
Par ailleurs, dans les années cinquante (1959), le sociolinguiste
américain, Charles Ferguson, a conceptualisé le terme diglossie. Dans ce sens ,
Calvet disait :
«  Charles Ferguson a lancé dans la littérature linguistique un terme
emprunté à la langue grecque, le terme de diglossie. Si le mot signifie tout
simplement en grec «  bilinguisme », il prend chez Ferguson un sens beaucoup
plus restreint. Partant de quatre situations qu’il considère comme exemplaires (la
Suisse allemande, l’Egypte, Haïti et la Grèce), l’auteur définit en effet la diglossie
comme le rapport stable entre deux variétés linguistiques, l’une dite « Haute »
(high) et l’autre « basse » (low), génétiquement apparentée ( arabe classique et
arabe dialectal, grec démotique et grec «  épuré », etc.) et qui se situent dans une
distribution fonctionnelle des usages dont le tableau ci-dessous »

Situations Variété haute Variété basse


Sermons, culte +
Ordres aux ouvriers, serviteurs +
Lettres personnelles +
Discours politique, assemblée +
Cours universitaires +
Conversations privées +
Informations sur les média +
Feuilletons +
Textes des dessins humoristiques +
Poésie +
Littérature populaire +

La diglossie selon Ferguson rend compte de deux variétés d’une même langue
dont l’une jouit d’un prestige, variété normée, elle véhicule une littérature reconnue,
mais parlée par une minorité, dont l’autre est péjorée, mais parlée par un nombre
important de locuteurs.
En 1967 un autre sociolinguiste américain, Joshua Fishman a essayé de
nuancer cette notion de diglossie. Alors, pour y parvenir, il a opposé le bilinguisme (
la capacité d’un individu à utiliser plusieurs langues) qui relèverait de la
psycholinguistique à la diglossie ( utilisation de plusieurs langues dans une société)
qui relèverait de la sociolinguistique.
Par ailleurs, pour J. Fishman, une situation diglossique ne se ramène pas
uniquement à une situation caractérisée par la présence de deux codes, car il peut y en
avoir plus. Egalement, selon ce sociolinguiste, il peut y avoir une relation diglossique
entre deux langues qui ne sont pas génétiquement apparentées.
Fishman a écrit un article, ayant pour titre «  bilinguisme avec ou sans
diglossie, diglossie avec ou sans bilinguisme », qu’on peut résumer dans le tableau
ci-dessous.
Dans la réalité, selon J.L Calvet, ces quatre possibilités théoriques
correspondent aux cas suivants :
1. Bilinguisme et diglossie : tous les membres de la communauté connaissent

la forme haute et la forme basse. C’est le cas du Paraguay ( espagnol et


guarani)
2. Bilinguisme sans diglossie : certaines situations instables dans lesquelles

beaucoup d’individus bilingues, mais pas de bilinguisme social ( les


groupes germanophones en Belgique, dans lesquels le français remplacerait
lentement l’allemand)
3. Diglossie sans bilinguisme : la Russie tsariste, dans laquelle les nobles ne

parlaient que français et le peuple que russe.


4. Ni diglossie, ni bilinguisme : petite communauté avec une seule variété

linguistique.

J.L Calvet a signalé une autre possibilité théorique que Fishman n’a pas évoquée. En
effet dans certaines situations, il peut y avoir des diglossies enchâssées : «  diglossies
imbriquées les unes dans les autres, que l’on rencontre fréquemment dans les pays
récemment décolonisés. En Tanzanie par exemple, il y a dans un premier temps
diglossie entre la langue héritée du colonialisme, l’anglais, et la langue nationale, le
swahili, mais il y a aussi dans un second temps diglossie entre ce même swahili, qui
n’est la langue maternelle que d’une partie minoritaire de la population, et les autres
langues africaines. »
Rappelons-le, pour Ferguson et Fishman, la diglossie est une distribution
complémentaire des fonctions « hautes » et « basses » entre les variétés composant le
répertoire verbal de la société et sans la moindre tension entre lesdites variétés.
En effet, cette conception a suscité des réserves. Les sociolinguistes
catalanistes, occitanistes et créolistes pensent que le rapport entre les variétés
« hautes » et « basses » n’est ni stable ni pacifique, mais il est dynamique et
conflictuel. De plus, ces sociolinguistes « militants » théorisent la diglossie comme
étant un conflit linguistique dont les implications sont sociales et politiques pouvant
conduire à des fractures intra-étatiques.
Selon le sociolinguiste G. Kremnitz : «  il y a conflit linguistique quand deux
langues clairement différentes s’affrontent, l’une politiquement dominante
( emploi officiel, emploi public) et l’autre comme politiquement dominée. (…) Le
concept de conflit linguistique serait applicable chaque fois que deux groupes
linguistiquement différenciés cohabitent dans une même organisation étatique,
dès que l’un des deux a sur l’autre un avantage, en droit. »
V Les langues véhiculaires/vernaculaires et les fonctions : véhiculaire/
grégaire, identitaire
On appelle langue véhiculaire ou supra locale la langue qui est utilisée pour
l’intercompréhension dans une contrée où plusieurs communautés linguistiques
vivent. La langue véhiculaire est donc une réponse à une situation de besoin de
communication. Cette langue peut être une parmi celles qui sont parlées dans une
région comme l’arabe dans la plus grande partie du Maghreb, le swahili sur la côte-
est africaine, le français entre les pays anciennement colonisés par la France.

Quant à la langue vernaculaire, selon le dictionnaire de linguistique de Jean


Dubois, c’est un : «  système linguistique spécifique, employé dans la région et la
communauté d’origine. Comme le dioula en côte d’Ivoire, au Burkina Faso et au
Mali ».
Chapitre 3 : les politiques et les planifications/aménagements linguistiques
Les sociolinguistes s’accordent à définir la politique linguistique comme étant
l’apanage de l’Etat/Nation, et ce, à travers ses institutions (assemblée nationale). Pour
J.L. Calvet la politique linguistique est : «  l’ensemble des choix conscients
effectués dans le domaine des rapports entre langue et vie sociale, et plus
particulièrement entre langue et vie nationale ».
Par ailleurs, une planification linguistique est la mise en pratique concrète
d’une politique linguistique, le passage à l’acte. N’importe quel groupe peut élaborer
une politique linguistique : on peut parler de «  politique linguistique familiale », on
peut aussi imaginer une diaspora puisse se réunir pour décider d’une politique
linguistique. En revanche, dans un domaine aussi important que les rapports entre les
langues et vie sociale, seul l’Etat a le pouvoir et les moyens de passer au stade de la
planification, de mettre en pratique ses choix politiques. 
Revenons au concept de politique linguistique, selon Calvet, il revêt deux
fonctions. L’une est une fonction pratique : «  lorsqu’un Etat nouvellement
indépendant décide de prendre comme langue nationale une langue locale, cette
décision sera comme pratique pour autant qu’elle sera suivie par d’une
planification qui introduira cette langue à l’école, dans l’administration, etc.,
jusqu’à ce que la langue coloniale soit remplacée par elle dans tous les domaines
de la vie nationale ».
L’autre, elle est symbolique, car elle n’est jamais appliquée ou elle ne peut
l’être dans un premier temps. En effet, à défaut de moyens financiers et humains, on
ne saurait mettre en pratique une politique linguistique aussitôt acclamée/proclamée.
Pour expliciter ce cas, Calvet donne l’exemple indonésien : «  C’est le cas du Parti
nationaliste Indonésien qui décide en 1928 de promouvoir le malais au statut de
langue nationale, en plein période coloniale et sans aucun moyen de rendre
effective cette décision. Mais, affirmant l’existence d’une langue nationale, on
affirmait symboliquement l’existence d’une nation indonésienne face à
l’occupation hollandaise ».
En outre, la politique/planification linguistique peut se donner deux
perspectives : action sur la langue et action sur les langues. En effet, la première
perspective se ramène à une intervention sur langue pour la normaliser pour qu’elle
puisse accéder au rang de langue nationale. Selon Calvet, une telle intervention sur la
langue s’articule autour de trois niveaux différents :
« Au niveau de la graphie, lorsqu’il s’agit de donner une orthographe à la
langue ou de modifier une orthographe déjà existante, voire de changer
d’alphabet. »
« Au niveau du lexique, lorsqu’il s’agit de créer de nouveau mots ( par
emprunts ou par néologie) pour permettre à la langue de véhiculer des contenus
jusque-là véhiculés par une autre langue. »
«Au niveau des formes dialectales enfin, lorsqu’une langue récemment
promue au rang de langue nationale existe sous plusieurs formes régionales et
qu’il faut soit choisir l’une de ces formes, soit créer une forme nouvelle aux
différentes formes. »
Quant à la deuxième perspective, «  Dans les situations plurilingues,
lorsqu’il faut choisir une langue nationale parmi plusieurs langues en présence,
aménager un plurilinguisme régional, décider des langues d’enseignement, de
communication médiatique »

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