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ISSN: 2550-469X
Numéro 7 : Décembre 2018
NEMMAOUI Hamza
Doctorant au sein du Centre d’études Doctorales à la Faculté des
Sciences Juridiques, Economiques et Sociales – Mohammedia
Laboratoire Performance Economique et Logistique (PEL)
Université Hassan II
Noureddine ALIJ
Professeur d'Enseignement Supérieur
Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales Mohammadia
Université Hassan II
Laboratoire Performance Economique et Logistique
Résumé :
Le gouvernement d’entreprise, est apparu comme étant un sujet qui a suscité le plus de débats
dans les milieux académiques et économiques, en matière de management au cours des
dernières décennies. Le champ disciplinaire du « gouvernement d’entreprise » ne se consacre
pas uniquement à la seule réflexion sur l’étude des relations entre dirigeants et parties
prenantes, mais aussi, à la répartition des pouvoirs des dirigeants et aux systèmes qui
encadrent leurs pouvoirs discrétionnaires. A ce titre, cet article s’est fixé comme principal
objectif l’analyse, la comparaison et l’identification des déterminants des systèmes nationaux
de gouvernement d’entreprise les plus connus, qui coexistent par rapport au modèle Marocain
de Gouvernement d’entreprises, et de comprendre leur fonctionnement et à évaluer leurs
efficacités respectives en termes de création de valeur.
Abstract :
Corporate governance has emerged as one of the most controversial topics in academic and
economic management circles in recent decades. The disciplinary field of "corporate
governance" is not just about thinking about the relationship between leaders and
stakeholders, but also about the distribution of leadership and the systems that govern their
discretionary powers. As such, this article has set as main objective the analysis, the
comparison and the identification of the determinants of the best-known national corporate
governance systems, which coexist with the Moroccan model of Corporate Governance, and
to understand their operation and evaluate their respective efficiencies in terms of value
creation.
Introduction
Le gouvernement d’entreprise est apparu comme étant un sujet qui a suscité le plus de débats
dans les milieux académiques et économiques, en matière de management au cours des
dernières décennies, qu’il s’agisse des prises de contrôle, des rémunérations des dirigeants,
des responsabilités des dirigeants et des administrateurs, de la composition et du rôle du
conseil d'administration, que de l'information et du rôle des actionnaires…Etc. Il n’est pas un
sujet relativement récent. L’actualité du sujet ne réside ni dans la survenance du problème, ou
de son contenu, mais dans la mondialisation des opérations boursières et l'importance prise
récemment par les investisseurs institutionnels et en particulier par les fonds de pension.
L’économie mondiale a été victime au cours des dernières années de scandales financiers qui
se sont multipliés, menant à un effondrement en cascade spectaculaire de société figurant
parmi les fleurons des économies de pays développés (Tels qu'Enron aux Etats-Unis, ou bien
encore France Télécom et Vivendi Universal en France, de même que les scandales financiers
qui ont frappé le Crédit Lyonnais ou Air France dans les années 1990) doit être expliqué
comme le signe d’un dysfonctionnement structurel, une défaillance voire même du système de
gouvernance mis en place par ces sociétés.
Une multitude de mises en causes des dirigeants est apparue. Des états financiers fallacieux,
certifiés par les commissaires aux comptes et des comportements contraires aux intérêts de
l'entreprise ont été dénoncés. Quant aux conseils d'administration, ils ont été accusés d'exercer
leur pouvoir beaucoup plus dans leur intérêt personnel que dans celui de la société (Pallusseau
J., 1996).
Le système de suivi , d’encadrement et de contrôle juridique mis en place jusqu’à présent
dans les entreprises , n’a pas permis de relever , d’anticiper et de redresser à temps les
éventuelles déviations managériales. Déviations managériales de nature à engager des
investissements hasardeux, risqués, allant à l’encontre de la rationalité économique la plus
simple, entrainant de ce fait les managers à hypothéquer l’avenir des entreprises dont la
direction leur avait été confiés.
Une large littérature dénonce leur inefficacité. Parallèlement, on a assisté à l’avènement en
puissance des groupements d’actionnaires face à la montée des inégalités dont ils se sentaient
victimes et à la récurrence des faibles performances enregistrées par certaines sociétés.
L’ensemble de ces éléments représentent des facteurs qui sèment beaucoup de doute sur la
capacité du processus de gouvernement d’entreprise actuel, à fonctionner de manière
rationnelle , à servir les intérêts et à gérer les conflits de toutes les parties prenantes.
Dans cette optique, nous allons présenter dans un premier lieu en nous basant sur un plan
théorique à mettre en exergue les éléments constitutifs des systèmes de gouvernement. Dans
un second lieu, nous procéderons à une analyse comparative des caractéristiques des trois
principaux systèmes de gouvernement des entreprises les plus récurrentes à travers le
monde (Système Anglo-Saxon, le Système Français ou Mixte, le Système Germano- Nippon)
par rapport au modèle Marocain de gouvernement d’entreprise.
légale. Ces théoriciens se sont résignés à expliquer la politique de financement, ils étudient
principalement les conflits entre dirigeants, actionnaires et créanciers. Ils s’inscrivent dans
une optique où la firme est la propriété exclusive de son dirigeant.
Dans ce sillage, l’ouverture du capital engendre une relation d’agence et des conflits
d’intérêts, sources de coûts, dits coûts d’agence. Cette ouverture incite l’investisseur à
augmenter ses prélèvements non pécuniaires et atténue sa motivation. Les actionnaires
peuvent faire face à ce genre de comportement qui leur est préjudiciable, par l’obligation
expresse de mise en place de procédures de contrôle et d’incitation.
Les marchés assurent également, un rôle disciplinaire. Les dirigeants sont soumis à la
discipline du marché du travail (Les actionnaires peuvent recourir au recrutement d’un autre
dirigeant) et à celle du marché financier, dans l’éventualité d’une perte de contrôle du capital,
ce qui permet aux actionnaires la libre cession de leurs titres. Aussi, les actionnaires peuvent
intervenir par le biais d’autres moyens tels que le droit de vote ou par le conseil
d’administration.
Le dirigeant- propriétaire peut recourir à l’endettement comme moyen de se soustraire à la
discipline des actionnaires, ce qui donne lieu à la création d’une autre relation d’agence avec
les créanciers. Ces créanciers peuvent se protéger en recourant à des dispositions juridiques
« Clauses Contractuelles » ou prises de garanties. Parmi les mécanismes de contrôle des
dirigeants l’on trouve également la procédure de faillite. Selon M.C.Jensen et W.H.Meckling,
la réputation des dirigeants joue un rôle prépondérant dans la réduction des coûts d’agence et
la fonction de contrôle exercée par les analystes financiers.
E.F.Fama, à la différence de M.C.Jensen et W.H.Meckling, s’est intéressé dans ses études à la
séparation Propriété/Décision, figure caractéristique des firmes managériales. Il remet en
cause, la pertinence de la notion de propriété de la firme, mais reconnait que la propriété
relève uniquement des facteurs de production, avant de conclure que le contrôle des décisions
des dirigeants ne relève pas des prérogatives des actionnaires. Il distingue de manière
circoncise, les fonctions de direction et de prise en compte de la dimension « Risque »,
notions confondues chez A.A.Alchian et Demsetz.
Fama, met également en avant, l’existence de facteurs de production distincts, il s’agit de la
capacité managériale des dirigeants et la capacité à supporter l’exposition au risque, acceptée
par les propriétaires. C’est ainsi qu’une relation d’agence se crée quand les dirigeants ne sont
pas propriétaires.
Selon E.F.Fama, le principal mécanisme de contrôle est celui du marché des dirigeants,
compte tenu de l’importance du capital humain dans leur patrimoine. Des mécanismes
internes de contrôle des dirigeants viennent compléter la discipline établie par le marché, tels
que la hiérarchie, la surveillance mutuelle entre dirigeants, et le conseil d’administration dont
la principale mission est de contrôler les principaux dirigeants, notamment leur remplacement
éventuel. L’omniprésence d’un marché concurrentiel des administrateurs externes non-
salariés de l’entreprise, permettrait de garantir l’absence de confrontation (Collusion) entre les
administrateurs et les dirigeants et l’efficacité du mécanisme. Ce mécanisme reviendrait à
être moins onéreux d’une prise de contrôle qui surviendrait en dernier recours. Cette réflexion
conduit à faire une distinction entre les mécanismes externes, tels que les marchés et les
mécanismes internes de contrôle des dirigeants tout en les hiérarchisant.
Parmi, Les principaux mécanismes dits externes de contrôle des dirigeants l’on trouve le
marché du travail, complétés par le marché des prises de contrôle et des mécanismes internes.
Ainsi, l’efficacité du système global de gouvernement d’entreprise est tributaire
principalement de l’efficience du marché du travail.
Les principaux éléments constitutifs du cadre d’analyse du gouvernement de l’entreprise se
révèlent identifiés :
L’usage des différents mécanismes internes et externes ont pour objectif la réduction
des coûts d’agence ;
Le dirigeant se trouve au cœur du nœud de contrats, dans la mesure où il apporte une
aptitude managériale et décisionnelle conformément à ses propres objectifs ;
L’éventualité du dirigeant-propriétaire non-exclusif qui recourt à des sources de
financements extérieurs (apporteurs de capitaux, actionnaires ou créanciers) pour
assurer le développement de la firme, celui-ci n’assume pas la totalité des risques
auxquels elle s’expose, ce qui engendre un conflit d’intérêt, source de coûts d’agence.
Un actif est autant plus spécifique que son redéploiement vers un autre usage entraîne une
perte de valeur importante.
En 1985, O.E.Williamson procède à l’analyse des mécanismes organisationnels qui fluidifient
l’ensemble des transactions effectuées entre la firme et les parties prenantes « Stakeholders »,
suivant le critère de minimisation des coûts de transaction, qui incluent également des coûts
d’agence. Ainsi, Williamson confronte les mécanismes intentionnels, dont l’objectif est le
contrôle de la transaction qui est à caractère institutionnel, aux mécanismes spontanés à
caractère contractuel.
Les mécanismes intentionnels permettraient une gestion optimale des transactions mettant en
exergue des investissements à fortement spécifiques. A ce titre, le contrôle de la transaction
avec les actionnaires, apporteurs de capitaux censés financer les investissements spécifiques à
la firme, serait porter par le conseil d’administration. A l’inverse, la relation de prêt jumelée
au financement d’actifs redéployables, serait protégée de manière efficace par un mécanisme
spontané et contractuel par le biais de clauses ou de garanties.
L’actionnariat salarial, notamment les salariés qui investissent en capital humain spécifique
dans le cadre d’une relation salariale, sont plus exposé à un risque lié au caractère à long
terme des contrats de travail. Pour se protéger face à cette nature de risque, les salariés sont
enclins d’user de mécanismes tels que la participation au CA ou la Cogestion qui
permettraient de sauvegarder leurs intérêts et participeraient à réduire les coûts liés à cette
transaction particulière. Aussi, la protection des clients, abstraction de tout mécanisme
institutionnel, serait couverte le plus souvent grâce à la marque qui fait intervenir la réputation
de la firme et à la relation contractuelle des garanties.
En définitif, la transaction à caractère spécifiquement élevé, établie entre le dirigeant et la
firme, expliquerait protection institutionnelle assurée par la participation des dirigeants au
conseil d’administration, outre que celle du recours à des mécanismes de protection
contractuels, tels que les contrats de rémunération et indemnités de départ en cas de
remplacement du dirigeant.
Ainsi, les structures réelles de répartition du capital n’ont pas été prises en compte dans les
analyses initiales, c’est ainsi, que la poursuite et l’approfondissement de l’analyse des
relations avec les actionnaires devrait les y incorporer expressim. La proportion des firmes
managériales est peu fréquente. Dans la mesure, les dirigeants sont majoritairement détenteurs
de parts du capital, mais parfois certaines actionnaires (Investisseurs Institutionnels), peuvent
détenir un pourcentage relativement limité des parts du capital, tout en disposant d’un pouvoir
externes dominés par la loi des marchés, ou les systèmes orientés réseaux aux systèmes
orientés marchés qui reposent principalement sur une démarche spontanée de nature
contractuelle.
M. Albert (1991), distingue deux configurations capitalistes qui sont adossées aux systèmes
de gouvernement de la firme (orientés marchés et réseaux). Le système orienté marché,
présente une prépondérance de la conception moniste de la firme, cas spécifique de la firme
managériale anglo-saxonne, où l’importance est accordée à la maximisation de la richesse
créée pour les actionnaires. A l’inverse, le système orienté réseaux qui s’inscrit dans une
configuration pluraliste « Système alternatif », qui met en valeur la firme nippone retenant
une vision plus large basée sur l’idée d’alliance, où les intérêts des différentes parties
prenantes « Stakeholders » seraient mis sur le même piédestal, parmi lesquels les salariés sont
les plus importants.
La réflexion sur les structures de gouvernance d’entreprise de pays émergents semble être
opportun, en vue de différencier les systèmes de gouvernement orientés marchés qui jouent
un rôle essentiel, généralement adoptés dans les pays anglo-saxons, de ceux des pays Euro-
asiatiques à savoir Germanique et Nippons, où les systèmes alternatifs sont prépondérants. A
cet effet, il existe deux systèmes principaux et un système hybride.
Le système orienté marché est La structure de propriété du La structure de propriété La structure de propriété du
caractérisé par une propriété capital communément présente une plus large capital du modèle
du capital dispersée (Glass rencontrée dans les firmes dispersion du capital que celle intermédiaire « Français » ,
Structure de Steagall Act 1933). Cette allemandes est relativement de la firme germanique mais selon , Da Jong (1989) et
Propriété du nature de structure de concentrée. nullement comparable à son Moerland (1995) , est
Capital propriété présente une homologue américaine. caractérisé par un actionnariat
faiblesse de mécanismes de Cette caractéristique, important, composé
contrôle directe des dirigeants explique l’inactivité du Les participations réciproques essentiellement de fonds
par les actionnaires ; marché du contrôle. Dans la entre firmes sont relativement d’investissements
mesure où, plus le capital très développées au japon. « Holdings », de l’état, fonds
Une proportion de 20 à 25% est concentré, plus les de pensions et de propriété
des actions des firmes est actionnaires jouissent de Selon, Abowd et Bognonno familiale.
détenue en moyenne par 5 mécanismes afin de pousser (1995) corrélation entre
actionnaires majoritaires les dirigeants à se mettre en rémunération et performance Aussi, les banques
(OCDE, 1997) ; phase avec leurs stratégies au japon n’est pas représentent d’importants
et intérêts, moins significative et représentative. actionnaires dans les
Restriction de participation l’éventualité du recours aux entreprises françaises.
des institutions bancaires OPA Hostiles est à Par ailleurs, la nature des
plafonnée à 5% du capital de envisager. relations à long terme est Selon Franks et Mayer
toute firme ; spécifique au contexte (1990), le gouvernement
Le recours à une adéquation nippon, dans l’optique ou les français a exercé une
Inexistence de participations de la rémunération en liens familiaux et la recherche influence perceptible qui s’est
Inconvénients : Inconvénients :
Coût de Contrôle et de
Surveillance ;
Soucieux de dynamiser son économie nationale par le biais de réformes novatrices, le Maroc,
a pris les devants en optant pour la création de gouvernement d’entreprise qu’il lui soit propre,
qui serait en adéquation et symbiose avec ses réalités économiques et climat des affaires dans
le royaume. Ainsi, en cherchant à transposer son modèle de gouvernement d’entreprise sur le
modèle français « Hybride ou Intermédiaire », le Maroc, s’est confronté à des problèmes de
divergences culturelle et inadéquation, dans la mesure où lesdits pays ne disposent pas du
même niveau de développement économique. A cet effet, la tentative de transposition du
modèle de gouvernance Français sur le Modèle Marocain n’est pas donné le résultat
recherché.
A l’instar, des modèles nationaux de gouvernement d’entreprises de pays d’Européens,
d’Amérique et d’Asie, le modèle Marocain de gouvernance d’entreprise tend vers le système
orienté réseaux, comme c’est le cas de la majorité des pays émergents. Dans ce système, les
mécanismes disciplinaires de contrôle interne des dirigeants ne remplissent pas, entièrement,
leur rôle pour des considérations afférentes d’une part, aux intérêts croisés entre dirigeants et
administrateurs et d’autre part aux coalitions majoritaires d’actionnaires. Cette nuance
d’inefficacité ressort dans les sociétés marocaines qui présentent une passivité de leurs
organes de contrôle, justifiée par une négligence du résultat par les administrateurs et de
rigueur des dirigeants desdites sociétés. Aussi, Le modèle de gouvernement d’entreprises
marocaines observe une tendance d’enracinement de ses dirigeants par le biais de
l’élargissement de leurs réseaux relationnels, afin d’asseoir leur pouvoir discrétionnaire.
Ainsi, ces dirigeants puisent de stratégies de nature à réduire le risque de leur éviction et
rendre le coût inhérent à leur départ élevé, de conforter leur position par une asymétrie
d’information et du réseautage, en vue de contrecarrer le rôle disciplinaire et de régulation
joué par les mécanismes de contrôle externe.
Actuellement les grandes sociétés marocaines qui comblent le paysage économique du pays,
tels que « AL MADA – Ex SNI », « Saham Groupe », « Groupe Attijariwafa Bank »,
« SMEIA », ne dissimulent plus leur proximité des pouvoirs politiques qui ne représente,
aucunement une incompatibilité relative à la réalisation de bénéfices. De ce fait, cette
situation biaise de manière significative le principe de libre concurrence devant coexister
entre les entreprises et l’est davantage par l’interventionnisme et réseautage auxquelles
celles-ci font appel, conduisant ainsi, au recours probable de corruption et de complaisance de
hauts dirigeants et commis d’état , à une spoliation de richesse créée par les dirigeants , et à
une détérioration de la santé financière des entreprises menant à une accentuation des pertes et
une forte exposition aux risques de faillite d’entreprises, pouvant affecter infiné, à grande
échelle l’économie nationale. Ainsi, le redimensionnement des gouvernements d’entreprises
marocaines doit subir une profonde et intense purge tendant à faire évoluer les mentalités des
hauts dirigeants et politiciens, en vue de permettre sur le long terme un gain d’efficacité et
d’efficience desdites entreprises. Dans cette projection, ces évolutions doivent être opérées
par les chefs, dirigeants d’entreprise et représentants des parties prenantes « Stakeholders »,
dans l’optique de renverser les règles du jeu en termes de gouvernement d’entreprise et
propulser l’économie marocaine dans la trajectoire de la performance et transparence
continue.
Par ailleurs, OMRI (2003), constate « qu’il existerait un système d’entreprises intermédiaires
dans les pays du Maghreb » et vérifie que « la structure de propriété concentrée à majorité
familiale ou étatique explique l’existence d’une relation étroite, positive, entre la performance
de l’entreprise et le pourcentage de capital détenu par le dirigeant, son ancienneté, et des
conseils d’administration composé de nombreux administrateurs ». Il en conclut, qu’il
existerait un système de gouvernement « Hybride » dans les pays Magrébins, « où la
préférence pour des structures monistes marquerait la concentration des pouvoirs entre les
mains d’une seule personne, les PDG ».
En définitif, le lancement de nouvelles réformes plus adéquates pour la maitrise du risque
d’autorégulation des gouvernements des Entreprises Magrébines. Ainsi, leur compétitivité
avenir sera sensiblement tributaire de leur capacité d’adaptation.
CONCLUSION
Ainsi, il apparaît que le champ de recherche de la gouvernance d’entreprise reste relativement
large et complexe, dans la juste mesure que celle-ci recouvre une multitude d’interrogations
et réflexions non-encore résolues à date d’aujourd’hui. Ce champ disciplinaire de gestion est
loin d’être arrivé à appréhender une configuration type permettant de concevoir l’impact des
modèles de gouvernement d’entreprise sur les facteurs de création de valeur, communément
rencontré dans les principaux systèmes qui prépondérent les pays développés.
Par ailleurs, l’interconnexion des économies nationales, la transnationalité des marchés
financiers et la concurrence à laquelle se prêtent les nations tendant vers une réciprocité
d’influence des systèmes. Cette affluence de la concurrence internationale, tient compte
d’environnement législatio-réglementaire en pleine mutation et convergence.
Dans le même sillage, Aoki (1995) a procédé à un diagnostic de la firme nippone, en mettant
en exergue quatre hypothèses possibles :
- « La convergence des deux systèmes qui résulterait de certaines similitudes actuelles
et des évolutions en cours, concernant tant l’affaiblissement du rôle de la banque
principale au Japon que le renforcement des contraintes apportées à l’exercice des
prises de contrôle et de l’interventionnisme des investisseurs institutionnels dans le
système Anglo-Saxon ;
- L’inconciliabilité des deux principaux systèmes qui s’appuie sur l’hypothèse
d’incompatibilité de certains mécanismes entre les deux systèmes ; les influences
réciproquement induiraient une déstabilisation des deux systèmes qui entrainerait
l’adoption de politiques isolationnistes ;
- La disparition d’un des systèmes qui suppose qu’à terme les caractéristiques d’un des
deux systèmes s’imposeraient ; la globalisation en imposant les valeurs individualistes
occidentales, entraînerait la disparition du système japonais ; le système anglo-saxon
l’emporterait non parce qu’il est le plus efficace mais parce qu’il impose ses normes
culturelles ;
- L’émergence d’une forme hybride plus efficace, associée à l’émergence spontanée ou
décidée politiquement d’un cadre institutionnel commun ; la création d’un tel cadre
commun à plusieurs systèmes. »
Ainsi, l’évaluation des probabilités de réalisation desdites hypothèses seraient difficiles à
appréhender et tributaires des réformes adoptées par les différents états. L’incorporation
d’ajustements et modifications, quelque peu brusques, au sein des systèmes présente une
éventuelle exposition à des risques. Cependant, les retombées non délibérées de l’instauration
de mesures réglementaires et législatives peuvent se montrer relativement instables. En
définitif, la réforme d’un système de gouvernement d’entreprise revête une complexité de
mise en œuvre.
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3. Thèse