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IOTHECA S. J.
Matson Satnt-Augusttn
ENGHIEN
DE J. B. A. VERDIER, S
Prêtre.
——A
LA TRADITION
DE LEGLISE
SUR
LE PECHE' ORIGINEL
ET SUR
JLA REPROBATION
DES
ENFANS MORTS
SANS BAPTESME.
A PARIS,
Chez Imbert de Bats, rue
Saint Jacques, à l'Image S. Benoist,
prés les Mathuri ns.
M. DC. XCVIII.
Avec Jpprobation & Privilege du Roy.
N
rA??RO BATI O N &ES
DoBenn.
Di ia RotytHs:
MONSEIGNEUR
L E
CARDINAL
D'ESTRE'ES
O N S E 1G NEV R >
MONSEJGNEVR,
•
LA TRADITION
DE L'EGLISE
SUR LE
PECHE ORIGINEL-. .
ET SUR LA REPROBATION
SANS BAPTESME*
SECOND PRINCIPE.
sa
I
Jkr le peche Originel. jj;
TROISE'ME PRINCIPE.
jft
J« Tradition dt ^Eglise
que íon peché n'avoit nui qu'à lui-mê
me, & non à fes defeendans. Pecca-
twn Ada Ipsum solúm lafît,. & non ge-
ttm humanwn. 3. Que les enfans qui
missent sont dans le même état qu'é--
toit Adam avant sa chûte. Infantes
qui nafctmturin eo statu sunt , inquo.
A dam fuit ante pravaricationem, 4.
Que par la mort d'Adam tous les.
honvnes ne sont point dévenus mor
tels. Nttjue per mortcm Ada omne ge-.
nus bumannm morìtur, quia neque ver
refurreUionem Ch'ifli omne gênas hu-
mamm, resurgit. 5; Quclèsenfans ont
lá vie éternelle , quoi qu'ils meurent,
fans B tptê.ne. Qjtoniam infantes , e-
tiamfi n$n baptìjtntur , habent vitam,
etterttam
Il s'enfuivoit dé cette Doctrine , ti
que le Baptême n'etok pas necessaire
pour être íauvé : 1, que la concupis
cence n'étoit pas mauvaiíe, comne
le repmche S. Augustin à Julien,
liane habere treum libido & amici-
lib, j. tiam meretur & helium , ut abs te &r~
Mtca. txpugntt** in te , & defendatur ad-
Ç»g. ult. ver/km me ? Qunmodó vis Ht arbitre**
tur adverfus acultum te dimica^e Ubi-
dinis , cum libros impleas lande libidU.
nisì 3. Que l'igapranw &.la diffiçul^
sur le peché Originel. jx
té que nous relîentons à faire le bien
n'étoir pas une peine du peché , mais
une futte de nô.re nature. Ignoran- r>t deno
tiam & difficultatem,Jine quibus Perseve-
homo nascitur , primerdia , non supplU Ctp.' x;.
cU dicebant ejse natura. 4. Que la
mort n'étoit pas une peine du peché.
Il y eut enccrc un celèbre Disciple Julten,
de Pelage nommé Julien i il fut
d'abord marié , & ensuite Evê
que de Capouë. Selon Gennadius, il
íe déclara bien moins contre la ne
cessité de la grace que contre le peché
Originel , 8C ayant resolu de se si
gnaler en écrivant contre S. Augustin,
il refuta par quatre Livres celuy que
ce Saint avoit fait Denuptiis & con»
cupìscentia. Saint Augustin y répondit
dans les six Livres dont le P. Ménard
nous a donné les premiers , & le P,
Vignier a donné les quatre derniers
qu'il a heureusement rencontré dans la
Bibliotheque de Clàirvaux. Tout ce
que Julien gagna dans cette dispute
qu'il eut avec S. Augustin , toute la
récompense qu'il r<ceut de sa revolte,
contre l'Eglise , fut de perdre son Sie
ge , d estre aprés sa déposition comme
un autre Caïn errant & vagabond ,
selon l'expression de S. Fulgenee.
.fr 1 Traàii'un ie tEglifg
Voïons les Conciles tenus dans rEglfc..
se pour, s'opposer à. la Doctrine de..
ces Novateurs.
»
róf Tradition de /' Eglise
ac malum .... non nobiscum oritur ±
sed agìtur a nobis. Cela est vray , mais
il est faux que nous venions au mon
de également capables de bien & de
mtl, puiíque nous naiísons sujets aux
revoltes de la concupiscence , ainíi
nous ne pouvons faire le bien sans la
grace de Jessus-Christ j il faut donc
remarquer la difference qu'il y a entre
un peché libre & volontaire , & un
desordre naturel tel qu'est le peché
sr, Originel.
* f Saint Augustin rejette la definition
pets, que Julien avoit donné du peché qu'il
devoit être libre & vobntair e , 5c dit
que cela est vray pour le peché actuel,
tmis non pas dans le peché Originel ,
qui est en même temps la peine du
,peché ; qu'tl y a des pechez d'igno
rance qu'on commet fans le sçavoir ,
d'autres d'habitude > où Ton est com
me forcé & entraîné au mal ., 8C que
c'est ainsi que le peché Originel se
contracte malgré nous, Multum errat
Juitanns , qui vel necejsttatem nullam
putat ejse peccandi , vel eam mn intel-
liglt iti'yts peccati ejse fœnam , quod
nalla neeejstate commijson est. Qu*
ex ìgnorantia fiant peccata , quodatn
^3rï necejstât ftunt , de his dicitur ,ign*-.
ran;l*i mtat ne memineris» Quod ge-.
sur U peché Originel. 117
îbís deliBorum fi non imputartt Deus
justuf , nam ea ftbi diraitti ptsceret
homo fidelis .... Qui etiam ex confue-
tudine, quafi ex secunda natura pec-
cant , quidaliud quant ntcejstatepec-
cant ! cnr ergo non credit tantum va-
luifîe primi hominis grande peccatum
ut eo vitiaretur univerfa hominum na-<
tura, quantum valet nunc in homìht
bono secunda natura.
S. Augustin accorde à Julien qu'on
ne nous peut rien prescrire .- avant
ue de naître ; mais Dieu commande
e se servir du remede qu'il a institué
pour remettre le peché Originel , fça- .
voir la Circonciíion avant Jesus-
Chríst ; & le Baptême depuis que
l'Eglise a été établie i & quand on n a.
pas receu ces Sacrtmens , il punit
ceux qui n'ont pas été purifiez des ta
ches de leur naiísance. Non pracipiturvtb.t;
homini quomodo naseatur ; sed pr*'^t'g
ceptum est quomodo ille viveret ; pra- e. ;7,
ceptumque violavit , à quo parente pec
catum originale dedm'ttur. Pracipitur
enim ut infans circumeidatur damnan-
dus nifi cireumcìdatur ....
Il a recours à son principe que ce
peché a été libre & volontaire dans
Adam, qui pouvoit ne le pas cotn
It8 Tradition de VEglise
mettre s'il eut voulu", 8c que nousn*
le contractons qu'à cause que nous é-
tions tous en Adam , & que nous a-
vons peché en luy , 8c comme selon
Heb. S. Paul Abraham paya la dixme pout?
tous ses descendans , étant regardé
comme le Pere & le Chef de tout ce
grand Peuple qui dévoit naître de lui,
aussi tous les hommes étoient en Adam,
ttb. & ont tous pechez eu luy . 1/ludyrimi-
cone. tus in paradiso datumpossibile acfacu
Jultan. t r. .À 1 J
t. i*. le suffit prœceptnm , quo eonttmpto
atcjHe violato , omnes ex uno homine
tantjttAm in majsa originis commune
Madhabere peccatum. Et pour arrester
tous les raiíonnemens des Pelagiens ,
il leur propose le precepte que Dieu
avoit fait de circoncire les enfans le
huitième jour aprés leur naissance ,
qu'autrement les enfans feroient dam
nez : surquoi S. Augustin dit comme
Dieu est bon & juste ; il peut sauver
qui il lui plaît sans merite , parce qu'il
est bon J mais il ne peut damner per
íonne qui ne l'ait merité parce qu'il est
juste ; pourquoy donc damneroit- il
un petit enfant qui n'auroit pas été
circoncis le huitième jour , s'il n'y
avoit rien dans efet enfant qui merita
a da mnation , car n'ayant fait aucua
sur le peché Originel, u9
inal , & ne pouvant obéir au precep
te que Dieu a fait de la Circonciston ,
c'est une neceílìec qu'il soit souillé dans
son origine , pour être ainsi réprouvé!
Bonus est Deus , justus est Deus j po- lM*4
test alìquos fine bonis meritis liberare
quia bonus est , non potest quemquam
fine meritis damnare , quia justus est ,
nullum meritum malum oBo dierum in
fans de propriispeccatis habtbat , cjua-
re damnaretur , nifi circumcideretur f
fi ex origine non trahebat.
Pij
î Jt Tradition de FEglise
♦
sur le fechè Originel. ifs
appelions l' Annonciation , qui est"
dite la Conception de la Vierge , par
ce qu elle conceu son fils en ce jour
d'une maniere toute divine , ainíî
que les Grecs dans leur Menologe :
appellent la conception de sainte Anne
le jour qu'elle conceut la sainte Viergeí
ce fut cn cette Feste que les Conciles de
Tolede faisoient celebrer en Espagne au
mois de Decembre , huit jouts avant
Noël & que S. Ildcphonse ordonna de
faire avecunsolemntté.
Dans Sermon attribué à Ëusebèi'*e",,,.,-
_ * „ .r dtNatt».
fcmtíiene , la Vterge elt compnle au do».
rang de ceux qui sont conceu s dans
le peché ." A fcccati originalis nexu
nuìlus immunis extitìt. nec ipfa Gtni-
trix Redemftoris. tn cap.
Bede a auflt reconnu que Jcfus-Christ <, Lue'
seul avoit été conceu fans peché , par
ee qu'il est né d'une Vierge : lâto di-
ílnm est tjuoA ex tenasctxw sanElum..*
ad diflinBienem qnippe nostra fanfii-
tatis Jesus fingulariser SanElus nafei-
turus ajseritur: nos & fi SanEli ejjìci-
>nur , »o» tamen SanBi cancipimur ;
quad iffa natura corruftibilis cenditio-
ne constringimwr . . . . llle ergo foluí
veraciter fan Elus natus est, qui ex com.
mixtione carnalìs copuU eoneeftus mm
'st. , P iiij
* 17* Tradition de Ytgllfie
S.í Anselme déclare positivement
j*' que depuis Adam personne ne peut
hvmo. naître fans peché , & fans être íujet
•, à la damnation : & que c'est pour ce
la que l'Apôtre appelle pecheurs &
enfans de colere , les descendans d'A
dam, excepté Jessus-Christ qui est né
d'une Vierge. Nttllus ab Adam natu
raliser rtasci potest fine peccato adquoâ
setjHttur damnatio : tjuia omnes filin
Ada , exapttVirginìs Vilio t peccato-
tbfô. res & fiHos ira Apostolus prenun-
*{, tiat. Il avoit dit auparavant que la
Saiate Vierge avoit été conceuë dans
I le peché , quoique la Conception de
íôn Fils ait été tres-pure : Nam licet
iffa Christì Conceptio munda fi» , Vir-
fo tamen ipfit , unde astumpta est , m
initjuitatibus concepta est , & in pec-
tatis concepit eam mater ejus t & cum
originali peccato nata est. Cela se trou
ve repete en plusieurs endroits de S.
Anselme , cc qui fait voir que l' Ou
vrage intitulé Miracula de test* Con-
ceptionis n'est point de ce Saint , non
plus que le Li^re , De exordio huma
ntfalutis. quoi qu'on les lui attribue.
On voit que ce fut dans l'onziémc
& dans le douziém; siecle qu'on com
mença à disputer fortement fur h,
sur le ftchi Originel. 177
Conception de la Vierge. S. Bernard
ayant appris que l'Eglise de Lyon en
faisoit la Feste par une devotion sin
guliere, écrivit aux Chanoines de cette
Eglise une tres- belle Lettre, n'ap
prouvant pas qu'ils fissent cette Feste
avant que l'Eglise se fût expliquée sur Ip.a<1
ce sujet ; il dit entr'autres , qu'encore Lugdunt
qu on punie crotre que la Satnte Vterge
à été sanctifiée dans le ventre de fa -
Mere , ainsi que Jean-Baptiste , ou
/cremie: on doit convenir qu'il n'y
a aucun enfant des hommes qui ait
été conceu sans péché , & que Jesus-
Christ est le seul à qui ce privilege
à été accordé. Etfi qulbusdam vel
fmcls fillorum hominum dutum fit eum
fanBitate nasci ; nulli t*men donatum
est cum funBitate conclplt Ht uni fan*
faníliservMretur prorogative coneept hs,
ejkl ormes fanSlificaret ; foins abfque
feccato venltns pnrgatlonem faceret
pecc.ttorum. Soins itaque Dominusest
dt Splrltu Santìe concept* s , tjnifoins
ost In concepthne S Antins, <fho excepto,
d* caterls universos ex Adam natos
peccatum refpìcit. Il leur dit que la
Sainte Vierge n'a pû estre sanctifiée
avant que d'estre conecue , parce
qu'elle n'existok pas encore ; ni danj
t*]% Tradition de t Eglise
fttb. le moment de sa conception dans le
quel elle a contracté le peché ? B.
rirto ante eonceptum sanBificari mi
nime potuit , tjHoniam nonerat ; sednee
in ipso concept» , propter peccatnm
qued inerat. Dans un Sermon de
l'Aflomption il dit que la Sainte Vier
ge a éte purifiée du peché Originel
avant que de naître. B. Mariant om-
nimedis confiat ab originali peccata
fila Dei gratia, priustfuam nafieretur,
fuijse mandatant. Dans un Sefmon de
S. Jean -Baptiste il établit la même
chose i Quicutnqtte de majsa pravari-
eatrice mundunt ingredimur , pesttnt trL
ginalis peceati nobisetemtrahimHt. So*
lus iUe tjuì peccattem nonsecitt exêi-
pitttr .... cwn omnes hontines prater
Christum in iniquitatibus conetptifint >
neminem mortaRum intra materna vis
sera legimus fanBificatum , prater Je-
remìam & S. Johannem Baptistam ,
fKamqttam de fingulari Vtrgine nu11a
fit ambiguitat.
Hugues de S. Victor prétend que
selon la Doctrine de S. Augustin,
la Vierge à contracté le peché d"A-
' dam. Chrifìi caroprius fuit in Maria
jftSeat. triginali obligata peccato, fient Ah-
fujiinits ait i fitd operation* Spiritus
Jltr le pechi Originel. ^79
SanEll antequam a Dei Verbo assume-
retur, fuit à ptccato mandata.
Le Pape Innocent II. qui vivoit s«m. <r«
en 4. dtrïa même chose. Eva 7**-
dem suit fine culpà produBa , sed flias
produxit in culpa. Virgo autem glo-
fiofa, fuit t/uidem in cuisit produBa »
ftdfilium fine eulpà produxit.
Innocent III. en 1104. dit que leSerm. è»
S.Esorit la sanctifié dans les entrailles Purt6eM
de ía Mere. Spiritut S. quidem in
Vìrgint venerat , quandt in mer»
tnatris animant ejut ab originali pecca.-
to mundavit. Honoré III. en 1116.
parle de même. Tabernaculum id efí trm. d»
B. Virgmem Altijsmut sanblìficavit, VMt6t',
quod eam in utero matris ab originali
feccato mundavit. Ce qu'il repete dans
un Sermon de l'Aflbmption. A ma
cula peceati eriginalis , auod anima
contrahit in unione ad carnem semina-
liter propagatam , quidam ex fpeciali
privilegia in uteris matrum fuerunt
tnundati ante nativitatem , utjoannes,
& Jerentias , & B. Virgo, lieet de
ipsa non habeatur exprtjstm.
Le Maître »!es Sentences croit quetnj.dîfc
selon la Doctrine des SS. Percs la»"*"" *
chair de Jesus-Christ a été íoumise au
peché., dans 1a chair de fa Merc» Sa-
t8e Traâit'un de ? Eglise
ne credi oportet juxta SanBorum at-
testationis convenientiam , ipfam car
net» Filii Deì antetjuam conciitretur ,
peccatefuijfe obnoxiam in Maria , ftent
rdìtjHa Virgints caro.
Pierre Comestot en 1145. n'étoit
Serm de Pas ^'avis qu'on ,fìt la Feste de la
t. vtrg. Conception de laVierge, disant qu'elle
n'avoit été sanctifiée du peché Ori
ginel qu'avant que de naître. Fuit
B. Pirgo cmn culpa & pana concepta,
& ideo ejus conceptio non est celebran-
da ; sed quod fuerit in utero fanais-
cata j & ab originali peccato mun»
data.
Gilbert de la Porée Evêque d»
Poitiers en 1147. dans ^es Commen
taires sur Boèce ne distingue point la
Vierge dans fa Conception d'avec lc
reste des hommes. Corpus Cbrìsti ex
Maria fumptum est , qua ftcut cateri
hommes ex primorum parentumprava-
ricatione , peccato & morti subjace.
bat.
Albert le Grand va plus loin ; il
dit que c'est combatre le sentiment de
S. Bernard, & celui des Docteurs
.de Paris, de soûtenir que la Vierge n'a
pas été conceuë avec le peché Origi
nel. Dicere B. Virgiuent von frise
sur le ptchè Ortginel. t fi
ítficeptam in peccato originali , est }.
hAresu condemnata a B. Bernardo ,dtst.g
<5» ab omnibus Magistris Parifiis. On
voir que la Faculte a changé de sen
timent íûr cette question , puis qu'au-
jourd'huyelle oblige ceux qu'elle admet
dans son Corps de deffendre l'Imma-
culée Conception.
Alexandre Alais ( Halenfis ) prou
ve fort au long que la Vierge à dûIn
contracter le peché originel, puis qu'el-sum. a.
le a été conceuë par la voye ordinaire. *"
Nec este fuit M B. Virgo a parentibus
generata carnaliter origtnale peccatttm
in fui conceptione contraheret.
S. Bonaventure non seulement
prouve que la Vierge a contracté lemt.díft.
peché Originel, mais qu'il n'avoit \£'u'.
jamais oiiy dire ni lû dans aucuns
des Peres qu'elle en eût été preser
vée. Si B. Virgo non fuijfet conceptA
in peccato originali , tune carutjfet
merito mortit ....fi ptecamm non ha-
bttijset , Christi morte redempta non
futjset , tjuod est impium. Et iieo di-
cendum quod B. Virgo conçepta fuit
in peccato originali , & <jmd ejus
fanBtfcatio subsecuta est originalis
peccati contraBionem. Hoc autem di-
stndi mtdttt est commmior , r^tiçnám
ïtt Tradition de TEglise
lUiort & securior ; communier, qui*
id sert omnes tenent ; nullus autem
invenitur dixijfe de Us Patribus quog
vidimus aní audivunus auribus nostris,
B. Virginemfuijsc ab originali ptecat»
immanent infui conceptions.
Il n'y a pcríbnne qui ne sçache que
S. Thomas a seulement reconnu que
la Sainte Vierge avoit été sanctifiée
avant que de naître , mais que dans
sa Conception elle avoit cuc le peché
Originel. B. Virgo fuit in originali
SMu.dtst. peecatato conceptA. Voyez fa Somme
j. a.t.fc 3. p. q. 17. a 2. & ailleurs. Guil-
*• laume Evêque d'Auxerre rapporte que
Maurice Evêque de Paris defFendit
de faire la Feste de la Conception
In j. l. dans son Eglise. Quia B. Virgo fuit
Summae. f'ff iumyis yíbraha secundum seminalem
rationem, & ab ee descendit per aBum
concupifcentite , contraxit in fui * con-
ceptione peccatum originale. Et prof-
ter hoc Mauritius Epifcoput tarifien-
fit prohibait , ne Festum Conceptionis
ipjtus Parijìit celebraretur.
Le Pape Innocent V. en 1160. aprej
avoir ét4bli que la Vierge a été con-
ceuë dansée peché, conclut seulement
qu'on peuY croire pieusement qu'elle
cb a été purifiée un peu aprés que lV
fur le fechi Origtnel, tíj
.tne a été unie au cotps. B. Virgofuh ,„ dst j.
'm utero matris faníìificata , non ante W
Animationem , tjuod tune grasu capax a" *
tten erat , nec in tpsa animatione ,
quoi tune originalepeccatum non eon-
traxijfet ,& fie non eguìjset univerfali
Christi Redemptione , cjuod non est di-
cendum .... sed pte credendum tjuod
eltò post animationern à peccato fuerit
. fer gratiam mundata.
Clement VI. cn 1334. dans un Ser
mon sur le premier Dimanche de l'A-
vent dit qu'il ne juge pas à propos
de faire la Fcíle de la Conception de
la Sainte Vierge , parce qu elle a été
conceuë dans peché Originel. Vide-
turmihi cjuod de Conceptione B. Vir-
ginit non debeat fieri Festum .....
(juia Conceptio Virginis non fuitfan-
ìla t ut patet per multas autorisates
fanBorum.
Guillaume Ochan Docteur de Pa
ris & Cordelier parle de même. Con
ceda tjuod B. V'trgo fuit concepta. in tnt.stn:
peccato originali , ficutfatìs patet per *st' V*
, autorisates Augustini & Anselmi
ailegatas.
j£gidius Romain Archevêque de
Bourges prétend que c'est contredire
TEcriturc & les Percs , que de sou
tf4 Tradition àt tUglife
tenir que la Vierge n'a pas eu le prf-
In *. ché Originel. B. Virgo fuit concept*
guo<Ht- <m ptce/ltg originali .. . . & dictre eam
nonfuijse ita conceptam, est contradicere
S. Scriptht* t & diblis SanBorum M
tjr diare quodnonfuerit concept* ex
libidinc nec ex concubitu parentum ,
vel auod non fuerit membnem Christi.
tnt.quod Guido Evêque de Majorque pré-
ttbct.<ju. tend que c'est s'écarter du sentiment
'" des Peres , des Docteurs , des Cano
éistes 5c principalement de S. Augu
stin, de dire que la Vierge n'a pas eu
le peché Originel. Sequendo rationes
& Autorisates SS. Fatrum, Dobloram
& Cavonum, teneo tjuod B. Virgo
fuit conceptA in peceato originali. Et
fi aliter dicerem , timerem ne me S.
uiugustimt tanquam hareticum devL
tandum diceret.
S. Antonin rapporte qu'il avoit été
revelé à Sainte Catherine deStenne que
pan.htm la Vierge avoit été conccuc aveele pc-
pe'ttaro. futfse revelatw», B. Virginem
engtn, in originali peccato fuisfe conceptam,
se* posteA ab eodem futjse mandatant.
Hugues de Ferrare sur le chap. Fir-
nìffimt. De confterat. n'approuve pas
qu'on faflè la Festede la Conception
Oc la Sainte Vierge. B. Mari* Con*
cepti»
JUr le ptchi Originel. iR 5
eeptit non debet celebrari . quia in pec-
câto conceptA est , sed postmodum fuit
fibi dimijpem peccáttum originale.
S. Raymond de Pegnafort qui a .
compilé les Decretales dit auflì que la de '
Vierge a été conceuë dam le pechc **"ii"
comme le reste des hommes , & qu'il
n'y a que Jcsus-Christ qui en a esté e-
xempt. Non fit mentio de Festo Con
ceptions B. Virginis , quia non debet
celebrari, eo tjund in peccato concept*
fit fient cateri homines s excepta unies
Christi perfona.
Durand Evêque de Mende, par- tn r»:
le que de son temps on celebroit en "°n.
quelques Eglises la Feste de la Con- putifit«
ception , & que cela étoit fondé sur
quelque revelation faite à un Abbé ,
ce qu'il rejette comme n'étant pas au-
tentique, & ajoute que la Vierge a
été conceuë dans le peché Originel ,
& qu'ainsi on ne doit point faire de
Feste de sa Conception. Quidam f
ciunt Festum de Conceptions B. Virgi
nis ... . ajserentes hoc fuisse revelatum
suidatn Abbati in naufragio constitu-
to , tjuod r amen non est authenticum :
unde pradiBum Officium non est appro-
bandum , quiA concepta fuit in peccaH
tiS Tradition de l'Egtise,
Jean Beleeh Docteur de Paris n'ap-
«*e"Ìn Prouve Pas aussi l'Office ni la Ftste
de la Conception qu'on eclebroit dc.
son temps. Festum Conceptionis B*
Virginis quidam aliquando celebra-
runt , & forte adbuc celebrant , seà
non est autentica illasestivitas, imo vi*
detur prohibenda , quia B. Virgo fuit
in originali peccato. concepta , ftent
aliì.
Prarpositivus Docteur de Paris >
fcnatfie. dans fi Somme , soutient Popint»!*
.Vwj;. de S. Thomasvque la Vierge a été san
ctifiée dan* le sein de sa meve.B^irgo-
eontraxit in fui conceptione originale
feccatum , à quofuit in utero matrit
fer fanBificationem mandata.
Jean de Poiiilly , De Polliaco,zu(&
*gtf°* Docteur de Paris condamne absolu-
Su*.Y ment comme heretique ropinion de
Tlmmaculée Conception. Videturmi-
hi quod non poffìt ab alìquopro opinton
tu tueri, sed potins pro harefi reputa-
ri, quod B. yirgo non contraxerit
feccatum originale, vel quodfùerit ab
originali peccato praservata j quia
hoc est contra S. Scripturam & contrai
dift* SS. Patrufn Augustini, Anfel-
mi, Bernardi & aliorum^ Quod ft
quis tanté Umeritatis ejfet , qui pra*
sur le peché O riginel \ í-f
fumera contra testimonia tantorum
DoBorum ajserere B. firginem non
eontraxijfe peccatum originale , certt
contra talent tanquam contra htreti-
cwn , non cum argumentis , fed «liter
videlice r cum igne ejset procedendum.
Jean de la Tourbrûlée de Turre-
crematà, Espagnol , Cardinal de S.
Sixte dans son Commenraire fur le
Chapitre Firmijfime de consecrat , rap-
{jorte comment le Concile de Bâle fk
e Decretde l'ImmaculéeConception,'
que pour lors les Legats du Pape s?éw
toient retirez' , avec la plus grande
partie des Evêques , & qu'il n'y resta
que des gens fort prévenus de cette
opinion ,, & il déclare qu'il n'a pû
estre de ce sentiment. B. Virgo fuit
concepta in peccato oríginali , tum
-quod per ftminalem propagationemah
,tsfdamo descendit , tum quod indiguit
redemptions faBâ per Ch'istum; tum
ejuod AugnRlnm-, Eusebins, Leo #
Gregorim Papa , Anfdmtts & Ber-
nardm hoc expreste dicunt : tum etiam
</uod tfuamplnrimi & fere omnes Do-
ílores excellentiffimitam in TheologiA
quant Jure, quot nos collegimut ttfque
ad nunerum centenarium , hoc tenent >;
quorum [entértnai & loca Annotavi-
Qjj,
ï88 Tradition de l Eglife
mus in libro quem fecimus de Veritate
Coneeptionis , in minoribus conjlituti
Bafilea , dttm ibi facrum celebrttntur
Cencilium pro faciendà relatiene pr»
farte affirmative , ntbis per Patres
ConciUi commisa ; quam relationem
licet nos obtulerimus , saciendam in
fublicâ congregatione , jìcut de hoc
habitant suit publicum instrumentum ,
tam tamen sacere non potuimus , quod
tjHìbusdam schismaticis , difcordiapa-
tre Diabolo premovente , intentant ibuf
in eodem Concilio plurima scandala ,
Dominis Prafidentibus Papa Eugenil
recedentibus , oportuit etiam & nos
recedere- , tum ne prafintia nostra vi-
deretur favere confins impiorum.
Cet Auteur avoit fait un Ouvrage
dans lequel il prouve par l'autorité
de plus de cent Docteurs que la Vier
ge aveit esté conceuë dans le peché ,
nuis le parti contraire empêcha ce
Livre de paroîrre.
Oh voit par ces autorisez combien
on a crû dans les derniers siecles auífi-
bien que dans les premiers , que tous
les "hommes avoient contracté le po
ché originel , puis qu'outre Jesus-
, Christ tant d'habiles gens n'ont pû
se persuader que parsonne, pas mêra^
furie pèche Originel. \tf
ftfainteMere en ait esté exempte.il faut
pourtant convenir que plusieurs Au-
theurs ttes-felebres ont cru que Dieu
en avoit preservé la Meredeson Fils; il
ne fera pas hors de propos de rapporter
leurs témoignages.
Temoignages des plus Celebres Auteur*
qui on cru que la Sainte Vierge a-
voit été preservée du peché originel.
JE trouve la question de la Con- ub 4*2
ception de la Sainte Vierge agitée £."//pet"
entre S. Augustin & Julien. Ce Pe- eontiju-
lagien lui dissoir :Si tous les hommes ltan,e*p"
contractent le peché originel , il faut
donc aufll que vous y compreniez la
Sainte Vierge , & pour lors vous lui
faites plus d'injure que Jovinien , que
S. Ambroise & S. Jerôme ont si fort
condamné. Il ne lui contestoit fa
virginité que dans son enfantement ,
Sc vous la mettez sous la puissance
du Demon par fa Conception. Jh lia-
nus dixit ; verum ut ilit ( p. Am
bra fia )infensHsJovinianus arguitur,it4
vobi comparatut aljsetvitur....llle vir-
ginitatem Mariât partus condition»
difíolvit ; tu ipsam Mariant Diabol»
nascendì conditione transcrivis. S.
VUgustio. lui repond qu'tl n'a garde
tfo Tradition de FEglise
de soumettre Marie au Demon par
(a. naissance , parce qu'elle en a esté
delivrée par la grace de la renaissan
ce. Nen trtnscribimus Muriam Dia
bolo conditions noscendi ;sed ideo qui*
conditìo folvitur gratlà rtnafcendh
Ces paroles qui ne sont pas tout à fait
claires, marquent au moins que Saint
Augustin ne vouloit pas dire que la
Sainte Vierge eût été tous la puissance
du Demon ; c'est ce qu'U exprime
ailleurs d'une autre maniere en disant
que pour le respect qui est deu à
Jesus-Christ il ne veut point entendre
ltb. de parler de fa Sainte Mere quand il s'a-.
n«ur. & gjt dc peché. Exctpâ San&a Virgin*
|rtt eap. jtf4r.ta ^ fa qHa propter bonorem Do-
mini ,f nullam prorfns , cum de pecc/ttis
Hgitur t, haberi volo qutjlionem. Voilà
lá regle & la. moderation que S. Au
gustin íe prescrivoit. C'est sur ce prin
cipe que pendant plusieurs siecles on
s'est contenté de dire aprés S. Paul &
avec toute l'Eglif", que tous les hom-
" mes avoieht peché en Adam , & nais
saient avec le peché Originel; & qu'on
n'en exceptoit que Jesus-Chnst seul
3ui a été conceu d'une maniere toute
ivine ; mais environ l'onziéme 8c
ie douzième siecle , on disputa íûr la
fítr le peche Ortgneí. tjb
Conception de la Sainrc Vierge „
fçavoir íi Dieu l'avoir preíervée de
de la rache du peché Originel j oa
vir pendant quelque temps lesefprirs
partagez fur cetre question ; maisenfia
k pieté envers la Sainte Vierge , & le
degré de grandeur où sa dignité do
Mere de D ieu Ta voit élevée ht croire
pieufemenr que Dieu l'ávoit sanctifiée
dans îe moment qu'il créa son. amc t
& ce sentiment à prévalu , les Con
ciles, les Papes les Universitez l'ont
embrafle. L'Eglisc en a fait une Feste
& un Office particulier. Cela com
mença en France dans l'Eglise de
Lyon au temps de S . Bernard , corm-
me je l'ay rapporté. Plusieurs Con
ciles d'Angletere ordonnent cette Fe-
fte. Au rreizicme siecle , la dispute
s'échaufa entre les Jacobins & les.
Cordeliers ; ceux-cy soûrenoienr avec
Jean Scor celebre Docteur par
mi eux , que la Vierge avoir esté pre
íervée du peché Originel en fa con-
cepcton , les Jacobins disoient au con
traire aprés S. Thomas qu elle avoir
esté feulement purifiée 8c sanctifiée
avant fá naiísance y les U'niversi:ez en
crerent auísi en la même dispute , 8t
quoy qu'elles se trouvassent d!abordl
tft Trádition de l'Eglise
fnrtagées , vers la fin au treizième
ìecle , celle de Paris se déclara pour
ITmtftaculéc Conception * & la Fa
culté de Theologie défendit de soute
nir ou d'avancer le contraire ; elle fie
même un Decret par lequel, elle or
donna qu'aucun ne seroit receu au de
gré de Bachelier ni à celui de Do
cteur , qu'il ne s'obligeât par ferment
de tenir & de soutenir Ce qui avoit
esté determiné par ladite Faculté tou
chant la Conception de la Vierge Ma
rie , sçavoir qu'elle avoit esté preser
vée en sa Conception de la tache
du peché Originel : ce qui fut fi
exactement observé , que du temps
du Pape Clement VII. un Jacobin
nommé Jean de Monteson ayant prê
ché que l'opinion de ceux qui exemp
tent la Vierge du peché Originel ,
estoit contraire aux principes de laFoy,
â l' Ecriture 6c à la Doctrine des Pe
res de l'Eglise : cette proposition fut
censurée par la Faculté de Paris , com
me le rapporte Guaguin au Livre 9.
de l'Histoire de France , de quoy cc
Religieux ayant appellé au Pape , le
Decret de la Faculte fut confirmé par
Sa Sainteté , & ce Religieux obligé
de se retracter publiquement dans Pa
sur le peche Originel. ï^jf
fis , de cc qu'il avoir prêché fauflcment
& avec scandale.
Le Concile de Bâle qui commença
en Fan 143t. & dura juíques en 1442.
fit un Decret celebre en faveur de
l'Immaculée Conception. Il dit qu'il
ne faut pas douter que tout ce que l'on
avance sur la dignité Sc la sublimité
de la tres-sainte Vierge , ne retourne
à l'honneur & à la louange de son
Fils , 8c que ceux qui honorent la
grace & la sainteté de cette incompa
rable Mere , ne rendent gloire au
nom adorable de celui qui l a choisie
four íà Mere , & qui pour cet effet
a sanctifiée & ornee de ses plus pré
cieux dons ; d'où il faut inferer , que
si en toutes les autres choses , l'éclair-
ciísement de la verité qui vient de
Dieu , est capable de produire de
grands merites , on les doit particulie
rement esperer tres-abondans dans ce
qui concerne la conservation de ce
Temple mystique , que la premiere
& l éternelle Verité s'est preparée
avant tous les siecles pour y faire íâ
demeure ; ce qui d'ailleurs peut en
core être fort utile pour mettre la
{jaix dans l' Eglise , & pour resoudre
es questions qui regardent la sainteté
S
»?4 Tradition de l'Egltfe
de celle par laquelle la veritable patx
a été donnée au monde. jNous ayant
donc diligemment consideré les rai-,
sons & les autorités qui ont été depuis
plusieurs annçes alleguées de part &
d'autte dans les actions publiques dç
cc Concile , $c outre cela ayant en
core fait attentton à beaucoup d'autres
fur le même sujet, 8c toutes choses
meurement pensées j nous avons de-
íni & declaré que cette Doctrine là s
qui enseigne que la glorieuse Vierge
Marie Mere de Dieu , par une specia
le faveur de Dieu & par une grace
prévenante & operante , n'a jamai$
été actuellement assujettie au peché
Originel , mais qu'elle a toûjours été
lainteSí immaculée,& par confequent
exempte de tout peché originel &
actuel ; c'est une Doctrine remplie de
pieté & conforme au culte Ecclesiasti
que & à la Foy Catholique , à la
droite raison s $c à l'Ecriture Sainte,
& que comme telle elle doit estre ap
prouvée , tenue , & suivie par tous
les Catholiques , en sorte qu'il ne soit
permis cy-aprés à auçun de prêcher
où d'enseigner le contraire. Renouvel
ant outre cela {"institution de la Festc
Sft l'hojnnctu: dç h Sainte Conception
\
sur le pechi Originel, ï jj
clc la Vierge , laquelle par une an
cienne & louable coutume est celebrée
le huitième jour de Decembre , tant
à Rome que dans les autres Eglises.
Nos igitur diligenter inspeBis autho-
ritatibus & rationibus tjua jam i
fluribus annis in public is relationibut
ex parte mriupjue doBrina , coram hac
sanílà Synoio allegata sunt , aliifaut
etiam plurimis super hac rt vijìs , <£»
maturâ confideratione penfatis , Do-
Urinam illam dijserentem gloriofam
Virginem Dei gtnitricem Mariam,
fravenìtnte & operante divini Numi-
nis gratiâ fingulari numtjuam aBua
liser subjacuijse peccato originali , seA
immunemsemper fuijse ab omni origina-
U , & aíluali culpà , sanBamque &
immaculatam : tantjuam piam & con-
son am cultui Ecelefiastico , fdei Ca-
tho lie dt , reBa rationi . & facra Scrip-
tura ab omnibus Catholìcis appreban-
damfore , tentndam & ampleBendam
definimus , & declaramus : nulliqu»
de catero licitum tjse in contrarium
pradicare i
Il faut necessairement remarquer
que le Concile ne dit pas que la Do
ctrine de rimmaculée Conception soit
un article de Foy , comme lui impu..
Rij
îj£ Tradition de l'Eglise
tent faussement les heretiques , mai*
seulement qu'elle est conforme à la:
Foy Catholique , c'est à-dire qu'on
Ja peut tenit sans aucun peril d'er
reur. Tanqnam consonam fidei Ca-
E I N.
T ABLE
DES MATIERES
de ce Livre.
Second Principe.
Troisième Principe.