Documente Academic
Documente Profesional
Documente Cultură
ANC
51, Rue 73, Quartier Aguiarkomé
BP 1599 Tél: 241 20 89 Lomé (Togo)
Déclaration liminaire
1
laquelle l’Assemblée Nationale prétend transmettre « pour compétence » à la
Cour Constitutionnelle des lettres de démission de députés UFC.
3- Le 17 novembre 2010, la Cour Constitutionnelle se réunit. Au lieu de rendre
un arrêt sur l’irrecevabilité de la saisine du 11 novembre 2010, en la forme, la
Cour Constitutionnelle se transforme en toute illégalité en Conseil juridique du
bureau de l’Assemblée nationale. En effet, le Président de la Cour
Constitutionnelle adresse au Président de l’Assemblée Nationale la lettre n°
163/2010/CC/P (annexe n°22) dans laquelle il lui indique que « sa
correspondance 227/2010/AN/SG/PA en date du 11 novembre 2010, relative à
la transmission de lettres de démission de dix députés de l’Union des Forces de
Changement (UCF) comporte quelques irrégularités de forme », et lui demande
de « corriger ces irrégularités de forme en suivant les procédures établies par
les textes » :
• Lettre de démission de Lawson-Adjri Latévi, sans objet,
• Lettres de démission non datées,
• Non respect de l’article 6 du Règlement Intérieur de l’Assemblée
nationale, (annexe n°17),
• Irrecevabilité des démissions transmises par l’intermédiaire du député
UFC, Kokou Aholou.
Le 17 novembre 2010, les 20 députés ANC adressent une lettre collective à
chaque juge de la Cour Constitutionnelle, dans laquelle ils affirment que
« depuis qu’ils sont élus députés, ils n’ont jamais rédigé ni adressé au
Président de l’Assemblée nationale, une lettre dans laquelle ils déclarent
démissionner de leur mandat de député » (annexe n°13).
4- Le 18 novembre 2010, le Président de l’Assemblée nationale feignant de se
conformer à l’article 6 du Règlement Intérieur de l’Assemblée nationale comme
le lui a conseillé le Président de la Cour Constitutionnelle, réunit les députés en
séance plénière. Au cours de cette séance, à l’énoncé de son nom comme
démissionnaire, le député Ouro Akpo proteste énergiquement, indiquant
n’avoir jamais démissionné. Suite à cette séance, les 20 députés ANC
adressent individuellement une lettre à chacun des membres du Bureau de
l’Assemblée nationale avec copie à chacun des juges de la Cour
Constitutionnelle, dans laquelle ils affirment que « depuis qu’ils sont élus
députés, ils n’ont jamais rédigé ni adressé au Président de l’Assemblée
nationale, une lettre dans laquelle ils déclarent démissionner de leur mandat
de député » (annexe n°14).
Ce même 18 novembre 2010, suivant les conseils du Président de la Cour
Constitutionnelle, le Président de l’Assemblée nationale fait fi de sa saisine du
11 novembre 2010 et simule grossièrement une saisine régulière de la Cour
Constitutionnelle, par lettre n° 238/2010/AN/SG/PA (annexe n°19)
accompagnée d’un « procès-verbal » de l’Assemblée Nationale (annexe n°20)
qui n’a aucune validité puisque n’ayant fait l’objet d’aucune procédure
d’adoption par l’Assemblée nationale conformément à l’article 57 du
Règlement Intérieur de l’Assemblée Nationale (annexe n°24).
5- Le 22 novembre 2010, la Cour Constitutionnelle prend la décision E- 018/10
par laquelle elle procède au remplacement de 9 députés prétendus
démissionnaires. Cette décision grotesque est un coup de force qui achève de
déshonorer la Cour Constitutionnelle, l’Assemblée Nationale ainsi que toutes
les autres institutions de la République.
2
- Cette décision est une forfaiture. La Cour, saisie le 11 novembre 2010, aurait
dû se prononcer sur la recevabilité de la saisine en la forme au lieu de
demander à l’Assembler nationale de corriger les irrégularités qu’elle constate.
Elle ne tient pas compte de ce que l’article 6 du RI de l’Assemblée Nationale
n’a pas été respecté par le bureau de l’Assemblée Nationale comme la Cour
Constitutionnelle l’indique elle-même dans sa lettre du 17 novembre 2010. Elle
ne tient pas compte non plus de ce que le procès-verbal de la réunion du 18
novembre n’est pas valable.
- Cette décision viole la Constitution. Les lettres de démission sont des
démissions en blanc et les démissions en blanc sont contraires au principe de
l’interdiction du mandat impératif contenu dans l’article 52 de la Constitution.
Elle viole le Règlement Intérieur de la Cour Constitutionnelle en son article 25
(annexe n° 21) puisque 9 juges ont siégé et que seuls les noms de 8 figurent
sur la liste des juges ayant délibéré.
Cette décision inconstitutionnelle doit être abrogée sans délai et les 9 députés
rétablis dans leur droit.
Les membres du bureau de l’Assemblée nationale et les juges de la Cour
Constitutionnelle viennent de démontrer une fois encore, par leur légèreté et
leur malhonnêteté qu’ils sont indignes de ces hautes fonctions. Ils doivent
démissionner.
L’ANC lance un appel pressant aux populations togolaises afin qu’elles se
mobilisent pour empêcher les dérives des institutions inféodées au pouvoir
RPT.
Jean-Pierre FABRE