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Université Abdelmalek Essaadi

Faculté des Sciences & Techniques d’Al Hoceima

Licence Es Sciences et Techniques


Département de Chimie

Filière : Techniques d’Analyses et Contrôle de Qualité

Projet de Fin d’Etudes

Dosage, caractérisation et élimination


des ions phosphates des eaux usées

Projet réalisé par : Encadré par :


 ABBASSI Hamza  Pr ISAAD Jalal
 EL HAKAOUI Houda

Soutenu le « 24 juin 2020 », devant le Jury composé de :

 N&P, Président ;
 N&P, Examinateur ;
 Pr ISAAD Jalal, Encadrant interne ;

Année Universitaire : 2019/2020

PFE N° : TACQ-20/xx

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Dosage, caractérisation et élimination des ions phosphates des eaux usées

DÉDICACES

Je dédie ce mémoire à …

A Mes chers PARENTS, pour tous pour leurs éducations, leurs patiences, leurs énormes
sacrifices à nous offrir une vie pleine de joie et d’amour, et leurs prières tout au long de mes
études.

A Ma chère SŒUR et mes Chers frères MOUSSA et MOHAMED pour leurs


encouragements permanents, et leur soutien moral.

A Mes Chers cousin MOHAMMED et YOUSSEF pour leurs patiences, leurs soutiens et
encouragements

A Mes Chers AMIS pour leur soutien tout au long de mon parcours universitaire,

A Mon encadreur ISAAD JALAL qui m’a soutenu au long de mes travaux.

A Mon partenaire HOUDA qui est la meilleure partenaire, au tant que personne lutteur et
optimiste

A Tous ceux qui aiment la science, cherche la vérité, combattent pour protéger la nature

...... HAMZA

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Dosage, caractérisation et élimination des ions phosphates des eaux usées

DÉDICACES

Je dédie ce mémoire ...

A Ma famille, mes chers PARENTS Pour tous leurs sacrifices et leur amour, leur
tendresse, leur soutien et leur prière tout au long mes études

A Toutes mes chers amis spécialement ma copine MAHDIA BENJADI pour ses
conseils, aides et aussi pour ses encouragements permanents et son soutien moral

A Mon partenaire HAMZA qui est le meilleur partenaire, au tant que personne lutteur
et optimiste

A Mon encadreur monsieur ISAAD JALAL qui m’a soutenu au long de mes travaux et
aussi de mon parcours universitaire (je vous remercie).

…… HOUDA

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Dosage, caractérisation et élimination des ions phosphates des eaux usées

REMERCIEMENT

Tout d'abord nous rendons grâce à DIEU le tout puissant de nous avoir donné la force et la
capacité de persévérance de pouvoir suivre cette formation à la faculté des sciences et
techniques d’Al-Hoceima ainsi que l'audace pour surmonter toutes les difficultés. Avant tout
développement de ce rapport nous profitons l’occasion pour exprimer nos sincères sentiments
et remerciements à tous ceux qui ont participé de manière directe ou indirecte à l’élaboration
de notre travail.

A notre Enseignant ; Pr. JALAL ISAAD

Nous avons eu l’honneur d’être parmi vos élèves et de bénéficier de votre riche enseignement.
Vos qualités pédagogiques et humaines sont pour nous un modèle. Veuillez bien monsieur
recevoir nos remerciements pour le grand honneur que vous nous avez fait d’accepter
l’encadrement de ce travail.

Aux membres du jury ;

Messieurs les jurys, vous nous faites un grand honneur en acceptant de juger ce travail.

Nos remerciements sont destinés également à tous les professeurs du parcours Biologie,
Chimie, Géologie (BCG) pour tous leurs efforts, formations, leurs conseils qui ne pourront
être que bénéfiques pour nos avenirs professionnels. Et nous tenons vivement et honnêtement
à remercier tous les enseignants du cycle Licence Sciences et Techniques de la filière
technique d’analyse et contrôle de qualité (TACQ) pour leur formation de qualité et leurs
conseils qu'ils nous dispensent au cours de nos études.

Nous tenons à remercier chaleureusement, tous nos proches et tous ceux qui, de près ou de
loin, nous ont apporté leurs sollicitudes pour accomplir ce Travail.

Merci infiniment

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Dosage, caractérisation et élimination des ions phosphates des eaux usées

PREAMBULE

Dans cette étude nous nous intéresserons à un polluant chimique facilement analysable par nous
même dans les laboratoires : il s’agit des ions phosphate. Ces ions présentent un réel danger
pour l’environnement lorsqu’ils sont présents en trop grande quantité comme eutrophisation
des eaux.

Ce document est le rapport d’une recherche du projet de fin d’étude effectué lors de la troisième
année de filière technique d’analyse et contrôle de qualité de la faculté des sciences et technique
d’Al-Hoceima.

Ce rapport présente le sujet que nous avons pu traiter au long de nos recherche durant 2 mois,
l’objectif du présent travail, c’est savoir connaître le dosage, phosphate et les eaux usées. Et le
plus important, c’est de connaître la méthode d’élimination des ions phosphatés par dosage.
Cette méthode à un processus chimique utilisant la précipitation par dosage afin d’éliminer les
ions phosphatés d’eau usée.

Le procédé de précipitation par dosage chimique consiste à ajouter un réactif dans la solution
phosphatée pour faire précipiter un sel de phosphate très insoluble qui est ensuite séparé de la
phase liquide par filtration ou décantation. Les atouts majeurs de la déphosphatation chimique
sont un rendement d’élimination des ions phosphatés élevé et une mise en œuvre aisée.
Cependant, elle se caractérise par un coût de fonctionnement non négligeable (les réactifs).

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Dosage, caractérisation et élimination des ions phosphates des eaux usées

TABLE DES MATIERES

DÉDICACES ............................................................................................................................................................. vi
REMERCIEMENT ................................................................................................................................................. vi
PREAMBULE ........................................................................................................................................................... vi
TABLE DES MATIERES ....................................................................................................................................... vi
LISTE DES TABLEAUX......................................................................................................................................... vi
LISTE DES FIGURES.............................................................................................................................................. vi
LISTE DES CARTES ............................................................................................................................................... vi
LISTE DES PHOTOS .............................................................................................................................................. vi
LISTE DES ABREVIATIONS ............................................................................................................................... vi
GLOSSAIRE ............................................................................................................................................................... vi
I.INTRODUCTION .......................................................................................................................... 1
II.ANALYSE BIBLIOGRAPHIQUE .................................................................................................. 2
CHAPITRE 1 : CARACTERISATION DE DOSAGE ..................................................................................... 2
1. GENERALITE SUR LE DOSAGE ..................................................................................................... 2
a) DEFINITION DE DOSAGE ................................................................................................. 2
b) OBJECTIF D'UN DOSAGE .................................................................................................. 2
c) PRINCIPE D'UN DOSAGE ................................................................................................. 2
d) MONTAGE D'UN DOSAGE ................................................................................................ 2
2. CLASSIFICATION DES METHODES DE DOSAGE ................................................................. 3
a) LES METHODES DE DOSAGE ......................................................................................... 3
b) LES DIFFERENTS TYPES DE DOSAGE ....................................................................... 4
3. LA REACTION DE DOSAGE ET L'EQUIVALENCE ................................................................ 5
CHAPITRE 2 : LES PHOSPHATES ................................................................................................................... 6
1. GENERALITE SUR LES PHOSPHATES ....................................................................................... 6
a) DEFINITION DE PHOSPHATES ..................................................................................... 6
b) LES DIFFERENTS TYPES DE PHOSPHATES ........................................................... 6
c) LES IONS PHOSPHATES ................................................................................................... 7
2. PROCEDES DE FABRICATION ET LES ENGRAIS ................................................................. 7
a) PROCEDES DE FABRICATION ....................................................................................... 7
b) LES ENGRAIS ......................................................................................................................... 9
3. SITUATION DE MAROC DANS LE MARCHE MONDIAL ...................................................10

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Dosage, caractérisation et élimination des ions phosphates des eaux usées

CHAPITRE 3 : GENERALITE SUR LES EAUX USEES ........................................................................... 11


1. DEFINITION, TYPES ET COMPOSITIONS CHIMIQUES ...................................................11
a) DEFINITION .........................................................................................................................11
b) TYPES ......................................................................................................................................11
c) COMPOSITIONS CHIMIQUES .......................................................................................13
2. LES NORMES MAROCAINES DE QUALITE DES EAUX USEES .....................................14
3. OBJECTIF DE LA SURVEILLANCE DE LA QUALITE DES EAUX USEES ....................16
4. LA REUTILISATION .........................................................................................................................17
CHAPITRE 4 : ELIMINATION DES IONS PHOSPHATES DES EAUX USEES .............................. 20
1. ORIGINES DES PHOSPHATES DES EAUX USEES ...............................................................20
2. PRINCIPE D’ELIMINATION CHIMIQUE .................................................................................22
3. TECHNIQUE DE DEPHOSPHATATION DES EAUX USEES .............................................23
a) LE PROCEDE PAR TRAITEMENT BIOLOGIQUE ..................................................23
b) LE PROCEDE PAR TRAITEMENT CHIMIQUE .......................................................24
4. ELIMINATION DES IONS PHOSPHATES PAR PRECIPITATION (DOSAGE) ..........25
a) PRECIPITATION PAR LA CHAUX ...............................................................................26
b) PRECIPITATION PAR AL³⁺ ET Fe³⁺ ..........................................................................28
5. AVANTAGES D’ELIMINATION DES IONS PHOSPHATES ...............................................30
6. L’UTILISATION DE PHOSPHORE ET L’ETAT ACTUEL DES RESSOURCES
NATURELLES .................................................................................................................................... 3O
III.RESULTATS ET DISCUSSION .................................................................................................. 32
1. PARAMETRES PHYSICO-CHIMIQUES .....................................................................................32
a) LA TEMPERATURE ...........................................................................................................32
b) L’ODEUR ................................................................................................................................32
c) LA COULEUR ........................................................................................................................32
d) LE POTENTIEL D’HYDROGENE (PH) .......................................................................32
e) LA TURBIDITE ....................................................................................................................32
f) DEBIT ......................................................................................................................................33
g) LA CONDUCTIVITE ELECTRIQUE (CE) ...................................................................33
h) LES MATIERES EN SUSPENSION (MES) .................................................................33
i. LES MATIERES VOLATILES EN SUSPENSION (MVS) ......................33
ii. LES MATIERES MINERALES (MMS) ......................................................33
2. PARAMETRES CHIMIQUES ..........................................................................................................34

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Dosage, caractérisation et élimination des ions phosphates des eaux usées

a) LA DEMANDE BIOCHIMIQUE EN OXYGENE (DBO5) ........................................34


b) LA DEMANDE CHIMIQUE EN OXYGENE (DCO .....................................................34
c) CARBONE ORGANIQUE TOTALE (COT) ..................................................................34
3. LES PARAMETRES BIOLOGIQUES ...........................................................................................34
4. LES PARAMETRES DE LA POLLUTION DISSOUTE ..........................................................35
a) LES MATIERES AZOTEES ..............................................................................................35
b) LES MATIERES PHOSPHOREES ...................................................................................35
5. CHOIX DU REACTIF .........................................................................................................................35
a) LES DIFFERENTS SELS METALLIQUES ....................................................... 35
b) REACTIONS DE PRECIPITATION .................................................................. 36
c) CARACTERISTIQUES DU CHLORURE FERRIQUE ....................................... 36
6. PREDICTION DU RENDEMENT D’ELIMINATION DU PHOSPHORE ..........................37
IV.CONCLUSION ET PERSPECTIVES ........................................................................................... 38
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES.............................................................................................................39
ANNEXES ..................................................................................................................................................................44

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Dosage, caractérisation et élimination des ions phosphates des eaux usées

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : types de réutilisation : exigences de mise en œuvre et de gestion [12]................. 19


Tableau 2 : Comparatif des avantages et des inconvénients entre les méthodes d’élimination
du phosphore par voie biologique et par voie chimique. ........................................ 25
Tableau 3 : Résultats de l'élimination des phosphates par précipitation chimique à la chaux.
Influence de la teneur initiale en Ca²⁺ et Mg²⁺ en eau distillée................................ 27
Tableau 4 : Coûts des réactifs, transport inclus [64]. ............................................................ 36
Tableau 5 : Caractéristiques de FeCl₃ .................................................................................... 36

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Montage d'un dosage .............................................................................................2


Figure 2 : schéma des matériels nécessaire au dosage .............................................................3
Figure 3 : La structure chimique de l’ions phosphate .............................................................6
Figure 4 : la formule de l’ion phosphate ..................................................................................7
Figure 5 : La fabrication de l’acide phosphorique ...................................................................8
Figure 6 : la production des engrais phosphates en 2018 [2]....................................................9
Figure 7: Classification des eaux usées domestiques ............................................................. 11
Figure 8 : schéma de la réutilisation directe et indirecte des eaux usées [11] ......................... 18
Figure 9 : Quelques usages des composés phosphorés.......................................................... 20
Figure 10 : Élimination biologique du phosphore [‫٭‬5] .......................................................... 23
Figure 11 : Effet de la dose de chaux sur l'évolution du rendement d'élimination des
phosphates (5 mg/l) en eau distillée ....................................................................... 26
Figure 12 : Effet de teneurs variables en calcium et en magnésium sur l'évolution du
rendement d'élimination des phosphates (5 mg/l) par précipitation chimique à la
chaux .................................................................................................................... 27
Figure 13 : Variation de la solubilité des phosphates de Ca, Al et Fe en fonction du pH [37] 28
Figure 15 : Fabrication des principaux engrais phosphatés .................................................... 44
Figure 16 : Mécanismes biochimiques au sein d’une bactérie déphosphatante et évolution
simplifiée des concentrations en ions P, polyphosphates, acides gras volatils et
polyhydroxybutyrate entre phase anaérobie et phase aérobie [65] .......................... 45

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Dosage, caractérisation et élimination des ions phosphates des eaux usées

LISTE DES CARTES

Carte 1 : la production des engrais phosphates en 2018. Monde : 270 millions de t ................9

LISTE DES PHOTOS

Photo 1 : Structure 3d De l’ion Phosphate ..............................................................................7


Photo 2 : Superphosphate ......................................................................................................9

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Dosage, caractérisation et élimination des ions phosphates des eaux usées

LISTE DES ABREVIATIONS

ABH : Agences de Bassins Hydrauliques


ACV : Analyses du cycle de vie
ADN : l’Acide Désoxyribonucléique
ADP : l’Adénosine Diphosphorine
ARN : Acide Ribonucléique
ATP : l’Adénosine Triphosphorique
CE : conductivité électrique
CET : Centre d’enfouissement technique
COT : Carbone organique totale
DBO5 : La demande biochimique en oxygène après 5 jours
DCO : La Demande Chimique en Oxygène
EDTA : Acide éthylène diamine tétra-acétique
ERU : Eaux résiduaires urbaines
FAD : Flavine Adénine dinucléotide
ISO : Organisation internationale de standardisation
MES : Matières en suspension
MMS : Les matières minérales
MVS : Les matières volatiles en suspension
NAD : Nicotinamide Adénine Dinucléotide
OCDE : Organisation de Coopération et de développement Economiques
OCP : Office chérifien des phosphates.
P : Phosphore
pH : Potentiel hydrogène
PRTR : registres des rejets et transferts des polluants
REUT : Réutilisation des Eaux Usées Traitées
STEP : Station d’Epuration des Eaux Usées.
TSP : Triple Super Phosphate

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Dosage, caractérisation et élimination des ions phosphates des eaux usées

GLOSSAIRE

Aérobie : Désigne des microorganismes qui se développent en présence d’oxygène.

Anaérobie : Désigne les microorganismes capables de se développer dans un milieu privé


d’oxygène.

Déphosphatation : Traitement spécifique (physico-chimique ou biologique) d'une eau usée


qui vise la réduction de sa concentration en phosphate

Eaux usées ou eaux résiduaires : Eaux ayant été utilisées par l'homme. On distingue
généralement les eaux usées d'origine domestique, industrielle ou agricole. Ces eaux sont
rejetées dans le milieu naturel directement ou par l'intermédiaire de systèmes de collecte avec
ou sans traitement.

Dosage : Action de doser, de déterminer avec précision la quantité d’une substance.

La demande chimique en oxygène (DCO) : la consommation en dioxygène par les oxydants


chimiques forts pour oxyder les substances organiques et minérales de l'eau. Elle permet
d'évaluer la charge polluante des eaux usées.

La demande biochimique en oxygène (DBO) : la quantité d'oxygène nécessaire pour oxyder


les matières organiques par voie biologique, Elle permet d'évaluer la fraction biodégradable
de la charge polluante carbonée des eaux usées.

Une précipitation : correspond à la formation, dans une solution, d'un composé solide
(distinct de la phase liquide du solvant) à partir d'une ou plusieurs espèces chimiques
initialement dissoutes.

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Dosage, caractérisation et élimination des ions phosphates des eaux usées

I. INTRODUCTION

Pour satisfaire aux normes de potabilité des eaux, il est nécessaire d’éliminer les polluants
organiques, azotés et phosphorés, toxiques, microbiologiques… Parmi ces polluants on trouve
les phosphates qui sont des composés phosphorés dotés de propriétés chimiques particulières,
le dépassement de la dose limite dans les eaux destinées à la consommation humaine ou bien
de rejet peut causer une toxicité pour l’être humain et pour tous les organismes vivants du règne
animal et végétal, ce qui a provoqué les pouvoirs publics à mettre en place des législations de
plus en plus sévères vis-à-vis des rejets d'origines diverses (industrielles, urbaines ou agricoles).
Les eaux usées sont très souvent enrichies en phosphates issus des activités anthropiques, leur
rejet dans le milieu naturel sans traitement adéquat entraîne une eutrophisation rapide du réseau
hydrographique de surface.
En effet, les phosphates diminuent la dureté de l’eau, permettent aux tensioactifs de mieux
nettoyer et contribuent ainsi à réduire la concentration en tensioactif, et c’est un élément
essentiel à la vie aquatique les fortes concentrations en phosphate rencontrées dans l'estuaire
indiquent un enrichissement d'origine domestique et agricole provenant du bassin versant, ainsi
que l'existence d'apports directs venant des activités industrielles.

En Maroc, Les eaux usées contiennent les phosphates à des teneurs largement supérieures
aux normes. De nombreuses méthodes et techniques ont été développées au cours de ces
dernières années pour éliminer les ions phosphatés. Parmi ces techniques, il y’a lieu de citer les
procédés de précipitation par dosage chimique.

L’objectif de ce travail, c’est savoir connaître le dosage, phosphate (les ions phosphatés) et
les eaux usées .et le plus important, c’est de connaître la méthode d’élimination des ions
phosphatés par dosage.

La présente thèse est structurée en quatre chapitres :

 Le premier chapitre fait sur la caractérisation de dosage.


 Le deuxième chapitre expose les phosphates.
 Le troisième chapitre présente la généralité sur les eaux usées
 Le quatrième chapitre est relative à l’élimination des ions phosphates des eaux usées
Enfin une conclusion générale qui sera un rappel de l’objectif du mémoire et synthétisant
les principaux résultats obtenus et des perspectives de recherches mettent fin à la rédaction.

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Dosage, caractérisation et élimination des ions phosphates des eaux usées

II. ANALYSE BIBLIOGRAPHIQUE


CHAPITRE 1 :
CARACTERISATION DE DOSAGE
1. Généralité sur le dosage

a) Définition de dosage
En chimie analytique, le dosage est une opération permettant de déterminer la quantité précise
de substance (ou sa concentration) contenue dans un échantillon présente dans un mélange. [‫٭‬1]

b) Objectif d'un dosage


Il s'agit de trouver la concentration molaire ou massique d'une solution de titre inconnu. La
réaction de dosage entre les espèces doit être :
• Rapide et observable.
• Totale (le réactif limitant doit être toujours entièrement consommé).
• Spécifique de l’espèce à doser (N ne doit réagir qu’avec M et non avec les autres espèces en
solution).
c) Principe d'un dosage
Doser l’espèce M en solution consiste à ajouter graduellement à un volume connu de cette
solution (appelé prise d’essai) une solution titrante contenant une espèce N de concentration
connue et réagissant avec M.

d) Montage d'un dosage


Le montage permettant de réaliser un dosage est constitué de :
 Une burette de Mohr qui permet d’introduire progressivement la solution titrante de
concentration connue.
 Un récipient (bécher ou erlenmeyer) dans lequel on a introduit à la pipette jaugée la
prise d’essai (concentration inconnue).
 Un système d’agitation afin d’homogénéiser la solution (agitateur magnétique + barreau
aimanté).

Figure 1 : Montage d'un dosage

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Dosage, caractérisation et élimination des ions phosphates des eaux usées

2. Classification des méthodes de dosage

a) Les méthodes de dosage :


Il existe trois familles de dosages :
Méthodes physico-chimiques de dosage
 Méthodes d'électroanalyse
 Méthodes chromatographiques
Méthodes physiques de dosage
 Méthodes spectrophotométriques
 Méthodes de physique nucléaire
Méthodes chimiques de dosage
 Des méthodes font intervenir une réaction chimique de l'analyte.

 Ces méthodes peuvent être des méthodes non destructives ou des méthodes destructifs :

 Dosages non destructifs :


Elles ne font pas intervenir de réactions chimiques.
On utilise des grandeurs physiques dont la valeur ne dépend que de la concentration en espèce
de la solution :
• Variation de l’indice de réfraction.

• Variation de l’absorption de lumière (absorbance).


• Variation de la conductance G.

 Dosages destructifs ou directs :


On utilise alors une réaction chimique.
Le réactif titré est l’espèce dont on veut déterminer la concentration, il est contenu dans la
solution à doser. On utilise une solution titrante contenant un réactif titrant choisi en fonction
de l’espèce à doser.
Les solutions sont placées comme sur le schéma :
Les matériels nécessaires au dosage sont :

• Un dispositif d’agitation magnétique


• Un bécher
• Une burette graduée

Figure 2 : schéma des matériels nécessaire au dosage

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Dosage, caractérisation et élimination des ions phosphates des eaux usées

b) Les différents types de dosage :

Selon la nature des espèces à doser, et selon la précision que l'on cherche à atteindre, on mettra
en œuvre différentes types de dosage les plus utiliser :

 Dosages gravimétriques
 Dosages titrimétriques
 Dosage en retour
 Dosages électrochimiques
 Dosage volumétrique
 Dosage chromatographie
 Dosage polarimétrique
 Dosage par étalonnage :
 Par spectroscopie (UV, visible, IR, RMN principalement)
 Par conductimétrie
 Dosages par précipitation :
 Dosage acido-basique (par pH-métrie ou colorimétrie)
 Dosage rédox (par potentiométrie ou par colorimétrie)
 Dosage complexométrique (par exemple avec l'EDTA)

 Les dosages sont également catégorisés par la grandeur mesurée :

Le volume, pour les dosages par volumétrie

La masse pour les gravimétries

Un potentiel pour les potentiométries

Une charge électrique pour les colométries

L’absorbance pour les dosages colorimétriques

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Dosage, caractérisation et élimination des ions phosphates des eaux usées

3. La réaction de dosage et l'équivalence :

On verse à l’aide de la burette la solution titrante dans la solution à titrer. Il se produit alors la
réaction de dosage qui met en jeu le réactif titré et le réactif titrant.

Pour qu’une réaction chimique soit utilisée comme réaction de dosage, il faut qu’elle soit :
• Unique : il faut que les deux réactifs, titré et titrant, réagissent selon une seule et unique
réaction.
• Totale : Un des deux réactifs mis en présence doit disparaître complètement.

• Rapide.

Jusqu’à quand faut-il verser la solution titrante ?

On verse la solution titrante jusqu’à ce que le réactif titré soit totalement réagi. On atteint alors
l’équivalence.
Au cours du dosage, les réactifs réagissent dans les proportions stœchiométriques.
Avant l’équivalence, le réactif titrant est le réactif limitant (à chaque fois que l’on en verse, il
disparaît).
A l’équivalence, les réactifs sont intégralement consommés.
Après l’équivalence, le réactif titrant est introduit en excès (il n’y a plus de réactif titré donc
plus de réaction).

Que se passe-t-il au niveau de l’avancement de la réaction ?


A chaque ajout de réactif titrant, l’avancement est maximal. A l’équivalence, les deux réactifs
sont totalement consommés est l’avancement prend la valeur Xeq.

Repérage de l’équivalence :
C’est le but de chaque dosage, repérer l’équivalence et noter le volume de solution titrante que
nous avons introduit. On peut effectuer ce repérage soit par :
• Un changement de couleur du milieu réactionnel

• Un changement de couleur d’un indicateur coloré. Il a été introduit préalablement au dosage


dans la solution à titrer.
• Le tracé d’une courbe
Le point d'équivalence est à déterminer avec des mesures précise de grandeurs physiques
directement liées à la composition de la solution. Lorsque ces données sont sous formes de
graphiques, l'équivalence correspond à un point d'inflexion de la courbe.

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Dosage, caractérisation et élimination des ions phosphates des eaux usées

CHAPITRE 2 :
LES PHOSPHATES

1. Généralité sur les phosphates


Le phosphate est extrait sous forme minérale pour être commercialiser pour différents usages :
il est la matière principale de l’extraction du phosphore, de la fabrication de l’acide
phosphorique, et les engrais utiles pour pousser le rendement des récoltes.
Ce produit a un rôle primordial dans l’économie du Maroc qui dispose de plusieurs gisements
phosphatés différents les uns aux autres aussi bien pour par leurs superficies Que par leur faciès.
Le Maroc renferme les ¾ des réserves connues sur la planète. Il est le 1er exportateur et le 3ème
producteur de phosphates bruts à l'échelle mondiale.

a) Définition de phosphates
En chimie minérale, un phosphate est un sel résultant de l'attaque d'une base par de l'acide
phosphorique H₃PO₄.

En chimie organique, c'est un composé organophosphoré dérivé de l'acide phosphorique ; on


parle parfois de phosphate organique.

Figure 3 : La structure chimique de l’ions phosphate

b) Les différents types de phosphates


En distingues 3 catégories de phosphates :
 Phosphates magmatiques : l’apatite est disséminée dans les roches intrusives alcalines
riche en (TR, U, Th…), Ce type présent 18.2 % de la production mondiale des
phosphates.
 Phosphates du Guanos : résultat de l’interaction entre déjections d’oiseaux de mer (4 %
en P₂O₅) et la roche calcaire pour former les phosphates calcique Ca(PO₄)₂. C’est le
meilleur phosphate car il ne contient pas de fluor, (1.8% de la production mondiale).
 Phosphates sédimentaires : associés à des couches ou lentilles d’argile, sable ou
carbonates faiblement phosphatées, (80% de la production mondiale). C’est le cas du
Maroc.

c) Les ions phosphatés

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Dosage, caractérisation et élimination des ions phosphates des eaux usées

L’ion phosphate ou ortho-phosphate est un anion polyatomique de formule chimique brute


PO₄³ ̄ et de masse moléculaire de 94,97 daltons. Il se présente sous la forme d’un tétraèdre dont
les sommets sont formés par les quatre atomes d’oxygène encadrant un atome de phosphore.

Figure 4 : la formule de l’ion phosphate Photo 1 : Structure 3d De l’ion Phosphate

2. Procédés de fabrication et les engrais

Au Maroc, la production des phosphates au cours de l’année 2011 s’élève à peu près à 28
millions de tonnes (Mt) de phosphate marchand (Statistiques économiques et financières, 2012)
dont près de la moitié de la production est destinée à la transformation chimique locale pour la
fabrication d’acide phosphorique et d’engrais phosphatés.

a) Procédés de fabrication
La fabrication de l’acide phosphorique peut être effectuée suivant deux procédés de base à partir
des phosphates naturels :
- par voie thermique (en oxydant le phosphore) ;
- par voie humide en procédant par une attaque des phosphates avec un acide fort.
L'attaque de l’acide se fait généralement par l'acide sulfurique en raison de la facilité de
séparation par Filtration du sulfate de calcium et d'acide phosphorique. Ainsi, la très grande
majorité des installations de production d’acide phosphorique de par le monde utilisent l’acide
sulfurique comme acide d’attaque.
Au Maroc Phosphore Safi, le procédé utilisé est celui par voie humide en utilisant l'acide
sulfurique comme acide d'attaque.
Le procédé le plus adapté, vu son rendement intéressant est le procédé di-hydrate qui se
présente sous deux formes :
- le procédé NISSAN
- le procédé RHONE POULENC (se diffère par le temps de séjour et l’installation).
La fabrication de l’acide phosphorique à Maroc phosphore II s’effectue par attaque sulfurique
selon le procédé NISSAN.

Page : 7
Dosage, caractérisation et élimination des ions phosphates des eaux usées

Phosphate

Broyage

Acide
sulfurique

Réaction

Filtration

Acide
sulfurique

Recristallisation

Filtration

50% Stockage Gypse pur

Acide
phosphorique

Figure 5 : La fabrication de l’acide phosphorique

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Dosage, caractérisation et élimination des ions phosphates des eaux usées

b) Les engrais
Ils existent différents types d’engrais, à savoir, les engrais minéraux formés de substances
d’origine minérales, les engrais organiques qui peuvent être d’origine animale ou végétale et
les engrais organo-minéraux qui sont composés de matières minérales ainsi que d’un minimum
de 25% de substances organiques d’origine animale ou végétale. Ces engrais peuvent avoir
diverses formes, on peut citer, les engrais granulés, les engrais pulvérulents, les engrais liquides
et les suspensions d’engrais.
Le Maroc fait partie des pays exportateurs des engrais grâce à l’importance de la production du
groupe OCP. Les engrais P sont caractérisés par leur forme granulée sphérique, et leur richesse
en éléments fertilisants. L’engrais triple superphosphate riche en phosphore (47%), contient
aussi une série d’éléments Oligo (Mg, Zn, Cu, B). L’obtention du TSP est basée sur l’attaque
du phosphate broyé par l’acide phosphorique à 42% en P₂O₅. [‫٭‬2]

Selon le procédé Maroc Chimie, (Voir schéma global de procédé de fabrication des engrais TSP
à l’annexe 1). Le procédé de fabrication du TSP vise principalement la conversion du maximum
de P₂O₅ des matières premières en P₂O₅ assimilable par les plantes.[1]

Photo 2 : Superphosphate

Le maximum de production aux États-Unis a été de 54,4 millions de t, en 1980.

Exprimée en P₂O₅, la production mondiale est, en 2018, de 63,347 millions de t.


Au Maroc, la production est assurée par l’Office Chérifien des Phosphates (OCP), premier
producteur mondial de phosphates naturels avec, en 2018, une production marchande de 34,3
millions de t.

Carte 1 : la production des engrais phosphates en


Figure 6 : la production des engrais
2018. Monde : 270 millions de t [‫٭‬3]
phosphates en 2018 [2]

Page : 9
Dosage, caractérisation et élimination des ions phosphates des eaux usées

3. Situation de Maroc dans le marché mondial

Le Maroc fournit à l’heure actuelle 20 % de la production mondiale de phosphates et se classe


à ce titre au deuxième rang des pays producteurs, après les États-Unis. Sur le plan des
exportations, il se classe en tête de tous, alimentant à lui seul 45 % des marchés.
L’exploitation des phosphates, qui remonte à 1921, est assurée en exclusivité par l’Office
chérifien des phosphates (O.C.P.), organisme national jouissant depuis sa création en 1920 d’un
monopole d’État. La forme juridique originale dont il a été doté dès son origine confère à
l’Office chérifien des phosphates les avantages d’une entreprise privée et ceux d’un organisme
d’État, son fonctionnement étant en tous points analogue à celui d’une société anonyme qui
aurait l’État comme seul actionnaire.

De plus, l’O.C.P. participe pour 42 % au volume des échanges pratiqués par le royaume avec
les pays situés hors de la zone franc.
Signalons enfin l’importance prépondérante des phosphates dans les exportations totales
marocaines : 24,2 % du total des exportations du Maroc en 1961.
Premier exportateur mondial de phosphate, l’O.C.P. entend mettre en œuvre tous les moyens à
sa disposition pour assurer à la terre une production sans cesse accrue, seule façon de soulager
la misère engendrée par la sous-alimentation.
C’est dans cet esprit que depuis bientôt deux ans, l’Office chérifien des phosphates s’est fait le
promoteur dans les milieux phosphatiers de la création d’un « institut mondial du phosphate »,
organisme qui n’aurait aucun but lucratif et dont la mission consisterait à promouvoir
l’utilisation et la consommation dans le monde du P₂0₅ sous toutes ses formes, sans que cette
action entraîne une quelconque publicité pour tel ou tel minerai. [‫٭‬4]

Page : 10
Dosage, caractérisation et élimination des ions phosphates des eaux usées

CHAPITRE 3 :
GENERALITE SUR LES EAUX USEES

1. Définition, types et compositions chimiques

a) Définition :

Selon REJSEK (2002) [3], les eaux résiduaires urbaines (ERU), ou eaux usées, sont des eaux
chargées de polluants, solubles ou non, provenant essentiellement de l’activité humaine. [4]
Une eau usée est généralement un mélange de matières polluantes répondant à ces catégories,
dispersées ou dissoutes dans l’eau qui a servi aux besoins domestiques ou industriels.[5]

Donc sous la terminologie d’eau résiduaire, on groupe des eaux d’origines très diverses qui
ont perdu leurs puretés ; c'est-à-dire leurs propriétés naturelles par l’effet des polluants après
avoir été utilisées dans des activités humaines (domestiques, industrielles ou agricoles).

b) Types d'eaux usées :

On distingue trois grandes catégories d'eaux usées : les eaux domestiques, les eaux
industrielles et les eaux pluviales.

 Les eaux domestiques

D’après le glossaire des termes techniques des eaux résiduaires NF EN 16323, l’eau usée
domestique est définie comme « les eaux souillées par la vie humaine, incluant l’eau
provenant des cuisines, buanderies, lavabos, salles de bains, toilettes et installations similaires
». Traditionnellement, on distingue les eaux vannes issues des eaux de toilette, des eaux
ménagères, toutes eaux usées domestiques à l’exclusion des eaux de toilettes (Figure 7). La
caractérisation des eaux usées domestiques par source d’émission implique de différencier
l’ensemble des lieux sources où sont produites des eaux usées à l’échelle de l’habitat.

Eaux usées
domestiques

Les eaux vannes Les eaux ménagères


Eau Vannes

Figure 7: Classification des eaux usées domestiques

Page : 11
Dosage, caractérisation et élimination des ions phosphates des eaux usées

 Pour les eaux vannes, on distinguera la collecte classique d’eaux issues des toilettes, de la
collective sélective associée au développement de nouvelles toilettes à séparation.
Comparées au cabinet de toilette classique, à bol unique de collecte, les toilettes à
séparation permettent la collecte sélective d’eaux jaunes (eau de chasse et urine) et d’eaux
brunes (fèces, eaux de chasse et papier toilette).

 Les eaux ménagères présentent des sources d’émission plus variées : évier de cuisine,
lave-vaisselle, lave-linge, lavabo de salle de bain, douche, baignoire. Régulièrement sont
distinguées, les eaux provenant de la cuisine considérée comme fortement concentrées en
pollution comparées aux eaux de salles de bain et buanderies.

 Les eaux industrielles

Les caractéristiques des eaux usées industrielles subissent des grandes variations, elles
dépendent à une multitude de paramètres type de l’industrie, production, nettoyage, …, les
différentes étapes du procédé industriel, l’état des appareils, … Par ailleurs, il existe des
caractéristiques communes entre les effluents de la même industrie. En termes de volume et
type de polluants, les effluents industriels présentent le plus souvent une charge importante et
un risque de dysfonctionnement structurel et fonctionnel des réseaux d’assainissement et des
dispositifs de traitement des eaux usées. Ces risques sont d’autant plus grands que les
industries sont localisées en amont du réseau d’assainissement. Les principaux polluants
transitant dans les eaux usées d’origine industrielle sont :

• Les métaux toxiques,

• Les toxines organiques,

• Les matières colorées,

• Les huiles et graisses,

• Les sels,

• La pollution organique.

 Les eaux pluviales

Il peut paraître paradoxal d’inclure les eaux de pluie dans une liste d’eaux polluées. Si les
eaux de pluie sont assez pures lorsqu’elles sont à l’état gazeux, elles se charge d’impuretés à
trois étapes.

Une première fois au contact de l’air et des fumées industrielles, et une seconde fois en
ruisselant sur les toits, murs et surtout les chaussées des villes où elle peut récolter huiles de
vidange, carburants, résidus de pneus, métaux lourds, amiante, plomb… et autres polluants
non biodégradables.

Enfin, lorsque les eaux pluviales sont mélangées aux eaux domestiques dans les gouttières et
conduites, elles peuvent se polluer une troisième fois.

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Dosage, caractérisation et élimination des ions phosphates des eaux usées

Malgré tout, elles font parties des eaux grises : faiblement polluées, elles peuvent être utilisées
dans les WC pour évacuer des excréments, nettoyer une cour ou une voiture.

c) Compositions chimiques

Les eaux usées contiennent différents produits chimiques sous diverses formes, comme
indiqué ci-dessous :

La Demande Chimique en Oxygène (DCO)

La quantité d’oxygène consommée par les matières existantes dans l’eau et oxydables dans
des conditions opératoires définies. En fait la mesure correspond à une estimation des
matières oxydables présentes dans l’eau quel que soit leur origines organique ou minérale. La
DCO étant fonction des caractéristiques des matières présentes, de leurs proportions
respectives, des possibilités de l’oxydation. [6]

La DCO est la concentration, exprimée en mg. L ̄¹, d’oxygène équivalente à la quantité de


dichromates consommée par les matières dissoutes et en suspension lorsqu’on traite un
échantillon d’eau avec cet oxydant dans des conditions définies par la norme. [3]

La Demande Biochimique en Oxygène (DBO)

Pratiquement, la demande biochimique en oxygène devrait permettre d’apprécier la charge du


milieu considéré en substances putrescibles, son pouvoir auto-épurateur et d’en déduire la
charge maximale acceptable, principalement au niveau des traitements primaires des stations
d’épuration. (RODIER, 2005). Selon REJSEK (2002), La demande biochimique en oxygène
après 5 jours (DBO5) d’un échantillon La quantité d’oxygène consommé par les
microorganismes aérobies présents dans cet échantillon pour l’oxydation biochimique des
composés organiques et/ou inorganiques.

L’azote

L’azote présent dans l’eau peut avoir un caractère organique ou minéral.

L’azote organique est principalement constitué par des composés tels que des protéines, des
polypeptides, des acides aminés, de l’urée. Le plus souvent ces produits ne se trouvent qu’à de
très faibles concentrations. Quant à l’azote minéral (ammoniaque, nitrate, nitrite), il constitue
la majeure partie de l’azote total. [6]

Les nitrates

Les nitrates se trouvant naturellement dans les eaux provenant en grande partie de l’action de
l’écoulement des eaux sur le sol constituant le bassin versant. Leurs concentrations naturelles
ne dépassent pas 3 mg /L dans les eaux superficielles et quelques mg/L dans les eaux
souterraines. La nature des zones de drainage joue donc un rôle essentiel dans leur présence et
l’activité humaine accélère le processus d’enrichissement des eaux en nitrates. La teneur en

Page : 13
Dosage, caractérisation et élimination des ions phosphates des eaux usées

nitrates est en augmentation ces dernières années, de l’ordre de 0,5 à1 mg/l/an, voire 2
mg/l/an dans certaines régions.

L’azote ammoniacal

Pour désigne l’azote ammoniacal, on utilise souvent le terme d’ammoniaque qui correspond
au formes ionisées (NH₄⁺) et non ionisées (NH₃) de cette forme d’azote. L’ammoniaque
constitue un des maillons du cycle de l’azote. Dans son état primitif, l’ammoniac (NH₃) est un
gaz soluble dans l’eau, mais, suivant les conditions de pH, il se transforme soit en un composé
non combiné, soit sous forme ionisée (NH₄⁺). Les réactions réversibles avec l’eau sont
fonction également de la température et sont les suivantes :

NH₃ +H₂O → NH₄OH → NH₄⁺ + OH ̄

Le Phosphore

Le phosphore peut exister dans les eaux en solution ou en suspension, à l’état minéral ou
organique. Les composés phosphorés qui, sans hydrolyse ou minéralisation, répondent au test
spectrophotométrique sont considérés comme étant des orthophosphates. L’hydrolyse en
milieu acide fait apparaître le phosphore hydrolysable et minéralisation, le phosphore
organique. Chaque fraction (phosphore en solution ou en suspension) peut être séparé
analytiquement en orthophosphates, phosphore hydrolysable et phosphore organique. Suivant
les cas, la teneur en phosphates peut être exprimée en mg/L de PO ₄ ou de P₂O₅ 1mg/L

PO₄ = 0,747 mg/L P₂O₅ = 0,326 mg/L P

Le sulfate

La concentration en ion sulfate des eaux naturelles est très variable. Dans les terrains ne
contenant pas une proportion importante de sulfates minéraux, elle peut atteindre 30 à 50
mg/L, mais ce chiffre peut être très largement dépassé (jusqu’à 300 mg/L) dans les zones
contenant du gypse ou lorsque le temps de contact avec la roche est élevé. La teneur en
sulfates des eaux doit être reliée aux éléments alcalins et alcalinoterreux de la minéralisation.
Leur présence dans l’eau est généralement due à des rejets en provenance d’ateliers de
blanchiment (laine, soie, etc.), d’usines de fabrication de cellulose (pâte à papier, etc.) et
d’unités de déchloration.

2. Les normes marocaines de qualité des eaux usées

 Aspects politiques

• La Stratégie Nationale de l’Eau (SNE)

La Stratégie Nationale de l’Eau a été approuvée par les pouvoirs publics en 2010. Elle
considère que la réutilisation des eaux usées constitue une importante ressource en eau non

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Dosage, caractérisation et élimination des ions phosphates des eaux usées

conventionnelle, et sa valorisation doit être placée dans le cadre de la gestion intégrée des
ressources en eau à l’échelle nationale.

•Le Plan Maroc Vert

Le Plan Maroc Vert adopté en 2008, a mis en exergue des déficits hydriques structurels dans
la plupart des grands bassins de production agricole et a considéré la raréfaction des
ressources en eau comme une contrainte majeure au développement de l’agriculture. [7]

 Aspects réglementaires

La Loi sur l’Eau et ses textes d’application

Ils constituent le principal outil législatif et réglementaire régissant la REU au Maroc. De


nombreuses dispositions de La loi visent la réglementation et la promotion de la REU usées.
Les principaux articles relatifs à la REU sont :

• Article (84) : Interdit la REU en agriculture chaque fois que la qualité de ces eaux usées ne
correspond pas aux normes fixées par voie réglementaire...

• Article (57) : relatif aux conditions d’utilisation des eaux usées. Il impose une autorisation à
toute REU et stipule que tout utilisateur peut bénéficier du concours financier de l’Etat et
d’une assistance technique si l’utilisation qu’il en fait est conforme aux conditions fixées par
l’administration et a pour effet de réaliser des économies d’eau et de préserver les ressources
en eau contre la pollution.

• Article (51) : relatif à l’établissement des normes de qualité des eaux destinées à l’irrigation
et d’autres usages. Ces normes sont élaborées par le Comité Normes et Standards, fixées par
arrêté et révisées tous les dix ans ou chaque fois que le besoin s’en fait sentir. Les ABHs sont
tenues par la loi sur l’eau de prendre les mesures nécessaires pour que la qualité des eaux
respecte ces normes.

• Article (54) : Interdit le rejet d’eaux usées dans le milieu récepteur.

• Article (52) : impose une autorisation préalable aux rejets d’eaux usées dans le milieu
récepteur, délivrée par l’Agence de Bassin après enquête.

D’autres décrets et arrêtés d’application de la Loi sur l’Eau ont été promulgués et concernent
directement ou indirectement la REUE. [7]

 Responsabilités organisationnelles

De nombreux intervenants sont impliqués directement ou indirectement dans le secteur de


traitement et de réutilisation des eaux usées : Il s’agit particulièrement des organismes
suivants :

•Le Ministère de l’Intérieur (MI) est impliqué dans les projets d’assainissement et de
traitement des eaux usées par le biais de la Direction de l’Eau et de l’Assainissement, la
Direction des Collectivités Locales et la Direction des Régies et Services concédés. Il existe

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Dosage, caractérisation et élimination des ions phosphates des eaux usées

actuellement 12 régies municipales et 4 délégataires chargés de l’assainissement et le


traitement des eaux usées opérant dans 16 agglomérations urbaines à travers le pays.

•Le Secrétariat d’Etat chargé de l’Eau et de l’Environnement (SEEE) apporte un appui


financier pour la mise en œuvre du programme national d’assainissement liquide, à travers les
Agences de Bassins Hydrauliques (ABHs). Chaque ABH intègre les potentialités de
valorisation des eaux usées dans le PDAIRE. La loi sur l’eau autorise les ABHs à accorder
des subventions, à hauteur de 20% du coût d’investissement, en faveur des actions visant des
économies d’eau et de protection des ressources en eau.

•L’Office National de l’Eau Potable (ONEP) : Il est chargé de l’assainissement liquide et de


traitement des eaux usées de près de 119 centres urbains, en vertu de contrats de gestion
déléguée avec les Communes. Actuellement l’Office gère 40 STEP opérationnelles.

•Le Ministère de l’Agriculture, à travers notamment :

(i) La Direction de l’Irrigation et de l’Aménagement de l’Espace Agricole (DIAEA)

(ii) Les Directions Régionales et Provinciales d’Agriculture (DRA/DPA)

(iii) Le Offices de Mise en Valeur Agricole (OMVA)

(iv) L’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA)

(v) L’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II (IAV)

(vi) L’Office National de Sécurité Sanitaire des Produits Alimentaires (ONSSA)

Intervient dans le domaine de l’expérimentation et l’utilisation des eaux usées pour les
besoins de l’agriculture et collabore avec d’autres départements dans les études stratégiques et
l’élaboration de la réglementation en matière de l’usage de la ressource hydrique.

Certaines institutions universitaires et de recherche telles : l’IAV ; l’INRA et d’autres écoles


d’ingénieurs et facultés techniques sont impliquées dans des projets pilotes de REUT. Ils
contribuent aux études, au suivi évaluation des performances des systèmes d’épuration et de
l’impact de la REUT sur l’environnement (cultures, nappes, humain, etc.…). [7]

3. Objectif de la surveillance de la qualité des eaux usées

Les échanges commerciaux et les conditions du marché peuvent avoir des conséquences
considérables sur la production d’eaux usées et la pollution issue des activités productives.
Ainsi, 19 % de l’empreinte sur l’eau mondiale n’est pas due à la consommation nationale
mais aux exportations. [8]

Les approches quantitatives et axées sur les sciences telles que les Analyses du cycle de vie
(ACV) sont, à cet égard, pertinentes et permettent d’éviter des politiques qui favorisent

Page : 16
Dosage, caractérisation et élimination des ions phosphates des eaux usées

« l’exportation » des industries les plus polluantes en vue de réduire les problèmes liés aux
eaux usées au plan national. [9]

Les exigences en matière de certification relatives aux produits biologiques présentent un


intérêt particulier puisqu’un recours limité aux pesticides contribue à réduire la pollution
chimique des eaux usées. D’autres systèmes d’étiquetage, tels que les labels écologiques ISO
14024 de type (l’Ecolabel Européen, Nordic Swan, ou le label allemand Blauer Engel),
comprennent le plus souvent des critères relatifs aux eaux usées pour les produits concernés,
et couvrent en général les principaux impacts au cours du cycle de vie du produit.

La mise en place de registres des rejets et transferts des polluants (PRTR) permet de fournir
de précieuses expériences susceptibles d’être appliquées à la surveillance des eaux usées.
Initialement conçus dans le cadre des Directives de l’UE, de l’Accord de libre-échange nord-
américain (ALENA) et des règles de l’OCDE, les PRTR nationaux sont à présent utilisés dans
33 pays pour mesurer les émissions de produits chimiques dans l’atmosphère, le sol et l’eau
provenant de sites industriels. Bien que les PRTR ne contiennent pas d’informations sur le
traitement des eaux usées, ils recensent précisément les sources de pollution, ce qui permet
d’étayer les décisions liées aux investissements en faveur de la modernisation ou construction
d’installations de traitement. Parmi les autres initiatives en matière de surveillance, on trouve
des évaluations d’impact environnemental, des analyses coûts-bénéfices concernant la
production et la réutilisation des eaux usées, ainsi que des contrôles sanitaires. Leur
application reste cependant limitée à certains projets ou à certaines entreprises.

L’analyse des paramètres des eaux usées permet de vérifier que les objectifs recherchés par le
traitement de l’eau sont atteints :

 Recycler et récupérer les éléments valorisables des eaux usées


 Protéger la santé écologique du milieu récepteur
 Protéger la santé publique des populations qui entrent en contact avec les effluents
 De concevoir et dimensionner des stations d’épurations des eaux usées (STEP)
appropriées pour respecter les normes de rejet
 De surveiller et d’évaluer l’efficacité des procédés de traitement dans les STEP
 D’étudier et de concevoir des installations pour la réutilisation des eaux usées traitées.
 D’évaluer l’impact environnemental

4. La réutilisation

L’utilisation d’eaux usées plus ou moins traitées, dans un objectif de valorisation (usage
bénéfique). La réutilisation maîtrisée concerne 1 % des eaux usées traitées. La norme reste
l’utilisation d’eaux usées brutes sur plus de vingt millions d’hectares dans le monde.[10]

La première réglementation date de 2010. Cependant, le Conseil d’État estime aujourd’hui


que la REUT peut être une solution pertinente localement, pour éviter de puiser inutilement
dans des nappes déjà trop sollicitées.

Page : 17
Dosage, caractérisation et élimination des ions phosphates des eaux usées

La réutilisation des eaux usées épurées est aujourd’hui une solution alternative pour limiter la
pénurie, préserver et valoriser la ressource naturelle et contribuer à la gestion intégrée des
ressources en eau du pays. En effet, le Maroc fait face à une demande croissante en eau, à la
limitation des ressources naturelles et à leur raréfaction sous l’effet du changement
climatique. Le potentiel considérable des eaux usées brutes peut constituer une autre
alternative pour des usages variés, comme l’irrigation et les activités industrielles.

Par ailleurs, le Maroc a fixé l’objectif ambitieux de réutiliser 325 millions de mètres cube à
l’horizon 2030, avec 59 millions dans le bassin du Sebou ; dont 34 millions iront pour
l’irrigation, 15 millions de mètres cubes serviront à l’arrosage des espaces verts et des golfs,
et 10 millions de mètres cubes pour la recharge de la nappe.

 L'objectif principal de la réutilisation des eaux usées

Non seulement de fournir des quantités supplémentaires d'eau de bonne qualité en


accélérant le cycle d'épuration naturelle de l'eau, mais également d'assurer l'équilibre de
ce cycle et la protection du milieu environnant. Par définition, cette réutilisation est une
action volontaire et planifiée qui vise la production des quantités complémentaires en eau
pour différents usages afin de combler des déficits hydriques.

 Les principales voies de reutilisation:

En fonction des exigences de qualité des consommateurs, deux grandes classes de


réutilisation peuvent être définies:

 Les usages potables qui peuvent être directs, après un traitement poussé, ou indirects,
après passage dans le milieu naturel (Figure 8),
 Les usages non potables dans les secteurs agricoles (irrigation), industriel et urbain (Tableau 1)

Usage Usage Usage


Traitement
1 2 3

Milieu Naturel

Réutilisation indirecte Réutilisation directe

Figure 8 : schéma de la réutilisation directe et indirecte des eaux usées [11]

Page : 18
Dosage, caractérisation et élimination des ions phosphates des eaux usées

Dans les pays où les réserves actuelles d'eau douce sont, ou seront prochainement, à la limite
du niveau de survie, le recyclage des eaux usées semble être la technique alternative la plus
abordable, tant au niveau financier (les traitements extensifs sont les plus adaptés) qu'au niveau
technique pour les réutilisations agricoles, industrielles et urbaines ne nécessitant pas une eau
de qualité potable.

Application Exigences Facteurs déterminants

Potable -Production indirecte -`Étude des risques sanitaires -Manque d’eau et


eau potable sécheresse
- Qualité de l’eau
-Autonomie en eau
- Traitement avancée
-Production directe eau -Augmentation de la
potable - Dilution avec l’eau naturelle population

-Contraintes de la
réglementation

-Réapprovisionnement
des nappes

-Pénurie d’eau

Non -Irrigation en -Impact sur le sol -Manque d’eau et


Potable agriculture sécheresse
-Qualité de l’eau (Pathogène ;
-Culture maraîchères salinité) -Alternative au rejet des
effluents
-Cultures industrielles -Traitement secondaires et
désinfection -Valeur fertilisante
-Aquaculture
-Qualité de l’eau (Pathogène ; -Amélioration
-Activités réactive salinité) d’environnement

- L’eau Process ; Traitement avancée --Autonomie en eau


Refroidissement
-Qualité de l’eau (Pathogène) -Prix de l’eau
-Utilisation urbaines
-Système de distribution double Politiques de réutilisation
-Recyclage un des pouvoirs publiques
immeuble -Augmentation population
-Normes de rejets
Contraignants

Tableau 1 : types de réutilisation : exigences de mise en œuvre et de gestion [12]

Page : 19
Dosage, caractérisation et élimination des ions phosphates des eaux usées

CHAPITRE 4 :
ÉLIMINATION DES IONS PHOSPHATES DES EAUX USÉES

1. Origines des phosphates des eaux usées :

Les composés phosphorés sont utilisés dans divers domaines (Figure 8).

Suivant les différents usages, les origines des phosphates des eaux usées sont classées en
quatre groupes [13] à savoir :

 Les phosphates provenant du métabolisme humain ;


 Les phosphates issus des produits lessiviels ;
 Les rejets industriels (usines et fabriques) ;
 Les rejets agricoles (élevages et surface cultivables).

Hygiène et santé :
Chimie fine Secteur Alimentaire :
(Pharmacochimie, Exhausteurs de gouts
cosmétique) Levure chimique
Détergents Boissons gazeuses
Traitement des Emulsifiants
maladies des os, de Acidifiants
l’arthrite, des rhumes Composés
Dissolution de
Phosphatés
calculs Radio
diagnostiques

Autres :

Pétrochimie (Catalyse, additifs essences et


Agriculture : plastiques…) Retardateurs de flamme, Pigments
Electronique (semi-conducteurs, lasers…)
Fertilisants (liquides et solides) Verres, céramiques Traitement de l’eau
Insecticides, fongicides, herbicides (adoucissants, détartrants) Aciéries, métallurgie,
Alimentation animale… anticorrosion Electrolytes pour batteries
Extractants (Industrie nucléaire…) Pyrotechnie,
allumettes, fumigènes…

Figure 9 : Quelques usages des composés phosphorés

Page : 20
Dosage, caractérisation et élimination des ions phosphates des eaux usées

 Phosphates provenant du métabolisme humain


Un homme excrète entre 1 et 2 grammes de P par jour. Selon Dernat et al., (1994) [14], il
s’agit de l’apport principal en phosphore dans les cours d’eau. En effet, le phosphore intervient
dans le processus de synthèse des protéines, le cycle de production d’énergie au sein de la
cellule (7.4 Kcal/mole P) et dans la formation des os et des tissus nerveux. [15] Le phosphore
est présent dans les acides nucléiques tels que l’Acide Ribonucléique (ARN) et l’Acide
Désoxyribonucléique (ADN). Un brin d'ADN est constitué d'un polymère de diesters de
phosphates. Le phosphore y représente environ 11 % du poids de la molécule [16]. Le
phosphore est également présent dans la Nicotinamide Adénine Dinucléotide (NAD), Flavine
Adénine dinucléotide (FAD), dans la molécule de l’Adénosine Triphosphorique (ATP) et de
l’Adénosine Diphosphorine (ADP). Ce sont les mono et diesters phosphatés de masse
moléculaire inférieure à 1000 daltons [17]. Les groupements phosphates rentrent également
dans la constitution des phospholipides (lécithines, céphalines, phosphatidylinositol, etc.). Ces
phospholipides sont avec les protéines membranaires les principaux constituants du
plasmalemme cellulaire. Le groupement phosphate constitue la partie polaire des
phospholipides. Ces molécules sont constituées d'un diester de phosphate et de deux chaînes
carbonées. Le groupement PO₄ est hydrophile. En revanche, les longues chaînes lipidiques sont
hydrophobes. Ainsi la lyse cellulaire, le renouvellement permanant des cellules et le rejet des
cellules mortes pourraient expliquer ce taux souvent élevé de phosphates dans les excrétions.

 Phosphates issus des produits lessiviels


Les produits lessiviels constituent la principale source de phosphore dans les effluents
domestiques. Ils constituent plus de la moitié des phosphates déversés soit 50 à 70 % [18]. Les
phosphates utilisés pour la fabrication des détergents sont surtout présents sous forme
tensioactifs tel que le tripolyphosphate de sodium, Na₅P₃O₁₀ou des anticorrosifs comme
l’hexamétaphosphate de sodium [19]. Les tripolyphosphates stabilisent et dispersent la saleté
et les graisses, les empêchant de reprécipiter sur les tissus. Ils rendent également l'eau basique,
permettant ainsi de détacher la saleté acide. Plusieurs substituts des phosphates ont été testés et
incorporés aux détergents ces dernières années. Mais ces produits tels que le carbonate (dit
“cristaux de soude“) et le silicate de sodium comme certaines zéolites [20] s’avèrent moins
efficaces et moins compétitifs économiquement. Par ailleurs, la législation européenne n’ayant
pas inclus actuellement les détergents pour lave-vaisselle (valeur limite de 0,3 g, au 1er janvier
2017), on y retrouve des teneurs élevées en phosphates. Quant aux détergents textiles, le
règlement de l’UE propose de limiter la teneur en phosphore à 0,5 grammes de phosphore par
cycle de lavage pour une charge normale de lave-linge
 Rejets industriels
Les effluents d’industries agro-alimentaires, d’abattoirs, de laveries industrielles,
d’industries de traitement de surface et d’industries chimiques spécialisées, véhiculent une
quantité de composés phosphorés à peu près équivalente à celle des eaux usées domestiques,
pour des régions relativement urbanisées. Le phosphore est utilisé dans divers composés actifs
de certains produits, notamment les pulpes et papiers, les produits alimentaires dont les produits
laitiers, la viande, les poissons, les œufs, les produits de boulangerie et les boissons gazeuses,
le phosphore est aussi utilisé dans des agents de peptisation, d’émulsification, de dispersion et
d’inhibition [21]. Le phosphore est également présent dans les combustibles, les liquides
hydrauliques et les dentifrices. Dans les produits pharmaceutiques, le phosphore est surtout
utilisé comme inhibiteur de précipitation et de corrosion [22]. Les industries les plus impliquées
dans la pollution en phosphate sont donc les usines de fabrication d’engrais, les industries agro-

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Dosage, caractérisation et élimination des ions phosphates des eaux usées

alimentaires et de pâte à papier. Les effluents de ces industries et l’utilisation de leurs


productions favorisent donc la dissémination du phosphore dans les systèmes municipaux
d’eaux usées, et, par voie de conséquence dans les systèmes hydrologiques de surface.
 Rejets agro-pastoraux (élevages et surfaces cultivées)

Le lessivage des sols agricoles constitue la principale source diffuse des phosphates.
Cependant, elle reste minoritaire dans la pollution des plans d’eau en phosphate tant qu’ils
reçoivent des apports raisonnables. Ce faible taux est lié à la faible solubilité du phosphore
présent dans les sols et particulièrement des formes minérales constituées, par des phosphates
de fer et d’aluminium et par l’aptitude des phosphates issus des engrais chimiques
(inorganiques) à s’adsorber sur les différents constituants du sol [23]. En revanche, sur les sols
sableux, une grande fraction du phosphore soluble est immédiatement lessivée. La majeure
partie du phosphore appliqué comme engrais ou restitué par la décomposition de la matière
organique est donc rapidement convertie en formes insolubles. Pour cette raison, on rencontre
fréquemment dans les sols agricoles des concentrations de phosphore dissous inférieures à
0,01mg/L. Il faut cependant noter que l’essentiel du pouvoir adsorbant dû aux particules les
plus fines, peut être remobilisé lors de remaniement des sols par érosion naturelle, défrichement
ou terrassement. Ces actions mécaniques entraînent des phénomènes de désorption du
phosphore mais également le transfert de phosphore soluble de l’eau interstitielle dans la
colonne d’eau [24]. Dans les cas de fortes érosions et de longs ruissellements sur les grandes
surfaces agricoles les particules de sol agissent comme des agents de transport des formes
minérales insolubles vers les eaux de surface.

Le phosphore du lisier provient principalement des fèces et se trouve lié à la fraction solide
[25]. Dans les urines, cet élément est sous forme de phosphates dissous (PO₄² ̄). Dans les fèces,
il est principalement sous la forme minérale et peu soluble de monohydrogéno-phosphates de
calcium (CaHPO₄). Le phosphore organique provient principalement des aliments non digérés

2. Principe d’élimination chimique

Les eaux usées contiennent des phosphates sous forme particulaire (colloïdale) et dissoute.
Les phosphates peuvent précipiter en présence de Fe³⁺ ou Al³⁺, et les réactions suivantes se
déroulent simultanément :

Fe³⁺ + HPO₄² ̄ FePO₄ ↓ + H⁺

Fe³⁺ + 3H₂O Fe(OH)₃ + 3 H⁺

Fe³⁺ + P colloidal Flocculation

La précipitation des phosphates sous forme de phosphates de fer ou d'aluminium est


accompagnée de la précipitation d’hydroxydes peu solubles et de la sorption des phosphates à
la surface de ces hydroxydes néoformés. La floculation de substances colloïdales (contenant
aussi des phosphates) a également lieu. Les phosphates modifient la charge de surface des
précipités formés, ce qui conduit souvent à la formation de particules colloïdales qui ne
décantent que lentement [26].

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Dosage, caractérisation et élimination des ions phosphates des eaux usées

3. Technique de déphosphatation des eaux usées


Les techniques d’élimination du phosphore sont classées en deux catégories :
 Celles qui font intervenir un procédé biologique qui met en œuvre des
microorganismes assurant l’élimination du phosphore.
 Celles qui font intervenir un procédé chimique qui met en œuvre la précipitation d’un
sel de phosphore très insoluble.
Les techniques d’élimination du phosphore sont fonction du volume d’eau à traiter et non de la
concentration de phosphore dans l’effluent.

a) Le procédé par traitement biologique.


Le principe de la déphosphatation biologique consiste en une suraccumulation de phosphore
dans la biomasse. Si des teneurs de 2 à 3% en phosphore dans les boues sont obtenues sous des
conditions normales et correspondent aux besoins des bactéries, le mécanisme de
suraccumulation nécessite de placer la biomasse alternativement en phase anaérobie et aérobie
[27]. En phase anaérobie, les bactéries relarguent des polyphosphates dans la solution, mais dès
qu’elles sont replacées en phases aérobies, elles reconstituent leurs stocks en polyphosphates,
cette réabsorption est plus importante que ce qui avait été relargué en anaérobiose. Ainsi par
succession de phases anaérobie-aérobie, une accumulation progressive du phosphore dans ces
micro-organismes jusqu’à des valeurs pouvant atteindre 10% de leur poids sec peut être obtenue
[28]. Tout ce processus conduit à assurer une élimination du phosphore de l’ordre de 50 à 65%
dans les eaux à traiter. Cette limite impose d’envisager des solutions complémentaires où la
part de phosphore restante sera précipitée par l’ajout d’un réactif. (Voir l’annexe 2)
Le principe d'élimination est schématisé sur la figure ci-dessous :

Figure 10 : Élimination biologique du phosphore [‫٭‬5]

Un des principaux avantages du procédé par traitement biologique est qu’aucune demande en
réactif n’est nécessaire, et que les boues produites sont proches de celles obtenues avec un
traitement conventionnel, tout ceci avec un coût de fonctionnement faible. En revanche, cette
méthode exige de mettre en place un bassin d’anaérobiose, une gestion rigoureuse des boues

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Dosage, caractérisation et élimination des ions phosphates des eaux usées

afin d’éviter tout relargage intempestif de phosphore et ne permet pas une élimination poussée
du phosphore. Le rendement d’élimination du phosphore est très largement lié à la composition
des eaux usées : une forte concentration en DCO facilement assimilable étant favorable à la
déphosphatation biologique. Lorsque les eaux brutes sont diluées, soit par des eaux parasites
soit par temps de pluie, le rendement de déphophatation peut descendre à 30–50%.
La quantité de phosphore récupérée actuellement est non négligeable, par exemple en
Allemagne, elle se répartit comme suit [29].
• traitement des eaux urbaines : 11 350 tonnes P/an
• rejets industriels : 1 250 tonnes P/an
• tempêtes, surplus des eaux d’égout : 2 570 tonnes P /an
• érosion, eaux de drainage, eaux souterraines, sources diffuses : 22 070 t P /an

b) Le procédé par traitement chimique.


Le procédé par traitement chimique consiste à ajouter un réactif dans la solution phosphorée
pour faire précipiter un sel de phosphore très insoluble qui est ensuite séparé de la phase liquide
par filtration ou décantation. Les principaux réactifs utilisés en France sont des sels métalliques,
plus précisément, des sels d’ions trivalents tels que le fer et l’aluminium.
Lors de l’ajout d’ions métalliques, il peut se former d’autres composés si les ions métalliques
s’associent avec d’autres liants [30]. Le dosage des réactifs dépend donc énormément des
caractéristiques de l’effluent à traiter (pH, concentration en phosphore, dureté de l’eau…), de
la dose à injecter, de la fréquence d’ajout, etc.
Le fer se trouve en solution sous forme di ou trivalente selon le pH. La réaction mise en jeu a
besoin de beaucoup d’oxygène, les ions ferreux et ferriques assurent une bonne efficacité
d’élimination à différents pH (ferriques plutôt à pH acide, et ferreux plutôt à pH alcalin). Dans
tous les cas une bonne efficacité d’élimination est obtenue à pH 7 (qui est le pH des eaux usées).
Les ions Fe sont ajoutés en excès en solution à cause des réactions de compétition en fonction
de la composition de l’eau.
L’aluminium est ajouté dans la solution la plupart du temps sous forme de sulfate d’aluminium.
Dans les conditions de stœchiométrie, l’ion aluminium (Al³⁺) réagit avec un ion phosphate
(PO₄³ ̄). En réalité, le dosage à appliquer est un dosage en excès de Al pour les mêmes raisons
que le fer. Le pH de l’effluent à traiter est d’une importance particulière pour la précipitation
de l’aluminium. L’efficacité maximale du sulfate d’aluminium se situe aux alentours de pH 5,5-
6,5. Cependant, pour une élimination plus efficace, le pH de la solution doit être légèrement
supérieur pour anticiper une baisse de pH causée par un excès de sel d’aluminium. Le sel
Na₂OAl₂O₃ est parfois utilisé avec des effluents acides : sa réaction avec le phosphore libère
des OH ̄ qui tamponnent le milieu.

Le rendement de déphosphatation grâce aux sels de fer ou d’aluminium est d’autant plus élevé
(entre75 et 95%) que les eaux usées sont chargées en phosphore.
Les atouts majeurs de la déphosphatation physico-chimique sont un rendement d’élimination
du phosphore élevé et une mise en œuvre aisée [31]. Cependant, elle se caractérise par un coût
de fonctionnement non négligeable (les réactifs employés sont introduits en excès) et une

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Dosage, caractérisation et élimination des ions phosphates des eaux usées

production de boues importante qui doivent ensuite être stockées dans des centres
d’enfouissement (CET) Classe I.
Les avantages et inconvénients de cette méthode et de celle par voie biologique sont
comparés dans le Tableau 3 suivant.

Voie biologique Voie chimique

Elimination du Phosphore Rendement instable : 50- Potentiellement très poussé


70%

Equipement nécessaire Bassin d’anaérobiose équipé Système d’injection et de


stockage des réactifs

Coût de fonctionnement Faible Plus élevé

Production supplémentaire Négligeable 20% environ


de boues

Qualité de la boue Inchangée Meilleure décantabilité

Impact sur le traitement Epaississement par voie Aucun


des boues mécanique obligatoire

Impact de la composition Fort Faible


de l’eau sur le rendement

Tableau 2 : Comparatif des avantages et des inconvénients entre les méthodes d’élimination du phosphore
par voie biologique et par voie chimique.

4. Elimination des ions phosphatés par précipitation (dosage)

La mise en liaison d’espèces chimiques conduit au développement de structures


tridimensionnelle (néoformation de minéraux diversement cristallisés) [32]. L’abattement de
la pollution phosphatée par cette technique consiste donc à faire réagir le phosphore dissous
des eaux usées avec des sels de fer, d’aluminium, du calcium ou de magnésium pour obtenir
des formes particulaires qui seront ensuite séparées des eaux par filtration [33]. Le traitement
du phosphate par précipitation chimiques peut être utilisé séparément ou en complément des
techniques biologiques. Dans la chaîne de traitement des eaux usées, cette technique
s’applique au niveau du traitement tertiaire. A ce stade, les eaux sont débarrassées des MES et
de la matière organique, l’usage des réactifs est donc optimisé. Les quantités de réactifs
varient d’une station à l’autres, elles dépendent de la concentration en phosphate de l’effluent
mais aussi des conditions physico-chimiques du milieu (pH, alcalinité, espèces organiques
dissoutes, etc.) et des conditions de brassage [34]. Par ailleurs, La distribution des formes
phosphatées et donc leur précipitation est gouvernée par le pH, tout comme la solubilité des
précipités.

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Dosage, caractérisation et élimination des ions phosphates des eaux usées

a) Précipitation par la chaux

 Détermination de la dose optimale de chaux


Afin d'observer l'effet de la dose de chaux sur l'abattement des phosphates par précipitation
chimique à la chaux, nous avons introduit des doses croissantes de chaux variant de 20 à 700
mg/l pour une teneur fixe en phosphates égale à 5 mg/l. A partir des résultats obtenus (figure
10), nous pouvons constater que le rendement d'élimination des phosphates augmente avec
l'accroissement de la dose de chaux et atteint 99,2 % pour une dose de chaux égale à 700
mg/l. Le pH final des échantillons traités varie avec l'accroissement de la dose de chaux [35].

Figure 11 : Effet de la dose de chaux sur l'évolution du rendement d'élimination des phosphates (5 mg/l)
en eau distillée

L'ajout de la chaux dans la solution à traiter aboutit à la précipitation du dihydrogéno-


phosphate de calcium à un pH optimal de 6 à7 selon la réaction suivante :
2 H₃PO₄ + 3 Ca(OH)₂ Ca₃(PO₄)₂ + 6 H₂O
Ce composé décante assez rapidement mais présente une solubilité résiduelle élevée (130 à
300 mg/l P₂O₅ selon la température). Un excès de chaux jusqu'à obtention d'un pH de 9 à 12
aboutit à la précipitation du phosphate tricalcique, comme le montre la réaction chimique
suivante :
2 Ca(PO₄H)₂ + Ca(OH)₂ Ca₃(PO₄)₂ + 2H₂O
Le phosphate tricalcique présente une solubilité résiduelle de quelques mg/l en P₂O₅ mais
sous forme colloïdale. Il précipite lentement sans l'addition d'un floculant. Ainsi, dans le cas
de notre essai l'amélioration du rendement d'élimination des phosphates peut s'expliquer par la
précipitation du Ca₃(PO₄)₂. Car le pH final obtenu après traitement par les doses de chaux
testées dépasse dans tous les cas 10 et est en augmentation progressive. En parallèle à la
formation de ce précipité, il se forme l'hydroxyapatite Ca₁₀(PO₄)₆(OH)₂ peu soluble dont la
réaction se déclenche à partir d'un pH de 10 comme suit [36] :
10 Ca²⁺ + 6 PO₄³ ̄ + 2 OH ̄ Ca₁₀(PO₄)₆(OH)₂

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Dosage, caractérisation et élimination des ions phosphates des eaux usées

 Influence de la concentration initiale des ions Ca²⁺ et Mg²⁺


Etant souvent présents dans les eaux de rejets ou les eaux de consommation, les ions calcium
ou magnésium pourraient avoir un certain effet sur la précipitation des phosphates par
utilisation de la chaux. Dans ce contexte, nous avons introduit des teneurs croissantes en
calcium puis en magnésium (de 0 à 600 mg/l) dans les solutions de 5 mg PO₄³ ̄ /l. La dose de
chaux adoptée pour le traitement est de 50 mg/l. Les résultats des essais effectués sont
présentés dans le tableau 3 et sur la figure 12. Ceux-ci montrent que l'accroissement des
teneurs initiales en ions calcium améliore le rendement du traitement. Dans ce cas, le
rendement peut atteindre 100 % à 600 mg Ca²⁺ /l, à pH égal à 10,25. Par contre,
l'augmentation de la teneur initiale en magnésium à dose constante de chaux (50 mg/l) permet
une légère amélioration du rendement de l'ordre de 5,2 % après un ajout de 100 mg de Mg²⁺
par litre de la solution. Au-delà de cette teneur initiale (100 mg/l), le rendement diminue
lentement.

Teneur initiale en Mg²⁺ 0 50 100 400 500 600


(mg/l)
Rendement (%) 68 69,6 73,2 72 69,6 67,6
Ph 10,40 10,38 10,36 10,32 10,29 10,22
Teneur initiale en Ca²⁺ 0 50 100 400 500 600
(mg/l)
Rendement (%) 68 94 ,4 97,2 99,6 99,6 100
Ph 10,40 10,39 10,38 10,35 10,31 10,25

Tableau 3 : Résultats de l'élimination des phosphates par précipitation chimique à la chaux. Influence de
la teneur initiale en Ca²⁺ et Mg²⁺ en eau distillée

Figure 12 : Effet de teneurs variables en calcium et en magnésium sur l'évolution du rendement


d'élimination des phosphates (5 mg/l) par précipitation chimique à la chaux

Pour expliquer l'évolution du phosphate résiduel en fonction de la concentration initiale du


magnésium ou du calcium nous pouvons émettre l'hypothèse suivante :

Page : 27
Dosage, caractérisation et élimination des ions phosphates des eaux usées

 En présence du magnésium, le phosphate de calcium co-précipite avec la magnésie


Mg(OH)₂ avec des valeurs résiduelles inférieures à 1mg/l . Par ailleurs, dans le cas de nos
essais, le pH de traitement (inférieur à 10,5) n'est pas suffisant pour la formation complète
de l'hydroxyde de magnésium qui n’est significative qu’aux alentours de pH 10,5, et
pratiquement complète à un pH de 11 à 11,5. Ce qui explique la diminution du rendement
d'élimination des phosphates à teneur initiale croissante de magnésium et à dose constante
de chaux.
 Le calcium, lorsqu'il est présent en excès en présence d'une base (la chaux dans notre cas),
permet d'aboutir à la formation d'un précipité peu soluble qui est l'hydroxyapatite
Ca₁₀(PO₄)₆(OH)₂. Ainsi, l'augmentation de la teneur initiale des ions calcium permet
d'avantage la précipitation de ce composé.

b) Précipitation par Al³⁺ et Fe³⁺

 Précipitation de phosphates d’aluminium


En présence d’Al, le pH optimum pour la précipitation des phosphates se situe entre θ et θ, η
(Figure 13) [37]. Cependant, pour une élimination plus efficace, le pH de la solution doit être
légèrement supérieur pour anticiper une baisse de pH causée par un excès de sel d’aluminium.
Selon Deronzier et Choubert [38], plus le ratio molaire Al/P est élevé, meilleur est le rendement.
Un rendement de 95% est atteint pour un ratio molaire Al/P égal à 2,3 selon ces mêmes auteurs.
Pour un abattement de la pollution phosphatée en dessous du seuil réglementaire de 2 mgP.L-
1, un ratio Fe ou Al/P compris entre 1.5 et 2 est cependant nécessaire [39]. Le sel d'aluminium
le plus employé industriellement est le sulfate qui en précipitant les ions HPO₄² ̄ donne la
réaction suivante :

Al₂(SO₄)₃ + 2 HPO₄² ̄ → 2 AlPO₄ + 2 H⁺ + 3 SO₄² ̄

Cependant, certaines stations de traitement devant faire face à des effluents acides utilisent
l’aluminate de sodium (Na₂Al(OH)₄). Pour les deux types de sels (sulfates d’aluminium et
aluminate de sodium), des réactions parasites peuvent survenir, notamment les ions aluminium
peuvent précipiter parallèlement avec les ions hydroxydes et les ions carbonates de l’eau pour
former des précipités d’hydroxyde d’aluminium. Ainsi, si dans les conditions de stœchiométrie,
l’ion aluminium (Al³⁺) réagit avec un ion phosphate (PO₄³ ̄ ), dans la réalité, il faut avoir recours
à un dosage en excès pour tenir compte de ces réactions parallèles.

Figure 13 : Variation de la solubilité des phosphates de Ca, Al et Fe en fonction du pH [37]

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Dosage, caractérisation et élimination des ions phosphates des eaux usées

 Précipitation de phosphates de fer

La précipitation des sels de fer avec les phosphates des eaux reste un exercice complexe du fait
du double degré d’oxydation possible des ions de fer, de l’interférence possible du système des
équilibres carboniques et de l’adsorption possible sur les hydroxydes. En plus de la
concentration des sels de fer en solution, la connaissance de concentration en oxygène de la
solution, la maîtrise du pH sont des facteurs qui gouvernent le rendement des réactions
chimiques entre les sels de fer et les phosphates. Le pH optimal pour ces réactions est compris
entre 5 et 6. Les sels généralement utilisés sont le chlorure ferrique (FeCl₃) et le chlorosulfate
ferrique (FeClSO₄) encore appelé Clairtan. Les réactions chimiques conduisant à la formation
de strengite (FePO₄.2H₂O) suivant les réactions suivantes :

FeCl₃ + NaH₂PO₄ + 2H₂O FePO₄ .2H₂O + NaCl + 2HCl

FeSO₄Cl + NaH₂PO₄+ 2H₂O FePO₄.2H₂O + NaCl + H₂SO₄

Le sulfate ferreux (FeSO₄) peut être également utilisé. Son utilisation donne lieu à la formation
du précipité Fe₃(PO₄)₂.8H₂O (vivianite) selon la réaction suivante :

3 FeSO₄ + 2 NaH₂PO₄ + 8H₂O Fe₃(PO₄)₂.8H₂O + Na₂SO₄+ 2H₂SO₄

Par ailleurs, les ions ferriques ajoutés précipitent en parallèle avec les ions hydroxydes et les
ions carbonates de l’eau pour former des précipités d’hydroxydes de fer.

Fe³⁺ + 3OH ̄ Fe(OH)₃

Fe³⁺ + 3HCO₃ ̄ Fe(OH)₃ + 3 CO₂

Ces réactions « parasites » diminuent le nombre de sites disponibles pour les phosphates [40].
Ainsi, si en théorie, une mole de Fe est nécessaire pour précipiter une mole de P, en pratique,
le rapport molaire à appliquer Fe/P est supérieur pour tenir compte de ces réactions « parasites
». Le dosage à appliquer est un dosage en excès comme c’est le cas avec les sels d’Aluminium.
Tous ces phénomènes n’étant pas isolés, l’hydroxyde de fer produit peut réagir de nouveau avec
les orthophosphates selon la réaction ci-dessous. L’effet de cette réaction est l’augmentation de
l’alcalinité des eaux et la réduction des orthophosphates.

PO₄³ ̄ + Fe(OH)₃ FePO₄ + 3 OH ̄

Des ratios molaires Fe/P compris entre 1 à 7,5 ont été décrits comme optimum. La quantité de
fer nécessaire à précipiter le phosphore est supérieure à la quantité d’aluminium [41]. Les
recommandations américaines font état d’un rapport molaire Al/P de β et Fe/P de γ pour obtenir
un abattement de λη%. Le même abattement est obtenu avec un rapport Al/P de 2,3 dans les
travaux de Deronzier et Choubert (2004). Le choix du réactif dépendra du prix de ce dernier et
de l’utilisation des boues, l’aluminium étant considéré comme plus toxique pour un usage en
agriculture [42].

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Dosage, caractérisation et élimination des ions phosphates des eaux usées

5. Avantages d’élimination des ions phosphatés


Les investissements en faveur du traitement des eaux usées urbaines se justifient non seulement
au regard des avantages sanitaires et environnementaux qu’ils présentent, mais aussi en raison
de leurs incidences positives sur le développement socio-économique. Le développement du
traitement des eaux usées a produit les avantages suivants :

 De l’eau propre pour des milliers d’hectares de terres irriguées et la production de


cultures à forte valeur ajoutée
 La mise en valeur du secteur du tourisme et des loisirs nautiques
 La réduction du risque lié à la diminution de la valeur des exportations de produits
agricoles en raison de possibles réclamations concernant l’irrigation avec des eaux
usées ;
 Une compétitivité accrue des produits nationaux non polluants et de qualité sur les
marchés extérieurs
 Une augmentation du nombre d’emplois liés aux exportations et au secteur du tourisme
 L’amélioration de la qualité des plans d’eau utilisés en tant que sources de
l’approvisionnement en eau. En outre, le développement du traitement des eaux usées
urbaines a également permis
 La récupération et l’utilisation du méthane pour la production d’énergie et
l’approvisionnement en gaz domestique, et donc la réduction des émissions de GES
 L’utilisation des eaux usées, non seulement à des fins d’irrigation, mais aussi à des fins
industrielles, entre autres.
 Recycler et récupérer les éléments valorisables des eaux usées
 Protéger la santé écologique du milieu récepteur
 Protéger la santé publique des populations qui entrent en contact avec les effluents
 D’étudier et de concevoir des installations pour la réutilisation des eaux usées traitées.
 D’évaluer l’impact environnemental

6. L’utilisation du phosphore et l’état actuel des ressources naturelles

Le phosphore est l’un des 19 éléments strictement indispensables aux organismes vivants
quelles que soient la place qu’ils occupent dans l’arbre de l’évolution. Aucun organisme
vivant, et « voulant » le rester, n’échappe à l’utilisation de phosphore [43].
Elément clé de toute vie, le phosphore intervient dans la majorité des grands cycles
biogéochimiques. C’est pourquoi c’est dans le domaine du vivant, et non dans celui de
l’industrie, que se produisent les grands flux planétaires de phosphore originaire des sols. Il en
est de même pour le phosphore extrait des mines, puisque c’est son utilisation en agriculture
comme engrais qui représente son débouché majeur en termes de tonnage (80% de la quantité
totale extraite). Le volume de ce débouché devrait d’ailleurs croître. A l’échelle temporelle
humaine, le phosphore n’est pas une ressource renouvelable ; il convient donc d’en assurer une
gestion parcimonieuse pour autoriser un développement planétaire durable. La collecte de biens
alimentaires doit s’inscrire dans un contexte de durabilité [44], non seulement en termes de
production mais surtout en termes de développement. La notion de développement durable,
introduite par Mme G. H. Brunland en 1987, propose un objectif de développement qui répond
aux besoins économiques de l’ensemble des habitants de la planète, de façon aussi égalitaire
que possible, sans pour autant compromettre les chances des générations futures, notamment
sur le plan de la santé et de l’environnement.

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Dosage, caractérisation et élimination des ions phosphates des eaux usées

La problématique et les enjeux concernant le phosphore sont simples :


• réduire les sorties de phosphore agricole vers les eaux de surfaces pour lutter contre
l’eutrophisation des eaux afin de raisonner les apports de façon optimum pour minimiser les
coûts de production et pour maintenir la fertilité

• l’estimation de la durée d’exploitation des réserves en phosphore est variable, aujourd’hui 40


millions de tonnes de P₂O₅ sont extraites par an, les réserves ne seraient estimées qu’à un peu
plus d’un siècle.
La qualité de la roche extraite va diminuer et le coût d’extraction augmenter pour 3 raisons :
 Les ressources en phosphore sont limitées et diminuent en qualité et en accessibilité
 L’augmentation de la population mondiale, particulièrement aux endroits où le sol est
pauvre, qui aura besoin d’augmenter ses rendements à l’hectare et donc sa
consommation de phosphore sous forme d’engrais
 La pression pour éliminer les métaux lourds de tous les produits à base de phosphore
(même les engrais) dérivé de roches extraites dans les mines va entraîner une
augmentation du prix d’extraction.

L’estimation à long terme de la consommation de phosphore est très difficile à établir ; elle
dépend de facteurs tels que le développement du marché économique et de la politique menée.
La durée d’exploitation des réserves est estimée quant à elle entre 60 et 130 ans pour la plupart
des ressources, mais 100 ans de plus peuvent être ajoutés avec des prévisions de consommation
raisonnable. Il devient donc nécessaire de valoriser le phosphore contenu dans les effluents, à
titre d’exemple les nutriments apportés par les rivières dans la mer du Nord ont augmenté de
202 000 tonnes d’azote et 15 000 tonnes de phosphore en 1950 à 918 000 tonnes d’azote et 100
000 tonnes de phosphore en 1980 [45]. Pour économiser les ressources naturelles, il faudra dans
un futur proche agir à la fois sur la consommation de phosphore et sur la valorisation du
phosphore perdu dans les sols, au fond des océans, ou dans les décharges. Ainsi, le phosphore
des effluents représente une quantité non négligeable. La valorisation du phosphore peut se
faire sous différentes formes, notamment sous forme d’un précipité de phosphate de calcium.
Le prochain paragraphe va être consacré à l’étude de quelques phosphates de calcium qui nous
intéressent et que nous allons rencontrer tout au long de notre travail.

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Dosage, caractérisation et élimination des ions phosphates des eaux usées

III. RESULTATS ET DISCUSSIONS

1. Paramètres physico-chimiques

a) La température

La température est un facteur écologique important des milieux aqueux. Son élévation peut
perturber fortement la vie aquatique (pollution thermique). Elle joue un rôle important dans la
nitrification et la dénitrification biologique. La nitrification est optimale pour des
températures variant de 28 à 32 °C par contre, elle est fortement diminuée pour des
températures de 12 à 15°C et elle s’arrête pour des températures inférieures à 5°C [46].

b) L’odeur

L'eau d'égout fraîche à une odeur fade qui n'est pas désagréable, par contre en état de
fermentation, elle dégage une odeur nauséabonde. Une odeur nauséabonde indique une eau
qui commence à fermenter par stagnation soit dans le réseau d’égout soit avant son rejet [47].

c) La couleur

Elle est normalement grisâtre. La couleur noire indique une décomposition partielle. Les
autres teintes sont d’origine industrielle. Une eau pure observée sous une lumière transmise
sur une profondeur de plusieurs mètres émet une couleur bleu clair car les longueurs d’ondes
courtes sont peu absorbées alors que les grandes longueurs d’onde (rouge) sont absorbées très
rapidement [48]. Elle est dite apparente quand les substances en suspension y ajoutent leur
propre coloration.

d) Le potentiel d’Hydrogène (pH)

Les organismes sont très sensibles aux variations du pH, et un développement correct de la
faune et de la flore aquatique n’est possible que si sa valeur est comprise entre 6.5 et 8.5.
L’influence du pH se fait également ressentir par le rôle qu’il exerce sur les autres éléments
comme les ions des métaux dont il peut diminuer ou augmenter leur mobilité en solution
biodisponible et donc leur toxicité. Le pH joue un rôle important dans l’épuration d’un
effluent et le développement bactérien. [49]. La nitrification optimale ne se fait qu’à des
valeurs de pH comprises entre 7.5 et 9. La mesure électrique quoique délicate peut seul
donner une valeur exacte car elle est indépendante du potentiel d’oxydoréduction, de la
couleur du milieu, de la turbidité et des matières colloïdales [50]. L’acidité, la neutralité ou
l’alcalinité d’une solution aqueuse peut s’exprimer par la concentration en H₃O⁺ (noté H⁺
pour simplifier).

e) La turbidité

La turbidité est inversement proportionnelle à la transparence de l’eau, elle est de loin le


paramètre de pollution indiquant la présence de la matière organique ou minérale sous forme

Page : 32
Dosage, caractérisation et élimination des ions phosphates des eaux usées

colloïdale en suspension dans les eaux usées. Elle varie suivant les matières en suspension
(MES) présentes dans l’eau. La turbidité des effluents résiduaires et des eaux polluées est en
générale très élevée, elle ne peut de ce fait être exprimée en gouttes de silice ou de mastic. La
turbidité est donc définie par absorptiomètre [51].

f) Débit

Le principal intérêt de la mesure du débit est le fait qu’il permet de quantifier la pollution
rejetée par l’intermédiaire de < l’équivalant habitant > qui exprime le volume d’eau usée
moyen déversé par habitant et par jour [52].

g) La conductivité électrique (CE)

La conductivité est la propriété que possède une eau à favoriser le passage d’un courant
électrique. Elle fournit une indication précise sur la teneur en sels dissous (salinité de l’eau).
La conductivité s’exprime en micro Siemens par centimètre (S.cm-1), elle est l’inverse de la
résistivité qui s’exprime en ohm par centimètre. La mesure de la conductivité permet
d’évaluer la minéralisation globale de l’eau [53]. Sa mesure est utile car au-delà de la valeur
limite de la salinité correspondant à une conductivité de 2500 μS/cm, la prolifération de
microorganismes peut être réduite d’où une baisse du rendement épuratoire [54].

h) Les matières en suspension (MES)

Elles représentent, la fraction constituée par l’ensemble des particules, organiques (MVS) ou
minérales (MMS), non dissoutes de la pollution. Elles constituent un paramètre important qui
marque bien le degré de pollution d’un effluent urbain ou même industriel. De plus, ces MES
peuvent être de nature organique et entraîner les nuisances associées aux molécules
organiques [55].

i. Les matières volatiles en suspension (MVS)

Elles représentent la fraction organique de MES et sont obtenus par calcination de ces MES à
525 °C pendant 2 heures. La différence de poids entre les MES à 105 °C et les MES à 525 °C
donne la < la perte au feu > et correspond à la teneur en MVS en (mg/L) d’une eau [56].

ii. Les matières minérales (MMS)

Elles représentent le résultat d’une évaporation totale de l’eau, c’est-à-dire son <extrait sec>
constitué à la fois par les matières en suspension et les matières solubles telles que les
chlorures, les phosphates, …etc.

L’abondance des matières minérales en suspension dans l’eau augmente la turbidité, réduit la
luminosité et par ce fait abaisse la productivité d’un cours d’eau, entrainant ainsi une chute en
oxygène dissous et freinant les phénomènes photosynthétiques qui contribuent à la réaération
de l’eau. Ce phénomène peut être accéléré par la présence d’une forte proportion de matières
organiques consommatrices d’oxygène [57].

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Dosage, caractérisation et élimination des ions phosphates des eaux usées

2. Paramètres chimiques

a) La demande biochimique en oxygène (DBO5)

C'est la quantité d'oxygène consommée à 20 °C et à l'obscurité pendant un temps donné pour


assurer par voie biologique l'oxydation des matières organiques présentes dans l'eau. On
utilise conventionnellement la DBO5, c'est-à-dire la quantité d'oxygène consommé après 5
jours d'incubation. La DB05 n'est représentative normalement que de la pollution organique
carbonée biodégradable [58].

b) La demande chimique en oxygène (DCO)

La DCO correspond à la consommation globale à chaud de l'oxygène du dichromate de


potassium et est représentative de la majeure partie des composés organiques ainsi que des
sels minéraux oxydables. On utilise parfois la DCOAD qui correspond à la demande chimique
en oxygène de l'échantillon après une décantation de 2 heures [59].

c) Carbone organique totale (COT)

Il représente la teneur en carbone lié à la matière organique, et repose sur une mesure de C0₂
après oxydation complète. Cette mesure, rapide et ne nécessitant qu'un volume réduit
d'échantillon, est par contre difficilement corrélable avec les mesures précédentes. D'autre
part, dans la majorité des cas l'élimination des matières en suspension est nécessaire avant le
dosage [60].

3. Paramètres biologiques

Ce qui caractérise la pollution des eaux, c’est que cette pollution referme un très grand risque
sanitaire pour les populations humaines et animales, représentant ainsi un grand danger sur les
écosystèmes et perturbe les modes de vie dans notre planète. La pollution biologique des eaux
est une pollution essentiellement microbienne, c'est-à-dire engendre par des micro-organismes
de taille très petite en générale. Les micro-organismes polluant les ressources en eau sont à
l’origine de maladies prenant en générale l’appellation d’infection d’origine hydrique.

Les organismes microbiens responsables de ces infections prennent quant à eux le nom
d’agents pathogènes, ceux-ci peuvent être de trois types :

 Virus : poliomyélite, Gastro-entérites virales


 Parasites : Helminthes, protozoaires
 Bactéries : vibrions, salmonelles [61]

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Dosage, caractérisation et élimination des ions phosphates des eaux usées

4. Paramètres de la pollution dissoute

a) Les matières azotées

L'azote se trouve dans l'eau usée sous forme organique ou ammoniacale dissoute. Il est
souvent oxydé pour éviter une consommation d'oxygène (O₂) dans la nature et un risque de
toxicité par l'ammoniaque gazeux dissous (NH₃), en équilibre avec l'ion ammoniac (NH⁴⁺)
[62]. La nitrification est une transformation chimique de l'azote organique par l'intermédiaire
de bactéries et elle passe par les étapes suivantes :

 N organique à NH⁴⁺ : ammonification


 NH⁴⁺ à NO² ̄ : nitritation par Nitrosomonas
 NO² ̄ à NO³ ̄ : nitratation par Nitrobacter

b) Les matières phosphorées

Le phosphore est présent dans l'eau sous plusieurs formes : phosphates, poly phosphates,
phosphore organique ... ; les apports les plus importants proviennent des déjections humaines
et animales, et surtout des produits de lavage. Les composés phosphorés sont indésirables
dans les réservoirs de distribution d'eau potable, parce qu'ils contribuent au développement
d'algues et plus généralement du plancton aquatique ; Agents d'eutrophisation gênant dans le
milieu naturel, les phosphates n'ont pas d'incidence sanitaire et les poly phosphates sont
autorisés comme adjuvants pour la prévention de l'entartrage dans les réseaux [63].

5. Choix du réactif

a) Les différents sels métalliques

Les réactifs utilisés pour la précipitation du phosphore dissous sont à base de fer, d'aluminium
ou de calcium.

Parmi les sels métalliques à base de fer, on distingue ceux associés au fer ferrique (fer III ou
Fe3+), et ceux associés au fer ferreux (fer II ou Fe2+). On peut notamment citer le chlorure
ferrique (FeCl3), le chlorosulfate (FeClSO4) et le sulfate ferreux (FeSO4).

Les sels métalliques à base d'aluminium les plus couramment utilisés sont le sulfate
d’aluminium (Al2 (SO4)3), l’aluminate de sodium (Na2OAl2O3), les polychlorures
d’aluminium (Al (OH)xCly), les polymères d’aluminium et les polyhydrochlorures mixtes
d’aluminium et de fer.

Les réactifs à base de calcium, principalement la chaux (CaO) ne sont utilisés que très rarement.

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Dosage, caractérisation et élimination des ions phosphates des eaux usées

En général, le coût des réactifs à base de fer est moindre que celui des réactifs à base
d'aluminium. Ainsi, même si ces derniers engendrent une surproduction de boue moins
importante, on c

hoisit de fonctionner avec du chlorure ferrique en raison de son prix.


Type Cout moyen du Quantité de Fe ou Cout moyen du Fe
réactif d’Al dans le produit ou d’AL
FeCl 122 €/tonne 14 % 871 €/tonne
FeClSO 114 €/tonne 12,5 % 912 €/tonne
Al 183 €/tonne 9% 2033 €/tonne

Tableau 4 : Coûts des réactifs, transport inclus [64].

b) Réactions de précipitation

La réaction dominante entre les ions ferriques et les phosphates (ici sous forme phosphate
monosodique) est :

FeCl₃+NaH₂PO₄ →FePO₄+NaCl+2HCl

En parallèle, il se déroule également des réactions parasites. En effet, les ions ferriques ajoutés
précipitent en parallèle avec les ions hydroxydes et les ions carbonates de l’eau pour former des
précipités d’hydroxyde de fer selon la réaction suivante :

Fe³⁺+3OH ̄→Fe (OH)₃

Fe³⁺+3HCO₃ ̄→Fe(OH)₃+3CO₂

Ainsi, si en théorie, une mole de Fe est nécessaire pour précipiter une mole de P, en
pratique, le rapport molaire à appliquer Fe/P est supérieur pour tenir compte de ces réactions «
parasites ». Le rapport molaire à choisir dépend de la concentration en phosphore initial et du
rendement d’élimination du phosphore souhaité.

c) Caractéristiques du chlorure ferrique

Forme Liquide
% en poids de fer dans le produit 14
Masse volumique (kg/L) 1,4 - 1,5
Précipités formés FePO₄ et Fe(OH)₃
Rapport molaire stœchiométrique Fe/P 1
Rapport massique stœchiométrique Fe/P 1,81
1 g de fer utilisé produit : 2,7g FePO₄ et 1,9 g Fe(OH)₃
1 g de P éliminé produit : 4,87 g de FePO₄
Tableau 5 : Caractéristiques de FeCl₃

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Dosage, caractérisation et élimination des ions phosphates des eaux usées

Ces valeurs sont obtenues a partir de la stœchiométrie donnée par les équations des réactions,
et en connaissant les masses molaires des différents constituants : Fe : 56 g/mol, P : 31
g/mol, FePO4: 151 g/mol, Fe(OH)3: 107 g/mol.

6. Prédiction du rendement d’élimination du phosphore

Pour l’eau usée, les variations du rendement d’élimination du phosphore par assimilation
seule sont principalement corrélées

 Au ratio DCO/P (ou DBO5/P)


 À l’âge de boue

Le rendement d’élimination augmente de manière quasi-linéaire lorsque DCO/P augmente : la


production de boue étant proportionnelle à la charge en DCO appliquée, une augmentation du
flux de DCO pour un flux constant de P provoque une augmentation du flux de P assimilé et
donc une meilleure élimination globale.

De plus, un faible âge de boue permet d’améliorer le rendement sur le phosphore, tandis que
les âges de boue très longs diminuent celui-ci.

Pour un ratio médian DCO/P de 70 g DCO/g P, le rendement d’élimination peut être de :

 38 % avec un âge de boues de 20 j


 65 % avec un âge de boues de 2 j

La concentration en MES n’influe que faiblement sur le rendement d’élimination du


phosphore. Plus la concentration est faible, meilleur sera le rendement.

Dans les eaux usées, le ratio DCO/Pt normal est compris entre 25 et 100.

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Dosage, caractérisation et élimination des ions phosphates des eaux usées

IV. CONCLUSION ET PERSPECTIVES

Notre travail a pour objectif l’amélioration de la qualité des eaux usées, particulièrement,
l’élimination du phosphore qui représente un problème principal de dégradation de l’état des
écosystèmes aquatiques. Afin de cerner au mieux la problématique du thème choisi,
l’élaboration d’une synthèse bibliographique a été nécessaire
Le phosphore plus que l ’azote est le facteur limitant de l’apparition de l’eutrophisation des
eaux. Bien que l’on constate un ralentissement des proliférations végétales, il existe une
volonté croissante de maîtrise des flux de phosphore. Après les efforts fournis pour diminuer
les flux de phosphore directement rejetés dans les eaux (sources ponctuelles), il convient à
présent de contrôler la pollution phosphorée diffuse qui est principalement d’origine agricole.
En effet, actuellement en France, il apparaît que l’agriculture au travers de la fertilisation est
le secteur d’activité qui apporte le plus de phosphore au milieu naturel. Mais en raison de
l’exportation par les cultures, le phosphore contenu dans les eaux est majoritairement
d’origine domestique. Les stations d’épuration urbaines situées en zones sensibles doivent
traiter la pollution phosphorée. Elles doivent donc être équipées d’un système de traitement
qui concentre le phosphore dans une phase et l’élimine ainsi de l’eau résiduaire. Parmi les
procédés existants, on retiendra les procédés de précipitation des phosphates (par des sels de
fer, des sels d’aluminium ou de la chaux) et les procédés de déphosphatation biologique
(concentration du phosphore dans les cellules des boues biologiques).
Le traitement chimique par la déphosphatation des eaux usées est très efficace mais n’est pas
un mode de gestion durable de la ressource en phosphate. En effet, de grandes quantités de
boues inutilisables pour un emploi agricole direct sont produites et il est nécessaire de les
stocker dans des sites d’enfouissement. La déphosphatation biologique n’est efficace que pour
des conditions de fonctionnement très contrôlées.
Dans le contexte économique actuel, les procédés de déphosphatation présentent un intérêt
économique certain. Pour une récupération durable des phosphates, il est intéressant de
s’intéresser de précipitation des phosphates moins coûteuse et écologique.
Cette étude bibliographique laisse apparaître plusieurs questions :
 Quelles sont les quantités de phosphore réellement transférées du sol vers les eaux ?
 Quelles sont les régions dont les sols sont saturés en phosphore ?
 Comment peut-on valoriser au mieux les boues riches en phosphore ?
 Quelle est l’efficacité agronomique du phosphore dans les différents co-produits issus
du traitement du lisier ?
La sensibilisation de l’opinion publique aux problèmes des nitrates a permis le développement
des procédés de traitement par nitrification/dénitrification, avec comme conséquences
négatives un déséquilibre NPK des engrais de ferme produits et une perte de richesse
fertilisante. A l’heure actuelle, on se focalise sur la concentration et l’exportation du
phosphore. Demain, ce seront de nouveaux enjeux : (sanitaire, métaux lourds). Aussi, plutôt
que de résoudre les problèmes environnementaux un à un, il serait souhaitable d’avoir une
vision plus globale de la gestion des effluents de porcherie. Et des orientations qui prendraient
en compte la problématique environnementale dans son ensemble, restent à explorer.

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Dosage, caractérisation et élimination des ions phosphates des eaux usées

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Dosage, caractérisation et élimination des ions phosphates des eaux usées

ANNEXES

ANNEXES 1 :

Figure 14 : Fabrication des principaux engrais phosphatés

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Dosage, caractérisation et élimination des ions phosphates des eaux usées

ANNEXES 2 :

Figure 15 : Mécanismes biochimiques au sein d’une bactérie déphosphatante et évolution simplifiée des
concentrations en ions P, polyphosphates, acides gras volatils et polyhydroxybutyrate entre phase
anaérobie et phase aérobie [65]

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