SUJET 2

Comment initier les enfants à l'équilibre alimentaire en

passant par l'apprentissage de la cuisine ?
Proposez des animations.

Ambre LIENARD B.D.N.H.S. 2

Travail de recherche présenté à :

Mme Bendennoune, discipline  : besoins nutritionnels

Mme Rimondi, discipline  : pratique culinaire

EDNH-MARSEILLE
30 mars 2020
Table des matières

INTRODUCTION......................................................................................................................................1
PARTIE 1- LA DIVERSIFICATION ALIMENTAIRE........................................................................................2
A-METTRE SES DOIGTS DANS LA BOUCHE..........................................................................................2
B- JOUER AVEC LA NOURRITURE........................................................................................................3
C- DEVORER DES YEUX ET « SENTIR » LE GOÛT..................................................................................4
PARTIE 2- STIMULER L’APPRENTISSAGE EN CUISINE..............................................................................5
A-LA CREATION PRODUCTRICE...........................................................................................................5
B- S’IMPLIQUER C’EST SE CONCENTRER.............................................................................................6
C- UN JEU D’ENFANT..........................................................................................................................6
PARTIE 3- APPRENDRE A CONSTITUER UNE ASSIETTE............................................................................7
A-GROUPES D’ALIMENTS : UN GÂTEAUX PEUT EN CACHER UN AUTRE.............................................7
C- LES PROGRAMMES DIETETIQUES POUR LES ENFANTS...................................................................8
D- C’EST DU TOUT CUIT......................................................................................................................8
CONCLUSION..........................................................................................................................................9
RESUME EN ANGLAIS.............................................................................................................................9
BIBLIOGRAPHIE.....................................................................................................................................10
WEBOGRAPHIE.....................................................................................................................................10
ANNEXES..............................................................................................................................................11
Atelier de cuisine diététique proposé par la maison de santé de Bellegardois :..............................11
Gâteaux au chocolat sans beurre, sans sucre avec des courgettes :................................................12
INTRODUCTION
L’enfance est une période charnière ou l’individu va se développer, à son rythme, en passant par des
étapes1, communes à tous les enfants. Certains comportements apparaîtront de manière innée, ce
sont des réflexes. D’autres sont acquis et nécessitent un apprentissage. Comme les habitudes
alimentaires, en grande partie influencées par l’entourage proche dans l’enfance.

Une étude menée par le Dr Taveras, publié sur le site Harvard medical school, suggère que les
habitudes prises à 1 an resteront les mêmes à l’âge de 6 ans 2. Les familles où l’enfant a été habitué
très jeune à manger fruits et légumes en consommera à l’âge de 6 ans. A l’inverse, un enfant qui n’y a
pas été habitué à 1 an aura tendance à ne pas en consommer à 6 ans. De plus, certains enfants
peuvent être réticents à tester de nouvelles saveurs ou des aliments inconnus. Là encore, il sera
important de pousser l’enfant à dépasser ses a priori et ses angoisses par des méthodes adaptées 3.

La pratique de la cuisine est une bonne occasion de découvrir de manière ludique de nouveaux
aliments et de former de bonnes habitudes alimentaires. Les enfants peuvent très tôt participer à la
confection de plats et pâtisseries. Savoir cuisiner permet de moins consommer d’aliments industriels
préparés, transformés. De plus, le rapport à l’alimentation est en lien avec la psychologie de
l’individu. Julie Bordet4 décrit l’alimentation comme « un acte chargé de sens, culturellement,
socialement et psychologiquement construit »5. Si l’enfant associe très tôt la cuisine à une activité
positive, dans le partage et la convivialité, il y reviendra plus facilement arrivé à l’âge adulte.

Mais alors comment initier les enfants à la cuisine ? Quelles sont les tâches que l’on peut leur confier
sans danger ? Comment leur apprendre de manière stimulante ? La première partie de ce travail
traitera de la diversification alimentaire à travers des activités culinaires, autour des 5 sens. La
seconde partie abordera l’apprentissage de la cuisine, les méthodes à employer pour stimuler les
enfants et leur donner envie d’apprendre. Enfin, la troisième partie abordera l’autonomisation de
l’enfant vis-à-vis de son assiette. Soit apprendre des gestes pas à pas, repérer des groupes d’aliments,
reconnaître une portion usuelle, cuisiner des légumes pour les apprécier.

1
J. Piaget et B. Inhelder, La Psychologie de l’enfant, Paris, PUF, 1966
2
Une série de 11 études publiées dans le journal « Pediatrics », étudiant 1500 enfants deleur première à leur
sixième année de vie ont permis de tirer ces conclusions.
3
, Catherine Saint Louis, Childhood Diet Habits Set in Infancy, Studies Suggest, quotation of Dr. Catherine
Forestell, new York times September 22014
4
Docteur en psychologie au CHUV de Lausane
5
Julie Bordet and Al., Alimentation et transmission mère-enfant, Champ psy 2011/2 (n° 60), pages 63 à 78

1
PARTIE 1- LA DIVERSIFICATION ALIMENTAIRE
La diversification alimentaire est une période qui débute selon l’OMS 6 après les 6 premiers mois
d’allaitement. Après cette période l’enfant consomme encore du lait, mais commence à explorer de
nouveaux aliments. Cette partie traitera des méthodes pour encourager la diversification alimentaire
depuis le bas âge jusqu’à l’enfance. En effet, à partir de l’âge de la néophobie alimentaire, il devient
plus difficile de faire goûter de nouveaux aliments à l’enfant. Alors comment donner envie aux
enfants de dépasser leurs a priori ?

A-METTRE SES DOIGTS DANS LA BOUCHE

Le sens du toucher est le premier lien que l’enfant va créer avec la nourriture. La succion étant le
geste déclencheur permettant la tétée. L’oralité est donc à la fois l’un des premier liens entre la mère
et l’enfant, mais aussi le premier lien avec les aliments au niveau de sa bouche. Et ce que l’enfant soit
allaité au sein ou au biberon. Mais arrivé à l’âge de la diversification alimentaire l’enfant peut aussi
toucher avec ses mains et découvrir le monde qui l’entoure. L’une des méthodes émergentes pour
favoriser la diversification est la « DME», la diversification menée par l’enfant. L’idée est de laisser
l’enfant s’alimenter par lui-même en choisissant lui-même ce qu’il veut toucher et mettre à la
bouche. Une analyse regroupant 5 études sur le sujet en vient à conclure que la DME semble avoir un
impact faible sur les préférences alimentaires, mais semble diminuer la prévalence d’obésité 7. Cette
familiarisation avec les textures permet d’éviter les aversions liées à des textures inconnues. A
l’heure du repas il est donc possible de présenter une assiette contenant divers aliments que l’enfant
pourra essayer. S’il mange peu, la prise de lait sera plus importante.

Quand l’enfant grandit et qu’il acquiert une meilleur motricité, il peut ainsi apprendre à modifier les
textures par lui-même. Cela peut lui permettre de découvrir comment diversifier ses expériences
gustatives en utilisant des aliments courants. Un atelier culinaire très simple et peu coûteux peut
alors se faire avec un simple sachet de carotte. En effet, le même aliment peut être sous forme de
lamelles, de bâtonnets, de râpé, de cubes, de mouliné, purée, ou velouté. Ce légume racine peu
coûteux peut alors devenir un apéritif, une entrée, un plat principal et servir de base à certains

6
OMS La nutrition chez le nourrisson et le jeune enfant Stratégie mondiale pour l’alimentation du nourrisson et
du jeune enfant, 16 avril 2002
7
Amy Brown and Al, Baby-Led Weaning: The Evidence to Date, Pubmed, 2017.

2
desserts. Concernant les enfants trop jeunes pour tenir un couteau, l’expérience peut se faire à l’aide
d’un mixeur (sous supervision d’un adulte) et avec une fourchette (pour la purée). Cet exercice est un
bon moyen d’apprendre à ne pas s’ennuyer et se lasser gustativement ainsi qu’à voir la cuisine
comme un instant créatif et amusant.

B- JOUER AVEC LA NOURRITURE

Une enquête, nommée « Opaline », menée par l’INRA8 démontre que la diversification des saveurs a
un impact positif sur la capacité de l’enfant à introduire de nouveaux aliments dans ses repas. Ainsi il
semble important de faire connaître chaque jour un aliment nouveau. Surtout concernant les fruits
et légumes que les enfants sont plus réticents à avaler. La saveur amère et l’odeur des légumes verts
pourrait être en cause. Mais, fait intéressant, au plus un légume est proposé au plus il a de chance de
finir par être apprécié par l’enfant. De plus, plus la variété de fruits et légumes proposés est
importante, plus l’enfant a de chance de les accepter.

Un atelier de découverte des saveurs par la cuisine peut être proposé dès six ans 9 pour découvrir les
4 saveurs principales et apprendre à marier les goûts. Il sera alors proposé aux enfants de faire un
appareil à gâteau, type gâteau au yaourt pour 4 parts. L’appareil de base sera déposé dans des petits
4 moules à cupcake en silicone. Des ingrédients contenant les 4 saveurs seront alors proposés
librement aux enfants. Par exemple : du cacao en poudre amère, des groseilles, de la banane, des
éclats de caramel au beurre salé. Les enfants pourront alors tenter de marier les saveurs et tester le
goût de leurs créations. Quand les gâteaux seront cuits, il peut être intéressant de les couper en
morceaux et que chaque enfant goûte ce que les autres ont essayé de faire. Ce moment de
préparation culinaire permettra de montrer que l’on peut « jouer » avec les saveurs et qu’être
curieux en cuisine est intéressant.

8
INRA, étude Opaline, observatoire des préférences alimentaires du nourrisson et de l’enfant, Lettre d’OPALINE
n°19 janvier 2013
9
Ou avant avec l’aide d’un adulte à chaque étape, selon le développement individuel de chaque enfant.

3
C- DEVORER DES YEUX ET « SENTIR » LE GOÛT

La faim est facilement stimulée quand l’on voit un fruit très coloré, une assiette bien présentée. Un
beau met c’est aussi un plaisir visuel et olfactif. Les japonais dans cet esprit, pratiquent l’art de la
contemplation et regardent ce qu’ils mangent en prenant le temps d’apprécier leur plat, par la vue,
l’odeur, le goût. Le phénomène de rassasiement par les capacités sensorielles est appelé
« rassasiement sensoriel spécifique » ou « RSS10 ». L’aspect olfactif joue un rôle dans cette satiété,
tout comme l’aspect visuel. La simple représentation d’une image de nourriture révèle sous IRM
l’activation du cortex orbito-frontal 11. Apprendre à composer une belle assiette c’est à la fois un
plaisir créatif, permettant de s’exprimer, mais aussi l’occasion d’apprendre que rien ne vaut un plat
fait maison. En effet, la forte consommation de produits transformés nuit à la santé, provoquant plus
facilement des problèmes cardiovasculaires 12 et de poids. En effet des études suggèrent que les
aliments ultra transformés poussent à manger davantage 13. Pour cela il faut donc cuisiner le plus
souvent possible.

Pour les enfants, une assiette de type gastronomique peut sembler impossible à réaliser. Leur
proposer de réaliser un plat présenté comme dans les grands restaurants peut ainsi être une idée
excitante qui les motivera. Le principe est simple : mettre les petits plats dans les grands et
apprendre à décorer son assiette.

REALISATION DE l’ATELIER
14
Ingrédients Du riz, des carottes râpées, des œufs, des tomates cerises et du vinaigre
balsamique et de l’huile d’olive
Etape 1 Mettre les carottes râpées au fond d’un bol et placer le riz une fois cuit par-
dessus. Démouler dans une assiette. Placer une tomate cerise dessus.
Etape 2 Casser et cuire les œufs en omelette avec des dès de tomate et l’huile d’olive.
Etape 3 Rouler l’omelette sur elle-même, formant un tube, et la couper en deux. Puis
disposez un ou deux rouleaux debout sur l’assiette 15.
Etape 4 Décorer en posant des gouttes de vinaigre balsamique sur le rebord de l’assiette.

NB : Pour les plus experts il est même possible de réaliser une petite sauce au yaourt grec et
ciboulette pour agrémenter le riz.

10
Rolls BJ, Rolls TE, Rowe EA, Sweeney K. Sensory specific satiety in man. Physiol Behav 1981;27:137–42
11
F. Bellisle, INRA, Faim et satiété, contrôle de la prise alimentaire, EMC-Endocrinologie 2 (2005) 179–197
12
Bernard Srour and Al, Ultra-processed food intake and risk of cardiovascular disease: prospective cohort
study, British medical journal, 2019
13
Hall KD and Al, Ultra-Processed Diets Cause Excess Calorie Intake and Weight Gain: An Inpatient Randomized
Controlled Trial of Ad Libitum Food Intake, Pubmed, 2019.
14
Selon le nombre d’élèves et l‘âge
15
Selon l’âge de l’enfant et ses besoins en protéines. 10g de protéines par tranche d’âge.

4
PARTIE 2- STIMULER L’APPRENTISSAGE EN CUISINE
L’autonomie en cuisine s’acquiert tout au long de l’enfance. Les gestes les plus simples sont
reproduits par mimétisme et imitation de gestes observés. Le mimétisme est « une reproduction
machinale et inconsciente, de gestes et d'attitudes des gens de l'entourage 16 ». Le psychologue
Piaget, auteur de la théorie des phases du développement de l’enfant, estimait que l’imitation
débutait vers la première année de vie 17. Cette partie traitera du système cognitif de l’enfant et de
méthodes utilisées pour favoriser l’apprentissage des enfants.

A-LA CREATION PRODUCTRICE

L’apprentissage peut paraître inné. Il nécessite néanmoins un bon pédagogue qui connaît les
techniques pour stimuler l’apprentissage chez l’enfant. Deux chercheurs, auteurs de nombreuses
publications, Anne Nelly Perret Clermont, et Marcello Giglio 18, ont développé une théorie selon
laquelle un enfant ne peut apprendre que s’il participe à son processus d’apprentissage 19. Cela
passerait par l’outil de la création. Le concept part du principe que la création est un cercle vertueux.
L’enfant doit d’abord trouver comment il va créer l’activité propice à son apprentissage. Une fois
validé par un adulte (professeur, parent, animateur) l’activité permet à l’enfant d’apprendre à travers
sa création. Ce qu’il a appris dans sa création pourra ensuite être réutilisé pour passer à une autre
étape, un autre apprentissage. L’activité culinaire permettra d’apprendre aux enfants à cuisiner des
recettes équilibrées qu’ils auront envie de reproduire et de refaire chez eux avec leurs parents.

Voici un exemple d’atelier en 5 étapes selon la méthode « créer et apprendre » :

ETAPES DESCRIPTION APPLICATION

Etape 1 : Présentation de l’activité à réaliser  Exemple : Faire un dessert avec des fruits

Etape 2  Tâche de création (en groupe ou seul) et Décision de la recette, de la marche à suivre,
correction validation par l’adulte référent des ustensiles à utiliser. (Selon âge)

Etape 3  Réalisation, mise en œuvre Séance de cuisine supervisée par un adulte et

Etape 4  Discussion réflexive avec les enfants
dégustation
Qu’ont-ils appris ? (une banane s’écrase bien,
une fraise moins. Comment éplucher une
orange. Faire cuire une pomme permet de
faire une compote etc.)

Etape 5  Présentation/ enseignement sur des Une nouvelle méthode de découpe, une
16
Collectif d’auteurs, définition de « mimétisme » Larousse 2019
17
Piaget, J. (1962). Play, dreams, and imitation in childhood. New York: Norton.
18
Tout deux respectivement, Docteurs, Professeur émérite en psychologie et professeur en créativité et
collaboration en éducation, de l’Université de Neuchâtel en Suisse
19
Anne Nelly Perret Clermont, et Marcello Giglio, l’acte créatif au cœur de l’apprentissage, enjeux
pédagogiques, 13, 16-17 2009

5
 points que les enfants souhaitaient méthode de cuisson, la réalisation d’un
approfondir pour un prochain dessert avec d’autres ingrédients, un plat qui
atelier/cours pourrait précéder le dessert. Selon les
demandes.

B- S’IMPLIQUER C’EST SE CONCENTRER

La concentration est une qualité variable. Chez les enfants elle est en cours de développement. La
concentration est définie comme « Action de faire porter toute son attention sur un même objet »20.
D’après des études sur des élèves de primaire entre 6 et 11 ans par l’INSERM 21, le niveau d’attention
des élèves semble le plus haut le jeudi et le plus bas le lundi. Le pic des capacités est à 11H20.
Le pourcentage de rétention du contenu informatif après 24H est très différent selon si l’on participe
ou non. Un cours magistral ne fait retenir que 5% de l’information, la mise en pratique 75%.
L’application immédiate et la transmission fait retenir 90% du contenu.

Dans cet esprit certaines écoles22 proposent aux enfants de préparer leur propre repas équilibré.
Dans un premier temps les règles d’hygiène nécessaires sont expliquées aux élèves. Ensuite les
élèvent discutent et votent le repas qu’ils vont préparer. Le repas est ensuite préparé à la fois sous
supervision du personnel de cantine, mais également par les parents et grands-parents. Cette idée
propose une transmission intergénérationnelle qui pourra continuer à la maison.

C- UN JEU D’ENFANT

Les publicitaires l’ont bien compris, pour vendre, rien de tel que les présenter dans des jeux vidéo
gratuits sur téléphone, ou d’offrir des jouets dans les menus enfants 23. Mais cette fabuleuse capacité
à toujours être partant pour un jeu peut être utilisée pour apprendre à cuisiner. L’UNICEF a ainsi créé
un programme « apprendre par le jeu »24, définissant que le jeu a 5 règles essentielles : Il est joyeux,
il a du sens, il implique une participation active, une interaction sociale, et son processus est itératif.
Pour créer un atelier culinaire il suffit de s’inspirer des jeux auxquels les enfants jouent déjà.

On propose souvent aux enfants de colorier, de dessiner, de coller des perles sur une feuille. Il est
alors possible de leur proposer un atelier de dessin dans l’assiette avec des aliments « bons pour la
santé ». Ces ateliers par le jeu présenteront la cuisine non pas comme une corvée mais comme un
amusement. Afin de créer une émulation, tout jeu comporte une récompense pour le gagnant. Les
plus belles assiettes pourraient être prises en photos et partagées ou affichées.

20
Collectif d’auteur, Larousse 2019
21
Expertise collective, INSERM, rythmes de l’enfant de l’horloge biologique au rythmes scolaires
22
https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/cholet-49300/51-eleves-de-cm-ont-prepare-un-repas-equilibre-
la-cantine-1304747
23
Claire Masserot et Joël Brée, management et avenir N37, Cairn info 2010
24
’UNICEF Section de l’éducation, Division des programmes, apprendre par le jeu 2018

6
PARTIE 3- APPRENDRE A CONSTITUER UNE ASSIETTE
A l’âge de la néophobie alimentaire, les enfants refusent de plus en plus de découvrir de nouveaux
aliments et « boudent » particulièrement ceux qui sont bons pour la santé. Les ateliers culinaires
sont là pour les aider à dépasser leurs a priori en partant des recettes qu’ils aiment, mais modifiées
pour être saines. C’est le sujet de cette dernière partie

A-GROUPES D’ALIMENTS : UN GÂTEAUX PEUT EN CACHER UN AUTRE

Pour que l’enfant reconnaisse un repas équilibré il doit pouvoir différencier les groupes d’aliments et
leurs qualités. Pour les tout-petits, avant 3 ans, les activités doivent avant tout être visuelles. A cet
âge où l’on travaille sa motricité fine, la cuisine est un double outil pour apprendre du vocabulaire et
travailler sa préhension.

Exemple d’atelier de gâteau au yaourt sans sucre pour les enfants de 3 ans :

Préparation  Disposer sur une table les ingrédients de la recette 25 

Etape 1  demander aux enfants de nommer les produits.

Etape 2  Présenter les 7 grandes familles d’aliments (produits laitiers, VPO, féculents, produits
laitiers, corps gras, boissons, sucre) par des images sur une feuille à faire passer, une
affiche ou des dessins. Interroger les enfants pour savoir à quelle famille appartiennent
les aliments sur la table.

Etape 3  A tour de rôle, chaque enfant viendra déposer un ingrédient dans le saladier pour faire
l’appareil à gâteaux26.
Etape 4  Cuisson, dégustation. Il sera intéressant de demander aux enfants ce qu’ils pensent de
ce gâteau sans aucun sucre ajouté, composé de fruits bien meilleurs pour la santé.

Cet atelier peut être décliné avec des recettes salées sans sucre, tel que des muffins à la courgette,
des gâteaux de potiron aufromage, des cakes au thon. Pour remplacer l’effet glaçage/ chantilly, des
crèmes (asperge, tomate etc) et fromages peuvent être dressés avec une poche à douille.

25
- 3 pommes (fruits)
-1 yaourt nature (produit laitier)
-100g de farine (produit type féculent)
-2 œufs entiers (produit animal)
-50g de maïzena (Produit type féculent)
1 sachet de levure chimique (aide pour la cuisine)
26
Possibilité d’incorporer des blancs en neige, selon le matériel et les conditions.

7
C- LES PROGRAMMES DIETETIQUES POUR LES ENFANTS

Les acteurs de la santé le savent : il ne faut pas seulement informer les adultes, mais également les
enfants. En marketing, les enfants sont aussi appelés « premiers prescripteurs ». Traduction : ce sont
eux qui remplissent le chariot de leurs parents dans les supermarchés.
Certaines entreprises ont décidé de mener des ateliers de cuisine et diététique pour les enfants.
Comme l’entreprise «ma cuisine diététique ». L’entreprise «Louise Rosier27» propose à la fois des
stages extra scolaires mais aussi des programmes d’éducation à la nutrition en milieux scolaires.

Sur le plan régional en 2015, dans le cadre du parcours « cœur scolaire », Fabienne Cima,
diététicienne au CHU de Rennes, a développé des ateliers 28 autour de la prévention cardiovasculaire
pour les enfants. Par ces ateliers, elle explique comment aider les enfants à différencier les groupes
d’aliments, à repérer ce qu’est une portion de fruit et à mettre en place la recommandation « 5 fruits
et légumes par jours ».
A l’échelle nationale, depuis 2018, le « plan mercredi » a été lancé par le gouvernement français pour
permettre aux enfants d’élargir leurs activités périscolaires. Certaines villes, comme Le Teich ,dans le
bassin d’Arcachon, proposent de la prévention autour de la diététique et de la cuisine 29.

D- C’EST DU TOUT CUIT

En dehors des ingrédients, ce sont les cuissons qui vont déterminer la valeur nutritive et l’apport
énergétique d’un plat. C’est une bonne idée d’apprendre aux enfants à cuisiner des frites de panais,
des churros de courgette ou des chips de betteraves. Mais la friture, très grasse et calorique n’est pas
une bonne habitude à prendre et doit rester occasionnelle.

Pour les frites ou chips de légumes il est possible d’opter pour une cuisson au four. Un simple filet
d’huile suffira. Lorsque vous pensez à faire des rouleaux frits, des beignets, des chaussons, pensez
plutôt aux rouleaux et bouchées vapeurs. La cuisson à la vapeur est sans matière grasse.
Lorsque vous avez une viande à faire cuire, préférez l’huile d’olive. La cuisson au grill, à la plancha et
au wok préserve les vitamines et permet d’utiliser peu ou pas d’huile.

27
https://www.louiserosier.com/enfant-nutrition-ecole-cuisine
28
Disponibles en PDF sur le site «  fedecardio.org » :
https://www.fedecardio.org/sites/default/files/image_article/atelier_dietetique.pdf
29
Commune de Le Tech, Projet Educatif Territorial « Plan Mercredi » 2018-2021, septembre 2018

8
CONCLUSION
L’apprentissage de la cuisine permet de s’éveiller aux 5 sens, en s’appropriant les aliments et en
explorant les possibles. La cuisine permet de participer à la diversification alimentaire bien au-delà
des premiers mois, leur permettant de savoir quels légumes cuisiner, quels épices peuvent donner du
goût, comment composer une assiette qui donne envie. Ces activités leur permettront de se tourner
plus volontiers vers du fait maison et de cuisiner de manière autonome en grandissant. Afin de
stimuler l’apprentissage en cuisine il faudra rester ludique, respecter le rythme de l’enfant, et lui
proposer de s’impliquer, de prendre des décisions, et d’être curieux.
Les groupes d’aliments peuvent être découverts à travers des recettes agréables au palais et
équilibrées. L’enfant pourra alors associer plaisir et équilibre alimentaire. Les enfants doivent être
incités par la cuisine à reproduire des recettes avec des ingrédients et des cuissons différentes afin
d’acquérir des réflexes alimentaires sains dans leur vie adulte. Enfin il est possible d’agir à toutes les
échelles, que ce soit en tant que professionnels ou par des initiatives publiques, en créant des
programmes pour apprendre aux enfants à bien manger en cuisinant.

RESUME EN ANGLAIS
Cooking is a wonderful tool to promote early learning activities and learning process. Cooking helps
children acquiring the basic rules for a healthy way of eating. Because cooking uses the 5 senses, and
stimulates they curiosity. Learning how to associate spices, which and how vegetables can be
prepared , allows them to be autonomous adult.
Cooking is a way to develop dietary diversity. Children need to taste different fruit, to touch different
structures. Adult food preferences are formed at young age. Childhood is the period where children
build their own representations. Besides, children need to associate playing with cooking. Cooking
should be a joyful moment because this is the way children learn better. Kids also needs to learn how
to make their own decisions, to be responsible and to create. Every activity is a way to learn how to
make a healthy meal rather than an other less healthy, and to create their favourite healthy recipes.
Following this idea some towns, schools and extra scholar activities propose to children workshop
about how to cook and eat healthy. The best way to make them the healthy adults of tomorrow.

9
BIBLIOGRAPHIE
J. PIAGET ET B. INHELDER, LA PSYCHOLOGIE DE L’ENFANT, PARIS, PUF, 1966

CATHERINE SAINT LOUIS, CHILDHOOD DIET HABITS SET IN INFANCY, NEW YORK TIMES SEPTEMBER 22014

OMS LA NUTRITION CHEZ LE NOURRISSON ET LE JEUNE ENFANT STRATÉGIE MONDIALE POUR L’ALIMENTATION DU NOURRISSON ET
DU JEUNE ENFANT, 2002

AMY BROWN AN AL, BABY-LED WEANING: THE EVIDENCE TO DATE, PUBMED, 2017.

INRA, ETUDE OPALINE, OBSERVATOIRE DES PRÉFÉRENCES ALIMENTAIRES DU NOURRISSON ET DE L’ENFANT, LETTRE D’OPALINE
N°19 JANVIER 2013

ROLLS BJ, ROLLS TE, ROWE EA, SWEENEY K. SENSORY SPECIFIC SATIETY IN MAN. PHYSIOL BEHAV 1981;27:137–42

F. BELLISLE, INRA, FAIM ET SATIÉTÉ, CONTRÔLE DE LA PRISE ALIMENTAIRE, EMC-ENDOCRINOLOGIE 2 (2005) 179–197

BERNARD SROUR AND AL, ULTRA-PROCESSED FOOD INTAKE AND RISK OF CARDIOVASCULAR DISEASE, BMJ, 2019

HALL KD AND AL, ULTRA-PROCESSED DIETS CAUSE EXCESS CALORIE INTAKE AND WEIGHT GAIN: AN INPATIENT RANDOMIZED
CONTROLLED TRIAL OF AD LIBITUM FOOD INTAKE, PUBMED, 2019.

COLLECTIF D’AUTEURS, DÉFINITION DE « MIMÉTISME » LAROUSSE 2019

PIAGET, J. (1962). PLAY, DREAMS, AND IMITATION IN CHILDHOOD. NEW YORK: NORTON.

ANNE NELLY PERRET CLERMONT, ET MARCELLO GIGLIO, L’ACTE CRÉATIF AU CŒUR DE L’APPRENTISSAGE, ENJEUX PÉDAGOGIQUES,
13, 16-17 2009

COLLECTIF D’AUTEUR, LAROUSSE 2019

EXPERTISE COLLECTIVE, INSERM, RYTHMES DE L’ENFANT DE L’HORLOGE BIOLOGIQUE AU RYTHMES SCOLAIRES

CLAIRE MASSEROT ET JOËL BRÉE, MANAGEMENT ET AVENIR N37, CAIRN INFO 2010

UNICEF SECTION DE L’ÉDUCATION, DIVISION DES PROGRAMMES, APPRENDRE PAR LE JEU 2018

COMMUNE DE LE TECH, PROJET EDUCATIF TERRITORIAL « PLAN MERCREDI » 2018-2021, SEPTEMBRE 2018

WEBOGRAPHIE
ARTICLE OUEST FRANCE : HTTPS://WWW.OUEST-FRANCE.FR/PAYS-DE-LA-LOIRE/CHOLET-49300/51-ELEVES-DE-CM-ONT-PREPARE-
UN-REPAS-EQUILIBRE-LA-CANTINE-1304747

10
SITE INTERNET LOUISE ROSIERHTTPS://WWW.LOUISEROSIER.COM/ENFANT-NUTRITION-ECOLE-CUISINE

FEDECARDIO.ORG : HTTPS://WWW.FEDECARDIO.ORG/SITES/DEFAULT/FILES/IMAGE_ARTICLE/ATELIER_DIETETIQUE.PDF

ANNEXES

Atelier de cuisine diététique proposé par la maison de santé de Bellegardois :

https://www.maisondesantedubellegardois.fr/accueil/atelier-cuisine-th%C3%A9rapeutique/

11
Gâteaux au chocolat sans beurre, sans sucre avec des courgettes :
https://www.hervecuisine.com/recette/gateau-chocolat-sans-beurre-et-sans-sucre/#

12
13