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VIOLENCES EN TUNISIE
LE BILAN S’ALOURDIT
À 23 MORTS 1100 manifestants
arrêtés
Les mineurs
seront libérés,
selon Ould Kablia
PHOTO : AFP
franco-nigérien,
à la frontière avec À LA PAGE 13
le Mali. Lire en page 15
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El Watan - Lundi 10 janvier 2011 - 2
L’ÉVÉNEMENT
PORTRAITS
Quand Belkhadem BOU ISMAÏL TIDJELLABINE
parle de «dialogue Abdelfatah Taïeb Ghaimi,
civilisé» Akriche, agent gardien du WRT
bdelaziz Belkhadem, représentant personnel du président à Naftal LsuiteeGhaimi,
jeune Taïeb précise que ce n’est
L’ÉVÉNEMENT
LE GOUVERNEMENT A COMMUNIQUÉ HIER SON BILAN DES ÉMEUTES Risque
de 1 à 2 ans
1100 manifestants arrêtés de prison
es centaines de jeunes
T
rois morts parmi les mani-
festants, plus de 800 blessés,
dont 763 policiers, et plus de
1100 arrestations.
sentés devant les tribunaux. Mais
pour l’heure, nous n’avons pas
pu obtenir assez d’informations,
ni accéder aux dossiers des jeu-
pris «en flagrant délit
de vandalisme ou de
vol». Certains des mi-
neurs arrêtés répondront,
NOUVELLE ARME ANTIÉMEUTE *
L manifestants arrêtés
lors des émeutes ayant
secoué, le week-end dernier,
Parmi les interpellés, figurent de nes interpellés, encore moins de selon un avocat cité par plusieurs wilayas du pays en-
nombreux mineurs. Tel est le bilan connaître les motifs des poursuites l’agence AFP, des chefs d’incul- courent des peines d’empri-
lourd et macabre du mouvement judiciaires». Samedi soir, sur Ca- pation d’«incendie volontaire» sonnement allant d’une année
de protestation populaire qui dé- nal Algérie, le ministre de l’Inté- et de «coups et blessures ayant à deux ans. «Dans ce cas, les
vaste, depuis le 5 janvier dernier, rieur chargeait violemment les jeu- entraîné la mort». «Pour apaiser juges vont appliquer la procé-
une vingtaine de wilayas du pays. nes manifestants, auteurs «d’actes les esprits, l’urgence est dans la dure de flagrant délit. Le code
Anticipant sur une éventuelle criminels». Le lendemain, Daho mise en œuvre de solutions po- de procédure pénale est clair
contestation de ce bilan officiel, Ould Kablia, sur un ton fausse- litiques et pacifiques et non pas à ce sujet. Le cas des manifes-
Daho Ould Kablia, le ministre ment paternaliste et compréhensif, d’appliquer aux manifestants le tants sera traité, au maximum,
de l’Intérieur et des Collectivités réitère les mêmes propos réduc- code pénal», rétorque le président dans les deux jours qui suivent
locales, prend les devants et réfute teurs du mouvement de contesta- de la LADDH. Les déclarations leur arrestation. Ils risquent
d’ores et déjà tout autre chiffre tion et des manifestants, assimilés faites ces dernières heures par les
qui serait éventuellement com- à des marginaux. Des émeutiers responsables du gouvernement d’être condamnés à des peines
muniqué par des organisations qui ne constituent, d’après M. sont le signe, d’après l’avocat de prison allant de 1 à 2 ans»,
indépendantes. Ould Kablia, que «la partie la des droits de l’homme, que le explique Noureddine Benyes-
«En ce qui concerne le nombre plus radicale de la jeunesse (…)». cycle de la répression ne sera sad, avocat et vice-président
de morts et de blessés, toute autre «La frange de jeunes dont nous pas rompu de sitôt. Les pouvoirs de la Ligue algérienne pour la
DESSIN MAZ
information colportée par des connaissons, par ailleurs, la situa- publics, déplore Me Bouchachi, défense des droits de l’hom-
organes de presse étrangers ou tion difficile, tente d’analyser le privilégient toujours le «traite- me (LADDH). Les émeutiers
algériens est fausse et alarmiste et ministre, s’est mise en position de ment policier et judiciaire aux seront, conformément à la-
à laquelle il convient de ne donner fracture totale par rapport au reste solutions politiques». dite procédure, poursuivis pour
aucun crédit», avait asséné le mi- de la société. Leurs agissements Mohand Aziri * VU LORS DES RÉCENTS AFFRONTEMENTS «atteinte à l’ordre public, vol
nistre dans une interview accordée criminels faits de violence, de des- et destruction de biens publics
hier à l’agence de presse étatique, truction et de vols n’ont épargné ni et privés». C’est ce qui a été
APS.
Maître Mustapha Bouchachi af-
les biens publics ni les biens pri-
vés. Ils s’en sont pris aux intérêts
Notre journaliste Mustapha Benfodil confirmé, d’ailleurs, par le mi-
arrêté par la police nistre de l’Intérieur et des Col-
firme qu’hormis ce bilan rendu de citoyens de condition modeste lectivités locales, Dahou Ould
public par le gouvernement, la dont les magasins ont été pillés et ■ Notre journaliste Mustapha Benfodil a vague d’arrestations qui a ciblé sans
Ligue algérienne pour la défense leurs voitures incendiées. Ces jeu- Kablia. «Les tribunaux sont
été embarqué, hier, par la police à Staouéli distinction un certain nombre de citoyens. déjà saisis dans la plupart des
des droits de l’homme (LADDH) nes n’ont obéi qu’à des instincts (à l’ouest d’Alger), alors qu’il couvrait un Notre reporter n’a été libéré qu’en début de
ne dispose pour l’heure d’aucun revanchards car ne mesurant pas cas où des jeunes ont été pris
rassemblement qui allait se tenir dans cette soirée. A noter qu’à l’heure où nous en flagrant délit de vandalisme
autre bilan. «Nous savons qu’il toutes les conséquences de leurs mettons sous presse, des citoyens
localité. Cette initiative à laquelle avait ou de vol», affirme-t-il dans
y a eu beaucoup d’arrestations. actes.» Les tribunaux, ajoute-t-il, interpellés sont encore dans les locaux
appelé le Comité intercommunal de Aïn une déclaration faite samedi
Hier et avant-hier, de nombreux ont déjà été saisis dans la plupart de la police.
jeunes manifestants ont été pré- des cas où des jeunes ont été Bénian-Staouéli a été avortée suite à une dernier. M. M.
L’ÉVÉNEMENT
«L’abandon et l’injustice
ont créé les émeutes»
Karim Amellal voit en les représentent en moyenne la moitié du la société civile : les manifestants dé- n’est pas, pour beaucoup, à la révolte,
budget. C’est la goutte d’eau qui a fait fient les interdits et les menaces ; des mais à la conquête d’une vie décente.
émeutes qui secouent déborder le vase du sentiment d’in- avocats défilent dans la rue et bravent C’est ce que doivent garantir les auto-
l’Algérie une expression justice : l’insuffisante redistribution les périls. La revendication économi- rités en répartissant dès maintenant et
d’abandon et de défiance. des richesses et le poids des contrain- que est doublée d’une revendication équitablement les 90 milliards de dol-
tes qui écrase les classes populaires politique. lars de réserves de change qui forment
La mauvaise redistribution sont insupportables. Le point essen- Il y a beaucoup de similitudes… le trésor national.
des richesses a créé des tiel, au-delà de la séquence, c’est le Il faut replacer ces protestations dans En regardant les images, on pense
creusement des inégalités en Algérie un temps plus long. En Algérie, ce nécessairement au 5 octobre 1988.
inégalités insupportables depuis l’ouverture économique et la n’est pas la première fois qu’il y a des Sommes-nous dans la même confi-
pour les classes populaires. perception croissante de ces inéga- émeutes à forte dimension sociale guration ?
lités : une infime minorité s’enrichit et économique – plus que politique. Non, je ne crois pas. Il y a un moment
L’augmentation des prix de façon éhontée et visible, souvent C’est un phénomène récurrent depuis fondamental et tragique qui nous
a été l’étincelle. grâce à la corruption qui gangrène les dix ans, là encore depuis une ouver- sépare de 1988 : les années 1990, la
structures de l’administration, tandis ture économique menée à la serpe guerre civile. Les Algériens n’ont à
Propos recueillis par que l’écrasante majorité voit son qui creuse les inégalités et nourrit le aucun prix envie de revivre cela. Et le
Rémi Yacine pouvoir d’achat se dissoudre dans la sentiment d’injustice. contexte est très différent : les années
PHOTO : D. R.
cherté et les tracasseries du quotidien. En Tunisie, en revanche, c’est un Bouteflika ne sont pas les années
Comment analysez-vous les émeu- La plupart des Algériens aujourd’hui phénomène nouveau et beaucoup plus Chadli, la croissance économique
tes qui secouent plusieurs villes considèrent qu’ils sont les victimes politique, même s’il se fonde sur un actuelle contraste avec les années de
algériennes ? sacrificielles des choix économiques pays qui, contrairement à l’Algérie, mécontentement populaire d’ordre crise et de sclérose des années 1980,
Ce type de protestation radicale se et politiques réalisés depuis les années voit toute l’année défiler sous ses social qui s’est cristallisé tragique- les circonstances politiques, elles
déclenche le plus souvent dans le 2000 : leur vie ne s’améliore pas et, yeux des touristes qui contribuent ment à Sidi Bouzid. C’est l’absence aussi, ne sont pas les mêmes.
cadre d’une séquence récurrente qui pour les catégories populaires aux massivement à une richesse nationale des libertés qui est proclamée. C’est la Les conquêtes de 1988 (le multipar-
comprend plusieurs ingrédients : des revenus les plus modestes, non seule- dont ils ne voient pas la couleur. Cela démocratie qui est revendiquée. tisme, la liberté de la presse) ont été
difficultés structurelles très fortes ment elle se détériore, mais l’horizon accroît les tensions et les frustrations, Est-ce une énième poussée de fièvre ébréchées mais elles existent toujours.
(chômage massif, inflation, pénurie est plus noir que jamais. mais il faut bien voir que la Tunisie ou pensez-vous que ce mouvement Le rôle de l’armée a sensiblement
de logements, etc.) et croissantes mal- Peut-on comparer le cas algérien à vit sous une chape de plomb et non risque de durer ? évolué. Bref, la configuration n’est
gré une croissance économique très celui de la Tunisie ? l’Algérie : même s’il y a des progrès à C’est un mouvement spontané, non pas la même qu’en 1988, même si elle
importante et des ressources financiè- Il y a des similitudes et des diver- faire, la presse y est libre, l’expression encadré, non catalysé et je crois que est très loin d’être satisfaisante sur les
res énormes grâce aux hydrocarbures gences. Ces dernières me semblent de désaccords est possible, la parole ce mouvement va s’éteindre, comme plans politique et économique.
; un sentiment global d’abandon et de néanmoins plus importantes que les n’est pas corsetée dans la peur de la les précédents, dans un mélange de Au-delà de l’analyse politique, il
défiance qui enfle et se transforme premières. D’abord, il est vrai que répression. répression et de recul sur les motifs de y a une différence majeure entre la
peu à peu en colère puis en rage ; et ces deux événements s’enracinent Il faut bien avoir en tête que la Tunisie l’explosion. période actuelle et les années 1980 :
enfin une étincelle. dans des difficultés économiques et est un régime policier féroce : les La hausse des prix va tenter d’être c’est la très forte croissance économi-
L’étincelle, ici, ce fut l’augmenta- sociales qui sont à bien des égards Tunisiens sont surveillés et ne peu- jugulée. Les Algériens vivent encore que actuelle qui n’existait pas à cette
tion des prix des produits de base, comparables : les jeunes Tunisiens vent pas s’exprimer quelle que soit dans le souvenir des années 1990, époque-là (1980).
ressentie très douloureusement pour partagent avec leurs voisins algériens leur place dans la hiérarchie sociale. de la guerre civile, d’une violence Grâce à elle, il est possible d’agir sur
des jeunes – les moins de 30 ans le sentiment d’injustice, d’être les Tout cela dans un régime qui incarne destructrice. Même si la violence, sur les problèmes des Algériens, d’éviter
représentent les trois quarts de la laissés-pour-compte de la croissance. jusqu’à l’absurde les inégalités et la fond de ras-le-bol généralisé face à un qu’ils ne s’aggravent, de réduire la
population algérienne ! - issus de fa- Le chômage endémique et l’absence corruption. Ce qui se passe en ce mo- pouvoir qui semble autiste, constitue corruption. Les conditions sont réu-
milles dont les produits alimentaires de perspectives se déploient dans un ment, me semble-t-il, c’est le réveil de un exutoire conjoncturel, la priorité nies. Encore faut-il agir. K. A.
L’ÉVÉNEMENT
PERTURBATION DES TRANSPORTS ET DE LA DISTRIBUTION DE CARBURANT
PHOTO : H. SALIM
que la nuit, ont reçu la consigne de ne la plupart des magasins de par le terri-
pas le faire, et ce à compter de jeudi toire national ont ouvert, et ce même si
soir», explique le gérant d’une pompe des dégâts matériels ont été constatés
à essence à Chevalley, qui ne désemplit sur près d’une centaine d’entre eux»,
pas en cette matinée de dimanche. Car ajoute-t-il. Et l’un des services publics
la rupture de stocks n’a pas tardé. «Nos Reprise progressive des transports en commun à Alger le plus rudement touché par la vindicte
réserves se sont épuisées dans la soirée burant n’a, semble-t-il, pas touché l’en- d’usagers. «Par mesure de sécurité, gagner engendré par cet arrêt. Malgré populaire est Algérie Poste. Près de 50
de jeudi, et pas moyen de nous réappro- semble des stations-services, comme le trafic a cessé jeudi, pour reprendre la casse, commerces et postes ouvrent. bureaux de poste ont ainsi été saccagés,
visionner. La rupture a perduré jusqu’à l’atteste le responsable d’une structure progressivement dimanche matin, avec Pour ce qui est des transports routiers, «plus ou moins gravement», estime une
ce matin, les camions ayant dérogé à située à Chéraga. «Nous n’avons connu quelques navettes vers les banlieues», bus urbains et autres taxis, la Fédération source proche d’Algérie Poste. Ce qui
l’interdiction faite aux poids lourds de aucun problème à aucun moment», assure Mme Ali Messaoud, chargée de des transporteurs, affiliée à l’UGCAA, n’a pas pour autant conduit à leur fer-
circuler en ville durant la journée», affirme-t-il. la communication de la SNTF. Une assure, par le biais de M. Boulenouar, meture, puisque, assure-t-on, «les ser-
raconte-t-il. Quid des automobilistes Mais des dérèglements ont aussi touché reprise totale des activités régionales que «le service est assuré, après un vices postiers ont assuré leurs activités
? «Heureusement que la plupart des l’ensemble des moyens de transport, du réseau ferroviaire était ainsi prévue week-end de ralentissement». «La vie jeudi, samedi et dimanche, et ce sans
citoyens ont préféré ne pas s’aventurer ferroviaire ou routiers qu’ils soient. aujourd’hui «au plus tard», estime-t- a repris ses droits. Il est vrai que jeudi aucun aménagement des horaires». Du
dehors durant ces deux derniers jours, Nul train n’a ainsi circulé depuis la elle, sans toutefois pouvoir encore don- et vendredi, de nombreux opérateurs moins pour l’instant, puisque les acti-
évitant par la même la panne sèche», soirée de jeudi, de banlieue qu’il soit ner le nombre de dessertes assurées, ont déserté les gares routières très tôt vités restent tributaires de la situation
ajoute-t-il. Mais cette pénurie de car- ou régional, immobilisant des milliers ou encore une estimation du manque à ou n’ont carrément pas travaillé de sécuritaire. G. L.
L’ÉVÉNEMENT
COMMUNIQUÉ DU GOUVERNEMENT REPÈRES
SUR LA FLAMBÉE DES PRIX
En attendant le
L’Algérien est réduit à 1er septembre
Par Mohammed Larbi
L’ÉVÉNEMENT
DAHO OULD KABLIA. Ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales POINT DE VUE
Au-delà
«Les services de sécurité ont été de la révolte
instruits d’éviter tout dépassement» Par Tarik Mira (*) La tâche est aisée quand il n’y a
pas d’organisation qui structure la
contestation, lui fixe des buts et la
Q uelques jours après la
promulgation de la loi de
finances 2011, des émeutes à
coordonne sur le terrain. Une fois
l’événement maîtrisé, les mêmes
Le ministre de l’Intérieur et des destructions et de vols n’ont épargné ni caractère social ont éclaté à tra- méthodes seront reconduites et la
Collectivités locales, Daho Ould les biens publics ni privés. Ils s’en sont vers l’ensemble du territoire na- prochaine tempête s’annoncera.
pris aux intérêts de citoyens de condition tional. Elles ressemblent, à s’y Un jour, toutes les digues céde-
Kabila, a accordé une interview à modeste dont les magasins ont été pillés et méprendre, à celles d’octobre ront dans un fracas assourdissant.
l’APS sur les émeutes survenues les voitures incendiées. Ces jeunes n’ont 1988 par les causes et la compo- Le verrouillage de tous les canaux
dans des villes et localités du obéi qu’à des instincts revanchards car ne sante sociologique. Les mobiles d’expression et l’interdiction de
pays. Voici l’interview intégrale : mesurant pas toutes les conséquences de de ces manifestations de ras-le- manifester dans la rue d’Alger,
leurs actes. L’occasion a été saisie à Alger bol relèvent du marasme social et capitale et centre névralgique du
Monsieur le ministre, après trois d’abord, l’imitation, le mimétisme et la économique, d’absence de pers- pays, aboutissent logiquement à
jours de manifestations à travers une contagion ont fait le reste. Ce phénomène pectives, résumés en deux mots : ce genre d’expression violente et
vingtaine de wilayas, estimez-vous que la vient d’ailleurs d’être vécu dans plusieurs la cherté de la vie. Les produits de désorganisée. Face à cette situa-
situation soit désormais maîtrisée ? pays qui n’ont pas hésité à utiliser la ma- base, tels que le sucre, l’huile et tion, où les premiers morts sont
Au préalable, il me semble nécessaire nière forte. Les mesures sans précédent, la semoule sont devenus tous à la annoncés, le pouvoir demeure
PHOTO : D. R.
de rappeler qu’il ne s’agit point de manifes- prises par le gouvernement sous l’égide de fois chers, objets de spéculation, étrangement muet. Devant l’am-
tations auxquelles nous sommes habitués, Monsieur le président de la République de- et pour le lait en sachet, — subs- pleur de l’événement, ce silence
mais d’émeutes rassemblant un nombre puis une décennie pour l’amélioration des tance du pauvre — rare. donne le vertige. Est-ce un signe
plus ou moins important de jeunes qui, il conditions de vie des citoyens en matière Pour acquérir ce fameux breu- de contradictions non réglées ?
faut le rappeler avec insistance, ne consti- Daho Ould Kablia, ministre de l’Intérieur d’emploi, de revenus, de logement, d’en- vage, il faut faire «la chaîne» de On ne sait si ce mutisme est dû
tuent qu’une frange de la jeunesse qui et des Collectivités locales seignement sont incontestables. D’autres triste souvenir. Ce geste met en à de la désorientation ou à du
brûlent des pneus, pillent des biens privés, vous vu venir ces violences ? Considé- mesures s’y ajouteront dans les prochains évidence la marginalisation d’une mépris. Ce qui est sûr, c’est que
dégradent et saccagent des biens publics, rez-vous que les motifs invoqués par mois et les prochaines années qui verront catégorie importante de la popu- le mépris n’a jamais occasionné
et agressent les services de sécurité par les manifestants (mots d’ordre utilisés la réduction du chômage, la réalisation de lation et fait naître en soi de l’hu- que davantage de destructions et
des jets de pierres, des cocktails Molotov comme la cherté des produits de premiè- millions de logements et l’amélioration du miliation. Le sentiment légitime de victimes.
et d’autres objets contondants. A l’heure re nécessité) justifient cette irruption de cadre de vie. Les problèmes urgents seront d’injustice est issu du dangereux
solutionnés en priorité dans le cadre de la rétrécissement du pouvoir d’achat DES MESURES POLITIQUES
actuelle, la situation est contenue et les ser- la violence ? Ou croyez-vous qu’il y ait URGENTES
vices de sécurité font tout avec intelligence eu manipulation et quelle en serait alors concertation la plus large, y compris avec et du décalage entre cette lente
et fermeté pour éviter les dérapages et les l’origine ? tous les jeunes qui sont, j’insiste sur le ter- descente aux enfers pour les plus Avant tout, il faut arrêter la malé-
chocs violents avec les émeutiers, comme On ne peut nier, à l’évidence, qu’on me, nos enfants. Le peuple en est conscient faibles et l’existence d’une énor- diction de l’écoulement du sang,
avait connaissance depuis peu de temps et fait preuve dans la majorité des cas me manne financière, mal gérée épreuve fatale pour les hommes
illustré par les chiffres que je donnerai par
de patience et de confiance. et/ou en partie détournée. Même et pour tout projet. Adopter des
la suite. que le renchérissement des prix, souvent
la classe moyenne n’échappe pas mesures sociales et économiques
inexpliqué et artificiel, avait produit un im-
Au plan politique, ne pensez-vous pas à la crise due à la cherté de la vie. pour enrayer la cherté de la vie
Quel est le bilan des manifestations pact négatif et suscité par conséquent une
que l’absence de réactions fortes de la A l’évidence, le taux d’inflation est également une nécessité. Mais
qui ont secoué une vingtaine de wilayas inquiétude au sein de toutes les couches, officiel est truqué. L’impunité
classe politique, des élites de la société si elles ne font pas l’objet d’un
du pays, à des degrés divers ? pas seulement celles défavorisées consti- judiciaire et l’immunité politique
civile et des dirigeants de premier plan, accompagnement politique, elles
Votre question est liée à celle précé- tuant notre société. Cette hausse brusque et de la classe dirigeante, combinée resteront vaines car les mêmes
demment posée. Je viens de rappeler l’es- brutale des produits a coïncidé avec l’aug- ainsi que les hésitations des médias pu-
blics ont manqué pour apaiser les crain- à la corruption de celle-ci, exacer- causes produiront les mêmes ef-
prit d’intelligence, de patience mais de fer- mentation récente des salaires avec un ef- bent le sentiment de révolte d’une fets. Dans cette perspective, la
meté dont ont su faire preuve les services fet rétroactif depuis 2008 décidée par les tes et rassurer l’opinion ?
Le rôle du ministère de l’Intérieur et des jeunesse qui veut bénéficier de la levée de l’état d’urgence est un
de sécurité qui ont enregistré 736 blessés pouvoirs publics. C’est vrai également, que richesse nationale et vivre dans premier palier pour établir le dia-
dans leurs rangs, 53 blessés l’ont été parmi nous enregistrons ici et là des contestations Collectivités locales, dans ce contexte par-
ticulier, est de maintenir l’ordre et préser- la liberté et la dignité. Tout esprit logue entre les divers acteurs de
les manifestants. Je vous laisse analyser lors de relogement de plusieurs centaines doué de raison comprend cette la société et instaurer les mécanis-
ces deux chiffres et en tirer les conclu- de familles, de distribution de locaux réali- ver la sécurité, des biens des citoyens, leur
intégrité et la circulation des personnes. Ce logique, mais l’échec du pouvoir mes de concertation et de régula-
sions. Je confirme le décès de trois jeunes sés par les communes au profit des jeunes, provient certainement d’une mau- tion de la vie publique. Le déver-
: à M’sila, Tipasa et Boumerdès. Dans les de routes, de désenclavements et éclairage sont les forces de sécurité, les cadres de
vaise gouvernance et du manque rouillage politique, médiatique et
deux premières wilayas, les personnes dé- public qui vient d’être, hélas, gravement et l’administration centrale et locale qui font
d’ambition pour le pays. Octobre social est une autre condition pour
cédées ont été retrouvées sans vie lors des totalement détruit dans certains quartiers. face à ces excès. Nous enregistrons avec
88 et ses conséquences n’ont pas réamorcer le processus démo-
émeutes, des enquêtes sont en cours pour Le déplacement sur les lieux des responsa- satisfaction que la population n’encourage
guéri le système en place de son cratique. Les luttes populaires et
en déterminer les causes. Quant à celle de bles locaux (wali, chef de daïra et P/APC) pas les émeutiers et que, depuis vendredi, péché mignon : l’exercice du pacifiques centrées sur les droits
Tidjelabine (Boumerdès), la victime a été et le dialogue avec des représentants de des citoyens s’en prennent directement à pouvoir pour le pouvoir. Le mal — politiques et sociaux — et les
retrouvée calcinée dans un hôtel incendié mécontents et les décisions prises par eux eux pour protéger leurs biens. Ces dou- est ancien et profond. libertés — individuelles et col-
par les émeutiers. En ce qui concerne donc faisaient vite leur effet et tout rentrait dans loureux événements interpellent toute la lectives — sont les garants d’une
le nombre des blessés et des décès, toute l’ordre. Or, ce qui s’est produit jeudi écou- société algérienne dans ses différentes ABSENCE démocratie effective, meilleure
autre information colportée par des orga- lé est de l’avis général sans relation avec composantes, partis politiques, syndicats, D’INTERMÉDIATION protection des plus faibles. La
nes de presse qu’ils soient étrangers ou al- ces aspects socioéconomiques et je dirais, associations, comités de quartier et de vil- En l’absence d’intermédiation plus grande subversion est de se
gériens est fausse et alarmiste, à laquelle sans commune mesure, avec une démarche lage qui doivent agir sur le terrain. Il fau- crédible, parce que la société saisir des instruments de lutte
il convient de ne donner aucun crédit. Les calme et réfléchie, seule voie pour exposer drait souligner, particulièrement, que les civile est muselée, les syndicats liés à cette philosophie et à cette
services de sécurité ont été instruits de fai- les problèmes. parents ont une lourde responsabilité, car autonomes surveillés, les médias stratégie pour permettre au peuple
re face à la menace en évitant tous dépasse- les émeutiers sont, dans leur grande majo- lourds aux ordres et le Parlement algérien de prendre son destin en
ments si bien qu’ils ont payé et continuent De nombreux chroniqueurs et obser- rité, des enfants mineurs. politiquement soumis alors qu’il main. Seul un nouveau processus
de payer le prix fort en blessés. Malgré le vateurs évoquent parmi les causes de On nous reproche déjà la retenue de est constitutionnellement déjà fai- de légitimation basé sur la volonté
caractère criminel des actes commis par ces violences, le mal-vivre des jeunes, nos services de sécurité, leur sens des res- ble, les contestations récurrentes populaire peut asseoir un pouvoir
ces jeunes, malgré la situation dangereuse leur perception propre de l’injustice, de ponsabilités et le fait de ne pas avoir uti- depuis un certain nombre d’an- crédible et audible. La diversifica-
vécue, les services de sécurité garants de la l’absence de perspectives et autres ar- lisé leurs armes même en se défendant. nées s’expriment violemment et tion de l’économie, la lutte contre
protection des personnes et des biens, as- guments du même genre. Partagez-vous Ces émeutiers ne constituent que la partie s’en prennent souvent au patri- la corruption et la distribution
sument leur responsabilité d’une manière ces approches et quelles solutions préco- la plus radicale de la jeunesse qui, malgré moine public, voire aux biens équitable des richesses ne peuvent
stoïque. nisez-vous pour la prise en charge de ces tout, est notre jeunesse. Il s’agit en fin de privés. Le pouvoir craint ce genre être que l’œuvre d’un pouvoir à
revendications ? compte de leur expliquer que la voie qu’ils de révoltes par leur possible effet légitimité incontestable. L’Algérie
Ces manifestations violentes ont sur- La frange de jeunes, dont nous connais- ont choisie ne les mènera pas loin car, quoi de contamination et éventuelle- ne manque pas d’atouts pour aller
pris par leur survenue et leur extension sons par ailleurs la situation difficile, s’est qu’il arrive, force restera à la loi et la loi est ment leur récupération politique, dans ce sens. Il faut faire preuve
rapide dans différents quartiers des mise en position de fracture totale par faite pour protéger tous les Algériens par le même si, au final, il arrive à maî- d’imagination, d’audace et de
grandes villes et d’autres wilayas. Avez- rapport au reste de la société. Leurs agis- respect de leurs biens, de leur liberté et de triser la situation par un dosage de responsabilité. T. M.
sements criminels faits de violence, de leur dignité. (APS) répression et de pourrissement. (*) Député de Béjaïa
El Watan - Lundi 10 janvier 2011 - 8
L’ÉVÉNEMENT
PHOTO : D. R.
de ces événements fut rapidement mise en branle. risé par l’interdiction des manifestations publiques Pensez-vous que Saïd Bouteflika, une per-
La dynamique de ce mouvement fut rapidement mise en place par l’état d’urgence depuis 1992. sonnalité qui manque de charisme avéré, a
interrompue une fois qu’il a été jugé incontrôlable. Dans un tel contexte, un peuple brimé ne peut pas beaucoup de chances de succéder à son frère
Les blessures de ces événements ne se sont pas sortir dans la rue spontanément. L’hypothèse de la en 2014 ?
cicatrisées complètement qu’apparaissent de nou- manipulation prend donc toute sa signification. La Rachid Tlemçani Je pense qu’il est encore trop tôt de parler de
velles, plus béantes que les précédentes. Comme manipulation est le propre de tout régime politique ordinaire, c’est que l’opinion publique croit dur la présidentielle de 2014. Le réalignement des
en octobre 1988, l’on assiste aujourd’hui à une caractérisé par l’absence d’une société civile forte comme fer que seule la violence paie dans un pays forces au sein des lobbies de l’économie natio-
révolte de la jeunesse qui en a ras-le-bol de tout et active. Le problème, avec cet engineering, c’est où les institutions électives mises en place à coups nale n’a pas encore dévoilé tous ses secrets. Les
le monde et souhaite fuir par tous les moyens ce lorsqu’elle se fait au détriment de l’intérêt natio- de milliards de dinars sont des coquilles vides et ne grands dossiers de corruption viennent juste d’être
pays. La situation sociale d’aujourd’hui est en ef- nal. En 1988, cette lutte s’était focalisée entre les servent qu’à légitimer des prébendes. ouverts. Il faut attendre pour voir comment les
fet comparable à celle de 1988. A la différence, les conservateurs et les réformateurs dans les arcanes Au regard de la modernisation de l’appareil sé- choses évolueront au sein du secteur des hydro-
caisses de l’Etat sont bien pleines aujourd’hui par du pouvoir. Aujourd’hui, le conflit oppose le camp curitaire au détriment de l’institutionnalisation du carbures ; elles viennent de se compliquer avec
rapport à 1988. Autre fait marquant : les cliques présidentiel à «la main invisible» du pouvoir que politique et du respect des droits de l’homme et la question du partenaire dans le grand projet des
politiques qui gèrent la manne pétrolière par la la politique «du tout sécuritaire» lui a permis à se du citoyen, il semble que le pouvoir s’est enfermé énergies renouvelables.
soumission des élites politiques restent les mêmes. redéployer horizontalement et verticalement au dans un engrenage intenable. La normalisation Dans un pays où la politique n’est pas insti-
Certains sont au pouvoir avant même la naissance détriment de la promotion de la société civile et sécuritaire mise en place avec la bénédiction des tutionnalisée en dépit de l’installation régulière
du président Barack Obama alors que plus de 80% de l’Etat de droit. La maladie du président de la islamistes modérés et des démocrates, idéologi- d’institutions électives, tout Algérien peut être pré-
de la population est née dans la période post-co- République a exacerbé cette lutte, dont sa succes- quement, a atteint ses limites congénitales. sidentiable. Chadli Bendjedid, un obscur colonel
loniale. Les Algériens sont devenus «un peuple sion a commencé avant même le début troisième Le gouvernement tente d’engranger les di- d’une Région militaire, fut bien intronisé prési-
malheureux» alors que le Pouvoir est incapable mandat, mandat remporté à la suite de la révision videndes de ce mouvement de mécontentement, dent de la République pendant 13 longues années.
de dépenser rationnellement et intelligemment les constitutionnelle et d’une parodie électorale à qualifié à dessein de mouvement social et vidé Lorsqu’un groupe d’individus, déconnecté de la
deniers publics. l’image des républiques bananières. Le calcul fait sciemment de son contenu politique pourtant évi- réalité locale et des nouveaux enjeux mondiaux,
à ce moment-là est qu’il ne sera pas en mesure de dent. Les partis ont préféré suivre les événements décide de l’avenir de tout un pays, histoire et peu-
Le mécontentement populaire a pris une terminer son mandat pour incapacité physique et, sur les chaînes satellitaires au lieu de descendre ple, c’est qu’il y a un problème quelque part dans
nouvelle dimension en ce début d’année 2011. par conséquent, la course à la présidence serait dans la rue pour encadrer le mouvement. Cette la machine. L’enjeu véritable n’est pas vraiment de
Quelle est votre première analyse de la situa- moins fermée que les précédentes. Les prétendions fois, le pouvoir a pris de vitesse ces partis, il a tenté savoir qui sera le prochain chef d’Etat, mais c’est
tion ? réelles ou supposées de Said Bouteflika à vouloir d’occupe le terrain. Il a envoyé ses émissaires et plutôt si ce scrutin permettrait une ouverture réelle
Les dernières augmentations des prix des «hériter» de son frère la magistrature suprême du représentants rencontrer les jeunes dans les rues. du champ politique pour pouvoir amorcer la transi-
produits de première nécessité ont fait sortir bru- pays a rendu la lutte des clans plus problématique. Il a promis des prébendes aux acteurs et annoncé tion démocratique. L’Etat sécuritaire va-t-il faire sa
talement la jeunesse dans la rue, plus particulière- La première étape à remporter, ce sont les légis- des programmes de prise en charge des revendica- mue afin de permettre à la génération post-Octobre
ment la génération post-octobre. Très étrange, les latives de 2012 donnant accès à une légitimité tions de la jeunesse. Une fois encore, on tente de de prendre la relève ? Si le jeu démocratique est
pouvoirs n’ont cessé, depuis les derniers mois de présidentiable. La sortie médiatique de Sid Ahmed prendre les enfants du bon Dieu pour des canards ouvert à tous les acteurs, tout le monde serait ga-
l’année passée, de mettre en garde les Algériens Al Ayachi, prétendu président d’un parti politique sauvages. gnant-gagnant. Par contre, si on continue à faire de
sur l’augmentation des prix des produits de large non agréé, ayant récolté 2 millions de signatures la «boulitik», je pense que le pays ratera une fois
consommation. Dans cette perspective, on décide pour la candidature de Saïd Bouteflika, a relancé Tout compte fait, les institutions électives et encore sa rencontre avec l’histoire. Tout compte
brutalement d’imposer de nouvelles taxes aux de plus belle la course au pouvoir. les partis politiques ne jouent pas leurs fonc- fait, le candidat de l’Etat sécuritaire, connu ou non
grossistes et d’éliminer le commerce informel fai- La crise interne qui secoue le FLN depuis l’été tions… de l’opinion publique, sera intronisé à la magistra-
sant vivre plus de 40% de la population. Des pénu- 2010 s’inscrit aussi dans ce cadre. Cette crise a Ces institutions n’ont pas permis l’émergence ture suprême du pays. A cette fin, un mouvement
ries de produits alimentaires (pain, lait, huile..) ont trouvé rapidement son épilogue lorsque son se- d’un pouvoir intermédiaire entre gouvernement de moubayaâ, comme ce fut le cas en 2009, sera
apparu du jour au lendemain, comme ce fut le cas crétaire général a fait une mise au point au comité et gouvernés et entre Etat et peuple. Bien au organisé en grand tintamarre pour formaliser la
dans le passé lors de la gestion de la chose publi- central. Il a en effet déclaré : «Le président Abde- contraire, elles ont consolidé l’Etat sécuritaire qui décision prise sous d’autres cieux. Certes, des voix
que par la pénurie. Sans crier garde, on est passé laziz Bouteflika serait le candidat du FLN en 2014, commence à sérieusement s’essouffler. On a une discordantes vont crier à la «fraude massive». Cer-
d’une économie de marché à une économie admi- si Dieu le veut.» En faisant cette mise au point, le situation bizarre. D’un côté, il y a un front social taines personnalités feront, selon toute vraisem-
nistrée. Comme prévu, les prix flambent en effet secrétaire général de l’ex-parti unique s’exclut de en ébullition, des émeutes partout à travers le ter- blance, appel à la communauté internationale pour
le lendemain du nouvel an 2011, dans un climat cette course, du moins pour le moment. ritoire national. De l’autre côté, ces luttes ne sont changer l’ordre des choses. Mais en vain. L’Etat
social déjà en ébullition par un mouvement de pro- pas traduites au niveau politique. L’on constate que Algérien des années 2000 n’est plus l’Etat failli
testation, unique dans l’histoire politique du pays. Ce mouvement est-il une éruption de colère même l’opposition institutionnalisée n’a pas de des années 1980 et 1990 ; il est devenu un Etat fort
Selon le quotidien Liberté, 112 878 interventions sans lendemain ou s’inscrit-il dans la durée ? projet de société, elle est déconnectée de la réalité tant sur le plan sécuritaire que sur le plan financier.
de maintien de l’ordre, soit presque 900 émeutes La grogne populaire en Algérie risque de per- de ses militants et sympathisants. Dans une telle La société militaire est devenue plus forte que la
et troubles par mois, ont jalonné l’année 2010. durer dans la configuration politique actuelle. Les configuration politique, l’émeute s’inscrit dans la société civile. Une certaine stabilité politique au
émeutes qui ont lieu dans plus de 20 villes nous durée et devient un élément structurant de l’alter- détriment de la promotion de la société civile et de
laissent croire que ce mouvement violent risque- nance politique. démocratisation institutionnelle est soutenue par
Entreprise - Promoteur - Centrale à béton rait de se durcir avec le temps. En lieu et place de les partenaires commerciaux, comme l’ont révélé
Ouverture revendications par la voie pacifique, qui auraient Attribuez-vous la crise actuelle au ver- les câbles diplomatiques de WikiLeaks. Faire du
d’une nouvelle sablière qui fait du sable lavé de très interpellé le pouvoir, les sorties dans la rue se sont rouillage politique et médiatique du pays ? business avec un pouvoir vertical est plus profita-
bonne qualité pour confection de béton. transformées en «descentes» pour piller et sacca- En effet, le jeu politique a été fermé de tout ble qu’avec un pouvoir légitime. La normalisation
ger les biens de la collectivité et des personnes. Le temps, c’est pourquoi la crise de légitimité per- de l’Algérie au sein du concert des nations ne s’est
Adresse : Sidi Salem, Ouled Moussa, w. de Boumerdes
pillage a pris le pas sur les signes de méconten- dure ; plus grave encore, cette crise a produit un pas faite par la démocratisation mais par la mise en
Pour plus d’informations, veuillez nous contacter tement. Lorsque le lien politique n’existe pas, la immobilisme dévastateur pour l’intérêt national. place du modèle de l’alternance politique préexis-
aux numéros suivants : violence remplace souvent l’expression politique. Les éléments structurants de la crise sont non seu- tant dans les autres pays arabes. Ce que les klepto-
Tél. : 0550 12.02.56 Les émeutes ne sont pas seulement des éruptions lement encore présents dans la configuration poli- manes ont de difficultés sérieuses à admettre, c’est
Fax : 024 81.51.93 de colère ou des réactions spontanées, elles sont tique actuelle, mais plus grave encore, la crise est que le règne du burnous, du turban ou du képi est
- Email : sabliere.nani@gmail.com aussi un instrument particulier de négociation avec devenue plus déstabilisante qu’avant. L’ouverture bien terminé. The game is over. C’est une affaire
ceux qui détiennent le pouvoir. Ce qui est extra- démocratique a été rapidement fermée une fois de temps ! H. T.
El Watan - Lundi 10 janvier 2011 - 9
CONTRIBUTION
F ace aux manifestations spontanées, qui viennent de la politique économique conçue et mise en œuvre de certaines grandes puissances, d’un côté, et de l’autre,
rappeler aux autorités publiques qu’elles ne par les autorités publiques. La distinction entre hausse LONGTEMPS à prendre en charge les ambitions historiques d’un per-
gouvernent pas pour gouverner, mais pour orga- des prix conjoncturelle et inflation généralisée doit être Or, les symptômes de l’inflation galopante étaient sonnage au sommet de la hiérarchie politique, démarche
niser et gérer les affaires de la communauté nationale bien comprise, car les politiques de lutte contre l’un et présents dans l’économie algérienne depuis une longue qui a fait peu cas des intérêts économiques et sociaux de
en prenant en compte des intérêts des plus démunis aux l’autre de ces phénomènes sont totalement différentes. période. La question qui se pose est de savoir pourquoi la population en général, à quelques exceptions près. Ce
plus opulents parmi les citoyens, la réaction officielle Dans le premier cas, qui touche des produits facilement les autorités publiques ont décidé de les ignorer jusqu’à jugement peut apparaître comme sévère.
normale, que cause la peur des débordements massifs, isolables dans le marché, produits obéissant à des règles ce que le point de rupture où les peines causées par le
aussi bien que l’amour-propre blessé des dirigeants — de production, de fixation des prix et de distribution mal sont devenues insupportables à une bonne partie de UN JUGEMENT SÉVÈRE CONFORTÉ PAR LA
prompts à accuser leurs «administrés» d’ingratitude relativement aisées à saisir et connues des opérateurs la population. Ce point est atteint lorsque la population RÉALITÉ ÉCONOMIQUE ET SOCIALE ACTUELLE
— est de montrer sa force et de lancer la locomotive qui y sont spécialisés, une politique de soutien financée sort dans les rues de manière spontanée, désordonnée Mais comment peut-on juger une politique économique
de la répression aveugle et générale. Il est évident que par le budget public peut isoler la partie la plus fragile et parfois violente ! Le consommateur n’arrive plus à d’ouverture internationale tous azimuts qui a rendu le
la passivité habituelle manifestée au plus haut niveau économiquement de la population de ces hausses, dont subsister à ses besoins avec le revenu plus ou moins fixe pays encore plus dépendant de l’extérieur, a contribué
de l’Etat dans les crises de ce type n’est pas de mise, les effets sont limités très souvent dans le temps. qu’il reçoit face à un accroissement des dépenses qu’il à la liquidation quasi-totale du peu d’industries de
même si elle n’est pas complètement à écarter, au cas Dans le second cas, tenter de régler le problème comme doit consentir pour survivre et faire survivre les siens. transformation que le pays avait créées, a accentué, à un
où les analyses faites à ce niveau décident de la consi- s’il s’agissait de répondre à une situation de hausse degré que n’envieraient pas les pays les plus réaction-
conjoncturelle ne touchant qu’une partie marginale de la LE POINT DE RUPTURE
dérer comme une manifestation collective de mauvaise naires, les disparités sociales permettant à une personne
humeur sans racines profondes, sans causes objectives, population peut constituer la pire des ripostes de la part EST ATTEINT !
de se faire prêter l’équivalent de 10% de la production
sans effets profonds sur l’équilibre des pouvoirs actuel, des autorités publiques. Toute tentative de résorber les Entre le moment où les réactions individuelles à nationale d’une année, alors que d’autres sont payés,
et sans lendemain ! Jusqu’à quel point, cependant, peut- hausses de certains produits de base en augmentant les l’inflation se coalescent en réactions collectives, et au vu et au su des autorités publiques, au tiers du SMIG
on jouer la politique de l’autruche quand l’interpellation subventions de soutien y afférents attise l’inflation gé- l’apparition des premiers signes de ce phénomène, il officiel, a livré pieds et points liés l’économie aux
est si massive et si étendue territorialement ? néralisée, plus qu’elle ne la réduit. La poussée inflation- peut se passer une période relativement longue. On peut
spéculateurs de tous bords, et a fait de la corruption un
niste étant encore présente, toute tentative de la résorber dire que la poussée inflationniste date de 2001, et que
par des actions ponctuelles élargit la marge d’augmen- mode de vie ? Comment peut-on qualifier une politi-
L’INFLATION : LE PLUS FIABLE DES la population, à quelques actions sectorielles de reven-
tation possible des produits dont les prix sont libres, et que économique qui a inscrit dans la réalité quotidienne
INDICATEURS D’UNE MAUVAISE POLITIQUE dications organisées près, a fait preuve d’une grande
ce dans tous les cas de figure, y compris le cas où les de tout un chacun une inflation galopante, et dont les
ÉCONOMIQUE patience. Mais, avec l’accumulation des problèmes
autorités publiques prennent en charge la distribution de sociaux et des dérives morales que cause ce phénomène, responsables directs refusent de reconnaître qu’ils ne
Le problème est que les actions de masse provoquées peuvent en faire porter le blâme que sur eux-mêmes ?
ces produits subventionnés aux consommateurs finaux. la phase de rupture est arrivée. Les gens ne peuvent plus
par les conséquences négatives de politiques écono- Le problème qui se pose est de briser les tendances
Il est important d’insister sur la distinction à faire entre supporter ce rythme infernal de descente aux enfers
miques mal ou insuffisamment réfléchies, ne cessent inflationnistes ancrées dans la politique économique,
l’une et l’autre des situations. On peut, évidemment, et de la marginalisation sociale. Les effets négatifs de
qu’avec la disparition de leurs causes. Ces politique budgétaire et monétaire des autorités publiques, en fait
pour des motivations politiques, qui ne touchent pas au l’inflation sont devenus insupportables et ne sont plus
économiques, qui ont provoqué le chaos actuel, ont été pour les autorités publiques de changer de philosophie
fond du problème de l’inflation, ressortir à de mesures acceptés ou acceptables, quelles que soient les mesures
conçues en cercle fermé et évaluées par ceux-là mêmes d’allégement ponctuel des dépenses des ménages les de gestion des affaires de la collectivité et donc, d’ob-
de répression prises ou envisagées par les autorités
qui les ont établies et mises en œuvre. La manifestation plus démunis. Il n’en restera pas moins que des produits jectifs économiques et sociaux implicites ou déclarés.
publiques. La cause «déclenchante» immédiate de ces
la plus patente d’une mauvaise politique économique, tout aussi essentiels aux yeux de ces consommateurs réactions collectives, quelle qu’elle soit, n’a pas d’im-
qui ressortit exclusivement du pouvoir des autorités verront leurs prix continuer à augmenter, à un rythme EN CONCLUSION
portance, dans la mesure où le mal faisait peu à peu son
publiques, est la hausse générale, irréversible et irré- plus accéléré que par le passé, car le surplus de pou- chemin dans la société algérienne et dans les esprits et 1) Le problème structurel de la situation d’hyper
sistible des prix, ou inflation, elle-même causée par la voir d’achat libéré grâce aux subventions des produits les corps des gens, jusqu’au moment où la seule solu- inflation que connaît le pays et que ne peuvent
perte de valeur de la monnaie nationale, du fait de la classés comme essentiels, ira se placer sur les produits tion envisageable pour eux était de sortir dans la rue plus cacher les statistiques officielles d’indices
complaisance monétaire de ces autorités, qui mettent, considérés officiellement comme secondaires. Donc, pour manifester leur ras-le-bol. Se lancer, et surtout au des prix, qui sont loin de refléter la réalité des prix
par un canal ou un autre, sur le marché plus de moyens bien faire la distinction entre hausses de prix touchant niveau décisionnel, dans une analyse mettant en relief telle qu’elle est vécue quotidiennement par le
monétaires que l’économie peut absorber. Cette politi- des biens spécifiques, d’un côté, et inflation générali- une cause conjoncturelle relève de «l’anecdotisme» consommateur algérien, ne répondra pas au traite-
que de facilité monétaire conduit à une hausse générale sée, ne ressortit pas d’un simple exercice académique. transformé en analyse politico-économique, ce qui ris- ment habituel donné aux émeutes, traitement qui
des prix de tous les biens et services mis sur le marché que de mener à de fausses conclusions quant au remède ressortit exclusivement des actions en chaîne et en
national, des fruits et légumes, en passant par les pro- NE PAS SE TROMPER DE DIAGNOSTIC à donner et au chemin à suivre pour sortir le pays de boucle des institutions de répression classiques : po-
duits industriels, et en finissant avec les terrains et les Il s’agit de ne pas se tromper de diagnostic ; on ne peut cette tourmente.
immeubles d’habitation. Pour ce dernier cas, donnant
lice, gendarmerie, procureur de la République, juge
traiter une maladie qui touche un nombre réduit de d’instruction, tribunal et enfin prison ;
une «bulle» que les pays les plus avancés peuvent «nous personnes ayant des caractéristiques de conditions de LA RÉPRESSION COMME SEULE RIPOSTE :
envier» car, chez eux et dans le pire des cas, les prix de UNE ERREUR PÉRILLEUSE ! 2) tenter de transformer ce problème de politique
vie ou génétiques les rendant propices à cette maladie, économique, en le traitant en simple cas généralisé
l’immobilier et du foncier, ont été multipliés par 2 en dix de la même façon qu’une épidémie. Pour continuer la Là aussi, ces autorités doivent éviter l’erreur politique
ans, alors qu’ils ont été multipliés par 6 pour la même de maintien de l’ordre, risque d’ouvrir la voie à de
comparaison, une hausse concernant certains produits grave de considérer cette éruption de violence sponta- graves dérives politiques, à des dérapages périlleux
période en Algérie. Pourtant, les statistiques indiquent déterminés est une maladie individuelle qui doit être née comme une manifestation de colère populaire qui
que le revenu par habitant a doublé chez nous pendant qui ramèneraient le pays à revivre les pages sombres
traitée suivant ses spécificités ; mais l’inflation ressor- peut se prêter au traitement donné habituellement à ce
la même période, et représente seulement le quart du tit du type de mesures générales que l’on applique en
et ensanglantées d’un passé récent ;
genre d’action collective désordonnée : le matraquage
revenu moyen par habitant de ces pays. A noter que le cas d’épidémie. D’un côté, la maladie est traitée au cas des manifestants, quel que soit leur âge, l’arrestation
3) la matraque casse les bras, mais n’aide pas à
SMIG algérien représente au minimum le dixième, et au par cas ; de l’autre, tout un arsenal de mesures collecti- d’une petite minorité et le jugement en référé de cette écraser les prix, ou à réprimer les tendances infla-
maximum, le vingtième du SMIG dans ces pays. ves sont prises pour juguler le mal généralisé à toute la minorité, qui est mise pour un temps plus ou moins tionnistes déchaînées par une addition de mauvaises
population. Le problème qui se pose est que l’émeute long, hors de la société. Il y a, certainement, parmi les orientations économiques et sociales ;
NE PAS CONFONDRE HAUSSES DE PRIX de caractère social représente le point de rupture de la autorités publiques certains qui voudraient mettre un 4) de plus, elle risque de ne pas briser les volontés de
CONJONCTURELLES ET INFLATION résilience collective face à une détérioration des condi- terme rapide à ces mouvements de foule en engageant ceux qui sont sortis dans les rues pour simplement
GÉNÉRALISÉE tions de vie causées par l’augmentation générale des des actions de violence extrême contre les participants. rappeler que ces politiques économiques, tournant
L’inflation généralisée n’est pas à confondre avec les prix. L’évolution de la réaction collective à cette épidé- Mais, seule peut avoir un effet positif sur la suite des autour d’objectifs diplomatiques et d’ambitions
hausses soudaines de prix de certaines denrées, hausses mie que l’on appelle inflation est extrêmement lente et événements une solution de fond pour mettre un terme politiques personnelles doivent enfin céder la place
conjoncturelles, liées à des causes naturelles, comme le en général imperceptible aux yeux des autorités publi- à une situation d’inflation structurelle, qui dévoile les à une véritable politique de développement national
mauvais temps qui détruit une récolte de café ou réduit ques. Mais, ce n’est pas parce qu’un mal évolue lente- impérities d’une politique économique visant à conso- au profit de tous les citoyens. M. B.
El Watan - Lundi 10 janvier 2011 - 10
L’ÉVÉNEMENT
LES ÉMEUTES ET LES SACCAGES CONTINUENT BÉJAÏA TIZI OUZOU
Vive tension
Les esprits ne se sont U
ne accalmie relative a été enregis-
trée, hier, jusqu’en fin d’après-midi,
dans la ville de Tizi Ouzou. Dans la
pas apaisés
es esprits ne se sont pas apaisés hier à Bé- nistrations : les impôts, le contrôle financier, riposté avec des bombes lacrymogènes, dont
matinée, les gens vaquaient normalement
à leurs occupations habituelles. Les stig-
mates des escarmouches de la veille sont
toujours visibles dans les rues. Plusieurs
commerces étaient fermés hier ainsi que
L’ÉVÉNEMENT
AÏN TÉMOUCHENT ORAN TIARET
L’émeute
s’étend
Circonscrite vendredi au
seul chef-lieu de wilaya,
Timide implication Un jeune tué devant
le bar de son père
l’émeute s’est étendue
samedi en soirée à cinq
autres villes: Béni-Saf,
Hassi El Ghella, Sidi Ben
des élus
es élus qui ont
L
es émeutes qui se sont poursuivies à Tiaret au troisième jour
ont généré un drame samedi soir avec la mort brutale d’un
jeune de 35 ans, Benyamina Mohamed, devant le bar de son
frère, situé à la rue de la Résistance (ex-Clauzel), au cœur de la ville.
Adda, Terga et Chabat El
Laham.
Ce qui est un fait nouveau,
les affrontements ayant au
L intervenu sur
le terrain pour
mener des actions de
Il était 21 h quand la nouvelle s’est propagée telle une traînée de
poudre au moment où les services de sécurité s’affairaient à faire ré-
gner l’ordre dans divers points du chef-lieu, notamment à l’univer-
sité et à l’heure où le siège de la SNTA était assailli par les voleurs.
médiation avec les
départ seulement mis aux D’après des sources informées, c’est au moment où le père, venu
émeutiers durant les
prises les émeutiers aux armé d’un pistolet automatique pour dissuader les assaillants que le
évènements vécus
forces de l’ordre. drame survint. Un jeune voisin du bar, en état d’ébriété, aurait arra-
à Oran ces derniers
À Témouchent, c’est ché l’arme des mains du père pour donner ensuite un coup mortel
jours se comptent
toujours en la partie nord du à la poitrine du jeune Mohamed. La victime décéda après avoir été
sur le bout des doigts
Bd Mohamed Boudiaf et ses transféré vers les UMC de l’hôpital et l’agresseur a été arrêté. Une
mais cet effort a été
rues adjacentes que les nouvelle qui n’a pas pour autant empêché les pillards d’effectuer
salué par l’APW qui
troubles ont démarré vers une véritable razzia au siège de la Société nationale des tabacs et
a convoqué une réu-
20h. Un centre commercial, allumettes (SNTA). Le directeur de cette entreprise, M.Boudiaf Zo-
nion d’urgence. La
l’ex-Assil, a subi des dégâts heir, nous avait contacté au moment des faits pour nous faire part
rencontre tenue hier
en devanture alors que les de son «étonnement de ne pas voir les services de sécurité venir lui
à l’hémicycle de la
commerces qu’il abrite ont prêter assistance» non sans évoquer «des pertes se chiffrant à des
wilaya a concerné
dizaines de millions de dinars». La police, qui a ouvert une enquête
PHOTO : ABDELKRIM
été pillés. les députés, les séna-
Plus loin, deux véhicules de à ce sujet détiendrait des indices et aurait réussi à récupérer quel-
teurs, les membres de
la CNAS ont été incendiés. ques paquets et mettre la main sur deux jeunes personnes. Le reste
l’APW et quelques
Enfin, le foyer de wilaya a de la marchandise serait transféré à Relizane. Au-delà donc de ses
présidents d’APC. Au
été l’objet de dégradations. actes dont le décès tragique d’un jeune, c’est la tentative de saccager
final, on devait sortir
À Béni-Saf, les sièges de l’hôpital qui reste le plus à déplorer. Les enseignes lumineuses sur
avec un communiqué
l’APC, de la daïra, de la SAA les entrées principales ont été saccagées et les loges des gardiens
commun impliquant Les actes de vandalisme ont été condamnés
et de l’Actel ont subi des vandalisées. Par ailleurs, nos sources font état d’actes de prédation à
tous les partis repré- d’une déclaration de principe, nipulation en citant l’exemple
dommages. Hamadia, Aïn-Dheb et Frenda. A. Fawzi
sentés dans ces assemblées. La de créer une cellule de suivi d’images d’archives montrées,
À Sidi Ben Adda, ce sont les mouture préparée à l’avance, de la situation pour impliquer selon lui, à dessein. D’autres
panneaux de signalisation,
les abribus et des
axée principalement sur la davantage d’élus avec une pré-
condamnation des actes de sence physique sur le terrain
intervenants ont salué les der- SIDI BEL ABBÈS
nières mesures prises par les
lampadaires qui ont été les
cibles des casseurs. À
vandalisme, a été débattue et afin de tenter de circonscrire
devait être amendée pour la les foyers de violence. On a sa-
autorités dans le but d’amé-
liorer le pouvoir d’achat du
Ras El Ma et Sidi
Terga, une tentative de faire
subir des dégâts à la cave
rendre consensuelle, en adé- lué, à l’occasion, certains élus
quation avec les analyses des ou délégués de secteurs ur-
citoyen mais aussi la promesse
de sanctions sévères contre
Lahcen se soulèvent
vinicole de GCO (Grands uns et des autres. Tirer la bains qui avaient veillé jusqu’à ceux qui spéculent sur les prix. a ville de Sidi Bel Abbès a été secouée, samedi soir, par des
Crus de l’Ouest) a échoué.
Au terme des
sonnette d’alarme est l’idée des heures tardives et on a
avancée par le P/APW qui a suggéré d’étendre le travail de
Pourtant, tout en focalisant sur
le fait que, du moins à Oran, ce
L émeutes qui se sont propagées progressivement à travers
diverses zones urbaines. Exprimant leur ras-le-bol par divers
échauffourées, il a été fait essayé de mettre en relation les sensibilisation aux mosquées, sont plutôt les jeunes qui ont slogans, les émeutiers, visiblement surexcités, se sont déchaînés
état de six policiers blessés émeutes de ces derniers jours aux quartiers, aux marchés, mené les émeutes, on a bien sur des édifices publics dont certains ont été littéralement sacca-
et de vingt arrestations avec les incidents vécus spo- etc. Un sénateur a déploré la précisé que la population ora- gés. Munis de barres de fer ou de gourdins, les manifestants ont
opérées parmi les radiquement pour des raisons couverture médiatique opérée naise condamne ces actes de fermé à la circulation certaines rues en y brûlant des pneus et en
manifestants. M. K. multiples y compris les matchs par les chaînes Al Djazeera, El violence. Une manière de dire y échafaudant des barricades à l’aide d’objets hétéroclites.
de football. Un député a pro- Arabia et France 24 pour met- que le fond du problème n’est Tard dans la nuit, les troubles se sont quelque peu estompés,
posé, au lieu de se contenter tre en avant l’idée d’une ma- pas uniquement lié à la cherté laissant des stigmates sur les façades et devantures de plusieurs
TISSEMSILT de la vie mais que cet aspect ne édifices publics. Selon une source sécuritaire, une dizaine de
Retour 23 jeunes écroués à Chlef
sera sans doute pas inclus dans
la motion finale de l’APW qui
policiers ont été blessés et 58 jeunes interpellés dans la soirée du
samedi. Les émeutes se sont étendues également aux localités
au calme privilégie une lecture des faits
axée sur «la manipulation de
de Ras El Ma et Sidi Lahcen. M. Habchi et M. Abdelkrim
23 jeunes issus des quartiers des communes voisines de
Les émeutes qui
surgissaient la nuit du
Chlef et de Chettia ont été écroués, samedi. Parmi eux, des
étudiants, des lycéens ainsi qu’un militaire en permission
la détresse des jeunes» mais
par des parties qu’elle ne dé- TLEMCEN
finit pas. «C’est le pays qui
vendredi dernier à travers
les hauteurs de la cité du
et un émigré venu d’Espagne. 25 autres jeunes ont, quant à
eux, bénéficié de la liberté provisoire. Pour leur part, les 17 est en danger», s’est exclamé L’intox prend le dessus
Derb, Sidi Abdelkader, El mineurs ont été relâchés. Au total, 65 jeunes ont été un élu en complément à l’idée
Plateau et Haï Hassan ont arrêtés, ces derniers jours, par les services de sécurité dans avancée que «les gens ont 80 jeunes ont été arrêtés avant-hier des suites des émeutes qui
été maîtrisées. les deux agglomérations citées. A. Y. besoin de la présence des élus avaient éclaté dans différents quartiers de la ville, pendant toute
Cependant, l’accalmie sur le terrain». Mais vu ce la journée et jusqu’à une heure tardive de la nuit.
qu’est devenue la vie partisane Hier matin, l’intox aidant, les commerçants ont baissé rideau et
MOSTAGANEM
précaire n’a pas duré car la
nuit du samedi, vers (luttes intestines), ce vœu est le Grand Tlemcen s’est métamorphosé en un espace apocalypti-
22heures, les loin de se réaliser. que. Faits marquants de la journée d’hier, les proches des jeunes
échauffourées entre les
manifestants et les policiers
ont refait surface.
22 interpellations Djamel Benachour arrêtés, près de 200 personnes, observaient un sit-in devant le
tribunal. C. Berriah
’est un peu avant la tombée de la nuit de dimanche que
En effet, ces jeunes en
colère n’ont pas cessé de… C plusieurs quartiers de Mostaganem ont été le théâtre d’af-
frontements entre les manifestants et les forces antiémeutes. En
Importante société SARL PATURAGES D’ALGERIE
«caillasser» les édifices
effet, dès 18 heures, les premières échauffourées sont signalées cherche à recruter RECRUTE
publics.
au niveau du quartier du Belvédère. La situation est à son com- DIRECTEUR COMMERCIAL
À Ouled Bessem, une
localité située à 15 km au ble au niveau des quartiers populaires de Tigditt, d’El Arsa, de - Deux techniciens • Assure l’organisation et la gestion d’une
nord-est du chef-lieu de Chemmouma et d’El Houria où de jeunes manifestants se sont en électromécanique structure commerciale
Tissemsilt, un groupe de attaqués aux forces de l’ordre en leur lançant des pierres et • Elaboration des budgets commerciaux et né-
jeunes, âgés entre 16 et 25 autres objets hétéroclites. - Un ingénieur gociation des contrats commerciaux.
Les forces antiémeutes ont répliqué par des bombes lacrymo-
ans, ont défoncé les portes
gènes. Dans le vieux quartier de Tigditt, les manifestants ont
en électromécanique • Recherche de nouveaux clients
et cassé les vitres du siège Condition : Profil
de la mairie. saccagé le CEM Larbi Tebessi, mitoyen de la zaouïa Alawya.
Sur le pont du 17 octobre qui relie la ville au quartier El Arsa, - Expérience exigée plus de 5 ans Formation : universitaire
La trentaine de jeunes, Expérience professionnelle : 5 ans
de grands renforts de brigades antiémeutes ont été massés bien
arrêtés vendredi, ont été
avant le coucher du soleil. Un premier barrage de police a été
- Une technicienne en informatique dans un poste similaire
présentés dimanche devant Conditions :
le juge d’instruction près le dressé à proximité de la cité El Arsa dont les habitants ont reçu Résidence : Tizi Ouzou
les renforts de la part de leurs voisins de la cité Houria. Ici, les - 2 ans d'expérience
tribunal de Tissemsilt. - Niveau TS ou licence en informatique. Avantage :
«Aucun dégât important affrontements semblent très violents avec usage de bombes la- Salaire négociable
n’est à signaler car nous crymogènes. Les forces de l’ordre ont procédé à l’arrestation de Les intéressés sont priés d'envoyer
avons suffisamment 22 manifestants qui devaient comparaître hier devant la justice.
leur CV et lettre de motivation par fax : Envoyer CV + lettre de motivation
quadrillé la ville et imposé À la cité Raisinville, ce sont l’annexe de la mairie et l’agence
CNAS qui ont été saccagées par une foule déchaînée. Des jets 041 27 45 45 par e-mail :
le calme», déclare un
policier. B. E. H. de pierre ont brisé plusieurs vitres du siège de la faculté, située Email au : recrute213@gmail.com paturages78@hotmail.com
juste en face de l’hôtel Sahel. Y. A.
El Watan - Lundi 10 janvier 2011 - 13
L’ÉVÉNEMENT
SKIKDA ANNABA CONSTANTINE
Tentatives d’émeutes 27 blessés dont
Alors qu’à Skikda, c’était le calme, d’autres
localités de la wilaya ont connu, dans la nuit
de samedi, plusieurs incidents plus ou
Un mort, 100 blessés plusieurs policiers
elon une source hospitalière, 27 personnes,
moins importants. A Aïn Kechra, à l’ouest de
Skikda, des manifestants se sont attaqués
au siège de l’APC à coup de cocktails
Molotov. Deux bureaux ont été ciblés et
et des arrestations S
oixante-douze (72) per- laires Didouche Mourad, La sistance des riverains, il aurait
dont plusieurs policiers, ont été blessées lors
des émeutes ayant éclaté jeudi et vendredi un
peu partout dans la wilaya de Constantine. Dans les
agglomérations de Massinissa, Hamma Bouziane,
leurs équipements détériorés. A Ras El Ma
dans la commune de Azzaba, des jeunes ont
barricadé vers 19h la RN 44 reliant Annaba à
Skikda et Constantine.
S sonnes arrêtées, un mort
et 100 blessés entre po-
liciers et émeutiers, dont 71
Colonne et Pont Blanc, où les
manifestants se sont attaqués
à plusieurs bus appartenant à
connu le même sort que le
nouveau siège de Djezzy dans
la commune d’El Bouni et celui
Ali Mendjeli et Aïn S’mara, la tension demeure
encore vive et des jeunes continuent à bloquer les
routes avec des pneus et à racketter les automobi-
listes, les obligeant à payer un droit de passage. A
Elle ne sera rouverte que tard dans la nuit transférées par les éléments l’ETA. La veille, les actes de de Nedjma à Sidi Amar, qui
de la Protection civile au ser- saccage des édifices publics et ont été complètement saccagés Békira, un groupe d’islamistes voulant s’opposer
après de violents affrontements entre à des émeutiers qui ont fermé la route, ont été roué
gendarmes et jeunes émeutiers. On signale vice des urgences. Tel est le privés, assortis parfois de pilla- et vidés de leurs équipements.
décompte officiel de trois jours ge, se sont poursuivis à travers Le siège de l’APC de Ché- de coups et ont du prendre la poudre d’escampette.
plusieurs blessés parmi les gendarmes et Même si elle semble s’estomper de jour en jour,
l’interpellation de 30 jeunes. Khider Ouahab d’émeutes qu’a connues la wi- plusieurs quartiers, dont ceux taïbi a été calciné avec son parc
laya de Annaba qui a enregistré des communes d’El Bouni, de automobile ainsi que celui de la réaction violente des jeunes émeutiers a semé
avant-hier sa première victime. Sidi Amar et Chétaïbi. la direction du contrôle et des une panique qui n’est pas près de se dissiper. Les
SOUK AHRAS Il s’agit de Bendjedid Sadek, Il en est ainsi du siège de la prix (DCP). D’ailleurs, plu- Constantinois vivant dans ce climat de peur, et
devant l’ampleur des saccages et des dégâts enregis-
65 ans, qui a été asphyxié par Sonelgaz où deux véhicules ont sieurs administrations, après
Echauffourées entre le gaz lacrymogène lancé par été volés, dont l’un d’eux porte avoir libéré leurs personnels, trés, sont obligés de se barricader tôt chez eux. En
outre, au-delà du fait relevé que les émeutiers choi-
les policiers antiémeute à la des bouteilles d’acétylène, un ont fermé hier leurs portes.
manifestants et policiers cité 8 Mai 1945 (Oued D’heb) gaz très inflammable utilisé C’est le cas de la Sonelgaz de sissent la nuit pour sortir, ils s’attaquent aux institu-
en riposte aux attaques des dans la soudure des métaux. Annaba et d’El Bouni, ainsi tions bancaires et aux postes, là ou il y a de l’argent,
Des échauffourées ont éclaté, dans la nuit émeutiers. Etant asthmatique, il L’intervention des services de que plusieurs écoles publiques mais à défaut d’y parvenir, ils ferment les routes et
de samedi à dimanche à la cité Dar El Kadi, a succombé avant d’atteindre le sécurité a permis de récupérer et privées. Le dispositif de sé- extorquent de l’argent aux automobilistes.
entre des jeunes manifestants et les forces service des urgences de l’EPSP les deux voitures abandonnées, curité et de prévention mis en F. R., Dj. B. et F. H.
de l’ordre, quand les premiers ont tenté de de Annaba. Ce qui n’est pas fait quelque temps après. Le siège place dans les quartiers chauds
dresser des barricades pour bloquer la route
qui mène vers la partie sud de la ville de
pour apaiser la tension puisque
les émeutes ont repris hier dans
de la CNAS de la cité Plaine
Ouest a également été la cible
a été renforcé en moyens hu-
mains et matériels.
GUELMA
Souk Ahras. Des jets de pierres ont été
essuyés par les policiers. L’arrivée en
l’après-midi aux cités popu- des manifestants. N’était la ré- M.-F.Gaidi L’OPGI dévasté
renfort des brigades antiémeute et
l’implication de quelques citoyens du
quartier, ont contribué à l’apaisement de la
MILA N euf policiers et un agent de sécurité ont été bles-
sés à Guelma, indique une source hospitalière,
situation. A. Djafri La brigade de la Gendarmerie attaquée depuis le début des échauffourées qui ont ébranlé le
chef-lieu de wilaya et plusieurs communes limitro-
n climat insurrectionnel régnait encore, dans systématique. Le calme n’est revenu qu’à l’arri- phes. Quant aux dégâts occasionnés par des bandes
OUM U la soirée de ce samedi, à Sidi Merouane. La vée des renforts de l’escadron de la Gendarmerie de casseurs armés de pierres, ils sont importants ces
dernières 48 heures. Une bande de personnes en-
EL BOUAGHI brigade de la Gendarmerie nationale est assiégée
et caillassée par une foule déchaînée, apprend-on
nationale de oued Endja, qui ont fait usage de
bombes lacrymogènes pour disperser les mani- cagoulées ont pris d’assaut, dans la nuit de samedi,
de source digne de foi. Des coups de feu de som- festants. A Mila, l’agence Cnep et le CPA ont été le siège de l’OPGI de la ville de Guelma. Le siège
Saccage et désolation à mation sont tirés pour dissuader les manifestants. complètement incendiés ; le lycée Meghlaoua a de l’APC et l’officine Endimed à Belkheir, celui
de la Recette des impôts, l’APC et une antenne des
Aïn Beïda Plusieurs édifices publics ont été également pris
pour cibles. Un saccage à grande échelle a eu
subi un pillage en règle. Tout comme l’agence
CPA, dont le coffre-fort a même été traîné à télécoms à Héliopolis ont été la cible des casseurs.
lieu au niveau du siège de la daïra et du bureau l’extérieur de la bâtisse. Sur les 21 émeutiers pré- Quant au nombre d’arrestations, le tribunal de
La ville de Aïn Beïda s’est réveillée ce
de la poste, où les manifestants ont tout dégradé. sentés devant le procureur de la République près Guelma recevait, hier, des dizaines de personnes,
dimanche avec des images insoutenables
Des actes de vandalismes sont aussi commis au le tribunal de Chelghoum Laïd, dans l’après-midi dont des mineurs, pour une présentation.
de saccage et de désolation. Samedi,
niveau de la mairie et l’état civil. Les registres et de ce samedi, 9 ont été placés sous mandat de dé- Karim Dadci
d’autres émeutiers se sont attaqués à
l’agence BADR, pillant tout le matériel documents n’échapperont pas à une destruction pôt et 12 ont bénéficié de la relaxe M. Boumelih
informatique. Le centre culturel Emir Khaled TÉBESSA
a connu le même sort.
Hier, les infrastructures étatiques (postes, SÉTIF 104 émeutiers
banques et lycées) sont restées fermées.
Nous apprenons de sources sûres que les Plus de 150 arrestations à Aïn Azel interpellés
services de sécurité ont interpellé 10 jeunes ïn Azel, limitrophe de la CW64 (Ain-Azel-Beida Bordj) vailleurs et des centaines d’étu-
émeutiers, alors que l’on enregistre 9
blessés légers, dont 6 parmi les policiers.
A wilaya de Batna, a connu
dans la nuit de samedi à diman-
a été fermé à la circulation des
heures durant. L’on apprend,
diants et élèves des différents
paliers ont été ainsi privés de C ent quatre (104) personnes ont été arrêtées suite
aux émeutes qui avaient secoué vendredi der-
L. Baaziz che, des troubles, déclenchés à par ailleurs, que certaines lo- travail et de cours. Les chemins nier plusieurs quartiers de la ville de Tébessa. Les
l’issue de la prière d’Al Icha. calités de la région nord de la reliant Bousselam à Bouandas 104 émeutiers, dont 34 mineurs, ont été interrogés,
BB ARRÉRIDJ Les manifestants qui ont tenté
d’incendier une station d’es-
wilaya, ont été ébranlées hier
par ce mouvement de protesta.
et Laggaguine à Maoklane ont
connu hier le même scénario.
et ils devaient comparaître hier devant le juge d’ins-
truction pour trouble à l’ordre public et dégradation
d’édifices publics, a ajouté notre source. Autre
28 émeutiers devant sence, ont bloqué l’artère prin-
cipale de la cité. L’affrontement
Un sit-in a été observé par des
jeunes de Aïn Roua qui ont fer-
Suite à ces mouvements de co-
lère, plus de 150 manifestants chose, 16 personnes ont été placées en garde-à-vue
la justice entre les jeunes et les forces de
l’ordre s’est étendu aux quar-
mé le siège de l’APC et barré
la RN75. Cet acte a coupé une
ont été appréhendés à travers
les quatre coins des hautes plai-
par la police à Oglat Gassas, à 68 km à l’ouest de la
wilaya et ils seront présentés devant le parquet dans
Après les troubles qui ont émaillé avant-hier la tiers populaires S’hamda, Be- bonne partie de la région nord nes sétifiennes. les jours à venir. Lakehal Samir
ville de Bordj Bou Arreridj, le calme était revenu lazem et Khams ; non, loin, le du chef-lieu de wilaya. Des tra- Kamel Beniaiche
le lendemain. Le bilan définitif des
affrontements entre les manifestants et les
forces de l’ordre fait état d’une centaine de JIJEL
blessés, dont 80 policiers. Vingt-huit émeutiers
ont été présentés, hier, en fin d’après-midi, Nuits agitées La Sarl CONTINENTAL
devant le procureur de la république près le
our la troisième nuit consécutive, les quartiers ville d’El Milia a vécu une soirée mouvementée à ELECTRONIQUE décline toute
tribunal de Bordj Bou Arreridj pour «incitation à
la destruction de biens d’autrui, troubles à
P hauts de la ville de Jijel ont enregistré des
troubles au cours desquels des centaines de jeunes
la faveur d’émeutes nocturnes, la nuit de samedi
à dimanche, au cours de laquelle des jeunes et
responsabilité quant à l'utilisation
l’ordre public et vol». A. B. frauduleuse de son cachet humide
et même des enfants, se sont accrochés avec les des adolescents se sont attaqués à des édifices
éléments de la police. A Ayouf, les émeutiers ont publics. Les forces de l’ordre ont usé de grenades + chéquier sur tout document.
KHENCHELA dès 20h 30 attaqué à coup de pierres la poste et le
siège de la direction de l’éducation. L’intervention
lacrymogènes. Fodil S. et Zouikri A.
I N T E R N AT I O N A L E
PHOTO : DR
un couvre-feu dans les villes qui de Cheikh Jarrah, situé dans la partie orientale
connaissent encore des manifes- de Jérusalem annexée après son occupation
tations. Les affrontements sont en 1967.
d’une violence rare. La situation Le bras de fer entre le pouvoir et le peuple tunisiens risque de coûter cher en vies humaines
est extrêmement difficile, le gou-
vernorat de Sidi Bouzid est sous
le contrôle de l’armée, on a l’im-
Bensedrine, dans une déclaration
faite à El Watan, un bilan très
de la cruauté du pouvoir». Le
Conseil national tunisien pour les
de fer depuis 23 ans par Zine El
Abiddine Ben Ali (74 ans). L’op- Le crash d’un
pression que nous sommes dans
en état de guerre. La terreur règne
lourd est à déplorer. «Nous avons
recensé 50 morts tombés sous les
libertés a exigé la traduction du
ministre de l’Intérieur devant un
position, les syndicats et les orga-
nisations des droits de l’homme avion fait 50 morts
dans le pays.» Et d’ajouter : «On balles assassines du pouvoir dans tribunal international pour «crime dénoncent un pouvoir gangrené
tire à bout portant sur des civils,
pire, les forces spéciales ont tiré
différentes villes du pays : 16 à
Thala, 22 à Kasserine, 2 à Mek-
contre des civils».
S. Bensedrine a dénoncé le sou-
par la corruption, où les quelques
familles s’emparent de l’essentiel
en Iran
sur les cortèges funèbres et ont nassi, 1 Feriana et 8 à Reguab.» tien de la France au régime de des richesses du pays. Au moins 50 personnes, sur 105 passagers ou
empêché les cérémonies d’enter- «C’est un climat de terreur dans Carthage. «Le régime de Ben Ali Pour de nombreux observateurs, membres d’équipage, ont survécu au crash
rement.» le pays, pour la première fois, on aurait eu l’aval de la France pour la Tunisie est installée dans une d’un avion de la compagnie nationale Iran Air
La dirigeante de l’opposition, voit des escadrons de la mort à la commettre ce massacre.» Jusqu’à situation politique nouvelle. survenu hier, près de la ville d’Orumiyeh, dans
Maya Jribi, a lancé un appel ur- poursuite des civils dans des 4X4 hier soir, la situation demeurait Le bras de fer engagé depuis pres- le nord-ouest de l’Iran, selon le responsable
gent au président Ben Ali «afin et qui tirent à bout portant. On a explosive dans tout l’ouest du que un mois, entre pouvoir et peu- des services des urgences cité par l’agence
d’arrêter rapidement ce bain de retrouvé des cadavres dans des pays et la gravité des événements ple, risque de coûter cher, mais Fars. «Pour le moment, je n’ai pas reçu
sang et de retirer toutes les forces oueds.» Mme Bensedrine a parlé risque fort bien d’installer la Tu- c’est le moment où jamais pour d’information sur le nombre de morts. Mais
de sécurité des villes». Pour elle, «d’un massacre caractérisé, or- nisie dans une spirale de violence imposer un changement démo- 50 personnes blessées sur 105 se trouvant à
l’escalade de la violence «était chestré par le président Ben Ali et qui dépasserait tout entendement. cratique dans ce pays longtemps bord sont sorties de l’avion en vie», a déclaré
prévisible, parce que les popula- son ministre de l’Intérieur et exé- Par ailleurs, «l’aveuglement du présenté comme un modèle de Gholam Reza Masoumi.
tions ne sont pas rentré chez elles cuté par les forces de régulières et pouvoir et son incapacité à opérer réussite économique dans la ré- L’accident s’est produit vers 19h45 (16h15
et ont continué à réclamer plus de les forces parallèles». des réformes politiques pousse- gion. «Une réussite dont profite GMT), selon la télévision d’Etat, qui cite un
liberté et de justice. Des revendi- Elle tient pour responsable de ce raient le pays vers une situation seulement la caste au pouvoir, le responsable provincial. «L’avion a décollé de
cations auxquelles le pouvoir de «grave dérapage, le président Ben explosive aux conséquences in- peuple, lui, fait partie des oubliés Téhéran avec une heure de retard sur l’horaire
Ben Ali refuse de répondre». Le Ali et son ministre de l’Intérieur». contrôlables», a estimé Ahmed de la République. Aujourd’hui, il prévu en direction d’Orumiyeh et en
bilan risque de s’alourdir Sihem Bensedrine a appelé la Nejib Chebbi, responsable des en a marre et il le fait savoir», raison des mauvaises conditions climatiques
Selon la journaliste et militante au communauté internationale et les relations extérieures au sein du conclut Ahmed Nejib Chebbi, s’est écrasé près d’Orumiyeh», a déclaré ce
sein du Conseil national tunisien Nations unies «à agir rapidement Parti démocrate progressiste. La figure historique de l’opposition responsable de la province de l’Azerbaïjan de
pour les libertés (CNLT), Sihem pour sauver le peuple tunisien Tunisie est régentée d’une main tunisienne. H. O. l’Ouest.
SANTÉ
ÉPIDÉMIE DE MÉNINGITE EN AFRIQUE RECHERCHE
PHOTO : D. R.
de 450 millions de personnes en Afri-
que constitue une population à risque immédiatement des traitements
pour cette maladie. Des épidémies supplémentaires à l’association
majeures de méningite du groupe A classique d’interféron et de
surviennent tous les 7 à 14 ans et frap- Ribavirine. De nouveaux
Depuis plus de cent ans, l’Afrique subsaharienne souffre d’épidémies répétées de méningite qui font des ravages sur le continent antiviraux dits «directs» ou
pent particulièrement les enfants et les
jeunes adultes. Les patients les plus «spécifiques» sont justement en
saisonnière de méningite dans la ré- nouveau vaccin conjugué antiménin- ment de ce vaccin est révolutionnaire train de voir le jour pour ces
atteints décèdent généralement dans gion subsaharienne a frappé au moins gococcique A, MenAfriVac, offre aux et n’aurait pu voir le jour sans les ef-
les 24 à 48 heures qui suivent l’appa- patients. Ils présentent de
88 000 personnes et en a tué plus de autorités sanitaires africaines, pour la forts conjoints des ministres africains nouveaux effets secondaires,
rition des premiers symptômes de la 5000. Développé par le Projet vaccins première fois, une solution abordable de la Santé et des nombreux parte-
maladie, et parmi ceux qui survivent, mais permettent d’augmenter
méningite (PVM), un partenariat entre et à long terme qui protège même les naires et collaborateurs à travers le de manière très significative le
10 à 20% souffrent de retard mental, l’Organisation mondiale de la santé jeunes enfants contre la méningite A monde», a souligné le Dr Christopher
de perte de l’audition ou de troubles de taux de guérison.
(OMS) et PATH, avec le soutien de la (Neisseria meningitidis du groupe A). J. Elias, PDG de PATH. MenAfriVac
l’apprentissage. En 2009, la flambée Fondation Bill & Melinda Gates, le «Le modèle créé pour le développe- pourrait bien servir de modèle pour
le développement de vaccins pouvant ◗ LES TOMATES sont le fruit le
combattre d’autres maladies mortel- plus produit dans le monde, et
UN VACCIN MULTICOMPOSANTS les dans les milieux défavorisés. Le
nouveau vaccin possède plusieurs
voilà que des scientifiques
japonais découvrent qu’une
JEUX - DÉTENTE
HORIZONTALEMENT : 1.Considérable 2.Pâtes alimen- Quinze sur 15 N° 2784
Mots Croisés N°2784
taires. Coule en Suisse. Premier impair 3.Fin d'infinitif.
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 Par M. IRATNI
Moitiés d'empereurs 4.Scamandre. Soulageât un besoin 5.
Enlever (phon.). Havre de paix. Pronom interrogatif 6.Os. 1 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Définition dant aux bons numéros dans les cases ci-dessous et technicien
du mot encadré vous découvrirez le nom d’un personnage célèbre. supérieur
14 17 2 8 8 14 17 13 7 4 1 lettre
grecque
21 10 9 10 19 10 17 17 2 8 10
X bêtises
8 11 13 10 16 patriarche
18 7 3 14 2 17 10
relata
L’ÉPOQUE
ON VOUS LE DIT DÉBOUTÉE PAR L’ADMINISTRATION FRANÇAISE La guerre
Rio mieux qu’Alger ! d’Algérie
Alors que les émeutes embrasent
plusieurs contrées du pays, menées,
selon les autorités, par de jeunes
Pragmatique, en images
A Paris, au Palais de
Tokyo, une exposition de
adolescents, beaucoup s’interrogent
sur le mutisme des organisations
juvéniles, notamment les Scouts
musulmans algériens. On
elle retire son voile la vidéaste Zineb Sedira
était à voir les derniers
jours de décembre. Elle
a été clôturée le 2 janvier
sait que les SMA, selon leur ● Une anonyme fait l’objet de curiosité de la part des médias, car auteur dernier. Il s’agit de deux
«commandant» Benbrahim, se d’un geste au centre des débats sur la laïcité. montages admirables,
targuent de mobiliser plus d’un dont l’un est consacré à
Mohamed Kouaci, 1922-
million «d’affiliés». Beaucoup se sont
1966, qui a photographié
demandé pourquoi le patron des SMA la guerre d’Algérie et
qui s’enorgueillisait de ce nombre impressionnant d’adhérents les premières années
n’a pas réagi pour apaiser les protestataires. La raison est toute d’indépendance. Des
simple : le chef est en «mission» au Brésil, loin du vacarme et des volumes importants
émeutes. ont été ainsi stockés,
Aux frais du contribuable ! Quant au nombre de jeunes encadrés sans que personne le
par les SMA, il est nettement plus proche de l’utopie que de la sache, alors qu’ils sont
réalité… «d’un intérêt immense»,
rapporte le journal Le
Djoghlaf à l’Institut du Commerce Monde. C’est la veuve
du photographe, Safia,
qui, ayant rencontré
Ahmed Djoghlaf, directeur exécutif de la biodiversité et fortuitement Zineb
secrétaire adjoint de l’ONU, se trouve à Alger depuis quelques Sedira, se confie à elle.
jours où il profite de son séjour pour rendre visite à sa famille. Elle trouve un terrain
L’expert algérien, rappelle-t-on, s’est admirablement illustré fertile et accueillant
lors de la dernière conférence mondiale sur la biodiversité chez la fille d’anciens
qui s’est soldée par de nombreuses résolutions adoptées par combattants de la
la communauté internationale. M. Djoghlaf profitera de sa Révolution. Elle raconte
présence à Alger pour donner une conférence ce matin à 10h leur foi militante et leur
à l’Institut Supérieur du Commerce à Ben Aknoun, intitulée engagement, ainsi que
«Biodiversité, défis et opportunités». les péripéties de la lutte,
avec «les reportages
dans les maquis, et la
Madjer la légende sur les écrans lle a enlevé son voile et parcours. Là aussi elle a perdu, de ses enfants, et étant en ins-
SPORTS
CHAMPIONNAT DU MONDE DE HANDBALL CABBA
Ferradji première recrue
Ultime entraînement L
e gardien de but, Mohamed-Seghir Ferradji, libéré le mois der-
nier par l’Entente de Sétif, a officiellement été recruté par le CA
Bordj Bou Arréridj (Ligue I professionnelle de football), a-t-on
des Algériens
près deux jours de re-
appris, dimanche, des dirigeants du club. L’ex-portier des vice-cham-
pions d’Algérie sera désormais le gardien n°1 des «Criquets Jaunes»,
a indiqué l’ancien président du CABBA, Salah Bouda, aujourd’hui
à la tête de la commission de recrutement, faisant part de «l’abandon
de la piste Merouane Kial», dont le retour au bercail avait été envi-
PHOTO : H. LYES
départ vers la Suède via Paris,
prévu demain après-midi à 16h, BALLON D’OR
le coach devra effectuer les der-
niers réglages. Autant dire qu’il
s’agit plus d’un travail tactique La sélection algérienne de handball se rendra demain en Suède pour disputer le mondial
Duel Xavi - Iniesta
que physique avec la sélection réé par le magazine France Football en 1956, le Ballon d’or,
de 16 joueurs qui a été dévoilée
vendredi dernier. Le seul mot
Eddine (qui a perdu son père
en pleine préparation à Istres)
dois, l’ancien joueur de l’équi-
pe nationale et ancien DTN,
la hiérarchie établie. Excepté
l’Australie qui reste en prin-
C e
dont la 55 édition qui a fusionné avec le Prix du meilleur joueur
de l’année de la FIFA, sera décerné ce soir à Zurich. Il ne devrait pas
d’ordre pour les camarades fera son baptême du feu avec Abdeslam Benmeghsoula, qui cipe prenable, il y a un grand échapper à l’un des deux joueurs espagnols du FC Barcelone, Andres
du «vieux» Hammad reste la le Mondial, tout comme les a à son actif trois participa- écart qui sépare le niveau des Iniesta ou Xavi, au cours d’une cérémonie qui pourrait tourner à la
concentration, notamment du émigrés Mohamed Mokrani, tions, Championnats du monde autres concurrents. A défaut célébration du football ibérique. Les deux champions du monde sacrés
fait que c’est un véritable ma- Rahim Abdelakader et sur- (1982, 1986 et 1990) et deux d’une qualification au 2e tour, avec l’Espagne, l’été dernier en Afrique du Sud, partent donc logique-
rathon qui attend le sept algé- tout Ayat Allah Khoumeini Jeux olympiques (Los Angeles l’EN doit faire bonne figure ment avec une bonne longueur d’avance sur leur coéquipier du FC
rien lors de ce Mondial et qui (ESAT), révélation de la sai- 1984 et Séoul 1988), et qui face aux grosses pointures de Barcelone et lauréat en 2009, l’Argentin Lionel Messi. Créateur hors
débutera la compétition contre son. Selon Salah Bouchekriou connaît bien le niveau interna- ce Mondial. Il faut déjà penser pair, que ce soit avec sa sélection nationale ou le Barça, Iniesta a mar-
une coriace équipe de Serbie. qui a eu du mal à réunir les tional, nous a révélé que notre à préparer l’avenir avec les qué les esprits avec son but en finale du Mondial 2010 face aux Pays-
Une sélection qui reste la bête joueurs professionnels durant équipe nationale est sur une U19 et les U21, afin de se re- Bas. A 26 ans, il ferait un Ballon d’or très crédible, mais il ne devra pas
noire de l’Algérie. A l’inverse les stages, la fusion entre an- voie ascendante, mais elle est mettre en selle dans l’optique sous-estimer Xavi, métronome du milieu et qui représente l’âme du
des Serbes et des autres adver- ciens et nouveaux s’est faite un peu loin du niveau mondial. de reconquérir l’Afrique. Sans jeu espagnol dont il maîtrise toute la science. Il pourrait très bien être
saires de notre sélection dans rapidement et le plus normale- «Par rapport à nos adversaires pour autant brûler les étapes. couronné, à bientôt 31 ans, pour «l’ensemble de son œuvre».
le groupe C, le sept national ment du monde. Par ailleurs et qui ne sont plus à présenter, le Bien sûr, il faut mettre à leur
abordera la compétition sans à la veille de la participation du sept national qui a progressé disposition les moyens», notera
pression. Le défenseur Salah sept algérien au Mondial sué- aura du mal à chambouler l’ancien international. C. B. ESS
LA FAF DÉCRÈTE LA TRÊVE Un Burkinabé attendu
Suspension de tous les championnats à Sétif
’embrasement en- Les matchs non joués Equinformation
quête d’un attaquant de pointe pour renforcer son attaque, la
de l’ESS est sur la piste d’un avant-centre burkinabé,
L registré dans toutes
les contrées du pays a
de la phase aller se-
ront programmés avant
devrait rallier Sétif dans les tout prochains jours. Au sujet de
la barre technique, comme annoncé par nos soins, le Belge Jean
perturbé le bon dérou- l’entame de la phase Thissen semble tout proche d’un accord avec la direction de l’En-
lement des différentes retour», souligne ledit tente, alors que Hadj Mansour - reconverti en DTS et qui a paraphé
compétitions nationales communiqué publié sur un contrat de six mois avec une mensualité de 600 000 DA - devrait
toutes divisions confon- site officiel de la fédé- seconder le nouvel entraîneur. K. B.
dues (Ligue I, Ligue II, ration. Ainsi donc, la
Interrégions et DNA).
Malgré la relative ac-
très appréhendée mise à
jour du calendrier de
JS KABYLIE
calmie enregistrée ces
dernières heures, la Fé-
Ligue I entre l’USM El
Harrach et le MC Alger Séance écourtée
dération algérienne de est reportée à une date
pour cause d’émeute
PHOTO : B. SOUHIL
El Watan
Retrouvez les prévisions complètes sur www.elwatan.com
Pertes et profits
Par Omar Berbiche
’Algérie est-elle une fois de plus passée tout près
à mieux prendre en charge les parlé de l’organisation des com- cette arme fatale des prérogatives présidentielles en décidant
besoins des 1,7 million d’Al- pétences et des élites algérien- de geler les nouvelles taxes introduites par le gouvernement
gériens (immatriculés) vivant à nes en réseaux. M. Benatallah sur l’huile et le sucre. Preuve que l’on pouvait bien faire
l’étranger. a annoncé, en outre, la mise en l’économie de cette crise ! Le gouvernement et le Parlement,
M. Benatallah a expliqué que place d’un mécanisme visant à qui ont présenté cette mesure comme un acte de survie de
les premières actions de son se- eux au travers d’un site internet. savoir que le gouvernement mettre fin au calvaire rencontré l’économie destiné à réactiver les recettes provenant de la
crétariat consisteront, à moyen Dans cette perspective, il a in- s’est fixé pour challenge d’ins- par les émigrés lorsqu’ils doi- fiscalité ordinaire, acquiescent sans broncher de porter le
et court termes, à poursuivre le diqué qu’il se rendrait bientôt taller le Conseil consultatif de la vent rapatrier des corps. Grâce chapeau. En contrepartie, le gouvernement, qui accepte de
dialogue et les rencontres avec en Allemagne, en Espagne, en communauté nationale à l’étran- à un accord conclu entre la jouer le rôle de mauvais génie pour préserver l’institution
les membres de la communauté Grande-Bretagne, en Italie et ger avant la fin de l’année. En Société algérienne d’assurance présidentielle, est exempté de rendre des comptes et
nationale établie à l’étranger, à dans les pays du Golfe pour ren- attendant que cela se fasse, il a (SAA) et la Banque d’Algérie, de payer les frais de l’addition de la mauvaise gestion, à
vulgariser les objectifs assignés contrer des Algériens qui vivent indiqué que le Premier ministre, il leur est désormais possible de l’image des douloureux événements de cette semaine. Des
à la politique mise en place à dans ces pays et recueillir leurs Ahmed Ouyahia, a déjà donné s’acquitter de leurs cotisations à actes qui seront versés, comme d’habitude, au registre des
leur intention et, enfin, à main- doléances. Dans le même ordre son aval pour la concrétisation l’étranger, auprès des agences pertes et profits.
tenir un contact permanent avec d’idées, Halim Benatallah a fait d’un certain nombre de projets de la SAA. A préciser que M.
Benatallah a refusé de s’expri-
TÉBESSA DES OBJETS ARCHÉOLOGIQUES RÉCUPÉRÉS mer sur la récente décision prise ALGER
par les autorités françaises de
■ Quatre personnes, âgées de 26 à 31 ans, ont
été arrêtées la semaine dernière en possession
statuettes en bronze représentant la tête d’un
pharaon, un chandelier juif en cuivre et une
durcir les conditions d’octroi 6,4 g d’héroïne et 2 g de kif
du visa d’entrée dans l’espace
d’objets archéologiques d’une valeur inestima- dizaine de pièces numismatiques remontant à Schengen et leur souhait de ré- traité saisis à Palm Beach
ble destinés à la contrebande vers la Tunisie, l’époque phénicienne, lors d’une perquisition viser les accords de 1968. Il a ■ Agissant sur renseigne- par une personne en fuite, à
apprend-on de sources crédibles. Agissant aux domiciles des mis en cause. Ces derniers promis toutefois de consacrer ments et en vertu d’un Palm Beach, 6,4 g d’héroïne,
sur renseignement, la section de recherche ont été arrêtés ; ils seront présentés devant le une conférence entière au dos- mandat de perquisition, les 2 g de kif traité, une somme
de la gendarmerie, après plusieurs semaines parquet dans les jours à venir, a ajouté sier dans les prochains jours. gendarmes de la brigade de d’argent de 867 550 DA,
d’investigations, est parvenue à récupérer deux notre source. Lakehal Samir
Z. C. Palm Beach ont procédé, jeu- 40 010 francs CFA et
di dernier, à l’interpellation 250 euros, représentant
POINT ZÉRO d’un ressortissant africain le produit de la vente de
en situation irrégulière et de stupéfiants, ont été saisis.