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Cours 2019/2020

Domaine No4 : Esthétique et Art


Introduction
Esthétique et Art sont souvent confondus, pourtant il existe une nuance entre les deux
notions. Le mot esthétique renvoie à toute réflexion philosophique qui s’investit sur la
recherche des principes de la beauté. Kant l’aperçoit comme cette discipline réflexive ayant
pour objet les problèmes que soulève le beau ainsi que le jugement de goût dont elle
s’attache à définir les conditions de possibilité. On voit donc que l’esthétique est plutôt
théorique. Quant au mot Art, il dérive du mot latin ars qui veut dire talent, savoir-faire,
habileté, et qui, dans ce sens, renvoie au grec thecné avec les mêmes significations. L’art est
l’activité par laquelle l’homme arrive à créer des choses par son imagination, autrement dit,
toute production humaine ajoutée à la nature, une pratique qui met en œuvre l’application
de la connaissance et du savoir-faire en vue d’un objectif. Ainsi sera qualifié d’artistique le
travail de l’artiste, une production technique ou le travail de l’artisan. Par conséquent, l’art
relève de la pratique et s’exprime à travers des œuvres concrets, alors que l’esthétique est le
cadre théorique qui a l’art comme objet de réflexion.
I) Nuance entre art, technique et artisanat
Ayant la même signification dans leur sens étymologique, (ars en latin et techné en grec :
habileté, talent, savoir-faire, méthode, technique), il n’est donc pas toujours évident
d’établir la différence. D’ailleurs l’art désignait de manière générale tout ce que l’homme
rajoute à la nature, on évoquait même l’art mécanique pour parler des machines (Descartes
par exemple). On comprend donc cette assimilation du moment où l’art et la technique
manifestent le même pouvoir de création : celui d’un monde artificiel dû à l’esprit et à la
main de l’homme. Pourtant, l’art ne serait pas nécessairement la technique et vice-versa.
L’art semble nécessiter un certain génie de l’artiste qui lui permet, à partir de son
imagination, de créer des formes qui visent une valeur spécifique : le beau. L’activité
artistique serait donc une activité désintéressée destinée à la contemplation par la beauté
qu’elle crée. Or la technique viserait l’utile dans l’immédiat, connaissant le mode de
fonctionnement des lois naturelles, l’homme les utilise pour aboutir à ses fins, pour
solutionner des problèmes ponctuels et même si cette production peut être accompagnée
d’une touche de beauté, il est clair que la beauté n’est pas une priorité dans l’efficacité
d’une technique. Ce qui importe pour une technique, c’est d’abord la capacité à atteindre un
objectif par l’usage d’un instrument plus ou moins performant suivant la connaissance et
l’habileté de l’homme. La technique est alors intrinsèquement utilitariste et instrumentaliste.
Tandis que l’art fait appel à la sensibilité du contemplateur et l’oriente ainsi vers un idéal
désintéressé, ce qui ajoute à l’art une dimension spirituelle et symbolique qui lui fait
échapper au temps, contrairement aux objets technique qui entrent dans le cadre du
consommable et du périssable. Cependant, l’artiste a aussi besoin d’une certaine
connaissance technique dans l’exercice de son métier (la peinture par exemple nécessite une
certaine maîtrise de l’harmonie des couleurs.
La distinction entre art et technique peut aussi être faite entre artiste et artisan. Ce dernier a
toujours été considéré comme un artiste, c’est seulement à partir du 16 e siècle que leur
différence s’est précisée. En effet, l’objectif premier de l’artisan n’est pas la beauté en soi, la

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beauté qui ne viserait que le plaisir de la contemplation. L’artisan exerce un métier par
lequel il gagne sa vie. Seulement pour parfaire sa marchandise et mieux l’écouler, il lui
donne une touche artistique et en cela, l’artisan devient quelque part un artiste en créant
des formes. L’activité artisanale a plutôt une orientation utilitaire, l’activité artistique vise un
idéal : le beau. L’œuvre de l’artiste doit être original, unique en son genre et digne d’être
contemplée pour elle-même.
II) Qu’est-ce que le Beau ?
Il n’est pas tout à fait aisé de vouloir définir le beau. Est-il une propriété objective des choses
indépendantes de nous, ou dépend-il du jugement de chacun ? Où situer la beauté d’un
objet : dans le sujet qui juge ou dans l’objet lui-même ?
De prime abord, on peut définir le beau comme ce qui éveille une émotion esthétique
dépendante du goût. Autrement dit, ce qui procure à l’individu un plaisir admiratif et
désintéressé. Ainsi défini, le beau ne serait pas un caractère spécifique à la création
artistique, car Il est possible de reconnaître un caractère de beauté aux choses de la nature
aussi bien qu’à celles produites par l’homme. En dehors des œuvres d’art, des choses et des
personnes peuvent spontanément être considérées comme belles sans forcément présenter
un intérêt esthétique. En ce sens, le beau devient relatif et dépend de l’individu qui juge.
Une chose ne saurait donc être belle en soi, car cette beauté varierait en fonction de la
sensibilité des uns et des autres. Le beau serait même lié à des préjugés culturels (une chose
serait belle selon l’époque, le milieu, l’origine, le contexte, etc.).
Pour Platon, le beau s’identifie au bien et au vrai, tout ce qui est beau est nécessairement
bien et vrai, le beau est une idée du monde intelligible et ne peut être reproduit que par
contemplation.
Pour Kant, le beau ne désigne rien dans l’objet sinon une finalité sans fin. Kant estime
qu’une œuvre d’art doit fournir un objet sensible qu’il soit lui-même beau ou laid peu
importe au final, car « la beauté artistique est la belle représentation d’une chose et non la
représentation d’une belle chose » : de qualité autrefois appliquée aux objets, le beau n’est
plus depuis lors qu’un attribut du sujet réfléchissant. Le beau artistique dépasserait alors
celui de la nature car ce beau n’est pas simplement ce qui a une harmonie de couleurs ou de
sons qui nous attirent, on peut parler de la beauté d’une tragédie, ou de la beauté d’un
tableau d’art sur lequel est représentée une horreur.
Quoi qu’il en soit, nous devons savoir que le beau artistique doit susciter en l’individu une
émotion esthétique qui dépasse les sensations produites par nos simples sens. C’est
pourquoi, il convient d’établir le rapport entre art et sensibilité en raison de ce que la beauté
artistique doit signifier.
III) Art et Sensibilité
Il est vrai que nous ne saurions apprécier une œuvre d’art sans les sens, mais il faut aussi
noter que la sensibilité que l’œuvre d’art doit provoquer est au-dessus de celle ordinaire que
nous procurent les organes de sens. La sensibilité artistique se pose comme une expression
sensible de l’esprit, elle exprime l’intériorité spirituelle de l’individu, le contenu matériel
s’efface et laisse la place à la valeur d’expressivité spirituelle. En effet, le rôle principal de
l’art serait de nous montrer la spiritualité qui se trouve au sein même de la nature. Il est vrai

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que la matière artistique ne peut être dépourvue de sensibilité, mais cette sensibilité doit
être débarrassée du pur contenu matériel : la réalité immédiate des objets sensibles ne doit
être qu’une apparence. Une femme nue sculptée ou représentée sur un tableau suscite, non
une sensibilité sexuelle chez l’individu, mais une vie de l’esprit dépassant largement le
simple plaisir naturel que provoquent ces objets dans leur court ordinaire. On peut donc
affirmer que tout art exprime plus ou moins l’esprit et s’adresse à des esprits. Il y a donc
trahison de la signification de l’œuvre d’art lorsque le sensible réveille l’immédiateté du
désir. L’art doit plutôt être ce palliatif entre le sensible et le spirituel : le sens immédiat du
réel est tu chez le spectateur. En peinture par exemple, une scène atroce devient
supportable. Ce qui dans la vie quotidienne provoque horreur ou terreur devient beauté à
travers l’œuvre d’art. Kant disait dans ce sens que le beau est l’objet d’un plaisir «
désintéressé » ou une finalité « sans fin ».

IV) Art et Imitation


Dans sa création d’œuvre d’art, l’artiste ne saurait se détourner entièrement de la nature.
Les sons et les couleurs existent naturellement en dehors de l’artiste. On peut même dire
que la principale source d’inspiration de l’artiste se trouve être la nature. Mais cela réduirait-
il l’art à une simple imitation ?
L’artiste ne cherche pas à remplacer la réalité par une autre entité de meilleure consistance ;
il ne cherche pas non plus à transgresser les limites de la nature, mais il cherche à les
transcender. Il utilise le monde des sens pour pénétrer dans le monde de l’esprit. C’est cette
transcendance que Hegel a tenté de montrer dans son Esthétique quand il pose a priori que
« le beau artistique est plus élevé que le beau dans la nature puisqu’il dégage des formes
illusoires (…) de ce monde imparfait et instable, la vérité contenue dans les apparences pour
la doter d’une réalité plus haute créée par l’esprit lui-même ». Un art de l’imitation serait
peut-être loin du vrai et il est permis de douter que la beauté de l’œuvre puisse égaler celle
de la nature, car elle n’en saisit en réalité qu’une petite partie. En effet, l’œuvre d’art doit
susciter création et contemplation. L’art doit-il être le tableau de Zeuxis qui avait peint des
raisins au point que les oiseaux venaient les picorer les confondant à des raisins naturels ? La
reproduction simple, l’imitation ne seraient-elles pas indignes d’un esprit qui doit faire
œuvre d’imagination et de création ? La simple imitation ne révèle pas le contenu objectif de
l’art. Hegel voit que ce peintre-là aura en fait substitué une illusion à une impression
naturelle et que les oiseaux auront eu raison de détruire un tableau aussi infidèle à l’art, car
l’art ne doit pas être reproduction de la nature en raison de ce que la beauté doit signifier.
Selon Platon, entre les objets considérés comme beau et la beauté en elle-même, il y a un
rapport analogue à celui qui subsiste entre quelque chose et la réalité qui le rappelle.
Autrement dit, nous connaissons le beau et à cause de l’art ou de la nature, nous le
retrouvons. En effet, nous avions une connaissance du beau, du vrai et du bien dans une
avant vie de l’âme et c’est pourquoi il nous est possible de rechercher ces réalités-là. Un
objet considéré comme beau est celui qui me fait revivre le beau auparavant contemplé.
Ainsi Platon veut suggérer que le beau n’est pas une réalité palpable ou qui tombe sous les
sens, mais une idée. L’artiste réalise quelque chose de l’idée qu’il a en lui et chacune de ses
œuvres n’est qu’une figuration de cette idée-là, or le modèle doit exister avant sa copie.
Autrement dit, l’idée de beau est antérieure à ce que nous trouvons dans la nature, à ce que
l’artiste nous propose.

V) Fonction de l’art

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L’art pourrait-il avoir une utilité au même titre que la technique ou autre objet matériel  ? J’ai
faim, je veux voyager, j’ai chaud, l’art peut-il satisfaire ces besoins immédiats de l’homme ?
Ces questions posent le problème de la fonction de l’art.
Pour certains penseurs, l’œuvre d’art ne devrait avoir d’autres fonctions que de procurer un
plaisir au contemplateur. En effet, l’art n’est pas l’expression de nos besoins quotidiens, ni
de nos préoccupations immédiates : les motifs de la créativité sont au-delà de nos besoins
immédiats, ils expriment un idéal. Dans l’art, l’homme fait l’expression de sa propre
gratuité : il manifeste le besoin de superflu des loisirs, donc des choses qui sont au-delà des
besoins élémentaires biologiques. Par conséquent, contrairement à l’objet technique qui
trouve la raison de son existence dans son utilité, l’œuvre d’art semble ne pas avoir de
fonction utilitaire. De ce point de vue, il semble totalement inutile. Mais pour Kant cette
inutilité n’est pas seulement une absence de fonction, elle résulte de la nature même du
beau. Dire d’une fleur qu’elle est belle ne détermine en rien le concept de fleur : le jugement
esthétique n'est pas un jugement de connaissance, il ne détermine en rien son objet, qui
plaît sans qu'on puisse dire pourquoi. Il en est ainsi parce que le beau plaît sans concept et
que l'œuvre ne peut pas avoir de finalité assignable. L’art doit être conçu dans l’unique
objectif de plaire, toute autre fonction devrait y être exclue : l’art pour l’art et non l’art pour
une quelconque autre utilité.
Mais aux vues des multiples services que l’art a déjà rendus et qu’il continue à rendre, il sera
difficile de ne pas lui attribuer des fonctions autres que le plaisir esthétique. On peut donc
faire différentes approches de l’œuvre d’art en considérant son rapport au public, en
s’interrogeant sur le conditionnement du créateur : le milieu, le moment et la mode. Par
exemple celle de l’art social : l’artiste témoignant la réalité ; celle de l’art éducatif : époque
de crise où les œuvres sont des œuvres de combat au service de la politique, de la religion…
Cependant, considérer cette approche de l’œuvre d’art ne devrait pas remettre en question
la signification du beau, c’est-à-dire les différents aspects soulevés pour comprendre ce
qu’est le beau. Ne confondons donc pas la forme gratuite de l’œuvre et le contenu qui
renvoie à la fonction.

Conclusion
L’art est une activité spécifique à l’homme, le seul être capable de représentation. C’est par
lui que l’homme crée, sent les choses et complète ainsi ce qui manque au naturel. Il n’est pas
seulement une imitation de la nature et le beau visé dépasse aussi celle de la nature. Il a un
caractère inépuisable et éternel, l’œuvre pouvant toujours être d’actualité et faisant resurgir
de la sorte la présence de celui qui en est l’auteur.

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