Sunteți pe pagina 1din 11

Université D’Alger Benyoucef BENKHEDDA

Faculté des sciences médicales


Département de Pharmacie

Module d’Immunologie
4ème Année de Pharmacie

Cours :

TCR, BCR et Anticorps Monoclonaux

Dr F.MEÇABIH

Année : 2015/2016
Plan du cours

1. Introduction................................................................................................................................... 1
2. Structure du TCR et BCR ............................................................................................................. 1
2.1 Structure du TCR .................................................................................................................... 1
2.1.1 Unité de reconnaissance de l’antigène ............................................................................. 1
2.1.2 Unité de transduction de signal : le complexe CD3 ......................................................... 2
2.2 Structure du BCR .................................................................................................................... 2
2.2.1 Unité de reconnaissance d’antigène : l’Ig de membrane ................................................. 2
2.2.2 Unité de transduction du signal : Igα et Igβ .................................................................... 2
3. Fonction du TCR et du BCR ........................................................................................................ 3
3.1 Le TCR .................................................................................................................................... 3
3.2 Le BCR.................................................................................................................................... 3
3.3 Les réactions croisées .............................................................................................................. 3
4. Gènes du TCR, BCR et génération de la diversité ....................................................................... 3
4.1 Organisation des gènes du TCR et du BCR ............................................................................ 4
4.2 Réarrangement des gènes du TCR et du BCR ........................................................................ 4
4.3 Génération de la diversité ....................................................................................................... 4
4.3.1 La diversité combinatoire ................................................................................................. 4
4.3.2 La diversité jonctionnelle ................................................................................................. 4
5. L’expression du TCR et du BCR .................................................................................................. 5
5.1 Exclusion allélique et clonalité des lymphocytes ................................................................... 5
5.2 L’expression du TCR .............................................................................................................. 5
5.3 L’expression du BCR .............................................................................................................. 6
6. Changement du BCR : hypermutations somatiques et commutation de classe ........................... 6
6.1 Changement de récepteur ........................................................................................................ 6
6.2 Les hypermutations somatiques .............................................................................................. 6
6.3 La commutation de classe ....................................................................................................... 7
7. Les anticorps monoclonaux .......................................................................................................... 7
7.1 Définitions : immunoglobuline monoclonale, anticorps monoclonal ..................................... 7
7.1.1 Immunoglobuline monoclonale........................................................................................ 7
7.1.2 Anticorps monoclonaux ................................................................................................... 7
7.1.3 Immunsérum polyclonal vs Acm ..................................................................................... 7
7.2 Fabrication des Acm : techniques d’hybridomes .................................................................... 8
7.2.1 Immunisation et obtention des hybridomes ..................................................................... 8
7.2.2 Clonage et sélection des hybridomes ............................................................................... 8
7.2.3 Inconvénients de Acm produits par la technique d’hybridome ....................................... 8
7.3 Modification des Acm et diminution de l’immunogenecité ................................................... 9
7.3.1 Les Acm chimériques ....................................................................................................... 9
7.3.2 Les Acm humanisés ......................................................................................................... 9
7.3.3 Les Acm humains ............................................................................................................. 9

2015/2016 TCR, BCR et anticorps monoclonaux


Dr F.MEÇABIH
1. Introduction

L’initiation de la réponse immunitaire adaptative (« spécifique ») commence par la reconnaissance


de l’antigène de manière spécifique grâce aux récepteurs de l’antigène présents sur les lymphocytes :
le récepteur des lymphocytes T (TCR pour « T Cell Receptor ») et celui des lymphocytes B (BCR
pour « B Cell Receptor »). Après la reconnaissance de l’antigène, ces récepteurs déclenchent des
signaux activateurs à la cellule qui les expriment entrainant des effets effecteurs par cette dernière.
Pour pouvoir reconnaitre tous les antigènes, le TCR et le BCR sont très diversifiés. On estime plus de
109 spécificités différentes de BCR et 1011 spécificités différentes de TCR. Mais un lymphocyte T ou
B n’exprime qu’un type de récepteur unique ; les récepteurs sont distribués de manière clonale, ce qui
signifie que chaque clone de lymphocytes présentant une spécificité particulière possède un récepteur
unique, différent des récepteurs de tous les autres clones (un clone est constitué d’une cellule mère et
de sa descendance).

2. Structure du TCR et BCR (Diapositive 3 à 10)

2.1 Structure du TCR

Le TCR est constitué d’une :


• Unité de reconnaissance de l’antigène qui est un hétérodimère formé par l’association de deux
chaines polypeptidiques α et β ou γ et δ.
• Unité de transduction de signal un ensemble de molécules formant un complexe moléculaire
appelé CD3.

2.1.1 Unité de reconnaissance de l’antigène

Deux types de récepteurs existent : le récepteur αβ et le récepteur γδ. 90% des lymphocytes T du sang
circulant portent des récepteurs αβ alors que 1 à 10% portent le récepteur γδ. La comparaison de la
structure des récepteurs αβ et γδ des différents clones lymphocytaires comporte deux régions : une
région variable (V) d’un clone à un autre et une région conservée (C). Même à l’intérieur des régions
V, la majeure partie de la variabilité des séquences est concentrée dans de petites zones, appelées
régions hypervariables ou régions déterminant la complémentarité (CDR pour « Complementary
Determining Region ») puisque ce sont ces régions qui sont impliquées dans la liaison avec l’antigène.
Ces régions sont en nombre de trois (03) pour chaque chaine (CDR1, 2 et 3)

La structure tridimensionnelle des différentes chines αβ et γδ montre qu’elles comportent un domaine


« V » N-terminal et un domaine « C » prolongé par une séquence hydrophobe d’une vingtaine
d’acides aminés assurant son ancrage dans la double couche lipidique membranaire et par un très
court segment cytoplasmique. Un domaine est une structure globulaire compacte d’environ 100 acides
aminés, avec un pont S-S intrachaine ; cette structure de base se retrouve dans toutes les protéines
appartenant à la superfamille des immunoglobulines (Ig).

Page 1 sur 11
2014/2015 TCR, BCR et anticorps monoclonaux
Dr F.MEÇABIH
2.1.2 Unité de transduction de signal : le complexe CD3

Les récepteurs T αβ et γδ sont associés sur la membrane des lymphocytes T au complexe CD3 par
des interactions non covalentes. Le complexe CD3 est constitué de 5 chaines polypeptidiques :
• Les chaines γ, δ et deux chaines ε qui comprennent un domaine de type Ig extracellulaire, une
région transmembranaire et une région cytoplasmique.
• Les polypeptides ζ et ν qui ont un très court segment extracellulaire, un segment
transmembranaire et deux très longues régions cytoplasmiques. Ces deux chaines peuvent
s’associer sous forme d’homodimère.

Les régions cytoplasmiques des chaines du CD3 possèdent 1 (chaines γδε) ou 3 (chaine ζ) motifs
ITAM (« Immunoreceptor Tyrosine Activation Motifs ») constitués de de la répétition de tyrosine
suivi de deux acides aminés quelconques puis d’une leucine ou isoleucine (YxxL/I)2. Ces motifs sont
importants pour la transduction du signal.

2.2 Structure du BCR

De la même manière que le TCR, le BCR est constitué aussi d’une unité de reconnaissance d’antigène
représentée par une molécule d’immunoglobuline (Ig) et une unité de transduction du signal
représentée par les molécules Igα (CD79a) et Igβ(CD79b).

2.2.1 Unité de reconnaissance d’antigène : l’Ig de membrane

L’unité de reconnaissance est représentée par une molécule d’Ig dont la structure est la même que
celle des immunoglobulines solubles (deux chaines lourdes (H) identiques liées entre elles et avec
deux chaines légère (L) identiques), sauf à l’extrémité C terminale des chaines lourdes (H) qui possède
une région transmembranaire (formée d’une vingtaine d’acides aminés hydrophobes) et une très
courte région cytoplasmique.
La reconnaissance de l’antigène est assurée par les domaines (comme pour le TCR) variables des
chaines lourdes (VH) et légères (CL). Ces domaines variables comportent comme pour le TCR des
régions hypervariables en nombre de trois (CDR1, 2 et 3). Les domaines constants sont comme pour
les Ig solubles avec un domaine pour la chaine légère κ ou λ (CL), trois (03) domaines (CH1, CH2 et
CH3) pour la chaine γ, α et δ des IgG, IgA et IgD et quatre (04) domaines (CH1, CH2, CH3 et CH4)
pour la chaine µ et ε des IgM et IgE membranaires.

Les BCR d’un lymphocyte B mature comportent des IgM et IgD membranaires sous forme de
monomère (l’IgM de membrane n’est pas pentamérique). Les BCR des lymphocytes B mémoires
n’ont pas d’IgD membranaire et comportent en général une seule classe d’Ig (IgM, IgG, IgA ou IgE).

2.2.2 Unité de transduction du signal : Igα et Igβ

Un hétérodimère formé de molécules transmembranaires Igα (CD79a) et Igβ (CD79a) liés par un
pont S-S extracellulaire est associé par une liaison non covalente à l’Ig membranaire. Comme pour le
complexe CD3 du TCR, ces molécules participent à la transduction du signal et possèdent des motifs
ITAMs.

Page 2 sur 11
2014/2015 TCR, BCR et anticorps monoclonaux
Dr F.MEÇABIH
3. Fonction du TCR et du BCR (Diapositive 11 à 17)

La fonction du TCR et du BCR est la reconnaissance de l’antigène. Cette reconnaissance est basée
sur une interaction par des liaisons non covalente de faible énergie (liaison hydrogène, liaisons
hydrophobes etc.) entre quelques acides aminés du TCR et BCR portés principalement par les CDR
et quelques acides aminés de l’antigène. Le site du TCR et BCR impliqué dans l’interaction avec
l’antigène est appelé « paratope » ; le site de l’antigène impliqué dans l’interaction avec le paratope
est appelé « épitope » ou « déterminant antigénique ».
3.1 Le TCR

Le TCR ne reconnait pas l’antigène natif, mais seulement des peptides provenant de l’antigène et
présentés par les molécules du CMH. Le paratope du TCR formé par les 3 CDR interagit avec le
complexe CMH/peptide. En effet, les régions CDR1 et CDR2 du TCR interagissent principalement
avec les chaines α des molécules du CMH. Les CDR3 des deux chaines du TCR interagissent avec le
peptide présenté. Donc le TCR ne reconnait que de petites séquences linéaires de l’antigène, on parle
d’épitopes séquentiels, on les appelle aussi épitopes T.
3.2 Le BCR

A la différence du TCR, le BCR est capable de reconnaitre et d’interagir à une grande variété
d’antigènes, notamment des macromolécules (protéines, sucres, glycolipides etc.) et des petites
substances chimiques. Le BCR (Ig de surface) interagit avec des antigènes natifs directement sans
présentation de l’antigène.
Les déterminants antigéniques reconnues par le BCR peuvent être séquentiels (comme pour le cas du
TCR) ou conformationnels c’est-à-dire que le déterminant et l’épitope est constitué d’acides aminés
loins dans la structure primaire mais rapprochés par la conformation tridimensionnelle de l’antigène.
Ces épitopes sont appelés épitopes conformationnels ou épitopes B.
Comme pour le TCR, le BCR interagit avec l’antigène par les acides aminés du paratope consituté
des trois régions hypervariables de la chaine lourde et légère (CDR1, CDR2 et CDR3).
3.3 Les réactions croisées

Dans certains cas, quand les épitopes ont des structures similaires (qui se rapprochent), ils peuvent
être reconnus par le même TCR ou BCR. Une telle liaison à des épitopes semblables est dite réaction
croisée.

4. Gènes du TCR, BCR et génération de la diversité (Diapositive 18 à 22)

Il est connu que d’une façon générale une chaine polypeptidique est codée par un seule gène. Cette
règle ne s’applique pas au TCR et BCR puisqu’elle ne peut pas expliquer toute la diversité de ces
récepteurs observée chez un même individu (plus de 109 spécificités différentes du BCR et 1011
spécificités différentes du TCR) ; En plus un lymphocyte ne peut exprimer à sa surface qu’un
récepteur unique. En effet les gènes des unités de reconnaissance du TCR et du BCR s’organisent en
segments géniques qui après assemblage (réarrangement) codent pour une chaine polypeptidique
unique.

Page 3 sur 11
2014/2015 TCR, BCR et anticorps monoclonaux
Dr F.MEÇABIH
4.1 Organisation des gènes du TCR et du BCR

Les cellules souches hématopoïétiques se trouvant dans la moelle osseuse et les progéniteurs
lymphoïdes précoces contiennent des gènes codant pour les Ig et le TCR dans leur configuration
héréditaire, ou germinale. Dans cette configuration, les loci de la chaîne lourde et de la chaîne légère
des Ig et les loci de la chaîne α et de la chaîne β du TCR contiennent chacun de multiples gènes des
régions variables (V), pouvant atteindre quelques centaines, et un seul ou quelques gènes des régions
constantes (C). Entre les gènes V et C se trouvent plusieurs segments géniques de jonction (J) et de
diversité (D). Tous les loci des gènes des récepteurs d’antigènes contiennent des gènes V, J et C, mais
seuls les loci de la chaîne lourde des Ig et de la chaîne β du TCR contiennent en plus des segments
géniques D.

4.2 Réarrangement des gènes du TCR et du BCR

Au cours du développement des lymphocytes T dans le thymus et des lymphocytes B dans la moelle
osseuse, les cellules pro-génitrices (proT et proB) commencent à réarranger les gènes du TCR et du
BCR, respectivement, par une recombinaison somatique de segments géniques codant les régions
variables. La recombinaison somatique se fait entre un segment génique V avec un segment D (s’il
est présent) et un segment J, les segments étant sélectionnés de manière aléatoire, pour aboutir à un
gène réarrangé VDJ ou VJ. Ce gène est transcrit et l’ARN primaire subit un épissage qui joint le
complexe VDJ ou VJ à la région C (gène constant). Le réarrangement et la recombinaison somatique
des segments géniques sont assurés par un ensemble d’enzymes appelées recombinases V(D)J. la
recombinase spécifique de la ligné lymphoïde est composée des protéines RAG-1 et RAG-2
(Recombinase-Activation Gene). Le complexe reconnait des séquences d’ADN qui encadrent tous les
segments géniques V, D et J ; à la suite de cette reconnaissance, la recombinase rapproche les
segments V, D et J les uns aux autres. Des exonucléases coupent ensuite l’ADN se trouvant entre les
segments géniques puis les bouts de l’ADN sont soudés à l’aide d’enzymes qui sont des ligases
produisant ainsi un gène VJ ou VDJ complet codant pour les régions variables.
4.3 Génération de la diversité

4.3.1 La diversité combinatoire

La diversité combinatoire est obtenue par l’utilisation de différentes combinaisons de segments


géniques VDJ (puisqu’ils sont choisis au hasard) dans différents clones de lymphocytes. De plus, les
récepteurs de l’antigène sont constitués toujours de deux chaine (αβ et γδ pour le TCR, chaine H et L
pour le BCR), ce qui augmente le nombre de combinaisons possibles entre les différentes chaines. La
diversité combinatoire est responsable d’environ 106 spécificités différentes des TCR et des BCR.
4.3.2 La diversité jonctionnelle

La diversité combinatoire est limitée par le nombre de segments géniques V, D et J disponibles. Une
diversité encore plus importante est obtenue par des changements de séquences nucléotidiques au
niveau des jonctions des segments V, (D) et J, c’est la diversité jonctionnelle. Cette diversité est
générée par 3 principaux mécanismes :
a) Délétion par les exonucléases
Lors de la coupure de l’ADN par les exonucléases, ces dernières peuvent retirer des nucléotides
aux segments géniques V, D et J au moment de la recombinaison. De nombreuses séquences
nouvelles et différentes peuvent être obtenues.

Page 4 sur 11
2014/2015 TCR, BCR et anticorps monoclonaux
Dr F.MEÇABIH
b) Les additions P (palindrome)
Lors de la coupure de l’ADN, les deux brins d’ADN se lient dans l’extrémité formant une
épingle à cheveux. Une endonucléase coupe l’épingle à cheveux d’une façon asymétrique, de
ce fait, quelques bases nucléotidiques qui étaient complémentaire dans la séquence d’origine
se trouvent ainsi juxtaposées sur l’extrémité simple brin. Ce mécanisme génère un court
palindrome, d’où le nom de l’addition P.
c) Les additions N
Une enzyme appelée terminal désoxyribonucléotidyl transférase (TdT) prend des nucléotides
ne faisant pas partie des gènes de la lignée germinale, et les ajoute de manière aléatoire aux
sites de recombinaison V(D)J, formant ainsi les régions N.
Cette diversité jonctionnelle explique en partie la diversité au niveau des régions hypervariables
(CDR) du TCR et du BCR. En effet, Cette jonction code pour les acides aminés de CDR3, la plus
variable des régions CDR et l’une des plus importantes pour la reconnaissance des antigènes.

5. L’expression du TCR et du BCR (Diapositive 23 à 26)

5.1 Exclusion allélique et clonalité des lymphocytes

Les gènes codant pour le TCR et pour le BCR sont en double (l’Homme étant une espèce diploïde),
un hérité du père et l’autre de la mère. Même si le réarrangement peut se faire théoriquement sur les
deux chromosomes (du père et de la mère) pour un gène donné (le gène de la chaine L des Ig par
exemple) mais en réalité le réarrangement ne se fait au début que sur un seul chromosome. Si le
réarrangement est productif générant un gène VDJ fonctionnel (ne contient pas un codon stop qui
peut être généré surtout lors de la diversité jonctionnelle), le réarrangement sur l’autre chromosome
sera bloqué. C’est l’exclusion allélique. Dans le cas contraire, si le réarrangement n’est pas productif
sur un chromosome, la cellule essaye, dans ce cas, de réarranger le même gène se trouvant sur le
deuxième chromosome. Si la cellule n’arrive pas à réarranger efficacement les deux gènes sur les
deux chromosomes, elle mourra par apoptose.
Une conséquence majeure de ce phénomène est que les lymphocytes qui ont atteint la maturation
n’expriment qu’un seul type de TCR pour le lymphocyte T et BCR (Ig de surface) pour les
lymphocytes B. les cellules filles de ces lymphocytes expriment aussi le même récepteur de l’antigène
définissant ainsi un clone lymphocytaire.
5.2 L’expression du TCR

Lors de la maturation intrathymique, le lymphocyte T commence à réarranger le gène codant la chaine


γ du TCR puis δ ; chaque réarrangement fonctionnel inhibe les combinaisons sur l’autre chromosome
(exclusion allélique). Le lymphocyte commence à réarranger ensuite le gène codant pour la chaine β.
La formation d’un gène fonctionnel Vβ-Dβ-Jβ-Cβ permet la synthèse d’une chaine β cytoplasmique
qui s’associe à un substitut de chaine α (pTa) et au complexe CD3. Ce premier type de récepteur
membranaire induit l’arrêt du réarrangement de l’autre locus codant la chaine β (exclusions allélique),
l’initiation du réarrangement du gène codant pour la chaine α et l’expression des molécules CD4 et
CD8. En fin de maturation, le lymphocyte T exprime soit un TCR γδ (10% des cas) et sort du thymus
ou un TCR αβ (90%). Les lymphocytes T à TCR αβ sont doublement positifs CD4+ et CD8+ et
subissent les étapes de sélection positive et négative au niveau du thymus. Le but de ces deux
sélections de clones lymphocytaires ayant un TCR restreint aux molécules du CMH du soi (restriction
syngénique) et l’élimination des clones autoréactifs de forte avidité pour les antigènes du soi.

Page 5 sur 11
2014/2015 TCR, BCR et anticorps monoclonaux
Dr F.MEÇABIH
5.3 L’expression du BCR

Au cours de la différentiation des lymphocytes B dans la moelle osseuse, le progéniteur commence


par réarranger les gènes codant les chaines lourdes des Ig sur un chromosome sur le principe de
l’exclusion allélique. Le pro-B exprime une chaine µ qui s’associe à un substitut de chaine légère
appelé VpréB-λ5. Ce substitut de récepteur transmet un signal activateur à la cellule qui subit des
divisions et commence à réarranger les gènes des chaines légères. En l’absence de ce signal, la cellule
pro-B réarrange l’autre locus de la chaine lourde et si ce réarrangement ne conduit pas à un récepteur
fonctionnel elle meurt par apoptose. Les cellules vivantes initient les réarrangements des gènes des
chaines légères dans l’ordre κ,κ, λ, λ. Le premier réarrangement fonctionnel bloque les suivants. Au
bout de ce processus, le lymphocyte B exprime en même temps l’IgM et IgD de surface. En effet, la
cellule produit un long transcrit qui contient la partie constante des IgM et IgD avec la même partie
variable (VDJ). Un épissage alternatif de l’ARN permet la production des deux types de récepteurs à
la surface de lymphocyte B. ce lymphocytes B subit une sélection au niveau de la moelle osseuse pour
l’élimination des clones autoréactifs.

6. Changement du BCR : hypermutations somatiques et commutation de classe


(Diapositive 27 à 31)

6.1 Changement de récepteur

Le réarrangement des gènes du TCR et duBCR génère une diversité énorme ; néanmoins, au prix de
cette diversité des clones autoréactifs ou qui ne reconnaitrons jamais un antigène sont aussi générés.
Des processus de sélection clonale contrôlent la survie ou la mort des lymphocytes en réponse à un
signal de leur récepteur de l’antigène à différentes étapes de leur développement. Les lymphocytes T
et B peuvent modifier leur récepteur par une nouvelle recombinaison VDJ ou VJ. Ce phénomène est
fréquent au niveau des loci des chaines légères κ et λ du BCR et le locus de la chaine α du TCR. Ce
mécanisme de changement de récepteur (« receptor editing ») permet par exemple d’éviter la délétion
de cellules autoréactives en modifiant leur spécificité.
6.2 Les hypermutations somatiques

Après activation des lymphocytes B naïfs dans un organe lymphoïde secondaire suite à une interaction
avec un antigène via son BCR, une partie des lymphocytes activés rejoint les centres germinatifs et
commence à proliférer. Au cours de leur prolifération les lymphoblastes changent leurs BCR. Le gène
VDJ réarrangé subit des mutations importantes (modification de la séquence du gène à un rythme de
1 mutation par 1000 pb par division cellulaire). Ce phénomène est appelé hypermutation somatique ;
il est déclenché après l’interaction du lymphocyte B avec le lymphocyte T helper. Les hypermutations
somatiques sont générées par une enzyme appelée AID (Activated Induced cytidine Deaminase). Les
mutations somatiques sont à l’origine de changement dans la structure du paratope (les régions
hypervariables). Associées à une sélection par les antigènes dans les centres germinatifs, les
hypermutations somatiques permettent une augmentation de l’affinité du BCR (et par la suite les
anticorps produits) pour l’antigène.

Page 6 sur 11
2014/2015 TCR, BCR et anticorps monoclonaux
Dr F.MEÇABIH
6.3 La commutation de classe

Comme il a été signalé plus haut, les lymphocytes B naïfs expriment conjointement l’IgM et l’IgD de
surface comme BCR, par contre les lymphocytes B mémoires expriment une seule classe d’Ig comme
récepteur à savoir l’IgM, IgG, IgA ou IgE. Une même cellule B peut exprimer successivement
plusieurs types de chaines lourdes. Ce phénomène de commutation de classe des chaines lourdes se
fait aussi au niveau du centre germinatif lors de la division des lymphoblastes (comme pour les
hypermutations somatiques). Ce phénomène est aussi régulé par les lymphocytes T CD4+ auxiliaires
(interaction entre le lymphocyte B et le lymphocyte T CD4+ par des contacts membranaires
CD40/CD40L et par des cytokines produites par le lymphocyte T).
La commutation de classe fait intervenir une recombinaison somatique (réarrangement) au niveau des
séquences S (swich) qui précèdent les gènes fonctionnels C (constant) de la chaine lourde, permettant
à une cellule B mature de produire successivement différentes chaines H, associant le même gène
réarrangé VDJ à Cµ puis Cγ et Cδ ou Cα ou Cε. Ceci conduit à la production séquentielle de BCR (et
d’Ac par la suite) ayant la même chaine légère, le même domaine VH mais des régions constantes de
chaines lourdes différentes.

7. Les anticorps monoclonaux (Diapositive 32 à 39)

7.1 Définitions : immunoglobuline monoclonale, anticorps monoclonal

7.1.1 Immunoglobuline monoclonale

Chaque lymphocyte B possède une combinaison particulière de gènes réarrangés qui sera maintenue
dans l’ensemble des cellules filles issus de ce lymphocyte par divisions successives, c’est-à-dire dans
chaque clone. A la fin du développement du lymphocyte en plasmocyte, ce dernier produit l’Ig (Ig
veut dire globuline produite par les cellules immunitaires) de membrane de son récepteur sous forme
d’une forme soluble. Ils existent certains cas pathologiques où le clone lymphocytaire B ou
plasmocytaire prolifère d’une façon anormale (tumeur), donnant ainsi une production excessive de
son Ig. Celle-ci devient majoritaire parmi les autres Ig, elle est détectée par des techniques
d’électrophorèse des protéines et constitue un marqueur de ces proliférations.
7.1.2 Anticorps monoclonaux

Quand la cible antigénique de l’Ig est connue, on parle donc d’anticorps (Ac), c’est-à-dire, le mot
anticorps indique la fonction de l’Ig. Ex anticorps anti-ADN (une Ig qui interagit avec l’ADN). Les
Acm sont produits in vitro (dans le laboratoire) à partir d’un seul clone lymphocytaire B pour une
utilisation dans les techniques immunologiques, dans le diagnostic (dans des tests radiologiques) et
en thérapeutique comme traitement de certaines pathologies.
7.1.3 Immunsérum polyclonal vs Acm

Lorsqu’on immunise un animal avec un antigène, la réponse en anticorps est toujours polyclonale
même si l’antigène ne porte qu’un seule épitope. Plusieurs clones B reconnaissent le même épitope
mais l’affinité de leur BCR pour le même épitope varie d’un clone à un autre. A la fin on obtient un
immunsérum contenant un mélange d’anticorps avec des affinités différentes pour l’antigène, on parle
d’immunsérum polyclonale. Le problème des immunsérums polyclonaux est qu’ils contiennent des
anticorps qui risquent de réagir avec d’autres antigènes (réaction non souhaitées) sous forme de

Page 7 sur 11
2014/2015 TCR, BCR et anticorps monoclonaux
Dr F.MEÇABIH
réactions croisées. Donc un immunsérum polyclonal peut être monospécifique (il reconnait un seul
antigène) ou bispécifique (deux antigènes) ou polyspécifique (plusieurs antigènes)
Tandis que pour un Acm, tous les anticorps produits ont la même affinité pour l’antigène (l’épitope)
puisqu’il s’agit du même type d’anticorps (produit par le même clone). Le procédé de fabrication de
ces anticorps assure une affinité très forte et la monospécificité (il ne reconnait que l’épitope et
l’antigène d’intérêt).
7.2 Fabrication des Acm : techniques d’hybridomes

7.2.1 Immunisation et obtention des hybridomes

On immunise par voie péritonéale des souris ou des rats par l’antigène vis-à-vis duquel on veut
produire un Acm. Après plusieurs injections de rappel, on prélève la rate. Les splénocytes
(lymphocytes B de la rate) sont ensuite fusionnés à l’aide du polyéthylène glycol (PEG) avec des
plasmocytes tumoraux non sécrétant (ayant subi des mutations et ne sécrétant pas leurs Ig) ayant un
déficit d’une enzyme de la voie alterne de la synthèse des nucléotides : déficit en HGPRT
(Hypocanthine-Guanine PhosphoRibosyl Transférase). Les lymphocytes B qui fusionnent avec la
cellule tumorale constituent un hybridome (cellule hybride maligne). La suspension cellulaire est
cultivée en milieu sélectif contenant de l’hypoxanthine, un produit toxique mais catabolisé par le
HGPRT (le produit catabolisé n’est pas toxique). Les cellules tumorales qui n’ont pas fusionné
meurent après accumulation de l’hypoxanthine à cause de leur déficit en HGPRT ; par contre, les
hybridomes survivent parce que les lymphocytes B qui ont fusionné apportent l’enzyme déficitaire et
la cellule tumorale apporte l’immortalité au lymphocyte B.
7.2.2 Clonage et sélection des hybridomes

Par l’utilisation de la méthode de dilution limite, on répartit les hybridomes de telle sorte à obtenir un
seul hybridome par puits. Ce procédé permet donc la monoclonalité des Ac produits dans chaque
puits. Les Acm produit dans chaque puits sont testés avec l’antigène utilisé lors de l’immunisation
pour sélectionner les Acm avec l’affinité la plus élevée. Ils vont être testés aussi avec d’autres
antigènes de structure qui ressemble à l’antigène d’immunisation ou qui possèdent des épitopes en
commun avec ce dernier pour éliminer les Acm croisant et laisser que les Acm qui réagissent
spécifiquement avec l’Ag d’immunisation (Acm monospécifique). Après criblage sur ces deux
critères (affinité et spécificité), l’hybridome ou les hybridomes retenu (s) font l’objet de culture, alors
que les autres hybridomes sont détruits. La production d’Acm peut être faite en culture cellulaire
(bioréacteur) ou par injection intrapéritonéale chez des souris et développement d’une tumeur
ascitique (qui génère un liquide d’ascite riche en Acm).
7.2.3 Inconvénients de Acm produits par la technique d’hybridome

Les hybridomes, à cause de la nature tumorale, sont souvent instables, entrainant des mutations de
fréquence élevée dans les séquences VDJ, de délétions, ou de commutations isotypiques spontanées.
De ce fait l’Acm produits peut perdre l’affinité pour son antigène qui peut allez même jusqu’à la perte
de reconnaissance.
L’administration d’Ac hétérologues (Acm de souris) chez l’homme entraine une réponse Ac
susceptible de neutraliser l’activité de ces Acm. Ces anticorps produits sont dirigés contre des
déterminants isotypiques, allotypiques et idiotypiques. Les déterminants isotypiques et allotypiques
sont portés principalement sur les parties constantes de l’Acm ; certrains déterminants allotypiques
sont portés sur la partie variable, tandis que les déterminants idiotypiques sont portés principalement
sur les parties hypervariables de l’Acm.

Page 8 sur 11
2014/2015 TCR, BCR et anticorps monoclonaux
Dr F.MEÇABIH
7.3 Modification des Acm et diminution de l’immunogenecité

7.3.1 Les Acm chimériques

Les anticorps chimériques sont produit par fusion du gène VH de l’Acm (de souris) avec les
séquences codant les régions constantes (CH1 à CH3) d’une chaine γ1 (ou γ4) humaine, et du gène
VL avec un gène Cκ humain. L’Acm chimérique ne possède que 30% d’épitopes hétérologues
puisque la majorité des épitopes sont portés sur la partie constantes de l’Acm de souris.
7.3.2 Les Acm humanisés

Une autre stratégie consiste à préparer des Acm humanisés par isolement de séquences nucléotidiques
codant les régions hypervariables (CDR) de l’Acm de souris et insertion de ces séquences à la place
des CDRs des chaines H et L d’une Ig humaine (IgG1κ ou IgG4κ). La difficulté de cette méthode est
tient du fait que certains acides aminés situés hors des CDRs jouent un rôle essentiel dans le maintien
de la conformation du site Ac (paratope). Pour résoudre ce problème, on recherche dans les banques
de données les séquences de régions VH et VL humaines les plus homologues des régions VH et VL
de l’Acm hétérologue. Les Acm humanisés sont encore moins immunogène que les Acm chimériques.
7.3.3 Les Acm humains

Pour réduire encore l’immunogenecité des Acm totalement humains sont produits par différents
procédés :
- Souris transgéniques : par recombinaison homologues dans des cellules souches
embryonnaires, environ 80% des gènes IGK et IGH humains ont été introduits à la place des
gènes Ig de souris et ces souris ont été croisées avec des souris déficientes en Ig. Ces hybrides
synthétisent des Ig humaines. Ces souris sont utilisées pour produire des Acm humain par la
technique des hybridomes.
- Lymphocytes B immortalisés : des Acm humains peuvent être produits à partir de lymphocytes
B humains normaux infectés par l’EBV (lignés lymphoblastoides).
- Phages filamenteux (« phage display ») : à partir des ARNm des cellules B de donneurs une
prépare une banque d’ADNc des régions VH et VL. Ces fragments sont clonés dans des phages
et les parties variables sont exprimées sur la surface de phage. Mis en contact avec l’antigène
d’intérêt, les phages exprimant les la combinaison VH-VL de forte affinité sont sélectionnés.
Les gènes des régions VH et VL sélectionnés sont fusionnés avec les gènes de la partie
constante puis le gène en entier codant l’Acm est exprimé dans système de clonage.

Je suis à votre disposition pour répondre aux questions par mail : fethi.mecabih@yahoo.fr

Page 9 sur 11
2014/2015 TCR, BCR et anticorps monoclonaux
Dr F.MEÇABIH

S-ar putea să vă placă și