Documente Academic
Documente Profesional
Documente Cultură
Jean-Claude Kaufmann
"L'invention de soi - Une théorie de l'identité"
Introduction
Les groupes d'appartenances et les rôles sont utilisés par les individus comme éléments pour créer
leur identité.
La sociologie n'a pas réussit à définir de distinction précise entre l'identité individuelle et l'identité
collective. Les deux sont parfois opposées et parfois confondues.
De nombreuses contraintes s'imposent à l'individu, mais malgré cela, le côté subjectif de son identité
lui permet d'avoir la possibilité d'accéder à une sorte d’autonomie, c’est-à-dire à gérer les contraintes
qui s'imposent à lui et à donner un sens à son existence.
L'identité de rôle relève de l'imagination, l’individu est dans une situation de réflexion. Dans l’identité
collective, par contre, l'attention se réduit au groupe.
Le partage de l'intimité
L'individu a un répertoire d'identités. Ces identités changent constamment selon les situations
Identités collectives sont des mutations identitaires. Avec la modernité nous ne sommes plus dans la
représentation habituelle: communauté=territoire=culture.
Le recyclage identitaire
Le processus d’identification collective n’est pas homogène et durablement constitué, bien qu’il
s'ordonne « en s’appuyant sur des moments de fixation et de fermeture de sens ».
Il y a une multitude d’éléments qui influencent la socialisation dans un groupe et on ne peut réduire
sa modélisation représentationnelle à quelques moments vécus communément par tous les bretons.
La faiblesse et l’hétérogénéité des supports peuvent même parfois faire fonctionner le processus
d’identification collective avec force, comme par exemple lors de mouvements revendicatifs ou
d’événements culturels…
Les identifications collectives sont souvent liées à la représentation de la nation, qui constitue la
première étape historique obligée du processus identitaire.
L’individu est contraint de construire son identité en puisant ses ressources entre ce que Kaufmann
appelle « l’ancien régime communautaire et le nouveau régime identitaire ».
Le recyclage identitaire concerne le recours aux structures communautaires pour trouver des
ressources d’identification collective, dans le but de construire s identité. Le recyclage communautaire
par l’identitaire produit une identification collective qui peut entraîner et dominer les identités
individuelles.
La lecture religieuse du social
Le contexte détermine la religion. « Les sociétés sûres d’elles se reflètent dans une religion confiante,
sereine, ouverte ; les sociétés mal assurées se reflètent dans une religion frileuse, bigote,
sourcilleuse. » (Maalouf). Or, le contexte actuel n’est pas favorable à l’islam.
L’islam se trouve dans une situation d’entre-deux historique, partagé entre la tendance
fondamentaliste et l’acceptation de la modernité, donc inévitablement de l’individualisation et de la
démocratie.
Le terrorisme fondamentaliste s’inscrit dans la modernité. Il est une réponse au désarroi de l’individu
en quête de sens.
Parfois, des collectifs parviennent tout de même à s’imposer, à socialiser profondément les individus.
La manifestation la plus visible de ces collectifs est l’ethnicisation des conflits. On oppose « eux » à
« nous ». Il s’agit du principe de base du processus identitaire pour rétablir la fierté et l’estime de soi.
Les identifications individuelles prennent de plus en plus le dessus sur l’emprise communautaire. Les
identifications collectives sont toutefois toujours capables d’effacer l’individu. Mais il s’agit de nouvelles
collectivités d’identification, propre à la modernité et sujettes à une certaine instabilité.
La confirmation réciproque
Les identités collectives ne sont pas des produits du passé, mais sont promues par la modernité,
résultant d’une dynamique de groupe continuelle.
Les individus dépendent aujourd’hui de plusieurs groupes d’appartenance à des degrés d’intégration
plus ou moins forts et plus ou moins durables, dans l’optique d’une quête identitaire personnelle.
Les communautés qui émergent dans le feu de l’action sociale illustrent le mieux la création de
mobilisations identitaires, par l’énergie émotionnelle qu’elles dégagent. Pour autant qu’elles ne soient
pas cantonnées au silence institutionnel d’un Etat autoritaire.
L’image et l’émotion sont les deux composantes essentielles de tout processus identitaire efficace.
La vertu des mouvements sociaux n’a pas un rendement égal dans le temps. La capacité identitaire
d’un mouvement social connaît son maximum à son début et dans les phases ascendantes.
Le mode narratif est le meilleur moyen de construire l’identité individuelle et les identités collectives.
Les foyers identitaires
Appartenances sont des repères pour l'identification des individus, les identités collectives sont aussi
importantes dans cette société individualiste.
"Toute inscription contextuelle permet en théorie de "créer une sphère" d'identification" (Gauchet,
1998)
L'Ego n'est pas le seul dans la production identitaire, d'autres éléments l'influencent. On parle parfois
de "dépersonnalisation" de l'individu. Celui-ci se laisse aller parce que c'est trop "fatiguant" de devoir
constamment donner un sens à sa vie.
Contraintes et ressources
L’individu se sent oppressé par les cadres qui lui sont imposés. Il lui faut en sortir, il lui faut des
espaces de créativité.
L'individu est en quête du bonheur et veut être le seul à décider de quelle manière il l'atteindra.
Dans la fabrication du soi on trouve beaucoup d'images, de rêves et d'émotions, mais aussi beaucoup
d'angoisses.
Aujourd'hui la question de la construction de soi est omniprésente (en sciences humaines, dans le
débat social etc.), mais l'identité n'est cependant jamais clairement définie.