Florian

Thauvin
FOOTBA LL Ligue 1 Coupe de France et de la Ligue

Grande braderie 5 000 ou plus ?

à Marseille
Le gouvernement autorise la présence
de 5 000 spectateurs dans les stades à compter
du 11 juillet. La Fédération en demande davantage.
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1,80 € dimanche 21 juin 2020 75e année N° 24 069 France métropolitaine

Musique

Biolay célèbre
Jérôme Prévost/L’Équipe

les pilotes de F1 PAGES 20 ET 21

FOOTBA LL Paris-SG
EDINSON CAVANI
et THOMAS MEUNIER
ne disputeront ni les finales
des deux Coupes ni la suite
de la Ligue des champions avec
le PSG. Ils ont refusé de
prolonger leur contrat de deux
mois. Une mauvaise nouvelle
pour le club parisien.
PAGE 6

ce sera
sans eux
Matteo Ciambelli/AFP

ANT 2,20 € - BEL/LUX 2,20 € - CH 2,90 FS -ESP/AND 2,50 € - G B 2,30 £ - GR 2,90 € - ITA 2,60 € - MAR 19 MAD - NL 2,60 € - PORT CONT 2,80 € - REU 2,20 € - TUN 4,50 DIN
 2 Dimanche 21 juin 2020 | L’ÉQUIPE
footba ll
DÉCONFINEMENT
ENSEMBLE, C’EST
Alex Martin/L’Équipe
La réouverture des stades à partir
du 11juillet va permettre à la L1
de reprendre avec du public,ce qui rassure
les clubs et réjouit les joueurs.
ANTHONY CLÉMENT
Attendue plus longtemps que les
autres grands Championnats qui
ont tous repris, la L1 n’aura au
moins pas besoin de lancer des
sons d’ambiance artificiels pour
combler le vide des tribunes.
Après l’arrêt prématuré de la sai-
son 2019-2020 à cause du coro-
navirus, le prochain exercice du
Championnat débutera le week-
end du 22août et ce ne sera pas à
huis clos, l’option actuellement
adoptée par la plupart des pays
européens.
Le gouvernement a annoncé
dans la nuit de vendredi à samedi
que la pratique des sports collec-
tifs était de nouveau autorisée à
partir de demain, ce qui va facili-
ter les entraînements des équi-
pes, mais une autre mesure
donne le sourire aux clubs : les
stades vont rouvrir dès le
11 juillet, quand l’état d’urgence
sanitaire prendra fin. La jauge
maximale sera limitée à
5 000 spectateurs, mais ce chiffre
devrait être revu à la hausse lors
de la prochaine réévaluation de la
situation, dans trois semaines, et
la première journée du Cham-
pionnat attirera probablement un
public plus large.
“Il ne faut pas
que les supporters
reviennent pour
,, 22 467
de mauvaises raisons,
ou s’il ne peut pas y avoir
de rassemblements
PIERRE BARTHÉLÉMY, AVOCAT
ET MEMBRE DU BUREAU DE L’ASSOCIATION
NATIONALE DES SUPPORTERS
Prévu le 11 ou le 12 juillet au stade
Océane, le match amical entre
Le Havre (L2) et le Paris-SG ser-
vira, si sa tenue est confirmée, de
terrain d’expérimentation en at-
tendant mieux. Il est toujours dif-
ficile de se projeter mais la L1 ne
veut plus perdre de temps. « Dès
l’annonce de Matignon, des réu-
nions ont été programmées pour le
début de semaine au sein du club,
afin d’accueillir les supporters dans
les meilleures conditions et de ré-
fléchir aux meilleures options,
souffle-t-on à l’OGC Nice. Il y a en-
core beaucoup d’interrogations car
aucun protocole n’a été établi, on ne
sait pas s’il y aura un, deux ou trois
mètres de distance entre chaque
supporter. Mais notre idée est de
lancer la campagne d’abonne-
ments au plus vite. »
C’est un enjeu capital à Stras-
bourg, où les tribunes toujours
bondées de la Meinau pèsent très
lourd dans l’équilibre du club.
« On construit un budget en fonc-
tion des recettes. Et, chez nous, el-
les dépendent en grande partie du
stade, expliquait en juin Marc Kel-
ler, le président du Racing, dans
nos colonnes. Ce ne sera pas pa-
reil si on reprend à 5 000, à 15 000
ou avec un stade plein. Pour la pre-
mière fois, on a des incertitudes sur
La moyenne ces recettes garanties. »
de spectateurs Le flou entoure aussi l’afflu-
cette saison ence des finales de Coupes (voir
en Ligue 1. par ailleurs), et les ultras ne veu-
Le dernier match lent ainsi pas s’emballer. Ils prô-
de la saison, nent la patience depuis le début
Lille-OL (1-0), le 8 mars, de la crise et les nouvelles éché-
en avait attiré 40164. ances ne changent pas leur philo-
sophie. « On avait sondé 45 grou-
pes et la réponse était unanime : ils
étaient prêts à ne pas aller au stade
jusqu’en 2021 si la situation sani-
taire l’exigeait, confie Pierre Bar-
thélémy, avocat et membre du
bureau de l’Association nationale
des supporters (ANS). Il n’y a pas
de précipitation, le foot reste secon-
daire dans ce contexte. Il ne faut
pas que les supporters reviennent
pour de mauvaises raisons, ou s’il
ne peut pas y avoir de rassemble-
ments. Mais l’ANS est consultée de
manière très régulière et les ultras
ont été clairs : si on leur demande
de se tenir à un mètre les uns des
autres, de porter un masque tout le
match, ça ne marchera pas. »
“5 000 spectateurs,
,,
c’est bien, mais ce
n’est pas suffisant
PHILIPPE PIAT, COPRÉSIDENT
DE L’UNION NATIONALE
DES FOOTBALLEURS PROFESSIONNELS
Ce n’est pas l’idée, car les répon-
ses devraient s’adapter aux situa-
tions locales. « On ne souhaite pas
de jauge absolue mais une jauge
relative qui dépende de la capacité
du stade et de la gestion des flux,
poursuit Pierre Barthélémy. Le
Parc des Princes, où les specta-
teurs arrivent en métro, ce n’est
pas pareil qu’un stade où tout le
monde vient en voiture. On ne veut
pas non plus de discriminations en-
tre les tribunes mais si jamais un
club de L2 en difficulté financière
veut seulement ouvrir ses loges et
ses tribunes latérales pour avoir
des ressources, ce doit être possi-
ble avec l’accord des ultras. »
Si les cadres restent à définir, les
joueurs se réjouissent déjà car
l’angoisse s’efface. « Faire des
matches à huis clos, ce n’est pas le
but. C’est pour cela que je pense
que 5 000 spectateurs, c’est bien,
mais ce n’est pas suffisant, assure
Philippe Piat, coprésident de
l’Union nationale des footballeurs
professionnels (UNFP). Il y a
moins d’inquiétude même s’il faut
faire attention. Tous les joueurs ont
envie de jouer et de reprendre le
plus vite possible dans des condi-
tions normalisées. »
Les Brestois seront les avant-
derniers à retrouver les terrains
d’entraînement, le 29 juin, mais
Romain Perraud se voit plus faci-
lement transpirer avec du public.
« Ça va nous aider à nous remettre
dans le grand bain, c’est une très
bonne nouvelle car l’absence de
supporters enlève tout le côté festif,
estime le latéral gauche du SB 29.
Là, ça va ressembler à la normalité,
et c’est important car on a senti
cette saison la force de notre public.
Même s’il n’y a que 5 000 specta-
teurs, on a besoin d’être poussés.
L’influence est réelle : à l’extérieur,
s’il n’y a pas de public hostile, il n’y a
pas le léger déséquilibre du début
de match où on sent tout le monde
contre nous. J’aime la Premier
League, j’ai regardé le match d’Ar-
senal contre Brighton (1-2) mais ça
ne m’attire pas plus que ça. À huis
clos, ça n’a pas la même saveur. »
Le foot avec du goût revient. Et il
n’y a plus qu’à attendre encore
un peu. É
Dimanche 21 juin 2020 | L’ÉQUIPE
MIEUX
Le Graët, un homme d’affluences
Après les annonces du gouvernement autorisant la réouverture
des stades, le président de la Fédération espère voir les finales
de Coupes accueillir plus de 5 000 spectateurs.
ARNAUD HERMANT
Y aura-t-il plus de 5 000 personnes pour
les finales de Coupe de France et de
Coupe de la Ligue, qui doivent normale-
ment se disputer les 24 et 31 juillet pro-
chains ? À la lecture de la dernière com-
munication du gouvernement, vendredi,
cela n’a rien d’évident. Il autorise, à
compter du 11 juillet, date de la fin de
l’état d’urgence sanitaire en France, la ré-
ouverture des stades.
Mais la jauge maximale pour accueillir
du public demeure encore de 5 000 per-
sonnes. Ce qui signifie que pour PSG -
Saint-Étienne et PSG-Lyon, compte tenu
des impératifs de personnels (organisa-
teur, sécurité, diffuseurs, équipes) pré-
sents pour la bonne tenue de la rencon-
tre, il y aurait environ 4 000 supporters
dans les gradins.
Prochain réexamen
le 10 juillet
Au sein de la Fédération française de
football (FFF) et de la Ligue de football
professionnel (LFP), on ne se montrait
guère optimiste hier après cette sortie
des pouvoirs publics, même si on consi-
Étienne Garnier/L’Équipe
dère que « la porte est encore entrouverte
pour obtenir plus de monde ». Noël
Le Graët compte œuvrer en coulisses
pour avoir gain de cause et voir davantage
de public assister aux deux finales depuis
le stade.
Le patron de la 3F considère que la
communication du Premier ministre
Édouard Philippe permet « d’envisager
une ouverture prochaine plus large d’ac-
cueil des spectateurs concernant la finale
3
DÉCONFINEMENT
Ailleurs, on s’interroge aussi
ALLEMAGNE Pas de public avant octobre
En vue de la finale de la Coupe, le 4 juillet, les dirigeants du Bayern Munich et
ceux du Bayer Leverkusen ont demandé à la Fédération que chaque club puisse
avoir 5 000 supporters au Stade Olympique de Berlin, une demande refusée par
la DFB. Pour la prochaine saison de Bundesliga, qui devrait débuter le
11 septembre, les matches devraient toujours avoir lieu à huis clos. L’idée est
de remplir 20 ou 30 % des stades à partir d’octobre-novembre. Pour Karl-Heinz
Rummenigge, le président du conseil d’administration du Bayern, « la saison
prochaine sera aussi impactée économiquement avec le huis clos en début de
saison. Nous espérons le retour de nos supporters avant la fin de l’année. » A. Me.
ANGLETERRE Vivement espéré, encore lointain
« Les supporters sont le cœur battant du foot ! »,a déclaré hier Steve Parish, le
président de Crystal Palace. Comme tous ses collègues, il est très impatient
de revoir le public remplir les stades (et les caisses...). Mais les autorités
britanniques n’ont pas encore débattu de cette éventualité. Après la fin de
saison 2019-2020 (qui vient de reprendre), la prochaine devrait redémarrer
en septembre de la même manière, donc à huis clos. Car même si le retour
progressif des spectateurs est espéré par beaucoup, dont le président de la
Fédération, Greg Clarke, dès la première journée, il apparaît plus probable
qu'il ne commence pas avant octobre-novembre. L. Ha.
ESPAGNE Le grand flou
L’état d’urgence instauré dans le pays au début de la pandémie ne se
terminera que ce soir à minuit. Et de nombreuses questions restent en
suspens en Espagne. Notamment en ce qui concerne le football. Javier
Tebas, le président de la Ligue, envisageait il y a quelques semaines la
possibilité d’un retour de 30 % du public en septembre, au début de la
nouvelle saison, puis une augmentation progressive. Récemment, il
affirmait que dès ce mois de juillet il y aurait peut-être la possibilité de faire
entrer des supporters. Rien de moins sûr, cependant, car le ministère de la
Santé réclame la plus grand prudence pour le moment. F. He.
ITALIE Une distinction en fonction des régions ?
Dans nos colonnes, hier, le président de la Fédération (FIGC), Gabriele
Gravina, espérait que le retour du public serait possible à la mi-juillet, avant
de préciser hier dans la Stampa : « Pas avant qu'on découvre un vaccin ».
Néanmoins, plusieurs membres du ministère de la Santé se sont montrés
favorables si la distanciation sociale est respectée entre chaque spectateur.
Les clubs des régions les moins touchées pourraient en bénéficier en
premier : « On est presque à 0 contamination supplémentaire en Sardaigne,
faites entrer nos supporters », a demandé Tommaso Giulini, président de
Cagliari. V. P.
de la Coupe de France masculine fin juillet,
la finale de la Coupe de la Ligue, les demies LES PAYS OÙ IL N’Y A PLUS DE HUIS CLOS Déjà l’alerte
et la finale de la Coupe de France féminine
début août ainsi que la reprise des Cham- En Hongrie, les spectateurs ont eu droit de retrouver les stades le dernier
pionnats de Ligue 1 et de Ligue 2 program- week-end de mai, avec des règles précises : ne pas occuper plus d'un siège
més fin août ». Pour la finale de la Coupe sur quatre et laisser au moins un rang horizontal de séparation entre deux
de France, la FFF avait soumis trois scé- rangs occupés. Quelques jours plus tard (le 4 juin), lors de la finale de la
narios au ministère des Sports. L’un avec Coupe entre Honved et Mezökövesd (2-1), 10 000 spectateurs ont investi une
une jauge autour de 20 000 spectateurs, enceinte qui pouvait en contenir 65 000... sans se préoccuper des règles de
l’autre entre 40000et 50000 et la dernière distanciation au
à 100% de la capacité d’accueil du Stade moment de
de France. célébrer les buts.
De son côté, la Ligue avait soumis deux En Serbie, le
hypothèses pour sa finale : l’une à 100% Championnat avait
aussi, sans distanciation sociale mais repris à huis clos le
Srdjan Ilic/Pixsell /Icon Sport
avec port du masque obligatoire, l’autre à 29 mai. Mais le
30-40 % de l’affluence du Stade de retour progressif
France avec cette fois des sièges laissés du public était
vides entre chaque spectateur. Si les pro- permis à partir du
jections avec 80000personnes semblent 1er juin (1 000
irréalistes après la communication gou- personnes pour
vernementale, les instances espèrent commencer) et,
quand même, lors du prochain réexamen dès le 11, en demi-finales de la Coupe, le Partizan Belgrade éliminait l’Étoile
de la situation sanitaire, vers le 10 juillet, Rouge (2-1) devant 16 000 spectateurs survoltés (notre photo). Depuis, ce
bénéficier d’un petit coup de pouce. Le match est suspecté d’avoir réintroduit le coronavirus au Monténégro, d’où il
temps sera compté pour lancer la billet- avait totalement disparu. Neuf cas ont été signalés il y a quelques jours et
terie et faire en sorte que ce soient les sui- ils seraient dus à des supporters monténégrins ayant fait le voyage jusqu’à
veurs des clubs finalistes qui en bénéfi- Belgrade pour assister à cette demi-finale. C. Gab.
cient majoritairement.
 4 footba ll
DÉCONFINEMENT
Foot amateur
et foot à 5 :
le bout du tunnel
Les amateurs de football
vont pouvoir retrouver les terrains
après l’annonce par le gouvernement
de la reprise des sports collectifs.
CYRIL OLIVÈS-BERTHET
Le « peut-être » est devenu « en-
fin » ! Sur la page d’accueil du site
officiel du Five (deuxième réseau
de Foot à 5 avec 205 terrains), il est
de nouveau possible de réserver
une séance à partir de demain.
Dans la nuit de vendredi à samedi,
le gouvernement a autorisé la re-
prise des sports collectifs « avec
des mesures de prévention adap-
tées » contre le Covid-19. « Nous at-
tendions cette nouvelle avec impa-
tience, s’enthousiasme Julien
Falgoux, patron d’Urban Soccer,
réseau leader avec ses 300 ter-
rains. Nous allons voir si les joueurs
seront au rendez-vous mais nous
sommes très optimistes car nous
avons eu beaucoup de demandes. »
Pour rouvrir, il a fallu repenser
de nombreux processus pour que
l’expérience des joueurs soit tou-
jours aussi bonne (voire meilleure)
sans prendre de risques pour leur
santé. « Depuis plusieurs semaines
nous avons formalisé un guide sani-
taire strict coordonné avec l’ensem-
ble des acteurs de la filière et l’Union
Sport & Cycle qui porte notre voix au-
près du gouvernement. Nous avons
déjà éprouvé ces mesures puisque
trois centres du réseau (Bordeaux,
Strasbourg et Metz) ont rouvert de-
puis le 2 juin sur la partie padel in-
door », détaillent Guillaume Debel-
mas, Tony Jalinier et Joseph
Vieville, les codirecteurs du Five.
Ainsi, les douches collectives et les
vestiaires sont fermés, le paie-
ment en ligne privilégié et les flux
de personnes ont été revus.
La décision gouvernementale a
aussi remis en branle tout le milieu
du foot amateur. « Le FC Chaville va
rouvrir progressivement les entraî-
Jérôme Prévost/L’Équipe
nements de l’ensemble de ses caté-
gories dans les prochains jours, a
expliqué le club francilien dans un
communiqué, précisant que les
dates de reprise pourraient être
communiquées d’ici à demain.
Nous sommes toutefois dans l’at-
tente de la sortie du nouveau proto-
cole sanitaire afin de vérifier que
nous serons en mesure de le res-
pecter dans sa totalité. »
Un flou artistique qui embar-
rasse de nombreux éducateurs.
« Nous n’avons eu aucune commu-
nication du ministère, tout est fait
dans l’urgence, regrette Mathieu
Laporte, responsable de la forma-
tion au Montrouge FC 92. Cela nous
met en difficulté car il s’agit de proto-
coles compliqués à mettre en place,
à faire comprendre. Tout relancer ne
s’improvise pas. »
Si la reprise du foot se fera sur
quinze jours seulement en raison
des vacances scolaires estivales,
le « soulagement » est quand
même palpable. « Depuis le 2 juin,
nous faisions des séances selon un
protocole hyper strict autorisant des
groupes de seulement dix person-
nes, coach compris, sans contacts ni
passes. Un éducateur garant du pro-
tocole sanitaire supervisait le tout,
détaille le Montrougien. Grâce à ça,
nous avons déjà pu faire reprendre
une centaine d’adhérents (moins de
14 ans, moins de 15 ans, moins de
16 ans et des féminines) sur les 800
que nous comptons. À partir de
maintenant, nous allons reprendre
dans des conditions plus normales
et nous espérons pouvoir accueillir
les moins de 12 ans et les moins de
13 ans. » Avant, enfin, de pouvoir
penser à la saison prochaine au
terme d’un exercice 2019-2020 to-
talement tronqué.
En attendant la
publication du nouveau
protocole sanitaire, les
footballeurs amateurs
sont appelés par leur
club à retrouver les
terrains.
tous sports
Ils repartent au combat!
À l’image de Teddy Riner, judokas ou lutteurs vont pouvoir
recommencer à s’empoigner. Mais seuls les sportifs de haut
niveau sont concernés par cet assouplissement réglementaire.
Actuellement en CÉLINE NONY
Guadeloupe où il se
ressource en famille, C’est lui qui le dit: « Comme je suis
Teddy Riner pourra une flipette, j’ai tout le monde sous
dès son retour en la main. » Dans un éclat de rire,
métropole affronter Teddy Riner rappelle qu’il joint
ses partenaires l’utile à l’agréable depuis qu’il est
d’entraînement arrivé en Guadeloupe: il profite de
comme avant sur sa famille, mais aussi de Franck
le tatami de l’Insep. Chambily, son coach, Yann Moris-
seau, son préparateur physique,
et Nico Kanning, son fidèle parte-
naire d’entraînement. Juste-
ment, c’est avec eux qu’il a appris
qu’il allait, enfin, pouvoir renfiler
son kimono. « C’est cool ! Après
autant de mois d’arrêt… Ça fait du
bien mais je reste prudent, tem-
père le double champion olympi-
que. Pas besoin de prendre des ris-
ques inutiles. Dans le volume et
l’intensité, dans le choix des parte-
naires. Ce n’est pas parce que les
choses se sont calmées que le vi-
rus n’est plus là. »
À 30 ans, Teddy Riner n’a plus
la fougue d’autres combattants,
dont certains du collectif olympi-
que, qui rejoindra demain matin
la station des Menuires pour un
stage de cohésion de dix jours. Le
colosse n’y sera donc pas, pas
plus qu’Axel Clerget, double mé-
daillé de bronze mondial qui se
remet d’une blessure aux ischios.
« On avait dit aux athlètes de mettre
le kimono dans les bagages. Il ne
servira donc pas que pour les pho-
tos », se félicite Stéphane Trai-
neau, le directeur du haut niveau.
Hier matin, il a reçu très tôt un
appel de l’Agence nationale du
sport l’informant que le minis-
tère avait révisé sa position et
n’autorisait pas les sports de
combat à reprendre. « J’étais dé-
pité, j’ai raccroché. Mais trente se-
condes après, on me rappelait »,
raconte Traineau. Le judo fran-
çais espérait cette reprise. Dès
lundi, les vingt-cinq athlètes
olympiques, ainsi que le staff,
avaient été contrôlés (tests séro-
logiques et PCR). Les autres,
plus jeunes, bénéficieront du
dojo de l’Insep qui restera finale-
ment ouvert jusqu’au 2juillet.
,,
“Il va recommencer
à tomber !
TEDDY RINER, À PROPOS DE SON PARTENAIRE
D’ENTRAÎNEMENT NICO KANNING
« C’est une excellente nouvelle
mais on ne va pas sauter de joie, ni
se précipiter, précise à l’inverse
Franck Abrial, le responsable de
la lutte à l’Insep. On s’était même
projetés sur une reprise de la lutte
en septembre et on ne va pas tout
chambouler. »
Il ne dit pas que les coaches
n’égaieront pas leurs ouailles
avec une séance de lutte dans la
semaine. Mais la reprise pro-
gressive s’effectuera davantage
lors du stage à Font-Romeu (à
partir du 10juillet) qui réunira les
cinquante athlètes des trois col-
lectifs (luttes gréco-romaine, li-
bre et féminine).
Dimanche 21 juin 2020 | L’ÉQUIPE
Bernard Papon/L’Équipe
« La priorité est de retrouver la
forme physique avec les protoco-
les qu’on a mis en place. Parce
qu’on n’est pas à l’abri d’une deu-
xième vague, pointe Franck
Abrial. On va peut-être composer
des binômes, garder les mesures
de distance, chacun dans son sec-
teur, on continuera de nettoyer les
tapis. Si on reprend la lutte, c’est
pour le jeu, pour reprendre ce qui
nous manque: le contact. »
C’est d’ailleurs une réticence
qu’avoue aussi la Fédération
française de judo. Ses licenciés
ressentent un manque, mais les
clubs vont rester à la diète. « Je
ne pige pas trop que les sports
collectifs aient le droit de repren-
dre, alors qu’en rugby, au hand, au
basket, ça frotte beaucoup. Le
rugby aurait le droit de s’empoi-
gner en mêlées et pas le judo, in-
terpelle Stéphane Traineau.
C’est un peu deux poids, deux me-
sures. »
Cette décision, il l’accepte ce-
pendant. Et elle ne va pas empê-
cher l’élite de s’amuser un peu.
D’ici à mercredi, et le retour de
son coach en métropole, Teddy
Riner envisage ainsi deux séan-
ces de judo. Il cherche aussi à
prolonger le séjour de Nico Kan-
ning. « Il va recommencer à tom-
ber, rigole Riner. On a pro-
grammé pas mal de séances
jusqu’à fin juillet, et on va lui en
programmer aussi chez l’ostéo-
pathe! » É
 Dimanche 21 juin 2020 | L’ÉQUIPE
rugby 5
DÉCONFINEMENT

Entraîneurs et joueurs se réjouissent de pouvoir reprendre l'entraînement normalement
demain. Pour les dirigeants, la jauge à 5 000 spectateurs n'est pas encore une bonne nouvelle.
ALEX BARDOT (avec R. E.)
Des équipes ne faisant plus vrai-
ment équipe. Et des joueurs plus
athlètes que rugbymen, se succé-
dant par groupe de quatre de
l’aube à la fin d’après-midi, sans
se toucher, en ne prenant le ballon
en main qu’après l’avoir passé à
l’eau de Javel et uniquement pour
faire des passes à des planches.
Voilà ce qu’était le quotidien
peu glorieux des clubs de rugby
professionnels depuis quelques
semaines. « Et franchement, ça
commençait à être lassant », glisse
Laurent Travers, le manager du
Racing 92. Demain, avec l’autori-
sation de « reprendre un entraîne-
ment classique avec contacts »
donnée par le gouvernement, les
équipes redeviendront des équi-
pes, et les joueurs des joueurs. Le
manque était tel que Travers
parle de « soulagement », même
de « bonheur ».
“J’aimerais
commencer par
une grosse opposition.
Ça ferait du bien de
se lâcher un peu ! ,,
Un bonheur partiel
Les naseaux des joueurs ne fu-
meront pas encore. Après trois
mois sans jouer et seulement
quelques séances physiques, les
corps, moins musclés et désha-
bitués aux chocs, ne sont pas
prêts à assumer les impacts. « Il
faut se réhabituer progressivement
au contact, mais on va pouvoir aug-
menter petit à petit l'effectif des
groupes », dit Travers. « On ne va
pas faire n'importe quoi, mais on
monte d'un cran, avec la possibilité
de proposer du travail différent aux
entraînements », reprend Urios.
Un stade au tiers plein
poserait des problèmes
Les clubs du Top 14 ont de toute
façon encore largement le temps
pour monter en puissance, la re-
prise du Championnat étant fixée
les 5 et 6 septembre, alors que les
premiers matches amicaux com-
menceront le 14 août. Pour ces
derniers, on sait désormais que
5 000 spectateurs pourront s’ins-
taller en tribunes. Pour le coup
d’envoi de la saison, c’est encore
flou. L’autorisation de cette jauge
de 5 000 personnes, qui pourra
être modifiée mi-juillet, court jus-

CHRISTOPHE URIOS,
MANAGER DE L’UNION BORDEAUX-BÈGLES
À Bordeaux-Bègles, son homolo-
gue Christophe Urios avoue qu’il
se « languissait un peu » que cette
période faite de « rien de très pas-
sionnant » s’arrête, et que l’entraî-
nement normal reprenne. « J'ai-
merais commencer par une grosse
opposition, se marre le manager
du club bordelais. Ça ferait du bien
de se lâcher un peu ! Pour évacuer
la vapeur... »
qu’au 1er septembre. Verra-t-on
après plus de monde dans les sta-
des ? Ou un retour en arrière sera-
t-il décidé ? L’évolution de l’épidé-
mie de Covid-19 en décidera.
Chose certaine, 5 000 person-
nes en tribunes ne permettront
pas au Top 14 de soutenir son
train de vie élevé. Depuis des se-
maines, ses dirigeants alertent
sur le fait que le huis clos comme
la jauge partielle seraient morti-
fères pour des clubs dont le bud-
get est assuré, en moyenne, à
60 % par les revenus des mat-
ches. Ils se sont organisés, con-
jointement avec la FFR, pour me-
ner un travail de lobbying auprès
de l’Élysée, du gouvernement et
d’élus afin d’obtenir des aides qui
leur éviteraient la mort sous qua-
rante jours en cas de huis clos.
La jauge partielle n’est pas
une meilleure solution. Certes,
un stade au tiers plein rapporte-
rait de l’argent, mais il augmen-
terait aussi les coûts d’organisa-
tion par rapport au huis clos. Il
poserait par ailleurs des problè-
mes délicats, comme le fait
d’avoir à choisir entre ses abon-
nés pour les clubs qui en ont plus
de 5 000.
« Cette jauge n’est pas suffi-
sante, dit un président du Top 14.
J’espère que le gouvernement
changera ça en juillet. » Ou juste
avant la reprise. É
Pierre Lahalle/L’Équipe
Après plusieurs
semaines
d’entraînement en petits
groupes, Camille Chat
(au premier plan) et les
joueurs du Racing 92
vont pouvoir reprendre
les séances collectives.

tous sports

Les salles presque comblées

Les sports collectifs de salle (basket, hand, volley, hockey sur glace)
se réjouissent de l’ouverture au public à la reprise.
Le feu vert à un retour progressif recettes viennent essentiellement projeter, de commencer à com- du HBC Nantes, qui peut ac-
du public dans les salles des des entrées public et des presta- mercialiser pour la reprise fin sep- cueillir 5 900 spectateurs à la
sports collectifs (basket, hand, tions VIP », rappelle Martial Bel- tembre (week-end des 25- H Arena, « c’est un bon début,
volley ou hockey sur glace) est ac- lon, président de Strasbourg IG et 26-27) », explique-t-il, ajoutant l’étau se desserre ». Mais le boss
cueilli avec soulagement par les vice-président de la Ligue natio- que son club réfléchissait « à des du club finaliste de la Ligue des
clubs et les instances profession- nale de basket, dont le club avait règles de protection, la mise en champions 2018 espère que les
nelles. Celles-ci n’imaginaient été le premier en Jeep Élite à su- place peut-être de portiques pour restrictions seront levées d’ici au
pas une reprise des compétitions bir les conséquences de la propa- prendre la température afin de ras- coup d’envoi de la Lidl Starligue,
domestiques à huis clos en sep- gation du virus en Alsace le 29 fé- surer le public. » le 23 septembre. « On remplit la

tembre (octobre possiblement
pour la Ligue Magnus). Elles s’y
étaient même opposées ferme-
ment, hors circonstances excep-
Icon Sport
vrier avec le report du match face
à Le Portel décidé par la préfec-
ture du Bas-Rhin.
« Pouvoir accueillir jusqu’à 5 000
,,
salle avec une grande régularité.
“C’est un bon début, Même si on a bien conscience de la
l’étau se desserre situation, ce serait dommage de
GAËL PELLETIER, PRÉSIDENT DU HBC NANTES perdre ce delta (900 places) », glis-

tionnelles. spectateurs est une bonne nou- Le handball pro avait adopté la se-t-il. Pelletier peut garder es-
«Jouer à huis clos pour nos velle confirmant ce qu’on attendait même position. Pas question de poir. La situation sera en effet réé-
Les Strasbourgeois devraient retrouver leurs spectateurs dans sports est anti-économique car or- depuis quelques jours, cela nous jouer devant des tribunes vides. valuée mi-juillet par le
leur salle du Rhénus à la reprise de la Jeep Élite fin septembre. ganiser un match a un coût et nos rassure et nous permet de nous Pour Gaël Pelletier, le président gouvernement. Ar. L. et J. L. F.
 6 footba ll
LIGUE 1 Paris-SG
Pierre Lahalle/L’Équipe
Thomas Meunier (de profil)
et Edinson Cavani avant
Naples-PSG (1-1),
le 6 novembre 2018.
Le club de la capitale disputera ses finales de Coupes et la fin de la C1 sans Edinson Cavani
ni Thomas Meunier, qui ne prolongeront pas leur contrat de deux mois.
HUGO DELOM (avec D. D.)
Et ils jouent à 9 ? À ce rythme-là,
Thomas Tuchel va vraiment finir
par se demander comment
construire son onze lors du quart
de finale de la Ligue des cham-
pions mi-août. La question des
prolongations de contrat de deux
mois des joueurs en fin de bail –
Thiago Silva, Edinson Cavani,
Thomas Meunier, Layvin Kur-
zawa, Eric-Maxim Choupo-Mo-
ting – donnait des sueurs froides
aux services administratifs et ju-
ridiques du PSG ainsi qu’aux con-
seillers des principaux concer-
nés.
Au cœur des questionne-
ments : le sujet des assurances.
Et comment étirer le contrat sur
huit semaines sans remettre en
cause, par une blessure, son sta-
tut avantageux de joueur en fin de
bail ? La question a été tranchée.
Nos confrères de Marca et RMC
indiquaient, hier soir, qu’Edinson
Cavani et Thomas Meunier ne
poursuivraient pas plus longue-
ment leur bail parisien.
Pour le Belge, pas de surprise.
L’ancien Brugeois (2011-2016),
qui a longtemps rêvé de prolon-
ger avec Paris, s’est mis d’accord
depuis plusieurs semaines sur
les contours d’un contrat avec le
Borussia Dortmund. Difficile
dans ce contexte de le voir refou-
ler les pelouses parisiennes.
Pour l’icône uruguayenne, la
question d’un contrat de deux
mois s’est posée. Elle n’a été
Dimanche 21 juin 2020 | L’ÉQUIPE
Paris perd
ses unités
tranchée que tardivement. Par le core l’heure de partir. Dans un fessionnel, ne sera pas de trop. tion 2002), capable de couvrir
joueur lui-même. secteur marqué par les départs En ce moment, si la compétition tous les postes de la défense,
À 33 ans, comment Cavani ou les blessures (Kouassi, Diallo), reprenait, Thomas Tuchel, même a été convoqué par Tuchel.
pouvait-il décider autrement ? « O Monstro », qui doit, lui, prolon- s’il le souhaitait, aurait bien du Devant, le départ de Cavani est
Très affecté par les déclarations ger son bail de 2 mois, ne sera mal à utiliser la nouvelle règle des loin d’être neutre. Au-delà de son
de Leonardo dans le JDD, qui évo- pas de trop. Le terme de ce Les dates de reprise cinq changements… statut de numéro 9 titulaire sur
quait une « fin de cycle », l’atta- feuilleton des fins de contrat va des clubs de Ligue 1 Le recrutement à certains pos- les dernières grandes affiches,
quant rêvait d’un autre départ. lancer une période incertaine Ont déjà repris : Lyon, tes presse. C’est le cas chez les l’Uruguayen offrait un profil diffé-
Faute de garanties solides en cas pour Paris. Où le directeur sportif Lille, Nantes, Nice, Saint- latéraux où cela manque claire- rent à Tuchel. Dans la perspective
notamment de blessure et d’un Leonardo va être soumis à une Étienne, Lorient, Nîmes. ment de densité. En attendant de de la C 1, il ne faudrait pas que
discours clair du PSG, le Matador pression particulièrement forte. demain : Paris-SG, trancher définitivement le cas Mauro Icardi, dont l’option d’achat
a préféré tourner la page et pen- Bordeaux, Montpellier, Layvin Kurzawa – qui pourrait a été levée fin mai (50 M€+ 8 M€
ser à son avenir immédiat. L’atta- Tuchel manque de Rennes, Monaco. prolonger –, Juan Bernat se re- de bonus), se blesse… Kylian
quant, idole du Parc des Princes solutions sur le banc mardi : Reims. trouve seul. Tuchel ne pourra pas Mbappé serait l’une des seules
depuis son arrivée en 2013 en Le PSG va se lancer dans une fin mercredi : Dijon et Lens. compter à ce poste sur Abdou options crédibles. Avec Choupo-
provenance de Naples, en restera de saison brûlante ponctuée des 25 juin : Metz. Diallo, touché au dos et absent Moting, annoncé un temps sur le
donc à 200 buts avec Paris. finales de Coupes nationales et de 26 juin : Marseille. pendant plusieurs semaines. départ au 30juin et qui pourrait fi-
Les dernières images d’« Edi » la Ligue des champions à Lis- 29 juin : Brest À droite, avec le départ de Tho- nalement rester...
sous les couleurs parisiennes se- bonne (12-23août) avec un effectif et Strasbourg. mas Meunier, Thilo Kehrer Une série d’incertitudes que
ront celles d’une folle nuit de peu dense. À y regarder de près, 1er juillet : Angers s’avance comme l’option nu- Leonardo va devoir dissiper. Le
mars en Ligue des champions la présence des jeunes Arnaud (reprise individuelle méro 1. Sa doublure Colin Dagba Brésilien, adepte des fins de mer-
face à Dortmund (2-0). Pas une Kalimuendo (18 ans), Denis Fran- le 1er juin). a longtemps été blessée ces der- cato intenses, est contraint cette
sortie à la hauteur du personnage chi (17 ans) et Timothée Pembélé nières semaines. Et c’est tout fois-ci, dans la perspective de la
qu’il a été pour le club et la L 1. (17 ans), demain, lors de la reprise sauf une surprise si Pembélé reprise de la L 1, de s’activer
Pour Thiago Silva, il n’est pas en- de l’entraînement du groupe pro- (membre de la fameuse généra- avant. Et pas qu’un peu. É
Quand Lyon rêvait de Thiago Silva…
Le staff et la cellule de recrutement de pensée et souhaitée. L’OL a exploré des 29 mai). Ce dossier, encore actif et dé- étonnant. L’OL a réfléchi à l’époque à
l’OL ont, face à eux, un chantier. Celui de dizaines de pistes depuis avril. Certains, fendu par certains en interne, n’a pas l’opportunité d’attirer le Parisien Thiago
la défense centrale a été érigé comme en interne, poussent pour des profils connu d’avancées significatives ces der- Silva (35 ans), en fin de contrat avec le
prioritaire. Dans l’esprit des dirigeants, jeunes à fort potentiel. niers jours. club de la capitale.
seul l’international belge Jason Denayer Le staff privilégiait, jusqu’à peu, des Parallèlement, mi-mai, les équipes Lyon était alors suffisamment inté-
(25 ans dans une semaine) offre de très CV d’expérience. C’est dans ce cadre par de Juninho et de Bruno Cheyrou avaient ressé pour qu’il se penche concrète-
solides garanties au très haut niveau. exemple que des négociations avec l’in- établi une première liste de renforts po- ment sur la faisabilité financière d’une
La recrue de l’été dernier Joachim ternational français de Crystal Palace tentiels à ce poste. Dans l’esprit des diri- telle opération (Thiago Silva gagne quel-
Andersen (24 ans) interroge encore. Et Mamadou Sakho ont été entamées geants, un profil expérimenté avec du que 1,5 M€ brut mensuel). Devant une
son cas a été discuté au début du prin- (avec transmissions de propositions leadership était alors ciblé en priorité. équation économique insoluble, Lyon
temps. Dans ce contexte, une refonte est contractuelles, voir notre édition du Dans cette liste apparaissait un profil n’a pas avancé. H. De.
Dimanche 21 juin 2020 | L’ÉQUIPE
L’OM prêt
à brader
Thauvin
Dans un contexte économique
délicat, l’OM se satisferait d’une
vingtaine de millions d’euros
pour l’international français,
en fin de contrat dans un an.
VINCENT GARCIA (AVEC M. Gr.)
Une fois passée la bonne nou-
velle de la participation à la Ligue
des champions, la réalité va vite
rattraper l’OM dans les semaines
qui viennent, alors que la reprise
de l’entraînement est prévue le
26 juin. La chambre de jugement
de l’UEFA, dans le cadre du fair-
play financier, a autorisé le club à
disputer la C1 mais lui a infligé
des pénalités lourdes dans un
contexte économique déjà délicat
(3 M€ d’amende, plus 15 % sur
les futures recettes européen-
nes, soit au minimum 6 M€ sup-
plémentaires).
Le retour à l’équilibre après
des années de pertes colossales
– 78,5M€ en 2018, 91M€ en 2019
et sûrement autant cette saison –
est un objectif majeur, aussi bien
pour le propriétaire Frank
McCourt que pour l’UEFA, qui
pourrait frapper encore plus fort
à l’avenir. Dans ce contexte, les
dirigeants olympiens vont devoir
accélérer pour renflouer les cais-
ses et alléger la masse salariale.
Si tout le monde est sur le mar-
ché, Florian Thauvin l’est peut-
être un petit peu plus que les au-
tres. Il y a deux ans, après une
finale de Ligue Europa et un été
de rêve en Russie, Jacques-Henri
Eyraud, le président marseillais,
ironisait sur le cas du champion
du monde, intransférable
«même pour 80M€».
20 minutes de jeu
cette saison
Aujourd’hui, le club a revu ses
ambitions à la baisse pour l’ailier
de 27 ans, qui a passé une saison
quasi blanche en raison de sa
blessure à la cheville droite
(20 minutes de jeu). Une offre au-
tour de 20M€ serait écoutée avec
la plus grande attention par les
décideurs marseillais, même si
l’entraîneur, André Villas-Boas,
compte sur lui. En fin de contrat
dans un an, Thauvin a répété qu’il
ne voulait pas partir cet été, ce qui
laisse une grande chance qu’il
quitte le club libre en 2021.
Une prolongation n’étant pas
dans les tuyaux, d’un côté
comme de l’autre, ce cas de fi-
7
footba ll
Marseille TRANSFERTS
Eyraud et
Mandanda
unis contre
le racisme
Face à l'émotion qui touche la
planète et le monde du sport
après la mort de l'Américain
George Floyd, le président de
l'OM Jacques-Henri Eyraud et
son capitaine Steve Mandanda
ont publié hier dans les colonnes
du Monde une tribune titrée « Le
joueur africain est déjà entré dans
l'histoire du football européen ».
Les deux hommes s'expriment
« parce que notre club est un sym-
bole vivant de la diversité, du multi-
culturalisme et, au fond, de l'antira-
cisme » et constatent : « Si de
nombreux Africains brillent dans
gure serait un énorme camouflet les clubs d'Europe, il reste des
p o u r le c l u b a ve c u n d e s combats à mener, sur le terrain
meilleurs éléments de ces der- mais aussi au sein des instances di-
nières saisons. Ce qui explique rigeantes où la diversité n'est pas la
que l’OM se montre moins gour- règle ». Ce texte est aussi une
mand cet été. Entre une vingtaine nouvelle occasion pour Eyraud et
de millions d’euros et zéro, le Mandanda de rendre hommage à
choix est vite fait. Pape Diouf, disparu le 31 mars
dernier : « Pape Diouf restera à ja-
Strootman, Germain mais le premier président noir d'un
et Mitroglou, club de Ligue 1, mais il se définis-
les indésirables sait lui-même comme une ’’ano-
Dans un registre différent, d’au- malie’’».
tres joueurs vont être encoura-
gés à aller voir ailleurs cet été, et,
là aussi, l’OM ne va pas se mon- mercato
trer très regardant sur les offres,
s’il y en a. Parmi ces indésirables, express
il y a Kevin Strootman (30 ans,
sous contrat jusqu’en 2023), REYNET VA S'ENGAGER AVEC
acheté 25 M€ il y a deux ans. Le NÎMES POUR DEUX ANS
Néerlandais s’est fait remarquer Baptiste Reynet
pendant le confinement en of- (29 ans, photo),
le gardien de
Nicolas Luttiau/L’Équipe
frant de lui-même à des jeunes,
comme Alexandre Philiponeau, Toulouse, a trouvé
du matériel pour s’entraîner à la un accord pour un
maison. Apprécié dans le groupe, contrat jusqu’en
il avait même refusé cette saison, 2022 avec Nîmes.
alors que la pénurie frappait Le coût de ce
l’équipe à ce poste, d’évoluer en transfert est
défense centrale pour laisser sa estimé à un peu moins de 500 000 euros.
Jérome Prévost/L’Équipe
chance à Lucas Perrin. Mais son Il passera sa visite médicale la semaine
bon état d’esprit ne pèse pas prochaine et replacera Paul Bernardoni,
lourd face à son salaire de 4 M€ prêté depuis deux saisons par Bordeaux
net annuel, le plus imposant de et vendu cet été à Angers par les
l’effectif avec celui de Dimitri Girondins. Les Nîmois ont par ailleurs
Payet, et ses trois années de con- transmis une offre de 3 M€ au club
trat restantes. argentin de Talleres pour le milieu
S’il le faut, le club est prêt à le Florian Thauvin avait couragé à aller voir ailleurs. Le les cas des nombreux joueurs défensif Andrés Cubas (24 ans, 2022).
voir partir libre pour économiser effectué sa rentrée, joueur a fait état à son entourage proposés. En attendant des jours Convoité par les deux plus grands clubs
ce qu’il doit encore au joueur. Une après une longue de quatre clubs intéressés, Bor- meilleurs, les dirigeants ne peu- du pays, Boca Juniors et River Plate, il
solution déjà envisagée par Ey- blessure, deaux, Mayence en Bundesliga, vent pas bouger non plus sur est pisté de longue date par Reda
raud la saison dernière mais qui le 6 mars à l’Orange Valladolid en Liga et Orlando en M’Baye Niang (25 ans, 2023) en- Hammache, le directeur sportif du NO.
avait fait tiquer McCourt vu le prix Vélodrome lors de la MLS. Mais rien ne le presse à core trop cher pour eux. Le Stade L'international paraguayen, petit milieu
déboursé en 2018 pour le recru- venue d’Amiens partir en sachant qu’il sera libre Rennais reste gourmand et le technique (1,66 m), organisateur et fort
ter à l’AS Rome. Même sans in- en Ligue 1 (2-2). dans un an et qu’il y a la perspec- voir partir pour moins de 25 M€ dans la récupération, pourrait débarquer
demnités, le salaire du milieu de tive de la C1 cette saison. est pour l’instant illusoire. Le club dans les prochaines semaines. H.G.
terrain reste un frein majeur pour En attente de l’arrivée d’un phocéen temporise mais reste à
beaucoup de clubs européens. « head of football », l’OM, qui l’affût sur un dossier qui pourrait REBOCHO RENTRE À GUINGAMP
Après deux saisons ratées à cherche aux postes d’attaquant, l’occuper tout l’été. En espérant Le latéral portugais Pedro Rebocho a
Galatasaray et au PSV Eindhoven, de milieu défensif et de défen- pour eux qu’un club anglais ou décidé d'un « commun accord » avec
le cas de Kostas Mitroglou seur central polyvalent, ne peut mieux offrant ne passe pas à l’of- ses dirigeants de Besiktas de mettre fin
(32 ans) ne sera pas simple non donner de réponses claires sur fensive d’ici là. É à son aventure avec le club turc, où il
plus. Acheté 15 M€ en 2017, l’at- était prêté avec option d'achat par
taquant grec, à qui il reste une an- Guingamp. Le passage du latéral
Le nombre de matches de Florian
237
née de contrat à 2 M€ net, pourra portugais en Turquie (25 ans) n'a pas été
aussi partir pour rien. Avec ses Thauvin, toutes compétitions une franche réussite avec seulement
300 000 euros brut mensuels et confondues sous le maillot de l’OM. 8 titularisations en Süper Lig. Rebocho
ses 30 ans, Valère Germain, un L’attaquant international a inscrit 78 buts pour est encore sous contrat pour deux ans
autre avant-centre sous contrat le compte du club phocéen (2013-2015 avec Guingamp, 8e de la dernière saison
jusqu’en 2021, sera vivement en- et janvier 2016-2020 ). de Ligue 2.
 8 footba ll
TRANSFERTS
Stéphane Mantey/L’Équipe
M’Baye Niang et Axel Disasi lors de Rennes-Reims (0-1), le 6 octobre.
Ils s’activent
pour Disasi
Parallèlement à l’intérêt de Rennes et de clubs
anglais, le défenseur rémois est l’objet
d’une offensive de la part de Monaco.
HUGO DELOM
C’est un dossier animé. L’un de
ceux qui valent aux protagonistes
– présidents, directeurs sportifs,
agents – des coups de fils à répé-
tition, des heures intenses et
quelques sueurs froides. Auteur
d’une saison consistante avec le
Stade de Reims, Axel Disasi
(22 ans) est, en ce printemps-été
2020, un défenseur convoité. À
huit jours de la reprise, l’ancien
international des moins de 20
ans, joueur de duels doté d’une
relance fiable, ne sait toujours
pas ce que son avenir lui réserve.
Depuis quelques jours, le pay-
sage des clubs intéressés a quel-
que peu évolué. Révélé dans nos
colonnes il y a quinze jours, l’inté-
rêt de Rennes est toujours con-
cret. Le club breton a multiplié les
initiatives pour tenter de convain-
cre l’ex-joueur du Paris FC (2014-
2016). Reste une problématique :
le montant demandé par Reims
est élevé (quelque 15 M€). Les
difficultés rennaises dans le dos-
sier menant au défenseur de Val-
ladollid, Mohammed Salisu
(21 ans), pourraient-elles per-
mettre au club breton de disposer
d’une surface financière plus im-
portante pour recruter Disasi ?
Pas impossible.
Les deux clubs s’étaient mis
d’accord. Le Ghanéen égale-
ment. Avant de faire machine ar-
rière cette semaine et de deman-
der à son agent – le frère de Juan
Reims ÉTRANGER
Liga 30e journée
1 FC Barcelone
pts J.
65
2
3
Real Madrid
Atl. Madrid
62
52
4 Séville FC 52
5
6
Getafe
Real Sociedad
48
47
7 Villarreal 47
8 Valence CF 43
9 Ath. Bilbao 42
10 Grenade 42
11 Levante 38
12 Alavés 35
13 Osasuna 35
14 Betis Séville 34
15 Valladolid 33
16 Eibar 29
17 Celta Vigo 27
18 Majorque 26
19 Leganés 24
20 Esp. Barcelone 24
vendredi
Grenade 0-1 Villarreal
Moreno (11e).
Majorque 1-1 Leganés
Majorque : Sevilla (9e).
Leganés : Rodriguez (87e).
Séville FC 0-0 FC Barcelone
hier
Esp. 1-3
Barcelone Levante
Esp. Barcelone : David (28e).
Levante : Mayoral (14e), Bardhi
(67e), Pedrosa (87e c.s.c.).
Ath. Bilbao 1-0 Betis Séville
Inigo Martinez (7e).
Getafe 1-1 Eibar
Getafe : Etebo (30e). Eibar :
Charles (45e+6).
Mata – de prospecter sur le mar- hampton, qui s’est penché égale- Atl. Madrid 1-0 Valladolid
ché anglais. Un marché peu ac- ment sur le dossier Salisu, négo- Vitolo (81e).
cessible pour un joueur – non in- cie depuis plusieurs semaines et aujourd'hui
ternational – qui ne disposera pas est en capacité de répondre aux Celta Vigo 14 h Alavés
aisément d’un permis de tra- demandes de Reims. beIN Sports 2
vail (*). Wolverhampton, comme indi- Valence CF 19 h 30 Osasuna
Dans ce contexte incertain, qué la semaine dernière, suit at- beIN Sports 2
Rennes, qui a longtemps rêvé du tentivement le dossier. Mais la Real Sociedad 22 h Real Madrid
beIN Sports 1
Parisien et futur Munichois Tan- surprise pourrait venir d’ailleurs :
guy Kouassi, va devoir s’activer car depuis quelques jours, un au-
sur d’autres dossiers. Outre Di- tre courtisan s’est invité : l’AS Mo- buteurs
sasi, le club breton s’est notam- naco. Déjà intéressé cet hiver, le 1. Messi (FC Barcelone),
21 buts.
ment penché sur le profil de club de la Principauté qui a rendu 2. Benzema (Real Madrid),
l’Amiénois Nicholas Opoku publique, cette semaine, l’arrivée 16 buts.
(22 ans), arrivé cet hiver d’Udi- au poste de directeur sportif de 3. Moreno (+ 1) (Villarreal),
nese. D’autres profils sont étu- l’Anglais Paul Mitchell, a renoué 12 buts.
diés. le contact avec l’entourage du Ré-
mois. Un intérêt qui ne laisse pas
Southampton indifférent le joueur. Pour Disasi, prochaine journée
et Wolverhampton l’été est lancé… É lundi
aussi intéressés 19 h 30 Villarreal - Séville FC
22 h Leganés - Grenade
Pour parvenir à boucler le recru- (*) La réglementation anglaise
tement de deux centraux, le permet désormais qu’à partir mardi
Stade Rennais devra se montrer d’un certain niveau de transfert, 19 h 30 Valladolid - Getafe ¢
persuasif. Axel Disasi dispose pa- le permis de travail soit plus Levante - Atl. Madrid 22 h
FC Barcelone - Ath. Bilbao
rallèlement d’autres pistes. Sout- facilement accessible.
mercredi 24 juin
19 h 30 Alavés - Osasuna ¢
Real Sociedad - Celta Vigo
22 h Real Madrid - Majorque
Rennes travaille toujours jeudi 25 juin
sur Guirassy 19 h 30 Eibar - Valence CF
22 h Betis Séville - Esp.
Barcelone
Parallèlement à sa quête de défenseurs centraux (voir ci-dessus), Rennes
poursuit sa recherche d’un numéro 9. Depuis quelques jours, l’objectif est
connu : l’Amiénois Serhou Guirassy (voir notre édition du 11 juin). L’ancien
Lavallois (24 ans) est convaincu par l’intérêt du club breton. Il a échangé avec
plusieurs des dirigeants du Stade Rennais. Reste désormais à convaincre
Amiens dont la position – vente autour de 20 M€ – reste inflexible.
Portugal 28e journée
Les dirigeants du club picard ont reçu parallèlement des marques d’intérêt Gil Vicente (11) 22 h Aves (18)
concrètes de la part de clubs anglais (West Ham). Pour Guirassy, la dernière
offre de Rennes se chiffrerait à quelque 13 M€. H. De.
Dimanche 21 juin 2020 | L’ÉQUIPE
Allemagne
Dortmund
30
remercie Haaland
29
30
Grâce au doublé de son prodige
30 norvégien sur le terrain de Leipzig,
30
29
le club a assuré sa seconde place.
30 À l’issue d’une prestation splen- pable de réagir, Leipzig a subi et
29 dide pendant une heure, le Bo- été tout proche d'encaisser un
30 russia Dortmund a assuré sa deuxième but à la 52e minute. Au
30 deuxième place en Championnat cours d'une seconde période
30 en battant Leipzig, 3e. Un succès moins rythmée, Leipzig a tenté de
29 (2-0) – acquis sur un doublé de sa réagir par séquences. Finale-
29 star norvégienne Erling Haa- ment, Haaland est venu sceller
30 land – qui aurait pu être beaucoup de près le succès de Dortmund
30 plus large si les hommes de Lu- (2-0, 90e + 3), dauphin officiel du
30 cien Favre avaient fait preuve de Bayern. Leipzig, qui n’a plus
29 plus d’efficacité et si le gardien de qu’un point d'avance sur Mön-
30 Leipzig Peter Gulacsi n’avait pas chengladbach, a encore un
30 été dans un grand jour. match (à Augsbourg, samedi)
30 Supérieur dans l’entrejeu, tou- pour valider sa 3e place.
jours aussi brillant sur les transi-
tions, emmené par des individua- Mönchengladbach
sourit, Brême déprime
lités inspirées (Hummels,
Brandt, Guerreiro, Haaland), Dans le duel pour la dernière
Dortmund a profité des espaces place qualificative en C1, Mön-
béants dans le 3-4-3 installé par chengladbach a pris un avantage
Julian Nagelsmann pour faire certain sur Leverkusen grâce à
basculer très rapidement le rap- son succès à Paderborn (3-1) tan-
port de force. Au cours d'une pre- dis que le Bayer s’inclinait chez le
mière demi-heure à sens unique, Hertha (0-2). Il s'est emparé de la
Dortmund a mis au supplice un quatrième place et compte deux
bloc beaucoup trop friable. Inca- points d'avance. Dans la course
au maintien, Brême s’est incliné
nettement à Mayence (1-3). Le
Werder (17e ), qui n’a évolué
qu’une saison (1980-1981) en
D2 depuis la création de la Bun-
desliga (1963), n'a plus qu'une in-
fime chance de prendre la place
Ronny Hartmann/ Reuters
de barragiste à Düsseldorf. Le
Werder devra s'imposer samedi
contre Cologne et compter sur
une défaite du Fortuna à Berlin,
contre Union, assuré depuis
mardi de disputer une deuxième
Erling Haaland après son second but, hier. saison dans l’élite. H. De. et Sy. D.
hier Bundesliga 33e journée
Mayence 3-1 Werder Brême pts J.
Mayence : Quaison (25e), Boëtius (30e), 1 Bayern C 79 33
Fernandes (85e). Werder Brême : Osako 2 Borussia Dortmund Q 69 33
(58e). 3 RB Leipzig 63 33
Bayern 3-1 Fribourg 4 M’gladbach 62 33
Bayern : Kimmich (15e), Lewandowski (24e,
5 Leverkusen 60 33
37e). Fribourg : Höler (33e).
Schalke 04 1-4 Wolfsburg
6 Wolfsburg 49 33
Schalke 04 : Matondo (70e). Wolfsburg : 7 Hoffenheim 49 33
31e Weghorst (16e, 56e), Mbabu (58e), Joao 8 Fribourg 45 33
Victor (69e). 9 Eintracht Francfort 42 33
RB Leipzig 0-2 B. Dortmund 10 Hertha Berlin 41 33
Haaland (30e, 90e+3). 11 Schalke 04 39 33
Hoffenheim 4-0 Union Berlin
12 Union Berlin 38 33
Bebou (11e), Kramaric (39e), Dabbur (45e+2), 13 Mayence 37 33
Baumgartner (68e).
FC Cologne 1-1 E. Francfort 14 FC Cologne 36 33
15 Augsbourg 36 33
FC Cologne : Kainz (45e s.p.).
E. Francfort : Dost (72e). 16 Fortuna Düsseldorf 30 33
F. Düsseldorf 1-1 Augsbourg 17 Werder Brême 28 33
F. Düsseldorf : Hennings (25e). 18 Paderborn R 20 33
Augsbourg : Niederlechner (10e).
Paderborn 1-3 M'gladbach
dernière journée 34e
Paderborn : Michel (53e). M'gladbach :
Herrmann (4e), Stindl (55e s.p., 73e). samedi 27 juin
Hertha Berlin 2-0 Leverkusen 15 h 30 Werder Brême -
Cunha (22e), Lukebakio (54e). FC Cologne
¢ Augsbourg - RB Leipzig
¢ Leverkusen - Mayence
buteurs
¢ Fribourg - Schalke 04
1. Lewandowski (+ 2) (Bayern Munich),
¢ Wolfsburg - Bayern
33 buts. 2. Ti. Werner (RB Leipzig),
26 buts. 3. Sancho (Borussia Dortmund), ¢ Borussia Dortmund - Hoffenheim
17 buts. 4. Weghorst (+ 2) (Wolfsburg), ¢ Eintracht Francfort - Paderborn
¢ Union Berlin - Fortuna Düsseldorf
16 buts.
¢ M'gladbach - Hertha Berlin
5. Hennings (+ 1) (F. Düsseldorf), 15 buts.
Dimanche 21 juin 2020 | L’ÉQUIPE
9
paroles d’EX
footba ll
?? LIGUE 1

«Il ne parle pas

BARTON
vraiment français, si ?»
L’Anglais est resté une saison à l’OM (en 2012-2013).Il en garde de très bons
souvenirs, même s’il n’a pas compris grand-chose aux consignes d’Élie Baup...
Ses souvenirs d’EX
MÉLISANDE GOMEZ

«Quel est le stade le plus chaud

dans lequel vous ayez joué?
Un Classique OM-PSG, c’est très chaud,
Sébastien Boué/L’Équipe

mais j’étais suspendu pour celui où Zlatan

(Ibrahimovic) a marqué un but fantastique
(2-2, le 7 octobre 2012). Le souvenir le plus
bruyant, ce sont mes débuts avec l’OM, à
Fenerbahçe (2-2, le 20 septembre 2012). Ce
n’était pas l’endroit le plus simple pour
Joey Barton est félicité par Élie Baup commencer, on ne pouvait pas s’entendre
25 matches de L1
Joey

et Franck Passi après son but contre penser.

M’Gladbach (2-2), son unique avec l’OM. Le joueur le plus fort avec lequel
vous avez joué?
Nicolas Anelka, de loin. C’était un joueur
phénoménal. Je venais d’arriver dans
l’équipe et lui, c’était la star
(à Manchester City, en 2003), mais il était
sympa avec les jeunes. Il était très calme
et ne perdait pas son énergie à parler pour
ne rien dire, comme tant d’autres.
Sébastien Boué/L’Équipe

Le joueur le plus fort

Jérôme Prévost /L’Équipe

L’Anglais aimait les séances du préparateur
physique Christophe Manouvrier.
Sébastien Boué/L’Équipe
que vous ayez affronté?
J’ai joué contre des joueurs incroyables.
Vieira, Petit, Gerrard, Keane, Scholes,
Lampard, Makelele, Essien… Mais le
meilleur de tous, probablement, c’était
Luka Modric. Je l’ai joué plusieurs fois, et je
le voyais progresser. Lors de sa dernière
saison à Tottenham (en 2011-2012), tu fou: plus je souffre, plus j’apprécie la mes buts, mais je peux dire que j’en ai
sentais qu’il était prêt pour le Real Madrid. séance. Mais ce n’était pas vraiment l’état marqué un au gardien du Barça.
Le plus fou? d’esprit général! Tout le monde finissait à La consigne d’entraîneur que vous n’avez
Gignac, sans doute. Tu ne pouvais pas te bout de souffle et je disais: “Allez, on en jamais comprise?
détendre quand il était dans le coin, il refait une ou deux.” Ils me regardaient avec Oh, il y en a eu tellement! Surtout quand
fallait avoir des yeux derrière la tête. Tu des yeux ronds.Il y avait un petit choc des l’entraîneur était Élie Baup. Je ne parle
étais sur le vélo le matin, il arrivait par cultures. À chaque entraînement, je pas français, mais je crois qu’il ne parle
derrière et hop, il te giflait… Il pouvait voulais gagner. Cela a pu effectivement pas vraiment français non plus, si? Cet

André-Pierre Gignac est le joueur le plus fou
que Joey Barton ait côtoyé.
t’arroser, planquer tes affaires. Cela
n’arrêtait jamais.
La séance d’entraînement
la plus tendue?
On allait courir derrière la Commanderie,
avec Christophe Manouvrier (préparateur
physique). Il nous demandait dix montées
de la colline. Moi, j’étais l’Anglais un peu
entraîner quelques frictions. Dont une
avec Kassim Abdallah…
Racontez-nous...
Je ne sais plus qui a fait tomber qui… Je
crois que c’est moi, à l’épaule. Il était
physique. Il n’a pas aimé se retrouver par
terre à cause d’un petit Anglais. On a
échangé quelques mots, je n’ai pas tout
compris mais j’imagine qu’il m’a insulté.
On s’est dit: “OK, après la séance, on se
accent! Même les Français avaient du
mal à le comprendre parfois, alors
franchement, quelles étaient mes
chances? Il essayait de me parler. Il
prenait sa grosse voix et prononçait des
sons bizarres, je ne comprenais rien. Il
voyait que je ne comprenais rien, ça
l’énervait alors il criait “English! English!”,
le seul mot qu’il sait dire en anglais. Au
bout d’un moment, je laissais tomber et je

EN BREF
37 ans Confiné chez lui, près de Liverpool, Joey
Sa vie d’EX
Barton attend la reprise des entraîne-
¢ Joueur professionnel ments pour retourner au travail. « Moi je
Man City (2003-2007), suis prêt, mais il faut penser aux gens les plus
Newcastle (2007-2011), vulnérables », explique-t-il. Entraîneur de
Queens Park Rangers Fleetwood Town (D3 anglaise) depuis
(2011-2012 puis 2012- juin 2018, l’ancien milieu de terrain décou-
2015)), Marseille (2012- vre, à 37 ans, un métier qu’il juge «passion-
2013), Burnley (2015- nant» et où il estime avoir beaucoup à faire
2016 puis janv. 2017- encore : « Je veux devenir un grand entraî-
mai 2017), Glasgow neur, je sais qu’il me reste beaucoup de pro-
Rangers (2016- nov. grès à effectuer.»
2016). De sa saison marseillaise, entamée
alors qu’il purgeait une suspension de
douze matches, il garde un souvenir cha-
leureux. « J’ai adoré la ville, les fans, la cul-
ture, et j’aime y retourner», dit-il. Le corona-
virus l’a un peu éloigné du foot, qui ne lui
manque « pas du tout. Je n’ai pas vu grandir
mes deux aînés, là, j’ai un fils de 18 mois, je
vais le chercher le matin, je lui prépare son bi-
beron. J’ai du temps pour ma famille, et du
temps pour penser. C’est précieux.»
Il songe aussi à se mettre à l’apprentis-
sage du français, pour entraîner l’OM, peut-
être, plus tard. «C’est mon intention, en tout
cas. Mais je ne prendrai le poste que quand je
parlerai couramment (rire). » En attendant,
il suit de près les résultats du club, et est
heureux de le voir de retour en Ligue des
champions : « Villas-Boas a fait un super
boulot, malheureusement on n’a pas pu l’ap-
précier pleinement à cause de la crise sani-
taire.» M. Go.
retrouve derrière la Commanderie et on
règle le problème.” Évidemment, nous en
avons été empêchés par les agents de
sécurité. C’est sans doute mieux comme
ça. J’y serais allé, et je ne serais peut-être
pas revenu, parce qu’il était costaud. Ou
alors c’est lui qui ne serait pas revenu. Le
jour d’après, c’était oublié. Un super mec.
Vous souvenez-vous de votre premier but
pour l’OM?
Le seul, aussi! Un corner direct contre
Mönchengladbach (2-2, le 8 novembre
2012). Je marque et je cours vers Franck
Passi (le coach adjoint) et Élie Baup. Lors
de la séance vidéo, on en avait parlé. Ter
Stegen n’était pas bon dans les centres.
Donc, si on avait des corners, il fallait
tenter de la mettre au-dessus du gardien
en cadrant. Je ne suis pas réputé pour
disais : “Ah OK! D’accord! Compris!”
Parfois, je respectais les consignes par
miracle, parfois pas du tout.
Le plus beau geste technique, c’est quand
vous avez mimé le nez de Zlatan...
Le PSG avait toutes ses superstars et ils
étaient très arrogants, je trouve. Même
avec la presse, quand Zlatan passait
devant les journalistes sans un mot ni un
regard… Je m’étais dit : OK, je m’en fous
de qui tu es. Tu parles mal de tout le
monde dans le pays, quelqu’un doit dire
non. Je n’accepte le mépris de personne.
On ne s’ennuiera pas si vous devenez
un jour entraîneur de l’OM…
J’ai hâte moi aussi (rire)! J’essaierai d’être
meilleur comme entraîneur de l’OM que
je l’ai été comme joueur de l’OM. Il y a de la
marge.» É
 10 footba ll Dimanche 21 juin 2020 | L’ÉQUIPE

ANGLETERRE 30e journée Everton 20 h Liverpool

LIVERPOOL
Printemps
aride
Après avoir affronté ces trois
derniers mois de nombreuses
épreuves, parfois très
douloureuses, Liverpool
et ses fans accueillent avec
soulagement le retour
à la compétition.
20 h Everton ment le retour d’une actualité pu-
rement sportive, après avoir
RMC SPORT 1
ET CANAL + Liverpool passé trois mois à batailler sur
les fronts médiatique, politique et
PIERRE-ÉTIENNE MINONZIO économique.
Cette période éprouvante a dé-
Ce match aurait pu être le plus buté, le 11mars, par une défaite à
mythique de tous les derbys liver- domicile face à l’Atlético de Ma-
puldiens jamais disputés. Il sera drid (2-3 a.p.), en huitièmes de fi-
finalement l’un des plus tristes. nale retour de la Ligue des cham-
Peter Byrne/PA Images/Iconsport

Le Everton – Liverpool de ce soir pions. Il s’agit du dernier match

se jouera en effet dans un Goodi-
son Park déserté, escorté d’un in-
térêt sportif limité, à savoir rap-
procher les hommes de Jürgen
Klopp d’un inéluctable titre de
champion (ils ont actuellement
22 points d’avance sur leur dau-
phin, Manchester City). Les fans
des Reds ont longtemps rêvé que
cette rencontre disputée chez le
voisin honni, originellement pro-
grammée le 16mars, soit celle du
sacre. Mais les résultats de leur
équipe, et la pandémie de coro-
navirus, ont rendu impossible ce
scénario. Ce qui n’empêche pas
les dirigeants du Liverpool FC
(LFC) d’accueillir avec soulage-
John Powell/Getty Images
disputé par les Reds avant la trêve
imposée par le Covid-19 et la
mise en place du confinement en
Grande-Bretagne. Ce match, en
plus de sceller leur élimination
d’une compétition dont ils étaient
les tenants, a été accusé d’avoir
favorisé la propagation du virus,
une étude affirmant même qu’il de Liverpool. « Ça fait maintenant
« pourrait être lié à la mort de 94 jours que je me sens malade,
41 personnes».
Liverpool que j’ai du mal à me déplacer, nous
Joel Rookwood a failli être l’un champion si : confiait-il avant-hier. J’en veux au
d’eux. Cet abonné à Anfield âgé ¢ Il gagne à Everton gouvernement et à l’UEFA de ne
de 40ans, professeur d’économie aujourd’hui et pas avoir annulé ce match. Il se
du sport, est certain d’avoir été Manchester City perd passera beaucoup de temps avant
contaminé lors de cette rencontre contre Burnley demain. que je me sente capable de retour-
et, depuis, il est confiné dans la ner dans un stade.» En plus de voir
région du Lake District, au nord certains de ses supporters dure-
ment frappés par le Covid-19, le
LFC a subi, en mai, le décès d’Ar-
thur Edwards, un octogénaire au-
trefois considéré comme l’un de
ses meilleurs scouts. Un peu
avant sa mort, celui-ci avait reçu
un message vidéo d’encourage-
ment d’un ambassadeur des
Reds, l’ex-attaquant Kenny Dal-
glish, qui avait lui aussi été testé
positif, puis hospitalisé, avant de
guérir.
Les Reds ont failli ne pas
rejouer à Anfield
Le coût humain infligé par la pan-
démie a été lourd pour le club li-
verpuldien, qui a par ailleurs dû,
privé les Reds d’un titre de cham-
pion attendu depuis 1990. Liver-
pool a dû aussi réagir à la suite
d’une déclaration de Joe Ander-
son, le maire de la ville, qui, fin
avril, a confié sa crainte de voir des
rassemblements sauvages de
fans aux abords d’Anfield si le
stade devait accueillir des ren-
contres à huis clos. Les semaines
suivantes, avec l’aide de ses grou-
pes de supporters, le LFC s’est
employé à faire passer le mes-
sage que cette menace était in-
existante, auprès des pouvoirs
publics mais aussi de la Premier
League, qui avait envisagé de faire
jouer la formation de Klopp sur
terrain neutre dans le cadre de la
reprise du Championnat. Ces né-
gociations ont porté leurs fruits,
puisque Jordan Henderson et ses
coéquipiers ont récemment été
autorisés à disputer leurs der-
niers matches à domicile à An-
field.
Mais le LFC est loin d’avoir
remporté toutes les batailles qu’il
saison, en arguant que la fin de
saison de Premier League serait
moins spectaculaire en raison
des huis clos. Et malgré les pro-
testations de Liverpool, les chaî-
nes ont obtenu une compensa-
tion de 330 millions de livres
(368 M€). Parallèlement, en rai-
son du confinement, le club a dû
repousser d’un an le début des
travaux d’agrandissement d’An-
field et retarder la livraison de son
nouveau centre d’entraînement.
Plus globalement, comme tous
les sociétaires de Premier Lea-
gue, le Liverpool FC a vu ses res-
sources se tarir à cause de la
pandémie, notamment en ce qui
concerne les recettes générées
par ses matches disputés à do-
micile (93 M€ annuels). Le club
pourrait aussi bientôt regretter
son choix de s’être engagé à par-
tir de la saison prochaine avec un
nouvel équipementier, Nike, qui
va lui allouer une somme fixe
bien inférieure à celle que verse
aujourd’hui New Balance. Ce dé-

depuis la mi-mars, se livrer à un
intense travail de lobbying.
D’abord pour faire taire les rares
voix, qui, à l’instar de Karren
Brady, la vice-présidente de West
Ham, ont appelé à l’annulation de
Divock Origi et Joël Matip à l’entraînement, le 17 juin. la saison en cours, ce qui aurait
a livrées au cours de ces trois
derniers mois. Il a mené en vain
la fronde de l’élite anglaise contre
les diffuseurs du Championnat,
qui réclamaient un rembourse-
ment d’une partie des droits télé
qu’ils avaient déboursés pour la
ficit devait être compensé par un
pourcentage perçu sur chaque
maillot vendu, mais il n’est pas
certain, vu la conjoncture, que ce
pari se révèle payant.
Ces incertitudes économiques
expliquent en partie les hésitations
 Dimanche 21 juin 2020 | L’ÉQUIPE
11
Brighton - Arsenal : 2-1 30e journée ANGLETERRE

Des enfants jouent

au football sur le parvis
Arsenal, reprise
catastrophique
d’Anfield, le stade
de Liverpool, le 17 juin.

Balayés mercredi à City (0-3),

Premier League 30e j.
les Gunners ont perdu hier pour
1 Liverpool Q
pts J.
82 29
plusieurs mois leur gardien
2 Man. City 60 29 Bernd Leno et se sont inclinés à
3
4
Leicester
Chelsea
54
48
30
29 la dernière seconde à Brighton.
5 Man. United 46 30
6 Wolverhampton 46 30
7 Sheffield Utd 44 29
8 Tottenham 42 30
9 Crystal Palace 42 30
10 Arsenal 40 30
11 Burnley 39 29
12 Everton 37 29
13 Southampton 37 30
14 Newcastle 35 29
15 Brighton 32 30
16 Watford 28 30
17 West Ham 27 30
18 Bournemouth 27 30
19 Aston Villa 26 29
20 Norwich 21 30

de Liverpool à aligner 50M€ pour
recruter Timo Werner, qui vient de
signer à Chelsea alors qu’il avait
clamé son admiration pour Klopp.
Klopp et Henderson
ont fait l’unanimité
outre-Manche
Ce contexte difficile permet aussi
de comprendre pourquoi le leader
de la Premier League, pourtant
classé septième club le plus riche
du monde selon le dernier classe-
ment Deloitte, a envisagé, début
avril, de faire appel à des aides
gouvernementales qui lui auraient
permis de ne payer que 20 % du
salaire de son personnel. Cette
initiative a suscité un tel tollé
que le LFC a dû faire rapide-
ment machine arrière. On
touche ici au paradoxe actuel
de Liverpool, qui n’a jamais au-
tant proclamé son attachement
Russell Hart/Focus Images/EXPA/Presse Sports
qué l’héritage de son ancien coach
Bill Shankly (1959-1974), l’idole de
la classe ouvrière, tout en agissant
souvent comme n’importe quelle
multinationale guidée par le profit.
Dans une moindre mesure, ce
décalage entre l’image affichée et
la réalité des faits a été aussi per-
ceptible lorsque le club a réaf-
firmé début juin son engagement
contre le racisme, dans la foulée
de la résurgence du mouvement
Black Lives Matter. Un position-
nement jugé parfois opportuniste
sur les réseaux sociaux, où cer-
tains utilisateurs ont rappelé que
le LFC avait soutenu
Luis Suarez en 2011,
lorsqu’il était sus-
pendu pour avoir
proféré des injures
raciales à l’égard
de Patrice Évra.
Re st e q u e , a u
gures majeures des Reds ont fait
l’unanimité outre-Manche.
D’abord, le capitaine, Jordan Hen-
derson, qui a été célébré pour
avoir coordonné une collecte de
fonds auprès de tous les joueurs
de Premier League afin d’aider le
personnel soignant.
Et puis, comme à son habitude,
coach Klopp a fait preuve d’une
remarquable lucidité dans ses
prises de parole. Comme lors-
que, dès le 13mars, anticipant les
huis clos à venir, il a déclaré: «J’ai
toujours dit que le football est la
chose la plus importante des cho-
ses pas si importantes. Évidem-
ment, nous ne souhaitons pas jouer
dans un stade vide, mais si ça peut
aider ne serait-ce qu’une seule
personne à rester en bonne santé,
nous jouerons sans hésitation.»
Ce jour est arrivé et Joel Roo-
kwood, depuis sa résidence de
vendredi
Norwich 0-3 Southampton
Ings (49e), Armstrong (54e),
Redmond (79e).
Tottenham 1-1 Man. United
Tottenham : Bergwijn (27e).
Man. United : Fernandes (81e
s.p.).
hier
Watford 1-1 Leicester
Watford : Dawson (90e+3).
Leicester : Chilwell (90e).
Brighton 2-1 Arsenal
Brighton : Dunk (75e), Maupay
(90 +5). Arsenal : Pépé (68e).
e
West Ham 0-2 Wolverhamp-
ton
R. Jimenez (73e), Neto (84e).
Bournemouth 0-2 Crystal Palace
Milivojevic (12e), J. Ayew (23e).
aujourd'hui
Newcastle 15 h Sheffield Utd
Canal +, RMC Sport 1
Aston Villa 17 h 15 Chelsea
Canal +, RMC Sport 1
Everton 20 h Liverpool
Canal +, RMC Sport 1
demain
Man. City 21 h Burnley
Canal + Sport, RMC Sport 1
buteurs
1. Vardy (Leicester), 19 buts.
2. Aubameyang (Arsenal),
17 buts. 3. Salah (Liverpool),
Ings (+ 1) (Southampton),
Agüero (Manchester City),
16 buts.
prochaine journée 31e
mardi
19 h Leicester - Brighton
Ambiance tendue hier entre le Brighton de Neal Maupay (à gauche)
et l’Arsenal de Mattéo Guendouzi (n°29).
LUC HAGÈGE
Cela restera l’image saisissante
d’une après-midi ensoleillée qui
s’est avérée glaciale pour Arsenal.
Soit celle de Bernd Leno, le gar-
dien allemand des Gunners, fou
de rage et invectivant depuis sa ci-
vière Neal Maupay, au moment de
sortir du terrain, après un mau-
vais appui sur sa jambe droite lui
ayant causé une grave blessure
au genou qui l’éloignera plusieurs
mois des terrains. Le choc avec
l’attaquant français de Brighton
paraissait pourtant anodin.
Ce dernier a confié : « À la mi-
temps, je suis allé voir Mikel Arteta
(l’entraîneur londonien) pour lui
présenter mes excuses. Je n’ai ja-
mais voulu blesser le gardien. J’ai
juste sauté pour essayer d’avoir le
ballon. » Même si Maupay, vérita-
ble bourreau d’Arsenal, puisque
c’est lui, d’une subtile balle piquée
du pied gauche (90e + 5), qui a of-
fert un succès tardif à Brighton, a
aussi stigmatisé « le manque d’hu-
milité » des Gunners, Arteta, fair-
play, l’a dédouané : «Aucun joueur
n’a l’intention d’en blesser un autre.
Et dans ce cas, je pense que c’était
Richard Heathcote/AP
rait dû le plier plus tôt. » Outre le
superbe but de Nicolas Pépé (68e,
une frappe enroulée du pied gau-
che), sa formation a certes eu des
occasions, notamment par Auba-
meyang, très malheureux.
Mais elle en a aussi concédé un
certain nombre. Et avant le but fa-
tal inscrit par Maupay, celui de
l’égalisation, extrêmement con-
fus, marqué par le défenseur
central Lewis Dunk (75e), avait
une nouvelle fois symbolisé les
errances défensives récurrentes
d’Arsenal. Déjà corrigée à Man-
chester City mercredi (0-3),
l'équipe londonienne, dont le
meilleur joueur a été le jeune mi-
lieu gauche Bukayo Saka (18 ans),
ce qui n’est pas bon signe, vit donc
une reprise cauchemardesque.
Engluée à la neuvième place et
pas vraiment aidée par un
Alexandre Lacazette transparent,
elle voit s’éloigner son rêve d’ar-
racher la quatrième place, quali-
ficative pour la C1. Et elle devra
cravacher pour accrocher un
strapontin en C3…
Brighton 0 2
Arsenal 0 1

aux valeurs de partage et de soli- cœur de ces temps Lake District, malgré son état de 21 h 15 Tottenham - West Ham bien involontaire.» Arbitre : M. Atkinson (ANG).

,,
darité, ni autant revendi- troublés, deux fi- fatigue, ne manquera rien du mercredi Brighton
match: «Je serai devant ma télévi- 19 h Norwich - Everton ¢ “Une défaite Buts : Dunk (75e), Maupay (90e+5).
Jordan Henderson, sion, avec des potes en visioconfé- Newcastle - Aston Villa ¢ inacceptable
Wolverhampton - Bournemouth MIKEL ARTETA, ENTRAÎNEUR D’ARSENAL Arsenal
le capitaine rence, pour réagir avec eux. Cha- ¢ Man. United - Sheffield Utd But : Pépé (68e).
de Liverpool, cun restera chez lui, comme Klopp 21 h 15 Liverpool - Crystal Décidément très classe, l’entraî- Équipe : Leno (Martinez, 40e) – Bellerin,
a organisé nous l’a demandé. » Avec l’espoir, Palace neur espagnol a endossé la «res- Mustafi, Holding, Kolasinac – Pépé (Nelson,
87e), Ceballos (Willock, 87e), Guendouzi,
une collecte au lendemain du solstice d’été, jeudi 25 juin ponsabilité» de cette «défaite inac- Saka (Tierney, 87e) – Lacazette (Nketiah,
de fonds de définitivement tourner la page 19 h Burnley - Watford ¢ ceptable» : «Je suis très frustré. Je 78e), Aubameyang (cap.).
durant le d’un printemps riche en épreu- Southampton - Arsenal sais qu’on a une équipe jeune, mais Entraîneur : M. Arteta (ESP).
confinement. ves. É 21 h 15 Chelsea - Man. City jeter le match comme ça… On au- Carton : 1 avertissement : Lacazette (54e).
12 footba ll
ITALIE Reportage
Sur la façade d’un des
bâtiments de l’hôpital
Papa-Giovanni XXIII
de Bergame, une
fresque représente
une infirmière berçant
l’Italie dans ses bras.
DE NOS ENVOYÉS SPÉCIAUX
TEXTE : VALENTIN PAULUZZI
PHOTOS : FRÉDÉRIC PORCU
BERGAME (ITA) – Chasuble bleu ciel sur le dos
avec la mention Covid-19, bien visible, en
blanc, des volontaires de l’Unicef tentent de
convaincre les quelques passants de sous-
crire des dons, à l’entrée du Sentierone,
principale artère piétonne de la “città
bassa ” (ville basse). Malgré leurs bonnes
intentions, la scène paraît surréaliste, au
sein d’une ville qui a été tant meurtrie.
Alors que Bergame était l’épicentre de la
pandémie, son club, l’Atalanta, obtenait
une qualification historique pour les quarts
de finale de la Ligue des champions, pour
sa toute première participation (4-1, 4-3
contre le Valence CF). Elle ne put être fêtée
puisque les restrictions étaient déjà nom-
breuses le 10 mars, et le lendemain, toute
la Botte basculait même dans le confine-
ment. « Ici, c’était un vrai confinement, té-
moigne Paolo, propriétaire d’un tabac le
long du Sentierone. J’étais ouvert huit heu-
res par jour, dont sept où c’était complète-
ment vide. Il y avait juste la Protezione civile
qui passait toutes les deux heures pour dire
aux personnes de rester chez elle. La bonne
nouvelle est qu’on ne revivra plus jamais une
telle expérience, la gestion sera différente en
cas de seconde vague.»
Aujourd’hui, le port du masque est scru-
puleusement respecté par tous les habi-
tants. Loredana Poli, adjointe aux sports à
la mairie, ne s’étonne pas du sens aigu des
responsabilités des Bergamasques. Elle
reçoit au Palazzo Frizzoni, dans une salle
austère, à l’image du caractère des locaux,
BERGAME
LE VAGUE À L’ÂME
La ville lombarde, qui a été frappée de plein fouet par
la pandémie, reprend petit à petit ses esprits alors que
son club de l’Atalanta retrouve la Serie A ce soir.
peu enclins à s'épancher sur leurs tracas,
fussent-ils gravissimes et au centre des
attentions internationales : « La peur est
toujours très présente. Beaucoup me disent
qu’ils ont envie de sortir mais qu’ils ne se
sentent pas encore en sécurité. Il y a telle-
ment de familles endeuillées que le climat
n’est pas encore apaisé. Quand on s’est
rendu compte qu’on était la nouvelle Wuhan,
il y avait déjà un nombre de morts trop
élevé. »
Pour le rédacteur en chef
de l’Eco di Bergamo, le nombre
de morts dans la province
de Bergame est largement
sous-estimé
Ces jours-ci, elle s’affaire à remettre le
sport en marche : « Le sport professionnel
possède tous les instruments pour trouver
sa route, mais il s’agit de faire redémarrer
les activités physiques des enfants, ne se-
rait-ce que pour des raisons de santé, de
situation mobilité. Or, on ne sait pas quand il sera pos-
Italie sible de réutiliser les structures, d’autant
que la semaine prochaine, les gymnases de
SUI la ville vont être réquisitionnés afin de faire
Bergame
Bergame passer 50 000tests sérologiques gratuits. »
En redescendant, vers la gare, l’avenue
Papa Giovanni XXIII pendant dix minutes,
Milan on tombe sur le siège de l’Eco di Bergamo,
25 km quotidien local aux 140 ans d’existence.
Andrea Valesini en est le rédacteur en
chef, sa grande carcasse de près de
deux mètres est éreintée par ces derniers
mois. Il raconte : « On a perdu deux collè-
gues qui venaient de partir à la retraite. Cela
Lombardie nous est tombé dessus comme un tsunami.
L’image symbole reste celle des camions mi-
ROME
litaires qui transportaient les cercueils hors
de la ville, on n’arrivait même plus à enterrer
nos morts. Dans le journal, on a fait jusqu’à
200 km
treize pages de nécrologie par jour, alors que
la moyenne habituelle est de deux ou trois.
Dimanche 21 juin 2020 | L’ÉQUIPE
C’étaient surtout des personnes âgées,
mortes chez elle, en quarantaine, seules. El-
les ne font pas partie des statistiques officiel-
les de la région. Cela donnait l’impression
d’une extermination, d’un génocide. On a
perdu la génération qui a construit le bien-
être de cette ville. » Les estimations font
part de 3 500 morts dans la province de
Bergame : « C’est très probablement le
double, assure-t-il. C’est beaucoup, sur un
million d’habitants. »
“ C’est ou tout le monde
ou personne, il faudra
s’armer de patience,
en 2021 ,,
quitte à revenir
DANIEL, SUPPORTER DE L’ATALANTA, AU SUJET
DU RETOUR DES SPECTATEURS DANS LES STADES
Un membre de la rédaction sportive l’inter-
rompt pour faire le point sur les sujets de la
semaine, en commentant, un brin cynique :
« Ce qui va marcher, après le Covid, c’est l’Ata-
lanta. » Valesini approfondit : « Il n’y a pas
que les très bons résultats, c’est une équipe
qui joue bien, la tête haute. Cela renforce le
sentiment de fierté. C’est très facile de trou-
ver quelque chose aux couleurs de l'Atalanta
dans chaque famille, ce n’est pas de la rhéto-
rique, son retour sur les terrains est un retour
à la normalité. » Qui pourrait être toutefois
éphémère, au vu des répercussions éco-
nomiques à venir : « Le taux de chômage est
de 2 ou 3 % , ça pourrait monter à 10 ou 15.
Les prévisions sur les licenciements sont im-
pressionnantes. Dans notre mentalité, le tra-
vail est une valeur qui définit la personne,
c’est donc particulièrement difficile. » uu
 Dimanche 21 juin 2020 | L’ÉQUIPE
13
Reportage ITALIE

Adrien Tameze
«Pour ma famille,
c’était l’angoisse»
Le milieu a quitté Nice pour l’Atalanta fin janvier.
25e journée,
Il s’est retrouvé confiné à Bergame, épicentre
matches en retard européen de la pandémie de Covid-19.
Prêté avec option d’achat par Nice à l’Ata- suis pas largué. La quarantaine a été
hier lanta à la fin du mois de janvier, le milieu compliquée au niveau de tout et, dans ces
Torino 1-1 Parme Adrien Tameze (26 ans) a passé son confi- moments-là, j'extériorise avec le foot. On
Torino : Nkoulou (15e). nement au centre d’entraînement du club n’aura pas de vacances, mais ça ne me
Parme : Kucka (31e).
bergamasque. Il raconte. dérange pas du tout.
Hellas Vérone 2-1 Cagliari
Hellas Vérone : Di Carmine (14e, Ce nouveau calendrier de fin de saison
26e). Cagliari : Simeone (43e). « Où avez-vous passé le confinement ? pourrait influer sur votre avenir puisque
aujourd'hui Le club a proposé de le passer au centre vous êtes en prêt avec option d’achat
Atalanta 19 h 30 Sassuolo d'entraînement de Zingonia, et j’ai accepté automatique après huit matches
beIN Sports Max 6 immédiatement car je ne me voyais pas de Serie A joués.
La ville de Bergame a été l’épicentre européen de la pandémie de Covid-19. Inter Milan 21 h 45 Sampdoria rester deux mois tout seul dans ma nou- J’en ai disputé deux, avec les rotations à
beIN Sports 2 velle maison, dans un pays que je venais à venir, ça devrait être bon et j’ai pu beau-
peine de découvrir, j’aurais même eu du coup me montrer à l'entraînement ce
mal à faire les courses. Nous étions une dernier mois. Mine de rien, cela a été une
Serie A dizaine de joueurs et quelques membres de mes préoccupations durant la quaran-
pts J. du staff. Je suis arrivé à Bergame le taine. Si le Championnat n’avait pas re-
1 Juventus 63 26 30janvier et j’ai été lancé direct dans le pris... D’autant que ça faisait deux ans que
2 Lazio Rome 62 26 bain, j’ai donc pris le confinement comme l’Atalanta me suivait. Un retour à Nice
3 Inter Milan 54 25 une préparation estivale, en passant serait compliqué.
4 Atalanta 48 25 deux mois avec une partie de mes coéqui- Vous, joueurs de l’Atalanta, avez
5 AS Rome 45 26 piers pour parfaire mon intégration. une lourde responsabilité envers
6 Naples 39 26 Vous n’étiez pas donc tenté de rentrer les Bergamasques.
7 Hellas V. 38 26 en France ? J’ai pu me rendre compte qu’il y a un lien
8 AC Milan 36 26 Disons que pour ma famille, c’était l’an- extrêmement fort entre les supporters et
9 Parme 36 26 goisse puisqu’on parlait de Bergame tous le club. Ce n’est pas forcément à nous de
10 Bologne 34 26 les jours aux infos françaises. À la fin du rendre de nouveau heureux les gens,
11 Sassuolo 32 25 confinement, j’ai fait un aller-retour mais si on peut le faire, on ne va pas se
Le journal l’« Eco di Bergamo » a dû publier, pendant la pandémie, jusqu’à 12 Cagliari 32 26 rapide à Nice pour régler des détails gêner. Et puis, tout est possible avec la
treize pages de nécrologie par jour, contre deux ou trois habituellement. 13 Fiorentina 30 26 administratifs, mais rien de plus. nouvelle formule (*) de la Ligue des
14 Udinese 28 26 N’avez-vous pas regretté votre choix de champions...» V. P.
Fleuron de la santé publique italienne, À l’autre bout de la ville, Daniel est ins- 15 Torino 28 26 carrière ? Cela aurait été une réaction
uu
l'hôpital Papa-Giovanni XXIII, flambant tallé au “ Baretto ”, quartier général des ul- 16 Sampdoria 26 25 humaine... (*) Les quarts et demi-finales se joueront
neuf, respire de nouveau après une longue tras de l’Atalanta, devant le Gewiss Sta- 17 Genoa 25 26 Pas du tout. Déjà, c’était le bon moment sur un match unique.
période en apnée. L’atmosphère y est pres- dium. Une enceinte qui ne verra plus le 18 Lecce 25 26 pour quitter Nice et l’Atalanta était le
que déroutante, puisque l’unique vestige mythique Pino, emporté par le virus en 19 SPAL 18 26 meilleur club pour moi. Maintenant, arri-
de la pandémie est la fresque couvrant un trois jours, guider les ramasseurs de balle. 20 Brescia 16 26 ver pendant cette période, c’était pas de
de ses bâtiments et représentant une infir- Daniel explique, une canette de Menabrea chance mais c’est comme ça.
mière berçant l’Italie dans ses bras. À la (bière italienne) à la main : « On vient de faire buteurs Quel était l’état d’esprit des joueurs?
machine à café, on croise Vittorio, jeune notre première grosse réunion, nous étions 1. Immobile (Lazio Rome), Sincèrement, je ne pensais pas que ça
médecin qui a attrapé le virus, comme bon environ 200. On ne veut pas passer pour des 27 buts. allait reprendre, d’autant plus quand j’ai
2. C. Ronaldo (Juventus Turin),
nombre de ses collègues, et qui juge le re- je-m’en-foutistes ou des stupides qui vont 21 buts.
vu la Ligue 1 s’arrêter. La France a voulu
tour de l’Atalanta à travers le prisme de sa contre les règles. L’idée n’est pas d’aller en 3. R. Lukaku (Inter Milan), être le moteur de ce mouvement raison-
profession : « C’est un sport de contact, donc guerre. » 17 buts. nable, ce qui n’était pas une mauvaise
source de contamination. On est doublement Ce soir, à 19 h 30, l’Atalanta (4e de Se- 4. Galvao (Cagliari), 16 buts. décision à l’époque. Aujourd’hui, c’est
concernés puisqu’on avait l’habitude de jouer rie A) reçoit Sassuolo à huis clos et la pos- 5. Ilicic (Atalanta Bergame), dommage, ça va être plus compliqué
15 buts.
au foot tous les lundis.» sible réouverture partielle à venir n’en- pour le PSG et l’OL en Ligue des
chante guère : « C’est ou tout le monde ou champions. Nice finit 5e, c’était pres-
personne, il faudra s’armer de patience, prochaine journée 27e que miraculeux, je ne suis pas certain
quitte à revenir en 2021. » Daniel était éga- lundi qu’on aurait atteint cette place à la fin
lement l’un des volontaires ayant aidé à la 19 h 30 Lecce - AC Milan ¢ de saison en temps normal.

,,
construction de l'hôpital militaire, fin Fiorentina - Brescia
mars : « Nous nous considérons les enfants 21 h 45 Bologne - Juventus “ Un retour à Nice serait
de cette ville. Le message général était ’’ si mardi compliqué
vous voulez donner un coup de main...res- 19 h 30 SPAL - Cagliari ¢
Hellas Vérone - Naples
tez chez vous’’. C’était dur. C’est pour ça 21 h 45 Genoa - Parme ¢ Le retour sur les terrains a été très
qu’on remercie ceux qui ont fait appel à Torino - Udinese progressif.
nous. » La structure est en train d’être dé- mercredi Oui, tous les jours, on nous donnait des
montée. Bergame a pansé ses plaies et 19 h 30 Inter Milan - Sassuolo nouvelles consignes à suivre. Au début, on
replonge, déjà, dans sa vie d’avant : « Nous 21 h 45 AS Rome - Sampdoria faisait des circuits avec le ballon, comme
ne sommes pas du genre à demander de ¢ Atalanta - Lazio Rome en poussin, on ne pouvait pas se faire de
l’aide ni à organiser de grands mouvements passes entre coéquipiers, c’est contre-
de protestation, conclut-il. On a donc tous nature. On n’utilise plus le vestiaire, à
repris le travail, tête baissée. » Comme table, on est espacés. Finalement, là où on
l’Atalanta, bien décidée à continuer est le plus proches, c’est sur le terrain.
Imago/Panoramic

d’étonner l’Europe du foot. É Physiquement, c’est l’inconnu avec

13 matches en 43 jours et de fortes
chaleurs. Adrien Tameze,
Le logo de l’Atalanta Bergame, Je me sens aussi bien que quand j’étais à le 20 février.
club fondé en 1907. Nice et que je jouais. J’ai bien bossé, je ne
 14
rugby
ANGLETERRE
CET HYMNE
La Fédération anglaise se pose
la question de bannir des stades
«Swing Low, Sweet Chariot»,
arguant que l’hymne officieux
du quinze de la Rose depuis 1988
est associé à l’esclavagisme. QU’ON VOUDRAIT INTERDIRE
RICHARD ESCOT un peu partout dans le monde. En
Angleterre, la statue d’un escla-
Le moins qu’on puisse écrire est vagiste a été déboulonnée à Bris-
bien que le « doux chariot » ne se tol, et celle de Winston Churchill
« balance plus lentement ». Car dégradée en face du Parlement
depuis jeudi dernier, la polémique anglais de Londres. Dans ce cli-
ne cesse d’enfler en Angleterre mat de tensions, la chanson iconi-
au gré des avis contradictoires qui que du rugby anglais entonnée
affluent un peu plus chaque jour. depuis 1988 par les supporters de
Jusqu’au Premier ministre bri- la Rose a été « revisitée » par les
tannique, Boris Johnson, qui n’a membres de la Fédération an-
pas manqué de faire savoir qu’il glaise. Que reproche Bill Sweeney
n’approuvait pas le débat lancé au chant de ralliement des sup-
par la Fédération anglaise con- porters anglais ? Le directeur
cernant un éventuel bannisse- exécutif de la Fédération anglaise Depuis 1988, les
ment des stades de rugby de (RFU) estime, à l’aune des mou- supporters anglais
Swing Low, Sweet Chariot, l’hymne vements antiracistes actuels, que ont adopté « Swing
officieux du quinze de la Rose. ce chant hérité de l’esclavage, Low, Sweet Chariot »
Après le décès, à Minneapolis « doit être reconsidéré aujourd’hui comme deuxième
le 25 mai, d’un citoyen afro-amé- dans son contexte historique ». Tout hymne. Mais le
ricain, George Floyd, durant une comme doit être reconsidéré, aux réexamen actuel du
interpellation qui vaut désormais dires du patron du rugby anglais, passé des puissances
à son auteur d’être inculpé « d’ho- « notre rôle dans l’éducation des coloniales pourrait
micide volontaire », d’importantes fans pour qu’ils prennent des déci- bientôt les obliger
manifestations se sont déroulées sions en conscience ». à changer de disque.
Mark Leech/Presse Sports
Aboli en 1833 en Angleterre,
l’esclavage est bien la toile de fond
de ce chant, et la culture rugbysti-
que anglaise ne coupe pas à cette
réévaluation des coutumes et des
représentations, symboliques ou
non, jusque-là acceptées.
De quoi parle-t-on ? D’un gos-
pel composé en 1840 par un es-
clave américain affranchi, Wallis
(ou Wallace) Willis, qui s’inspira
de son enfance dans les planta-
tions du Mississippi pour créer
cette chanson qui parle de la mort
qui l’attend et des anges qui vien-
nent le chercher pour l’emmener
au ciel. Il s’agit d’un negro spiri-
tual et Willis en composa de nom-
breux autres.
Ce chant d’esclaves, repris par
des congrégations religieuses, fut
remarqué en 1871 par un révé-
rend, Alexander Reid, qui le fit en-
suite exécuter en Europe et aux
États-Unis durant plusieurs tour-
nées effectuées par son chœur
d’église évangélique, les Jubilee
Singers.
Depuis les années 1960,
c’est aussi la chanson à
boire emblématique
des rugbymen anglais
Avant que cette chanson n’atter-
risse officiellement à Twicken-
ham, le 19 mars 1988, elle connut
diverses fortunes. Dès 1893, au
travers de la Symphonie du Nou-
veau Monde, du compositeur
tchèque Anton Dvorak. Elle fut
ensuite reprise par le guitariste
blues Big Bill Broonzy, puis par le
fameux trompettiste Louis Arm-
strong, avant d’être enregistrée
par des musiciens d’expressions
aussi diverses qu’Eric Clapton,
Johnny Cash ou Dizzy Gillespie,
sans oublier le groupe sud-afri-
cain Ladysmith Black Mambazo.
Ce fameux 19 mars 1988, l’ailier
Dimanche 21 juin 2020 | L’ÉQUIPE
anglais Chris Oti inscrivit trois es-
sais (55e, 65e, 66e) aux Irlandais
(victoire 35-3) dans le cadre du
Tournoi des Cinq Nations, exploit
célébré en chanson. Installé en
tribunes, un groupe de lycéens de
l’école bénédictine de Douai, ab-
baye située à Reading, à une soi-
xantaine de kilomètres du stade,
entonna spontanément le chant
de leur équipe de rugby, ce fameux
gospel Swing Low, Sweet Chariot.
Pour la petite histoire, il faut sa-
voir que cette composition est de-
puis les années 1960 la chanson à
boire emblématique des rugby-
men anglais, toutes catégories
confondues, accompagnée de
gestes à connotation autoéroti-
que.
Sortant d’une période de di-
sette dans le Tournoi (quinze dé-
faites en vingt-trois matches) et
n’ayant pu applaudir le moindre
essai du quinze de la Rose depuis uu
 Dimanche 21 juin 2020 | L’ÉQUIPE
15

ANGLETERRE

uu deux saisons à Twickenham, le
public anglais – d’authentiques
supporters et de fidèles prati-
quants – adopta immédiatement
ce gospel pour en faire son chant
de ralliement, entre fierté retrou-
vée et célébration bon enfant.
Est-ce le fait que le héros de ce
jour de 1988, Chris Oti, né à Pad-
dington, soit noir qui fait au-
jourd’hui basculer cette histoire
du stade de l’anecdote à celui de
la revendication ? À l’époque, pé-
riode que nous avons couverte
pour L’Équipe, personne – sup-
porters, dirigeants ou joueurs –
n’y avait fait attention. Un an avant
cet épisode, il est à noter que
Swing Low, Sweet Chariot avait
déjà été entonné à Twickenham
maillot blanc de la Rose dans le
Tournoi depuis quatre-vingts ans.
Quant à la polémique actuelle,
trente-deux ans après que le pre-
mier chœur de lycéens s’est élevé
dans le Temple, elle divise jus-
qu’aux internationaux anglais
eux-mêmes.
“Nous devons faire
plus pour la diversité
et sommes déterminés à
accélérer le changement
vigilance ,,
et à accroître notre
BILL SWEENEY, DIRECTEUR EXÉCUTIF
DE LA FÉDÉRATION ANGLAISE
« Je ne pense pas que quiconque à
Twickenham chante cela avec de
rait effectivement à « arrêter de la
chanter pendant les matches ». Ce
à quoi se refuse le Premier minis-
tre britannique Boris Johnson :
« Je ne pense pas qu’il devrait y
avoir une interdiction d’aucune
sorte pour chanter cette chanson. »
C’est aussi la position de Martin
Offiah, qui a assuré vendredi « ne
pas vouloir soutenir la décision
d’interdire cette chanson dans les
stades ». De son côté, l’ancien
centre Jérémy Guscott, que nous
avons interrogé, n’a pas souhaité
se prononcer…
Reste que la décision de re-
mettre en cause, en Angleterre,
la pertinence d’un gospel com-
posé par un esclave affranchi
pour célébrer l’équipe nationale

dans le cadre du tournoi à 7 du
Middlesex quand un autre joueur
de couleur, Martin Offiah (qui de-
viendra plus tard international à
XIII et à XV), s’illustra par ses cour-
ses tranchantes sur le terrain.
Son surnom – « Chariots » – pro-
vient d’une allusion au film Les
Chariots de feu (« Chariots of fire»)
qui évoque l’histoire de deux
sprinteurs, Offiah se prononçant
« o-fa-ir ». Voilà comment une as-
sonance fit soudain résonner
Twickenham. Mais la version offi-
cielle s’en tient à Chris Oti, pre-
mier Noir sélectionné sous le
mauvaises intentions, a récem-
ment défendu Maro Itoje, deuxiè-
me-ligne international d'origine
nigériane. Mais le contexte de cette
chanson est compliqué. »
Pour sa part, le talonneur
Brian Moore, avocat de profes-
sion, a déclaré au quotidien The
Telegraph avoir « toujours détesté
cette chanson. Elle n'est pas appro-
priée. Elle a des connotations es-
clavagistes et si la RFU prenait la
décision (de l'interdire), j'en serais
heureux. » Selon The Telegraph,
citant une source anonyme, l'une
des pistes envisagées consiste-
de rugby repose sur un socle poli-
tique. En effet, il n’est pas anodin
que Bill Sweeney, directeur exé-
cutif de la RFU, ait déclaré jeudi :
« Nous devons faire plus pour la di-
versité et sommes déterminés à
accélérer le changement et à ac-
croître notre vigilance. » Un chan-
gement qui pourrait déjà com-
Roger Uttley
« Une partie intégrante
mencer à s’appliquer au sein
même de la Fédération, où une
seule personne de couleur – l’in-
ternationale Maggie Alphonsi –
siège au milieu des cinquante-
quatre autres membres du con-
de notre culture »
seil... É
L’ancien troisième-ligne (70 ans, 23 sélections
entre 1973 et 1980) et entraîneur du quinze
de la Rose (1987-1994) ne comprend pas le battage
médiatique autour de « Swing Low, Sweet Chariot ».
Roger Uttley en 1990, « Que pensez-vous de cette
lorsqu’il travaillait polémique ?
dans le staff À l’époque où ç’a été lancé,
de Geoff Cooke, quand je jouais, dans les années
le sélectionneur de 1960, il n’y avait aucune
l’équipe d’Angleterre. connotation raciste ou raciale.
Swing Low, Sweet Chariot était
juste une chanson que les
joueurs de rugby chantaient
dans les club-houses quand ils
avaient bu quelques bières
après le match. Personne
n’avait jamais pensé que ça
pouvait être insultant ou
humiliant pour qui que ce soit.
C’était une chanson qui nous
réunissait au comptoir ; c’est
comme cela que nous la voyions
à l’époque. Elle était partie
intégrante de nos troisièmes mi-
temps, et elle est devenue partie
intégrante de notre culture
rugbystique.
Quand Chris Oti a inscrit trois
essais contre l’Irlande à
Twickenham, “Swing Low,
Sweet Chariot” est devenu
l’hymne de l’équipe nationale.
Avez-vous fait
le rapprochement avec
le gospel chanté par des
esclaves américains ?
Pas du tout. Nous n’avons pas
imaginé une seconde que ça
pouvait être associé à
l’esclavage. Je savais que c’était
un gospel, un negro spiritual, et
j’ai immédiatement senti que ça
soudait la communauté du
rugby en Angleterre. C’est plutôt
ça qui m’était apparu comme
une évidence.
Didier Fèvre/L’Équipe
Que ressentez-vous
maintenant qu’on parle de
bannir “Swing Low, Swing
Chariot” des stades de rugby ?
(Silence.) C’est un marqueur de
l’époque que nous traversons et
dans laquelle nous vivons.
Personnellement, pour tout
vous dire, je n’ai jamais été un
grand fan de cette chanson. Et
quand certains assuraient que
ce devait être notre deuxième
hymne national, je n’étais pas
d’accord. Je préfère chanter
Land of Hope and Glory. Mais là,
vous pouvez aussi être taxé de
nostalgique de l’époque
coloniale (sourire). Jerusalem,
aussi, est une chanson
fantastique que j’apprécie
beaucoup. Ces trois chants
chorals sont très beaux.
Alors, d’après vous, pourquoi
s’acharner sur Swing Low, Sweet
Chariot ?
Aujourd’hui, je pense qu’il faut
faire très attention à tout ce
qu’on dit, n’est-ce pas ? (sourire)
Mais disons que j’ai de grandes
difficultés à imaginer que des
gens se sentent blessés si Swing
Low, Sweet Chariot est chanté
par des supporters de rugby
pour encourager l’équipe
nationale, apprécier les efforts
qu’elle déploie sur le terrain et
rien de plus que ça. Considérer
qu’il faut interdire ce gospel
dans des stades de rugby à
cause de sa connotation raciale,
c’est pour moi aller au-delà de la
raison. » R. E.
 16 athlétisme Dimanche 21 juin 2020 | L’ÉQUIPE

CORONAVIRUS

MARC VENTOUILLAC

On imaginait Romain Mesnil et sa famille

coincés au fin fond de la Papouasie-Nou-
velle-Guinée, bloqués par les confine-
ments liés au coronavirus. Finalement, le
vice-champion du monde de la perche
(2007 et 2009), sa femme et leurs enfants
sont de retour chez eux, bien au chaud dans
leur foyer de Bruges, près de Bordeaux.
Rentrés plus vite que prévu, à la mi-avril, au
beau milieu de leur tour du monde.
L’aventure dans laquelle Romain, son
épouse, la blonde Karine, et leurs enfants
Sohan (15 ans) et Titouan (11ans) s’étaient
lancés, avait de quoi faire rêver. « L’idée, ra-
conte l’ancien athlète, était d’aller voir com-
ment on vit le sport dans le monde entier.
Étudier toutes ses facettes, les valeurs de
l’olympisme au travers d’un tour du monde
qui devait nous amener jusqu’aux Jeux de To-
kyo. »
Durant deux ans, les Mesnil avaient pré-
paré le voyage, pris des contacts partout
sur la planète avec pour ambition de multi-
plier les rencontres et d’en rendre compte
par des articles publiés sur leur blog Spor-
tifsdumonde.com ou dans la presse, ainsi

DR
que par un documentaire qu’ils sont en

train de monter tout en cherchant un diffu-
seur. Au programme : Brésil, Pérou, Los
Angeles, Hawaï, Australie, Hongkong, Viet-
nam, Népal, Malaisie, Japon (pendant les
Jeux) et Jordanie. Mais ils n’ont pu mener
leur périple à son terme. Partis de Bor-
deaux le 27 décembre, ils sont rentrés
le 12 avril.
“Les premiers billets étaient
à 30 000 dollars pour quatre
parce qu’il ne restait que des
billets de première classe.
Puis on a vu un vol pour
le 12 avril. On l’a pris ,,
En entame, le Brésil s’était montré particu-
lièrement riche : karaté, beach volley, ca-
poeira, pétanque avec un passage par le
centre de badminton de la favela de Cha-
crinha, où, explique le pater familias, « l’as-
sociation Miratus se bat pour offrir une alter-
native à la délinquance organisée ». Après, ce
fut le Pérou (un peu plus difficile), Los Ange-
les et une rencontre avec l’ancienne cham-
pionne de natation Janet Evans, puis Hawaï
et le surf. C’est là que l’histoire s’est embal-
lée…
« Au début, se souvient Mesnil, on suivait
ça de loin. Dans les aéroports, on commençait
à voir les gens masqués… À Hawaï, début
mars, les enfants ont commencé à nous aler-
ter. On leur disait “c’est bon, ne vous inquiétez
pas, on est peinards…” Et puis, on a appris que
l’Australie commençait à prendre des mesu-
res aux entrées sur son territoire en deman-
dant une quarantaine. Pour la première fois,
on s’est posé la question: est-ce qu’on se tape
DR
L’aventure inachevée
Alors que la famille Mesnil était partie pour boucler un tour du monde
qui devait l’amener aux Jeux de Tokyo, le coronavirus a mis fin, en chemin,
au projet de l’ancien perchiste et des siens.
C’est à partir la quarantaine en Australie ou est-ce qu’on
de Hawaï, où Romain essaie d’aller ailleurs ? On a choisi de conti-
Mesnil et sa famille nuer. »
ont pu goûter aux
plaisirs du surf,
que l’histoire
Les Mesnil s’envolent donc pour Sydney.
In extremis : vingt-quatre heures après,
l’Australie fermait ses frontières. Ils sont
s’est accélérée. accueillis sans ménagement : « Allez faire
vos courses au supermarché du coin et ne
sortez plus! » Le magasin est vide, dévalisé,
et, le lendemain, ils devront braver le confi-
nement pour remplir le frigo de leur mai-
son, située au bord d’un lac un peu à l’écart
de Sydney, non loin de la plage. « On s’est dit
qu’après notre quarantaine, on reprendrait le
cours de notre histoire. »
Romain prend contact avec les person-
nes qu’ils doivent rencontrer. « Ça a com-
mencé avec l’équipe australienne de rugby à
sept, dit-il. On nous a dit qu’il fallait voir avec le
médecin de l’équipe et que ça allait être com-
pliqué. Puis j’ai échangé avec Jessica Fox, la
kayakiste. Elle devait partir au Japon pendant
qu’on était à Hawaï et on devait se voir à son re-
tour. Elle n’y est pas allée, et on a dit qu’on se
verrait après notre quarantaine .» C’est à ce
moment que l’Australie a fermé ses frontiè-
res entre les États. Impossible d’aller voir
les gens. « On a commencé à se demander si
on allait continuer, reprend l’ancien per-
chiste. Fin mars, on a pris la décision de ren-
trer en échangeant avec l’ambassade où on
nous expliquait que le pic était attendu pour
fin août. On se disait que ça allait être compli-
qué pour les Jeux. À l’époque, on pensait tou-
jours qu’ils auraient lieu. Deux jours après, ils
les reportaient. Là, on s’est vraiment dit qu’il
fallait rentrer. L’ambassade nous mettait la
pression en nous disant qu’on risquait de res-
ter bloqués jusqu’en septembre. On a fait mo-
difier notre billet tour du monde, (ça nous a
coûté 1000 euros!), mais le lendemain, Hong-
kong fermait son transit. L’agence de voyages
nous a dit qu’il n’y avait plus de vol pour nous
rapatrier: “Soit vous pouvez prendre un billet
tout seul, soit vous voyez avec l’ambassade
pour savoir quand ils vont organiser un rapa-
triement.” On s’est donc inscrits. Entre-
temps, des vols Qatar Airways s’étaient remis
en route pour rapatrier les Français et les Eu-
ropéens. Les premiers billets étaient à
30 000 dollars pour quatre parce qu’il ne res-
tait que des billets de première classe. Puis on
a vu un vol pour le 12 avril. On l’a pris. » Non
sans avoir eu le temps d’aller découvrir
parcs, plages et kangourous...
De retour en France, chacun a repris son
train-train. Romain son job chez Orange,
Karine son poste au Creps et les enfants les
cours. À distance, comme pendant leur
voyage. « Les leçons qu’on tire de tout ça,
conclut Romain Mesnil, c’est qu’on a bien vu
que, grâce au sport, on avait très vite des con-
tacts et qu’ils étaient très approfondis. Les
barrières sautaient rapidement et on pouvait
discuter facilement avec les gens sur ce que
le sport apportait. Cela a ouvert les yeux de
nos enfants sur le monde, sur le sport aussi.
Ils ont vu que c’était un moyen pour découvrir
les autres, les autres cultures, s’ouvrir… Ils
ont pu se rendre compte qu’une favela, ce
n’est pas juste un endroit qui fait peur, où les
gens se tirent dessus, mais que c’est aussi un
lieu où les gens vivent, sont heureux, se déve-
loppent par le sport… »
Le projet va-t-il s’arrêter là ? Pas possi-
ble de le reprendre en 2021, ne serait-ce
que pour des impératifs scolaires. La fa-
mille s’interroge aussi sur un voyage à To-
kyo durant les Jeux l’an prochain. Mais
l’idée de continuer à découvrir et faire par-
tager les valeurs du sport et de l’olympisme
est là. Au départ, Romain Mesnil avait une
vision à l’horizon 2024. Le tout est de la faire
vivre jusque-là…. É

Le périple a conduit la famille Mesnil en Amérique, à Lima au Pérou, au centre de badminton de la favela de Chacrinha au Brésil, et enfin en Australie à l’aéroport de Sydney où s’est terminée l’aventure...
Dimanche 21 juin 2020 | L’ÉQUIPE
17
ha ndba ll
Paris-SG LIDL STARLIGUE

Dainis
Kristopans
Un pari XXL
Avec la venue du géant letton (2,15m,
135 kilos), plus grand joueur de l’élite
et baroudeur au palmarès fourni,
le PSG peut changer de dimension.
YANN HILDWEIN
et JÉRÔME LE FAUCONNIER
Ce vendredi dans les rues désertes qui
jouxtent Coubertin, Dainis Kristopans, cas-
quette, t-shirt rouge et short déchiré, ne
passe pas inaperçu. Principale recrue d’un
PSG new-look, l’arrière droit aux mensu-
rations hors normes (2,15 m, 135 kilos)
était présent à Paris cette semaine pour
une première batterie de tests médicaux.
L’international letton n’a pas attendu ce
premier contact avec ses futurs partenai-
res pour mesurer la difficulté de la tâche
qui l’attend. Celle, entre autres, de faire ou-
blier les départs majeurs de l’été : Sander
Sagosen (Kiel, ALL), Rodrigo Corrales
(Veszprem, HON) ou encore Luc Abalo (El-
verum, NOR).
« Sa venue va nous faire un bien fou, ras-
sure d’emblée Nedim Remili, ravi de voir
son poste enfin doublé. Dainis est un grand
reste amateur, à l’ombre du hockey sur
glace et du basket.
« Je viens d’une petite ville (Ludza, près de
la frontière russe) où il n’y avait pas grand-
chose à faire pour les jeunes, raconte-t-il
dans un anglais parfaitement maîtrisé. On
me demande souvent pourquoi je n’ai pas fait
de basket, mais il n’y avait pas de club ! Des
amis qui jouaient au handball m’ont proposé
de venir avec eux. Comme je faisais une tête
de plus que les autres et que j’étais gaucher,
l’entraîneur a insisté pour que je reste… »
“Dès le premier entraînement
avec Raul Gonzalez à Skopje, j’ai
,,
compris que je ne connaissais
rien au handball
DAINIS KRISTOPANS
À la fin de ses années lycée, son physique
tape dans l’œil des recruteurs européens.
D’autant qu’il est très mobile dans ses bas-

joueur, dans tous les sens du terme, qui ne
cesse d’évoluer. Malgré sa taille, impression-
nante, il manie très bien le ballon. »
Kristopans, 29 ans, qui s’est engagé
pour les trois prochaines saisons, a cons-
cience que Paris représente « un gros chal-
lenge ». Mais il le voit comme une étape de
plus dans une carrière atypique qui l’a
trimballé aux quatre coins de l’Europe. Le
jeune Dainis a tout juste 10 ans lorsqu’il
s’essaye pour la première fois à la petite
balle collante. Presque un hasard pour ce
fils unique d’un père employé dans les tra-
vaux publics, solide gaillard mais pas non
plus un géant (1,92 m), et d’une mère auxi-
liaire scolaire, dans un pays où le handball
Géant parmi les géants
Les plus grands joueurs des sports collectifs en France
2,08 m
1,98 m 2,01 m
kets taille 51,5. À 18 ans, le Letton a l’op-
portunité de découvrir la Bundesliga, où
Düsseldorf lui tend les bras. Il préfère au fi-
nal prendre le chemin de la Slovaquie et de
Presov, où il pense pouvoir davantage pro-
gresser. Sous l’impulsion du Tchèque Ras-
tislav Trtik, un entraîneur à l’ancienne, le
grand escogriffe s’y forge un physique qui
répond mieux aux exigences du haut ni-
veau. « La première année, je crois que j’ai dû
prendre dix kilos de muscle, » sourit-il. En
Slovaquie, Kristopans se bâtit rapidement
une réputation et un palmarès (six titres de
champion entre 2009 et 2015), qu’il étoffe
encore en Biélorussie sous les couleurs du
Meshkov Brest (2015-2017 et deux titres de
2,15 m
2,13 m
Dainis Kristopans a champion). Partout où il passe, le géant po-
pu tester la solidité lyglotte, qui s’exprime indifféremment en
des murs du stade russe, anglais, slovaque ou serbo-croate
Pierre-de-Coubertin, avec quelques notions de tchèque, re-
vendredi à Paris. pousse ses limites. Mais l’été 2017, lors-
qu’il pose ses valises au Vardar Skopje,
Kristopans découvre un autre monde et un
entraîneur, Raul Gonzalez, qui va marquer
sa destinée. « Dès le premier entraînement
avec lui, j’ai compris que je ne connaissais
rien au handball, avoue-t-il. Je suis reparti
de zéro. »
L’expérience d’une Ligue
des champions gagnée
2,18 m
dans la besace
Et lorsque le technicien espagnol rejoint
Paris l’année suivante, il lui glisse : « Un
jour, je vais t’appeler. Tiens-toi prêt. » Gonza-
lez ne mettra que quelques mois à tenir sa
promesse. « Déjà à Presov, je savais qu’il
Sources : Ligues, Maxifoot, EliteProspects
Jérôme Prévost/L’Équipe
tard, il devient champion d’Europe contre
toute attente avec un Vardar dont les
joueurs ne touchaient plus leur salaire de-
puis des mois. Au Final Four de Cologne,
ses dix buts renversent le grand favori bar-
celonais en demi-finales (29-27), il en
ajoute quatre le lendemain pour terrasser
Veszprem en finale (27-24). « Le plus beau
moment de ma carrière, jubile-t-il encore.
Personne ne comptait sur nous, cela nous a
tellement motivés. Et puis notre retour à
Skopje… Des dizaines de milliers de gens
nous avaient attendus toute la journée pour
nous acclamer. C’était unique. »
Le tourbillon ne cessera plus. En janvier
dernier, première participation historique
de son équipe nationale au Championnat
d’Europe (24e place). En février, départ pré-
cipité du Vardar, où il n’était toujours pas
payé, pour une parenthèse de quatre mois
à Berlin… qui sera stoppée net par la crise

pouvait jouer dans un grand club, explique le sanitaire.

coach parisien. Il peut profiter de sa taille Alors aujourd’hui, Paris, c’est presque
pour tirer, passer à son pivot ou jouer le un tranquille pour lui qui aime surtout, sur son
M. Briand L. Kalinic Ri. et Ro. Arnold M. Henry D. Kristopans V. Wembanyama
(Chamonix, (CRO, Toulouse, contre un. C’est aussi un très bon défenseur, temps libre, « se relaxer » devant des mat-
(AUS, Toulouse, (Nantes-Rezé, (LET, Paris-SG, (Nanterre,
attaquant) gardien) deuxième-ligne) central) arrière droit) intérieur) qui ne bouge pas sous les impacts et qui est ches de hand ou de basket à la télé. Mi-
capable de se déplacer très rapidement. Et il juillet, il emménagera avec sa compagne
Ligue Magnus Ligue 1 Top 14 Ligue A Lidl Starligue Jeep Élite connaît déjà tout de notre système de jeu, il slovaque, ex-handballeuse, avant de s’at-
n’aura pas de problème pour s’adapter. » teler à sa prochaine mission. Comme un
Dès janvier 2019, le colosse signe avec le (très) grand garçon qui a fait beaucoup de
PSG pour l’été 2020. Quelques mois plus chemin depuis sa petite ville de Lettonie. É
18 gymna stique Dimanche 21 juin 2020 | L’ÉQUIPE

omnisports
JEUX OLYMPIQUES

En bref
Le grand AUTOMOBILE : Alex Zanardi
placé dans un coma artificiel

débat de l’âge
Victime d'un accident de la route
vendredi lors d'une course à étapes
de handbike sur les routes de
Toscane, Alex Zanardi a été placé
dans un coma artificiel selon un
médecin de l'hôpital de Sienne.
Le Dr Sabino Scolletta, responsable
des Urgences de l'hôpital Santa
Maria alle Scotte, où le champion
italien a été admis en soins
intensifs puis opéré pendant près
de trois heures vendredi, a expliqué
que Zanardi était dans un « état
stable ». « Le tableau clinique est bon
dans l'ensemble, même s'il reste
grave au plan neurologique. Pour le
moment, nous ne parlons pas de son
état neurologique. Nous verrons cela
plus tard, quand il se réveillera et s'il
se réveille », a-t-il déclaré, ajoutant
que l'ancien pilote de F1 resterait

Antoine Tomaselli/La Provence/MaxPPP

en coma artificiel « au moins pour
les prochaines 48 heures ».
BASKET : Noah devrait finir
la saison NBA
Le pivot international français
Joakim Noah, 35 ans, enfilera bien la
tunique des Los Angeles Clippers
cette saison. Engagé avec la
franchise californienne le 9 mars,
Malgré le report des Jeux, la Fédération internationale n’a pas décalé la limite il n’avait pas joué puisque l’épidémie
de coronavirus a interrompu
d’âge, autorisant de facto les gymnastes nées en 2005 à concourir. la compétition deux jours après.
Engagé sur un contrat de dix jours
Une décision controversée. renouvelable, Noah devrait, selon
CÉLINE NONY pas modifier les limites d’âge, ainsi la chance de leur vie. » Biles meilleure junior, Taïs Boura, ne le journaliste Shams Charania
alors qu’elle aurait ainsi pu réser- La jeune Russe n’ayant aucune concurrente à sa possède pas les contenus techni- (The Athletic), être prolongé pour le
Évidemment, certains ont ap- ver les JO aux filles qualifiées Viktoria Listunova, démesure, elle pourra tenter de ques pour rivaliser avec ses aî- restant de la saison alors qu'il aurait
plaudi. Les Russes, principale- cette année. Une absurdité puis- sacrée championne devenir la troisième femme de nées. « Mais Tokyo peut rester un pu se retrouver libre le 23 juin.
ment, qui y voient une aubaine, qu’il s’agira officiellement des du monde juniors l’histoire à conserver l’or olympi- objectif pour les petites, elles vont se La NBA devrait reprendre avec les
l’occasion de s’appuyer sur la pu- Jeux 2020, et quand on observe en 2019, pourrait que individuel. Mais qui l’accom- battre pour ça, souligne la techni- 22 meilleures équipes le 30 juillet,
reté de leur nouvelle merveille qu’au même moment, il a été dé- bénéficier de la pagnera dans l’équipe des États- cienne qui a justement supervisé à Orlando, à huis clos.
lors des prochains Jeux en 2021. cidé de prolonger d’un an le code dérogation pour Unis, en quête d’un quatrième cette génération cette semaine, à
Viktoria Listunova a été sacrée de pointage qui réglemente la participer aux Jeux titre collectif (1996, 2012, 2016) ? Saint-Étienne et à Marseille. Les CYCLISME : Froome
championne du monde juniors discipline et la validité des diplô- de Tokyo en 2021. « On sait qu’une médaille d’or plus grandes n’ont pas apprécié n’intéresse pas Lefevere
en 2019 mais ne devait pas être mes de juges, afin que ceux déjà peut changer une vie, surtout aux cette nouvelle règle, mais je cons- L'avenir de Chris Froome reste en
alignée à Tokyo cette année. Née annoncés soient maintenus. États-Unis, rappelle encore Cécile tate aussi que ça les motive. Elles ne suspens. Sous contrat avec Ineos,
le 12 mai 2005, elle était trop « C’est un manque de respect Canqueteau-Landi, qui évoque laisseront pas leur place. » le quadruple vainqueur du Tour
jeune - il faut avoir 16 ans l’année pour des gymnastes dont on va cas- aussi une particularité du sys- Au moins, cela peut créer une de France a des envies d’ailleurs,
des JO. ser le rêve, s’insurge Cécile Can- tème américain. Parmi les filles émulation intéressante. Au même mais peu de formations sont prêtes
Sauf que le report d’un an de queteau-Landi, l’entraîneure de qui devaient s’arrêter après les titre que tous ces stages que ju- à l’accueillir, à commencer
l’échéance olympique lui ouvre la l’Américaine Simone Biles. Ça fait Jeux, beaucoup s’étaient déjà enga- niors et seniors partagent depuis par Deceuninck - Quick Step.
porte. Et que la Fédération inter- mal au cœur pour ces filles qui vont gées avec une université. Là, elles plus d’un an en France. « Seule- « Personnellement, je n’investirai pas
nationale n’a rien fait contre en rater les Jeux à cause de l’émer- vont prolonger leur carrière mais ment, une fois encore, je ne trouve dans un projet autour de Froome,
décidant, en avril dernier, de ne gence d’une petite jeune et perdre sans aucune assurance. » Et peut- pas normal de compromettre l’ave- a lâché Patrick Lefevere, patron
être jetteront-elles l’éponge nir parce que la limite d’âge a bougé. de la formation belge, à Het
après le premier stage national Le respect de l’individu est trop im- Nieuwsblad. Je respecte son palmarès,
Boyer « le prendrait très mal » de février, constatant que des pe-
tites 2005, à l’image de Konnor
portant pour moi, on ne va pas faire
n’importe quoi », ajoute la patronne
mais est-ce qu’il va encore gagner le
Tour de France à 35 ans ? » Froome
La capitaine des Bleues (20 ans) n’apprécierait pas Réunionnaise. Mais je ne me sens pas de pression McClain ou Skye Blakely, les pri- des Bleues, qui a prévu sa pre- pourrait être engagé par l’équipe
d’être évincée de l’équipe olympique à cause de particulière. » veront du Graal. mière revue d’effectif les 29 et Israel Start-Up Nation, qui offrirait au
cette dérogation. « Si une (gymnaste née en) 2005 Cette nouvelle l’a moins ébranlée que le report des 30 octobre, dans la perspective Britannique un contrat de trois ans
m’empêchait d’aller aux Jeux, je le prendrais super Jeux en 2021. « Je voulais faire une pause après Tokyo. “Le respect de l’individu des Championnats d’Europe re- et 15 M€, et ce, dès le mois d’août.
est trop important pour
,,
mal. Après, c’est la règle, il faut l’accepter. Comme une Au lieu de ça, il va falloir de nouveau encaisser une poussés en décembre à Bakou… ATHLÉTISME : Svein Arne
quatrième place olympique. Je ne suis qu’une préparation lourde et je ne sais pas si mon corps va moi, on ne va pas faire et où les 2005 resteront canton- Hansen est décédé
gymnaste, je dois fermer ma bouche et travailler. » suivre, avoue-t-elle. C’est difficile moralement. n’importe quoi nées parmi les juniors. Victime d'un AVC en mars dernier,
À vingt ans, Marine Boyer ne mâche pourtant pas Pendant une semaine, j’étais perdue… » VÉRONIQUE LEGRAS-SNOECK, D’ailleurs, ce détail suscite le président de la Fédération
ses mots. Auréolée de deux médailles européennes Depuis, l’idée d’une fin de carrière s’est évaporée. DIRECTRICE DU HAUT NIVEAU EN FRANCE une autre question. « Si des peti- européenne d'athlétisme
(2e à la poutre, 3e par équipe), la révélation de 2016 Marine Boyer s’est relancée. L’unique incertitude tes méritent une place dans (European Athletics) Svein Arne
avait failli se glisser sur le podium olympique concerne les Championnats d’Europe, qui n’auront En France, la question ne sera pas l’équipe olympique parce qu’elles Hansen, 74 ans, est décédé samedi
à la poutre (4e). plus lieu à Paris mais ont été décalés de mai à aussi aigüe qu’en Russie, aux USA sont fortes et prêtes, pourquoi pas, à Oslo. Le Norvégien était
Depuis, elle s’est imposée comme la capitaine de décembre à Bakou. « J’ai envie de les faire mais si ce ou en Chine. « Si elles se détachent, dit Cécile Canqueteau-Landi. le cinquième président de l'instance
Françaises conquérantes, stable pour l’équipe, n’est pas le cas, je ne serais pas déçue, promet-elle. Je pourquoi pas, mais je refuse de les Mais il ne faudra pas oublier qu’el- européenne, élu une première fois
brillante sur son agrès de prédilection avec une suis plus inquiète sur la décision qui sera prise en griller alors qu’elles sont program- les vont débarquer inexpérimen- en 2015 avant d'être réélu pour
médaille de bronze européenne à la poutre en 2018. octobre sur le maintien des Jeux. S’ils ne devaient pas mées depuis le début pour les Jeux tées, avec la pression que repré- un nouveau mandat de quatre ans
« Après tout le chemin parcouru, si une fille qui n’a pas avoir lieu, je ne sais pas ce que je ferais. Alors je vis au de 2024 », expose Véronique Le- sentent les Jeux et le gigantisme l'année dernière.
sa place va à Tokyo, ce serait injuste, peste la jour le jour. » C. N. gras-Snoeck, la directrice du haut qui peut impressionner. » A priori
niveau en France. Pour l’instant, la pas les Russes. É
Dimanche 21 juin 2020 | L’ÉQUIPE
Roglic
rouvre
la route
Les Championnats de Slovénie
marquent aujourd’hui la rentrée
des épreuves UCI après
trois mois sans course.
GAÉTAN SCHERRER
Il y a 99 jours tout pile, un peloton
rabougri, déboussolé par le con-
texte sanitaire et l’annulation de
la dernière étape de Paris-Nice,
ouvrait en atteignant le sommet
de la Colmiane une longue pa-
renthèse dans la saison cycliste.
Hormis le Grand Prix de Patago-
nie, qui s’était tenu le lendemain
dans le sud du Chili – et où l’éter-
nel Oscar Sevilla (43 ans) avait
pris la deuxième place –, plus au-
cune course chapeautée par
l’Union cycliste internationale
(UCI) n’a depuis été organisée. Un
long vide de plus de trois mois
dans le calendrier, que les sorties
virtuelles, les épreuves connec-
tées et les « Everest challenges »
n’ont pas franchement suffi à
compenser.
Si l’instance dirigeante du cy-
clisme au niveau mondial a offi-
ciellement suspendu toutes ses
compétitions jusqu’au 1er juillet,
repoussé sa première course
World Tour au 1er août et réservé
le week-end du 22-23 août à la te-
nue des Championnats natio-
naux, elle a accordé une déroga-
tion exceptionnelle à la Fédération
slovène, qui a maintenu les siens
aux dates initialement prévues.
L’épreuve élite hommes, qui se
déroule cet après-midi, est donc
une anomalie et un événement.
« Tous nos meilleurs coureurs sont
restés au pays, ce qui a facilité notre
décision, souligne Martin Hvastija,
vice-président de la Fédération.
Bien sûr, nous avons quelques dou-
tes sur la forme des coureurs. Mais
dans le même temps, tout le monde
est déjà à pied d’œuvre afin d’être
prêt pour la période bondée qui va
suivre, avec les stages en altitude et
la reprise de la saison en août »
TOUR D’ITALIE
Départ de Sicile en public
Le Giro 2020, reprogrammé du 3 au 25 octobre en raison de la crise sanitaire,
aura pour point de départ la Sicile. « C'était le choix le plus logique à faire afin de
maintenir le parcours original », a expliqué hier le directeur de la course, Mauro
Vegni, au micro de Rai Sport, à l’issue d’une réunion avec le ministère des
Sports à Rome. Concernant la ville de départ, rien n'a encore été officialisé
mais il semblerait que Palerme revienne avec insistance dans les
discussions. La course devrait se disputer en public « selon les règles du décret
du Premier ministre du 11 juin, avec distanciation sociale », a précisé Paolo
Bellino, le président de RCS Sport, la société organistrice. Initialement prévu
du 3 au 31 mai, le Giro devait démarrer de Budapest, en Hongrie.
La Slovénie n’a pas obtenu
cette dérogation sans raison : le
petit territoire de deux millions
d’habitants, qui partage une fron-
tière avec l’Italie, durement tou-
chée par le Covid-19, fut le pre-
mier État membre de l’Union
européenne à proclamer mi-mai
« la fin de l’épidémie ». Une an-
nonce moins sanitaire que politi-
que, car le pays, au bord de la
banqueroute, craignait de ne
pouvoir continuer à financer les
mesures de soutien économique
votées au début de la crise. Par
ailleurs, ce redémarrage hâtif n’a
été possible qu’au prix d’un confi-
nement très strict, où les libertés
publiques ont parfois été mises à
mal, à commencer par celle de la
presse : des manifestations ras-
semblant plusieurs milliers de
personnes – à bicyclette – ont
ainsi été organisées ces derniè-
res semaines à Ljubljana, la capi-
tale, pour dénoncer la « dérive au-
toritaire » du régime.
“Ça sera une course
spéciale aussi sur le plan
tactique, car je serai
moi-même ,,
seul et devrai tout faire
PRIMOZ ROGLIC
Malgré cette reprise contestée,
l’augmentation du nombre de cas
et les craintes d’une seconde va-
gue, les fans slovènes retrouvent
doucement le chemin des stades
– le premier match de football
avec spectateurs s’est déroulé
vendredi sur les hauteurs de Tri-
glav, qui a perdu 3-1 contre Mari-
bor – et vont vibrer cet après-midi
pour le duel entre Primoz Roglic
et Tadej Pogacar, dont la pré-
sence a été confirmée. « Les fans
de vélo ici sont surexcités pour
19 cyclisme
course en ligne CHAMPIONNATS DE SLOVÉNIE
Sirotti/Icon Sport
Primoz Roglic,
vainqueur du dernier cette course de reprise, explique échapper aux deux favoris. Du lui s’appuyer sur son équipier Jan
Tour d’Espagne, n’a Slavko Jeric, commentateur moins, en temps normal. Car Po- Polanc. Les deux favoris feront
plus disputé une course sportif pour la télévision slovène. gacar n’a pas épinglé de dossard face à cinq Bahrein-McLaren,
en ligne depuis le Tour L’ascension de Roglic et les progrès depuis l’UAE Tour, en février, où il tous d’anciens lauréats, dont Ma-
de Lombardie, qu’il de Pogacar ont fait du cyclisme le avait gagné une étape avant tej Mohoric (2018).
avait fini à la 7e sport individuel le plus populaire de d’être placé en quarantaine pen- Malgré l’événement, la course
position le 12 octobre notre pays. Tout le monde veut sa- dant deux semaines dans une ne sera pas diffusée à la télévision
dernier. voir qui des deux sera le plus fort chambre d’hôtel d’Abu Dhabi. Et slovène, mais la Fédération pro-
dans l’ascension finale. » Roglic, lui, n’a pas encore effectué posera un direct vidéo gratuit
Après sept boucles de 20 kilo- le moindre jour de course en (https://video2go.live) à partir de
mètres sans difficulté apparente 2020… « Ça sera une course spé- 14 heures. Souhaitons que la réa-
dans la région de la Haute-Car- ciale parce que je n’ai pas encore lisation soit un peu moins chaoti-
Les principaux engagés niole, la victoire se décidera en ef- couru cette année, mais aussi sur que que celle de l’édition 2019,
Roglic (Jumbo-Visma), Pogacar, fet dans la montée vers Ambrož le plan tactique, car je serai seul et toujours visible en ligne, et qui re-
Polanc (UAE-Emirates), Mezgec pod Krvavcem (ascension de devrai tout faire moi-même », pré- filerait le mal de crâne à un pa-
(Mitchelton-Scott), Mohoric, 4,9 km à 8 % de moyenne, passa- vient le vainqueur de la dernière quet de Doliprane. Mais après
Novak, Tratnik, Pibernik, Bole
(Bahrein-McLaren), Brajkovic ges à 10 %), promesse d’une Vuelta. Pogacar, troisième lors du une si longue attente, on ne bou-
(Adria Mobil). course de côte qui ne devrait pas dernier Tour d’Espagne, pourra dera pas notre plaisir. É
Départ à 14 heures, arrivée prévue
vers 18 heures. 145,8 km.
À suivre en direct vidéo
sur https://video2go.live ce soir catch sur la chaine L’Équipe
World Tour
Les principales courses
Strade Bianche
le 1er août
Tour de Pologne
5-9 août
Milan-San Remo
le 8 août
Critérium du Dauphiné
12-16 août
Tour de Lombardie
le 15 août
Bretagne Classic
le 25 août
© 2007 World Wrestling Entertainment, Inc. All Rights Reserved.
Tour de France
29 août-20 septembre
Tirreno-Adriatico
7-13 septembre
GP de Québec
le 11 septembre
GP de Montréal
le 13 septembre
Championnats du monde
20h00
23-27 septembre
Flèche Wallonne
30 septembre
Tour d’Italie
3-25 octobre
Liège-Bastogne-Liège
chaque dimanche, Wrestlemania,
le 4 octobre
Amstel Gold Race
le plus grand show de catch au monde, est à suivre
le 10 octobre sur la chaine L’Équipe
Tour des Flandres
le 18 octobre
Tour d’Espagne
20 octobre-8 novembre
Paris-Roubaix
le 25 octobre
disponible gratuitement canal 21 (TNT, Free, Bouygues, Orange, Fransat, Numéricable, SFR), canal 79 (Canalsat)
20
extra
dimanche
À l’occasion de la sortie de son nouvel
album, « Grand Prix », le chanteur
évoque le panthéon de ses pilotes de F1
préférés, où ne figure pas le septuple
champion du monde allemand.
PIERRE-ÉTIENNE MINONZIO
Autant être honnête : il est plaisant, pour
un journaliste de L’Équipe, d’interviewer
Benjamin Biolay. Parce que s’il nous est
arrivé de piquer du nez en écoutant un
artiste clamer ne s’être jamais remis de
« la défaite de la France en finale de la Cou-
pe du monde 1982 » (!), le chanteur origi-
naire de Villefranche-sur-Saône s’appa-
rente à un authentique passionné de
sport, se définissant lui-même comme
« historien des disciplines (qu’il) aime ».
Dans nos pages, il avait ainsi déjà eu l’oc-
casion de partager ses obsessions hy-
permnésiques pour la NBA ou l’Olympi-
que Lyonnais. Mais on ignorait qu’il était
également mordu de Formule 1, ce dont
témoigne la pochette, et certains mor-
ceaux de son dernier album, l’emballant
Grand Prix (Polydor), qui sort vendredi
prochain. Début juin, il est revenu sur sa
fascination pour la catégorie reine du
sport auto, et notamment pour les pilo-
tes victimes de leur passion à travers les
âges, de Jim Clark à Jules Bianchi.
« Parlons de la pochette de votre
disque, “Grand Prix”, qui vous met
en scène en tenue de pilote de course.
La séance photo a-t-elle été l’occasion
de réaliser un vieux fantasme ?
Peut-être, dans le sens où j’ai toujours
été passionné par la F1. Dans ma
jeunesse, un dimanche sur deux, après
le repas, je me posais devant la télé pour
suivre les Grands Prix avec mes oncles.
Eux, comme ils avaient un peu picolé à
table, roupillaient, mais moi je ne ratais
rien. Mes premiers souvenirs datent de
1982, quand j’avais neuf ans : la mort
de (Gilles) Villeneuve (à Zolder, le 8 mai),
l’accident de (Didier) Pironi (à
Hockenheim, le 7 août) et le titre de Keke
(Rosberg, le 25 septembre).
Pourtant, le cliché qui orne la pochette
renvoie plutôt aux années 1960…
(Il coupe.) La voiture sur laquelle je suis
assis sur la photo
Dimanche 21 juin 2020 | L’ÉQUIPE
musique
Benjamin Biolay
« Schumacher
est la Matra F3 qui avait permis à Jean-
Pierre Beltoise de gagner à Monaco (en
1966 ; il gagnera le GP de F1 en 1972). Et le
mécano avec lequel je discute, c’est
pilotait
Julien, son fils, qui est aussi le neveu de
(François) Cevert. Donc voilà, la photo
rend hommage à ces deux grands
pilotes et à une certaine mythologie
du sport automobile.
“Quand tu discutes
avec les pilotes,
ils t’expliquent passer,
en course, pendant un seul tour,
sale »
par mille états d’âme, mille
sensations. Voilà, la vie,
c’est comme un Grand Prix,
on fait tous des tours en rond,
mais sans jamais refaire
exactement
la même chose ,,
Une mythologie que vous évoquez
aussi à travers un morceau du disque,
“Interlagos (saudade)”, dans lequel
vous chantez : “Des Lotus et puis des
Brabham qui volent encore sur la
corniche.”
C’est une manière de saluer la mémoire
de Jim Clark (double champion du monde
avec Lotus en 1963 et 1965, décédé en
course en 1968), dont des études
montrent qu’il était l’un des meilleurs
pilotes de l’histoire (1), mais aussi celle de
Jack Brabham (le cofondateur de l’écurie
du même nom). Lui, c’est peut-être le
plus grand de tous les temps, parce qu’il
a été sacré champion du monde avec sa Benjamin Biolay est roulant : le fond plat était peu solide, puait depuis le début. Aujourd’hui
propre bagnole (en 1966), alors que le depuis l’enfance un tu étais au ras du sol… encore, quand je vois le nom de Saint-
gars venait du fin fond du monde passionné Cette sensation de danger imminent Marin sur une carte, je frissonne.
(Brabham était né près de Sydney). Tous de Formule 1. Malgré est évoquée dans la pochette à travers D’ailleurs, après cet épisode, j’ai fait un
ces mecs, c’étaient des vrais fanatiques tous les accidents qui l’homme en feu qui court gros break avec la F1. J’ai complètement
de la course, qui prenaient des risques peuvent s’y produire. en arrière-plan… raté les années Baron Rouge (le surnom
insensés. Je suis monté dans la Matra F3 Ça, c’est une idée de Mathieu César (le de Michael Schumacher). Je trouvais qu’il
de Beltoise, c’était un cercueil photographe qui a réalisé la pochette). pilotait sale. Par exemple, je n’ai pas du
Cette prise de risque m’a toujours sidéré. tout aimé quand il a bloqué (Fernando
À l’époque, les pilotes savaient que tout Alonso) en qualifs (2).
pouvait s’arrêter en une seconde. Et ils Depuis, vous avez replongé dans la F1.
ne finissaient jamais en fauteuil ! Soit tu Dans votre chanson “Grand Prix”, vous
passais bien le virage, soit tu sortais et semblez donner la parole à Jules
c’était fini. La plupart de ces mecs étaient Bianchi, décédé en 2015 (3). On y
des enfants de l’après-guerre. Je pense entend : “Je n’ai jamais (…) fini le Grand
que, pour eux, la vie n’avait pas la même Prix. J’étais qu’un petit Français qui
saveur que pour nous. Ils devaient se dire rêve sa vie. ”
que mourir de sa passion, c’était mieux À cette époque, je me suis remis à suivre
que d’être fusillé par l’occupant. la F1 avec passion et avec l’illusion que
Votre album mentionne à deux cette discipline était devenue plus sûre…
reprises un pilote plus récent, (Il soupire.) Comme pour Senna, je me
lui aussi victime de sa passion : souviens de tous les détails de ce week-
de Ayrton Senna. end foireux à Suzuka : le typhon qui aurait
Pour la pochettem, Lui, c’était un mythe, tu pensais que rien dû faire décaler le départ de la course,
son nouv el albu
a posé ne pouvait lui arriver (Senna est décédé la manière dont (Adrian) Sutil s’est
Benjamin Biolayde dans un accident au GP d’Imola, en 1994). salement planté juste avant l’accident
sur la Matra F3 oise, Voir quelqu’un qu’on aime autant, de Bianchi (ce dernier s’est encastré dans
lt
Jean-Pierre Be aco mourir en direct, c’est… (il ne termine pas l’engin de levage qui dégageait la Sauber
vainqu eur à Mon
sa phrase). Je me rappelle que la veille, de Sutil). C’était horrible… (Il s’énerve.)
en 1966... (Roland) Ratzenberger s’est tué presque Mais qu’est-ce qu’elle foutait cette grue
dans l’indifférence générale et que à cet endroit ?
l’avant-veille, (Rubens) Barrichello avait Vous semblez accepter plus facilement
fait plusieurs tonneaux. Ce week-end les décès des pilotes uu
 Dimanche 21 juin 2020 | L’ÉQUIPE
“Je peux plus facilement supporter les accidents mortels des champions qui ont eu
le temps d’accomplir une grande partie de leur destin, comme Senna (...) Mais
Jules (Bianchi), il n’a jamais eu le volant qui aurait pu lui permettre de faire podium
uu en course dans les années 1960
et 1970, tandis que les accidents dont
ont été victimes Senna ou Bianchi vous
sont proprement insupportables.
(Il réfléchit.) Pour moi, la distinction
s’opère différemment. Je crois que je
peux plus facilement supporter les
accidents mortels des champions qui
ont eu le temps d’accomplir une grande
partie de leur destin, comme Senna,
Piers Courage, Jochen Rindt ou Bruce
McLaren (trois pilotes décédés en 1970).
Mais Jules, excuse-moi, il n’a jamais eu
le volant qui aurait pu lui permettre
de faire podium. Depuis Monaco 2014
(un GP où il avait décroché une méritoire
neuvième place), on savait qu’il était ouf,
et que s’il avait un bon volant, il pourrait
tout éclater. En gros, s’il devait y avoir un
nouveau champion du monde français,
ce devait être lui.
Votre album est donc hanté
par les accidents de voiture comme
l’était déjà votre titre “la Ballade du
mois de juin“, sorti en 2004. Vous faisiez
dire à Chiara Mastroianni : “J'ai gâché
notre proche futur, quand j'ai foncé vers
la mer en voiture”...
Pour la chanson avec Chiara, c’était
particulier, un hommage à sa tante
(l’actrice Françoise Dorléac) qui s’était
tuée en voiture (en 1967). Après,
personnellement, un truc m’a marqué
à vie : quand j’avais 13 ans, en 1986, ma
petite amie s’est elle aussi plantée en
bagnole et elle est décédée sur le coup.
Comme j’étais jeune, on m’a d’abord dit :
“Elle est à l’hôpital.” Quand j’ai compris,
le choc a été terrible, j’étais incapable de
monter dans une voiture. Cet épisode a
défini chez moi une peur que j’ai eu envie
ensuite de braver de différentes
manières.
Justement, avez-vous déjà eu
l’occasion de piloter sur un circuit ?
Récemment, grâce à Canal (4), j’ai pu
faire de la F1 biplace sur le circuit Paul-
Ricard avec Franck Montagny au volant.
J’ai kiffé, un truc de fou. La sensation de
vitesse, on la connaît tous, parce qu’on
s’est tous retrouvés un jour avec un kéké
qui avait une grosse voiture et qui aimait
l’allumer sur l’autoroute. Mais ce que tu
n’imagines pas, ce sont les sensations
liées au freinage : quand Franck est
passé de 320 km/h à 45 km/h en un
21
EXTRA
dim a nche
Stéphane Mantey/L’Équipe
instant, c’était dingue. Mon pied droit n’a un volant chez Williams… quitte à
,, pas cessé de freiner dans le vide pendant
qu’il conduisait…
Cette expérience a-t-elle conforté
terminer vingtième toute l’année...
(Il sourit.) » É
votre intuition de la course automobile (1) Clark occupait notamment la tête d’un
comme métaphore de l’existence ? classement hiérarchisant les plus grands
Votre disque semble avoir été conçu pilotes de l’histoire, établi par le Times en
autour de cette idée. 2009.
Il y a de ça. Quand tu discutes avec les (2) À Monaco, en 2006, Schumacher a été
pilotes, ils t’expliquent passer, en course, sanctionné pour avoir volontairement
pendant un seul tour, par mille états perdu le contrôle de sa monoplace en
d’âme, mille sensations qui changent à qualifications, afin d’éviter qu’Alonso
la vitesse de la lumière. Voilà, la vie, c’est puisse signer un meilleur chrono.
comme un Grand Prix, on fait tous des (3) Des suites de ses blessures après
tours en rond, mais sans jamais refaire un accident lors du GP du Japon en 2014.
exactement la même chose. Après, tu (4) La chaîne cryptée diffusera, fin octobre,
peux choisir de tout faire pour rentrer un documentaire consacré à la passion
dans les points ou d’assurer en prenant de Biolay pour la F1.
Il soutient Aulas, pas Garcia
Il était difficile, vu l’actualité, de ne pas interroger Benjamin compétition). Et puis il y a eu un tel antagonisme entre lui et les
Biolay sur son club de cœur, l’Olympique Lyonnais. Sans fans de l’OL quand il était à Marseille, que ça ne pourra jamais
surprise, il a embrayé direct quand on a abordé le sujet, marcher. C’est comme un homme politique qui ferait une alliance
affichant son soutien aux différents combats médiatiques contre-nature... Et pourquoi pas renommer le Groupama Stadium,
menés par Jean-Michel Aulas, qui a récemment tenté, en vain, stade Robert-Herbin, tant qu’on y est ? Remarque, Robby
de faire reprendre la Ligue 1. « Le prés’ est très courageux, a entraîné chez nous (entre 1983 et 1985), donc ce serait moins
il n’hésite pas à affirmer ses opinions, quitte à se mettre la terre insultant en fait. » Plus globalement il définit l’exercice 2019-
entière à dos. » L’artiste est en revanche moins emballé par 2020 de l’OL comme une « annus horribilis. Dès les matches de
la nomination de Rudi Garcia sur le banc, en octobre dernier. prépa, l’été dernier, j’ai beaucoup souffert, on n'avait aucun fonds
« Je n’ai rien contre lui personnellement, mais enfin Rudi, c’est la de jeu. Et là, la saison de L 1 se termine avec une septième place
roi de la valise en C 1 (14 défaites en 29 matches dirigés dans cette et le départ de Florian Maurice : c’est bien triste… » P.-E. M.
22
EXTRA
dim a nche
Le coureur
assassin
« Midnight Runner », en salles
mercredi, retrace le destin criminel
d’un athlète suisse. Et tente de
comprendre pourquoi derrière la
banalité peut se cacher la violence.
STÉFAN L’HERMITTE
Depuis Marathon Man et Dustin Hoff-
mann suant autour du réservoir de
Central Park, on savait que l’homme
pouvait s’adonner à la course pour ré-
fléchir à sa condition. Avec Midnight
Runner, en salles mercredi prochain,
en partageant le souffle de l’acteur
principal, Max Hubacher, on s’inter-
roge vite sur le diable qui peut-être est
tapi en nous. Le danger n’est plus les
autres, mais soi-même. Car ce cou-
reur-là gagne le jour et assassine la
nuit. Et comprendre pourquoi n’est
pas inutile. « L’ambivalence et le conflit
intérieur du vrai meurtrier ont suscité
mon intérêt dès le début, entonne Han-
nes Baumgartner, le jeune réalisateur
suisse du film. D’un côté, sa violence
brute et ciblée, de l’autre, son intégration
sociale indéniable, à savoir un athlète de
haut niveau et un chef de cuisine appré-
cié. Une personne décrite comme sensi-
ble, consciencieuse et serviable. Cette
contradiction m’a mis au défi de voir der-
rière la façade. »
Le film est à peine romancé. Dans la
vraie vie, Jonas Widmer s’appelait
Mischa Ebner. Il n’avait pas vraiment le
cœur et les jambes pour viser les Jeux
Olympiques. Sa spécialité? La course
militaire. Un exercice très helvète qui
consiste à crapahuter avec un sac de
Confiné au Brésil, Neymar sera à la reprise
de l’entraînement du PSG prévue lundi prochain.
les dessins
auxquels
vous avez
(failli)
échapper
cinéma
6,2 kg, son arme d’ordonnance sur le
dos mais – concession à la tenue ré-
glementaire – avec des baskets plutôt
que des godillots. Ebner a triomphé
deux fois (en 1998 et 2001) dans la
classique du genre, à Frauenfeld, ce
qui lui valait la bise de sa fiancée et la
poignée de main du capitaine.
“Une interprétation
subjective des faits réels,
,,
(avec) une liberté
artistique
HANNES BAUMGARTNER, RÉALISATEUR DU FILM
En short et maillot, sous les couleurs
du Stadtturnverein de Berne, il était un
coureur modeste. Un statisticien nous
a déniché ses personal bests :
8’43’’57 au 3 000 m, 15’1’’63 au
5 000m, 1h9’36’’ au semi-marathon.
Bon coureur régional... C’est surtout
le timing qui est troublant. Le 1er août
2002, dans la nuit, Ebner blessait griè-
vement une première femme, Sascha
(27 ans) ; moins de deux heures plus
tard, il poignardait mortellement une
jeune fille de 20 ans, Natalia, s’éloi-
gnant à vélo. Le 7 août, il courait son
3 000m record ; le 15 août, il courait son
5 000m record. Tout en distillant, au gré
des jours, six lettres aux enquêteurs
accompagnées des effets personnels
de Natalia. Le 19 août, il était arrêté.
lundi
L’acteur Max Stefan Eichenberger, un tout bon
Hubacher (au centre) coureur, qui partagea quelques cour-
s’est entraîné ses avec lui, en fut troublé. Il avait donc
deux ans et a cessé côtoyé un insoupçonnable démon. De-
de fumer pour tenir venu producteur de cinéma, il mena
le rôle du coureur une quête quasi obsessionnelle pour
assassin. que le film se fasse. Midnight Runner
est, dixit Hannes Baumgartner, « une
interprétation subjective des faits ré-
els », avec « une liberté artistique ».
Sorti en 2018 en Suisse et en Allema-
gne, il était titré Der Laufer (le coureur).
« Le sport, reprend le réalisateur, est un
exutoire important pour les frustrations,
la déception et le vide intérieur de Jonas.
Le succès athlétique le soutient et le ré-
affirme aussi dans sa quête de recon-
naissance et d’attention. Mais ça devient
aussi une façade : la stabilité apparente
de Jonas lui donne paradoxalement une
aura qui le rend intouchable. Personne
ne pense qu’un athlète de haut niveau et
à succès peut avoir des problèmes d’une
aussi grande envergure. » Un compa-
gnon d’athlétisme assure d’ailleurs
dans un témoignage pour le quotidien
suisse Le Temps que, lors de deux
meetings qui ont suivi le meur-
tre, « Ebner paraissait aussi calme
que d’habitude ».
Remonter sa vie délivre un em-
bryon d’explications à son extrême
malaise : à quatre ans, il a été, ainsi
que son frère aîné, retiré de sa famille
« totalement décousue et conflictuelle ».
jeudi
Leonardo, directeur sportif du PSG, confirme le départ L’OM sera finalement puni de 3 M€ d’amende et d’une
du meilleur buteur de l’histoire du club (200 buts/301 m.). retenue sur les recettes européennes pendant deux ans.
Dimanche 21 juin 2020 | L’ÉQUIPE
DR
L’année où il gagnera sa première
Frauenfeld, son frère se pendra dans
sa chambre. « Ça l’a fait tomber en dé-
pression », estimera sa mère adoptive
dans une confession au journal suisse,
SonntagsBlick.
Max Hubacher s’est entraîné deux
ans et a cessé de fumer, pour se rap-
procher de son rôle. Il a couru le départ
et l’arrivée de la Frauenfeld avec
30 000 autres coureurs, prenant une
fictive neuvième place au milieu des
Éthiopiens et Kényans. « Je ne voulais
pas juste jouer un bon coureur, raconte-
t-il. Je voulais en devenir un. Je ne con-
naissais pas l’histoire, je n’avais que six
ans au moment des faits. J’ai étudié au
plus près la biographie du vrai tueur,
même si j’ai ensuite essayé de dévelop-
per mon propre personnage. Un acteur
ne doit pas juger son personnage mora-
lement. Il faut l’accepter tel qu’il est. »
Mischa Ebner se suicidera, à 27 ans,
en prison, le 24 novembre 2002, après
avoir avoué une trentaine d’agressions
plus ou moins violentes. « Je pense
qu’il est devenu coureur non pas pour la
gloire, poursuit Baumgartner, mais
parce qu’il voyait sa propre misère. Il
avait besoin d’agir pour se sauver du vide
qu’il avait en lui. » Ebner écrira une let-
tre à sa mère adoptive depuis sa cel-
lule. « Je ne comprends pas mon
geste. » Le film, épuré, clinique, sans
musique, tente d'aller plus loin... É
vendredi
 Dimanche 21 juin 2020 | L’ÉQUIPE
Egan, Lucho, Cochise
et les autres
Dans son livre « Bernal et les fils de la Cordillère », Guy Roger
raconte la grande histoire du cyclisme colombien. Captivant.
VINCENT HUBÉ
Le Tour de France 2020 ne s’élancera
de Nice que le 29 août prochain mais le
portrait du vainqueur de l’édition pré-
cédente est déjà en librairie depuis
jeudi. Bernal et les fils de la Cordillère,
de Guy Roger, (éd. Solar/L’Équipe) est
bien plus qu’une simple biographie du
premier vainqueur de la Grande Bou-
cle venu de Colombie. L’auteur, ancien
journaliste à L’Équipe, s’aventure dans
la grande épopée des cyclistes colom-
biens et, à côté des figures historiques
comme Cochise Rodriguez ou Lucho
Herrera, il rappelle aussi des destins
oubliés et parfois tragiques, où les
narco-trafiquants ne sont jamais très
loin. Le tout dans un décor d’exception.
« La Cordillère des Andes alimente tous
les rêves », écrit Guy Roger qui précise,
parlant d’une montée : « Ici, dit-on,
même les moustiques transpirent. »
Lapins et psychanalyse
pour Bernal
Le point de départ du livre est la victoire
d’Egan Bernal, en juillet dernier, sur les
routes du Tour de France. Une pre-
mière pour le pays sud-américain.
Grand spécialiste du cyclisme et de
la Colombie, Guy Roger a rencon-
tré le coureur d’Ineos, en décem-
bre dernier. Le parcours du pro-
dige de Zipaquira occupe la
première partie du livre. Son
enfance humble, un père
gardien de sécurité, une
mère employée horticole,
ses premiers exploits en
VTT, tout est là. On apprend
aussi qu’à l’université, avec
deux camarades, Bernal a
créé une petite entreprise,
La Conejera Limitada, un
élevage de lapins de Nouvel-
le-Zélande ! « Egan, Michael et
Cesar faisaient tout eux-mêmes,
y compris les vaccins », témoigne
la rectrice de l’université. Autre
scoop, Egan Bernal confie à Guy
Roger un « penchant marqué
pour les livres de psychanalyse ».
Pour mieux gérer sa relation
avec Chris Froome ?
Pionniers célébrés
ou oubliés
Une des vertus du livre est aussi
d’effectuer un utile rappel histo-
rique. Non, le cyclisme colom-
bien n’est pas né dans les an-
nées 1980 avec les exploits de
Lucho Herrera, vainqueur sur
le Tour à l’Alpe-d’Huez en 1984
puis meilleur grimpeur en
Franck Faugère/L’Équipe
1985 et 1987. Roger ressuscite
les figures d’Efrain « El Zipa »
Forero, premier vainqueur du
Lucho Herrera, avec
Robert Forest dans sa
roue – ici en route en
1985 vers la victoire
à Saint-Etienne
(14e étape) –, ramènera
le maillot de meilleur
grimpeur à Paris
cette année-là.
En bas, Egan Bernal,
l’an dernier à Tignes,
terme de la 19e étape
où il s’est emparé du
Maillot Jaune.
Tour de Colombie, en 1951,
de son contemporain Ra-
mon Hoyos (héros de
chroniques de Gabriel
Garcia Marquez, republiées
cette année sous le titre Le
triple champion dévoile ses se-
crets, chez so lonely) ou encore de
Martin Emilio « Cochise » Rodriguez.
Ce dernier a un destin incroyable. Or-
phelin de père onze jours après sa
naissance, « crieur de journaux dans la
rue à huit ans, vendeur de charbon à
dix, serveur dans un café, livreur à
vélo… », « Cochise » battra le re-
cord de l’heure amateurs en 1970
(47,553 km), sera champion du
monde de poursuite en 1971 puis
courra plusieurs saisons en Eu-
rope. Il participera ainsi à trois
Tours d’Italie, de 1973 à 1975, au sein
de l’équipe Bianchi, à chaque fois au
côté de Felice Gimondi. Et il gagnera
deux étapes. Le 26 juin 1975, il
prendra également le départ
du Tour de France, pre-
mière participation
d’un Colombien à
l’épreuve.
Français
séduits,
respectés
ou honnis
Des coureurs fran-
çais font aussi leur
apparition dans Ber-
nal et les fils de la
Cordillère. José
Beyaert, champion
olympique sur route
en 1948, est ainsi le
vainqueur du Tour
de Colombie 1952.
Installé en Colom-
bie, le Nordiste de-
vient entraîneur na-
tional puis « se
reconvertit dans le
23
livre EXTRA
dim a nche
IMMANQUABLES
« La Guille » au 2e tour
Philippe Guillard est un des maudits
du confinement. Son troisième film,
Papi-Sitter, est sorti en salles, le 4 mars
dernier… Heureusement, son
distributeur, Gaumont, a décidé de le
reprogrammer à
partir de demain,
pour la
réouverture des
cinémas. Autre bonne
nouvelle pour l’ancien
ailier du Racing : le coffret
Laguille s’est fait coffret (éd. en
exergue, 35 €), prévu fin mars puis fin
mai, sera enfin en vente en librairie à
partir de mardi. Il rassemble ses deux
livres, Pourquoi c’est comment l’amour
et Petits Bruits de couloir, ainsi que le
scénario de son premier film, le Fils
à Jo, plus le DVD et le making-of. V. H.
Denys Clément/L’Équipe
La légende de ZZ
Il faut beaucoup d’audace et un concept
encore plus solide pour oser lancer un
nouveau titre de presse écrite. Légende
commerce clandestin des émeraudes, possède les deux. « Nous avons imaginé
approche d’assez près le chef du cartel un objet que vous puissiez prendre
de Bogota, (…), éveille les soupçons de la à pleines mains pour en prendre plein
justice colombienne et se retrouve dans les yeux », explique son fondateur
le collimateur des FARC (Forces armées Éric Fottorino déjà à l’origine des très
révolutionnaires de Colombie) », ra- réussis le 1, America et Zadig. Malgré le
conte Guy Roger. Dans son livre, on confinement et le report de l’Euro de
croise aussi Pascal Simon, que des football, Légende consacre son premier
équipes colombiennes ont essayé de numéro à Zinédine Zidane. Des
recruter en 1982, ou encore Bernard puissantes photos noir et blanc de
Hinault et Laurent Fignon. Si l’ancien Teddy Seguin à la Castellane, quartier
coureur Patrocinio Jimenez a gardé natal de ZZ, au récit très personnel de
du respect pour le Blaireau, « sur le l’écrivain Olivier Guez, la légende
Tour, c’était un monsieur », il livre un té- s’étale en grand format (275 x 395 mm),
moignage assez rude sur le vainqueur selon une formule peu bavarde qui
des Tours 1983 et 1984 : « Je n’ai pas plairait au légendé : 70 % de photos
oublié ce que racontait Fignon sur nous. pour 30 % de texte. J.-Ph. L.
Qu’il repose en paix. Mais dire qu’on était Légende,100 pages, 20 € en kiosque
une race inférieure, c’est nul. En roulant, et en librairie.
il mettait sa main devant la bouche et si-
mulait des cris d’Indien. »
Sphères de mer
Dopage, enlèvements Autre revue
et assassinats trimestrielle,
Malgré tout son amour du pays, Guy autre légende :
Roger ne cache pas les aspects les celle des
plus sombres du cyclisme colombien. plongeurs sous-
Le dopage tout d’abord. « Avec ses marins racontés
quarante-deux suspendus pour dopage, par Sphères.
dont huit à titre conservatoire, la Colom- Cette équipe
bie occupe en 2019 le deuxième rang de jeunes
mondial dans ce domaine, juste derrière journalistes
le Costa Rica », indique ainsi l’auteur. menée par Lucas Bidault, collaborateur
La violence de la société colombienne régulier de L’Équipe, lance déjà son
est également abordée : l’enlèvement deuxième numéro. Le premier était
de Luis Herrera par les FARC en 2000, consacré aux fumeurs de pipe et celui-ci
le meurtre de son ancien coéquipier aux génies de la bulle sous l’eau. À côté
Marco Wilches, « tué au volant de son des « usual suspects » de la discipline
taxi à Facatativa, près de Bogota, en (Guillaume Néry, Laurent Ballesta…)
2002 ». La mort aussi d’Alfonso Florez, surgissent de vraies surprises grâce
vainqueur du Tour de l’Avenir 1980, à la rescapée de l’attentat de Charlie
« assassiné au volant de sa voiture par Hebdo, Sigolène Vinson, ou à l’ex-nageur
deux sicarios à moto » en 1992. Son de combat du commando Hubert,
tort ? « Florez aurait entretenu une liai- Ludovic Olive. Même si vous ne savez
son avec la femme d’un chef de clan ap- pas nager, il serait dommage de rater
parenté à Escobar », évoque Guy Roger. cette plongée aussi rafraîchissante
La famille Escobar, le parrain Pablo et qu’inspirée. J.-Ph. L.
son frère fan de cyclisme, Roberto, est Sphères,146 pages, 20,90 €,
l’objet du dernier chapitre du livre. É www.spheresmagazine.com
 24 Dimanche 21 juin 2020 | L’ÉQUIPE

BENJAMIN
BIOLAY
sommaire télévision
20
Football
PROGRAMME DU JOUR
Ligue 1
Lyon rêvait de Thiago Silva P. 6 6 h 00 GOLF EN DIRECT
L’OM lance les soldes P. 7 Open de Corée. LPGA Tour.
Monaco piste Axel Disasi P. 8 10 h 05 AUTOMOTO
Paroles d’EX avec Joey Barton P. 9
Angleterre 12 h 00 RUGBY À XIII
Liverpool reprend avec le derby P. 10 et 11 NRL. Canberra Raiders - Manly-Warringah
Stéphane Mantey/L’Équipe

Italie Sea Eagles.

Bergame replonge dans sa vie d’avant P. 12 et 13 12 h 55 FOOTBALL EN DIRECT
Championship. Cardiff-Leeds.
Rugby 13 h 55 FOOTBALL EN DIRECT
La polémique Liga. Celta Vigo-Alavés.
Swing Low, Sweet Chariot P. 14 et 15 14 h 00 TENNIS EN DIRECT
Adria Tour.
PRIMOZ Athlétisme 14 h 55 FOOTBALL EN DIRECT
ROGLIC Le tour du monde inachevé des Mesnil P. 16 Premier League. Newcastle-Sheffield United.
19 Handball
À 17 h 10, Aston Villa-Chelsea.
16 h 00 GOLF EN DIRECT
PSG : Dainis Kristopans, c’est géant P. 17 Open de Hilton Head. 4e tour.
À 22 h 25 sur Canal + Sport.
Cyclisme 17 h 15 TENNIS EN DIRECT
Championnats de Slovénie Ultimate Tennis Showdown. 3e journée.
Avec Roglic et Pogacar, ça repart P. 19 17 h 25 FOOTBALL EN DIRECT
Jérôme Prévost/L’Équipe

LaPresse / Icon Sport

Süper Lig. Kasimpasa-Fenerbahçe. À 19 h 55,

JOEY Extra dimanche beIN Sports Max 5, Galatasaray-Gaziantep.
BARTON Benjamin Biolay craque pour la F1 P. 20 et 21 19 h 25 FOOTBALL EN DIRECT
9 Midnight Runner, un destin criminel
Le cyclisme colombien, tout un roman
P. 22
P. 23
Serie A. Atalanta Bergame-Sassuolo. À 21 h 45,
beIN Sports 2, Inter Milan-Sampdoria Gênes.
19 h 25 FOOTBALL EN DIRECT
Liga. Valence-Osasuna.
19 h 55 FOOTBALL EN DIRECT
le dessin de Premier League. Everton-Liverpool.
20 h 05 STADE 2
FONDATEUR : Jacques Goddet
Direction, administration, rédaction 20 h 05 SPORT 6
et ventes : 40-42, quai du Point-du-
Jour 92100 Boulogne-Billancourt.
BP 10302. Tél. : 01-40-93-20-20 20 h 45 RUGBY
L’ÉQUIPE Société par actions Super Rugby. 2e journée. Hurricanes-Crusaders.
simplifiée. Siège social : 40-42, quai
du Point-du-Jour 92100 21 h 00 MOTO EN DIRECT
Boulogne-Billancourt. BP 10302 AMA Supercross. Finale.
PRINCIPAL ASSOCIÉ :
Les Editions P. Amaury 22 h 00 FOOTBALL EN DIRECT
PRÉSIDENT : Aurore Amaury Liga. Real Sociedad-Real Madrid.
DIRECTEUR GÉNÉRAL,
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Zones portées, autres formules et
étranger nous consulter.
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le numéro FI/37/01
Eutrophisation :
pTot 0,009 kg / tonne de papier
PUBLICITÉ COMMERCIALE :
AMAURY MEDIA
Tél. : 01-40-93-20-20
PETITES ANNONCES : 8 h 00 PÉTANQUE Masters 2017. 7e étape à Ruoms. Finale.
40-42 quai du Point-du-Jour
92100 Boulogne-Billancourt. 8 h 30 PÉTANQUE Masters 2017. Final four à Istres.
Tél. : 01-40-93-20-20 Demi-finales et finale.
COMMISSION PARITAIRE : 13 h 30 CYCLISME L'Équipe replay. Tour de France 2011.
n° 1222 K 82523
12e étape : Cugnaux - Luz-Ardiden (211 km).
20 h 00 CATCH WrestleMania 23. À 0 h 15, WrestleMania 28.