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2.

Comportement mécanique de la matrice rocheuse (sans eau)

2.1 - Essai de compression sur la matrice rocheuse

-Dans cette séquence, nous allons aborder les propriétés mécaniques de la matrice
rocheuse en commençant par l'essai de compression simple sur la matrice rocheuse.
Voyons un massif rocheux dans lequel nous allons extraire un morceau de matrice
rocheuse.
La matrice rocheuse est la partie du massif qui est séparée par les discontinuités.
Voici, à une autre échelle...
On a ici l'échelle qui est donnée par le marteau, les bancs rocheux dont on va
extraire une éprouvette, représentée ici en violet.
Donc, c'est sur cette éprouvette que l'on va effectuer un essai de compression dit
simple ou uniaxiale en plaçant l'éprouvette dans une presse, comme montré sur cette
photographie.
Donc, l'éprouvette va être soumise à un effort axial "F".
Par l'intermédiaire d'un plateau, on va répartir cette force qui va donner une
contrainte axiale "σa", qui est la force "F" sur la surface.
Cette force "F" va être augmentée progressivement.
On va utiliser des éprouvettes cylindriques de diamètre "D" et de hauteur "H" ou
"L", et les essais normalisés indiquent de faire des essais sur des éprouvettes
dont le rapport "H / D" est de 2.
L'essai de compression va donc se faire en augmentant progressivement l'effort sur
l'éprouvette, ce qui a pour effet de diminuer la hauteur "H" de l'éprouvette et
d'augmenter son diamètre.
Si on examine en détail ce qu'il se passe lors de l'essai de compression, au
départ, on avait une longueur "L₀" qui va diminuer de "ΔL".
On avait au départ un rayon "r₀" qui va augmenter de "Δr".
La déformation axiale est la variation "ΔL / L₀".
La déformation radiale est la variation "Δr / r₀".
Pour être conformes à ce que nous avons adopté comme notation, à savoir que le
raccourcissement est positif, la déformation axiale est en fait "-ΔL / L₀", et la
déformation radiale est "-Δr / r₀" parce qu'il s'agit d'un allongement qui est
considéré comme négatif avec nos conventions.
Si nous examinons maintenant, dans un repère déformation axiale/contrainte axiale,
la courbe issue d'un essai de compression, la courbe typique est celle-ci.
On remarque qu'il y a une résistance ultime, la courbe est en cloche, et cette
résistance ultime peut être considérée en première approximation comme la
résistance à la rupture ou la résistance à la compression, que l'on peut noter
"Rc".
Remarquons aussi, sur cette courbe typique, que, dans une première partie de la
courbe, la relation contrainte/déformation est à peu près linéaire.
Par ailleurs, nous pouvons regarder aussi quelle est la déformation volumique et
l'on peut montrer que la déformation volumique, c'est deux fois la déformation
radiale plus la déformation axiale.
Examinons maintenant d'un peu plus près ce qu'il se passe lors d'un essai de
compression en regardant, d'une part, la déformation axiale, d'autre part, la
déformation radiale, et enfin la déformation volumique.
Sous faible charge, le comportement de la courbe est non linéaire.
Dans cette première partie, les microfissures existantes se referment.
Puis, on a une deuxième partie de la courbe où la déformation varie quasiment
linéairement, axialement et radialement, avec la déformation.
Donc, voici la limite entre 1 et 2, et la phase 1 est appelée "phase de serrage".
Ensuite, on a une phase 3 où les déformations ne sont plus linéaires, et on passe
de la phase 2 à la phase 3 par un seuil de fissuration.
En effet, si on fait de l'écoute acoustique, on écoute les bruits qui se produisent
lorsqu'on fait un essai de compression, on constate que, entre la phase 2 et la
phase 3, on commence à entendre des bruits de fissuration de la roche.
Et, dans la phase 3, cette fissuration se propage de façon stable.
Quand la fissuration commence à se propager de façon instable, on va passer à la
phase 4 qui va s'achever par le pic de contrainte, au-delà duquel on va avoir une
décroissance de la contrainte bien que la déformation continue à se produire.
Et enfin, on va arriver à l'étape finale où la roche va se rompre en plusieurs
blocs.
Examinons d'un peu plus près ce qu'il se passe dans la phase 2.
Si on charge la roche jusqu'à la contrainte indiquée ici par le point violet, puis
qu'on la décharge, sa déformation va s'annuler et on va revenir au point initial.
Donc, il n'y aura pas de déformation résiduelle, ce qui veut dire que le
comportement est élastique.
Par contre, si à partir d'un point dans la phase 3, on diminue la contrainte
jusqu'à l'annuler, il va y avoir une déformation résiduelle qu'on appelle une
déformation plastique, donc on est dans une phase de comportement plastique.
Enfin, dans la phase 2, nous avons dit que nous avons une déformation quasi
linéaire en fonction de la contrainte, à la fois pour la déformation axiale et la
déformation radiale.
Le rapport entre contrainte axiale et déformation axiale s'appelle "le module de
Young" ou "module élastique".
Par ailleurs, le rapport entre déformation radiale et déformation axiale s'appelle
le "coefficient de Poisson".
Regardons maintenant ce qu'il se passe dans un plan de Mohr dans un essai de
compression simple.
Nous avons déjà écrit quel était l'état de contrainte dans un plan "xy" représenté
ici au milieu de la diapositive.
Regardons maintenant dans le plan de Mohr ce que nous avons.
Pour la surface au sommet de l'éprouvette, elle est donc soumise à une contrainte
axiale "a" et il n'y a pas de cisaillement.
Donc, son poids représentatif est le point rouge dans le plan de Mohr.
Dans le plan perpendiculaire, la contrainte radiale, qui est la contrainte mineure
ou la contrainte intermédiaire, est nulle, ce qui signifie que le cercle de Mohr
représentatif de la compression passe par l'origine du plan de Mohr et par le point
rouge, qui est égal à la contrainte axiale ou contrainte majeure.
Examinons maintenant quelques photographies correspondant à la rupture.
On voit que la rupture peut se manifester par l'apparition d'une fracture, comme
sur l'éprouvette à gauche ou à droite, ou par une forme en tonnelet.
Notons que cette fracture n'a pas une direction quelconque, nous y reviendrons par
la suite.
Voici quelques ordres de grandeur de la résistance d'une roche.
Ce tableau a été proposé par l'AFTES, l'Association française des tunnels et de
l'espace souterrain.
Si la résistance à la compression est inférieure à 1 MPa, on a une résistance
extrêmement faible.
Quand elle est supérieure à 200 MPa, on a une résistance extrêmement élevée.
Notons que l'unité employée est le MPa, donc, le mégapascal, 10⁶ pascals.
Qu'en est-il de la raideur d'une roche, c'est-à-dire de son module de Young ?
Et bien, s'il est inférieur à 0,1 GPa, la classification AFTES considère qu'on à
affaire à une matrice rocheuse très peu raide.
Alors que pour un module de Young supérieur à 50 GPa, la matrice est considérée
comme extrêmement raide.
Notons ici que l'ordre de grandeur est le gigapascal, donc, 10⁹ pascals.
Le coefficient de Poisson, quant à lui, est pour la plupart des roches compris
entre 0,15 et 0,4 et n'a pas d'unité.
Il existe une relation entre la résistance et la raideur.
En effet, pour la plupart des roches, plus elles sont raides, plus elles sont
résistantes.
Deere a proposé un graphique en reportant la résistance à la compression en
fonction du module de Young dans un diagramme logarithmique.
On se rend compte que la plupart des roches sont comprises...
Les propriétés de la plupart des roches sont comprises dans une bande, avec un
rapport résistance à la compression sur module de Young compris entre 2 10-³ et 5
10-³.
Je vous remercie pour votre attention.

2.2 - Essais triaxiaux

-Dans cette séquence, nous allons évoquer les essais triaxiaux.


Comme pour l'essai de compression, lors d'un essai triaxial, on va appliquer une
contrainte axiale sur une éprouvette.
Mais, en plus d'appliquer cette contrainte axiale, on va appliquer sur la
circonférence de l'éprouvette une étreinte latérale ou une contrainte radiale.
Ceci représente une photo d'un essai triaxial où on voit l'échantillon au centre
avec, d'ailleurs, une mesure de déformation faite par une jauge.
On voit qu'on applique par ce piston une contrainte axiale.
Et la contrainte radiale est appliquée par l'intermédiaire d'un fluide, dans lequel
est placée l'éprouvette, et il y a une gaine entre le fluide et l'éprouvette même.
Le fluide qui permet d'appliquer la contrainte radiale est de l'eau, lorsque la
contrainte est faible.
C'est de l'huile quand la contrainte appliquée est importante.
Comme pour l'essai de compression, on va examiner les déformations en fonction de
la contrainte, cette fois-ci, plus en fonction de la contrainte axiale, mais en
fonction de ce qu'on appelle le "déviateur de contrainte", qui est la différence
entre la contrainte axiale et la contrainte radiale.
La courbe typique d'un essai triaxial est représentée ici.
Généralement, on a une phase presque linéaire, puis une phase de pic et une phase
où la déformation peut se poursuivre, mais avec des variations de contrainte que
nous allons examiner en détail.
Voici une courbe typique d'un essai triaxial.
On remarque sur cette courbe des boucles, qui correspondent au fait que, lors de
l'essai, on a augmenté la contrainte axiale jusqu'à cette valeur, puis on l'a
diminuée et réaugmentée, ce qui fait que l'on a des boucles ou des cycles au cours
de l'essai.
On remarque que la courbe, lors du cycle, est quasiment confondue avec la courbe
initiale mais, quand même, avec quelques petites différences.
Voici une autre boucle où on a donc diminué la contrainte, puis réaugmenté à
nouveau la contrainte pour voir le comportement lors de ce cycle.
On peut observer différents types de comportement.
En général, au début de la courbe, si on diminue la contrainte, à partir d'une
certaine contrainte, on a un comportement réversible, ce qui veut dire qu'il y a
élasticité du matériau, et ceci jusqu'à une certaine valeur de contrainte qu'on va
appeler "seuil d'élasticité".
Où, nous allons voir, ensuite la déformation peut se poursuivre, soit sans
variation de la contrainte, et, si à partir d'une certaine valeur de contrainte...
de déformation, on diminue la contrainte, il va rester une déformation résiduelle
qu'on appelle "déformation plastique".
À partir du seuil d'élasticité, il peut y avoir une déformation qui se poursuit
avec augmentation de la contrainte.
Dans ce cas-là, quand on diminue à nouveau la contrainte, il va encore rester une
déformation résiduelle.
Ou alors, troisième comportement typique, il va y avoir augmentation de la
déformation mais avec diminution du déviateur de contrainte.
Dans ce cas-là, si on diminue la contrainte, la déformation résiduelle sera plus
importante que dans les cas précédents, pour une même valeur de déformation à
partir de laquelle on diminue la contrainte.
Voilà rassemblés, sur cette diapositive, les différents comportements typiques que
l'on peut trouver lors d'un essai triaxial.
Le premier comportement sur la gauche est le comportement fragile.
On voit qu'à partir d'un maximum de contrainte, on va avoir une diminution brutale
de la contrainte, pour une faible déformation.
Le deuxième type de comportement est un peu similaire où on va avoir une contrainte
maximum, mais, ensuite, la diminution de contrainte va s'opérer avec des
déformations qui vont pouvoir se poursuivre pendant toute la phase de diminution de
la contrainte.
Ce comportement est qualifié de "ductile" avec radoucissement ou encore avec
écrouissage négatif.
Evidemment, à partir d'une certaine contrainte, si on diminue cette contrainte, on
va avoir un retour à la contrainte nulle avec une déformation résiduelle.
Le troisième type de comportement est un comportement où la contrainte va rester
constante, alors que la déformation se poursuit.
C'est un comportement ductile qu'on qualifie de "parfaitement plastique" ou "sans
écrouissage".
Enfin, sur la droite, le quatrième type de comportement est un comportement où,
après la limite élastique, la déformation va se poursuivre avec une augmentation de
la contrainte.
C'est un comportement qu'on qualifie de "ductile avec durcissement" ou
"d'écrouissage positif".
Un matériau ductile, donc, qui, à partir d'un certain seuil, peut avoir une
déformation résiduelle, va se déformer, on dit aussi "s'écouler plastiquement",
sans se rompre, ou se rompre après de grandes déformations permanentes.
Un matériau fragile, lui, va se rompre, et la rupture localisée va se propager très
rapidement après le maximum de contrainte.
In situ, le comportement fragile peut se traduire par des phénomènes qu'on appelle
des "coups de terrain", ou des "rock bursts" en anglais, en particulier dans les
mines profondes.
Ça se traduit par une explosion de la roche, donc la rupture se fait avec des
morceaux de roche qui partent dans toutes les directions de l'espace.
C'est un comportement qu'on observe aussi au laboratoire où, lors d'un essai de
compression ou triaxial, la roche va se rompre brutalement avec des morceaux qui
vont partir dans toutes les directions de l'espace.
Ce comportement in situ peut se traduire aussi par ce qu'on appelle un "écaillage"
aux parois des tunnels ou des forages, ou une "rupture en pelure d'oignon".
Le comportement ductile/fragile dépend de la température.
Plus elle est élevée, plus le matériau va se comporter ductilement.
À basse température, les matériaux ont plutôt un comportement fragile.
Ce comportement dépend aussi de l'état de contrainte et de l'histoire des
contraintes.
En effet, plus l'effet triaxial est important, moins il y a de différence entre les
directions principales de contrainte, plus le comportement va être ductile.
Donc, à forte profondeur, où on aura des contraintes minimum importantes, on aura
un comportement plutôt ductile.
Quand on a une contrainte minimum faible, donc on a peu d'effet triaxial, le
comportement sera plutôt fragile.
Ce comportement dépend aussi de la vitesse de sollicitation.
Plus l'essai est rapide, plus le comportement sera fragile et un essai lent permet
d'avoir un comportement plus ductile.
Nous en reparlerons plus tard, il y a aussi un effet de cyclicité, donc, si on fait
des essais cycliques, on aura un comportement plutôt ductile.
Une remarque : en profondeur, on a des températures élevées et des pressions
importantes.
Les roches se déforment donc plus ductilement qu'en surface.
Examinons maintenant la représentation de l'essai triaxial dans le plan de Mohr.
Ce point vert représente la contrainte radiale, donc la contrainte minimale, lors
de l'essai triaxial.
Le point bleu représente la contrainte axiale, la contrainte principale majeure,
lors de cet essai triaxial, et voici le cercle représentatif de l'essai triaxial.
Représentons à nouveau ce cercle de Mohr lors de l'essai triaxial.
Si nous faisons un essai avec une autre contrainte radiale, nous aurons un deuxième
cercle de Mohr et, en général, on effectue deux ou trois essais triaxiaux avec
différentes contraintes radiales, donc différentes contraintes principales
mineures.
Ici, on représente un troisième essai triaxial.
En général, plus la contrainte radiale est importante, plus, en proportion, la
contrainte axiale est importante, et plus le diamètre des cercles de Mohr augmente.
Voici, en rose, le cercle de Mohr correspondant à l'essai de compression, qui, lui,
passait par l'origine des axes, puisque la contrainte radiale est nulle.
L'essai de compression et les essais triaxiaux permettent d'avoir des courbes
contrainte axiale-déformation, ou déviateur-déformation.
Ils permettent donc de tracer les états de contrainte dans le plan de Mohr et, dans
le plan de Mohr, on va pouvoir tracer les cercles correspondant à la limite
élastique, à la limite plastique, ou à la rupture.
Une petite remarque : nous n'avons pas parlé ici de l'effet de la teneur en eau du
matériau sur la résistance, mais, en général, la teneur en eau va avoir tendance à
diminuer la résistance des matériaux et à augmenter leur déformabilité.
C'est un paramètre important à prendre en compte dans les ouvrages, en particulier
lorsque ceux-ci, après une période où la roche était sèche, vont progressivement
être humidifiés, par exemple par une remontée des eaux en souterrain.
Je vous remercie pour votre attention.

2.3 - Essais de traction et courbe intrinsèque

-Dans cette séquence, nous allons parler des essais de traction et évoquer la
notion de courbe intrinsèque.
Évoquons tout d'abord le principe de la traction directe.
Comme pour la compression, on peut éventuellement imaginer faire une traction
directe en appliquant un effort de traction sur une éprouvette et donc une
contrainte de traction égale à l'effort que divise la surface.
Mais cet essai présente des problèmes.
En effet, si on a une petite fracture dans l'éprouvette, par exemple, la traction
se développera au niveau de cette fracture et l'essai ne sera pas représentatif de
la résistance à la traction de l'ensemble de l'éprouvette.
Par ailleurs, il est assez compliqué d'appliquer un effort de traction sur la
surface de l'éprouvette.
En effet, souvent, ce qui va lâcher, c'est l'interface entre l'éprouvette et la
zone de traction.
Et donc, la traction qu'on va mesurer sera caractéristique de l'interface et pas de
la résistance à la traction de l'éprouvette.
C'est pourquoi d'autres essais ont été développés, en particulier un essai de
traction indirecte, développé en 1943 par un Brésilien, d'où son nom d'essai
brésilien.
Cet essai consiste à appliquer sur une éprouvette un effort diamétral, comme montré
ici, en coupe.
Donc, cet effort diamétral est appliqué sur une éprouvette de diamètre D et
d'élancement H.
On va appliquer un effort F sur le diamètre de l'éprouvette jusqu'à un effort
maximal de compression, mais appliqué selon deux génératrices diamétralement
opposées d'une éprouvette cylindrique.
Dans ce cas-là, l'état de contrainte au centre de l'éprouvette, lors de la rupture,
est finalement une traction horizontale perpendiculaire au plan diamétral, comme
indiqué par ces flèches.
En même temps, on a dans la direction y, c'est-à-dire dans cette direction, une
compression verticale dont l'expression est reportée ici, alors que l'expression de
la traction horizontale est reportée ici.
On constate que la compression verticale est égale, en valeur absolue, à trois fois
la traction horizontale.
Représentons cet état de contrainte sur un plan de Mohr.
Voici le point représentatif de la traction horizontale et, en rouge, le point
représentatif de la compression verticale.
Finalement, en bleu, voici le cercle de Mohr correspondant à cet essai de traction
indirecte ou brésilien.
Voici une photographie montrant un essai réalisé au Cerema de Toulouse.
Finalement, nous avons vu plusieurs types d'essais.
Nous venons de voir l'essai de traction avec sa représentation par le cercle bleu
dans le cercle de Mohr.
Nous avons vu aussi l'essai de compression avec sa représentation par ce cercle
rose qui passe par l'origine des axes.
Sur une roche, on peut effectuer différents essais triaxiaux avec différentes
pressions de confinement ou différentes contraintes radiales correspondant à la
contrainte principale minimale.
On peut tracer les cercles de Mohr correspondant, pour ces différents essais, à la
rupture.
La courbe qui va limiter les différents cercles de Mohr correspondant à la rupture
pour les différents essais s'appelle une courbe intrinsèque.
Souvent, cette courbe est assimilée, pour les roches, à une parabole.
On peut remarquer que pour des confinements importants, cette courbe peut être
aussi quasiment assimilée à une droite dont l'équation sera donc τ égale une
certaine valeur qu'on appelle C plus σn · tg(φ), "φ" étant l'angle que fait cette
droite dans le plan de Mohr.
Pour des confinements importants, revenons sur cette droite avec son critère τ = c
+ σn · tg(φ).
On a représenté dans le cercle de Mohr quelques éléments géométriques, en
particulier que cette droite, par rapport au centre du cercle de Mohr, fait ici un
angle π/2 - φ.
Ou, on peut dire ça autrement, entre le point représentatif de la contrainte
principale majeure et le point représentatif de la contrainte principale au moment
de la rupture, il y a un angle π/2 - φ.
Examinons d'un peu plus près quelles sont les conséquences par rapport à la rupture
sur l'éprouvette.
Nous avons donc cet angle π/2 - φ dans cette direction.
Ce qui signifie que l'angle dans le plan réel, entre la surface représentative de
la contrainte principale mineure et la surface de rupture, il y a un angle deux
fois moins important de π/4 - φ/2.
Comme le critère de rupture est symétrique, il peut exister une surface de rupture
symétrique qui fait un angle π/2 - φ/2 par rapport à la surface où s'applique la
contrainte principale mineure ou par rapport à la direction de la contrainte
majeure.
Par ailleurs, nous avons représenté la courbe intrinsèque dans un plan de Mohr.
Certaines personnes ont pour habitude de représenter la courbe intrinsèque dans un
plan constitué par les contraintes principales σ₁ et σ₃.
Si la courbe intrinsèque dans le plan de Mohr est une parabole, elle est également
une parabole dans ce plan σ₁, σ₃.
Par contre, dans ce plan, on ne va pouvoir représenter que des points qui
correspondent à la rupture sur laquelle on va ajuster cette courbe et on ne pourra
pas représenter le cercle de Mohr représentatif des contraintes.
Finalement, les essais de traction et de compression uniaxiale et triaxiale sur la
matrice rocheuse permettent de définir un critère de rupture de la matrice rocheuse
et permettent de voir aussi quelle est la déformabilité de cette matrice sous
l'effet de ces sollicitations.
Je vous remercie pour votre attention.

2.4 - Mécanique de la rupture. Notion de ténacité

-Dans cette séquence, nous allons évoquer la mécanique de la rupture et la notion


de ténacité.
Les roches sous faible contrainte de confinement ont généralement un comportement
fragile.
Et pour expliquer ce comportement, on fait appel à la mécanique de la rupture.
La mécanique de la rupture a été introduite par Griffith, en 1924, pour expliquer
la rupture et la propagation de la rupture.
Elle est basée sur le constat que la contrainte à la rupture est bien inférieure à
la contrainte théorique, basée sur la rupture de liaisons atomiques, et l'explique
par la présence de microfissures et la concentration de contraintes à l'extrémité
des microfissures.
Il existe différents modes de propagation des fissures, qui sont représentés sur
cette diapositive.
Le mode 1 est un mode qu'on appelle "par ouverture".
C'est un mode où chaque lèvre de la fissure se déplace perpendiculairement au plan
de fissure.
Le plan de fissure est indiqué ici, en gris.
Et ce qu'on appelle "les lèvres de la fissure", c'est cette zone-là, mise en rouge
ici.
Donc, dans ce mode 1, les lèvres de la fissure se déplacent, ici sur mon dessin,
vers le bas et vers le haut, perpendiculairement au plan de la fissure.
En mode 2, qui est un glissement de translation ou de cisaillement plan, les
surfaces de fissure se déplacent, cette fois, dans le plan de la fracture et dans
une direction perpendiculaire au front de fissure.
Le front de fissure est ici.
Et les déplacements sont perpendiculaires à ce front de fissure.
Enfin, en mode 3, qu'on appelle un "glissement de rotation", les surfaces de la
fissure se déplacent également dans le plan de fracture, mais dans une direction
parallèle au front de fissure, comme indiqué par les flèches rouges.
On considère que tous les modes de propagation de fissure se font soit selon un de
ces modes, soit selon une combinaison de ces trois modes.
Irwin, en 1926, a montré que les contraintes et les déplacements à l'extrémité
d'une fissure dépendent d'un facteur "K", dont l'unité est le mégapascal, que
multiplie la racine carrée du mètre, et qu'on appelle "facteur d'intensité de la
contrainte".
Et cela dépend du mode de rupture de la géométrie du matériau fissuré, de la
longueur de la fissure, et du chargement appliqué.
Nous allons examiner cela dans un cas simple, un peu particulier.
Imaginons une fissure, ici, dans un milieu qu'on considère comme infini ou semi-
infini, et soumis à un champ de contraintes principales, en contraction ou en
traction, schématisé ici par "σ₁" et "σ₂".
Donc, ce milieu comporte une fissure de longueur "2a".
Cela pourrait représenter, par exemple, dans le cas de la mécanique des roches, une
microfissure parallèle à une topographie, à une certaine distance de la surface.
Mettons qu'on ait un talus rocheux ici et une microfracture, comme ça, parallèle à
la topographie.
On peut montrer que, dans ce cas-là, le facteur d'intensité de contrainte en mode 1
a pour expression "K₁ = σ₁√π · a".
Il y a propagation de la fracture, quand ce facteur "K₁" atteint une valeur
critique que l'on appelle "Kc", qui est la ténacité, et qui peut être mesurée par
des essais en laboratoire que nous allons voir dans la diapositive suivante.
La ténacité caractérise la résistance à la propagation brutale d'une fissure dans
un matériau.
Il existe plusieurs manières de mesurer la ténacité.
Nous montrons, sur ce schéma, le principe d'un essai de flexion 3 points qui est
recommandé par la Société internationale de mécanique des roches pour mesurer la
ténacité.
Donc, on voit qu'on applique un effort ici, sur une éprouvette qui est fixée ici et
là.
Cette éprouvette cylindrique est entaillée par une saignée de 1 millimètre
d'épaisseur.
La ténacité est déduite de la courbe effort/déplacement.
Nous n'expliquerons pas en détail la manière dont on obtient la ténacité.
Mais, en mode 1, la ténacité "K₁c" varie entre 0,2 et 2 mégapascals racine du
mètre, pour les roches.
Pour un granite, typiquement, la valeur est de l'ordre de 1.
La mécanique de la rupture est un des éléments qui expliquent les ruptures
progressives, notamment sous l'effet de faibles variations de contraintes.
Elle explique également la résistance en traction des roches et permet d'expliquer
la forme parabolique du critère de rupture dans le plan de Mohr.
Je vous remercie de votre attention.

2.5 - Comportement différé et fatigue

-Dans cette séquence, nous allons évoquer le comportement différé des roches, ou le
comportement dans le temps, et la fatigue.
Quel est l'effet du temps sur les roches ?
Lorsqu'on applique une charge sur une roche pendant longtemps, la déformation et la
résistance des roches sont affectées par le temps d'application de cette charge.
Quand on fait des essais de compression ou des essais triaxiaux, ce sont des essais
rapides.
Mais les contraintes régnant dans les massifs rocheux s'appliquent pendant des
milliers, voire des millions d'années.
Les variations de contrainte dues à des changements de régime tectonique, mais
aussi à des ouvrages, à une excavation par exemple, vont se poursuivre à long
terme, voire à très long terme dans certains cas.
Cette photo, prise sur une plaque de marbre, illustre l'effet du temps sur les
roches.
On voit que, sous l'effet du temps, cette plaque s'est déformée.
Il s'agit bien d'un effet du temps qu'on appelle "fluage".
Voici une courbe qui illustre également l'effet du temps ou le comportement différé
des roches.
Dans cette courbe, on appelle "Ru" la résistance ultime, c'est-à-dire la résistance
de la roche après un certain temps et on compare cette résistance ultime à la
résistance "Rc" à la compression lors d'un essai rapide de compression.
La durée de vie de l'éprouvette, qu'on a soumise soit à un essai de compression,
soit à un essai à long terme, est mesurée par le rapport "Ru/Rc".
Ce que représentent ces différentes courbes, c'est ce rapport "Ru/Rc" en
pourcentage, en fonction du temps, à partir de mesures ou de l'extrapolation de ces
mesures.
On voit que ces mesures ont été réalisées sur différentes roches et, par exemple,
pour une roche plutonique altérée qui est cette courbe-là, la résistance ultime au
bout d'une année par rapport à la résistance initiale est de l'ordre de 82, 83 %.
Pour d'autres roches, par exemple pour un schiste bitumineux, on voit qu'au bout
d'un mois, la résistance, ici, aura diminué de plus de 50 % pour atteindre 45 %.
Donc, en fonction de la nature de la roche, on pourra avoir une diminution dans le
temps de la résistance qui ira de 15 % à plus de 50 %.
L'élasticité, la plasticité, la mécanique de la rupture, que nous avons évoquées
dans d'autres séquences, ne considèrent pas l'effet du temps.
L'effet du temps peut se mesurer par un essai de fluage, qui est un essai où on
applique des contraintes constantes et on enregistre la déformation qui augmente en
fonction du temps.
Le raccourcissement que nous avons considéré comme positif augmente en fonction du
temps.
On peut également effectuer des essais de relaxation qui consistent à appliquer une
déformation "ε" que l'on maintient constante en fonction du temps.
Dans ce cas-là, on va enregistrer la variation de contrainte sous une déformation
constante et on enregistre une décroissance de cette contrainte en fonction du
temps.
Voici le comportement en fluage des roches.
Sur cette courbe, on a reporté la déformation en fonction du temps.
La courbe typique est la deuxième courbe, ici, où on a, en vert, une première étape
qu'on appelle le fluage primaire ou transitoire, où la vitesse de fluage diminue
rapidement en fonction du temps.
La déformation, donc, va augmenter puis se stabiliser.
Ensuite, il y a une phase de fluage secondaire ou stationnaire, où la vitesse de
fluage est constante et où la déformation évolue de manière linéaire en fonction du
temps et évolue peu.
Dans cette phase, on peut considérer qu'il y a une sorte de viscosité du
comportement par analogie à la viscosité des fluides.
Ensuite, le fluage peut s'amortir, comme dans cette courbe du bas, soit se
poursuivre à une vitesse constante, soit croître rapidement, comme dans ces
différentes courbes, et c'est la troisième étape du fluage.
Les différentes courbes représentées sur ce schéma correspondent à différents
comportements des roches où la phase tertiaire peut ne pas exister ou bien arriver
très rapidement.
Imaginons que l'on se trouve sous terre et que l'on excave une galerie qui laisse
un pilier et que l'on excave progressivement cette galerie.
La contrainte appliquée dans le pilier va augmenter puisque va s'appliquer sur ce
pilier le poids de l'ensemble des terrains au-dessus, ceci en première
approximation.
Plus le pilier va se rétrécir, plus la contrainte appliquée va être importante.
Après la phase d'excavation, ce pilier va pouvoir rester des années, des dizaines
d'années, voire des centaines d'années, en place.
Dans ce cas, il va avoir un comportement différé dans le temps et on pourra
observer des phénomènes de fluage.
Le deuxième phénomène que l'on va évoquer dans cette séquence, c'est la fatigue.
Vous avez ici représentée une courbe typique de compression.
Nous avons vu qu'à partir d'une certaine contrainte, on pouvait effectuer une
décroissance puis une croissance de la contrainte.
On peut effectuer ceci de manière cyclique, donc effectuer des cycles de croissance
et de décroissance de la contrainte.
Si on effectue un certain nombre de cycles comme ça, il va y avoir une rupture dans
la roche qui va être à une contrainte bien inférieure à la contrainte maximale
observée lors d'un essai de compression.
Et donc, la fatigue a pour effet de diminuer la résistance des matériaux.
Examinons un cas particulier.
Nous avons déjà vu ce versant qui a subi une rupture.
Pour expliquer cette rupture, on a invoqué la chose suivante : ce versant est
soumis au soleil la nuit...
pardon, au soleil le jour, à l'obscurité la nuit.
Cela amène des variations de contraintes cycliques dues à l'effet thermique.
Et on a pensé que l'effet cyclique avait eu pour conséquence la rupture dans ce
versant.
Je vous remercie pour votre attention.

2.6 - Anisotropie

-Dans cette séquence, nous allons évoquer l'anisotropie des matériaux rocheux.
Un matériau ou des matériaux isotropes sont des matériaux dont les propriétés sont
les mêmes dans toutes les directions de l'espace.
Les matériaux isotropes s'opposent aux matériaux anisotropes.
Sur cette diapositive, on a deux matériaux : sur la gauche, un granit, dont les
propriétés dans toutes les directions de l'espace sont les mêmes, même si le
matériau comporte des hétérogénéités.
De la même façon, dans le matériau de droite, on peut considérer, a priori, que les
propriétés dans les différentes directions de l'espace sont les mêmes.
Il s'agit d'un calcaire.
Les matériaux anisotropes sont donc des matériaux dont les propriétés sont
différentes selon les directions de l'espace.
Par exemple, sur la gauche, on a un schiste, et on voit qu'il présente une certaine
schistosité et n'aura a priori pas les mêmes propriétés dans cette direction de
l'espace par rapport à celle-là.
Sur la droite, on a un calcaire finement laminé.
De la même façon, les propriétés dans cette direction sont a priori différentes des
propriétés dans cette direction.
Elle peut avoir d'autres propriétés dans la troisième direction, mais on n'a pas
assez d'éléments pour le dire.
Dans les matériaux anisotropes, on peut distinguer des matériaux qui présentent une
isotropie transverse.
Les matériaux isotropes transverses sont des matériaux dont les propriétés sont les
mêmes dans deux directions de l'espace, donc dans un plan, et différentes dans un
plan perpendiculaire.
Par exemple, dans ce schiste, où nous avons vu qu'il y avait une schistosité, qu'on
aperçoit ici en différents points, les propriétés dans cette direction et dans
cette autre direction ne sont pas les mêmes.
Par contre, les propriétés dans cette direction et celle-ci, donc sur le plan
supérieur représenté ici en bleu, sont a priori les mêmes.
Donc, on a un comportement dans ce plan qui est considéré comme isotrope et, dans
la direction perpendiculaire, on a un comportement différent.
C'est pour ça qu'on parle de matériau anisotrope, mais de matériau isotrope
transverse.
Le vocabulaire est ici un petit peu compliqué.
Examinons d'un peu plus près cette isotropie transverse.
Reprenons notre schiste, avec sa schistosité matérialisée ici par des traits
rouges.
Si on regarde dans les directions perpendiculaire à la schistosité et parallèle à
la schistosité, les propriétés de résistance en compression et de module de Young
qu'on note ici perpendiculaire sont différentes des propriétés parallèlement à
cette schistosité.
La déformabilité dans la direction perpendiculaire sera plus importante que la
déformabilité dans la direction parallèle.
Nous venons d'examiner l'effet de l'anisotropie sur la déformabilité du matériau.
On peut également examiner l'effet de l'anisotropie sur la résistance du matériau.
Quand un matériau est anisotrope, a priori, il n'a pas la même résistance dans les
différentes directions de l'espace.
On va examiner en particulier la variation de la résistance dans le cas d'une roche
isotrope transverse.
En fait, il existe beaucoup de roches isotropes transverses parce que des roches
stratifiées ou des roches schistosées ont un comportement isotrope transverse.
Donc, cette courbe montre la résistance à la compression en fonction de l'angle
entre le plan principal d'isotropie et la direction de sollicitation du matériau,
c'est-à-dire si je représente le plan d'isotropie, l'angle entre cet effort et la
direction du matériau.
On voit ici une courbe typique avec une décroissance de la résistance quand
l'effort est orienté à 30° ou 40° par rapport au plan d'isotropie.
La forme de cette courbe peut s'expliquer par un modèle simple où on considérerait
que l'anisotropie est un plan de fracturation.
On arrive à ce moment-là à expliquer la forme de cette courbe et on représente la
forme de la courbe en noir.
On voit que la courbe en noir explique la forme de la courbe de résistance, en
rouge, mais elle n'explique cependant pas l'ensemble complètement.
C'est juste un modèle qui explique globalement la diminution de résistance due aux
discontinuités.
Je vous remercie de votre attention.

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