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Formation continue: troubles du spectre autistique Vol. 28 Nr.

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Les particularités neuro-cognitives dans stimuli et peut par exemple ne pas ré-
pondre lorsqu’on l’appelle.
l’autisme • HYPER: Réponse sensorielle hypersensible
La personne réagit de manière excessive à
Evelyne Thommen, Laetitia Baggioni, Aline Tessari Veyre1 certains stimuli qui semblent déranger ou
provoquer de la douleur. Cela peut entraî-
ner un évitement de certaines stimulations
comme le fait d’être touché, d’être mis en
Les enfants avec un trouble du spectre de Le traitement de l’information présence de certains sons ou encore de
l’autisme (TSA) présentent de nombreuses Les spécificités sensorielles goûter certains aliments.
spécificités sur le plan neuro-cognitif. Cer- Les personnes qui présentent un TSA ont été • SIRS: Recherche répétitive d’intérêts sen-
taines sont intégrées dans les critères dia- les premières à décrire leurs difficultés et soriels ou de stimulations sensorielles
gnostics du DSM-5, comme les particularités particularités sensorielles1) , Figure 1. Celles-ci (Sensory Interests, Repetitions, and See-
sensorielles. D’autres semblent représenter sont désormais mentionnées dans le critère king behaviors)
davantage un style cognitif qui peut entraîner B du DSM-5 et ainsi prises en compte dans le Il s’agit des manifestations d’une personne
des compétences particulières (ex: mémoire processus diagnostique2) . qui recherche des sensations visuelles par
visuelle) ou qui donne lieu à des difficultés exemple en regardant la poussière qui
(cognition sociale, fonctions exécutives, inté- L’hypersensibilité se traduit souvent par un danse sous un rayon de lumière ou celles
rêts restreints). Par ailleurs, ces particularités comportement d’évitement, de fuite, par une d’une autre personne qui se balance pour
peuvent constituer des aspects de la person- recherche d’isolement alors que l’hyposensibi- solliciter son système vestibulaire.
nalité des personnes avec un TSA qui sont lité laisse place à des comportements de re- • EP: Perception augmentée ou améliorée
revendiqués par ces dernières. cherche de sensation permettant de satisfaire (Enhanced Perception).
On parle aujourd’hui de neurodiversité pour un besoin sensoriel. L’observation du compor- Il est question de la capacité à reconnaître
caractériser ces différences qui ne sont pas tement est donc fondamentale pour évaluer la quelque chose dans tous ses détails. La
nécessairement des déficiences. En effet, dimension sensorielle. Bien souvent l’hyposen- personne va ainsi repérer très rapidement
cette vision actuelle rend compte de ces sibilité et l’hypersensibilité dépendent des des changements même minimes de son
particularités qui peuvent être un atout pour modalités sensorielles (auditive, visuelle, tac- environnement.
celui qui en est porteur ou à l’inverse engen- tile, gustative, olfactive, vestibulaire et proprio-
drer une situation de handicap selon la ma- ceptive). Une même personne peut être dotée Sur la base de ces quatre catégories de ré-
nière dont la société ou l’environnement entre d’un seuil très bas de sensibilité pour ce qui est ponses sensorielles, les auteurs proposent de
en correspondance avec ces styles cognitifs par exemple des informations auditives et avoir différencier des profils sensoriels des per-
singuliers. au contraire un seuil de sensibilité très haut sonnes. Quatre sous-types sont ainsi consi-
Dans cet article, nous présenterons les parti- lorsqu’il s’agit d’informations tactiles. Ce seuil dérés4, p.939) . Le sous-type «léger» («Mild Sub-
cularités neuro-cognitives des personnes de sensibilité peut également varier au sein type») regroupe des enfants qui présentent
avec un TSA aussi bien concernant le traite- même d’une modalité sensorielle. On pourra des scores relativement bas sur tous les types
ment de l’information, la cognition sociale que alors observer chez une même personne une de réponses sensorielles. A l’inverse, le sous-
les fonctions exécutives. hypersensibilité à certaines ondes sonores et type «extrêmement mélangé» («Extreme-
une hyposensibilité à d’autres. Toutes ces Mixed Subtype») regroupe les enfants qui
subtilités soulignent l’importance d’une évalua- montrent des scores élevés sur les quatre
tion sensorielle approfondie lors de la prise en types de réponses sensorielles. Les enfants
charge de ces personnes. En effet, elle permet des deux autres sous-types présentent des
de comprendre certaines difficultés des jeunes réponses sensorielles plus hétérogènes. En
enfants qui parfois ne supportent pas de man- effet, le sous-type «en détresse sensorielle»
ger certains aliments ou de porter certains («The Sensitive-Distressed Subtype») corres-
vêtements. Pourtant, encore trop peu de pro- pond aux enfants qui présentent des scores
fessionnels intègrent cette dimension dans élevés dans les réponses sensorielles HYPER
l’accompagnement qu’ils proposent. De nom- et EP alors que les deux autres types de ré-
breuses études récentes se sont penchées sur ponses sensorielles sont plutôt en dessous de
la description et la prévalence des troubles la moyenne. Le sous-type «atténué et préoc-
sensoriels dans l’autisme. Ainsi, Ausderau et cupé» («Attenuated-Preoccupied Subtype»)
al.4) , proposent un instrument permettant présente le patron opposé avec des scores
d’évaluer quatre types de réponses senso- élevés en ce qui concerne le domaine HYPO
rielles: et SIRS alors que les autres dimensions sont
Figure 1: Dessin d’une personne avec un TSA plus basses.
pratiquement non verbale sur ses sensations • HYPO: Réponse sensorielle hyposensible Il convient de préciser que les particularités
auditives désagréables (tiré de 3), p. 11). La personne ne réagit pas face à certains sensorielles semblent indépendantes des

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autres dimensions du trouble, mais peuvent sont modifiables par la mise en évidence acteur croit, même s’il sait que ce dernier se
être invoquées pour comprendre les difficul- d’aspects sur lesquels leur attention ne se trompe. Kimhi11) présente une synthèse des
tés des personnes avec un TSA, notamment focaliserait pas spontanément. travaux sur le développement de la théorie de
la présence de stéréotypies et d’intérêts Du point de vue de la clinique, les particulari- l’esprit des enfants avec un TSA mettant en
restreints. tés dans le traitement des informations per- évidence l’argument d’un retard davantage
ceptives sont décrites en d’autres termes. qu’un déficit. Elle discute également un élé-
Le manque de cohérence centrale Vermeulen et Degrieck9) parlent de cécité ment important pour la pratique. Les enfants
Happé et Frith5) analysent une particularité de contextuelle ou encore de pensée en détail avec un TSA peuvent réussir des tâches de
l’autisme portant sur le manque de cohérence pour rendre compte du fait que les personnes compréhension des états mentaux d’autrui
centrale («central coherence»). Cette notion avec un TSA ne parviennent pas à intégrer les dans un contexte d’entraînement scolaire,
fait référence à la capacité d’organiser les éléments perçus dans leur contexte. La pen- mais rencontrent des difficultés de générali-
perceptions et les savoirs de manière cohé- sée en détail est un style cognitif de la per- sation dans les situations de la vie quoti-
rente et globale pour en faire une sorte de sonne avec autisme qui peut lui apporter des dienne. Dans cette perspective, la difficulté à
synthèse. Les capacités de méta-représenta- compétences exceptionnelles, mais aussi des comprendre comment les états mentaux in-
tion sont liées à cette cohérence centrale qui difficultés lorsqu’un détail suffit à la pertur- fluencent les comportements est fortement
permet d’organiser à un niveau supérieur les ber, à l’empêcher de comprendre comment se liée aux troubles des interactions sociales.
éléments du niveau inférieur. La cohérence comporter dans un contexte donné. Ainsi, les personnes avec un TSA ne com-
centrale correspond au traitement normal des prennent pas les situations sociales de ma-
informations qui permet de construire une La cognition sociale nière ordinaire et par conséquent intera-
signification à un niveau supérieur à partir Les personnes qui présentent un trouble du gissent souvent de façon inappropriée.
d’un ensemble d’informations dans un spectre de l’autisme rencontrent des difficul- Nos recherches12) ont également permis de
contexte. Les données sur les capacités per- tés à comprendre les émotions et les états montrer que la cognition sociale, bien que
ceptives des personnes avec un TSA sont à mentaux d’autrui notamment à se représenter déficitaire chez les personnes avec un TSA,
l'origine de l'hypothèse d'un manque de cohé- ce qui n’est pas directement observable est susceptible d’évoluer dans le temps. Nous
rence centrale. comme les sentiments, les pensées, les inten- avons recueilli les données longitudinales
La comparaison entre les points forts des tions d’autrui10) . On parle dès lors d’un pro- auprès de 65 enfants de 4 à 10 ans, 36 en-
personnes avec un TSA et leurs points faibles blème à développer une théorie de l’esprit fants avec TSA (âgés de 52 à 128 mois) et 29
montre une capacité hors du commun dans c’est-à-dire une théorie sur les pensées enfants typiques (âgés de 56 et 126 mois).
les tâches qui supposent une prise en consi- d’autrui. Les recherches à ce sujet demandent Les évaluations choisies sont le TEC13) , qui
dération des détails, et pour lesquelles l’inté- aux enfants de prédire le comportement évalue la compréhension des émotions et le
gration des éléments dans un tout diminue la d’autrui en fonction de ce que cette personne ToMStorybook14) qui évalue plusieurs aspects
performance, alors qu’à l’inverse, ils sont sait ou croit. Avant la maîtrise de la théorie de de la théorie de l’esprit. La comparaison entre
désavantagés par des tâches qui demandent l’esprit, les enfants de trois ans pensent que les enfants avec un TSA et les enfants ty-
ce type d’intégration. Ces capacités extraor- tout le monde sait ce qu’ils savent et ignore piques (figures 2 et 3) montre un avantage
dinaires sont constatées chez certaines per- ce qu’ils ignorent. Ils n’imaginent pas des global de ces derniers. Le test statistique
sonnes qui parviennent à résoudre beaucoup pensées ou des croyances différentes des d’analyse de variance montre que les enfants
plus rapidement les tâches de figures intri- leurs. C’est vers 4 ou 5 ans qu’ils maîtrisent typiques obtiennent des scores plus élevés au
quées6) . les attributions de pensées comme les ToMStorybook que les enfants avec un TSA
Les travaux Mottron7) contestent l’idée d’un croyances. Ils réussissent alors à prédire (F1;63=88, p<.001), il en est de même pour
déficit de cohérence centrale dans l’autisme. l’action d’un acteur en fonction de ce que cet le TEC (F1;63=26, p<.001). Cependant, les
De leur point de vue, les personnes avec un
TSA sont capables de prendre un point de vue
global, pour autant que leur attention soit
portée sur les aspects globaux de la tâche. De
façon générale, leur préférence va en effet
plutôt vers la prise en compte d’éléments lo-
caux.
Les travaux de Bowler et al. sur la mémoire8)
ont montré une amélioration de la mémorisa-
tion d’une liste d’instruments de musique,
chez les personnes avec ou sans TSA, lorsque
le lien existant entre les termes à mémoriser
est explicité verbalement. Cependant, les
performances des personnes présentant un
TSA restent inférieures à celles des per- Figure 2: Evolution entre les deux passations Figure 3: Evolution entre les deux passations
sonnes du groupe contrôle. Ce résultat est à 6 mois d’intervalle de la théorie de l’esprit à 6 mois d’intervalle de la compréhension des
important puisqu’il laisse penser que les (ToM) chez des enfants avec un TSA et des émotions (TEC) chez des enfants avec un TSA
compétences des personnes avec un TSA enfants typiques. et des enfants typiques.

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deux groupes améliorent leur compréhension composantes. Les informations d’ordre vi­- ter des lieux sur une carte en tenant compte
au cours du temps comme le montre l’analyse suo-spatial sont stockées en mémoire par un de certaines règles.
de variance pour le ToMStorybook (anova à processus appelé «calepin visuospatial» alors Le test du changement de règles aux cartes
mesure répétée: F1;63=38, p<.001, pas d’ef- que la «boucle phonologique» permet le main- révèle une grande difficulté pour les enfants
fet d’interaction) ainsi que pour le TEC (anova tien des informations de nature verbale. Cette avec un TSA à répondre à la consigne. La
à mesure répétée: F1;63=28, p<.001, pas fonction exécutive permet de maintenir une plupart d’entre eux adoptent la même règle
d’effet d’interaction). information en mémoire pendant une courte lors du changement, se montrant incapables
période tout en gardant la capacité de traiter de modifier leurs réponses. L’évolution après
Ces résultats mettent en évidence la possibi- simultanément une autre information. L’indi- un an et demi est minime. Rares sont les en-
lité d’un développement de la théorie de vidu est ainsi capable de réaliser deux tâches fants qui tentent de changer de règle. La fi-
l’esprit, développement qui devrait être favo- simultanément. Une mise à jour permanente gure 4 présente les réponses classées en
risé par la mise en place d’apprentissages de l’information stockée étant effectuée. fonction de la description de la stratégie de
spécifiques pour développer la compréhen- Enfin, l’inhibition est un processus permettant l’enfant.
sion des émotions et des pensées des autres. d’empêcher un comportement ou une action
C’est ce qui est suggéré dans l’ouvrage de prédominante. Elle fait donc référence au Pour ce qui est de la planification, la tâche est
Howling, Baron-Cohen et Haldwin15) . contrôle du comportement. extrêmement difficile, certains enfants vi-
Nombreuses sont les études démontrant une sitent toutes les places, d’autres repartent à
Les fonctions exécutives altération des fonctions exécutives chez les chaque fois de l’entrée pour visiter un lieu
Les fonctions exécutives regroupent 4 fonc- personnes présentant un TSA. La planification (figure 5). Le score du test est calculé en
tions principales : la planification; la mémoire et la flexibilité sont les processus exécutifs les soustrayant les erreurs au score des réussites
de travail, l’inhibition et la flexibilité16)17) . Elles plus impactés, l’inhibition et la mémoire de (les lieux atteints selon la consigne). Les en-
permettent la gestion des comportements et travail semblent relativement préservés, bien fants avec un TSA produisent plus d’erreurs
actions d’un individu par le contrôle de l’atten- que des difficultés soient tout de même ob- que de réussites et ne progressent pas entre
tion. servées18) . les deux sessions.
La planification est une fonction cognitive Dans le cadre de nos recherches19) , nous
permettant la résolution d’un problème par avons analysé longitudinalement la flexibilité Les difficultés liées à la planification sont
l’élaboration de stratégies d’actions. Il s’agit et la planification de 24 enfants avec un TSA soutenues par de nombreuses recherches16),
d’organiser des comportements et de les de 6 à 15 ans à 1 an et demi d’intervalle. Nous 21)
. Ces perturbations sont d’autant plus
contrôler au fur et à mesure de leur accom- avons utilisé deux sous-tests du BADS-C20) . grandes lorsque l’enfant présente une défi-
plissement pour s’assurer de leur efficacité. Le premier sous-test est le test du change- cience intellectuelle associée. Nous notons ici
La flexibilité correspond à la capacité à modi- ment de règle aux cartes qui permet d’évaluer que ces tests neuropsychologiques ne repré-
fier un comportement lorsque celui-ci ne la capacité du sujet à changer de règle malgré sentent que peu les situations de vie quoti-
permet pas d’atteindre le but visé. Il est ainsi la contradiction qui existe entre la première dienne. Toutefois nous pouvons penser que
question de déplacer l’accent attentionnel sur et la nouvelle règle (flexibilité). Le deuxième ces difficultés à initier un premier comporte-
un autre stimulus plus pertinent. test, le test de la carte du zoo, évalue la capa- ment tout en ayant planifié les suivants en-
La mémoire de travail est constituée de deux cité du sujet à planifier un parcours pour visi- traînent des perturbations dans divers do-

Figure 4: Nombre d’enfants par type de réponse au changement de Figure 5: Exemple de planification d'un enfant qui repart toujours de
règles aux cartes, lors de la première et deuxième passation à un an l'entrée pour visiter les places.
et demi d’intervalle.

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maines de la vie quotidienne. Pugliese et al.21), évolution et les implications pour l’accompa- Ces quelques recommandations, non exhaus-
ont en effet démontré que des problèmes gnement. tives, montrent l’importance de comprendre
dans l’initiation des comportements étaient Les difficultés sensorielles sont souvent très les particularités neurocognitives de l’autisme
un bon prédicteur du fonctionnement adapta- difficiles à gérer pour les parents. Com- pour proposer aux parents et aux profession-
tif. prendre qu’il ne s’agit ni de caprice, ni d’un nelles des interventions et des adaptations
Une difficulté à décentrer son attention d’une problème d’éducation peut permettre au pé- favorisant un meilleur développement.
cible pour la déplacer vers une autre pourrait diatre de chercher avec les parents des solu-
être une piste de compréhension de la singu- tions pour pallier à ces difficultés. Chez le References
larité des comportements observés dans jeune enfant, il convient par exemple d’offrir 1) American Psychiatric Association. Manuel diagnos-
tique et statistique des troubles mentaux (DSM-5).
l’autisme, notamment les comportements des protections contre les stimulations sen- Paris: Elsevier-Masson, 2015.
répétitifs et stéréotypés et des difficultés de sorielles douloureuses. Cela demande un bi- 2) Grandin, T. Ma vie d’autiste. Paris: Odile Jacob,
communication sociale21),22) . Cette capacité lan sensoriel qui peut être établi par des ergo- 1986.
3) Blanco, P. Accompagnement d’une personne au-
est nécessaire dans de nombreuses situa- thérapeutes. On pourra ainsi mieux choisir les tiste en traitement oncologique. Autisme, 2008, No
tions du quotidien (ex: résoudre des pro- contextes qui sont supportables pour l’enfant, 13: 11.
blèmes, tolérer et s’adapter aux changements, comme des vêtements moins irritants ou des 4) Ausderau, K. K., Furlong, M., Sideris, J., Bulluck, J.,
Little, L. M., Watson, L. R., … Baranek, G. T. Sen-
passer d’un sujet de conversation à un autre soins moins dérangeants, et entreprendre des sory subtypes in children with autism spectrum
ou d’une activité à une autre, jouer de façon désensibilisations. Il convient également disorder: latent profile transition analysis using a
coopérative, etc.). Il est important de souli- d’analyser la fonction sensorielle de certains national survey of sensory features. Journal of Child
Psychology and Psychiatry, 2014, 55(8): 935-944.
gner que diverses études montrent que l’at- comportements de recherche de stimula- 5) Happé, F., & Frith, U. The weak coherence account:
teinte des compétences de flexibilité est tions. Ils peuvent parfois être dangereux pour Detail-focused cognitive style in autism spectrum
moindre lorsqu’il s’agit d’autisme sans défi- l’enfant et nécessitent une intervention afin disorders. Journal of Autism and Developmental
Disorders, 2006, 36: 5-25
cience intellectuelle21) . de l’amener à utiliser d’autres stimulations 6) Plaisted, K., O’Riordan, M., & Simon Baron-Cohen,
L’inhibition est une des fonctions exécutives répondant à la même fonction, mais étant S. Enhanced Visual Search for a Conjunctive Target
qui, contrairement à la planification et à la moins dangereux. Par exemple, il est préfé- in Autism: A Research Note. Journal of Child Psy-
chology and and Psychiatry, 1998, 39: 777-783.
flexibilité, semble relativement épargnée. Les rable d’installer une balançoire sécurisée 7) Mottron, L., Dawson, M., Soulières, I., Hubert, B.,
études à ce sujet sont toutefois controver- plutôt que laisser l’enfant se balancer sur des & Burack, J. Enhanced Perceptual Functioning in
sées. Certaines démontrent que l’inhibition objets non prévus à cet effet. Autism: An Update, and Eight Principles of Autistic
Perception. Journal of Autism and Developmental
est une fonction préservée chez les per- Les difficultés liées au traitement des infor- Disorders, 2006, 36(1): 27-43.
sonnes avec un TSA alors que d’autres mations et à la compréhension de l’environ- 8) Bowler, D.M., Gaigg, Gardiner, J.M. Free Recall
mettent en avant des difficultés présentes nement dans sa globalité sont indéniablement Learning of Hierarchically Organised Lists by Adults
with Asperger’s Syndrome: Additional Evidence for
dès le plus jeune âge16) . à prendre en considération dans l’intervention Diminished Relational Processing. Journal of Au-
Tout comme l’inhibition, la mémoire de travail et nécessitent l’introduction d’aménage- tism and Developmental Disorders, 2009, 39:
a longtemps été considérée comme une fonc- ments. La présence de repères visuels, de 589–595.
9) Vermeulen. P. & Degrieck. S. Mon enfant est au-
tion préservée dans l’autisme. Pourtant, un clarification des éléments pertinents de l’envi- tiste. Un guide pour parents, enseignants et soi-
fonctionnement non optimal a été souligné ronnement, la mise en place d’un programme gnants. Louvain-la-Neuve : De Boeck, 2013.
par diverses études17) . La mémoire de travail pour généraliser progressivement les acquisi- 10) Baron-Cohen, S. La cécité mentale. Grenoble:
Presses Universitaires de Grenoble, 1998.
permettrait de prédire les compétences de tions sont des adaptations fondamentales. La 11) Kimhi, Y. Theory of mind abilities and deficits in
communication et les habiletés de vie quoti- présence d’un intérêt restreint à un aspect de autism spectrum disorders. Topics in Language
dienne21) . l’environnement doit être respecté, mais il Disorders, 2014, 34(4): 329-343.
12) Thommen, E., Bulgarelli, D., Cattelan, C., Di Fulvio,
Les fonctions exécutives jouent un rôle pré- peut être canalisé et «encadré» afin de ne A., Foudon, N., Molina, P., Rossini, E., Rudelli, N. &
dominant dans le fonctionnement de l’individu l’autoriser que pour des périodes limitées Salomone, E. L’évolution de la cognition sociale
au quotidien aussi bien chez l’enfant que chez dans le temps. chez les enfants avec un trouble de l’autisme: ap-
proche développementale mixte. A.N.A.E., 2016,
l’adulte. Bien que le QI ait une influence sur Les incapacités dans les interactions sociales 28(144): 527-537.
les performances observées dans des tâches comme la compréhension des émotions et la 13) Pons, F., & Harris, P. Test of Emotion Comprehen-
évaluant les fonctions exécutives et qu’il théorie de l’esprit, mais également le retard sion – TEC. Oxford: University of Oxford, 2000.
14) Blijd-Hoogewys, E.M.A., Huyghen, A-M. N., van
puisse être utilisé comme un indicateur des de communication entraînent de grandes Geert, P. L. C., Serra, M., Loth, F.L, & Minderaa, R.
habiletés sociales et de la communication, les difficultés chez les enfants. Il est important B. Het ToM Takenboek: constructie en normering
fonctions exécutives restent un meilleur pré- de leur offrir rapidement des moyens de com- van een instrument voor het meten van ‘theory of
mind’ bij jonge kinderen. Nederlands Tijdschrift
dicteur du développement de ces compé- munication alternatifs, cela permettra ensuite voor de Psychologie en haar Grensgebieden, 2003,
tences21),16) . d’intervenir pour rendre leur environnement 58 (2): 19-33.
social plus compréhensible en leur apprenant 15) Howling, P., Baron-Cohen, S. & Haldwin, J. Ap-
prendre aux enfants autistes à comprendre la
Quelle utilité pour le pédiatre? à décoder les émotions puis à interpréter les pensée des autres: guide pratique. Bruxelles: De
Les particularités neurocognitives présentées comportements d’autrui. Boeck, 2010.
dans cet article permettent de mieux com- Finalement, les difficultés dans les fonctions 16) Hill, E. L. Executive dysfunction in autism. Trends
in cognitive sciences, 2004, 8(1): 26-32.
prendre les manifestations comportemen- exécutives de planification et de flexibilité sont 17) Kenworthy, L., Yerys, B. E., Anthony, L. G., & Wal-
tales observées chez des enfants avec un TSA grandement diminuées par la présence de lace, G. L. Understanding executive control in au-
dès les premiers signes diagnostiques. Il structuration visuelle du déroulement de la tism spectrum disorders in the lab and in the real
world. Neuropsychology review, 2008, 18(4): 320-
permet également de mettre en évidence leur journée de l’enfant ainsi que de ses activités. 338.

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18) Christ, S. E., Holt, D. D., White, D. A., & Green, L.


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Correspondance
Prof. Evelyne Thommen
Haute école de travail social et de la santé,
EESP, Lausanne et Université de Fribourg
HES-SO, Haute école spécialisée de Suisse
occidentale, University of Applied Sciences
and Arts, Western Switzerland
Ch. des Abeilles 14,
CH – 1010 Lausanne
evelyne.thommen@eesp.ch

Les auteurs ne déclarent pas de soutien financier ni


d’autres conflits d’intérêt en relation à cet article.

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